Chapitre 1 : L’amie retrouvée, nouvelles amitiés Un long couloir sans fin, un sentiment de malaise, de peur et d’angoisse, voilà ce que je ressentais. Je courais dans ce long couloir, comme si ma vie en dépendait, ce qui était peut-être le cas après tout. J’entendais derrière moi le pas lourd de quelqu’un. Il était lent, mais il se rapprochait indéniablement, je le sentais. Pourquoi ne me retournai-je pas pour lui faire face ? Je ne le savais pas moi-même, je me contentai de courir, toujours plus vite, dans ce long couloir sombre. Je vis alors une lumière, la sortie était toute proche, j’allais réussir à m’échapper ! Soudain, une vive douleur me transperça la jambe. Non, j’étais trop proche du but pour m’arrêter maintenant…
Je me réveillai en sursaut dans mon lit. J’étais en sueur, comme si j’avais réellement couru toute la nuit. Mes jambes étaient lourdes, et j’étais encore plus fatigué que la veille. Ce rêve semblait si vrai…Je regardai alors ma jambe ; heureusement, elle n’avait rien. Pourtant, j’avais bel et bien ressenti cette douleur comme la mienne…
-Darksky, le petit déjeuner est prêt, dépêche-toi ou tu seras en retard à l’école ! Cria ma sœur depuis le rez-de-chaussée.
-J’arrive Marie, pars sans moi ! Répondis-je assez fort pour qu’elle m’entende depuis le premier étage.
Je me levai, enfilais mon uniforme en vitesse sans prendre le temps de me coiffer et je descendis les marches deux par deux au risque de tomber.
Beaucoup de choses s’étaient passées depuis la défaite de gariatron. Tout le groupe s’était séparé, mais avec la promesse de nous revoir très bientôt, dès prochaines vacances en vérité. Angéla, June et leurs amies étaient reparties de leur côté, Drago avait entrepris un grand voyage, tout comme Hélios. Quant à moi, j’avais ramené Laura et Marie la ville de notre enfance à tous les trois. Je me souviendrai toujours du regard de Laura lorsqu’elle est retournée sur la falaise pour la première fois depuis des années. Nous habitions tous dans notre ancienne maison, sous la tutelle de Grand-mère qui avait accepté de revenir. Il y avait également Arnold, le major d’homme de Laura qui s’occupait de tenir les comptes et toutes les formalités. Comment avait-il su que nous nous trouvions là ? C’était un grand mystère pour nous tous, même Laura l’ignorait, mais il nous était d’une grande aide.
Reprendre l’école n’avait pas non plus été facile pour nous, mais il le fallait bien. Les débuts furent difficiles, lorsque tous les élèves vous dévisagent parce que vous avez arrêtez un démon fou, cela ne donne guère envie de continuer. Cependant, l’histoire avait fini par s’émietter et à présent, nous étions des étudiants comme les autres.
J’arrivai dans la salle à manger, Laura était déjà levée et prenait son petit déjeuner. Elle n’avait pas vraiment changée, mis à part le fait qu’elle mettait à présent une barrette dans ses cheveux pour ne pas avoir l’air trop décoiffée à l’école. Lorsqu’elle me vit, elle m’adressa un grand sourire :
-Regarde-toi Darksky, tu as encore oublié de te peigner ce matin ; dit-elle pour me taquiner.
-Inutile, je me suis jamais coiffé le matin de toute façon ; répondis-je en prenant une tartine.
-Oui…sauf que là c’est ridicule ; rétorqua Laura en me tendant un miroir toujours en riant.
Elle avait raison. Je découvris avec stupeur ma tête ce matin. Mes cheveux étaient dressés en pic sur ma tête, comme chez un personnage de manga. Si j’allais en cours comme ça, plus personne ne m’adresserait jamais la parole ! Laura me jeta un peigne et j’arrangeai rapidement cela…Enfin, pas trop non plus, je devais garder un certain style tout de même. Une petite mèche de chaque côté, un peu relevé sur le devant, parfait.
-Franchement Darksky, qu’est-ce que tu ferais sans moi ; soupira-t-elle.
-Je m’en sortirai très bien, le l’ai bien fait pendant cinq ans ! Répliquai-je.
