Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
Sujet: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 24 Avr - 14:54
hello, comme je manque déjà de place sur l'autre post, j'ai décidé de rassembler tous les chapitres spéciaux de la fic sur ce topic, pour ne pas trop encombrer et gagner quelques post... petite précision, ces chapitres sont toujours bons à prendre, mais pas non plus indispensables pour la compréhension de l'histoire^^ (sauf peut être celui sur darksky, et encore, on devrait pouvoir comprendre sans le lire), ils sont là à titre complémentaire pour vous éclairer un peu sur le passé de chaque personnage d'un point de vue perso, ces chapitres restent quand même beaucoup mieux que l'histoire elle même, je me suis un peu laché pour les descriptions et les sentiments dedans, surtout dans celui de laura^^
Chapitre spécial 1:
Je m’appelle Jean Michel Martin mais je suis mieux connu sous le nom de Darksky. Je suis le fils d’une famille d’ornithologue et c’est ainsi que j’ai appris à comprendre les oiseaux et plus particulièrement les aigles. Alors que je n’avais que 10 ans, mes parents sont partis en voyage pour étudier les condors dans l’ancienne civilisation Incas mais ils ne sont jamais revenus. A partir de ce jour, j’ai dû m’occuper seul de ma sœur de 7 ans ainsi que de notre aigle familier Eagle. Au début, je m’en sortais plutôt bien. Nous habitions chez notre grand-mère. Cependant, elle manquait de moyens et, pour lui éviter des ennuis, nous sommes repartis vivre seuls dans notre ancienne maison au bout d’un mois. C’est alors que j’ai vu que la Fondation Sigma organisait un tournoi de duel de monstres et que la récompense était d’un montant de 5000 euros ainsi qu’un deck pour le vainqueur. Sautant sur l’occasion, je pris le deck que mon père m’avait légué et je commençai à m’entrainer. Au bout de quelques jours, je maitrisais à la perfection ce deck. Le tournoi commença le lendemain. Il y avait de nombreux concurrents mais je ne pouvais pas perdre un seul duel si je voulais nous sauver moi et Marie. Les participants du tournoi n’étaient pas très forts ce qui me permit d’arriver facilement en finale. L’autre finaliste était une fille de mon âge du nom de Laura Garden. -Alors comme ça tu es mon adversaire ? Je sens qu’on va s’amuser ! Dit-elle avec entrain. -Je ne suis pas là pour ça ! Répondis-je brutalement. -Tu devrais apprendre à te détendre, ce n’est qu’un jeu après tout. -Pas pour moi ! -Très bien j’arrête mais ne viens pas te plaindre quand je t’aurai vaincu. -C’est l’heure du duel ! -Honneur aux dames, je pioche et j’invoque homme haricot Jerry en mode attaque. Je pose 2 cartes faces cachées et je termine mon tour. -A moi, je pioche et j’active ravin des dragons. Je vais maintenant envoyer au cimetière Phalanx dragunité pour ajouter à ma main mon duc dragunité. J’active sa faculté spéciale qui me permet d’équiper mon Phalanx à mon duc puis je vais activer la capacité de Phalanx qui me permet de l’invoquer spécialement… -J’active mon piège : hommage torrentiel. Tous les monstres sur le terrain sont détruits ! - Dans ce cas je pose une carte face cachée et je termine mon tour. -Tu es plutôt fort, je vais donc devoir jouer à un autre niveau, je pioche… parfais, je défausse mon dandelion afin d’invoquer spécialement mon hors la loi synchronique ce qui me donne le droit à deux jetons. Je synchronise mon hors la loi synchronique avec mes deux jetons fluffy afin de créer le mon synchro guerrier nitro ! A l’attaque guerrier nitro ! -J’active mon piège prison dimensionnelle ! -ce n’est pas grave, je pose un monstre face cachée et je termine mon tour. -Je pioche et j’active l’effet de mon ravin des dragons : je défausse mon brandistok dragunité et j’ajoute à ma main mon légionnaire dragunité. Je l’invoque ensuite en mode attaque ce qui me permet de lui équiper mon Phalanx dragunité qui se trouve dans mon cimetière. Je bannis maintenant mon légionnaire dragunité afin d’invoquer ma carte maitresse ; vient nous rejoindre Arsenal dragunité leavaten ! -Joli ! -Maintenant que je l’ai invoqué, je l’équipe de mon brandistok qui se trouve dans mon cimetière. Il va attaquer ton monstre face cachée (spore) et il peut attaquer une nouvelle fois. Jean Michel : 4000 – Laura : 1400 -Tu te défends bien ! -Merci, toi aussi, je termine mon tour. -Cependant ce duel est terminé, je pioche et j’active sacrifice inutile pour envoyer au cimetière mon bulbe luisant. Maintenant j’active l’effet de mon spore : je retire de mon cimetière Dandelion pour le faire revenir sur le terrain mais au niveau 4. Maintenant j’active l’effet du bulbe luisant : en envoyant la carte du dessus de mon deck au cimetière, je le fais revenir. Ce n’est pas tout, j’active un pour un. Je défausse mo zombie épidémique pour invoquer mon dévoreur de niveau. Je synchronise le dévoreur de niveau avec spore pour invoquer hyper bibliothécaire TG. J’active l’effet de mon dévoreur : je le fait revenir en diminuant de 1 le niveau de mon bibliothécaire. Je synchronise le dévoreur de niveau avec spore afin d’invoquer formule synchronique. Grace à mon combo, je peux piocher 2 cartes de mon deck. -Tes monstres n’ont pas assez de points d’attaque pour battre mon leavaten ! -On verra bien. J’invoque mon zombie épidémique depuis mo cimetière en envoyant une carte de m main au-dessus de mon deck. Je synchronise mon zombie épidémique et mon hyper bibliothécaire TG pour invoquer Brionac, dragon de la barrière de glace et j’active son effet, en défaussant une carte, je renvoie ton leyvaten à la main ! -NON, mon leyvaten ! -Attends, ce n’est pas fini, je révèle ma carte face cachée, appel de l’être hanté, je fais donc revenir du cimetière mon hyper bibliothécaire TG. A l’attaque brionac et TG réduisez ses points de vie à zéro ! Darksky : 0 – Laura : 1400 -J’ai…perdu…Non c’est impossible…Excuse-moi Marie, j’ai échoué…dis-je en pleurant. Après ma défaite à ce tournoi, j’étais anéanti. Je ne savais plus quoi faire pour assurer notre survie à tous. Au moment de quitter le stade, Laura vint à ma rencontre. -Que veux-tu ? Gagner ne te suffit pas, il faut en plus que tu viennes me narguer ?! -Et bien en fait, j’étais venu te donner ça. Elle me tendit le deck et le chèque de 5000 euros qu’elle venait de gagner. -J’ai cru comprendre que tu en avais besoin mais si tu n’en veux pas, je les reprends. -Pourquoi fais-tu cela pour moi ? -Je te l’ai dit, je participais à ce tournoi pour m’amuser, je me fichais de la récompense. Vas-y, prend les. On va dire que c’est un cadeau pour avoir livré un si beau duel. -Merci ! Dis-je en la serrant dans mes bras. Je n’oublierai jamais ce que tu as fait pour moi. -Ce n’est rien, vraiment ; dit-elle en rougissant avant de partir en courant. Je ne savais pas encore que ce deck était le début d’une nouvelle ère pour moi et pour marie
De retour chez moi, je trouvai Marie en train de jouer avec Eagle dans le jardin comme à son habitude. Je me suis empressé de lui annoncer la bonne nouvelle. -Donc ça veut dire que tu as gagné le duel ? Me demanda-t-elle. -Non pas vraiment ; répondis-je un peu gêné, Laura qui me l’a donné après le tournoi. -Qui est Laura ? C’est ta petite copine ? -Non ! Pas du tout. Je dus rougir en disant cela car Marie me regarda fixement avec ses yeux plein de malice. -C’est pas bien de mentir !dit Marie en riant. -Mais arrête, c’est juste une amie ! J’étais surement devenu encore plus rouge qu’avant car elle se mit à rire de plus belle. -Il est amoureux ! - Non ce n’est pas vrai ! -Si, si ! -Tu vas voir si je t’attrape ! Elle continua ainsi jusqu’au soir, quand elle fut trop fatiguée pour continuer et s’endormit rapidement. Le lendemain, je me levai de de bonne heure pour tester mon nouveau deck, celui que Laura avait gagné. Je décidai donc de partir m’entrainer au terrain de duel de la ville. Il y avait déjà du monde malgré l’heure matinale. Alors que je sortais mon disque de duel et mes cartes, deux garçons se placèrent devant moi avec un air menaçant. Ils étaient grands et musclés mais ce qui était impressionnant n’était pas leur taille ou leur force mais leurs regards, cruel et sans pitié qui faisait froid dans le dos. -Dis donc gamin, t’aurais pas quelques cartes pour nous ? Dit le plus grand des deux. -Car si tu en as ; repris le deuxième, tu dois nous les passer, c’est la loi de ce parc. -Et si je n’ai pas envie, moi ? -Dans ce cas tu dois livrer un duel à deux contre un et le gagnant prend le deck de l’autre. Que devais-je faire ? Je ne pouvais pas risquer de leur donner ce deck que j’avais eu tant de mal à avoir et qui en plus avait une valeur très symbolique pour moi. D’un autre côté, si je n’acceptai pas, ils étaient assez forts pour me le prendre de force. -Dans ce cas, j’accepte le défi ! -Il est courageux celui-là ! -Ou peut-être tout simplement stupide, on va voir ça tout de suite, c’est l’heure du duel ! Nous allons commencer, je pioche et j’active… -Arrêtez ça tout de suite ; dit une voix que je crus reconnaitre. Je vous ai déjà dit, bande de crapules, que si vous continuiez à empêcher les duellistes de jouer tranquillement, vous aurez à faire à moi ! -Cette voix, impossible de s’y tromper… Laura ? -C’est pas vrai, pas elle ! -Ne vous ai-je pas déjà expliqué que le duel de monstre est un jeu et pas un moyen pour prendre le pouvoir sur les autres ?! Je crois bien que mon message n’est pas bien passé, je vais donc devoir vous donner une nouvelle correction, et peut-être que là, vous retiendrez la leçon définitivement ! -Non, c’est inutile. Courage, Fuyons ! Et les deux hommes partirent à grandes enjambées du parc sans demander leur reste. -Et ne revenez pas tant que vous n’aurez pas changé de mentalité ! C’était bien Laura qui se tenait devant moi, toujours aussi belle et charmante, avec ses longs cheveux bruns qui…Mais qu’est-ce que je raconte-moi ? Les discours de Marie ne m’avaient tout de même pas pu me convaincre moi-même alors qu’elle faisait ça pour m’embêter ! -Ça ne va pas ? Tu as l’air bizarre. -Non, non tout va bien… Balbutiai-je -Tu me rassures, j’ai cru qu’ils t’avaient fait mal. -Non, tu es arrivée juste à temps. Mais dis-moi, qui sont-ils ? Et comment se fait-il qu’ils aient peur de toi ? -C’est une longue histoire… -Vas-y, j’ai tout mon temps. Je ne pouvais tout de même pas lui avouer la vrai raison qui me poussait à rester avec elle qui était que j’aimais sa compagnie plus que de faire des duels. -Dans ce cas je commence, ces deux individus étaient Brutus et Auguste. Ils y a quelques temps, ils s’amusaient à dépouiller les jeunes duellistes de leurs cartes et de leur deck dans ce parc. Cependant, un jour, je me suis révoltée contre eux. Comme je le dis souvent, le duel de monstre est avant tout fait pour s’amuser. Je les ai donc défiés en duel et j’ai gagné. Une victoire mémorable, un 8000-0, ils n’avaient rien pu faire. Depuis, ils ont peur de moi et chaque fois qu’ils me voient, ils s’enfuient en courant. -C’est tout ? -C’est déjà pas mal. Tu aurais pu les battre toi aussi avec le deck que je t’ai donné. -Alors pourquoi m’a tu empêcher de livrer ce duel ? -Ils n’en valent pas la peine. Affronte moi plutôt, je voudrais voir ta nouvelle puissance ; dit-elle avec un grand sourire. -Euh…D’accord. -Bon je vais y aller doucement pour que tu puisses t’habituer à ton deck, tu es prêt ? -Oui. -Dans ce cas, je commence, je tire et je pose un monstre en position de défense face cachée. C’est tout pour le moment. -Très bien, je tire…je pense que c’est une bonne main pour commencer, j’invoque aile noire- sirocco l’aube en mode attaque. Puis je vais invoquer spécialement mon aile noire- bora la lance. -Tu maitrises déjà bien ton deck, c’est impressionnant… -Et tu n’as pas tout vu, j’active la faculté de sirocco l’aube qui me permet de transférer tous ses points d’attaque sur aile moie- bora la lance qui va tout de suite attaquer ton monstre face cachée (dandelion) Laura : 600 – Jean Michel : 4000 -je pose une carte face cachée et je termine mon tour. -C’est très joli pour une première fois mais tu vas quand même perdre ce duel, je tire et j’invoque dragon des ruines en monde attaque ce qui me permet de faire revenir mon dandelion du cimetière. Je synchronise dandelion, les deux jetons fluffy et le dragon des ruine afin d’invoquer ma carte maitresse ! Viens nous rejoindre Trishula dragon de la barrière de glace ! -Mais quel est ce monstre ? -C’est ma carte la plus puissante, comme j’ai réussi à l’invoquer par invocation synchro, je peux retirer depuis ta main, terrain et cimetière une carte et je choisis ta carte face cachée et celle de droite ! -Non, ma force miroir et mon aile noire -kalut, l’ombre de la lune ! -Et si, maintenant mon Trishula va attaquer ton sirocco l’aube, souffle glacial ! Laura : 600 – Jean Michel : 3300 -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour. -A moi, je pioche…parfait, j’active tourbillon noir puis j’invoque aile noire-mistral le tourbillon en monde attaque. J’active sa faculté spéciale, je divise par 2 les points d’attaque de ton monstre. -C’est pas de chance mais ce n’est pas encore fini… -C’est ce que tu crois, je synchronise mon aile noire-bora la lance avec aile noire- mistral le tourbillon afin d’invoquer le monstre synchro aile noire-maitre des armures ! Il va attaquer ton Trishula, ce duel est terminé ! -Tu ne fais pas si bien dire, j’active mon piège… -Un piège ?! -Oui, et il s’agit du cylindre magique : ton attaque est annulée et tu reçois des dommages égaux à l’attaque de ton monstre Laura : 600 – Jean Michel : 800 -Je vais donc terminer mon tour… -Dans ce cas, j’ai gagné, je pioche et j’active Monster reborn, ainsi je rappelle mon dragon des ruines qui se trouve au cimetière. J’invoque ensuite ma casserole de réglage. Je synchronise mon dragon des ruines avec la casserole de réglage qui passe au niveau 2 pour invoquer le monstre synchro dragon oriental ! Sa faculté me permet de bannir un de tes monstres synchro. Dit au revoir à ton maitre des armures ! -Oh non, mon monstre ! -Je peux maintenant t’attaquer directement avec mon dragon oriental ! Laura : 600 – Jean Michel : 0 -Bravo, tu es vraiment très forte. -Mais toi aussi. C’était ton premier duel avec ce deck ? -Oui. -Et bien, ça promet pour l’avenir, je sens que tu deviendras un grand duelliste, Darksky, le fils de l’aigle noir… -Darksky ? Demandai-je étonné. -Eh bien oui, ce surnom va bien avec ton deck je trouve. Tu n’aimes pas ? -Si, c’est très bien, j’aime beaucoup ! -Bon et bien à partir de maintenant, je t’appellerai Darksky. Je dois rentrer maintenant, on se revoit demain ! Elle m’embrassa puis s’en alla. Je n’arrivai toujours pas à comprendre ce qui se passait. C’est comme si l’arrivée de Laura dans ma vie avait en partie comblé le vide qui existait en moi depuis la disparition de nos parents. Laura était peut-être ce qui m’avait manqué pendant ces derniers mois, une vraie amie. Je rentrai lentement chez moi. En arrivant, Marie était toujours en train de dormir. Je me dirigeai vers la volière où se trouvait Eagle. Je le libérai de sa cage et il vint se poser sur mon bras. -Quelle histoire mon vieux. Si tu savais ce qu’il se passait en ce moment. J’ai l’impression de ne plus savoir où j’en suis. Il n’y a que toi qui puisses vraiment comprendre ce que je ressens… Eagle poussa un petit cri aigu comme pour confirmer ce que je venais de dire. Je le remis ensuite dans sa cage et j’allai voir Marie pour la réveiller. Il était aux alentours de midi. La première chose qu’elle me dit en se levant fut : « toi tu as vu cette Laura ce matin, je me trompe ? » Je ne pouvais pas le nier puisque c’était vrai. -Mais comment le sais-tu ? Demandai-je intrigué. -Ça se voit sur ton visage. Tu as l’air plus heureux que d’habitude, comme hier. -Si tu le dis… -Et je vois que tu as aussi livré un duel et que tu as perdu. -Mais comment fais-tu pour savoir des choses comme ça ? Tu m’espionnes ou quoi ? -Ba non, je dormais. Je ne sais pas, j’arrive à deviner les émotions des gens… -T’es vraiment incroyable toi ! Lui dis-je en rigolant. Bon qu’est-ce que tu as envie de faire aujourd’hui ? -Je ne sais pas trop… Pourquoi ne pas aller voir grand-mère ? Ça lui fera plaisir de savoir que tu as gagné le tournoi. -Techniquement, j’ai perdu mais tu as raison, elle sera contente de nous voir. Grand-mère habitait dans la campagne à côté de la ville. Le seul moyen de s’y rendre était d’y aller à pied en empruntant des petits chemins rocailleux. Comme le trajet était plutôt long, Marie me demanda de lui expliquer les bases du duel de monstre, ce que je fis avec plaisir. J’allai lui parler des monstres xyz apparus récemment quand la maison de grand-mère fut en vue. C’était une grande bâtisse de pierre, entourée d’un petit bois. Nous franchîmes la petite haie en bois puis nous vîmes grand-mère en train de cultiver son potager, comme souvent. Elle refusait d’acheter des fruits et légumes dans les grandes surface sous prétexte qu’ils n’étaient plus cultivés comme autrefois, et donc moins bon. C’est pourquoi elle avait décidé de cultiver les siens. -Grand-mère, c’est nous ! -Tiens, si ce ne serait pas mes petits-enfants préférés, Marie et Jean Michel. -Euh, grand-mère dis Marie, nous sommes tes seuls petits enfants… -Je sais, et bien, qu’attendez-vous pour entrer ? Je vais vous faire de la tisane. L’intérieur de la maison n’avait rien d’exceptionnel. Le décor était sobre. Grand-mère voulait rester le plus simple possible. Il n’y avait que deux ou trois meubles dans le salon et trois chaises. Un seul tableau était accroché au mur et il représentait nos parents le jour de leur mariage, où elle n’était pas d’ailleurs parce qu’elle voulait se préparer et avait laissé grand-père partir devant puis elle s’était perdu sur le chemin et n’était arrivée que le lendemain, d’après ce qu’on nous avait dit. -Alors, qu’est-ce qui vous amène ici aujourd’hui ? -Je voulais te dire que Jean Michel a gagné un tournoi ! Dit Marie. -Félicitation Jean Michel, j’ai toujours su que tu avais l’âme de duelliste de ton père. -Et ce n’est pas tout, il a aussi une copine ! -Oh, c’est une très bonne nouvelle ! Et comment s’appelle l’heureuse élue ? -Elle s’appelle Laur… Commença-t-elle. -Mais toi grand-mère, que deviens-tu ? Demandai-je en lui coupant la parole. -Et bien tu sais, à mon âge, on a plus grand-chose à faire à part s’occuper de ses plantes et son potager. La discussion se prolongea ainsi jusqu’au soir. Nous dîmes au revoir à grand-mère puis nous rentrâmes chez nous. Le lendemain, je retournai au parc dans l’espoir de retrouver Laura. Elle était là, en train de disputer un duel. -Je vais en finir avec ce duel ! Je t’attaque directement avec mon Trishula dragon de la barrière de glace ! Souffle glacial ! Fin de la partie ; dit-elle. Je me dirigeai vers elle pour la féliciter. Elle se retourna et me vis. Laura me fit un grand sourire et vint vers moi. -J’étais sûre que tu allais venir ; dit-elle. Que dirais-tu de prendre ta revanche pour hier ? -Avec plaisir. -Dans ce cas, c’est l’heure du duel Après quelques tours, je réussis à dominer le match. Il ne lui restait plus que 100 points de vie alors que moi 1000. -Je synchronise mon aile noire- Kōchi l’aube avec mon aile noire- Shura la flamme bleue. Admire comme ces deux monstres vont allier leur puissance, je fais appel à toi, descend des étoiles pour me mener à la victoire, apparait Dragon aile sombres ! -Oh, je sens qu’on va s’amuser ! -A toi dragon ailes sombres, détruit son Trishula, attaque de plumes noires ! Laura : 0 – Darksky : 1000 -Bien joué, tu t’améliores de jours en jours Darksky. -Merci ; dis-je un peu gêné. Après ce duel, elle m’emmena sur la falaise qui surplombait la ville. C’était la première fois que je venais ici et je trouvais la vue magnifique. Un vent léger faisait danser les beaux cheveux bruns de Laura. Elle était encore plus belle qu’hier, si c’était possible. La mer en contrebas se fracassait violement contre les rochers. Cette falaise était restée très sauvage malgré la proximité de la ville. Le soleil de midi éclairait le sol de granit, ce qui faisait scintiller la roche. Tout cela réunit était la beauté à l’état pur. -C’est ici que tout a commencé… Commença-t-elle. Je ne comprenais pas ce qu’elle voulait dire. Mais je la laissai continuer. -Il y a quelques temps, j’étais venue ici pour passer le temps comme je le faisais souvent. A l’époque, je n’étais qu’une duelliste médiocre et de seconde zone. Je ne prenais aucun plaisir à livrer des duels. C’est alors qu’au moment de partir, je vis quelque chose briller dans l’ombre du buisson que se trouve là ; dit-elle en me le montrant. Je me suis approchée puis j’ai vu juste derrière, posé sur à même le sol, un deck de duel. Il semblait m’appeler. Je l’ai pris et ma vie a changée. Je suis rapidement devenue une des meilleure duellistes de mon quartier et quelques temps après, je t’ai rencontré. Ce n'est pas un hasard je pense. Ton deck, ainsi que le mien sont assez similaires. Ils représentent tous deux la même chose, le bonheur. -Laura… Nous restâmes sur cette falaise toute la journée. Nous partîmes tard le soir, bien après que le soir soit tombé. Nous nous fîmes la promesse de nous revoir le lendemain à ce même endroit. La première chose que je fis en rentrant fut de me mettre à ma table et de prendre un morceau de papier puis je commençai à écrire. Les mots venaient tout seuls, je n’avais même pas à réfléchir. Marie passa près de moi pour regarder mais ses moqueries ne réussirent pas à m’énerver ce soir, tant j’étais concentré sur ce poème. Je dus m’endormir dessus car le lendemain, je me réveillai à la même place, devant mon œuvre terminée. Je me dépêchai de rejoindre la falaise et je vis Laura qui m’attendais patiemment, avec un grand sourire. Les jours suivants furent tout aussi heureux, je voyais Laura presque chaque jour sur la falaise. Nous discutions, livrions des duels et contemplions le paysage, chaque jour un peu plus beau. Cela se prolongea pendant presque deux mois. Mais un jour, alors que j’allais la retrouver comme d’habitude, je ne la trouvais pas sur la falaise. J’attendis désespérément toute la journée. Il lui était peut-être arrivé quelque chose de grave, cela ne lui ressemblait pas de ne pas prévenir. J’allai imaginer le pire quand je la vis arriver, lentement et l’air triste. -Qu’est-ce qui ne va pas ? ; demandai-je inquiet. C’est la première fois que je te vois dans cet Etat. -Darksky ; commença-elle, j’ai une triste nouvelle à t’annoncer…Mes parents partent en Angleterre et je dois les suivre… Quand elle dit cela, je crus que le monde s’effondrait autour de moi, comme lorsque j’avais appris la disparition de nos parents. Je commençai à pleurer. -Darksky…Ne pleure pas, nous nous reverrons bientôt ; dit-elle. Elle-même ne semblait pas convaincue par ce qu’elle disait. Elle versa une larme elle aussi. -Je ne pouvais pas partir sans te prévenir… Je n’oublierai jamais tous ces moments que nous avons passés ensemble, ils étaient vraiment magiques… -Pour moi aussi… -Tiens, pour ne pas que tu m’oublies, voici Trishula, cette carte sera le symbole de notre amitié…Garde la précieusement… -Moi aussi j’aimerai te donner quelque chose… Je sortis le poème que j’avais écrit quelque temps auparavant et je lui donnai. -J’en prendrai le plus grand soin… Tu dois être fort Jean Michel, après tout, tu es Darksky, le fils de l’aigle noir. Tu survivras à mon départ, je le sais… Après avoir dit cela, elle m’embrassa puis partit en courant sans se retourner. Moi je restais là, devant le soleil couchant, à pleurer le départ de ma meilleure amie, gardant près de mon cœur son dernier cadeau d’adieu, Trishula…