-J’adorerais voir ça ; dit-elle malicieusement.
-Mademoiselle Laura, je suis dans l’obligation de vous dire que vous allez être en retard en cours ; dit alors Arnold qui venait d’entrer.
-C’est pas vrai ! S’affola-t-elle subitement. Tu finiras ton petit déjeuner plus tard, il faut partir !
-Attends, j’ai même pas…
Elle ne me laissa pas terminer ma phrase, ni ma tartine et m’attrapa par le poignet, pour ensuite m’obliger à courir derrière elle. Je devais avoir l’air malin dans la rue avec mon bout de tartine dans la bouche et mon sac grand ouvert. Si quelque chose tombait, ça serait entièrement de sa faute, me disais-je.
Nous arrivâmes juste à l’heure en classe, pile au moment où la sonnerie retentit. J’eus à peine le temps de rejoindre ma place seul tout au fond –parce que Laura avait retrouvé d’ancienne amies qui l’avait trainée avec elles, me laissant seul – et de dire saluer mon cher voisin, ou plutôt compagnon d’infortune, Youhei, que notre professeur de Français, Madame Piment, drôle de nom, je dois l’avouer, entra dans la classe. Lorsqu’elle arrivait, elle demandait toujours d’ouvrir en grand les fenêtres, même s’il faisait moins vingt dehors, mais cette fois-ci, elle ne le fit pas et resta debout.
-Avant toute chose, j’aimerais vous annoncer que nous accueillons aujourd’hui une nouvelle élève dans notre classe, je vous prierai de lui faire bon accueil.
Les murmures s’élevèrent d’un peu partout, jusqu’à ce que Madame Piment tape sur le bureau pour faire taire tout le monde. La porte de la salle de classe s’ouvrit alors et une fille entra. Elle était blonde, avec une longue que de cheval. Elle avait également des yeux bleus comme l’azur et de petites lèvres fines…Une petite minute, je la connaissais !
-Bonjour, je me présente, je suis Yuiko…
-Saya ! Terminai-je d’une voix forte.
-Tu connais cette fille ? Me demanda Youhei interdit.
Tout le monde se retourna vers moi et je virai rapidement au rouge. Je n’avais jamais apprécié être le centre d’attention.
-Tiens, Darksky, ça faisait longtemps dis-moi ; dit-elle enjouée, ce qui attira tous les regards sur nous deux.
-Bien, je vois que vous vous connaissez déjà ; dit Madame Piment, une pointe d’exaspération dans la voix, dans ce cas, Saya, allez vous asseoir à côté de votre camarade.
-Compris !
Saya se précipita vers moi. Elle semblait bien heureuse de me revoir. Je l’étais aussi bien évidemment, mais j’étais surtout surpris après ce qu’elle m’avait dit la dernière fois que nous nous étions vus. Tant de questions me trottaient dans la tête, mais je ne pouvais pas parler avant la fin du cours, sinon Piment m’aurait envoyé tout de suite chez le directeur… Je voyais cependant Laura qui regardait Saya de loin d’un œil mauvais. Je tentais de lui faire un signe pour lui dire que je lui expliquerai plus tard, mais elle ne cessait de nous regarder de son regard des mauvais jours.
-Laura, si la poésie romantique ne vous intéresse pas, vous pouvez toujours sortir ! Dit soudainement Piment.
-Non, je voulais juste…Tenta-t-elle pour se défendre.
-Vous ne vouliez rien du tout, soit vous prenez des notes, soit vous prenez la porte. Aller raconter cela à monsieur Noel.
-Quel jeu de mot pourri ; dit alors Saya.
Laura se leva alors et sorti de la pièce, toujours en me regardant fixement. Elle faisait vraiment peur à voir quand elle était en colère…Il allait vraiment falloir que l’on parle après. Je me rendis compte que j’aurais beaucoup à faire durant la prochaine pause…
Après m’être presque endormi sur mon cahier, Madame Piment quitta enfin la classe. Le lundi était vraiment la pire journée, commencer par deux heures de français alors qu’on sortait à peine du lit ne donnait envie que d’y retourner au plus vite.