Le chemin du retour me parut interminable. Je n’arrivais toujours pas à croire ce qu’il m’était arrivé. Je ne pouvais me faire à l’idée que Laura était partie pour toujours et que je ne la reverrai sans doute jamais. Tout ce qui me restait d’elle était sa carte favorite. Une fois de retour chez moi, Marie se précipita sur moi, sentant que quelque chose n’allait pas. -Mais qu’est ce qui t’arrives ? Elle t’a plaqué ou quoi ? Encore une fois, Marie se rapprochait de la vérité. Mais je ne plus lui répondre. Le seul fait de de penser à Laura me faisait pleurer. Je courus alors dans ma chambre pour m’enfermer toute la nuit. -Je crois bien que j’ai vu juste… Je ne pus m’empêcher de me remémorer toute la nuit tous les moments que nous avions passés ensemble. Je me souvenais de chaque mot qu’elle avait prononcé, chaque geste qu’elle avait fait. Je la voyais encore dire ceci : « Un jour Darksky, nous devrons nous séparer… Mais c’est dans la douleur de l’éloignement que nous serons le plus proche…Et lorsque nous nous retrouverons, nous serons unis comme jamais auparavant…». Je n’avais pas compris le sens de ces mots à l’époque mais maintenant ils prenaient tout leur sens. Je n’avais jamais autant pensé à elle que depuis qu’elle m’avait annoncé son départ. Je pense que c’était réciproque pour elle, où qu’elle soit en ce moment. Je m’endormis avec cette pensée en tête. Cette nuit-là, je fis un rêve très étrange. Je me retrouvais dans un stade, entouré de milliers de spectateur. Deux inconnus m’encourageaient à aller dans l’arène qui se trouvait au milieu. J’y allai. Devant moi se trouvait Laura, un disque de duel à la main. Je voulus la serrer dans mes bras mais quelque chose m’en empêchait. C’est alors que je vis quelque chose qui me troubla : Laura portait un long manteau noir et son regard n’était plus le même. Il n’avait cette douceur que j’appréciais tant en elle mais à la place, une soif impitoyable de vaincre. C’est alors qu’elle m’adressa la parole et retrouva son regard que j’avais toujours connu : « Darksky, des temps difficiles approchent, pour toi et pour le monde entier…ne te fies pas aux apparences, laisse ton cœur te guider, lui seul connait le chemin de la vérité… ».Après qu’elle ait dit cela, Laura disparu et je me réveillai en sursaut. Qu’avait voulu dire Laura par « ne te fies pas aux apparences.. » Voulait-elle me prévenir d’un danger qui proviendrait des personnes les plus proches de moi ? Pourtant, dans mon entourage, il n’y avait plus que Marie, qui ne me trahirait jamais et grand-mère qui serait incapable de faire du mal à une mouche. Peut-être parlait-elle d’un danger plus lointain ? Je m’habillais rapidement et je descendis pour prendre mon petit déjeuner. Pour une fois, Marie était levée avant moi et avait déjà mangé. Quand je la vis, je la reliai immédiatement à l’avertissement. Et s’il ne me concernait pas moi mais Marie ? Après tout, je n’ai rien de spécial mais elle par contre… Je décidai alors de faire quelque chose que j’aurais dû faire depuis longtemps. Je remontai dans ma chambre, et sortis d’un tiroir le deck de nos parents. Si elle voulait pouvoir se défendre, elle en aurait besoin. -Tu tiens vraiment à me le donner ? Me demanda-t-elle avant même que j’eus le temps de le sortir. -Oui ; répondis-je. Il est grand temps pour toi de posséder ton propre deck. Elle se jeta dans mes bras pour m’embrasser. Marie était toujours de bonne humeur. C’est sûrement grâce à elle que je n’ai pas sombré dans la folie après le départ de Laura. Elle était toujours là pour me remonter le moral, quel que soit la situation. Son don lui était très utile, il lui permettait de savoir quand j’étais triste. Nous disputions un duel presque chaque jour. Au début, je la battais facilement mais elle s’améliorait de jours en jours. La voir ainsi me rappelait les moments que nous avions passés avec Laura. Elle m’entrainait, et continuait de s’amuser. J’avais l’impression que désormais les rôles avaient changé : j’étais Laura qui m’entrainais. Quatre ans plus tard, j’avais réussi à surmonter le départ de Laura, bien qu’elle me manque toujours autant que le premier jour. J’étais parti faire un tour au parc comme chaque jour. Depuis que Laura n’était plus là, les gangs avaient repris leur place et faisait à nouveau régner leur loi. C’est pourquoi, j’avais décidé de revenir pour que tout ce qu’elle avait accompli ne soit pas vain. Le parc n’était pas le seul endroit où j’étais retourné. Régulièrement, j’allais sur la falaise. « Cette falaise est très spéciale pour moi ; avait-elle dit un jour, elle représente bien plus qu’un simple point de départ. Elle est un symbole, un symbole de notre rencontre… » Nous l’avions appelée l’aigle noir, en raison de sa forme dans la nuit qui faisait penser à un aigle en vol. Je contemplais souvent le paysage. Il me rappelait tant de souvenirs… Le fracas des vagues contre les rochers, le vent doux qui nous berçait doucement. Que pouvait-elle bien faire en ce moment ? Et pensait-elle encore à moi ? En tout cas, je l’espérais. Un jour, alors que j’étais au parc, quelque chose m’attira vers la falaise. Il devait être aux alentours de midi. En y arrivant, je la trouvais semblable à d’habitude. Cependant, en restant un peu devant le paysage, je lui trouvai quelque chose de différent. Non, ce n’était pas différent, c’était quelque chose que je n’avais pas vu depuis longtemps. Quelque chose que je n’avais vu qu’une seule fois, lors de ma première montée ici avec Laura, il y a quatre ans. Le soleil faisait scintiller le granit comme des diamants, le vent soufflait légèrement, faisant danser les fougères autour de moi, tandis qu’on entendait le fracas des vagues en contrebas. Tout était identique. Je ne pus m’empêcher de penser à ce qu’elle m’avait dit : « ma vie a changée… et je t’ai rencontré…. Ce n'est pas un hasard je pense. Ton deck, ainsi que le mien sont assez similaires. Ils représentent tous deux la même chose, le bonheur… » Finalement, elle avait raison, nos deck avaient été le point de départ d’une vie plus qu’heureuse… une vie désormais terminée…Laura était partie, et je ne la reverrai jamais. En pensant à cela, je ne pus m’empêcher de verser une larme. -C’est donc ici que tu te cachais tout ce temps ; dit une voix qui m’était familière. Je me retournais et je vis une ombre qui venait dans ma direction. -Laura ? Dis-je plein d’espoir. -Mais non, c’est moi, Marie. -Désolé, je n’ai pas vu le temps passer…j’étais sur le point de rentrer. -Ce n’est pas grave, je sais ce que tu ressens. Tu as le droit d’être triste. La perte d’un être qui nous est cher n’est pas toujours facile à surmonter. -Tu sais Marie, c’est ici que tout avait commencé… -Je le sais tout ça, tu me l’as raconté un nombre incalculable de fois…Je comprends pourquoi elle aimait tellement cette falaise, elle est vraiment magnifique… Nous restâmes là, comme au premier jour, à contempler le soleil couchant. J’avais l’impression de revivre ce jour bénis, même si au fond de moi, je savais que ce jour était unique et que rien ne pourrait le remplacer. Quelques jours plus tard, en me levant, alors que tout semblait être normal, je ne trouvai personne dans la maison, ni dans le salon, ni dans la chambre. Je commençai vraiment à m’inquiéter. Je sortis rapidement de la maison et je cherchai dans toute la ville, au parc, chez grand-mère, à l’école…Marie était introuvable. Alors que je me dirigeais vers la falaise, dernier endroit qu’elle connaissait et que je n’avais pas visité, je vis au loin, sur une presqu’ile, un grand dragon orange, armé d’une épée. Je ne connaissais qu’une personne possédant un tel monstre et je me dirigeais vers lui. Lorsque j’arrivai enfin à sa hauteur, il n’y avait personne. Juste Son dragon qui était comme figé dans les airs, incapable de bouger. Par terre, je trouvai sa carte avec au dos un mot qui m’était adressé. Je commençai à lire : Cher aigle noir,…nous retenons ta sœur prisonnière, n’essaie pas de la sauver, tu ne ferais qu’aggraver la situation. Signé Shadow. La blessure qu’elle avait réussie à refermer se rouvrit aussitôt que j’appris cela. Cependant, une fois de plus, j’étais impuissant. Je ne savais plus quoi faire. C’est alors qu’un homme apparu, il portait une longue cape pourpre et s’approcha de moi : -Darksky, je sais ce que tu as vécu. Je sais aussi que la disparition des deux personnes auxquelles tu tenais le plus t’affecte bien plus que tu ne le pense. Mais moi, j’ai le pouvoir de t’aider. Je peux résoudre tous tes problèmes, il suffit que tu me rejoignes… -Comment vous appelez vous ? Et comment savoir si je peux vous faire confiance ? -Tu le peux Darksky, mon nom est Hélios…
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 24 Avr - 14:55
Chapitre spécial 2: angéla, une vie de rêve?:
partie 1
La sonnerie retentit. Ce cours de Maths était passe étonnement vite pour une fois me disais-je. Cependant quelque chose me troublait: je n'avais absolument aucun souvenir de ce que Cloclo, de son vrai nom Cloarec mais tout le monde l'appelle Cloclo pour je ne sais quelle raison, avait pu raconter cette fois ci. Rien d'important surement, comme d'habitude. Je rassemblais mes affaires pour aller déjeuner avec mes amies. -Angela! Me cria Ambre, tu viens? -Oui j'arrive, attendez moi! Je rangeai tout ça dans mon sac puis je partis la rejoindre dans le couloir. -Angela, tu sais que tu es vraiment incroyable, me dit maya avec un grand sourire. -Bah, pourquoi tu dis ça? Demandai-je intriguée. -C’est très simple: tu as dormi pendant tout le cours de Maths. Je peux te dire que Cloclo a bien essayé de te réveiller en te criant dessus et en lançant des craies sur ta table mais rien n'y faisait; me répondit-elle en rigolant. C'était donc pour ça que je n'avais rien retenu de son cours...et que j'avais une grosse marque rouge sur la joue. -En même temps, il n'est pas très passionnant avec ses vecteurs et ses changements de repères... -Pas faux...me répondit Ambre. Une fois arrivées au "self", il n'y avait comme d'habitude que peu de choix et surtout beaucoup de bruit. -toujours les mêmes yaourts depuis 5 ans, marmonnai-je. Ils pourraient nous servir quelque chose d'autre pour une fois... -Surtout qu'aujourd'hui, c'est la finale du tournoi de duel des garçons, ils pourraient quand même faire un effort! Soupira Maya. Les plats n'étaient pas terribles non plus...une sorte de viande indéfinie ou du poisson qui me semblait louche accompagné de...de quoi en fait? Je regardai ce que j'avais pris: des lentilles...génial...Je préparai ma carte du self pour la donner a la dame qui les faisait passer. -avancez garçon, avancez! Disait-elle machinalement -Je suis une fille vous savez! Elle ne parut même pas m' entendre et continua de m' appeler "garçon". Mes amies en profitèrent pour rire un bon coup mais se calmement quand elle les appela aussi "garçon". Nous nous installâmes a une table et nous commençâmes a parler. -Alors, vous avez lu les livres pour Calvere? Demanda Maya -Bien sûr! Si j'ai même pris des notes en le lisant, comme sa je suis parée a n'importe quelle question, répondit Ambre. Oh non, pas encore du travail...mes amis ne parlaient presque que de ça mais moi, je m’en fichais complètement. Ce que j'aimais, c'était les duels de monstres...malheureusement pour moi, personne dans ma classe ne semblait apprécier. Elles préféraient toutes regarder les garçons y jouer plutôt que d'essayer... -Et toi Angela? Tu les as trouvés comment les livres? - Euh...en fait, je ne les ai pas lus... -Encore?! La dernière fois Calvere ne l'a pas très bien pris...et si jamais il t interroge de nouveau, je sens qu'il va vraiment s'énerver... -Ne t’inquiète pas Ambre, j'ai pris un résumé sur internet, je ne suis pas folle. Mais je ne comprends pas comment vous faites pour lire des livres comme le bonheur des dames ET le père Goriot en 2 semaines! -Mais ces livres sont tellement riches en vocabulaire et puis c'est tellement bien écrit et... -Bon, ca va, j'ai compris je crois...mais dépêchons nous sinon nous allons rater la finale Elève-professeurs. Nous finimes rapidement de manger puis nous nous dirigeames vers la cours ou devait avoir lieu le duel. La finale se jouait entre notre professeur de technologie, monsieur Horlogier, et un première qui du nom de Erwan. -Bonne chance Erwan mais sache que je ne te ferai aucun cadeau, même si tu es un de mes meilleurs élèves! -J’espère bien monsieur, sinon ça ne vaudrait même pas la peine que je vous affronte! -Nous allons voir ce que donne la nouvelle Génération, en garde! -Je vais vous laisser commencer. -C’est bien aimable, je pioche...je crois que je vais me contenter de poser 5 cartes face cachée et terminer mon tour. -Vous pensez vraiment que je suis assez bête pour invoquer un monstre avec toutes ces cartes! Je vais activer immédiatement Violent Orage, dites-leur au revoir! -C’est exactement ce que j'avais prévu. Je révèle une de mes cartes: Jugement Solennel. -Bon...alors je vais devoir jouer la prudence. Je pose un monstre face cachée ainsi que 2 cartes face cachée et je termine mon tour. Horlogier: 2000-Erwan: 4000 -C’est donc mon tour, je pioche et...très bien tout ça! J'active Offrande Suprême puis j'invoque Gadget Jaune en mode attaque ce qui me permet d'ajouter à ma main un autre gadget. Je continue en invoquant spécialement mon Kagetokage depuis ma main. Je paie maintenant 500 points de vie pour invoquer Gadget Vert depuis ma main. Je peux maintenant ajouter un Gadget Rouge à ma main et je l'invoque en payant 500 points de vie puis j'ajoute à ma main un gadget jaune -4 monstres en un seul tour! Mais c'est...c'est impossible! -Tu devrais écouter plus souvent en cours, sache que les machines s'assemblent toujours entre elles pour former quelque chose de mieux et c'est ce que je vais faire tout de suite! Je recouvre 2 gadgets pour invoquer Gear Gigant X. Je lui détache une unité de couverture pour ajouter à ma main un Poisson Rouge Étain. Je recouvre maintenant mon Kagetokage avec mon dernier gadget pour invoquer le Numéro 39 : Utopie! -Il est vraiment fort ce prof...mais je pourrais le battre si jamais ce tournoi n'était pas réservé aux garçons! Dis-je à mes amies. -Ne dis pas n'importe quoi Angela, il faudrait déjà que tu sois arrivée en finale...me répondit Ambre amusée. -qu’ est-ce qui vous dit que je n'aurai pas été jusque-là? -Comme ça, une intuition... -Je n'ai pas encore finit! Dit le professeur Horlogier, j'attaque ton monstre face cache avec mon gear Gigant x! (Musasabi Agile) -comme vous avez détruit mon monstre, vous vous prenez 500 points de dégât et 2 musasabi agile en cadeau. -Comme c'est aimable! Je t’attaque directement avec mon utopie Horlogier: 500-Erwan: 1500 -Au prochain tour vous avez perdu! -peut être...peut être pas...je recouvre tes cadeaux pour invoquer Gachi Gachi Gantetsu qui augmente l'attaque de tous mes monstres de 400. C'est à toi! -Bon, j'ai mal joue mais je vais me rattraper, je pioche! J'ai vraiment pas de chance...je pose un monstre face cachée et je termine mon tour... -C’est tout? A moi, je tire et j'active 2Typhon d'Espace Mystique que j'avais poses. Dis adieu à tes deux cartes! -Aucune importance, elles ne me servaient a rien de toute façon... -j active maintenant le livre de taiyou et je fais passer ton monstre en mode attaque! Super Méga Agile Hamster) -Son effet s'active: j'invoque donc face verso momonga agile. -c’est inutile car je vais maintenant recouvrir mon utopie: fais place au Numéro C39 : Rayon Utopie! Je lui retire 2 unités de couverture: ainsi ton monstre perd 2000 points d'attaque et le mien en gagné 1000! -3900 points d'attaque?! Mais alors... -Oui, tu as perdu! En avant rayon utopie, Tranchant du soleil levant! Horlogier: 500-Erwan:0 -Quoi?! C'est tout ce dont est capable le meilleur des garçons?! M’exclamai-je -Il fallait s'y attendre, Mr Horlogier est quand même un des meilleurs duellistes de tout le lycée... -Je l'aurai battu moi! Rien ne peut vaincre la puissance des elfes! -Mais oui! On te croit, allez viens, on va être en retard au cours de Calvere, me dit Maya en me tirant par le bras. Je jetais un dernier regard vers les deux adversaires qui se serraient la main. Qu'est-ce que je n'aurais pas fait pour être à la place de l'un d'eux... Le cours commença 5 minutes plus tard. Calvere portait son habituelle chemise noire et était assis sur sa chaise comme on s'assoit dans un fauteuil prêt du feu. Ma place était vraiment la pire qu'on puisse imaginer: exactement dans le champ de vision de Calvere des que celui-ci tournait un peu la tête. -Bien, pour aujourd’hui vous aviez quelques livres sympathiques à lire n'est-ce pas, dit-il d'un ton doucereux. -Sympathique...façon de parler..., marmonnai-je assez bas pour qu'il n'entende pas. -Donc voici les trois questions:... Je sortis mon dossier "préparé" à la maison...ou plutôt imprimé depuis mon ordinateur. Je voyais toutes mes camarades écrire, chercher des choses à dire, parler, et même...dessiner? Moi je ne savais pas quoi faire et j'entrepris donc de lire ce que j'avais sorti. En fait, il n'y avait rien de bien intéressant dans mon résumé... Je commençais à paniquer. Je sentais que Calvere allait m’interroger la première. Je regardais autour de moi et je cherchais si par hasard, il n'y avait pas une bonne âme prête à me donner ses notes. -Bon, j'ai comme l'impression que notre amie Hopper veut commencer. Et bien allez-y. -Euh...d'accord, bafouillai-je. Donc le bonheur des dames, c'est ça? -Oui, allez-y -Bon alors... Je n'avais d'autre choix que de lire mon copier-coller. Il m’arrêta après le premier paragraphe. -C’est très confus votre réponse. Imaginez, je dis bien imaginez que vous parliez a quelque un qui n'aurait pas lu le livre. Quand il dit cela, toute la classe éclata de rire. Tout le monde savait que personne ne lisait jamais en entier les livres de Calvere. -Je dis imaginez parce que, bien entendu, tout le monde dans cette classe les a lu. Reprenez et soyez claire cette fois ci. Oh non! Tout mon résumé était écrit de la même façon que le début, si je continuais, il risquait de se rendre compte que je n'avais rien fait...Heureusement pour moi, je fus sauvée par le gong -On reprendra ca la prochaine fois. Et c'est vous que j'interrogerai en première, dit-il en s'adressant a moi, donc tachez de faire quelque chose de mieux. Puis il sortit. Je m’effondrai sur ma chaise. Encore une fois, j'avais réussi à passer entre les gouttes, mais pour combien de temps encore. Je n'eus même pas le temps de ranger mes affaires de français que la prof d'histoire, monsieur lareine, entra dans la classe. -Bonjours mesdemoiselles, asseyez-vous. Aujourd’hui est un jour très spécial. Savez-vous lequel? Personne ne répondit. -Aujourd’hui, nous allons parler de l'Egypte ancienne. Vous allez me demander pourquoi. Et bien c'est très simple, notre bien aime directeur, Monsieur Chapy, nous a demander de vous en parler. Donc est ce que quelqu'un ici pourrait me faire un bref résumé de l'histoire d'Egypte? Personne? Aller, un peu de courage quand même! Tiens, June, pouvez-vous me parler de l'Egypte? June Wheeler était une élève assez discrète. Tellement discrète qu'elle passait la plupart de son temps seule dans un coin. Elle était assez grande, avait des cheveux blonds presque blancs, des yeux verts. Elle était toujours habillée d'une veste en cuir. -Donc l'apogée de l'Egypte a eu lieu il y a à peu près 5000 sous le règne du pharaon Atem... -Bien tout ça, mais avez déjà entendu ceci: « Lorsque le jour fera place à la nuit et que l’ombre remplacera la lumière, le monde plongera dans un nouvel âge de ténèbres. Le roi des ombres renaîtra de ses cendres et étendra alors son voile de terreur sur la terre. Avec l’aide de ses serviteurs des temps anciens, il rependra le chaos et la destruction. Tous les peuples n’auront d’autre choix que de se soumettre et il règnera pour l’éternité… » -Non, jamais et pourtant mes parents s'y connaissent dans l'histoire d'Egypte. Je commençais à m’intéresser au cours d'histoire! -D ou tirez-vous cette...cette prophétie je pense, non? -C’est exact Angela, il s'agit bien là d'une prophétie. Et si vous voulez savoir d'où elle vient, elle a été redécouverte dans les ruines d'un ancien royaume, le royaume d'Héliopolis -Jamais entendu parler... -C’est bien normal, me dit June, ce royaume s'est très vite éteint avec la disparition de son roi. -Mais cette prophétie...elle fait froid dans le dos... -C’est une prophétie de fin du monde mademoiselle Hopper, elle doit forcément être un peu obscure. -Mais monsieur, commença June, pourquoi Mr Chapy veut-il que nous parlions de ca aujourd’hui? -Je n'en ai aucune idée. Répondit lareine -Mais ça n'a aucun sens! M exclamai-je. -Je n'ai jamais dit qu'elle était réelle. Mais vous avez raison, la fin n'est pas très heureuse. Pendant tout le reste du cours, nous parlâmes de l'Egypte et du début des duels. Enfin, nous n'étions que 2 à participer: June et moi. Elle partageait la même passion que moi pour le duel de monstre. Toutes les autres parlaient entre elles de choses et d'autres mais pas de l'Egypte. Pour la première fois, je trouvais un réel intérêt pour un cours d'histoire. A la fin de l'heure, je n'avais qu'une envie: en savoir plus au sujet de cette prophétie. Le professeur de sport étant absent, nous avions la permission de sortir plus tôt. Personne ne s'en priva. Après tout, ce n'était pas tous les jours que nous pouvions sortir à 16 heures au lieu de 18 heures...Pour une fois j'avais décidé de ne pas rentrer avec Maya et Ambre. Cela les surprit un peu mais elles ne protestent pas. Il fallait que je parle à June. Elle pourrait peut-être m’éclairer un peu plus sur la prophétie. Je la repérais au coin de la rue. Elle était sur le point de prendre le bus et de rentrer chez elle. Je courus pour la rattraper avant qu'elle ne monte dedans. -June! Attends, il faut que je te parle! Lui criai-je. C'est alors que je me pris les pieds dans une branche qui traînait sur le trottoir. June arriva juste a temps pour m’empêcher de m’étaler par terre. Elle était quand même très rapide... -Merci, lui dis-je -Ce n'est rien. Je suis contente que tu ne te sois pas fait mal, dit-elle en souriant. Donc tu voulais me parler d'après ce que j'ai entendu? -Ah oui, c'est vrai, je voulais te demander plus de précisions au sujet de...de ce dont nous avons parlé tout à l'heure en cours. -Eh bien, décidément, elle t intrigue cette prophétie! -Et pas qu'un peu. Mais ne me demande pas pourquoi, je n'en sais rien. C'est juste que...je sens que, pour une raison ou une autre, il y a du vrai là-dedans. -Tu devrais demander à mon père, il s'y connait plutôt bien dans toutes ces histoire de fin du monde. Enfin, c'est ce qu'il prétend. Il dit l'avoir sauvé plein de fois quand il avait notre Age... -Parfait, présente le moi! -Bon, je t’aurais prévenue, ne vient pas te plaindre qu'il est assommant ou autre chose comme ça... Nous primes donc le bus pour aller chez elle. En chemin, j'appris beaucoup de chose sur elle que je n'aurais jamais imaginées, comme par exemple qu'elle avait déjà remporté plusieurs tournois locaux de duels de monstres auxquels je n'avais malheureusement pas pu participer. -Tu as remporté ce tournoi?! Mais, comment as-tu fait?! -Comme je le fais toujours, en me donnant à fond durant le duel! C'est comme ça que je joue. Toujours donner le meilleur de moi-même, peu importe le résultat. La défaite ou la victoire m’importent peu. Je serais toujours satisfaite du moment que je sais que j'ai donné mon maximum. Je continuais de la questionner ainsi sur tout le reste du trajet. Une fois arrivées, je me retrouvais complètement perdue. Nous étions dans un arrondissement qui m’était totalement inconnu: Montmartre. Il y avait la beaucoup d'animations, des peintres, des mimes, et même des souffleurs de bulles géantes... -C’est la première fois que tu viens à Montmartre? -Euh...oui. - Dans ce cas suis-moi, il y a un endroit que tu dois absolument voir. Elle me conduit devant la basilique. De là, nous avions une vue vraiment magnifique. Nous pouvions voir presque tout paris de notre perchoir: l'arc de triomphe, la tour Eiffel et Montparnasse, le Louvre! J'étais émerveillée. Je ne regrettais vraiment pas d'avoir demandé à June de m’emmener ici. Après être restées quelques minutes devant ce spectacle splendide, June me conduit enfin chez elle. Elle habitait un petit appartement juste a cote de la basilique, sur la place carrée dont j'ai oublié le nom. -Bon, reste là, je vais voir s’ils sont déjà rentrés ou si... Elle laissa sa phrase en suspend quand elle entendit le bruit d'un verre qui se brise provenant de la cuisine. Je sursautais mais June resta très calme. -Ça c'est surement maman qui a essayé de cuisiner... Me dit-elle en soupirant. Suis-moi, je vais te la présenter. Je la suivis donc jusqu’à la cuisine. Celle-ci ressemblait plus à un champ de bataille qu'a une cuisine. Il y avait de la farine un peu partout. Tous les appareils étaient sortis: mixeur, grille-pain, batteur, et même une friteuse. La mère de June était à genou en train de ramasser les débris de ce qui avait du être un saladier. -Maman! -Oh! C'est toi, je ne t’avais pas entendue entrer. Tu es rentrée tôt aujourd’hui June. Elle se releva, manquant de faire tomber d'autres ustensiles au passage. -Oui, le prof de sport n'était pas là. Mais ce n'est pas le plus important, j'ai ici une amie qui voudrait parler à papa. Est ce qu'il est là? -Bonjour madame, je m’appelle Angela; dis-je en lui serrant la main. -Enchantée. Je suis la mère de June. Mais entre nous tu peux m’appeler Mai, je n'aime pas qu'on m’appelle madame. Et pour répondre à ta question, ton père est sorti mais il doit revenir d'une minute à l'autre. Juste à ce moment, j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. -Quand on parle du loup, c'est surement lui qui revient. Je vais le prévenir que vous êtes là, prenez ce que vous voulez, il y a tout ce qu'il faut. Puis elle partit le chercher. Le père de June arriva quelque secondes après. C'est un grand homme blond, comme June et Mai d'ailleurs. Il portait une blouse blanche ainsi qui n'était apparemment plus toute neuve. -Papa, dit June, je te présente Angela, une amie. -Bonjour Monsieur. -C’est un plaisir de faire ta connaissance. Je suis le professeur Joey Wheeler, archéologue et accessoirement duelliste de talent -Bon, c'est très intéressant; dit June en lui coupant la parole, mais Angela n'est pas venue ici pour parler de duel ou de je ne sais quoi. A tu déjà entendu ceci? Puis elle lui récita mots pour mots la prophétie dont Calvere nous avait parlée. Quand elle eut finit, son père fronça les sourcils. -Hum...intéressant tout cela. D'ailleurs, ton histoire me rappelle une de mes aventures... -Et voilà, c'est parti...soupira June. -C’était à l'époque où nous habitions a domino city. Moi, yugi, kaiba et les autres avions été téléportes en Egypte antique... [...] C'est alors que nous fumes encercles par l'armée de zorc. Nous pensions que tout était finit. Il ne nous restait plus d'énergie quand soudain... -Mais elle s'en fiche de tes histoires à dormir debout papa! Elle est venu pour en savoir plus sur une prophétie, pas pour entendre ça! -Comment ça, à dormir debout? Tout cela n'est que la pure vérité. -Mais ça m’intéressait moi ce combat. Il s'est fini comment? -Tu vois June? Enfin quelqu’un qui aime mes aventures! -J en peux plus, prévenez moi quand vous aurez fini... Puis elle sortit en claquant la porte. -Bon, je vais abréger et ensuite, la prophétie. Donc le pharaon s'est souvenu de son nom. Il a ensuite ressuscite les 3 dieux égyptiens: ra, slifer et obelisk pour les faire fusionner et ainsi donner naissance à horakti. Sa lumière était si forte qu'elle a détruit zorc une bonne fois pour toute. Notre mission la bas étant terminée, nous sommes rentrés chez nous et nous avons dit adieu à atem après que celui-ci a perdu contre yugi. Fin de l'histoire. -C’était très intéressant, merci Monsieur. -Mais il n'y a pas de quoi! Et ma fille qui dit que je radote. Bon, occupons-nous de cette prophétie. Il se leva et alla chercher un vieux livre dans son étagère. Sa couverture était pleine de poussière. Mais on pouvait distinguer en dessous une forme d'aigle. -Ceci est un livre très particulier. Ce n'est qu'une copie du livre original mais il n'en existe que 2 dans le monde: celle-ci et une autre conservée a new domino city. L'original a malheureusement disparu...bien...alors...non...non...voilà ce qui nous intéresse. Tiens mais, qu'est-ce que c'est? On dirait que l'histoire que ton professeur t’a racontée est incomplète. -que voulez-vous dire? -Il n'a pas mentionné qu'il existait une autre fin que voici: « Cependant lorsque la puissance des ténèbres s’alliera à celle de la lumière, l’exilé reviendra et alors la galaxie, les cieux, la terre et les gardiens se dresseront contre l’oppresseur. Tous rangés derrière un seul chef, une bataille épique aura lieu contre les serviteurs des ténèbres et le mal lui-même….
Il y eu un moment de silence après qu’il eut dit cela. June revint dans la pièce et regarda le fameux livre. -D’où sors-tu ce truc ? C’est la première fois que je le vois ? Demanda-t-elle à son père. Il abandonna alors son air détendu et fronça les sourcils puis relut à voix basse la fin de la prophétie. June semblait s’impatienter. Je décidai alors de briser le silence. -Qu’en pensez-vous Monsieur ? -C’est…fascinant ! S’exclama-t-il alors joyeusement. De toute mon existence, je n’étais jamais tombé sur quelque chose de semblable. Je sens que l’on va s’amuser. Puis il se mit à rire. Je regardai June, un peu déconcertée par la situation. Elle se contenta de hausser les épaules et de soupirer. -Les enfants ! Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère ! Et puisque nous sommes les seuls à posséder cette information, c’est donc à nous de sauver le monde de la destruction !...Une petite minute… Il relut encore une fois la fin de la prophétie. -C’est bien ce que je craignais…dit-il d’une voix triste. -Qu’y a-t-il encore ? Demanda June d’un air lassé. -Nous ne pouvons pas sauver le monde…Cette tache revient apparemment à des élus. Donc à moins que quelqu’un dans cette pièce le soit, nous ne pouvons rien faire. Il commença à faire les cents pas dans la pièce et à marmonner quelque chose dans sa barbe. Je demandai alors à June ce qu’elle pensait de tout cela. -Tu penses vraiment que je vais croire des bêtises pareilles ? Ce n’est qu’un tissu de sornettes, tout juste bon à raconter aux enfants pour leur faire peur ! Je regardai alors l’heure. 18 heures. Il fallait que je rentre chez moi avant 18 heures 30, sans quoi j’allais me faire passer un savon. Je remerciais les parents d’Angéla pour leur accueil et pour m’en avoir appris un peu plus sur la prophétie. June me raccompagna jusqu’au métro et je lui dis au revoir. Une fois dedans, je recommençai à penser à tout cela. C’était complètement ridicule ! Comme le disait June, ce n’était que des histoires ! Dans ce cas, pourquoi cet intérêt pour quelque chose sans intérêt ? J’étais tellement plongée dans mes pensées que je faillis manquer ma station. Je dus courir dans la rue, bousculant au passage quelques passants. Mais je réussi néanmoins à arriver à l’heure chez moi…enfin, presque. Je poussais le portail qui s’ouvrit en grinçant. Moi qui voulais passer inaperçu, c’était raté. Cependant, personne ne sembla m’entendre. Tant mieux, avec un peu de chance, personne ne remarquerait que j’étais une nouvelle fois en retard. Je traversais rapidement la cours. Lorsque j’arrivais devant la porte, je me dis que j’étais sauvée. Je cherchais alors les clefs dans mon sac…rien…pas plus sous le paillasson et bien sûr, la porte n’était pas ouverte. Il ne me restait donc plus qu’une solution : sonner et affronter la mauvaise humeur de mon père. J’approchai lentement le dois de la sonnette, me préparant au pire puis je sonnai. Quelques secondes après, la porte s’ouvrit. Mon père se tenait derrière, et il n’avait pas l’air content du tout. -C’est à cette heure-là que tu arrives Angéla ?! Me cria-t-il -C’est bon, je n’ai que dix minutes de retard ; protestai-je. -Dix minutes ! C’est comme ça tous les soirs maintenant ! Dix minutes par-ci, quinze minutes par-là, tu peux comprendre que j’en ai assez maintenant ! -C’est faux, d’habitude je sors à 18 heures ! Comment veux-tu que je sois ici en même pas une demi-heure ! -Ne traines pas après la sortie des cours et rentre tout de suite et là, tu pourras être à l’heure ! Et puis, aujourd’hui, tu n’as aucune excuse, tu sortais à 16 heures ! -J’étais chez une amie si tu veux savoir ! Mais ça ne te regarde pas ! -Bien sûr que si, ça me regarde. Je m’inquiète pour toi Angéla…tes résultats ont fortement baissés ce trimestre… -Et alors ? -Et alors ? Eh bien, ne compte pas sur nous pour venir t’aider plus tard, tu ne pourras t’en prendre qu’à toi-même ! Cette discussion aurait pu continuer longtemps si ma mère n’était pas intervenue. Sans elle, je crois que nous serions toujours en train de nous disputer avec mon père. Je me mis à envier June. Ses parents semblaient si gentils avec elle et aussi assez drôles. Mon père, lui ne rigolait presque jamais tant il était absorbé par son travail. Le reste du temps, il était constamment de mauvaise humeur. Je ne sais pas si c’était moi ou bien ses patients qui le mettions dans un état pareil. Il faut dire qu’ils sont parfois pénibles à venir le voir pour un ongle casé ou un bouton de moustique…Je remontais dans ma chambre et je m’y enfermais à double tour. Je n’avais pas envie d’être dérangée, et surtout pas par mon père. Je sortis alors mon deck. Si seulement, juste une fois, je pouvais me mesurer aux meilleurs…c’était mon rêve, devenir un jour la meilleure duelliste du monde ! Mais j’avais encore beaucoup de chemin à parcourir avant ça. Pour une fois, je n’avais rien à faire le soir et une idée folle me traversa l’esprit. Je sortis mes affaire de français de mon sac, pris un stylo et le « bonheur des dames » de Zola et je commençai à le feuilleter. C’était d’un ennui…mais je n’avais pas le choix, si je ne le faisais pas, je risquais vraiment très gros. Je relus les questions de Calvere : « En quoi le bonheur des dames est-il un tableau du XIXème siècle….Comment Zola décrit-il avec réalisme la société… » Je fus soudain saisie d’une inspiration venue de je ne sais où et je commençai à écrire. Une heure…deux heures…je continuai d’écrire encore et toujours. J’avais même sauté le repas. Chapy aurait été content de moi pour une fois, lui qui voulait que l’on travaille trois heures par soir. Vers 23 heures, je posais enfin mon stylo. J’avais mal aux doigts à force d’écrire. Je repris ce que je venais de faire. J’étais plutôt fier de moi et j’espérai que Calvere le serait aussi. Je dus m’endormir juste après avoir terminé car le lendemain, je me réveillai sur mon bureau encore en désordre. Je m’étirai et baillai un bon coup puis je rassemblai tout cela dans mon sac. Il était 7h30. J’avais encore largement le temps avant de partir pour l’école. Pour une fois, je pris le temps de bien regarder si toutes mes affaires étaient en ordre, si j’avais bien mes clefs et j’eus même le temps de prendre mon petit déjeuner et d’arriver avec dix minutes d’avance en cours. Maya et Ambre n’en revenaient pas. Leur regard quand je suis arrivée m’a bien fait rire. On aurait dit deux poissons rouges dans un aquarium ! June était là elle aussi, seule, comme d’habitude. Je pris alors une grande décision. -Ambre, Maya, voilà…je pense que nous pourrions intégrer June dans notre petit groupe, qu’en dites-vous ? Elles me regardèrent à nouveau d’un air surpris, à croire que j’avais quelque chose collé sur le visage ! -Pourquoi donc ? Me demanda Maya. -C’est vrai ça, tu ne la connais vraiment que depuis hier…et puis, je ne sais pas…elle est bizarre tout de même… -Mais non, elle est juste un peu timide mais elle est très sympa, vous verrez. -Je ne suis pas sûre que… -Puisque nous sommes toutes d’accord, je vais la chercher ; dis-je en interrompant Ambre. J’allai donc la voir et je lui expliquai la situation. A mon grand soulagement, elle accepta ma proposition avec le sourire. Même si Ambre et Maya avaient l’air réservé, je savais au fond de moi qu’elles acceptaient mes choix…enfin, je l’espérais. Nous rentrâmes ensuite en cours. La journée commença avec un passionnant « cours » d’allemand. En fait, c’était plus une récréation qu’un cours puisque personne n’écoutai le prof, Mr Beauchardassaut. En même temps, il ne faisait pas grand-chose pour. Il racontait sa vie en allemand, faisait des blagues plus ou moins drôles…mais toujours les mêmes depuis trois ans, ce qui en devenait lassant. Avec mes amies, nous avions pris l’habitude de faire des bacs plutôt que d’écouter ses blagues. Cette fois-ci, nous avions pris le thème du duel de monstre. Nous devions trouver une carte de chaque sorte pour chaque lettre : magie, piège, monstre normal, à effet, synchro, et xyz. En général, Maya nous battait à plat de couture. Mais cette fois ci, June était la plus rapide et lui donna du fil à retordre. Nous décidâmes de compter les points au bout d’une dizaine de lettre. Ambre comme d’habitude n’en avait presque aucun. Moi j’avais la moitié du maximum quand à Maya…même pas un tiers de points alors que June les avaient presque tous. Nous la regardâmes avec admiration, sauf Maya qui semblait vexée d’avoir été battu si facilement. -C’est impossible ! Je demande une revanche ; dit-elle peut être un peu trop fort à mon goût… C’est alors que Beauchardassaut sortit sa phrase préférée : -Ach ! Du felst mir auf dem vecher ! -Désolée monsieur…commença maya avant de comprendre qu’il ne lui parlait pas à elle mais à Julie qui était tombée de sa chaise en se balançant, entrainant avec elle toutes les affaires de sa voisine de derrière. La sonnerie retentie et…et il ne se passa rien en fait puisque tout le monde était déjà en train de se balader dans la classe. C’était maintenant l’heure d’un cours soporifique avec monsieur Barrat-Soda, professeur d’économie. Pour être franche, je me fichais complètement de ce qu’il a pu raconter ce jour-là. Sûrement une leçon de morale ou bien un discours sur la fin du monde comme il en a l’habitude…Les cours suivant ne furent d’aucun intérêt pour moi, si bien que je sortis ma feuille pour le français et je me relus encore une fois. Après le déjeuner, enfin le moment tant redouté : le cours de Calvere. Il posa sa veste noire, prit place dans sa chaise comme dans un fauteuil, sortit son livre, puis…rien. Certaines commencèrent alors à parler. Je décidai de faire encore une fois quelque chose que je ‘aurais jamais fait avant : je levai la main pour être interrogée. Il fit un large sourire et me donna la parole. -Oui, Angéla, vous vouliez dire quelque chose ? -Eh bien…pour aujourd’hui, nous avions des questions à préparer et… -C’est vrai, les questions, j’avais oublié. Je m’apprêtais à lire mes notes quand Raphaëlle protesta. Calvere se retourna vers elle. -Vous m’avez l’air bien bavarde aujourd’hui Raphaëlle, lisez nous donc ce que vous avez fait. Toutes la classe éclata de rire, sauf moi…j’avais vraiment envie de lire ce que j’avais fait… -En fait…je…j’ai oublié mes notes chez moi… Les rire reprirent de plus belle. Je vis alors ma chance. Lorsqu’il dit : -Comme c’est étonnant, bien, personne ne peut l’aider un peu. -Moi ! M’écriai-je. -Vraiment ? Eh bien allez-y, on vous écoute Angéla. Je lui lus alors mon travail. Un grand silence régna alors sur la classe. Tout le monde écouta ce que je disais…bon après tout, il en avait sorti deux mais quand même…A la fin de ma présentation qui dura bien dix minutes sans interruption, Calvere fronça les sourcils. C’était mauvais signe. Puis il prit son carnet de note et commença à marquer quelque chose. -Oui…c’est bien Angéla ce que vous m’avez fait là. Vous voyez que lorsque vous vous y mettez, vous êtes capable de faire de bonnes choses. Les autres, avez-vous quelque chose à ajouter ? -Moi j’aurai quelque chose à ajouter ; dit Emma. Je ne l’écoutais pas vraiment. Mes amies n’en revenaient pas que j’ai fait ça toute seule…ce qui n’est pas très sympa, soit dit en passant…mais bon, je ne leur en veux pas. La journée se terminait avec un cours pour le moins…distrayant, sans mauvais jeux de mots, avec notre professeur de latin, madame Dhivertissant. Nous regardions un film assez intéressant pour une fois, sur Arminius, un soldat romain qui s’était rebellé contre Rome, rejoignant les troupes Germaniques. La journée aurait pu se terminer sans encombre…mais c’était sans compter le surveillant général, monsieur Mazou… Alors que nous nous amusions à l’imiter comme chaque jour… -Qu’est-ce que c’est ça ? Tes chaussures sont trouées ! Donne-moi ta carte ! Tu iras la chercher chez monsieur le directeur ! Dis-je en rigolant. Ambre, Maya et June n’eurent aucune réaction. -Ça ne vous fait plus rire ? Mon imitation était ratée ou quoi ? Elles me firent signe de me retourner avec un air attrapé. Je vis alors Mazou derrière moi. Il était rouge de colère. On aurait pu voir de la fumée sortir de ses narines ! -Donne-moi ta carte ! Tout de suite ! Et tu iras la chercher dans le bureau de monsieur le directeur ! Je me dis qu’il ne valait mieux pas le contrarier encore plus qu’il ne l’était et je lui donnai. En rentrant chez moi, j’entendis mon père parler avec quelqu’un au téléphone. Je me mis à côté de la porte pour écouter : -Vous avez entièrement raison, ça ne peut plus durer ainsi….oui, je vous comprends…Bien, merci de m’avoir prévenu, je vais le faire immédiatement…au revoir monsieur. Puis il raccrocha. Je me doutais bien que c’était Chapy au téléphone, mon père prend toujours cette voix là quand il s’agit de quelqu’un d’important…enfin, pour lui. Je décidai de remonter vite fait dans ma chambre mais mon père me vit… -ANGELA ! Hurla-t-il. Viens ici tout de suite ! Je craignais le pire. Je n’osais même pas affronter son regard. -O…oui ? -Je viens d’avoir Monsieur Chapy au téléphone ! Ce que tu as fait est inadmissible tu m’entends ! Se moquer ainsi d’un pauvre surveillant qui ne fait que son travail ! On peut dire que tu l’as cherché ce RENVOI ! J’avais dû mal entendre ! Ce n’était pas possible ! Renvoyée ?! Pour ça ! -Tu as bien entendu, tu es renvoyée et dès la fin de la semaine, tu partiras en pension en Normandie ! Je dus retenir mes larmes. Je ne pouvais pas pleurer devant mon père. -Demain tu iras chercher tes affaires et ensuite tu feras tes valises ! Je remontai en courant dans ma chambre puis je m’effondrais sur mon lit, en larmes. J’entendis mon portable sonner. C’était Ambre qui m’appelait. Voir que mes amies tenaient encore à moi après ça ne fit qu’amplifier ma tristesse. Après tout, elles avaient dû être au courant… Mais je ne voulais lui répondre, je n’avais plus envie de rien faire en fait…simplement rester sur mon lit à verser toutes les larmes de mon corps. Je me revoyais encore ce matin en train d’annoncer d’intégrer June à notre groupe…cette journée avait si bien commencé…pourquoi avait-il fallut que Mazou vienne tout gâcher encore une fois ! C’était un cauchemar ! J’allais sûrement me réveiller ! Je lançais mon oreiller et mes affaires contre le mur. Je voulais crier, mais aucun son ne sortait de ma bouche. J’étais bien trop épuisée et j’avais la gorge sèche à force de pleurer. Ma mère vint toquer à ma porte…elle a toujours été d’un grand soutient pour moi….mais aujourd’hui, je n’avais envie de voir personne, c’est pourquoi je ne lui répondis pas et elle finit par s’en aller. Je finis néanmoins par m’endormir…cependant, je ne savais pas que ce renvoi allait être le point de départ d’une ère bien plus sombre pour moi…et pour le monde entier…
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 24 Avr - 14:56
chapitre spécial angéla, partie 2:
Je me réveillai le lendemain matin très tôt. Après avoir pleuré toute la nuit et m’être endormie vers 4 heures du matin, j’étais encore plus fatiguée que la veille. Je m’habillais sans énergie. Je n’avais aucune envie d’aller affronter une dernière fois mon lycée, et ne surtout pas voir la tête de Chapy. Mais ce qui m’embêtait le plus, c’était de dire adieu à mes amies. Comment est-ce qu’elles allaient réagir ? Peut-être qu’elles ne voudraient même pas me voir…Je descendis les escaliers lentement. Il n’y avait plus personne chez moi, mes parents étaient déjà partis travailler. Tant mieux, je n’avais vraiment pas besoin d’une leçon de morale supplémentaire…Je sortis de chez moi, fermai la porte puis me dirigeai vers le métro…C’était une journée totalement ordinaire en elle-même…sauf pour moi…Une fois arrivée devant la porte d’entrée, j’eu un moment d’hésitation. Fallait-il vraiment le faire ? A quoi bon aller chercher des affaires si elles ne me servent plus à rien ? Au bout de quelques secondes de réflexion, je me décidai finalement à entrer. Je franchis le grille de mon école…pour la dernière fois…Il n’y avait personne, ce qui était étrange puisque d’habitude à cette heure, la cours était remplie d’élèves. Mais ce détail ne m’interpela pas sur le moment. Je me dirigeai vers ma classe. Dans les couloirs des bâtiments non plus il n’y avait personne. On aurait dit que l’école avait été désertée ou bien que tout le monde avait décidé de sécher en même temps. Cependant les lumières dans les classes étaient allumées, de même que toutes les portes ouverte. Cela faisait froid dans le dos d’être seule à l’étage. Je continuai d’avancer…toujours pas un bruit. Je commençai vraiment à m’inquiéter. Je rentrai dans ma classe. Il n’y avait toujours personne. -Où est-ce qu’ils sont tous passés… ? Me disais-je. Ils ne sont quand même pas tombés malades tous en même temps, si ? Je pris toutes mes affaires dans mon casier puis je m’apprêtai à repartir lorsque j’entendis quelqu’un arriver. Ils devaient être trois d’après le bruit des chaussures. Je ne me retournai pas, espérant qu’ils ne me voient pas…je ne voulais pas voir de profs à ce moment. -Angéla ? Dit une voix qui l’était familière. Je me retournai lentement. Cette voix…impossible de s’y tromper…c’était… -Salut Ambre…lui dis-je sans oser lever les yeux. -Angéla…Chapy nous avaient demandé de ne pas venir aujourd’hui… -Mais vous êtes venue quand même ?... -Oui…Nous…nous avons appris la nouvelle…et….je…nous voulions te revoir avant que tu ne partes… Je levai finalement le regard. Maya et June étaient entrées à leur tour dans la pièce. -Je…je suis désolée les amies… -Ce n’est pas ta faute ; me dit Maya. -Oui, il aurait très bien pu nous prendre nous en train de l’imiter… -Mais c’est moi qu’il a surpris…J’imagine que c’était mon destin…de ne pas rester ici. J’essayai de sourire en disant cela mais je ne pouvais pas...tout ce que je réussi à faire, c’est une grimace. Elles durent le remarquer car elles vinrent vers moi. -Ecoute Angéla…même si nous sommes séparées, cela ne nous empêchera pas de rester amies… -Ambre a raison ; me dit Maya. Peu importe la distance qui nous sépare, tu seras toujours comme une sœur pour nous… -Merci les amies…je ne mérite pas des amies comme vous… Je ne pus m’empêcher de verser des larmes en disant cela. Nous avions toujours été ensembles depuis le collège. Nous partagions tout…nos joies…nos peines et nos souffrances…si l’une était triste, les autres lui remontaient le moral…mais aujourd’hui, je sentais bien que tout cela avait changé. Nous ne pouvions rien faire face à une situation qui nous dépassait largement. -C’est à moi de te dire merci Angéla ; me dit June en essuyant mes larmes. Tu m’as appris ce qu’était qu’une vraie amie, et je ne l’oublierai jamais ! -Je suis entièrement d’accord avec June ; repris Maya. C’est grâce à toi si nous sommes amies aujourd’hui, donc c’est à nous de te remercier…. -Les amies…je ne sais vraiment pas quoi dire… -Alors ne dit rien ; me répondit June Je ne pus m’empêcher d’esquicher un sourire qu’elles ne manquèrent pas de remarquer. -Voilà, ça c’est la Angéla qu’on aime bien -Vous avez raison ; dis-je en essuyant les dernières larmes, je ne dois pas me laisser abattre ! -On te reconnaît enfin ; me dit Ambre. -Et encore une chose, puisque tu insistais tant, on a demandé à June de nous apprendre les bases du duel de monstres. Tu avais raison, c’est bien plus amusant d’y jouer que de regarder. -Je vous l’avais bien dit. J’avais réussi à retrouver le sourire grâce à mes amies. Cependant, le moment de nous séparer arrivait à grands pas…nous sortîmes de la classe en silence et nous nous dirigeâmes vers la cours. Une fois dehors, le soleil était complètement levé. Le ciel était bleu et un petit vent agréable soufflait sur les arbres. C’était vraiment une belle journée… -Bien…je crois qu’il est tant…de nous dire adieu… -On se dit au revoir, pas adieu Angéla ; me répondit Maya. -Oui, dès que tu repasseras par Paris, nous viendrons te voir immédiatement ; renchérit Ambre. -Et puis, ce n’est pas comme si nous étions totalement séparées, nous pourrons toujours nous appeler ; rajouta June. -Encore une fois, vous avez raison… Puis je les serrais une à une dans mes bras. Je pus voir qu’elles étaient tristes, et moi aussi…mais s’apitoyer sur notre sort n’arrangerait rien, autant garder le sourire. C’est alors que j’entendis quelqu’un taper des mains derrière June : -C’est vraiment très touchant mesdemoiselles. Nous nous retournâmes toutes pour voir qui venait de dire cela. Un grand homme presque chauve, en costume était debout devant le pavillon de direction. -Euh…Monsieur Chapy, désolée, j’allais partir. -Ne le soyez pas Angéla ; dit-il avec un grand sourire. Il m’avait toujours fait un peu peur je dois avouer. Son crâne reflétait la lumière du soleil, si bien qu’il était impossible de le regarder. Ce qu’il fit alors me surprit : il sortit un disque de duel. -Il y avait une raison pour laquelle je vous avais demandé de ne pas venir, mais puisque vous ne m’avez pas écouté…tant pis pour vous… Il claqua des doigts et je vis Mazou sortir derrière lui, ainsi qu’une dizaine de surveillants que je ne reconnaissais pas. Ils avaient tous un disque de duel comme Chapy et nous encerclèrent. -Qu’est-ce que cela veut-il dire ? Expliquez-vous ! Lui dit June. -Ma chère enfant…et puis zut ! Finit les faux semblants et les sourires ! Je m’en vais vous éliminer sur le champ ! Attrapez-les ! Ordonna-t-il aux surveillants…
Nous étions encerclées de toutes parts et nous n’avions qu’un seul moyen de leur échapper : les vaincre tous un par un. Facile à dire…ils devaient au moins être une dizaine alors que nous, nous n’étions que quatre…Il fallait gagner du temps afin d’élaborer une stratégie. Je regardai Ambre, Maya et June. Apparemment elles avaient eu la même idée que moi car acquiescèrent d’un signe de tête. -Je repose ma question monsieur Chapy ; reprit June, qu’est-ce que cela veut-il dire ? Vous n’avez pas le droit de toucher vos élèves d’après le code civil… -Au diable le code civil ! Je vais vous avouer quelque chose : si je suis devenu directeur, c’est uniquement parce que j’aime faire souffrir les autres ! Je me fiche bien de toutes ces règles de conduite face aux élèves ! -J’ai toujours su que c’était un vrai sadique ; chuchotai-je aux autres qui ne purent s’empêcher de rire malgré la situation… -Rigolez tant que vous le pouvez, mais sachez que sans mon maitre Hélios, je me serai débarrassé de vous depuis longtemps ! Et puis, il n’y a qu’Angela qui l’intéresse, donc, June, Maya et Ambre, si vous me rejoignez, je vous épargnerai peut-être et nous pourrons vaincre cette chère Angéla ensemble, qu’en dites-vous ? -Comment ? Vous voulez que l’on trahisse Angela ?! Demanda Ambre. -C’est ce que je viens de dire…c’est exactement pour des choses comme ça que je déteste les adolescentes… -Il n’en est pas question ! Répondirent-elles d’une seule voix. -Maya…Ambre…June… -Vous pensez vraiment qu’on pourrait lui faire ça ?! Lui cria Ambre. -Jamais on ne la trahira, nous la protègerons même au péril de notre vie ! Rajouta Maya. -Si vous voulez l’atteindre, il faudra nous passer sur le corps ! Termina June. -Bien…si c’est vraiment ce que vous désirez…je vais respecter votre volonté…messieurs ! Quand il dit cela, ils se mirent en position et invoquèrent tous des monstres. -Mais…mais ce n’est pas équitable ça ! Nous ne sommes même pas en duel ! -Qui te dit que j’en ai besoin ? Vous ne valez même pas la peine que je vous affronte… -Puisque vous ne suivez pas les règles et bien nous non plus ! En avant mes harpies ! Cinq monstres venaient d’apparaitre devant June pour la protéger. Mais…ce n’étaient que des hologrammes et donc inoffensifs…C’est alors qu’un des monstres des surveillants se jeta sur moi. Je ne voulus pas prendre de risque et je m’écartai légèrement. Je sentis sa lame me frôler. Non, ce n’étaient pas des hologrammes mais bien des monstre en chair et en os…enfin pour la plupart… -Ecoutez-moi, faites toutes comme June ! -Mais… -Ne pose pas de question Maya ! Je sortis alors mon disque de duel ainsi que mon deck et ses meilleurs monstres. -Apparaissez brume sombre, Maitre Hypérion, Athéna, krystia et Sephylon ! Comme prévu, ils se manifestèrent devant moi. Les surveillants eurent un mouvement de recul, et même Mazou sembla surpris. Chapy, quant à lui, ne bougea pas d’un millimètre. Mes monstres réduisirent en poussière une bonne dizaine de monstre adversaire…mais il y en avait tellement… -Je vois où tu veux en venir, me dit Ambre. A mon tour ! Venez Shi-en, Grand Shogun, ombre des six, grand maitre et ninja armure lame ! -Ok. C’est à moi, j’invoque Souza, hyunlei, urubellum, wayne et pour finir gottoms ! Tous nos monstres passèrent à l’attaque en même temps. Le choc produisit une onde de choc si puissante qu’elle détruit entièrement les rosiers qui entouraient le pavillon. Cela ne parut pas plaire du tout à Chapy. -Il suffit, on est jamais mieux servi que par soit même apparemment ! Je m’en vais vous régler votre compte personnellement…mais d’abord…trou noir ! Le trou noir s’ouvrit alors sous nos pieds et aspira tous nos monstres ainsi que leur propriétaire... Nous dûmes nous accrocher aux arbres sans quoi nous aurions été aspirés comme les surveillants….Les pauvres…je me demandai où ils avaient bien pu atterrir…Après tout, ce n’était pas si important, ils avaient essayé de nous tuer, je n’allai quand même pas me soucier de leur sort ! En plus, c’était de leur faute si j’avais été renvoyée, et ça, je ne leur pardonnerai jamais ! Ils l’avaient bien cherché ! A la place des monstres qui se tenaient là quelque instant auparavant, il n’y avait plus qu’un cratère fumant et vide. Mais… Chapy n’avait décidément aucun respect pour les autres…pas même pour ses sous fifre…En un sens, ça nous arrangeai qu’il s’en soit débarrassé… -Bien, maintenant que nous sommes tranquilles, on va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses ! A nous deux Angéla ! -Vous voulez dire à nous 3 ! Répliquèrent Ambre et Maya. -Si je dois vraiment en passer par là pour vous éliminer, ainsi soit-il. Mazou ! Occupe-toi de June, je me charge de ces deux-là dans un duel des ombres ! En garde ! -Attendez ; leur criai-je, savez-vous ce qu’est un duel des ombres et quels en sont les risques ?! -Nous savons pertinemment ce que nous risquons, mais…tu aurais fait la même chose pour nous… -Vous n’êtes pas obligées… -Ne discute pas, notre décision est prise et tu ne nous feras pas changer d’avis ! -Merci…Je vous revaudrai ça… -Tu n’as pas à t’excuser, et puis, ça fait longtemps que j’attends le moment où je pourrai coller une bonne raclée à Chapy ! -Tu crois vraiment être en mesure de me battre ?! Laisse-moi rire ! -C’est ce qu’on verra ! Bien, je commence ; dit-elle, je pioche et j’invoque mon chevalier épouvantar en mode attaque. Cela me permet d’invoquer immédiatement mon chevalier à l’épée serpent qui se trouve dans ma main. Et puisque je contrôle deux monstres sabre x, je peux invoquer spécialement mon tueur de troll sabre x ! Je synchronise maintenant mon chevalier à l’épée serpent avec mon chevalier épouvantar pour pouvoir invoquer le monstre synchro : Souza sabre X ! Mais je n’ai pas terminé, j’active la faculté de mon tueur de troll, et je fais revenir mon chevalier à l’épée serpent. Maintenant c’est au tour de mon tueur de troll de se synchroniser avec mon chevalier pour pouvoir invoquer Gottoms sabre XX. Je pose 2 cartes faces cachées et je termine mon tour ! -Mais…Mais…balbutiai-je. -Impressionnant n’est-ce pas ? Nous pouvons remercier June pour notre entrainement spécial et pour ces deck. -Ridicule tout cela, soupira Chapy. Voilà comment on se bat en duel, je tire ! je pose 5 cartes faces cachées ainsi qu’un monstre en position de défense et je termine mon tour. -C’est tout, et bien ce duel sera vite plié alors ! Je tire et j’invoque mon six samourais légendaire kagéki. Cela me permet d’invoquer spécialement mon kagemusha des six samourais depuis ma main et en prime voici mon grand shogun Shien. Je synchronise mon kagemusha avec mon kageki pour invoquer mon six samourais légendaire Shi-en ! -Shi-en, le grand shogun, gottoms et souza en deux tours ?! S’exclama June. Je vois que vous avez bien appris comment vous servir de votre deck ! -C’est par ici que ça se passe ; cria Mazou. -C’est fini pour vous Chapy ! Attaque… -J’active mon piège, rugissement menaçant… -Que j’annule avec l’effet de Shi-en ! -Dans ce cas, j’active…mais pourquoi je ne peux pas l’activer ? -L’effet du grand shogun ne vous permets d’activer qu’une seule magie ou piège par tour ! -Quoi ?! -C’est terminé Chapy ! Attaque Shi-en ! -Mon monstre… (orc en retard) -Et les autres ! A vous ! Ils se dirigèrent tous en même temps sur Chapy qui n’eut pas le temps de se protéger et fut propulsé contre le mur…dix mètres plus loin… -Monsieur Chapy ! Hurla Mazou. Vous allez me le payer ! J’attaque ta dame harpie avec mon singe acrobate ! -Comme vous voudrez… Mazou : 3500—June : 4000 -Maintenant que mon singe a été détruit, je peux invoquer depuis ma main mon Queen kong, reine des singes ! -Mais…mais c’est quoi ce monstre ? Il est énorme ! -Voici ton pire cauchemar, Queen kong, détruit sa dame harpie ! Comme j’ai détruit ton monstre, je perds 2000 points de vie ! Mazou : 1500—June : 3000 -Mais il est complètement nul ce monstre ! S’exclama June. Mais tant pis, ce n’est pas grave. J’invoque ma fille de harpie et j’attaque ton queen Kong ! Vous avez perdu ! Mazou : 0—June : 1000 -Non !!!! Le corps de Mazou commença alors à scintiller et il fut entouré d’une énergie noire. -Maitre, aidez-moi ! Je vous en supp… Il ne put terminer sa phrase et il disparut dans cette étrange énergie. -Un duel des ombres…mon père m’en avait déjà parlé…je croyais qu’il s’agissait là encore d’une de ces histoire à dormir debout… Je regardai Maya et Ambre avec admiration…en une soirée, elles étaient devenues très fortes…peut-être même meilleures que moi…Mais l’heure n’était pas aux félicitations, Chapy était à terre, c’était le moment de l’interroger. Nous nous dirigeâmes tous vers lui prudemment. Après tout, un ennemi, même à terre n’en restait pas moins dangereux. Il commença alors à rire. Nous nous mîmes en position, prêtes à l’affronter. Cependant, il resta à terre. -Vous…vous ne savez pas ce que vous venez de faire… -Nous venons de vous vaincre, c’est tout ; lui répondit June. -Je vois bien que vous ne savez pas…qui…est mon maitre Hélios... -Et bien, dans ce cas, vous allez nous dire vite fait qui est ce maître Hélios ! -Il est…les ténèbres qui recouvriront bientôt ce monde et vous ne pourrez rien faire pour l’arrêter ! Il se releva brusquement et son corps se mis à scintiller comme celui de Mazou. -Cependant, je ne vous laisserai pas le rencontrer, je vais vous entrainer avec moi au royaume des ombres ! Nous allons périr ensemble ! Il se jeta alors sur moi. Heureusement qu’il avait dit ce qu’il allait faire avant car sinon, jamais je n’aurai pu esquiver son attaque. D’ailleurs, je me suis toujours demandée pourquoi les méchants annoncent toujours ce qu’ils vont faire avant de le faire…C’est stupide…Quoi qu’il en soit, il fonça dans un arbre puis disparut dans les ténèbres…emportant l’arbre avec lui…Nous nous regardâmes alors toutes dans les yeux…les ténèbres qui plongeront le monde dans le chaos et la prophétie d’avant-hier…cela ne pouvait pas être une simple coïncidence… -Bien, dit June, je crois que nous n’avons plus rien à faire ici… -Les filles ; commençai, j’ai comme l’impression qu’il disait la vérité… -Tu crois vraiment aux royaumes des ombres ? Dit-elle surprise. -Non…enfin si, mais ce n’est pas là le problème. Je vous expliquerai plus tard, pour l’instant nous devons partir avant que quelqu’un se rendre compte de la disparition de plusieurs surveillants et du directeur… -Allons chez moi, mes parents sauront sûrement quoi faire, d’après ce qu’ils disent, ils ont déjà vécu des choses similaires…on va bien voir si tout cela est vrai…
Nous nous dirigeâmes donc vers la sortie de l’école en traversant la cour. Cependant, se balader tranquillement en plein milieu des bâtiments ne passaient pas vraiment inaperçu…très vite après avoir terminé notre duel, nous entendîmes des voix venant du hall d’entrée. D’autres surveillants sûrement…nous ne pouvions pas prendre le risque d’être découvertes alors que nous avions échappé aux griffes de Chapy et de ses sous fifre…d’ailleurs, que me voulaient-ils ? Je ne pense pas que mon attitude « décontractée » en cours ainsi que mes notes fussent des raisons suffisantes pour essayer de me tuer. Si je me souvenais bien, il avait dit que sans son maitre, hélios je crois bien, il se serait débarrassé de moi depuis longtemps…ce qui signifiait qu’il lui avait donné l’ordre de le faire…la grande question était : que me voulait cet Hélios et pourquoi moi en particulier ? Mais pour l’heure, je ne devais pas réfléchir à cela mais plutôt à un moyen de sortir sans nous faire prendre… Nous entendîmes alors les pas qui se rapprochaient…trop tard pour élaborer un plan de sortie, il fallait nous cacher et vite. June nous fit signe de la suivre, ce que nous fîmes. Elle enfonça la porte qui menait aux sous-sols avec une facilité déconcertante, à croire qu’elle était déjà ouverte. Nous nous engouffrâmes à sa suite puis Ambre puis soin de bien refermer la porte derrière nous. Il était moins une, car juste après l’avoir fait, j’entendis les pas des surveillants juste derrière la porte. Ils marquèrent un temps d’arrêt à ce moment. Mon pouls s’accéléra brutalement et je retins ma respiration. Je n’osai même pas faire un geste de peur qu’ils ne nous repèrent. Au bout de quelques secondes, j’entendis leurs pas s’éloigner et je pus à nouveau respirer normalement. -Bien, ne trainons pas ici, avançons ; leur dis-je. Nous pénétrâmes donc dans les sombres sous-sols de l’école…En fait, ils n’étaient pas si sombre que ça. De plus, ce n’était pas la première fois que je venais ici étant donné que le self se trouve au sous-sol, de même que les salles d’examens. L’avantage, ou le défaut pour nous, de ces galeries étaient qu’elles étaient toutes reliées entre elles formant ainsi un gigantesque labyrinthe s’étendant sous toute l’école et peut-être plus. Pour sortir, rien de plus simple, il suffisait de rejoindre les gymnases et ensuite d’aller tout droit. C’est ce que j’aurai dit en temps normal…mais la situation avait changée : subitement, le lycée était passé de désert à prison avec tous les gardes qui vont avec. Nous ne pouvions pas sortir sans risquer de nous faire prendre, donc le seul moyen était de…détourner l’attention des surveillants… -Bien, nous ne pourrons pas sortir sans passer par ici, mais comme vous le voyez, l’endroit est férocement gardé. Il nous faut donc un plan d’attaque. -Ecoute toi parler Angela ; me dit Ambre en souriant, on dirait que nous sommes en guerre ! -Et vous l’êtes mesdemoiselles ! Dit une voix grave venant de derrière nous. Nous nous retournâmes alors brusquement pour découvrir que celui qui avait prononcé ces mots n’était autre que…Monsieur beauchardassaut, notre professeur d’allemand ! -Vous ?! Dit Maya en se préparant à l’affronter. Que nous voulez-vous à la fin ?! -Je suis ravi de vous revoir aussi Maya ; se contenta-t-il de répondre Son ton ne semblait pas agressif mais plutôt moqueur…comme d’habitude en fait. Mais les apparences sont souvent trompeuses : il suffisait de regarder Chapy…non mauvais exemple, il ne m’a jamais plu lui…Mais alors que Maya s’apprêtai à le questionner d’avantage, il nous fit signe de nous taire et nous dit de le suivre. Fallait-il vraiment le faire ? Je n’avais aucune confiance en lui ni en personne dans cette école à part mes amies. Un groupe de surveillants arrivant me fit prendre ma décision de force. Je le suivis donc à contrecœur…Il nous emmena dans un des gymnases, le plus grand, cependant, je ne reconnais pas du tout la salle. Les cages de foot avaient été remplacées par des tables et les panneaux de basket par des tableaux noirs. Il y avait beaucoup de monde : des élèves mais aussi des adultes. Je crus en reconnaitre certain comme le finaliste du tournoi de duel des garçons ou bien encore certains professeurs que j’avais déjà croisés dans les couloirs. Ils semblaient tous épuisés et blessés. -Monsieur…pouvez-vous nous expliquer ce qu’il se passe ici ? Lui demandai-je -Quoi ? Vous n’êtes pas au courant ? Dit-il surpris. -Euh…non, pas vraiment…nous nous sommes faites attaquées pas Chapy et Mazou et ils voulaient me tuer, c’est tout ce que je sais… -Je vois…je vois…je ne vois rien du tout en fait ! Tout cela n’aucun sens ! Vous tuer Angéla ?! Pourquoi diable voudrait-il vous tuer ? -C’est justement la question que l’on se posait…dit Ambre. -En tout cas, vous êtes ici dans le QG de la résistance de cette école qui existe depuis…hier en fait…Depuis que Chapy a…comment dire…changé d’attitude envers nous… -C’est-à-dire, changé d’attitude ? Demandai-je intriguée. -Depuis hier soir, il n’arrête pas de parler d’un certain Hélios qui devrait plonger le monde dans le chaos et je ne sais quelles autres balivernes…enfin bref, le résultat est qu’il a menacé de nous tuer si on ne l’aidait pas à réaliser les projets de cet Hélios. Toutes les personnes que tu vois ici ont refusées. Puisque nous étions au courant, il ne pouvait pas prendre le risque de nous laisser contrecarrer tout cela, il a essayé de nous tuer comme il l’avait dit…il a réussi à faire disparaitre nombre d’élèves et de collègues…nous nous sommes barricadés ici en attendant de reprendre des forces… -Et bien, je peux vous dire que vos problèmes sont résolus car Maya et Ambre ici présentes ont vaincu Chapy à son propre jeu ! Lui dis-je -Comment ? Vous…vous avez vaincu Chapy et ses sbires ? Mais c’est formidable ça ! Ce qui veut dire que nous avons encore une chance de sortir vivant d’ici ! Je vais rassembler les troupes, nous devrions être prêt dans moins d’une demi-heure, je dirigerai l’assaut…sans mauvais jeu de mot bien sur… Apres avoir dit cela, il partit en direction des vestiaires sûrement transformés en dortoir pour l’occasion. Je regardai Ambre, Maya et June qui avaient l’air tout aussi déconcertées que moi. A vrai dire, je n’avais pas compris grand-chose à ce que m’avais raconté Beauchardassaut. Mais peu importe, tout ce qu’il fallait faire, c’était sortir d’ici au plus vite. -Eh bien, dans quelle histoire…je sens que nous ne sommes pas encore au bout de nos peines… -Non, tu as raison ; répondit Ambre. Et si nous sommes si peu, cela signifie que soit Chapy les a tous envoyés aux royaumes des ombres…soit… -Soit quoi ? Vas-y, parle ! La pressa Maya. -Soit cela signifie que tout le reste de l’école est…ou plutôt était sous les ordres de Chapy. -Dans les deux cas, nous sommes en mauvaise posture donc inutile de réfléchir à ça pour le moment, Beauchardassaut s’en charge ; répliqua June. Concentrons-nous plutôt sur cette prophétie…d’ailleurs, pourquoi ne pas lui en avoir parlé ? -Il vaut mieux pour lui et pour les autres qu’ils l’ignorent car c’est à cause de ce truc que j’ai tous ces problèmes ! -Tu as peut-être raison…mais cette prophétie nous a quand même permis de nous rencontrer, elle n’a pas eu que des inconvénients. -Oui, c’est surement le seul point positif qu’on peut lui accorder… Alors que nous continuions à parler de ça, Beauchardassaut revint avec une équipe d’une quinzaine de personne. Je ne connaissais personne dedans… -Bien, nous sommes prêts à passer à l’attaque. A mon signal, vous ouvrirez les portes et vous foncerez dans le tas… -C’est ça votre stratégie ?! S’exclama June. -En voyez-vous une meilleure mademoiselle Wheeler ? -Oh que oui, voici ce qu’on devrait faire… -Mais…mais ce plan me parait bien mieux que le mien, très bien, changement de chef : à partir de maintenant vous écouterez mademoiselle Wheeler ici présente, vous m’avez bien compris ?! -Oui Chef ! répondirent-ils en cœur. -En fait vous n’avez absolument rien compris mais ce n’est pas trop grave…dit Beauchardassaut avec un air lassé. June répartit donc les tache à tout le monde : faire diversion, capturer l’ennemi, le vaincre en duel si nécessaire, chacun était servi… -Et toi Angéla, je te confie la mission la plus importante mais aussi la plus dangereuse : servir d’appât… -Mais…pourquoi moi ? -C’est toi qu’ils veulent, tu seras donc la mieux placé pour les faire venir à nous. Mais je comprendrai que tu refuses… -Non, non, je suis d’accord et je vais faire de mon mieux pour aider… Après cela, nous nous dispersâmes. Je devais donc les attirer dans le piège qui leur était tendu…facile à dire…il fallait maintenant que je trouve comment… -La voilà ! Attrapons-là ! Comme j’étais plongée dans mes pensées, je n’avais pas remarqué qu’un groupe de surveillants se trouvait juste devant moi…point positif, j’avais attiré leur attention…point négatif…il fallait maintenant courir vite, très vite, sans quoi je risquais de faire échouer le plan. Je me mis donc au pas de course, je n’avais pas vraiment le choix…En tant que bonne dernière de ma classe au cross, ce n’était pas facile de tenir la cadence…ils avaient de l’énergie à revendre ces vieux surveillants…Je n’eus pas à courir très longtemps. Ils tombèrent rapidement dans le piège tendu par June : des billes que les autres devaient lancer sur leur passage…pas très original tout ça…mais le résultat était là : ils s’effondrèrent par terre tandis que d’autres résistants les attachaient avec des cordes trouvées dans les gymnases. Ce n’était que les premiers, cela se poursuivit toute la journée. Le soir nous avions capturé tout le monde ou presque…Les rôles avaient fini par s’inverser : à présent c’était nous qui traquions les surveillants et heureusement je dois dire car j’étais exténuée à force de courir. Nous n’avions pas eu à livrer de duel car dès que nous leur disions que Chapy avait disparu, ils se rendaient tous, prétendant qu’ils avaient été forcés. Ce n’était pas la meilleure excuse quand on voyait le nombre de résistants…je dirai plutôt qu’ils ont eu peur d’affronter la colère de Mazou… -Bien, il n’y a plus grand monde pour nous arrêter maintenant je crois, dis-je, nous pouvons tenter une sortie. Je partis donc avec June, Maya, Ambre et Mr beauchardassaut vers la grande porte…la voix était libre ! Tant mieux, étions enfin libérée de cette prison ! -Je vais prévenir les autres qu’il n’y a plus aucun danger ; dit notre professeur d’allemand, je reviens tout de suite. Puis il partit en direction des gymnases. -Nous avons réussi…dis-je encore sous le choc. Nous avons gagné ! Et tout ça, c’est grâce au plan de June ! -Ce n’est rien, inutile de me remercier…je ne pouvais pas laisser mon école et mes meilleures amies entre les mains de Chapy même s’il n’est plus là. -Dire que, ce matin, encore nous nous disions adieu… -Oui, c’est à peine croyable tout ce qui peut se passer en une journée ; dit Ambre. -Tout est bien qui finit bien ! s’exclama Maya avec un grand sourire. -Alors ça, c’est ce que vous croyez mesdemoiselles ! Votre cauchemar ne fait que commencer ! Celui qui avait dit Cela se trouvait juste à l’entrée de l’école. Il devait avoir dans les trente ans. Son regard était dur et on pouvait lire la haine dans ses yeux. Il portait une couronne d’or ainsi qu’une cape pourpre et une armure…qui se balade encore comme ça de nos jours ?! Son disque de duel était allumé et prêt à l’emploi. -Qui êtes-vous ?! Lui cria June. Encore un sous fifre de Chapy qui ne sait pas que son maître n’est plus là ?! -Un sous fifre ? Moi ? Non, je suis bien mieux gradé qu’un simple sous fifre étant donné que, c’est moi qui les donne ces grades… -Vous…donnez les grades… ? Une petite minute ! Ne seriez-vous pas… -Oui, tu as deviné Angela ! Je suis les ténèbres qui recouvriront ce monde ! Je suis…Helios !