-Alors Darksky, quel bon vent t’amène par ici ? Me demanda subitement Saya.
-Je pourrais te poser la même question je te signale, nous sommes dans ma ville natale…
-A vraiment ? C’est ici que tu es né ? Je n’en savais rien, c’est charmant par ici ; dit-elle toujours avec un sourire.
-Et donc, que fais-tu ici alors que tu devais traverser monts et vallées pour trouver ta citadelle ?
-Figure toi que je l’ai trouvée ! Répondit-elle naturellement.
-Sérieusement ? M’exclamai-je impressionné.
-Oui, plus ou moins… marmonna Saya, je te raconterai ce soir, il y a trop d’oreilles indiscrètes… Sinon, tu peux me passer ton cahier ? J’avais la tête ailleurs durant ce cours.
En effet, lorsque je jetai un coup d’œil sur ses notes, il n’y avait que des dessins de petite fée et de gros dragons, ce qui allait assez mal ensemble d’ailleurs. Ce qui me faisait penser, Laura n’était toujours pas revenue, elle devait s’être sacrément fait gronder, et elle allait m’en vouloir encore plus. Je frissonnai à cette idée.
-Dis Darksky, la fille qui est sortie tout à l’heure, c’était ta petite amie ?
-Qu…Qu’est-ce que tu vas chercher toi ; répondis-je en rougissant. Il est vrai que nous sommes très proches, mais, plus autant qu’avant…
Saya me regarda bizarrement avant de sourire à nouveau. C’était la triste vérité, Laura était peut-être revenue parmi nous, mais nous n’avions jamais pu retrouver la même complicité que lorsque nous étions enfant. Je sentais comme une réserve à m’exprimer tout ce qu’elle ressentait désormais, alors que nous n’avions aucun secret l’un pour l’autre avant. Je mettais ça sur le dos de l’adolescence, mais je sentais bien qu’il y avait un autre élément en jeu…
A l’heure de la pause de midi, Laura n’était toujours pas revenue. Je commençai sérieusement à m’inquiéter et je décidai de partir à sa recherche. Cependant, Saya me barra la route lorsque je voulus sortir.
-Une minute Darksky, tu n’oublies pas quelque chose ?
-Hum… laisse-moi réfléchir… non, vraiment, je ne vois pas.
-Je suis nouvelle…
-Et ?
-Par conséquent, tu dois me faire visiter l’école ; dit-elle avec son sourire habituel.
-Je suis obligé ?
-Oui !
Elle me tira par le bras et m’entraina en dehors de la salle de classe sans que je ne puisse placer un seul mot. Je n’avais apparemment pas d’autre choix que d’accepter, Laura pouvait bien attendre un peu après tout si elle était encore dans le bureau du CPE.
Je commençai donc la visite par la cours, puis par le bâtiment de direction, suivi de la cantine et des salles d’expériences pour les cours de physique. Cependant, je voyais bien que Saya n’écoutait pas un seul mot de ce que je lui disais. Je m’arrêtai donc brutalement, et elle me rentra dedans de plein fouet.
-C’est bien ce que je pensais, tu n’écoutes rien n’est-ce pas ? Soupirai-je.
-Si, si, j’ai tout retenu crois-moi, c’est simplement que, tout est si nouveau pour moi, c’est très différent de notre ancienne école, tu ne trouves pas ?
-Oui, on peut le dire, ici, personne ne se bat pour sa survie. On ne fait qu’écouter des cours pour ensuite les recracher durant les contrôles… Ne me dis pas que la vie que tu menais là-bas te plaisait ? M’exclamai-je soudain.
-Tu plaisantes j’espère ! Seul un parfait masochiste aimerait ça. Ici, tout le monde est si…normal, ça fait du bien de temps en temps je trouve.
Normal… Un mot que je n’avais pas entendu depuis longtemps… Car, même si nous essayions au mieux d’oublier la catastrophe Gariatron, il nous était impossible de l’enterrer totalement. Elle revenait sans cesse pour Laura, après tout, cela avait occupé ton son temps ces trois dernières années. C’est pourquoi, j’essayais de lui faire vivre une vie « normale » comme le disait Saya, en allant à l’école, en fréquentant des élèves du lycée, sans se soucier du lendemain.