Alors comme ça, c’était lui le fameux Hélios, celui qui avait ordonné à Chapy de me tuer. Je l’imaginai…différent, un peu comme un gangster que l’on pourrait voir à la télévision, avec ses lunettes noire, des gants, un gros cigare et un grand chapeau…mais il faisait peur comme il était aussi. On aurait dit un homme tout droit venu d’une autre époque. Il dégageait une sorte d’aura maléfique…comme s’il ne vivait que pour détruire. Mais si nous voulions sortir, nous allions devoir nous battre contre lui. -Hélios…c’est vous le cinglé qui a ordonné à Chapy de tuer Angéla ?! Lui lança Ambre. -Et qui plus est, l’a faite renvoyer sans raison valable ! Reprit Maya. Ambre et Maya allait tout faire pour me protéger, je le savais. Mais…je ne pouvais pas les laisser à nouveau prendre de tels risques…elles auraient pu finir comme Mazou si jamais elles avaient perdu leur duel contre Chapy, et si jamais cela était arrivé…jamais je ne me le serais pardonné… Maintenant, c’était à moi d’affronter mes problèmes, et seule, mes amies n’avaient pas à être mêlées à cela. -Hélios ! Je ne sais pas ce que vous attendez de moi mais…je vous défie en duel ! Lui criai-je. -Tu es bien la personne que je cherchai Angéla : toujours prête à aider les autres, quel qu’en soit le prix…bien, j’accepte ton défi mais…ce n’est pas moi qui t’affronterai. -Comment ? Vous vous défilez ?! -Non, pas du tout, disons que je n’ai pas de temps à perdre avec des choses aussi insignifiantes. -Insignifiante ! Moi ?! Vous allez regretter vos paroles ! -Angéla…qu’est-ce que… -Ne t’inquiète pas June, ça va aller et puis, c’est ce dont j’ai toujours rêvé : affronter les meilleurs. Bien sûr je n’avais pas vu les choses exactement ainsi, plutôt dans un stade acclamée par des milliers de spectateurs, pas en jouant ma vie dans un duel mais…je ne veux pas…non je ne PEUX pas vous laisser vous sacrifier à ma place, vous comprenez ! Ceci est mon combat et je vais le mener seule, vous ne me ferez pas changer d’avis ! -Angéla…bien, je sais que c’est inutile, tu es têtue comme une mule ; me dit Ambre…mais sache que nous serons toujours là si tu as besoin d’aide. -Merci…bien Hélios, à nous deux ! -Je t’ai déjà dit que ce n’est pas moi que tu affronteras. -Alors qui ?! Un de vos sous fifre ? Encore ? -Non, toi tu mérites mon traitement spécial, il faut que je sois sûr que tu sois éliminée. -Dans ce cas, pourquoi avez-vous peur de m’affronter ?! -Je n’ai jamais peur ! Tu n’en vaux pas la peine, c’est tout. Bien, puisque nous sommes d’accord, voici ton adversaire. Un homme surgit derrière Hélios. Il portait une longue cape noire qui cachait entièrement son visage. Je me serais cru dans un de ces vieux film du moyen âge…Hélios et ses hommes ne pouvaient-ils donc pas s’habiller normalement ?! On ne pouvait qu’entrevoir la lueur de ses yeux à travers sa cape. Une chose me surprit : il portait autour du coup une étrange pierre verte et une sorte de marque luisait dans son œil gauche. Une…étoile verte à 6 branches…j’étais sûre d’avoir déjà vu cela quelque part, mais où ?... -Angéla…dit June avec un ton presque effrayé, cette marque…c’est… -Et bien quoi ? Qu’y a-t-il de si effrayant ? Ce n’est qu’un homme qui porte une cape…avec un signe bizarre dans l’œil… -Tu ne comprends pas, cette fois ci, il ne s’agira pas simplement d’un duel des ombres ! -Que veux-tu dire ? -Cette étoile verte à six branches…c’est la marque de l’orichalque ! -Comment ? Tu es sûre de toi ? Mais je croyais que l’orichalque avait disparu de la planète ? -Je le croyais aussi…mais apparemment, nous nous étions trompées…sois très prudente Angéla, nous ne savons pas de quoi cette chose est capable… -Compris… Même si j’essayais de faire bonne figure devant mes amies et avoir l’air confiante, au fond de moi, j’étais terrorisée. J’avais entendu tellement d’histoires au sujet de l’Atlantide et de l’orichalque…selon la légende, son souverain, Dartz, aurait été possédé par cette pierre mystérieuse, ce qui provoqua sa perte. -Je vois que tu hésites Angéla, me dit Hélios, c’est tout à fait normal, tu peux déclarer forfait dès maintenant si tu le souhaites. Dans ce cas, je pourrai peut-être épargner ta vie ainsi que celle de tes amies… -Il n’en est pas question ! En garde…euh, il s’appelle comment votre sous fifre ? -Peu importe son nom, il va t’affronter, c’est tout ce que tu dois savoir. -Euh…d’accord, commençons…je pioche et j’invoque immédiatement sur le terrain Jupiter, agent des miracles. J’active maintenant le sanctuaire céleste. Je pose deux cartes faces cachées et je termine mon tour. -Mon tour. Je pioche…j’active le sceau d’orichalque… Le sol se mit alors à trembler. Une marque étrange apparut sur le front de mon adversaire, ses yeux devinrent rouges comme le sang et la pierre autour de son coup se mit à briller. Un cercle se forma à ses pieds et commença à grandir de plus en plus jusqu’à contenir tout l’espace du duel. Des symboles étranges étaient inscrits sur le sol, à l’intérieur même du cercle. Puis des lignes se mirent à traverser le terrain jusqu’à former l’étoile à six branches que June m’avait décrite. J’avais déjà vu ça dans un livre mais je dois avouer que ce fameux sceau était beaucoup plus impressionnant en vrai. Je me retournai vers mes amies. Elles se trouvaient en dehors du sceau. J’étais seule à présent, et tant mieux, comme ça, au moins elles ne pourraient pas prendre de risques inutiles pour me sauver si jamais je perdais. Mais ce sceau…il dégageait une telle énergie, comme si le désespoir du monde était contenu à l’intérieur. Mais je ne devais pas me laisser impressionner pour si peu ! Je devais gagner si nous voulions toutes sortir d’ici ! Hélios regardait le duel avec intérêt mais semblait légèrement déçu de je ne sais quoi… -Je continue…je pose une carte face cachée puis j’invoque mon Horus le dragon de la flamme noire lv4. Puisque le sceau d’orichalque est sur le terrain, mon monstre gagne 500 points d’attaque. Attaque Jupiter ! -Je ne vais pas me laisser faire aussi facilement, j’active mon typhon d’espace mystique pour détruire le sceau d’orichalque ! Le vent se mis à souffler puis une tornade se créa au milieu du sceau. Si tout se passait bien, sa carte devrait être détruite et ainsi, son Horus se retrouverait plus faible que mon Jupiter…Cependant, lorsque le typhon se dissipa… -Co…Comment est-ce possible ? Pourquoi est-il toujours là ? -Sombre idiote ! Dit Hélios en riant. Tu penses vraiment qu’une simple carte puisse vaincre la toute-puissance de l’orichalque ! Admire plutôt la puissance de l’Egypte et de l’Atlantide réunies ! Angéla : 3700 – Homme sinistre : 4000 -Fin de mon tour…je peux maintenant sacrifier Horus de la flamme noire lv4 pour invoquer Horus dragon de la flamme noire lv6. -Bon, je dois avouer que c’était pas mal, mais je ne me laisserai plus surprendre. Je pioche ! Parfait, j’active Trou noir ! Ainsi, tous les monstres sur le terrain sont détruits ! Cette fois-ci, le vortex s’ouvrit sous nos pieds mais n’aspira pas le monstre de mon adversaire… -Encore une erreur de débutante…Horus n’est pas affecté par les cartes magies…je t’avais bien dit que j’aurais perdu mon temps en t’affrontant Angéla ! -Je…je pose un monstre en position de défense face cachée et je termine mon tour… -A moi…pioche…Horus, détruit son monstre… -J’active ma force de miroir pour détruire Horus ! -Piège activé : décret royal. Tous les pièges sur le terrain perdent leurs effets… -Non ! Mon monstre… (Mars agent de la force) -J’invoque maintenant mon dragon armé lv3. Je termine mon tour, ce qui me permet d’invoquer mon Horus dragon de la flamme noire lv8. -Ce…ce n’est pas fini, je pioche…Bien, j’active mon walhala le sanctuaire du déchu… -Effet d’Horus : ta carte magie est détruite ! -Non, pas encore ! Comment je peux jouer si tu contres toutes mes actions ! Je ne savais plus du tout quoi faire…je n’avais plus qu’une seule carte en main et elle n’avait pas assez de puissance pour vaincre son monstre qui était passé à 3500 avec ce sceau…Pour la première fois, j’avais…peur durant un duel. Si je perdais, tout était fini pour moi et par conséquent pour mes amies… -Angela ! N’abandonne pas ! Tu peux le vaincre ! -June a raison ! Me cria Ambre, tu peux vaincre n’importe qui ! -Ne te laisse pas déstabiliser par ce stupide sceau d’orichalque ! Repris Maya. Elles avaient raison, le fait d’affronter l’inconnu m’avait complètement privé de mes capacités, je venais de m’en rendre compte ! La dernière carte qu’il me restait…le tout pour le tout ! C’était risqué mais je n’avais pas vraiment le choix. -J’invoque venus, agent de la création en mode défense ! -Tu viens de sceller ton destin Angéla…dit Hélios avec un grand sourire. -C’est ce qu’on va voir ! J’active l’effet de venus : en sacrifiant 1500 points de vie, je peux invoquer 3 sphères mystiques lumineuses depuis mon deck. Je recouvre mes trois sphères ! Viens nous rejoindre numéro 96 : brume sombre ! -Ridicule… -Brume sombre, attaque horus ! -Grossière erreur, ta brume sombre n’a que 100 point d’attaque alors que Horus en a 3500 ! -J’active la faculté de brume sombre : en lui retirant une unité de couverture, Horus perd la moitié de ses points d’attaque et ceux-ci reviennent à mon monstre ! -Comment ?! -Vas-y, brouillard obscur ! Angéla : 2200 – Homme sinistre : 3900 -Je termine mon tour. -Tu es tellement sûre de toi Angéla…ça me ferait presque rire. Mais il est temps d’en finir ! -Bien, je pioche. Je peux maintenant invoquer depuis mon deck dragon armé de niveau 5. Maintenant j’active monté de niveau. J’invoque ainsi mon dragon armé de niveau 7. Je sacrifie mon dragon pour invoquer mon dragon armé de niveau 10. Effet de mon dragon : en défaussant une carte, je détruis tous tes monstres… -Non ! C’est impossible ! -J’invoque ensuite griffon delta. Attaque griffon delta ! Angéla : 200 – Homme sinistre : 3900 -Une dernière attaque et tout cela sera fini ! Dit Hélios -Angéla ! Crièrent toutes mes amies en même temps. C’était terminé…je n’avais plus rien pour empêcher cette attaque…j’ai échoué…je n’ai pas réussi à les protéger…je suis…vraiment désolée…pardonnez-moi… -Il est temps d’en finir… -Bien, Dragon armé, attaque directement ses points de vie !... Son dragon commença alors à aspirer l’air autour de lui avant de lancer l’attaque finale. Si ses flammes m’atteignaient, alors dans ce cas…je ne pouvais même pas y penser…J’attendis que le moment fatidique arrive…l’heure de ma mort avait sonnée apparemment…Je lançai un dernier regard vers mes amies…Elles étaient impuissantes face à l’orichalque, et elles le savaient pertinemment… -Cette fois-ci, je crois qu’il est vraiment temps de nous dire adieu… Je ne pouvais entendre leur réponse à cause du vacarme des flammes derrière moi…elles se rapprochaient à grande vitesse. Je me retournai pour faire face à moi destin. Si je devais mourir ainsi, et bien je ne le ferai pas s’en mettre battue une dernière fois ! Je reçu l’attaque de plein fouet. Elle était d’une telle puissance qu’elle me projeta contre la paroi invisible du sceau. La douleur était pire que tout ce que j’avais connu jusque-là. J’étais en train de bruler vive, sans que je sois consumée pour autant. Je vis alors toute ma vie défiler devant moi : ma naissance, mon entrée à l’école, ma première rencontre avec maya et ambre, mon premier deck, puis des événements plus récents comme la prophétie, June, la rébellion de Chapy et enfin Hélios… Les flammes cessèrent de me bruler au bout de quelques secondes qui me parurent interminables puis je m’effondrais sur le sol. J’étais encore en vie, mais…pour combien de temps…tout mon corps me faisait souffrir. Je levais les yeux. Tout autour de moi était flou. J’entendais des cris au loin…était-ce mes amies qui me disaient de tenir bon…ou bien Hélios se félicitant de sa victoire… ? Je ne pouvais le distinguer. Ce qui se passa ensuite fut très flou. Néanmoins, une chose était sûre, le sceau se refermait sur moi. Mon âme…allait être emportée… -Tiens bon ! Me dit une voix. Etait-ce mon imagination que me jouait des tours à cause de la douleur…ou bien autre chose… -Ton rôle dans ce monde n’est pas encore terminé Angéla, courage ! reprit la voix. Non, ce n’était pas mon imagination. Quelqu’un me disait réellement cela. Je fus alors entourée d’une lumière intense. Mes forces…je sentais qu’elles revenaient peu à peu, de même que mes sens. Je pouvais à nouveau voir et entendre normalement. -Angéla, il est temps de terminer ce que tu as commencé ! Remporte ce duel ! Une carte se matérialisa alors dans ma main. Je ne pouvais pas voir de quelle carte il s’agissait mais…si elle pouvait m’aider à ne pas perdre, alors je la jouerai. Je me relevai avec difficulté. J’avais du sang plein la bouche mais ce n’était pas cela qui allait m’arrêter. -C…Comment est-ce possible ?! Tu es encore en vie après ce que tu viens de subir ?! Hurla Hélios. Et puis cela n’a aucune importance, le sceau d’orichalque va prendre ton âme, que tu sois vivante ou morte n’y change rien ! C’est vrai que le sceau se resserrait de plus en plus. Je devais faire vite, sans quoi tous ces efforts auraient été vains. -Je…je ne suis pas finie ! -Qu’est-ce que tu racontes, tu as perdu ce duel ! …mais…tes points de vie ?! Pourquoi en as-tu autant ?! Réponds-moi ! -La réponse…se trouve juste là ! Je fais appel à toi, chevalier légendaire hermocrate ! Le ciel s’illumina alors de toutes les couleurs. Tout cela était vraiment très étrange mais je n’en étais plus à une bizarrerie prêt. D’ailleurs, cette voix dans ma tête…était-ce elle qui m’avait donné cette carte ? L’important était que je n’avais pas perdu le duel, peu importe comment après tout. -Angéla ! Tu es…vivante ? -Bien sûr June, qu’est-ce que tu croyais ! On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement ! Si seulement j’avais autant d’assurance que j’essayais de le faire croire…mais pendant un instant j’avais vraiment perdu tout espoir de victoire… -Alors, où est-il ce monstre Angéla ! Dit Hélios en me tirant de mes pensées. C’est vrai qu’il ne s’était toujours rien passé et le sceau continuait son avancée. Alors que je pensais cela, un éclair déchira le ciel, puis les lumières étranges descendirent vers le sceau. Il était là, le chevalier légendaire de l’Atlantide ayant combattu la grande créature il y a longtemps : Hermocrate. -Je suis…hermocrate ! Et par les pouvoirs de l’Atlantide, je brise le sceau d’orichalque ! Hermocrate brandit son épée en direction du sceau et une vive lumière en partit. Une chose étrange se passa alors…enfin, plus étrange encore que les lumières dans le ciel. Le sceau commença alors à se fissurer. Mais alors qu’il aurait dû se briser, une brume sombre en emmargea et nous enveloppa tous, y compris Hélios. -Comment ?! J’étais si proche du but ! Pourquoi a-t-il fallut qu’il vienne tout gâcher ?! -Hélios ! Par ta faute l’orichalque est devenu instable ! Lui dit Hermocrate. Et tu viens de libérer une force qui te dépasse largement ! Mets fin à ce combat avant qu’il ne soit trop tard ! Je m’attendais à ce qu’il accepte étant donné la situation. S’il ne faisait rien, il serait détruit aussi. Cependant, il se contenta de hausser les épaules puis se mit à rire…Cela ne présageait rien de bon… -Arrêter ? Pourquoi ferais-je cela ! C’est exactement ce dont j’avais besoin et je vais m’emparer des pouvoirs de la grande créature ! -Nous t’en empêcherons ! -C’est ce que nous allons voir !... Deux yeux rouges sortirent de la brume et un cri assourdissant se fit entendre. Elle se condensa alors pour prendre la forme d’un serpent géant qui s’élança vers le ciel. -La grande créature…je ne la laisserai pas s’éveiller à nouveau ! -Tu es seul Hermocrate, tu n’as aucune chance ! Le sol se mis alors à trembler. Le sceau dégageait une telle énergie….Il…il allait exploser si ça continuait comme ça ! Je devais y mettre un terme… -Angéla, que se passe-t-il ? Est-ce que tout va bien ? me demanda Maya. -Fuyez ! Ne restez pas là, il va exploser ! -Et te laisser là ? Il n’en est pas question ! Répliqua Ambre. -Non ! Vous ne comprenez pas, s’il explose, il risque d’envoyer toute l’école dans ce royaume des ombres ! Je vais m’en occuper… Je ne pus terminer ma phrase car une main puissante m’empoigna et me jeta au dehors du cercle et je vis maya et ambre se précipiter pour prendre ma place. -Shi-en ?! Je vous avais pourtant dit… -Dans ton état actuel, tu ne pourrais rien faire ! C’est toi qu’ils veulent, nous ne leur ferons pas ce plaisir…Me dit Maya. -June…protège là… -Je vous le promets. Je voulus me lever pour les rejoindre mais je ne le pouvais pas…j’avais peut-être retrouvé mes forces mais mes blessures, elles, me faisaient toujours autant souffrir…Hermocrate était parti à la poursuite de ce monstre, mon adversaire s’était sûrement enfuit puisque je ne le voyais nulle part, tandis qu’Hélios observait tranquillement la scène. Si je le pouvais, je lui l’aurais bien obligé à faire quelque chose mais elles avaient malheureusement raison, je ne pouvais rien faire… Maya et Ambre… elles faisaient leur possible pour contenir l’énergie du sceau avec leur deck mais je voyais qu’elles ne tiendraient plus très longtemps…Je pouvais voir cette énergie obscure sortir du sceau et se diriger vers elles… -Vous n’êtes pas obligées de faire ça pour moi… -Tu nous as toujours soutenues par le passés, maintenant c’est à nous de te rendre la pareille ; me dit Ambre. -Mais cette fois-ci, notre vie est en jeu ! Je ne pourrais pas supporter l’idée de vous perdre encore une fois ! Je sentis quelque larmes me couler le long du visage. C’en était trop pour une seule journée…pour toute une vie aussi d’ailleurs. -Angéla…la séparation est toujours douloureuse mais les larmes devront attendre. Pour l’instant, tu dois trouver un moyen de t’enfuir ; me dit Maya, les yeux voilés par la tristesse. -Non ! Si vous devez être entraînées la dedans, je le serais avec vous ! -Il n’y a pas de discussion qui tienne Angéla ! Nous avons fait notre choix, il faut maintenant que nous en assumions les conséquences ! Il est temps de se débarrasser définitivement du sceau d’orichalque. Shi-en ! -Et gottoms aussi ! Les deux guerriers plantèrent leurs épées et sabres en plein milieu du sceau. La brume sombre qui en émanait fut aspirée vers les entrailles de la terre et la lumière s’intensifia davantage. -Adieu Angéla…nous sommes heureuses…de t’avoir connue…dirent-elles d’une seule voix. Ne nous oublie jamais… -NON ! Puis elles disparurent dans un océan de lumière émeraude et tout devint sombre…
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 24 Avr - 14:57
chapitre spécial angéla, partie 3:
Chapitre spécial Angéla ; partie III
J’ouvris les yeux quelques secondes après cette lumière aveuglante. Je me retrouvai à flotter dans les airs au-dessus de la cours de mon école. Je pouvais sentir mon corps mais pas le voir, ce qui était une sensation pour le moins étrange, savoir qu’on bouge sa main alors qu’il nous est impossible de la voir, ou encore cligner des yeux sans avoir de paupière. J’étais comme translucide, invisible pour un œil humain et donc pour le mien aussi. Je baissai alors le regard, enfin, j’imagine que je le baissai, ce n’est pas facile de savoir lorsqu’on n’a plus de corps matériel. Ce que je vis me stupéfia : j’étais allongée par terre, les yeux fermés, et June essayait désespérément de me faire revenir à moi. -Mais, c’est impossible ! M’écriai-je. Si je suis là, comment pourrais-je être en bas aussi ! La réponse vint à moi toute seule…Si pouvais me voir ainsi, est-ce que cela signifiait que j’étais…morte ? Oui, il ne pouvait pas y avoir d’autres explication possible…Je n’imaginai pas vraiment la mort comme cela mais ce n’était pas le plus important de savoir à quoi elle ressemblait. Hélios avait finalement obtenu ce qu’il voulait : ma mort avec celle de mes amis en plus…mais dans quel but s’était-il acharné ainsi sur moi ? -Si tu veux le savoir, je peux te le dire ; dit une voix venue de derrière moi. Je fis volte-face si on peut dire…Je m’attendais à trouver Hélios. Cependant, c’était Hermocrate qui venait de prononcer ces mots. -Hermocrate ?! Alors je suis belle et bien morte…Je ne suis plus qu’un esprit désormais…comme toi… -Non Angéla, tu n’es pas morte. J’ai simplement extrait ton esprit de ton corps pour pouvoir te parler seul à seul. -Tu as fait quoi ? Demandai-je interloquée. -Peu importe ce que j’ai fait. Le résultat est que tu es la seule à pouvoir m’entendre et je suis le seul à pouvoir te voir. Mais avant de te révéler la véritable raison de mon retour sur terre, écoutons d’abord ce qu’Hélios a à nous dire. Je dus avoir l’air de ne pas comprendre ce qu’il voulait dire car il pointa le sol du bout de son épée pour le dire de regarder. Hélios était en train de ramasser des débris de pierre d’orichalque qui s’était brisée lors de l’explosion. -Le sceau d’orichalque a perdu énormément de sa puissance depuis que son souverain n’est plus…il va me falloir quelque chose de plus puissant pour pouvoir le reconstituer et ainsi le faire revenir sur terre, et à ce moment seulement, je pourrai savourer pleinement ma vengeance sur ceux qui m’ont trahis… Puis il disparut subitement devant nos yeux. -Alors comme ça, Hélios cherche à réveiller quelque que chose, mais quoi ? -Même moi je ne le sais Angela, c’est pourquoi je suis revenu afin d’élucider ce mystère. Vois-tu, nous avions ressenti il y a quelques jours l’apparition d’une énergie étrange qui venait de votre dimension et qui commençait à envahir la nôtre, celle des esprits du duel de monstre. Cela ne pouvait être qu’une seule chose : l’orichalque, la seule énergie capable de les traverser. Mais nous sentions qu’il n’était plus le même…c’est une sorte…de nouvel orichalque, beaucoup moins dévastateur que l’original mais qui reste cependant très dangereux… -Mais moi ; lui dis-je en l’interrompant, qu’est-ce que je viens faire dans vos histoires de fin du monde ? Tout allait pour le mieux avant que vous ne débarquiez dans ma vie ! Alors j’espère que vous avez une bonne raison pour m’avoir attiré autant d’ennuis ! - Calme-toi Angela, je peux comprendre ta colère mais s’énerver ne résoudra pas tes problèmes…Je ne sais pas exactement pourquoi Hélios s’en est pris à toi, mais une chose est sûre, des temps difficiles arrivent, tu dois t’y préparer. Mais je peux t’assurer que tu ne seras pas seule pour faire face à la menace qui s’annonce comme étant la plus grande que l’humanité et les esprits de duel aient jamais connue. -Je…Tu peux redire ce que tu viens de dire, je n’ai pas tout compris je crois… -Tu comprendras en temps voulu, maintenant, il est temps que tu retournes dans ton corps. Je voulus protester mais Hermocrate ne m’en laissa pas le temps. Il leva son épée et juste après, je me retrouvai en chute libre au-dessus de moi-même. Au moment d’heurter le sol, je me réveillai en sursaut. Mon cœur battais si vite que j’avais peur de m’évanouir à nouveau. Tout était normal, même mes blessures me faisaient à nouveau souffrir. J’étais redevenue matérielle, à moins que tout cela n’ait été qu’un rêve…Je tournai alors la tête vers June. -Angela…mais comment ? Je croyais que tu… -C’est une longue histoire…en fait, pas si longue que ça, mais le plus important maintenant est de stopper Hélios afin que le sacrifice de Maya et Ambre n’ait pas été vain… -Que veux-tu dire ? Je ne comprends pas ? Beauchardassaut surgit pile à ce moment-là avec toute la troupe. Avec tout cela, je les avais presque oubliés. -Bien, tout le monde est là, merci à vous de nous avoir libérés, nous vous seront éternellement reconnaissants. -Il n’y a pas de quoi ; répondis-je évasivement. -Mais je ne vois pas Ambre et Maya, où sont-elles ? -Elles…elles sont parties… -Oh, je vois, j’aurais bien aimé les remercier. Passer leur le merci de ma part quand vous les verrez. -Je n’y manquerai pas ; dis-je avec un sourire pour essayer de cacher ma tristesse. Et ils partirent aussi rapidement qu’ils étaient arrivés. Au moins, tout ce que nous avions fait n’avais pas été vain…Mais désormais, nous n’étions plus à l’abris nulle part, dès qu’Hélios se rendra compte que je suis encore en vie, ce qui ne tarderait pas à arriver, il se remettra à ma poursuite et cette fois, il ne me laissera pas m’en tirer aussi facilement…June avait promis à Ambre et Maya de me protéger, mais je ne pouvais pas lui faire courir de tels risques inutilement, je ne voulais pas la perdre elle aussi…Des bruits de pas se firent alors entendre. Ils se rapprochaient de nous. Les hommes d’Hélios ? Ils ne pouvaient pas s’être déjà rendu compte de leur erreur…nous nous mîmes cependant en garde pour être parées à n’importe quoi cette fois-ci. -Je te dis qu’il n’y a aucun soucis à se faire, elles sont assez grandes pour se débrouiller toutes seules. -Et moi je te dis qu’il se passe quelque chose d’anormal ! Ces voix…je les connaissais, c’était… -Mai, combien de fois t’ai-je dis de te débarrasser de cette pierre, elle ne sert à rien et en plus, elle n’est même pas spécialement belle. Les parents de June apparurent alors devant nous. Ils avaient l’air consterné de voir l’état dans lequel était l’entrée. Les murs étaient fissurés de partout, les vitres brisées, les bancs encore fumant et pour couronner le tout, un énorme cratère créé par l’explosion du sceau se trouvait en plein milieu. -Tu vois Joey, j’avais raison, mais toi bien sûr, tu n’en as fait qu’à ta tête, comme d’habitude ! -Comment ça je n’en fait qu’à ma tête ?! -Oui parfaitement et en plus… -Mai, professeur Wheeler, mais…que faites-vous là ? Demandai-je en les interrompant. -Mais surtout, pourquoi n’arrivez-vous que maintenant ?! Dit June mécontente. Vous êtes toujours là après la tempête ! -Dit ça à ton père June, sans lui, je serais déjà là depuis longtemps. -Aussi, comment veux-tu que je te crois quand tu me dis : « l’orichalque s’est réveillé, je peux le sentir » ? -Je ne sais pas, en me faisant confiance pour une fois ! -Désolée de vous interrompre, dis-je un peu gênée d’entrer dans leur discussion, mais est-ce qu’on pourrait continuer ça…ailleurs, je ne me sens pas trop en sécurité ici… -Euh…oui, pas de problème, me répondit Mai. Nous sortîmes donc tous de l’école, enfin. Depuis ce matin, je n’avais aspiré qu’à ça. Je m’étais toujours dit que cet endroit était une vraie prison, je n’avais pas tort finalement quand je repensais à tout ce que j’avais dû faire pour m’en échapper. Je jetai un dernier regard vers l’endroit où j’avais livré mon duel, l’endroit où…ambre et maya avaient disparu dans cette lumière verte… -Je vous sauverai, j’en fait le serment…murmurai-je.
Nous retournâmes donc chez June. Mai me proposa d’appeler mes parents pour les prévenir mais je lui dis que c’était inutile. Je n’avais pas envie d’avoir une leçon de morale après une journée pareille, surtout pour entendre quelque chose du genre : « voilà ce qui arrive quand on cherche les ennuis » ou je ne sais quelle idiotie. Durant la soirée, Mai nous expliqua comment elle nous avait retrouvées grâce à une activité anormale de sa pierre d’orichalque. -Mais, comment se fait-il que vous ayez une chose comme celle-là ? -Cela remonte déjà à un certain temps…à l’époque, les duels de monstres n’en étaient qu’à leurs débuts. C’était à celui qui invoquait le monstre le plus fort qui remportait la victoire. Yugi venait de remporter le titre de maître du jeu après avoir vaincu Marek si mes souvenirs sont bons. Moi, je me sentais seule et trahie. C’est alors que j’ai rencontré Vallon, il m’a proposé de m’aider et j’ai accepté…et c’est ainsi que j’ai obtenu cette pierre… -Ce que tu n’aurais jamais dû faire, soit dit au passant…dit le professeur. -Oui je sais mais à ce moment-là, je ne pouvais pas imaginer les conséquences que cela aurait ! -Et cette pierre, où est-elle maintenant ? Mai sorti de sa poche une petite boite carrée, apparemment une boite pour mettre des bijoux, et l’ouvrit. La pierre était là, elle avait la forme d’un pendentif, ce qui la rendait assez jolie, quoique poussiéreuse : émeraude et ovale, avec de légers reflets noirs…Une minute…la pierre que l’homme de main d’Hélios portait autour du coup n’était pas pareille, semblable mais légèrement différente. Peut-être au niveau de la couleur ou de l’aura, mais une chose était sûre : ces deux pierres n’étaient pas les mêmes. Je me souvins alors de ce que Hermocrate m’avait dit : « Mais nous sentions qu’il n’était plus le même…c’est une sorte…de nouvel orichalque, beaucoup moins dévastateur que l’original mais qui reste cependant très dangereux… » Il avait raison…Ce qui me faisait penser : je n’avais pas encore rapporté cette histoire aux autres, c’était peut-être le bon moment pour le faire. -Cette pierre n’est pas la même que celle d’Helios ! M’écriai-je. -Et qu’est ce qui te fait dire ça ? Demanda le professeur. Je racontai alors la conversation que j’avais eue avec Hermocrate un peu plus tôt. Ils semblaient tous très intéressés, y compris June qui a plutôt tendance à bailler lorsqu’on raconte une histoire comme celle-ci. Une fois le récit terminé, je m’attendais à ce qu’ils me disent que ce n’était qu’une hallucination ou un rêve mais pas du tout. -Alors comme ça tu as vu Hermocrate ? Et tu as même combattu à ses côtés ? Mais c’est formidable ça ! Et comment va-t-il ? Ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu, il n’a pas changé j’imagine. -Papa…ce n’est pas vraiment le moment de demander des choses pareilles… -June a raison, soit un peu sérieux pour une fois ! Lui dit Mai. -Je suis sérieux…à ma façon… Je ne sais pas pourquoi, mais bien que je ne les connaisse que depuis très peu de temps, je me sentais un peu comme chez moi avec eux…Je n’avais aucune difficulté à parler de tout et n’importe quoi, contrairement aux conversations que j’avais avec mon père…et June était un peu la sœur que je n’avais jamais eue. Tout était parfait…enfin, cela l’aurait été si mes deux meilleures amies n’avaient pas disparue et si je n’avais pas été poursuivi par un fou voulant ma mort pour je ne sais quelle raison. Cette nuit-là, je ne parvins pas à trouver le sommeil, malgré le fait que j’étais épuisée et que tous mes membres me faisaient souffrir. Vers 4-5 heures du matin, je décidai de sortir faire un tour, je n’en pouvais plus de rester sur mon lit à ne rien faire et à penser à la fin du monde. Heureusement que nous étions en été, le soleil commençait déjà à se lever. Il n’y avait encore personne sur la place. Enfin un peu de calma, c’était tout ce dont j’avais besoin. Je me dirigeai machinalement vers le premier endroit que j’avais vu en arrivant ici : la bute de Montmartre. Une fois de plus, je fus émerveillée par la vue, toutes ces lumières dans la ville…Paris méritait vraiment son nom de « ville lumière ». -Je ne me lasserai jamais de cette vue ; dit une voix venue de derrière moi. Je me retournai, un peu surprise et je vis apparaitre le professeur Wheeler. -Je n’arrivai pas à trouver le sommeil, donc j’ai décidé… -Je te comprends Angéla, moi aussi quand je n’arrive pas à dormir, je viens ici, ça me détend de voir la ville ainsi. J’ai l’impression de me sentir plus fort que je ne le suis…tu sais, même si je donne l’impression d’avoir tout le temps confiance en moi, en vérité, la plupart du temps, je ne sais pas quoi faire. J’aimerai faire de mon mieux pour les rendre heureuses toutes les deux, elles sont ce que j’ai de plus cher au monde…surtout depuis que mon travail m’a amené ici. Bon, rentrons maintenant, sinon, elles vont finir par remarquer notre absence. Nous retournâmes donc vers la maison. Une fois arrivés, nous vîmes tout un groupe d’hommes sur la place. Il n’y avait rien d’étrange à ce qu’il y ait du monde ici, après tout, cette place est mondialement connue. Non, ce qui était étrange venait de leur comportement. Ils se déplaçaient tous d’un seul bloc et étaient habillés tous de la même façon. L’homme qui les dirigeait portait un grand manteau marron et son deuxième œil était masqué par ses cheveux. - Ces guignols en cape, tu les connais Angéla ? -Pas du tout, mais après la journée que je viens de passer, je m’attends au pire. -Je vais leur parler, ne bouge surtout pas, si ce sont les hommes de ce fameux Hélios, je m’occuperai d’eux. Il partit alors en direction du groupe comme si de rien n’était. -Bonjour messieurs, belle journée n’est-ce pas ? Vous cherchez quelque chose ? Je peux peut-être vous aider. -Oui ; dit l’homme au manteau, savez-vous où habite Joey Wheeler ? -Que lui voulez-vous ? -Nous voulons simplement lui parler des événements d’hier si vous voyez ce que je veux dire. -Euh…Non, pas du tout. Qu’insinuez-vous par là ? -Ne faîtes pas l’innocent, je sais que vous être Joey, le père de cette June. Donc maintenant, vous allez nous livrer Angela et aucun mal ne vous sera fait. -Je le savais, vous êtes les hommes de main d’Hélios ! Eh bien, rapporter ceci à votre maitre comme les petits chiens que vous êtes : vous pouvez toujours rêver, Angela reste avec nous et je ferais tout pour la protéger ! -Je crois qu’aucune conversation ne nous fera sortir de cette impasse, donc je vous propose un marché : faisons un duel : si vous gagnez, nous vous laisserons tranquilles pour cette fois, mais si je gagne, vous devrez nous livrer Angela sans faire d’histoire. -Aucun problème, vous allez avoir l’honneur d’affronter le grand Joey Wheeler, et ce n’est pas rien ! -On va voir ça, en garde !
-Je vais ouvrir les hostilités, je pioche…j’invoque guerrier panthère en mode attaque ! Je pose maintenant 1 carte face cachée et je termine mon tour. -C’est tout ? Dans ce cas, le duel sera vite réglé ! Je commence et j’invoque mon hélix psychique en mode attaque ! Je continue en activant téléporteur d’urgence, ce qui me permet de faire venir sur le terrain mon comandant psychique ! -Ces deux monstres sont ridicules, ils ne font pas le poids face à mon guerrier ! -Vous devriez peut être vous mettre à jour professeur, je synchronise maintenant mon hélix psychique avec mon comandant psychique afin de faire apparaitre le monstre synchro : vitalisatrice psychique ! -Un monstre quoi ? Vous avez le droit de faire ça au moins ? Ca, un duelliste de talent ?! C’est une blague ! Je le pensais quand même un peu plus fort d’après ce qu’il m’avait raconté…Ne même pas connaitre les invocations synchro qui ne datent tout de même pas d’hier…dire que ma vie était entre ses mains…peut être aurai-je mieux fait de m’enfuir finalement… -Bien sûr que j’ai le droit ! Maintenant ma vitalisatrice psychique va attaquer le guerrier panthère ! -J’active bouc émissaire ! -Comme vous voudrez. Je pose 2 cartes faces cachées et je termine mon tour. C’est à vous professeur. Joey : 3600 – Sayer : 4000 -Stupide monstre, je vais vous faire voir que rien ne vaut les cartes du bon vieux temps ! Je pioche…et je termine mon tour…. -Donc c’est à moi, vitalisatrice psychique, attaque son jeton. -Euh...j’active agneaux égarés et c’est tout. -Je vais continuer à détruire ces jetons moutons. Je vous fais une fleur en vous laissant vos agneaux, utilisez les à bon escient. -Merci, je pioche…parfait, je sacrifie deux jetons agneau pour invoquer gilford l’éclair ! gilford, attaque sa vitalisatrice ! -Vous foncez dans le tas sans réfléchir, j’active mon piège : pouvoir télépathique ! Avec ça, votre monstre est détruit et en plus, je gagne autant de point de vie qu’il avait de point d’attaque, soit 2800. Merci beaucoup. Joey : 3600 – Sayer : 7800 -Hein quoi ? J’ai raté un truc là, vous pourriez le refaire au ralentit ? -Il n’y a rien à comprendre, votre style de jeu est dépassé, c’est tout. -Je vais poser une carte face cachée et terminer mon tour… -Donc c’est à moi, je pioche…j’invoque mon arlequin psy en mode attaque ! Maintenant, je vais me charger de ces deux jetons ridicules ! -Eh, non ! J’en avais besoin d’eux ! -Pas de chance, je termine mon tour. -Bon, à moi…bonne pioche, j’active pot de cupidité, ce qui me permet de piocher 2 cartes. Alors…je vais maintenant invoquer mon poussin B. aux yeux rouge mais il ne va pas rester longtemps avec nous car je le sacrifie pour invoquer depuis ma main le dragon noir aux yeux rouges ! -Le voilà, le monstre le plus puissant de votre deck…il est beaucoup moins impressionnant en vrai finalement -Je n’ai pas fini : j’active métalmorphe, ce qui augmente l’attaque de mon dragon de 300 points. Il est maintenant plus fort que la vitalisatrice, vas-y, attaque du feu de l’enfer ! -J’active ma 2ème carte face cachée : âmes psychique, ainsi en sacrifiant ma vitalisatrice psychique, je gagne des life pointe équivalent à son niveau multiplié par 300 ce qui nous fait 2100 ! -Dans ce cas, j’attaque votre arlequin psy ! -J’active sa faculté spéciale qui me permet en payant 800 points de vie d’annuler cette attaque Joey : 3600 – Sayer : 9100 -Comment voulez-vous que je gagne ce duel si vous n’arrêtez pas d’annuler mes attaques ! Je termine mon tour. -Très bien, c’est à moi, je vais donc invoquer attaquant télékinésiste en mode attaque. J’active ensuite ma fusion synchro miracle pour faire fusionner ma vitalisatrice avec mon attaquant afin de créer le démon ultime kinésiste ! -Ça c’est de la grosse bête… -Et vous n’avez encore rien vu : quand mon démon détruit un monstre de l’adversaire au combat, je gagne des life point égaux à l’attaque du monstre détruit ! En avant, détruit son dragon noir ! Et mon arlequin psy va vous attaque directement ! Joey : 2300 – Sayer : 11800 -Mais c’est qu’elles font mal vos bestioles ! -C’est le pouvoir des duellistes télépathes ! Je termine mon tour. Vous pouvez abandonner, il ne vous reste plus que 2300 points de vie alors que j’en ai plus de 11000 ! -Et puis quoi encore ! Jamais je n’abandonnerai…mon vieil ami Yugi m’a appris à faire face à toutes les situations, même les plus désespérées, c’est pourquoi, il est hors de question de baisser les bras à la première difficulté ! Je pioche…exactement ce dont j’avais besoin : j’active ma carte magie : raigeki, tous les monstres sur votre terrain son détruits ! -Impossible ! Mais…il me reste toujours 11800 points de vie, je n’ai pas peur de vous ! -Vous devriez pourtant. J’invoque ma troupe d’assaut gobeline qui va vous attaquer directement ! Joey : 2300 – sayer : 9300 -je termine mon tour. -Pas mal, en effet mais inutile, je pioche et j’invoque la guerrière génétique ! Elle va détruire votre troupe de gobelins ! Ainsi, je termine mon tour. -Hum…je crois que je vais devoir sortir mon arme secrète…j’active élégante charité, ce qui me permet de piocher 3 cartes, à condition d’en défausser 2. Maintenant j’active monster reborn pour faire revenir votre vitalisatrice sur mon terrain, je continue en activant enterrement prématuré pour faire revenir le dragon noir aux yeux rouges ! Allez-y ! Attaquez ! Joey : 1500 – Sayer : 6200 -J’avoue que vous m’avez surpris, bien joué professeur, mais cela ne vous permettra pas de gagner, j’active limitation de niveau B, ainsi, tous les monstres de niveau 4 ou plus sont changé en position de défense. Je termine mon tour. -A moi, je pioche ! Tiens, je ne savais même pas que je jouais cette carte…mais elle arrive à point nommé : j’invoquer dragon fusilier ! -Comme tous les autres, il passe en mode défense. -Peut être…mais vous disiez que mon jeu était dépassé : je vais vous prouver le contraire, voici une toute nouvelle carte que ma fille m’a donné, je recouvre donc mes 3 monstres de niveau 7 pour ouvrir le réseau recouvrement : viens nous rejoindre dans ce combat, numéro 7 : ligne de chance ! -Un monstre xyz ?! Mais c’est impossible ! Alors comme ça le professeur possède un monstre xyz…jamais je n’aurais cru ça possible venant de sa part après qu’il a dit qu’il ne savait même pas ce qu’était une invocation synchro…il se prenait peut être pour un duelliste de talent mais j’avais surtout l’impression qu’il avait beaucoup de chance en fait…bon, moi personnellement qu’il soit fort où qu’il ait de la chance, cela m’était bien égal du moment qu’il gagnait ce duel. -J’active maintenant l’effet de ma ligne de chance : en lui retirant une unité de couverture je peux lancer 2 dés et son attaque est multipliée par le plus grand résultat des deux et si le résultat est 7, surprise ! La ligne de chance lança donc les 2 dés. Ils roulèrent, roulèrent encore pour enfin s’arrêter sur un 5 et un 2. -Le résultat est donc 7 : j’envoie au cimetière toutes les cartes que vous contrôlez ! Mais autant relancer les dés qu’en dites-vous. La ligne de chance relança donc les dés qui firent la même chose qu’avant mais cette fois-ci… -Un 2 et un 1…Vraiment pas terrible comme résultat. Aller, encore une fois ! Ce professeur était décidément très étrange, si j’avais été à sa place, je me serai contenter du premier résultat. Une attaque de 3500 n’est pas négligeable quand même…mais lui, il veut avoir toujours plus, peut-être est-ce ainsi qu’il a réussi à faire à sauver le monde comme il disait…je devrai prendre exemple sur lui peut être, arrêter de penser au passé, faire toujours le meilleur de moi-même, et ainsi, je deviendrai plus forte ! -Un 1 et un…un 6 ! C’est exactement ce dont j’avais besoin ! L’attaque de ma ligne de chance passe donc à 4200 et en plus je peux faire revenir depuis mon cimetière le dragon noir aux yeux rouges ! -Quoi ?! C’est impossible ! Je ne peux pas me faire battre ainsi, moi le leader du mouvement Arcadia ! -Désolé mon pote mais c’est le jeu, attaquez mes monstres ! Joey : 1500 – Sayer : 0 Le souffle du dragon de joey projeta Sayer contre le mur avec une telle puissance qu’il le fissura de toutes parts. Etrangement, Sayer sortit indemne de ce choc. Pas une égratignure ! Un homme normal aurait au moins eu plusieurs côtes cassées ou au moins un peu mal, mais lui…rien… -Vous avez gagné ce combat professeur mais…sachez que nous n’en resteront pas là ! Notre maître Hélios possède un pouvoir plus grand que tout ce que vous pouvez imaginer ! -C’est très bien tout ça mais maintenant, partez et ne revenez plus jamais par ici ou sinon, je vous ferai subir une autre défaite humiliante. Sayer fit un signe à ses hommes et ils disparurent tous de la même façon qu’Hélios. Je sortis de ma cachette et rejoignis le professeur sur la place. Il semblait plutôt satisfait de son duel contre Sayer. Je dois avouer que même moi je ne croyais pas à sa victoire… -Pas un mot à Mai ou à June, sans quoi elles me diraient encore de ne pas foncer la tête la première sur l’ennemi et de les attendre… -Compris ; répondis-je. Nous entrâmes donc dans la maison en faisant comme si de rien n’était. Nous nous attendions à trouver June et Mai toujours endormie, cependant, elles étaient toutes les deux levées et apparemment de mauvaise humeur. -On peut savoir où vous étiez passés ? Dit Mai en fronçant les sourcils. -On était…sorti faire un tour comme nous n’arrivions pas à dormir… -Sortis faire un tour ? Et d’où venaient ces bruits de duel qu’on a entendus et qui nous on réveillés ? Dit June sur le même ton. -Ah oui…et bien, il se pourrait bien que nous soyons tombés sur…des personnages peu recommandables, mais ils sont partis maintenant, il n’y a plus rien à craindre. -Quoi ? Encore les hommes d’Hélios ?! Tu aurais pu prévenir avant de les affronter seul et de foncer la tête baissée dans les ennuis ! -Qu’est-ce que je t’avais dit ; me chuchota-t-il. Mais j’aurai quelque chose à vous dire, suivez-moi. Il partit donc en direction du salon. June me regarda comme pour me demander si je savais ce qu’il voulait. Je me contentai de répondre par un haussement d’épaule. C’était vrai, je n’avais aucune idée de ce qu’il avait à nous dire. Une fois tous installé, il prit la parole. -Aux vues des événements récents, je pense surtout au retour de l’orichalque, je pense qu’il serait bon…d’aller en informer Yugi et les autres, à domino city… -Tu veux retourner au Japon ! Et ton travail alors ; s’exclama Mai. Déjà que tu n’es pas très bien vu, alors si tu commences à t’absenter sans raison, je ne pense pas qu’ils apprécient. -C’est un risque à prendre, si l’orichalque est vraiment de retour, c’est l’avenir du monde qui est en jeu, tu le sais mieux que personne Mai, et tant pis pour le travail, c’est secondaire par rapport à ça. -Tu as raison…mais comment comptes-tu t’y rendre ? Avec l’avion, ça prendra au moins quelques jours avant d’avoir les billets et de partir… -Justement, c’est là qu’intervient mon travail, je n’aurai qu’à dire qu’on a besoin de moi d’urgence à domino city et ils me donneront un avion tout de suite. De toute façon, ils n’ont pas le choix, je suis leur patron. -Donc on va revoir toute la bande : Yugi, Téa, Tristan, et Kaiba. Sur le dernier nom, je crus que Mai adressait un clin d’œil à Joey, mais c’était sûrement mon imagination qui me jouait des tours… -Donc faîtes vos bagages car dans 2 ou 3 jours, direction domino city, la ville qui a vu naître les duels de monstre ! Dit le professeur.
Le reste de la journée fut calme. Aucune nouvelle d’Hélios et de ses hommes et tant mieux, je les avais assez vu pour un bon moment au moins et j’espérai ne pas tomber dessus de sitôt. Le professeur était partit demander une autorisation pour partir à domino city, Mai préparait tous les bagages. June et moi essayions d’améliorer nos deck au cas où nous ferions de mauvaises rencontres en chemin. Cela me gênait un peu de partir avec eux, d’un je n’avais pas prévenu mes parents, mais de toute façon, ils auraient dit non et moi j’aurai désobéi, comme d’habitude, et de deux, je n’avais pas envie qu’il leur arrive malheur puisqu’apparemment, tous ceux que j’aimais étaient les victimes d’Hélios…Nous n’étions peut être jamais d’accord avec mon père mais cela n’empêchait pas que je l’aimais de tout mon cœur, même après le coup du pensionnat…Tout cela n’était pas sa faute mais celle d’Hélios et de Chapy ! La prochaine fois que je le vois lui, je lui fais sa fête, et ainsi, je pourrai venger Maya et Ambre ! -Ca va Angéla ? Me demanda June. Tu m’a l’air pensive. -Non, ce n’est rien, je réfléchissais simplement à ce que nous avions vécu hier… -Vous vous connaissiez depuis toujours, je peux comprendre que tu penses à elles. -Ce n’est ça, bien sûr, je les connaissais depuis toujours mais en même temps, je me dis qu’il ne faut pas que je sois triste. Elles se sont sacrifiées pour moi, elles ne voudraient pas que je m’apitoie sur mon sort comme ça, donc le mieux est d’honorer ce qu’elles ont fait en allant de l’avant et en détruisant Hélios. -Tu dis ça comme si c’était évident mais d’après ce que j’ai pu lire dans le peu de livres qui parlent de son royaume, Hélios possèderait un immense pouvoir caché au fond de lui. De plus, j’ai cru comprendre qu’avant de disparaitre mystérieusement, il tentait de maitriser le pouvoir des dragons hiératiques, les gardiens d’Héliopolis. -Et qu’ont-t-ils de spécial ces gros dragons ? -Et bien…en fait je n’en ai aucune idée mais ils sont décrits comme étant très puissants. -Dans ce cas, il va falloir qu’on devienne beaucoup plus fortes. Nous nous remîmes donc à l’entrainement, et quel meilleur entrainement qu’un duel amical entre amies. Nous sortîmes sur la place bondée de monde. Personne ne semblait remarquer les dégâts causés par le duel entre Sayer et le professeur. « C’est sûrement mieux ainsi, inutile d’alarmer tout Paris pour ça… » Me disais-je. Le centre de la place avait été aménagé en terrain de duel pour permettre à tout le monde de s’affronter. Nous allions nous mettre en place pour faire notre duel quand un garçon plutôt costaud vint se placer devant nous. Il avait l’air menaçant avec sa cicatrice sur le nez et ses sourcils froncés…bon, face à Hélios, il ne valait pas grand-chose mais faisait quand même assez peur. -Tu me dois toujours une revanche June ; dit-il agressivement. -Encore toi ; dit-elle d’un ton lassé. Tu n’as pas encore retenu la leçon de la dernière fois ? -Ca ne comptait pas ! Je n’étais pas prêt ! -C’est pourtant toi qui m’avais défié mais si tu veux une autre humiliation publique, pas de problème. -Cette fois tu vas manger la poussière ! Tu ne vas même pas comprendre ce qu’il t’arrive ! -Mais oui…bon, Angéla, désolée pour notre duel mais cet idiot a besoin d’être remis à sa place, je ne serai pas longue… Elle partit donc sur le terrain de duel et moi, je restai sur le côté à les observer. Un duel dans lequel l’avenir du monde n’était pas en jeu…c’était exactement ce dont j’avais besoin pour me changer les idées. Et puis regarder June jouer me permettra peut-être de m’améliorer qui sait. -Bon…honneur aux dames, je pioche…et j’active signe hystérique, ce qui me permet d’ajouter à ma main un égotiste élégant. Je continue en activant mon terrain de chasse des harpies. Puis j’invoque ma reine harpie. L’effet de mon terrain de chasse s’active : je dois donc détruire une carte magie ou piège sur le terrain et je choisis mon signe hystérique. -Tu détruis ta propre carte ! Ma victoire est donc assurée si tu joues aussi mal ! -Je n’ai pas fini : quand mon signe hystérique est détruit, je peux ajouter 3 cartes harpie depuis mon deck à ma main à la fin de mon tour ! J’ajoute donc ma médium harpie, le plumeau de dame harpie et pour finir la dame harpie elle-même ! -J’avoue que c’était pas mal, mais c’est à moi ! Je pioche et j’invoque gagagigo en mode attaque ! Je continue en activant double invocation, j’invoque donc lapin sauveteur depuis ma main. J’active ensuite sa faculté spéciale qui me permet donc d’invoquer 2 gagagigo depuis mon deck ! Je recouvre mes trois monstres afin de faire apparaitre ma carte maitresse : voici gagagigo le ressuscité ! -Bof…pas terrible ta carte maitresse… -C’est ce qu’on va voir, gagagigo, attaque sa reine harpie ! June : 3250 – Adversaire : 4000 -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour ! Essaie un peu de remonter après ça ! -Facile, je vais te montrer…bien…voyons, je vais invoquer ma médium harpie puis activer son effet : en défaussant une carte, comme ma dame harpie, je peux invoquer un monstre harpie depuis mon deck et je vais invoquer dame harpie 1. Comme j’ai invoqué des monstres harpie, 2 cartes magie ou piège sur le terrain sont détruites…il n’y a pas vraiment le choix de toute façon… -Ma force de miroir ! - Je continue en activant égotiste élégant pour invoquer une dame harpie depuis mon deck. Je recouvre mes trois montres pour invoquer moi aussi ma carte maitresse : le dragon fantomatique, familier de harpie ! -Il n’est pas assez fort pour battre mon monstre ! -C’est ce qu’on va voir…avec lui, je peux t’attaque directement… June : 3250 – Adversaire : 2000 -Je termine mon tour…je détache donc un matériel de mon monstre…à toi, si tu as le courage de continuer à jouer bien sûr… -Et comment ! Je pioche et j’active ma carte contrôle mental pour… -Inutile…mon dragon ne peut pas être ciblé par des effets… -Euh…dans ce cas, je l’attaque avec mon… -Tant que mon dragon à un matériel xyz, il ne peut être attaqué… -Je…je termine mon tour… -Sage décision…mais ce duel est fini pour toi, dragon fantomatique, attaque le directement ! June : 3250 – Adversaire : 0 -Non ! Je ne peux pas avoir encore perdu contre toi ! -Regarde la réalité en face : ce n’est pas parce que tu étais la terreur des bacs à sable en primaire que tu l’es resté… -Je…je n’en ai pas fini avec toi ! Un jour je te battrai ! Juste après avoir dit cela, il s’enfuit en bousculant tout le monde au passage. June l’avais littéralement écrasé le pauvre… -Et voilà, problème réglé ; me dit-elle avec satisfaction. Il ne nous embêtera plus désormais. -C’était très bien joué mais, qui était ce type ? Tu m’as l’air de le connaitre assez bien ? -Il s’appelle Ronald…on se connait depuis la petite section. Il se prend vraiment pour le meilleur duelliste et pense que tout peut se régler par la force…tu as pu le voir dans son deck : que des monstres normaux avec une attaque élevée…pas de stratégie, simplement foncer dans le tas. Bon, ce n’est pas tout ça mais ce duel nous aura pris plus de temps que prévu, on fera le nôtre demain. Nous rentrâmes chez June quelque minute après. Nous avions profité de la fin de journée pour regarder un peu les artistes venus sur la place. Il y en avait même un qui avait dessiné l’attaque finale de June sur son adversaire. C’était plutôt réussi. Le diner fut assez calme, rien de bien intéressant à part que le professeur avait réussi à se procurer un jet privé pour nous emmener à domino city. Il devait partir dans 2 jours, ce qui nous laissait peu de temps pour régler les dernières affaires à Paris. Le lendemain, nous préparâmes tout ça. Je fis mon duel avec June comme