-Au fait, je ne sais pas, mais, tu as pu retrouver ta sœur ?
-Oui, elle doit être quelque part ici…
-Contente de l’apprendre. Et qu’est-devenu Hélios ?
-Tu n’es pas au courant ? Demandai-je surpris. Pourtant, cette nouvelle est passée en boucle dans tous les journaux télévisés.
-Vraiment ? Désolée, je n’ai pas vraiment suivi les actualités ces derniers temps ; dit-elle en riant.
-Franchement ; soupirai-je. Comment as-tu pu passer à côté de ça… Enfin, Hélios est parti en voyage autour du monde après avoir été libéré de Gariatron.
-Libéré de qui ?
-Gariatron, le démon originel des ténèbres, le mal incarné ! Tu ne sais vraiment rien du tout ?
-Non.
-Pas même un petit détail ?
-Vraiment rien. Mais tu vas pouvoir me raconter tout ça hein ?
-Je n’ai pas le choix on dirait…Hélios n’agissait pas de sa propre volonté, il partageait en fait l’esprit du démon originel Gariatron depuis plus de cinq mille ans. Son but était de détruire l’humanité pour se venger des dieux. Mais heureusement, Drago l’a vaincu avec l’aide d’Osiris et a pu libérer Hélios de son emprise.
-Une bonne chose de faite ça ; déclara-t-elle. Et ce Drago, où est-il en ce moment ?
-Je n’en ai aucune idée, tout ce que je sais c’est…
Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase car je fus interrompu par un cri suraigu venant de la partie inférieure du parc. Quelqu’un semblait avoir de gros problèmes. Nous ne réfléchîmes pas une seconde et nous nous précipitâmes à l’endroit d’où venait ce cri.
Une fois arrivés sur les lieux nous découvrîmes une jeune fille affalée par terre, avec autour d’elle des dizaines de feuilles éparpillées. Elle était assez petite, sûrement était-elle encore au collège. Ses cheveux bruns foncés tombaient élégamment sur ses frêles épaules, sans pour autant les dépasser. Elle ne semblait pas blessée, mais dans le doute, Saya demanda tout de même.
-Je ne crois pas ; répondit la fille d’une petite voix.
Elle regarda autour d’elle, et poussa un autre cri suraigu.
-Oh non, mes prospectus ; se lamenta-t-elle en commençant à les rassembler.
-Que s’est-il passé ? Demandai-je à mon tour. On t’a attaqué ? Tu t’es fait menacée par un bandit ?
-Non, je me baladais tranquillement pour aller coller ces affiches, quand soudain, je me suis pris les pieds dans cette racine et je suis tombée ; répondit-elle honteuse.
-Ce n’est que ça ; dit Saya soulagée. Laisse-nous t’aider dans ce cas.
Elle se mit à genou pour ramasser et écarquilla les yeux lorsqu’elle vit de quoi il s’agissait.
-Un club de duel de monstre ? Demanda-t-elle abasourdie.
-Oui, c’est exact, j’ai toujours rêvé d’en faire partie…Cependant, le club a été fermé l’année dernière à cause des catastrophes engendrées par le démon…
-Et tu voudrais faire en sorte qu’il soit de nouveau en activité ? Demandai-je en connaissant déjà la réponse.
-Oui… Je n’ai jamais su me battre en duel, mais je pense que faire partie du club me permettra de m’améliorer… Donc je fais de mon mieux pour progresser dans mon coin en attendant.
-Eh bien, tu peux déjà compter deux membres dans ton club ! Affirma Saya.
-A…Attends, tu pourrais me demander mon avis avant au moins ! Rétorquai-je.
-Pourquoi ? Tu ne veux pas ?
-Si, simplement, je n’aime pas trop qu’on parle à ma place ; marmonnai-je.
Notre dispute ridicule eut au moins pour vertu de faire rire la jeune fille, et nous également par la suite.
-Au fait, nous ne nous sommes même pas présentés : je suis jean Michel Martin, mais appelle moi Darksky, et elle, c’est Yuiko Saya, va savoir pourquoi elle porte un nom japonais…
-J’ai le droit non ? Répliqua-t-elle mécontente.