promis, et elle m’écrasa 8000 à 0. Je n’ai rien pu faire, son gros œil m’a pris mon maitre Hypérion et après cela, aucune chance de remonter. Mais je me suis bien amusé et je pense avoir beaucoup appris grâce à elle. Le grand jour arriva enfin ? Nous étions tous prêts à partir, sauf le professeur qui avait réussi à oublier quel jour nous partions alors que c’était lui qui avait demandé…heureusement que l’on avait droit à un jet privé, sinon l’avion serait parti sans nous. L’avion était à l’aéroport de Roissy, le plus grand de France. C’était la première fois que je prenais l’avion, j’avais donc un peu peur. Là-bas, il y avait beaucoup de monde et la plupart se plaignait des retards…Notre avions nous attendait sur la piste, il était assez petit, noir et surtout très fin…avec ça, nous serions à Domino en quelques heures seulement. Au moment de monter dans l’avion, je repensai subitement à mes parents…qu’allaient-ils dire s’ils ne me voyaient pas pendant trop longtemps ? Pour l’instant je ne m’étais pas inquiété de leur réaction, j’ai l’habitude de m’absenter quelques jours sans prévenir, mais cette fois-ci, qui sait quand nous rentreront… -Angela ? Tu viens ? Me dit June. -Désolée June…mais je ne peux pas venir… -Mais pourquoi ça ? -Je ne sais pas, je sens que mon rôle est de rester ici. Mais ne vous inquiétez pas pour moi, je saurai me débrouiller face à Hélios. -Tu es bien sûre de toi ? Tu ne le regretteras pas ? -Non, mais dès que je le pourrais, je vous rejoindrai, promis. -Si c’est vraiment ce que tu veux…j’avais prévu de te le dire dans l’avion mais tant pis : hier, j’ai fait quelques recherches à propos de notre prophétie et j’ai découvert une chose intéressante : l’exilé pourrait faire référence au descendant du seigneur d’Héliopolis qui régnait avant Hélios et qui a mystérieusement disparu… -Merci pour cette information, je vous tiens au courant de mes recherches. J’embrassais June et ses parents puis je regardai l’avion décoller. Maintenant, il ne me restait qu’une chose à faire : retourner chez mes parents et leur expliquer la situation. Avec un peu de chance, la colère de mon père se serait transformée en inquiétude mais j’en doute fort…Je retournai donc vers l’entrée pour prendre un taxi qui me ramènerait chez moi quand j’entendis soudain le bruit d’une explosion provenant du hall. Je me précipitais pour voir ce qui se passait. Ce que je vis me sidéra : un monstre était en train de tout détruire dans l’aéroport. Il n’y avait qu’une seule personne capable de faire ça. Cela signifiait qu’il m’avait retrouvée. Je m’apprêtais à sortir mon disque de duel pour combattre cette chose. C’est alors qu’il apparut : Hélios. Vêtu à peu près de la même façon que la dernière fois. Il était toujours aussi effrayant…Il s’avançait vers un jeune garçon plutôt joli et vers ce qui semblait être un major d’homme. --Ainsi voilà la personne qui a perturbé mes plans à new domino city. Je t’imaginais plus âgé mais comme on dit, l’âge n’a aucune importance. Il suffit de me regarder, j’ai plus de 5000 ans ; dit Hélios au garçon. -Que me voulez-vous ? Demanda-t-il -A vrai dire je n’ai absolument rien contre toi mon garçon. C’est plutôt à tes ancêtres que j’en veux. -Que voulez-vous dire ? -Alors comme ça tes parents ne t’ont rien dit ? C’est amusant ; mais j’ai des scrupules à tuer un ennemi qui ne sait même pas pourquoi il va mourir. Très bien, je vais te donner une chance : si tu arrives à me battre en duel je dirai ce que tu veux entendre : la vérité au sujet de tes ancêtres. Alors qu’en dis-tu, acceptes-tu de relever mon défi ? Qu’est-ce qu’Hélios racontait cette fois ci ? Et qui était ce garçon apparemment assez important pour qu’Hélios vienne s’occuper de lui personnellement ? J’étais un peu jalouse en fait. Ce n’était pas que j’aurai voulu affronter Hélios mais simplement qu’il avait dit que je n’en valais pas la peine…Et ça, je ne pouvais l’accepter…Le duel débuta et Hélios commença par invoquer les fameux dragons hiératiques dont June m’avait parlés. C’est vrai qu’ils semblaient très puissants…J’espère pour ce garçon qu’il avait de quoi se défendre car sinon…Au bout de quelques tours, je pus voir qu’Hélios menait largement… Garçon : 800 – Hélios : 2700 -Maintenant que mon Heart-eartH est au cimetière, sa dernière faculté s’active : je peux désormais invoquer le monstre qui causera ta perte, depuis mon extra deck, voici l’empereur des ténèbres, le destructeur des mondes : le numéro 92 : dragon Heart-eartH !!! Je ne le sentais vraiment pas celui-là…Et j’avais raison, son dragon sortit du sol comme s’il était venu des enfers. Il faisait vraiment peur à voir, avec ses yeux rouges comme le sang, son corps long et fin qui cachait le soleil, je n’aurai pas aimé être à la place de ce garçon…il fallait que je fasse quelque chose, mais quoi ? -Ceci est le signe de ton destin Drago, tu ne peux y échapper. A l’attaque Dragon Heart-eartH, réduit les à néant!!! Je décidai de passer à l’action à ce moment précis. J’activai mon disque de duel et en sorti une carte que je n’avais encore jamais utilisée…cela ne plairait pas à Hélios que j’interrompe son duel mais tant pis…je ne pouvais pas rester les bras croisés à attendre. -Annule attaque !! -Quel misérable avorton ose interrompre mon duel… ; s’écria Hélios fou de rage. Il avait l’air surpris de me voir. Bien fait pour lui, ça lui apprendra à me gâcher la vie ! Mais je ne m’arrêtai pas là. SI je pouvais le rendre encore plus mécontent, alors j’allais le faire. -Et maintenant, éclat lumineux ! Je profitai de la confusion pour rejoindre le garçon et son major d’homme. -Vite, fuyons temps qu’il est aveuglé ! Il hésita quelques instants puis se décida à venir. Nous montâmes dans la voiture du major d’homme puis nous nous enfuîmes…
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 24 Avr - 14:57
Chapitre spécial :
La sirène du bateau siffla bruyamment, signe de notre départ imminent. Les hautes cheminées commencèrent à cracher une fumée noire qui se rependit tout autour de nous à cause d’un vent fort soufflant dans notre direction. J’étais sur le pont supérieur et je regardai au loin. Derrière ces montagnes imposantes devait se tenir Darksky. Je m’en voulais vraiment de lui avoir annoncé la nouvelle aussi brutalement, mais je n’avais pas eu le courage de lui dire avant. J’aurais préféré que ce jour n’arrive jamais, que nos soirées sur la falaise durent toute l’éternité. Tout ce que j’avais pu lui laisser comme souvenir était une simple carte ainsi qu’une promesse que je ne pourrais même pas tenir, et en échange, je lui avais brisé le cœur… Le bateau se mis en mouvement, je vis la côte s’éloigner peu à peu. Et plus je m’en éloignais, plus Darksky s’éloignait lui aussi. Je détournais le regard, incapable de contempler ce paysage qui m’était si familier plus longtemps en sachant que je ne le reverrai jamais. Je rentrais à l’intérieur du bateau afin de me changer les idées. Je me trouvais au sixième étage, étage du restaurant et de la salle de spectacle pour le soir. Je me rendis compte que je n’avais pas mangé depuis le matin et il devait bientôt être seize heures. Je décidai donc d’aller acheter quelque chose au bar. La salle était assez spacieuse, avec des banquettes, des chaises et des tables pour se reposer après un bon repas, ce que certaines personnes faisaient d’ailleurs. Il y avait peu de monde, si bien qu’un silence de mort y régnait. Je m’assis à une table dans un coin, un serveur corpulent et moustachu vint prendre ma commande avant même que je n’aie eu le temps de regarder la carte. Cela eut l’air de l’agacer que je prenne autant de temps à choisir. Comme il faisait un peu peur, je pris la première boisson que je vis : un verre d’eau payant… Pas exactement ce que j’aurai voulu mais c’était mieux que rien. Il revint quelque instant après avec ma commande d’un air mécontent. Je ne pensais pourtant pas avoir été si désagréable, mais je ne cherchais pas à comprendre ce qui le rendait aussi agressif, cela ne me regardait sûrement pas. Je me mis à regarder par le hublot du restaurant la vue que l’on avait. Elle avait assez peu changée depuis notre départ, la seule différence était que les villes que nous voyions au loin n’étaient plus les mêmes et que la côte disparaissait progressivement. Ne sachant que faire, je sortis mon deck de duel afin de faire le point. Cependant, je ne pouvais pas regarder une seule carte sans que les souvenirs de mes duels avec Darksky ne me reviennent à l’esprit. Il fallait vraiment que je me change les idées. Je finis en vitesse cette eau payante et j’allai explorer les autres étages du navire. Au pont cinq se trouvait un autre restaurant, au pont quatre une salle de jeu pour les enfants, les ponts inférieurs étaient réservés aux véhicules. Je remontai alors vers la dernière partie que je n’avais pas encore explorée, l’endroit appelé « solarium ». Lorsque j’ouvris la porte qui y menait, je compris tout de suite d’où lui venait son nom. Le soleil m’aveugla complètement quelques instants et lorsque je recouvris la vue, ce que je vis m’émerveilla. Il y avait là une immense piscine chauffée, avec même des toboggans géants et un mini sauna. J’avais bien envie d’y faire un tour mais quelque chose derrière attira encore plus mon attention. Je me rapprochais pour mieux voir et mon instinct ne m’avait pas trompé. Il y avait là plusieurs terrains de duels, ainsi que de nombreux joueurs qui me semblaient très forts. J’eu soudain une envie irrésistible de me joindre à eux, mais lorsque je pris mon disque de duel, j’étais comme perdue, ne sachant pas quoi faire. J’eu un moment d’hésitation en revoyant dans cet endroit le parc où j’avais retrouvé Darksky après le tournoi. Il faisait aussi beau qu’aujourd’hui et une même ambiance de rivalité et d’amitié y régnait .Une main se posa sur mon épaule, me faisant sursauter. -Eh bien Laura, qu’attends-tu pour les rejoindre ? Ce n’est pas ton genre de refuser un duel. -Arthur, tu pourrais prévenir avant de faire ça ! -Désolé sœurette mais nos parents m’ont demandé de voir si tout allait bien. Ils ne te trouvent pas dans ton assiette en ce moment, et moi aussi je trouve que tu as l’air différente. -Non, ce n’est rien, je t’assure…mentis-je. -Allons, je vois bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas, tu peux tout me dire tu sais. ; insista-t-il. Oui, je pouvais tout lui dire, c’était vrai. Mon frère était un peu comme mon confident quand les choses allaient mal. Grace à lui, j’arrivai à être toujours de bonne humeur. Mais Darksky était mon secret, un secret beaucoup trop lourd pour être révélé à qui que ce soit, et même si je lui disais, il n’aurait sûrement pas compris ce que je ressentais à ce moment-là, lui qui n’a jamais eu d’ennui. -Je le sais, mais cette fois-ci, c’est différent… Il fronça les sourcils, un peu étonné de ma réponse mais n’en demanda pas plus. Il savait où se trouvait la ligne à ne pas dépasser. -Bien, si tu nous cherches, nous sommes dans la cabine 777 au pont 4. Tu devrais vraiment venir la voir, elle est formidable ; dit-il en s’éloignant. -Peut-être plus tard, j’ai besoin d’être un peu seule pour le moment. Il me laissa tranquille comme je lui avais demandé mais lorsqu’il fut parti, je me sentis complétement perdue et désemparée par la situation. Je m’enfuis au plus vite de cet endroit néfaste, bousculant des dizaines de passagers outrés ou surpris de me voir courir ainsi. Au terme de ma course folle, je me retrouvais devant un large escalier qui semblait mener à la salle des commandes. Je savais bien que je n’avais pas le droit d’y entrer mais mes jambes bougeaient toutes seules, comme attirées par le désir de diriger le navire. Je poussais la lourde porte en fer et je fis un pas dans la pièce. Il n’y avait à première vue personne. Je rentrai alors, et la porte se referma derrière moi en grinçant. Je cherchais à tâtons dans le noir l’interrupteur, lorsque j’entendis dans l’ombre une voix grave et mystérieuse qui semblait m’appeler. J’aurais dû m’enfuir à toute vitesse mais mes jambes ne me répondaient plus tellement j’étais paralysée par la peur. Les murmures de la voix se firent de plus en plus distincts jusqu’à ce qu’elle soit complètement audible, et ce que je compris ne me plus pas vraiment. -La tentation ma petite… ne lui cède pas, elle te consumera jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que rage et désespoir en toi Je reculais d’un pas, terrorisée par cette voix venue de l’enfer par ce qu’elle disait. -Suis tes amis, grâce à eux, tu auras peut-être une chance de t’en sortir…avant qu’il ne soit trop tard… Quelque chose m’agrippa le poignet et je poussais un cri d’effroi. Je voulus me dégager mais rien à faire, cette chose s’accrochait à moi comme si sa vie en dépendait. Soudain, les lumières s’allumèrent brusquement et la voix rauque se transforma en un éclat de rire tel qu’on se serait cru au cirque. Un vieil homme se tenait assis sur un large fauteuil de cuir noir, une pipe à la main et une casquette de marin sur la tête. Il n’avait pas l’air agressif, au contraire, son regard était doux et bienveillant et son rire semblait venir du cœur. Il me fit signe d’approcher, ne pouvant s’arrêter de rire pour me le dire. Il finit par se calmer au bout de quelques minutes et repris brièvement son souffle. -J’espère ne pas t’avoir fait trop peur mon enfant ; dit-il avec un sourire malicieux sur les lèvres, mais c’était tellement tentant, je n’ai pas pu résister. Il fut repris d’un fou rire incontrôlable, ce qui l’empêcha de continuer. J’étais tout de même un peu gênée. Après tout, je m’étais introduite sans autorisation dans sa cabine et il me traitait comme s’il m’avait invitée. Lorsque qu’il se fut enfin calmé, je pris la parole. -Vous pouvez m’expliquer à quoi rimait tout ce cinéma capitaine ? -Mais très certainement mon enfant. Mais d’abord, pour me faire pardonner, que dirais-tu d’un petit verre de quelque chose ? Je ne pouvais pas refuser, cela aurait paru assez impoli. J’acceptais donc et le serveur moustachu de tout à l’heure arriva avec une bouteille de bière et un verre de jus d’orange pour moi. Il n’était toujours pas plus aimable qu’avant mais je n’en tins pas compte. Après avoir fini sa boisson en quelques gorgées à peine, il reprit son récit. -Bien, donc si tu veux savoir pourquoi je t’ai foutu une peur bleue, écoute attentivement : hier, alors que je finissais les derniers réglages sur mon magnifique navire, un homme portant un grand chapeau et un long manteau marron est venu me demander audience. Je l’ai reçu très volontiers, mais à peine avais-je ouvert la bouche qu’il me coupa la parole. « Demain, à 17 heure précises, quelqu’un viendra dans la salle des commandes, et tu lui diras exactement ceci : Ne laisse pas la tentation te consumer, la rage et le désespoir sont enfouis en toi au plus profond de toi, mais si tu suis tes amis, peut-être auras-tu le pouvoir de changer le destin qui t’attend » Il marqua un temps d’arrêt, comme pour se remémorer ce qu’il avait fait ensuite. -Comme tu peux le voir, j’ai pris la liberté de modifier quelques mots pour rendre le texte plus poétique. -Et quel était l’intérêt d’une telle mise en scène ? Vous n’auriez pas pu tout simplement me le dire normalement ? -J’en ai fait trop tu penses ? Oui, tu as peut-être raison, mais c’était tellement tentant. Tu imagines qu’un homme vienne te voir et te dise cela ! Je ne l’ai pas cru une seule seconde mais il avait l’air si sérieux, je n’ai pas eu le courage de le décevoir, surtout que c’est un de mes passager. Mais tu imagines bien que je m’ennuie à mourir seul dans ma cabine depuis que le pilotage automatique existe, un peu de détente de temps à autre ne fait pas de mal, tu n’es pas d’accord avec moi ? Son fou rire repris de plus belle. Quel homme étrange ce capitaine, mais ce qui m’intriguait le plus n’était pas comment il avait mis en place ce stratagème, je m’en fichais complètement même. Ce que je voulais savoir par-dessus tout, c’était qui pouvait bien être cet homme qui lui avait fait passer ce message si mystérieux. Je m’éclipsais en cachette tandis que celui-ci continuait de rire dans son fauteuil, ne remarquant même pas mon départ. Lorsque je mis le nez dehors, un vent glacial plaqua mes cheveux contre mon visage. Cela se faisait ressentir que je n’étais plus sur les côtes françaises et que nous approchions de l’Angleterre. Je me protégeais du froid comme je pus en refermant mon gilet et mettant mes mains dans poches. Il devait être aux alentours de 6 heures et demi. Cet entretien avec le capitaine avait pris plus de temps que prévu, sachant que je comptais y rester à peine trente secondes. Il ne restait qu’une demi-heure avant le diner, auquel j’avais promis à mon frère d’y aller. Cela me laissait encore le temps de déambuler un peu. Il faisait presque nuit, rester sur le pont n’était pas une très bonne idée, on voyait à peine ou l’on mettait les pieds. Je descendis donc prudemment les escaliers pour rentrer me mettre à l’abri du vent. Avant de refermer la porte derrière moi, je jetais un dernier regard vers la côte. Elle avait disparue à présent, nous devions être trop loin et il faisait beaucoup trop sombre. Les couloirs étaient inondés de monde, tous voulant assister au spectacle qui avait lieu dans plus de 3 heures, mais qui, selon les journaux de bord, valait vraiment le détour. Je n’essayais même pas de savoir de quoi il s’agissait, je n’étais pas vraiment d’humeur à plaisanter, et encore moins à pleurer devant une tragédie stupide. Je me souvins subitement qu’Arthur m’avait demandé de venir dans la cabine avant de diner. Je descendis donc au quatrième étage. Je n’eus pas beaucoup de mal à la trouver, elle était juste à côté de la réception. Je frappais à la porte et mon père vint m’ouvrir aussitôt. -Ah, te voilà Laura. Dépêche-toi de te préparer, nous sommes pressés. -Vraiment ? Et que devons-nous faire exactement ? -Nous sommes invités à la table du capitaine, c’est un homme très respectable et qui ne possède pas un grand sens de l’humour, particulièrement en matière de ponctualité. Je faillis m’étrangler de rire en entendant cela. Qu’il ne possède pas un grand sens de l’humour était très exagéré, disons plutôt qu’il a un humour assez spécial, mais je n’osais pas le dire à mon père, il m’aurait encore questionné pour savoir pourquoi j’étais entré dans la salle des commandes et aurait insisté pour s’excusé auprès de lui. Ma mère me tendis une longue robe blanche en dentelle, avec une fleur rose cousue au niveau de la taille, ainsi qu’une paire de chaussures à talon et un serre-tête…La robe et les chaussures passaient encore mais le serre-tête, il n’était pas question que je le porte ! Mais ma mère ne voulut rien entendre malgré mes protestations. Je pris une douche rapidement comme il n’y avait pas de baignoire dans la cabine, ce qui aurait été trop beau. L’eau était juste à la bonne température, ni trop chaude, ni trop froide. Je me séchais en vitesse puis j’enfilais ma robe, qui était trop grande pour moi au passage, si bien qu’à chacun de mes pas, je manquais de tomber par terre, les talons n’arrangeant rien. Mais au bout de quelques essaies peu concluants, je finis par m’y habituer. Au moment de sortir tous ensemble, Arthur rentra dans la pièce tout essoufflé. Il portait un beau costume noir, constitué d’un pantalon assez élégant et d’une veste surmontée d’un nœud papillon dont il n’avait pas besoin, il aurait été mieux sans, mais c’était sûrement un coup du même genre que mon serre-tête, donc je me retins de rire. -J’ai enfin trouvé ce que tu cherchais papa. Il lui tendit un petit bout de papier avec quelque chose d’écrit dessus mais que je n’arrivais pas à lire. -Merci Arthur, je pense que maintenant nous pouvons y aller. -J’espère sincèrement que tu ne m’as pas fait courir dans tout le navire pour rien, il fait plus de six étages ! -Pas d’inquiétude, ce bout de papier pourrait nous sauver la vie. -Si tu le dis… Nous remontâmes vers la salle de restaurant, mais au lieu d’aller au bar comme je l’avais fait, nous nous dirigeâmes vers une autre salle derrière. Lorsque je franchis la porte, l’ambiance y était totalement différente. Des colonnes en or, ou du moins dorées, ornaient chaque coin de la salle, le plafond était peint de façon à ce qu’il ressemble à une nuit étoilée par une belle soirée d’été. Les chaises étaient remplacées par de luxueuses banquettes, bien plus belles qu’au bar, et les tables étaient déjà mises comme si elles nous attendaient. Il y avait peu de monde mais je pouvais sentir une sorte de convivialité se dégager de cet endroit. Je repérai le capitaine un peu plus loin en grande conversation avec un jeune couple à l’air prétentieux, mais nous devions avoir l’air pas mal non plus dans nos costumes. Nos parents s’avancèrent vers lui d’un pas décidé et il ne manqua pas de le remarquer et me fit un grand sourire lorsqu’il me vit. -Bonsoir monsieur et madame Garden, c’est un honneur de vous avoir parmi nos hôtes ce soir ; dit-il avec une révérence presque grotesque. Je le savais théâtral mais pas au point d’en devenir ridicule. Mon père parut un peu déconcerté par ce geste mais continua comme si tout était normal. -Bonsoir capitaine, c’est à nous de vous remercier de votre hospitalité sur votre magnifique navire. -Allons monsieur, ne soyez pas aussi solennel avec un vieux loup de mer comme moi ; dit-il en lui donnant un tape dans le dos comme à un vieux copain. -Euh…oui, bien entendu…je vous présente ma femme et mes enfants, Laura et Arthur. Mon frère s’avança pour lui serrer la main mais il ne le remarqua même pas, portant toute son attention sur moi. -Ainsi donc, cette charmante demoiselle est votre fille, intéressant…Dit-il avec un sourire malicieux. -Vous vous connaissez déjà ? Dit mon père un peu surpris. -Et comment ! La petite s’était perdue et s’est retrouvée dans la salle des commandes ; s’exclama-t-il en me faisant un clin d’œil complice. -Je suis vraiment désolé capitaine, j’espère qu’elle ne vous a pas trop embêté, elle peut-être fatigante parfois… -Comment ! M’écriai-je presque offensée. -M’embêter ? Moi ? Vous plaisantez j’espère, votre fille est charmante, sympathique et elle m’a fait bien rigoler avec son air apeuré quand elle est rentrée ! Il se mit à rire de plus belle. Mon père ne savait vraiment plus où se mettre. Heureusement que j’y étais préparée, car sinon, j’aurais sûrement été comme lui. Arthur semblait vexé d’avoir été ignoré de la sorte et boudait dans un coin. Quand le capitaine eut enfin finit sa crise, il nous proposa de passer à table, ce que nous acceptâmes volontiers. Je serais bien incapable de décrire avec précision ce que nous avions pris comme je n’en avais aucune idée, mais une chose était sûre, c’est que tout était délicieux. Le diner se passa bien, mon père avait l’air d’avoir compris la vraie personnalité du capitaine et essayait tant bien que mal de comprendre son humour très spécial. Je parlais avec ma mère et Arthur de notre nouvelle vie à Londres. J’appris que nous serions dans un collège français, et que par conséquent, nous n’aurions pas à apprendre l’anglais. Nous aurions aussi une maison dans la banlieue de Londres et que nous aurions besoin de prendre le bus tous les matins pour nous rendre à l’école. A la fin du repas, le capitaine nous proposa de venir voir le spectacle avec lui. -Non, non, nous ne voudrions pas abuser de vous ; lui dit ma mère. -Mais non, je serais très heureux que vous veniez avec moi justement, et puis, j’ai déjà pris des places pour vous. Mon père n’eut d’autres choix que d’accepter son offre. Le spectacle était tout, sauf ce à quoi je pensais. Des duellistes déguisés comme les plus grand héros de l’histoire du duel reconstituaient les plus belles scènes de bataille. Je reconnus Yugi, le maitre du jeu, Pegasus le créateur, Kaiba, le directeur de la célèbre Kaiba korp, Yusei, l’inventeur du programme fortune et beaucoup d’autres qui m’étaient moins familiers. Les scènes étaient vraiment bien faites, et même les monstres légendaires semblaient réels, tels que le grand léviathan ou encore les esprits de la terre immortels. Tout cela me donna une envie irrésistible de disputer un duel sur le champ. Le capitaine vit mon enthousiasme et pris soudainement la parole sans prévenir personne, interrompant les duels en cours. -Votre attention s’il vous plait, c’est votre capitaine qui vous parle. Tous les regards se tournèrent vers nous et je me fis toute petite, sentant qu’il allait faire quelque chose qui n’allait pas me plaire. -Tout d’abord, merci de voyager sur notre compagnie, je suis très heureux de vous avoir tous ici ce soir. Il y a ici une jeune fille du nom de Laura qui aurait très envie d’affronter l’un de vous ! Et voilà, ce que je craignais arriva… -Que ceux qui se sentent assez forts pour l’affronter montent sur scène ! Des murmures s’élevèrent de toutes parts, tous se demandant ce que j’avais de si spécial pour interrompre le spectacle. -Et bien, on peut dire que tu ne fais pas les choses à moitié quand tu veux quelque chose ; ricana mon frère. -Mais non, je ne veux pas ! Protestai-je. -Allons, allons, elle est juste un peu timide, je suis sûr qu’un adversaire de taille la motivera ! Dit-il en me poussant vers la scène d’un geste amical. Un homme se détacha de la foule. Il était grand, portait un grand manteau et son visage était caché par un imposant chapeau marron. -Ah, je vois que monsieur est volontaire ! Quel est votre nom ? -Hél…Eric. C’était étrange mais j’avais l’impression de l’avoir déjà vu, même si ce nom d’Eric m’était totalement inconnu. Il était trop tard pour reculer désormais. Je sortis mon deck, mon disque et je me mis en position. -Voyons de quoi tu es réellement capable… Je devais avoir mal entendu. J’avais cru lire dans sa voix comme un ton de défi. Et bien il n’allait pas être déçu ! -Bien, que le duel commence ! Cria le capitaine dans son micro.