-Vous êtes marrants tous les deux ; rigola la fille. Je m’appelle Nagisa Fukuhara. C’est étrange comme mélange, mais à ce qu’il parait mon prénom viendrait d’un manga que mon père appréciait beaucoup… Je suis en première année de lycée. Ravie de vous rencontrer.
-Nous également ; répondit joyeusement Saya. Bien, maintenant allons coller ces affiches tu veux ?
Nagisa acquiesça avec un sourire. Je n’eus pas mon mot à dire encore une fois, et je me retrouvai embarqué dans une drôle d’histoire… Ramasser tous les prospectus nous prit toute la pause déjeuner, résultat, au lieu de manger un repas chaud, nous étions à genoux dans l’herbe à trier des papiers…
Au fond, cela ne me dérangeait pas vraiment, cette Nagisa était assez sympathique et Saya semblait bien s’entendre avec elle. Cependant, il fallait vraiment que j’aille m’excuser auprès de Laura à présent, sans quoi, elle ne m’adresserait plus la parole pendant une semaine, ce qu’elle avait déjà fait. C’est assez perturbant de se voir ignorer ainsi pendant sept jours par quelqu’un…
Une fois toutes les affiches collées, nous prîmes congés de Nagisa pour retourner en cours. Mon estomac criait famine, mais je n’avais plus le temps de manger quoi que ce soit. Les cours passèrent assez vite l’après-midi comparé à d’habitude. Certainement grâce à la présence de Saya en tant que voisine qui commentait avec humour tout ce que disaient les profs. Mais, l’absence prolongée de Laura devenait de plus en plus inquiétante. Passer une journée entière dans le bureau du CPE n’était pas normal, il avait dû lui arriver quelque chose.
A peine les cours terminés, je pris la direction de ce bureau, après avoir échangé mon numéro de portable avec Saya. Je déambulais dans les couloirs déserts de l’école. Aucun fou ne resterait après les cours pour faire des heures supplémentaires tout de même, si ? Et, même si Laura se trouvait encore ici, l’attendre à sa sortie n’était peut-être pas la meilleure chose à faire…
Je pris ma décision, elle me rejoindrait à la maison et je m’excuserais une fois là-bas. Je rebroussais donc chemin tranquillement, sans me presser, lorsque je vis comme une ombre passer devant moi. Etait-ce mon imagination ? Le bruit strident qui retentit juste après démentit mon hypothèse, que j’aurais espéré être vraie.
Ma curiosité prit le dessus sur ma peur, et je pris la même direction que l’ombre. Je montais les escaliers, qui d’ailleurs étaient réservés aux professeurs, jusqu’à arriver à une porte ouverte. L’accès à la terrasse, elle était pourtant interdite aux élèves…
Je passais la porte, et je fus immédiatement ébloui par la lumière pourpre du soleil couchant. Une fois la première impression passée, je m’avançai un peu sur la terrasse, et je restais stupéfait devant ma découverte. D’ici, je pouvais voir presque toute la ville !
-Jolie vue n’est-ce pas ? Dit une voix à côté de moi.
Je sursautai, manquant de passer par-dessus le mur, mais je me rattrapai juste à temps. Sortie de nulle part, une fille rousse se tenait à mes côtés, et contemplait le paysage. Je ne l’avais jamais vue, mais elle semblait avoir mon âge, et son uniforme indiquait qu’elle était élève de cette école. Mais quelque chose me dérangeait dans son regard gris comme une mer un jour de tempête. Il n’y avait aucune joie dedans, malgré le sourire léger qu’elle affichait. Elle tourna la tête vers moi, et ses yeux s’éclaircirent légèrement.
-Tu es celui qu’on appelle Darksky n’est-ce pas ? Demanda-t-elle d’une voix douce.
-Oui, c’est moi en effet, et toi, qui es-tu ?
-Je m’appelle Hikari Miyako, cela fait longtemps que je voulais te rencontrer Darksky.
-Vraiment ? Pourquoi donc ? Et comment me connais-tu ?
-Si je te disais tout dès maintenant, ça ne serait pas amusant, hein ?