-Je prends la main ; commençais-je. Je commence en défaussant mon hérisson à boulon pour invoquer hors la loi synchronique. Ensuite, j’active l’effet de mon hérisson : comme je contrôle un monstre syntoniseur, je peux l’invoquer spécialement depuis le cimetière. Mais ce n’est pas tout, j’active maintenant l’effet du guerrier double qui se trouve dans ma main : comme j’ai invoqué un monstre depuis mon cimetière, je peux l’invoquer spécialement. Je synchronise le hors la loi synchronique avec le guerrier double afin d’invoquer le Guerrier nitro, ce qui me donne droit à 2 jetons en cadeau. Je pose une carte face cachée et je termine mon tour. A vous « Eric ». -J’aurais cru à un duel plus intense, mais ce n’est pas grave, je m’en satisferai. -Allez-y, faites mieux si vous vous en pensez capable ! -Pas de problème. Je pioche et j’invoque octo paralyseur. Comme il est sur le terrain, ton guerrier nitro ne pourra plus attaquer ni être sacrifié ! -Et alors ? Il est toujours plus fort que votre poulpe ! -C’est ce que l’on verra. J’active téléporteur d’urgence pour faire venir sur le terrain le commandant psychique en mode attaque. J’active ensuite laboratoire de rechercher cérébrale. En plaçant un compteur sur elle, je peux invoquer un autre monstre psychique directement depuis ma main et je choisis le docteur cranium. -Il est bien joli mais il ne sert à rien… -C’est ce que tu penses. Je synchronise le commandant psychique avec docteur cranium et octo paralyseur afin de faire venir sur le terrain ma carte maitresse, j’ai nommé l’archdémon du monde mental ! Maintenant, voila lueur du futur. Je retire donc l’octo paralyseur du cimetière pour que mon archdémon gagne 800 points d’attaque. Aller archdémon, détruit son guerrier ! -Pas si vite, j’active épouvantail de ferraille pour annuler votre attaque ! -Tu ne fais que retarder l’inévitable…Je pose une carte face cachée je termine ainsi mon tour. -Donc c’est à moi, je poche… Cette carte…oui, je voyais comment l’emporter en un seul tour…Mais cela impliquait de faire venir ma carte maitresse sur le terrain. Etait-ce vraiment une bonne idée de dévoiler ainsi mon jeu ? Après tout, sa carte face cachée aurait pu être dangereuse. Mais si je ne le faisais pas, j’allais subir un maximum de dégâts au tour suivant… -J’invoque donc spore en mode attaque. Je le synchronise avec le guerrier nitro avec un jeton pour invoquer… Je me souvins tout à coup que cette carte, je ne m’avais plus en ma possession. Je l’avais donnée à Darksky en cadeau d’adieu…J’allais devoir improviser… -Je disais donc, je les synchronise afin d’invoquer larve de brume sur le terrain, et grace à son effet, je revois dans votre main l’archdémon, le laboratoire et votre carte face cachée ! -Non ! Mon mur de fer…C’est impossible ! Selon SES calculs, tu aurais dû invoquer trishula, pas cette horreur ! -Je suis pleine de ressources on va dire…mais revenons-en à nos moutons, comme votre labo est parti en fumée, vous recevez 1000 points de dommage Eric : 3000 – Laura : 4000 -Maintenant, je passe mon hérisson à boulon en mode attaque et…et bien vous avez perdu je crois car je vous attaque avec mes deux monstres ! Eric : 0 – Laura : 4000 Un tonnerre d’applaudissement s’éleva parmi la foule lorsque le capitaine annonça ma victoire écrasante. Mais je n’étais pas satisfaite de cette victoire. Il y avait quelque chose qui m’avait manqué durant ce duel. Je m’avançais pour serrer la main à mon adversaire comme je le faisais à la fin de chaque duel, mais en m’approchant, je l’entendis marmonner quelque chose qui ressemblait à « Ainsi donc, Il avait raison, cette Laura est bien aussi forte qu’il l’avait prédit. Il nous faut à tout prix l’empêcher dans tomber entre les mains de cet ennemi mystérieux que le maitre a vu, sans quoi nous n’aurions aucune chance… » Je devais rêver ! C’était la deuxième fois en une journée que j’entendais des choses étranges et terrifiantes à mon sujet. Je voulus l’interroger sur ce qu’il venait de dire mais à peine avait-je relevé la tête qu’il avait disparu comme par enchantement. Je regardais le public pour voir s’il ne s’y était pas caché mais il y avait tant de monde, impossible de distinguer quelqu’un parmi eux. Mon frère vint pour me féliciter, de même que le capitaine. -Bien joué Laura, tu lui as réglé son compte comme il le fallait, mais dis-moi, comment as-tu sur que sa carte face cachée était mur de fer impérial, qui empêche les cartes d’être retirées, et par conséquent, rend trishula inutile ? Demanda-t-il surpris. -N’oublie pas à qui tu t’adresses ; lui dis-je avec un ton qui se voulait confiant. -J’avais raison de vous faire combattre ; dit le capitaine un grand sourire aux lèvres. Vous êtes vraiment incroyable et je suis sûr que le public aura bien préféré un duel réel plutôt que de la reconstitution historique, qui laisse à désirer, il faut le dire. La soirée se termina dans une ambiance joyeuse et détendue. De nombreuses personnes du public vinrent eux aussi me féliciter pour leur avoir donné un beau spectacle, d’autres vinrent me défier mais perdirent toutes chacun leur tour. Mais tout comme durant mon duel contre l’homme mystérieux et depuis mon départ, je sentais comme un vide en moi en les disputant. Cela ne m’était jamais arrivé auparavant. Pour moi, chaque duel était unique mais depuis que j’avais quitté Darksky, tout cela s’était envolé, évaporé lors de notre dernière rencontre sur la falaise…En pensant à cela, l’émotion me subjugua. Je dus sortir pour ne pas paraitre ridicule devant tout le monde, et surtout, j’avais besoin d’être seule quelques instants. Une fois dehors, l’air froid de la mer me fouetta le visage comme une lame glacée. Je grelottais dans ma légère robe de soie blanche et je n’avais rien pour me protéger, mais au moins, j’étais sûre que personne ne viendrait me déranger sur le pont à une heure pareille. Il devait être aux alentours de deux heures du matin, tout était calme. Le bruit du bateau avançant sur les flots et le clapotis des vagues se fracassant avec violence sur la coque étaient les seuls bruits que l’on pouvait entendre. Même les rires de la soirée semblaient inaudibles dans le silence de la nuit. Je trouvai un endroit agréable vers l’avant du bateau et je m’assis là, à même le sol et je commençai à réfléchir. Cela faisait à peine un jour que j’avais dit adieu à Darksky, et pourtant, j’avais l’impression qu’une éternité s’était écoulée. Je repensais alors à son cadeau d’adieu que j’avais conservé précieusement sans le lire, de peur de le perdre ou de l’abîmer. Je dépliai le petit bout de papier et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je trouvai à l’intérieur un poème, ou peut être une chanson qui sait. Cela avait été écrit de sa main, il n’y avait aucun doute là-dessus, je reconnaitrai son écriture entre mille. La quasi pleine lune me permettait de voir distinctement tout ce qui était écrit. Je commençais alors à lire un passage au hasard : « Je marcherai seul sous la pluie, Avec mon cœur endolori Je continuerai de rêver que tu es toujours à mes côtés Ta présence me redonnait foi Cet amour, il n’était que pour toi» Qui aurait cru que derrière ce regard impassible se cachait une véritable âme de poète ; me dis-je en riant. Je continuai ma lecture, de plus en plus fascinée par ce qu’il avait composé : «Mais tôt ce matin endormi J’ai compris que tu étais parti. J’ai cru que nous pourrions rester Enfantin pour l’éternité Ce n’était qu’une hallucination Une illusion… » Je sentis les larmes me monter aux yeux en lisant les dernier vers. Ainsi, il savait déjà qu’un jour, nous nous séparerions, et pourtant, il avait continué à m’aimer pour ce que j’étais…C’était moi qui lui donnait la force d’avancer chaque jour, et je ne m’en étais même pas rendu compte ! Comment avais-je pu être aussi aveugle ?! En fait, je n’avais pensé qu’à moi, qu’à ce que notre séparation pourrait ME faire, sans penser réellement à ce qu’il aurait pu ressentir lorsque je lui ai annoncé mon départ…Tout ce qui m’importait était de repousser au maximum ce jour, de lui cacher la vérité en quelque sorte…J’avais vraiment été stupide sur cette histoire, et maintenant, qui savait s’il m’aimait encore…Je ne plus me contenir plus longtemps et je laissais le flot de larmes en moi se déverser comme un torrent incontrôlable. La nuit résonnait de mes plaintes, et les étoiles étaient les seules témoins de ce que je vivais en ce moment. Je lançais un appel dans le vent, espérant qu’il puisse le porter jusqu’à Darksky, lui dire à quel point j’étais désolée, que si j’avais la possibilité de tout recommencer, je le ferai sans hésiter, et cette fois-ci, je saurais être à la hauteur de son amour…Le vent redoubla d’intensité comme pour me dire qu’il avait entendu mon appel de détresse. -C’est un bien beau souhait que de vouloir refaire l’histoire pour l’être qui nous est cher ; dit une voix derrière moi. Je me retournai brusquement, et je vis le capitaine s’approcher avec un sourire malicieux aux lèvres ainsi qu’une pipe à la main. J’espérais sincèrement qu’il ne m’avait pas entendue me plaindre. -Désolé si je t’ai encore une fois surprise, j’étais sorti fumer et j’ai entendu quelqu’un pleurer sur mon navire. Je n’imaginais pas un instant qu’il pouvait s’agir de toi mon enfant. -Ce n’est rien ; lui dis-je avec une voix tremblante. Le capitaine vint se placer à côté de moi et regarda fixement un point dans les ténèbres de la nuit. Son expression s’était tout à coup durcit. Il n’avait plus du tout son air décontracté et plaisantin. Au contraire, il semblait pensif et triste à cause d’une chose qui devait me dépasser. J’attendis quelques instants qu’il brise le silence, mais à ma grande surprise, il ne dit rien. Je pris alors la parole, déconcertée par son attitude. -Capitaine, vous avez dit de refaire l’histoire pour l’être aimé… -Oui, en effet, c’est ce que j’ai dit ; dit-il avec un ton nostalgique. Si seulement j’avais pu le faire…Vois-tu mon enfant, il y a longtemps, lorsque je devais avoir vingt ans, j’avais deux amours dans la vie : la mer…et une femme du nom de Silène. Je me souviens encore de son visage, doux comme un ange, toujours joyeuse et son regard…bleu comme la mer la plus calme… -Et…que lui est-il arrivé ; demandai-je prudemment. -Malheureusement pour moi, elle avait une peur bleue de l’océan car elle avait perdu toute sa famille en mer lorsqu’elle était petite. J’ai dû faire un choix entre ma carrière et donc renoncer à Silène, ou bien renoncer à la mer pour toujours et vivre avec elle… J’ai choisi la mer, et Silène a disparu de ma vie. Au départ, je pensais vraiment avoir fait le bon choix, mais j’étais jeune et inconscient et je me voyais avec un brillant avenir dans la marine…Aujourd’hui, je me demande si je n’aurais pas dû faire ma vie avec elle plutôt que de moisir ici sur mon bateau, seul… Il me regarda droit dans les yeux. C’était la première fois de la journée que je ne voyais en lui aucune ironie ni de joie. Il était si sérieux que cela faisait presque peur. -Mais toi, tu es jeune, tu as tout le temps pour réfléchir. Ce que je veux te dire Laura, c’est : ne renonce pas à tes rêves, sans cela, la vie ne vaut même plus la peine d’être vécue et surtout, l’amour est la plus belle chose qui nous ait donné, ne l’oublie jamais. Si tu aimes quelqu’un de tout ton cœur et de toute ton âme, alors rien ne pourra vous séparer, pas même l’éloignement ou le temps. Cette dernière phrase me fit ouvrir les yeux sur moi-même. Il avait raison, j’avais fait une promesse à Darksky, qu’un jour, nous nous reverrions et je comptais bien la tenir désormais, même si cela devait prendre plusieurs années. Et quand ce jour arrivera, nous ne serions plus jamais séparés. Ce capitaine était moins bête qu’il n’en avait l’air finalement, il était même plutôt très intelligent et de bon conseil. -Merci ; dis-je dans un murmure presque inaudible. -Mais de rien mon enfant, cela faisait longtemps que je n’avais pas parlé de cette histoire à quelqu’un. Je crois bien que la dernière fois, je devais être à moitié saoul…Et n’oublie pas, les rêves sont à la base de tout dans ce monde ; dit-il en s’éloignant. J’étais à nouveau seule sur le pont du bateau, mais désormais, je me sentais libérée du poids de mon « mensonge » envers Darksky. J’avais maintenant la certitude que cet adieu sur la falaise n’était qu’un au revoir. -M’entends-tu Darksky ! Criai-je dans la nuit, nous nous reverrons bientôt ! En attendant ce jour, prends soin de toi… J’essuyais les quelques larmes qui restaient encore pendues à mes yeux, puis, lançant un ultime regard au lointain, je rangeai le poème précieusement dans la poche de ma robe. En me relevant, je me rendis compte à quel point j’étais engourdie, j’arrivais à peine à tenir debout. Je réussis à me trainer tant bien que mal jusqu’à la porte. Une fois à l’intérieur, la climatisation du bateau me revigora d’un seul coup. Il n’y avait plus personne désormais dans les couloirs, le spectacle devait être terminé depuis longtemps déjà. Je regagnais lentement la cabine, m’égarant un peu sur le chemin à cause de la fatigue mais je finis par la retrouver. Ma mère vint m’ouvrir, me grondant un peu au passage pour avoir disparue en plein milieu de la fête sans prévenir, mais j’étais si épuisée que je n’avais même plus la force de me défendre. Je m’allongeais sur mon lit et je m’endormis immédiatement toute habillée. Lorsque je me réveillai le lendemain, il devait être aux alentours de midi et tout le monde était déjà sur le départ. Mon frère passa en coup de vent devant moi en me criant de me lever sans quoi il partirait sans moi. Je m’étirai, histoire de me donner un peu de courage avant d’entamer cette journée qui s’annonçait d’ores et déjà épuisante. Heureusement pour moi, je n’avais pas à m’habiller comme je portais toujours la robe de la veille, c’était au moins ça de fait. Je fis moi aussi mes bagages, c’est-à-dire la trousse de toilette, un jean, un tee-shirt et le poème et je sortis ma valise dans le couloir avec les autres. Ils avaient tous l’air de m’attendre. -Te voilà enfin ; ricana Arthur, je croyais que tu n’allais jamais te réveiller. -Arrête un peu de l’embêter ; le repris ma mère, nous ne sommes pas si pressé, le bateau n’arrivera au port que dans une heure. -Oui, mais ils voulaient que nous sortions de la chambre à 11 heures et il est midi, il était temps que tu viennes Laura ; râla mon père. Bien, en attendant, vous pouvez faire un tour sur le bateau, mais tachez d’être à l’heure pour l’arrivée. Nous serons sur le pont supérieur ; dit-il en prenant cette direction. Faire un tour, il en avait de bonnes, nous n’étions plus des bébés tout de même ! Parfois, j’avais vraiment l’impression de ne pas être prise au sérieux par les autres…Je me rappelai tout à coup du duel que j’avais disputé contre l’homme nommé « Eric ». Il était très bizarre celui-là aussi, mais quelque chose me poussait à le revoir avant de descendre. -Bien, comme je suis le grand, c’est à moi de veiller sur toi ; dit-il avec un ton qui se voulait supérieur. -Causes toujours, mais moi j’ai d’autres chats à fouetter ; dis-je en scrutant les environs. -C’est-à-dire ? demanda-t-il intrigué. -Tu n’aurais pas vu le type de l’autre soir par hasard depuis hier ? -Lequel ? Mon frère était vraiment incorrigible. Il n’y avait que lui pour ne pas comprendre que je parlais de l’homme au chapeau et au manteau marron que j’avais affronté. -Laisse tomber et viens avec moi ; dis-je exaspérée. Nous tournâmes un bon quart d’heure dans le navire à le chercher sans succès, jusqu’à ce que nous tombions sur le capitaine qui avait l’air de sacrément bonne humeur. Il sifflotait et dansotait dans les couloirs comme un petit enfant et lorsqu’il me vit, il me serra dans ses bras. -Ah mon enfant, je suis si content de te voir. -Moi aussi capitaine je suis contente de vous voir, mais si vous pouviez me lâcher, ça serait sympa… -Oui, bien sûr, alors, que faites-vous par cette belle matinée ensoleillée ? -Euh…nous attendons l’arrivée du bateau ; répondit mon frère déconcerté. -Oh, mais c’est très bien tout ça ! Et figure toi ma petite Laura que grâce à toi, j’ai enfin eu le courage de reprendre contact avec Silène ! Elle n’a pas changé d’un pouce, et en plus, elle est prête à me pardonner pour ce que j’ai fait, n’est-ce pas formidable ? -Si capitaine, je suis très heureuse pour vous…Mais ne sauriez-vous pas dans quelle cabine se trouve l’homme que j’ai affronté hier ? -Normalement je n’ai pas le droit de divulguer de telle informations mais comme c’est toi, je veux bien faire une exception. Il se trouve dans la cabine 666, pas très loin d’ici. Quant à moi, je vais aussi me préparer à descendre pour la retrouver après toutes ces années, ce voyage aura été mon dernier ; dit-il avec un ton presque nostalgique, même si je discernais dans sa voix plus de bonheur que de regrets. Mon frère me regarda avec un air interrogateur. Apparemment, il n’avait rien compris à ce qui venait de se passer, mais cela n’avait aucune importance, nous avions la chambre de l’homme, et c’était tout ce qui m’importait. -Je t’expliquerai plus tard ; lui dis-je en le tirant par le bras. En chemin, Arthur se plaignit que je lui faisais trop de cachoteries, que si je ne lui en disais pas plus, il ne me suivrait pas plus loin, mais comme il continuait d’avancer, je n’en tins pas compte. Une fois devant la cabine 666, je lui dis de se taire une bonne fois pour toute et j’entendis notre homme parler dans un téléphone. Il avait mis le haut-parleur, comme s’il voulait que tout le monde puisse l’entendre, à moins qu’il ne soit à moitié sourd…quoi qu’il en soit, l’autre homme au bout du fil avait une voix à glacer le sang. -Vous aviez raison maître, la fille es bien aussi forte que vous l’aviez dit, peut-être même plus… -Bien, dans ce cas, il n’y a plus une minute à perdre…si la vision que j’ai eue est exacte, si cet homme assoiffé de pouvoir la trouve avant nous, nous n’aurons aucune chance de réaliser mes projets…C’est dans cette optique que je t’ai demandé de l’avertir. -C’est de toi qu’il parle ? Chuchota mon frère. -Je n’en sais rien, tais-toi et écoute ; lui répondis-je sur un ton peu confiant. Les deux hommes marquèrent une pose dans leur conversation puis je l’entendis se lever. J’avais peur qu’il ne nous ait entendus, mais j’étais paralysée par la peur, incapable de bouger. Arthur me fis signe de partir tant que nous en avions encore l’occasion mais il fallait que j’entende la fin de leur conversation. A mon grand soulagement, je l’entendis ouvrir un placard et prendre quelque chose avant de se rasseoir. Pendant ces quelques secondes, mon cœur avait failli décrocher tellement j’étais stressée. -Dans ce cas maitre, pourquoi ne pas la faire disparaitre tout simplement ? Grace à ce que vous m’avez donné, je pourrais le faire aisément. -Non ! Cria l’homme à la voix glaciale, tu as oublié la défaite qu’elle t’a infligée ! Si cela se reproduisait, tout serait fichu ! Je ne peux peut-être pas agir par moi-même en ce moment, mais dès que je serais libre, je viendrai m’en occuper personnellement. En attendant, ne fait rien tant que je ne t’en ai pas donné l’ordre. -Bien maitre, il en sera fait selon vos désirs. -Je compte sur toi, ne me déçoit surtout pas Sayer. La communication s’arrêta là. Je regardais mon frère droit dans les yeux. Il avait l’air effrayé et moi aussi. Ce coup de fil était pour le moins inquiétant. Nous décidâmes de ne pas faire de vieux os prêt de cet endroit et d’aller rejoindre nos parents. -Dis-moi Laura ; tu leur as fait quoi à ces types pour qu’ils t’en veuillent à ce point ? -Mais rien du tout ! Je ne les connaissais même pas avant hier soir ! Répliquai-je sur la défensive. -C’est bon, je plaisantai ! -Ce n’est pas drôle ! J’ai des cinglés à mes trousses et toi on dirait que cela t’est bien égal ! A ma grande surprise, il s’arrêta en plein milieu du chemin et je lui rentrai dedans. J’allais râler mais il me prit dans ses bras dans un geste protecteur. -Ne t’inquiète pas Laura, je ne laisserai personne te faire du mal, jamais… J’avais parfois du mal à comprendre mon frère mais je sentais que cette fois-ci, il était sincère. Je n’essayais pas de me dégager de son étreinte où je me sentais en sécurité. Cela me rappela Darksky, il aurait sûrement agit de la même façon le connaissant. Lorsqu’il me relâcha, la sirène siffla trois fois. -Je crois que nous sommes enfin arrivés…Allons rejoindre papa et maman sinon ils risqueraient de s’inquiéter. Nous courûmes jusqu’au pont où nous retrouvâmes nos parents qui semblaient nous attendre. Les côtes anglaises étaient en vue. De là où nous étions, j’aurai été incapable d’affirmer que nous étions bien en territoire Anglais, rien ne semblait différent, à part un épais brouillard qui entourait la ville, mais mis à part cela, tout était comme à notre départ. -Nous voilà arrivés. C’est une nouvelle vie qui nous attend derrière ce brouillard ; me dit mon frère. -Oui, et espérons simplement…qu’elle soit heureuse…murmurai-je en repensant à Darksky.
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 24 Avr - 14:57
Chapitre spécial laura, un nouveau départ:
Le bateau accosta dans le port et nous descendîmes parmi les premiers passagers. Lorsque je fus sur le quai, j’entendis depuis le pont quelqu’un qui m’appelait malgré le bruit des moteurs. Je me retournai et je vis le capitaine en train de me faire de grands signes depuis l’avant du bateau. Je lui répondis avec un salut de la main comme je ne comprenais pas vraiment ce qu’il voulait, même si j’imaginais qu’il me disait au revoir. Il s’interrompit soudain et disparu à l’intérieur et revint quelques instant après avec un haut-parleur et se mit à crier dedans. -Bonne chance ma petite ! Hurla-t-il comme s’il voulait que tout le monde soit au courant. Merci pour tout et n’oublie pas ce que je t’ai dit : ne renonce pas à tes rêves, jamais ! Tu as en toi l’étoffe des plus grands champions, tu iras très loin dans la vie ! Tout cela était très gênant, d’autant plus que tous les regards s’étaient tournés vers moi et que le capitaine se penchait dangereusement au-dessus de la barrière manquant de tomber à chaque instant. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir, il m’avait supporté au moment où j’étais au plus mal, j’étais presque heureuse qu’il n’ait pas oublié ce qu’il m’avait dit. -Je ne l’oublierai pas capitaine ! Lui dis-je Il n’aurait pas dû entendre ce que je venais de dire mais je crus voir l’esquisse d’un sourire sur sa figure après avoir prononcé cette phrase. Nos parents revinrent juste après avec une énorme voiture qu’ils avaient commandée avant de partir. Nous mîmes tous les bagages dans le coffre et puis nous nous éloignâmes du port en direction de notre nouvelle demeure. Nous traversâmes brièvement Londres, en passant devant quelques monuments tels que Big ben ou Buckingham palace. Nous arrivâmes ensuite dans la banlieue londonienne, dans un petit village nommé Viridian, à dix minute à peine de la grande ville mais qui semblait perdu en pleine campagne. Une paix royale y régnait, notre voiture devait être la seule source de bruit de la ville. Il y avait une grande avenue, the grand Street, pas très original comme nom je l’admets, qui débouchait sur plusieurs ruelles adjacentes, toutes très lumineuses. Chaque maison avait accroché à sa porte un bouquet de fleurs toutes différentes, donnant une certaine gaité à cet endroit qui était assez endormi. Nous continuâmes sur la grande avenue jusqu’à la mairie où nous nous engouffrâmes dans une sorte de passage couvert lugubre et peu attirant. Lorsque nous en sortîmes, je pus découvrir un magnifique jardin fleuri et derrière, un immense manoir. -Dites-moi…ce n’est tout de même pas ici que nous allons vivre ? Demandai-je émerveillée. -Et si, c’est tout de même mieux que notre ancienne maison n’est-ce pas ? Répondit ma mère. -Cet endroit a vu naitre les premiers membres de notre famille il y a des générations et je viens d’avoir les moyens de le racheter grâce à mon nouveau travail; dit mon père assez fier de lui. -Je sens que je vais m’y plaire ; affirma mon frère. Le parc faisait une bonne dizaine d’hectares, avec pas mal de verdure, des arbres bien alignés, des plantes coupées en carré, une fontaine avec un ange crachant de l’eau de sa bouche. Il n’y avait pas beaucoup de place pour se promener en dehors des allées sans risquer de détruire tout le jardin mais une grande pelouse un peu en recul compensait le manque de place. Nous nous arrêtâmes sur les pavés, juste devant le portail du manoir. Il était non seulement imposant mais avait aussi un certain charme. Deux statues ornaient la porte d’entrée et semblaient garder le manoir des intrus. La couleur de la pierre avec laquelle il était fait reflétait les rayons du soleil si bien que l’on pouvait avoir l’impression qu’il était couvert d’or. Du lierre grimpait aux fenêtres et créait quelques fissures mais rien de bien grave d’après ce que je pouvais voir. Tandis que les autres déchargeaient nos bagages, j’en profitais pour faire le tour. L’arrière du manoir ressemblait assez à l’avant, mis à part qu’il n’y avait pas de porte pour y rentrer et que le soleil ne se reflétait pas sur les murs. Au fond du jardin il y avait une petite cabane de bois à l’abandon, sûrement construite par les précédents propriétaires. Je me dis tout de suite que dès que j’en aurais le temps, je la remettrai en état. Je rentrai ensuite à l’intérieur de la bâtisse lorsque je croisais un grand homme presque chauve en costume, portant des gants blancs, des lunettes rondes et une grande moustache grise. -Veuillez m’excuser mademoiselle ; dit-il avec une révérence. -Papa, c’est qui le type avec la moustache ? Demandai-je surprise de voir un inconnu dans la maison. -Je vois que tu as fait connaissance avec Arnold, notre nouveau major-d’ homme. -Enchanté mademoiselle Laura, s’il y a quoi que ce soi que je puisse faire pour vous, appelez-moi. -Il est très serviable, tu ne trouves pas ? Dit mon père quand Arnold se fut éloigné. -Oui, sûrement… Cela ne me plaisait pas plus que ça d’avoir quelqu’un toujours sur mon dos à me dire ce que je devais faire en permanence mais je me dis que j’allais devoir m’y faire. Mon père me montra ma chambre au premier étage. Elle était très spacieuse, il y avait là assez de place pour mettre toutes mes affaires et même plus. Elle ne ressemblait en rien à ma précédente chambre mais je m’y sentais déjà comme chez moi. Peut-être était-ce tout ce dont j’avais toujours rêvé, la vie de château…Mon lit était déjà fait à mon arrivée et la première chose que je fis fut de sauter dessus. Il était parfait, ni trop grand ni trop petit, moelleux et placé juste à côté de la fenêtre. De là, je pouvais voir presque tout le jardin et même la ville de Londres au loin perdue dans le brouillard. Le reste de la soirée se passa à placer aux meilleurs endroits possibles tous les meubles, arranger ceux qui étaient déjà en place, vérifier l’eau, l’électricité et le chauffage, prendre connaissance de toutes les pièces pour ne pas se perdre. Arthur avait sa chambre juste à côté de la mienne tandis que nos parents avaient la leur au rez-de-chaussée. La salle à manger et le salon se trouvaient prêt de l’entrée, de même que la cuisine. Il y avait encore un certain nombre de pièces inutilisées pour le moment qui servaient de débarras en attendant de leur trouver une utilité. Il faut dire que nous n’avions pas l’habitude d’avoir autant de place. Les jours qui suivirent notre arrivée en ville furent consacrés à diverses choses pratiques comme faire connaissance avec nos voisins, visiter la ville, remplir des papiers administratifs, repérer le chemin de l’école ; rien de bien passionnant à mon goût. Nous ne devions reprendre les cours qu’à la fin de la semaine, ce qui me laissait un peu de temps pour me remettre de mes émotions dues au voyage. J’avais rangé le poème de Darksky dans le tiroir à côté de mon lit et je le relisais assez souvent jusqu’à le connaitre par cœur. Arthur s’était déjà fait plusieurs amis parmi nos voisins et passait le plus clair de son temps avec eux. Moi, je n’avais pas très envie de sortir. Je préférais rester dans le jardin, à tourner, en connaitre tous les recoins et toutes les cachettes. J’évitai aussi le plus possible Arnold qui ne m’inspirait pas confiance derrière ses airs de major-d ‘homme respectable et ses gants blancs. Il y avait aussi un centre de duel dans la ville, mais bizarrement, il ne m’attirait pas du tout. Il faut dire qu’à chaque fois que j’avais tenté d’y livrer un duel, ceux que j’avais faits avec Darksky me revenaient en mémoire et m’empêchaient de jouer correctement. Enfin, le jour tant redouté arriva : la rentrée des classes. Notre mère nous amena devant le portail en voiture puis partit à son travail, Arthur s’étant promis de me guider. Après avoir respiré un grand coup, je franchis la grille pour faire mon premier pas dans ce nouveau monde que fut l’école, ou plutôt le collège Anglais. -Bien Laura, d’après ce que l’on m’a dit, ta classe devrait se trouver au premier étage et tu dois retrouver tous tes camarades devant la porte là-bas. Tu penses t’en sortir sans moi ? Dit-il avec un clin d’œil. -Mais oui ; répondis-je sur un ton confiant. En réalité, j’étais morte d’inquiétude à l’idée de rencontrer mes nouveaux camarades de classe, surtout qu’ils devaient déjà tous se connaitre entre eux. Arthur du voir mon mal aise car il me mit la main sur l’épaule en signe d’encouragement. Je m’avançais alors vers cette fameuse porte après avoir embrassé mon frère. Quand j’arrivai à la hauteur des autres élèves, tous les regards se tournèrent vers moi. Je dus devenir rouge comme une tomate mais il était désormais trop tard pour faire demi-tour et je continuai d’avancer. Je n’arrivais pas à comprendre ce qu’ils ressentaient à mon égard, était-ce de la surprise ? Du mépris ? De la peur ? De l’amitié ? Le professeur principal surgit tout à coup et ils se mirent presque au garde à vous, me laissant seule au centre devant lui. C’était un petit homme assez corpulent, le visage dur et portant des lunettes tel qu’on en trouvait au XIX siècle. Il me dévisageait avec un regard sévère, comme s’il cherchait à se rappeler où il m’avait vue. Je ne savais pas trop quoi faire dans cette situation et je me mis à me dandiner d’une jambe à l’autre, attendant ce qu’il avait à dire. -Êtes-vous mademoiselle Garden ? Braya-t-il d’une voix ridiculement forte. -Euh. Oui, c’est moi ; balbutiai-je. -Enchanté ; dit-il en se radoucissant, je suis lord Doom, agrégée d’histoire et votre professeur principal pour cette année. Des murmures s’élevèrent lorsque son ton changea, ce qui montre que le voir de bonne humeur n’était pas une habitude par ici. Il les fit taire d’un claquement de main puis les fit rentrer un par un en classe et moi la dernière. Tous s’assirent à leur bureau. Je m’apprêtais à aller rejoindre une place vide lorsqu’il me retint par l’épaule et s’adressa à la classe. -Chers élèves, nous avons aujourd’hui l’immense honneur d’accueillir parmi nous Mademoiselle Garden, fille l’ambassadeur de France en Angleterre. Je vous prie de la traiter comme il se doit. Mademoiselle, si vous voulez bien vous décrire brièvement à la classe ; dit-il en me laissant seule face aux autres. -Euh…oui, donc bonjour à tous, je m’appelle Laura ; commençais-je mal à l’aise. Que dire…J’ai un grand frère dans cette école, Arthur…J’aime beaucoup le duel de monstres. -Les…duels de monstres ? Dit le professeur un peu déconcerté. -Oui, j’y joue depuis que je suis toute petite. Certains diront peut-être qu’il n’y a que la victoire qui compte, mais pour moi le plus important est de jouer pour le plaisir. Je ne suis pas du genre à vouloir la victoire à tout prix, mais plutôt à profiter du moment présent…Mais je vous ennuie avec mes histoires… -Pas du tout mademoiselle Garden. Certaines personnes dans cette classe devraient prendre exemple sur vous ; dit-il en fixant un élève qui semblait dormir à moitié au fond de la salle. Lord Doom me désigna une place à côté d’un garçon roux qui ne faisait rien de particulier pour paraitre sympathique, il faisait même tout le contraire. Son nom était Théodore, et mon professeur lui avait demandé d’être une sorte de tuteur pour moi, et je voyais que cela ne l’enchantait guère. Pourtant je n’avais pas eu l’impression d’être prétentieuse ou antipathique lors de ma présentation…tout le monde dans cette école ne semblait pas partager mes idées sur les duels apparemment. Les leçons commencèrent ensuite en enchainant directement avec un cours assez peu passionnant d’histoire de l’Angleterre, où je m’y connaissais encore moins qu’en histoire de France. Je me contentais d’écrire ce que le professeur dictait, sans trop comprendre, me disant que j’allais relire tout cela chez moi au calme. Lorsque la sonnerie retentie, tous les élèves se levèrent d’un bond pour partir déjeuner, me laissant seule dans la classe. J’entendis lord Doom crier dans le couloir et Théodore revint dans la classe d’un air mécontent, me faisant signe de le suivre. Il m’emmena au réfectoire sans dire un mot, chaque fois que je lui posais une question, il répondait soit par un grognement, soit ne répondait pas du tout. Cette ambiance était très différente de mon ancienne école, et surtout l’attitude de Théodore changeait complètement de celle de Darksky. On aurait dit que leurs personnalités étaient complètement opposées. Je me remontai le moral en disant que cela ne durerait pas, que bientôt j’aurais d’autres amis, enfin, je l’espérais…Durant toute la journée, j’eu l’impression d’être une intruse, de ne pas être à ma place dans cette nouvelle école. Durant la pause, je plusieurs élèves faire des duels de monstres, mais quelque chose me gênait dans leur attitude. Ils n’avaient pas l’air de les faire pour passer le temps ou même pour le plaisir mais plutôt par obligation. L’un d’eux me vit et m’appela. -Mais ne serait-ce pas Laura ? Celle qui joue au duel de monstres pour le plaisir ! Dit-il avec un rire grave suivit par ses camarades. -Je ne vois pas où est le problème dans le fait de jouer pour le jeu et rien d’autre. Il fut saisi d’un autre éclat de rire devant mon ignorance, et les autres enchainèrent comme des moutons. -JE suis le plus fort au duel de monstres, et ce n’est pas une petite prétentieuse comme toi qui arrivera à me battre ! -Je n’ai jamais prétendue être plus forte que qui que ce soit, c’est toi qui interprète ce que je dis… -Ecoute moi bien ; murmura-t-il dans mon oreille, ne t’avise pas de jouer ce petit jeu avec nous. Si nous nous battons, c’est uniquement pour la gloire. Mon nom est John., et je laisserai personne, je dis bien personne, détruire les lois que nous avons instaurées ici, c’est compris ? Je me redressais de toute ma taille pour lui faire face, et je vis au passage que j’étais légèrement plus grande que lui, ce qui avait l’air de le rendre mal à l’aise, mais passons. Son attitude me rappelait un peu trop celle des deux brutes du parc, et je fis immédiatement le lien entre eux et je me mis dans une colère noire en repensant à eux. -C’est toi qui va m’écouter John, ce n’est pas parce que tu as fait régné la terreur ici pendant quelques mois que tu vas y arriver avec moi. J’en ai vaincu des plus costauds que toi avant, alors ne t’avises pas de me chercher, tu risquerais de le regretter amèrement ! Il recula d’au moins trois mètres quand je lui dis cela. Il n’avait vraiment pas l’air d’avoir l’habitude qu’on lui tienne tête ainsi, je pouvais lire la surprise sur son visage, mais il se reprit très vite devant le regard des autres que notre dispute avait attirés. En effet, toute une foule s’était rassemblée autour de nous et observait la scène avec intérêt. -Voyez-vous ça, enfin de la résistance dans ce collège, ce n’est pas trop tôt, je commençais à m’ennuyer. Tu prends donc la défense du pauvre et de l’orphelin, c’est bien beau, la gente dame au secours du preux chevalier, on aura tout vu ! Ricana-t-il. -Rigole tant que tu veux, mais je vois bien qu’au fond de toi, tu ne fais ça que parce que tu te cherches une place… Je sentais que j’avais touché un point sensible chez lui car son sourire narquois s’effaça de sa figure…j’avais raison, il était exactement pareil que les deux brutes du parc, je savais donc parfaitement ce qu’il fallait faire et je continuai d’enfoncer le clou. -Aurai-je visé juste ? Tu doutes toi-même de tes capacités, alors tu essaies de te convaincre que tu es le plus fort, mais ici, personne n’est dupe… -Assez ; hurla-t-il en sueur. Réglez lui son compte ! Ses quatre compères m’encerclèrent et se tenaient prêt à livrer un duel. Je sorti mon jeu et mon disque de duel. Je n’avais pas peur d’eux. Darksky aurait pu vaincre ses brutes à lui tout seul, il n’y avait aucune raison que je n’y arrive pas moi aussi. -A quatre contre une ? Voilà bien l’attitude de lâches, pourquoi ne viens-tu pas m’affronter en face John ? Aurais-tu…peur ? -Je ne suis pas assez stupide pour tomber dans ton panneau ; se contenta-t-il de répondre. Je ne vais tout de même pas m’abaisser, moi, le meilleur duelliste de l’école, à t’affronter. -Le meilleur après moi tu veux dire ? Répliquai-je sur un ton cinglant. Il n’avait vraiment pas l’air d’aimer que je lui tienne tête ainsi, mais cela m’était complètement égal. Si j’arrivai à le déstabiliser assez, il se jetterait tout droit dans la bataille et à ce moment-là, je pourrais le remettre à sa place et lui prouver que les duels de monstres ne sont qu’un jeu. -Trêve de bavardages inutiles et bats-toi ! -Vous me faites bien rire, mais soit, voyons un peu de quoi sont capable les brutes anglaises. Ca ne peut pas être pire que ce que j’ai connu…
Ils jouèrent chacun leur tour des monstres en position de défense, des cartes face cachées, rien de très impressionnant. Je n’arrivais pas à savoir s’ils avaient une stratégie de contre-attaque ou s’ils étaient tout simplement mauvais. Cela ne changeait pas grand-chose à ma façon de jouer, mais je me serais attendue à plus d’agressivité pour des brutes dans leur genre… Quand chacun eut fait ce qu’il avait à faire, je me retrouvais avec en face de moi trois monstres faces cachées, un monstre normal faiblard avec 1300 et attaque et quatre cartes face cachées. J’allais devoir me montrer plus forte qu’eux si je voulais les remettre à leur place. Fort heureusement, j’avais en main tout ce dont j’avais besoin pour leur faire perdre la face devant tout le monde. -Bien, ce duel était terminé avant même d’avoir commencé ; m’exclamai-je. J’ai trouvé cela très divertissant, mais je vais devoir vous achever, je le crains. -Joue au lieu de parler ; dit John visiblement mal à l’aise. -J’essayais juste de détendre un peu l’atmosphère ; soupirai-je. Tout le monde ici n’a pas l’air aussi ouvert que moi à l’humour apparemment, ce n’est pas grave, j’ai l’habitude. -Mais tu vas jouer à la fin ?! S’écria-t-il exaspéré. -Comme tu voudras. Donc, je commence en activant mon sort Violent orage pour détruire toutes vos cartes magies et pièges ! Intéressant, force de miroir, trappe sans fond et hommage torrentiel… -Je n’avais pas prévu ça ; grogna un de mes adversaires. -Je suis assez imprévisible, il faudra vous y faire. Voila maintenant directement depuis ma main l’inconnu synchronique ! Je vais jouer le pot de cupidité pour piocher 2 cartes. Je continue en activant sacrifice inutile pour envoyer Dandelion au cimetière… -Comme son nom l’indique, cette carte est inutile…Dit John. -Je ne t’ai pas demandé ton avis si je me souviens bien. Bref, me voilà donc avec deux jetons fluffy sur mon terrain. Je vais maintenant défausser mon dévoreur de niveau pour invoquer le hors la loi sur le terrain ! -Toujours trop faible contre notre monstre, à moins que… -C’est exact, je synchronise le hors la loi synchronique avec mes deux jetons ! Viens me rejoindre Guerrier nitro ! -2800 Points d’attaque ; s’exclama John. -Mais ça ce n’est rien, attends un peu la suite, j’active la faculté spéciale du dévoreur de niveau depuis mon cimetière : en réduisant le niveau de mon guerrier de 1, je peux l’invoquer spécialement sur le terrain. Je vais invoquer maintenant le guerrier double spécialement depuis ma main. Je synchronise à présent l’inconnu synchronique avec le guerrier double et le dévoreur de niveau pour faire venir sur le terrain la griffe d’arsenal ! -2 monstres synchros dans le même tour, c’est incroyable ! -Tu peux le dire oui, je vais maintenant équiper la griffe d’arsenal à mon guerrier pour lui faire gagner 1000 points d’attaque. Je pourrais en rester là, mais il me reste encore une carte en main…Voici la charge nitro ! Mon guerrier peut désormais attaquer tous vos monstres ! Je commence par ton truc monstre ridicule, mais attends…j’oubliai, il gagne 1000 points d’attaque supplémentaire durant chaque damage step ce qui le fait passer à 4800 -Attends Laura, nous pourrions essayer de trouver un terrain d’entente…bafouilla John. -Oui, nous pourrions, mais je n’ai pas envie de m’entendre avec des gens comme toi…guerrier nitro attaque ! Adversaire 1 : 500 – Laura : 4000 -Et grâce à ma griffe d’arsenal, tu perds autant de points de vie que ton monstre n’avait de points d’attaque ! Adversaire 1 : 0 – Laura : 4000 -AU suivant, par l’effet de mon guerrier, ton monstre passe en mode attaque et je peux le réattaquer ! (Petit dragon) Adversaire 2 : 0 – Laura : 4000 -Continuons avec le troisième ! (Idole aux mille yeux) Adversaire 3 : 0 – Laura : 4000 -Même pas un seul point de défense, ridicule…Une dernière attaque… Mon adversaire essaya désespérément de s’enfuir pour échapper à l’attaque de mon guerrier, mais celui-ci le rattrapa et l’onde de choc l’envoya un ou deux mètres plus loin. J’allai continuer sur ma lancée destructrice en m’attaquant à John qui me regardait avec effroi désormais, lorsque je me rendis compte de ce que j’étais en train de faire. Ma rage de vaincre avait complètement pris le dessus sur mon désir de le remettre tout simplement à sa place. J’interrompis alors mon attaque juste avant qu’elle ne le touche et je mis fin au duel. -Bien…que…que cela te serve de leçon ; bafouillai-je. Il était devenu blanc comme un linge, complètement paralysé par la peur. Même ses sarcasmes avaient disparu. Les autres élèves me fixaient. Etait-ce du respect ou bien de la peur que je pouvais lire en eux ? Si c’était effectivement de la peur, je ne valais donc pas mieux que John. Celui-ci repris ses esprits, et s’enfuit avec ses quatre acolytes, promettant de se venger de l’humiliation que je lui avais fait subir. J’allais m’éclipser aussi lorsque la cloche sonna, indiquant la fin de la pause et la reprise des cours. Durant tout le reste de la journée, j’eu l’impression de devoir supporter en permanence le regard des autres élèves de ma classe. Lorsque je me retournais vers l’un d’eux pour demander un simple crayon, il détournait systématiquement le regard. Je ne pus m’empêcher leur en vouloir un peu. Après tout, j’avais fait ce que personne avant moi n’avait osé faire : remettre cette brute à sa place, et tout ce que j’en tirai, c’était de la crainte et du mépris. Bien sûr, je n’avais pas fait ça dans le but d’être félicitée, mais de là à être évitée… Mais ce qui me préoccupait le plus était ma propre attitude durant ce duel. C’était la première fois que je ressentais une telle envie de gagner un duel, je pouvais sentir que rien ne m’aurait arrêté tant qu’ils n’étaient pas tous au tapis…Et ce désir de tout détruire autour de moi, étais-ce…de la haine ? Je ne savais vraiment plus où j’en étais. Depuis que j’avais quitté Darksky, tout semblait aller de mal en pis avec mes duels. D’abord l’homme étrange du bateau, les menaces de l’homme sinistre du téléphone, mon refus d’aller au centre de duel et pour finir, perdre jusqu’au plaisir de jouer pour jouer et non plus gagner…Mais qu’est-ce qui n’allait pas à la fin ? Cette question me tortura l’esprit tout le reste de la journée, si bien que je serais bien incapable de résumer ce que j’avais fait pendant cette première journée de cours…Je retrouvais Arthur à la fin de la journée devant la grille où nos parents devaient venir nous chercher. Je me dis qu’il vaudrait mieux lui parler de ce que je ressentais en ce moment, peut-être m’aurait-il aidée comme il l’avait toujours fait. J’allais le faire lorsqu’il prit la parole à ma place. -Alors à ce qu’il paraitrait, tu aurais écrasé un de tes camarades durant un duel aujourd’hui, est-ce vrai ce que l’on raconte ? Demanda-t-il sur un ton neutre. -Comment le sais-tu ? Tu n’étais pas là à ce que je me souvienne. -Non, mais tes exploits ne sont pas passés inaperçus ; toute l’école est au courant qu’une duelliste exceptionnelle venait d’arriver ; dit-il avec un grand sourire. -Je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça des exploits ; dis-je un peu confuse. Je ne suis pas très fière de ce que j’ai fait à vrai dire… -Vraiment ? S’exclama-t-il avec surprise. Tu n’es pas contente d’avoir remis à sa place un prétentieux ? Voilà qui ne te ressemble pas, tu es sûre que tout va bien ? -Justement, je ne suis plus sûre de rien. Arthur me dévisagea sans comprendre. Notre mère arriva et nous montâmes dans la voiture, où je lui expliquai alors ce que j’avais ressenti lors de ce duel. Lorsque j’eu terminé, il laissa un temps de silence pour réfléchir. Il n’avait plus l’air de plaisanter comme tout à l’heure. Son visage s’était renfrogné et il semblait préoccupé par mon cas. -Tu n’as pas à t’inquiéter pour cela ; annonça-t-il finalement, reste toi-même et joue comme tu l’as toujours fait, et je pense que tout devrait rentrer dans l’ordre. Il n’avait pas du tour l’air convaincu par ce qu’il disait et j’avais l’impression qu’il me cachait quelque chose qu’il savait mais qu’il ne voulait pas me dire pour une raison que j’ignorais. Arrivé chez nous, il se précipita hors de la voiture sans se soucier de moi et pris la direction du fond du jardin. Intriguée par son comportement étrange, je décidai de me lancer à sa poursuite, sans pour autant qu’il ne me remarque. Il s’arrêta devant la cabane que j’avais repérée quelques jours plus tôt, regarda autour de lui pour voir s’il n’y avait personne qui le suivait, comme s’il avait peur, puis entra. Je m’avançais en tachant de faire le moins de bruit possible et je me mis sous une des fenêtres cassé pour l’observer en toute discrétion. C’était la première fois que je regardais à l’intérieur, et ce que j’y vis m’étonna au plus haut point. L’intérieur n’était pas du tout comme je l’avais imaginé, c’est-à-dire vide, ou bien avec des pots cassés et des meubles recouverts de draps blancs comme dans les films. Il y avait là une grande armoire en bois massif et sculpté, une table, quelques chaises, et par terre, un tapis, rien de particulièrement original…Mon frère sortit de l’armoire un vieux livre jauni par le temps. Lorsqu’il le posa, un épais nuage de poussière se souleva. Je dus me retenir de tousser pour ne pas révéler ma présence. Il l’ouvrit directement à la page qu’il cherchait et je le vis alors trembler de tout son corps et des gouttes de sueur perlaient de son front. Je pouvais lire dans ses yeux de la terreur mais aussi une grande tristesse. -Non, c’est impossible…murmura-t-il, pas elle, pas Laura… Il sortit son téléphone en catastrophe et demanda à quelqu’un de le rejoindre au plus vite dans la cabane. Quelques instants après, je vis mon père débarquer en trombe, l’air tout aussi affolé qu’Arthur. Lorsque mon frère lui raconta ce que j’avais fait aujourd’hui et qu’il lui passa le livre, je crus qu’il allait s’évanouir tant son visage était devenu blanc. Heureusement pour moi, il ne semblait pas m’avoir remarqué, mais toute cette histoire commençait sérieusement à me faire peur. Qu’est-ce que qui pouvait bien effrayer Arthur et mon père à ce point ? J’eu la réponse quelques instants après, et elle ne me plut pas vraiment… -Il faut qu’elle parte…dit mon père sur un ton solennel. -Tu n’es pas sérieux j’espère ? S’exclama Arthur. A son âge ? Mais écoute-toi, il y a forcément une autre solution ! -En vois-tu une autre ? C’est ainsi que nous avons toujours fait…L’exil est la seule solution… -Très belle méthode ! Et je te rappelle qu’à chaque fois, ils ont disparus sans laisser de trace ! -Non, pas tous. Un est revenu, ton grand père. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. On m’avait toujours dit que Grand père avait été exilé dans sa jeunesse à cause de sa mauvaise conduite envers les autres. Il avait vécu à l’écart du monde pendant des années avec notre Grand-mère pour seule compagne. On disait aussi qu’elle était son exact opposée, alors que Grand père était arrogant, prétentieux, insupportable et paresseux, elle, était attentionnée, patiente avec les autres, toujours de bonne humeur. Elle avait fini par le faire changer et ils avaient pu revenir parmi la famille…En quoi étais-je pareille que lui ? Cette conversation me mettait vraiment mal à l’aise, d’autant plus que je sentais qu’ils me cachaient un certain nombre de chose depuis des années… -Oui, mais il n’était pas seul je te signale ! De plus, elle ne s’en sortira jamais par les temps qui courent, surtout avec ces types qui rôdent dans les environs. -Et toi Arthur, que proposes-tu ? La laisser telle qu’elle est, ou bien… -JE vais la protéger, c’est l’unique solution pour qu’elle vive… -C’est de la folie pure et simple, tu ne peux rien face à un tel pouvoir, il te détruirait toi aussi… -Si Grand père a survécu, c’est parce qu’il n’était pas seul, grand-mère était là pour l’épauler chaque jour, et c’est bien ce que je compte faire à mon tour pour Laura, je ne peux pas la laisser seule ! -Bien, mais je pense que ton stratagème est voué à l’échec… -C’est ce que nous verrons… Je n’arrivais pas à croire ce que je venais d’entendre, et d’ailleurs, je n’avais pas tout compris. Mais visiblement, mon obsession de victoire contre les affreux me mettait en danger. Les duels étaient donc à la source du problème…Il me fallait des réponses, mais je doutais que mon père ou Arthur soient prêts à m’en donner. Il ne me restait donc que ma mère, mais comme cette histoire concernait la famille de mon père, cela m’aurait étonné qu’elle sache quoi que ce soit là-dessus. J’étais donc condamnée à attendre qu’ils veillent bien m’en parler…ou bien tenter de prendre ce livre et voir ce qu’il pouvait bien contenir de si effrayant. Oui, je n’avais pas d’autre choix, cette nuit, je devais m’infiltrer dans la chambre d’Arthur et le lui prendre. Je terminai la journée comme si de rien n’était, me comportant comme je le faisais chaque jour, ce qui n’était pas le cas de mon frère qui n’arrêtait pas de me demander comment j’allai ou de sursauter à chaque fois que je levais le petit doigt, comme si tout allait s’effondrer par ma faute. Une fois que je fus sûre que tout le monde fut couché, je me faufilais discrètement hors de ma chambre, puis je m’introduis dans la chambre d’Arthur. J’avais repéré le livre sur une chaise prêt de son lit. Je m’avançais vers celui-ci le plus doucement possible, craignant à chaque pas de trahir ma présence. Je réussi cependant à le prendre sans qu’il ne s’en rende compte et à ressortir avec ce que j’étais venu chercher. De retour dans ma chambre, je fermai la porte à clef afin d’être sûre de ne pas être dérangée. Mon cœur battait à tout rompre et je sentais le sang battre dans mes veines comme jamais. J’eus un moment d’hésitation en regardant le titre : «Au bout de l’exil ». C’était le journal de mon grand-père, celui qui avait été banni par ses pairs. Je sentais que ce que j’allais trouver à l’intérieur ne me plairait pas du tout, mais la curiosité prit le dessus et j’ouvris le vieux journal à la page marquée et je commençai à lire : « Le 15 aout 1996 Cela fait maintenant 2 ans jour pour jour que je parcours les routes à la recherche d’un endroit où je pourrais vivre en paix. En effet, le pouvoir que je possède est beaucoup trop grand pour me permettre de rester parmi les miens. Heureusement pour moi, Flore est là pour m’épauler. Elle a décidé de m’accompagner malgré les risques, et je lui serai éternellement reconnaissant pour cela. Il y a cependant une chose qui me tracasse de plus en plus. Depuis quelques temps, j’ai le sentiment d’être constamment épié, sans ne jamais voir personne. De plus, je revois souvent en rêve cette ombre diabolique qui me hante. Elle est assez dure à décrire, mais elle a un long corps serpentin, des ailes gigantesques et de petits yeux rouges maléfiques. Je ne sais pas si je dois y accorder de l’importance, mais sa présence m’empêche de rester tranquille… » J’arrêtais ma lecture à ce passage pour reprendre quelques pages plus loin. « Le 6 septembre 1997 J’ai enfin découvert l’origine de mes cauchemars répétés. Ils seraient apparemment liés à un certain « démon originel » qui aurait prêté sa force à mes ancêtres, et en contrepartie, il aurait lancé une malédiction qui toucherait un membre de chaque génération. Les premiers signes seraient une grande colère mais je n’en sais pas plus pour le moment. Je vais continuer mes recherches dans l’espoir de comprendre enfin d’où me viennent vraiment mes pouvoirs. Après cela seulement, je pourrais rentrer… » J’étais tout simplement passionné par ma lecture pour une fois. Non seulement je découvrais un peu mieux mon grand-père, sa personnalité, ses gouts, ses passe-temps, mais aussi sur l’explication de mon désir de victoire. Selon lui, ce fameux démon originel, pour punir mes ancêtres d’avoir abusé du pouvoir qui leur avait été confié, et ne pouvant le leur retiré, avait préféré les maudire…J’arrivais enfin à la dernière page de son journal après une ou deux heures de lecture comme il avait écrit presque chaque jour : « Le 31 décembre 1999 La tempête bat son plein dans la contrée reculée ou nous nous trouvons. Avec Flore, nous avons trouvé refuge dans une sorte de grotte à l’abri de la neige pour y passer la nuit. Je ne sais pas ce qu’il va advenir de nous, surtout que nous sommes poursuivis par d’étranges individus qui souhaitent s’emparer de mon pouvoir. Mais je ne peux pas le leur laisser, si celui-ci devait tomber entre de mauvaise mains, le monde tel que nous le connaissons n’existerait plus. Mais si nous mourrons maintenant, j’aurais au moins la satisfaction d’avoir enfin compris en quoi consistait ce pouvoir. Je l’écris pour les générations futures qui trouveront ce journal. Nous sommes… » Le journal s’arrêtait là, la dernière page avait été déchirée comme par hasard, juste au moment où j’allais enfin trouver des réponses à mes questions…Je n’avais vraiment pas de chance, d’autant plus qu’il était mort il y a deux ans, donc impossible de connaitre la suite…Le point positif était que je commençais à comprendre ce qui m’arrivait. Ce que je n’avais pas compris, c’était pourquoi Arthur avait dit que mon grand-père avait été le seul à survivre. Cela signifiait-il que ce groupe d’individus avaient tentés de le tuer pour s’emparer de son pouvoir ? Et pourquoi le seul ? Qu’était-il arrivé aux autres membres victimes de la malédiction ? Quoi qu’il en soit, je possédais ce pouvoir, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Je devais donc apprendre à le maitriser, ou à le cacher. Cependant, il semblait se réveiller lorsque je disputais un duel… -Que ferais-tu à ma place Darksky ? Dis-je tristement en regardant la lune par la fenêtre de ma chambre. Je ressortis mes cartes, ne sachant vraiment plus quoi faire. Au bout d’un long moment après les avoir consultées, je pris finalement ma décision : je devais…arrêter les duels de monstres, pour moi mais aussi pour tous ceux qui m’entouraient. Je ne pouvais néanmoins me résoudre à les jeter, elles contenaient beaucoup trop de souvenirs du temps passé avec Darksky. Je les mis donc dans une poche de mon sac avec la chanson et mon disque de duel, me promettant de ne plus jamais y toucher. Au départ, cela ne changea pas grand-chose, j’avais toujours envie de massacrer John lorsque je le voyais, mais petit à petit, je lui accordais de moins en moins d’importance, jusqu’à l’ignorer totalement. Arthur, quant à lui, continuait de me surveiller de près, guettant le moindre signe de la malédiction, sans savoir que j’étais au courant et me traitant comme s’il était devenu subitement très attentionné envers moi. Les jours et les mois passèrent ainsi sans que je ne fasse un seul duel et tout rentra peu à peu dans l’ordre. J’étais redevenue comme avant, les autres m’appréciaient telle que j’étais, et nous avions même fini par devenir amis avec Théodore, bien qu’il ne parlât pas beaucoup plus qu’avant mais ce n’était plus par timidité comme je l’avais appris, mais parce qu’il n’aimait pas parler pour ne rien dire…Quant à John, il m’évitait autant que possible, mais je voyais bien qu’il n’en avait pas fini avec moi… Mais un jour, il débarqua en classe alors que je rangeais mes affaires pour partir déjeuner… -Attends un peu Laura ! Je crois que tu oublies quelque chose ! -Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler John ; dis-je vraiment déconcertée par sa provocation soudaine. -Ne joue pas à ce jeu avec moi ! Tu sais très bien de quoi je veux parler ! -Vraiment ? Rafraichis moi la mémoire alors parce que j’ai complètement oublié… -De notre duel Bien sûr ! Tu croyais vraiment que moi, j’allais abandonner aussi facilement après l’humiliation que tu m’as fait subir ?! Lorsqu’il prononça le mot de duel, mon cœur rata un battement. C’était la première fois depuis mon arrêt que quelqu’un me défiait. Avant, il s’enfuyait dès qu’il me voyait, mais aujourd’hui, il semblait plus déterminé que jamais. Mais je ne pouvais pas accepter sans risquer de perdre le control à nouveau… -Je ne peux pas accepter ton défi malheureusement. -Tu as peur c’est ça ? Dit-il d’un air provocateur. -Non, parce que j’ai arrêté, tout simplement ; dis-je en haussant les épaules. Je m’attendais à ce qu’il rit comme il le faisait souvent mais pour une raison que je ne compris pas, il se mit dans une colère noire en l’apprenant. -Tu…tu as arrêté ! Non ! Je ne le permettrais pas ! Pas après ce que tu as fait ! Ces derniers mois ont été un enfer, impossible de me faire respecter par les autres, et tout ça c’est de ta faute alors je t’ordonne d’accepter ! -Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans « j’ai arrêté » ? Ce fut la phrase de trop. Il ordonna à ses deux copains de m’attraper pour me forcer à me battre. Cependant, je les envoyai valser un peu plus loin et ils s’enfuirent en courant de la salle. Je me retournai, et je vis John avec en main… -C’est un bien joli poème que tu as là ma chère. -N’y touche pas, sinon… -Sinon quoi ? Accepte mon défi, ou bien ce morceau de papier finira en miettes ; dit-il en commençant à le déchirer. -Non…arrête, pas ça ! -Accepte ! -Je…je ne peux pas…tu ne comprends pas…dis-je au bord des larmes. -Dans ce cas, tu ne me laisse pas le choix… D’un seul coup, il déchira en deux le dernier présent que Darksky m’avait fait…Je voyais les deux bouts de papier s’éloigner l’un de l’autre, comme mes souvenirs avec lui qui volaient en éclats. Mais aucune larme ne me vint, je ressentais de la haine à l’état pur envers lui. Une haine telle que je ne pouvais plus la contenir plus longtemps et je la laissai exploser. -Très bien, tu l’auras voulu John, mais sache que je me montrerai sans pitié envers des ordures dans ton genre ! -Voilà ce que je voulais entendre ! Que dirais-tu de ce soir devant big ben ? Comme ça, toute l’école va pouvoir assister à ton humiliation ! -Pourquoi attendre ce soir ? Réglons ça tout de suite ! -Et moi qui te prenais pour une poule mouillée. Très bien, allons-y ! Nous sortîmes de l’école, et comme la grande horloge se trouvait en face, nous n’eûmes pas à marcher très longtemps et tant mieux, je n’avais aucune envie de me retenir face à lui. Toute l’école s’était rassemblée pour nous voir. Nous étions supposés être les deux meilleurs joueurs de notre niveau, c’était un duel que personne n’aurait voulu manquer. Je faisais face à la tour et lui, lui tournait le dos. Nous n’aurions pas pu rêver mieux comme décor pour notre affrontement final. -Tu vas payer pour ce que tu m’as fait tu m’entends ! -Tu parles trop, et en plus tu me l’as déjà dit ! -Tu vas voir, bientôt tu vas me supplier d’arrêter tes souffrances ! Je commence par invoquer le chasse ciel fantôme en mode attaque ! Grace à son effet, je peux invoquer un jeton chasse ciel sur le terrain ! Je pose une carte face cachée et je termine mon tour ! -Ce duel va être vite réglé je pense, je pioche ! Intéressant, j’invoque sans plus attendre soldat de cartes en mode attaque ! Je vais maintenant activer sa faculté qui me permet d’envoyer 3 cartes de mon deck au cimetière, et son attaque augmente de 500 points pour chaque carte envoyée par cet effet, ce qui nous fait 1500 au cas où tu ne saurais pas compter ! Maintenant attaque le chasse ciel fantôme ! -J’active mon piège : cylindre magique ! Non seulement mon monstre est sauvé, mais tu encaisses des dommages égaux à l’attaque de ton monstre ! Laura : 2100 – John : 4000 -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour… -Où sont passés tes fanfaronnades Laura ? Ne me dis pas que c’est tout ce que tu as ? Je pioche et j’active la faculté de mon chasse ciel, tu vas subir 300 points de dégâts pour chaque monstre chasse ciel que j’ai sur le terrain, ce qui nous fait 600 ! -Laura : 1500 –John : 4000 -Heureusement pour toi, mes monstres ne peuvent pas attaquer, mais je vais invoquer ce monstre en sacrifiant un jeton, mieux connu sous le nom de squelette malfaisant ! J’ai l’impression que notre duel est déjà terminé, Squelette Malfaisant, détruit son soldat de carte et ses points de vie, attaque foudroyante ! -Je révèle ma carte face cachée: rétrécissement pour diviser par deux les points d’attaque de ton monstre…et comme il a été détruit, je peux piocher une carte de mon deck… Laura : 650 – John : 4000 -Tu ne fais que retarder l’inévitable…mais j’ai comme l’impression que tu ne joues pas à ton plein potentiel…J’en suis même persuadé, alors montre-moi toute ta puissance ! -Tu…tu ne voudrais pas la voir, tu ne pourrais pas la voir… -Donc tu te retiens bel et bien…Ce n’est pas un duel comme ça que je veux, je veux t’écraser, t’anéantir et prouver à tout le monde que je suis le meilleur, mais si tu ne joues pas à 100 pourcent, je ne prouverais rien du tout ! -C’est toi…qui l’aura voulu…Je pioche ! C’en est fini de toi John ! J’invoque le tengu réincarné ! Mais je vais le renvoyer dans ma main pour pouvoir invoquer l’Homme oiseau allié Genex ! Maintenant que tengu a quitté le terrain, un autre vient le remplacer ! Je synchronise le tengu réincarné et l’homme oiseau allié genex pour invoquer le monstre synchro bombardier de choc des ténèbres ! -Mais…je croyais que cette carte avait disparue de tous les deck ?! -Eh bien tu t’es trompé ! Au passage, l’effet de mon tengu s’active, en voilà donc un autre ! Je défausse à présent le tengu que j’ai en main pour invoquer le hors la loi synchronique en mode attaque ! Maintenant on va s’amuser, mon tengu va attaquer ton chasse ciel ! Laura : 650 – John : 3400 -Maintenant, le bombardier va détruire ton squelette et mon hors la loi t’attaque directement ! Laura : 650 – John : 2500 -Bien tenté Laura, mais je suis encore debout ! -Je n’ai pas fini ! -Comment ? -Tu as dit vouloir voir toute ma puissance et bien la voilà, j’active la capacité spéciale du bombardier de choc des ténèbres : en sacrifiant un monstre, je peux t’infliger des dommages égaux à son niveau multiplié par 200. Je sacrifie donc le tengu pour que tu perdes 800 ! Laura : 650 – John : 1700 -Maintenant au tour du hors la loi ! Laura : 650 – John : 700 -Et pour terminer le sacrifie lui-même pour t’infliger 1400 points de dégâts ! -Non, attends, j’ai changé d’avis, je ne veux pas voir ton pouvoir ! -Il est trop tard ! Bombardier, réduit le à néant, impact céleste ! La sombre machine de guerre arma ses canons, tous pointés en direction de mon adversaire. Mais ce qui se passa ensuite ne fut plus dû à ma volonté et tout dégénéra. Je m’attendais à ce qu’il fut victime de l’onde de choc sans plus, mais les canons semblaient avoir lancé des boulets presque réels qui envoyèrent John s’écraser contre le mur de la tour de l’horloge avec une puissance inimaginable. Il s’effondra par terre, inconscient et tous les autres élèves me regardèrent avec effroi, comme au premier jour. Mais à une différence près : je n’avais pas du tout honte de ce que je lui avais infligé, j’en étais même plutôt satisfaite, il n’avait eu que ce qu’il méritait ! Je me rendis subitement compte de ce que j’étais en train de penser et la colère fit place à la peur. Je n’osais même plus regarder mes camarades en face, pas seulement à cause de ce que j’avais fait à John qui était vraiment dans un sale état, mais à cause de ce que j’avais ressenti : le désir de victoire plus que tout et la satisfaction d’avoir blessé un autre…A ce moment-là, je voulus partir le plus loin possible de cet endroit, traverser la mer et rejoindre Darksky, lui seul m’aurait comprise, mais je savais bien que ce n’était pas possible. J’étais seule pour affronter ce que je vivais en ce moment… Les secours arrivèrent très vite pour embarquer le blessé et je pouvais entendre des murmures parmi la foule : « C’est une sorcière », « elle est dangereuse », « comment a-t-elle pu lui faire ça ? ». Je ne pouvais les contredire, ils avaient entièrement raison, j’étais trop dangereuse pour continuer à jouer au duel de monstres. Je tournais le dos à Big ben pour m’enfuir au plus loin, lorsqu’une voiture s’arrêta devant l’école et ma mère en sorti, affolée. Je pensais qu’elle s’inquiétait à mon sujet, mais elle sembla surprise en voyant mon état. -Laura, que t’est-il arrivé ? -Je… -Ce n’est pas grave, il faut que tu rentres d’urgence à la maison, ton frère a eu un problème !
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 24 Avr - 14:58
Chapitre Spécial laura 3:
Je montai en catastrophe dans la voiture de ma mère sans tenir compte des exclamations des autres élèves et nous fonçâmes à travers tout Londres pour rentrer au plus vite à Viridian. Je ne pouvais supporter une telle pression. Qu’avait-il bien pu arriver à Arthur en si peu de temps ? Ma mère n’en savait malheureusement pas plus que moi, c’était mon père qui l’avait prévenue et elle était venue directement me chercher en sortant du travail. Je regardai défiler le paysage à toute vitesse. Cette attente était vraiment insupportable, d’autant plus que je sentais que ce qui lui était arrivé était de ma faute en quelque sorte. Il avait juré de me protéger, et ce n’était sûrement pas un hasard s’il lui était arrivé malheur après avoir dit cela. J’étais convaincue que l’homme du bateau devait se cacher derrière son accident. Lorsque nous franchîmes le portail, je me ruai hors de la voiture pour arriver au plus vite au chevet de mon frère. Lorsque j’arrivai essoufflée devant sa chambre, je vis une dizaines de médecins attroupés au pas de sa porte. Ils semblaient complètement déroutés et perplexe en parlant entre eux. Mais je n’avais pas le temps d’écouter ce qu’ils racontaient et j’entrai dans la chambre en les bousculant. Je vis alors Arthur, allongé sur son lit. Son teint était blême, il avait les yeux fermés et si je n’entendais pas sa respiration saccadée, j’aurais pu penser qu’il n’était plus de ce monde. Je m’approchais timidement, mon père était déjà auprès de lui et ma mère entra quelques secondes après moi. Personne ne disait un mot, un silence pesant régnait dans la pièce. Je demandai à mon père ce qu’il lui était arrivé mais pour toute réponse, il secoua la tête pour dire qu’il ne savait pas. -Nous l’avons trouvé dans cet état dans le jardin ; déclara-t-il. Et le seul indice que nous avons, c’est un terrain dévasté derrière la maison ; dit-il en me montrant l’endroit. En effet, la partie qu’il me désignait était ravagée, l’herbe était arrachée, les arbres autours déracinées, des mottes de terres étaient éparpillées un peu partout et un cratère se trouvait au milieu. Il n’y avait qu’une seule explication à tout cela : mon frère avait disputé un duel et avait perdu. Mais cela n’expliquait pas son état, même John que j’avais vraiment malmené, allait mieux qu’Arthur. Il ne faisait pas un mouvement, il était allongé là, comme un mourant, mais les battements de son cœur nous prouvaient que sa vie n’était pas en danger, ce que les médecins confirmèrent. Le plus étrange était qu’il ne portait aucune séquelle, pas une blessure sur le visage, ni sur le corps, excepté une petite coupure au niveau du nez, mais rien qui n’aurait pu le rendre ainsi. Mes parents sortirent pour me laisser seule avec lui et pour discuter de son cas avec les médecins à l’extérieur. Mais qu’aurai-je pu faire pour qu’il aille mieux ? Je ne savais même pas de quel mal il souffrait, et même si je le savais, j’aurai été incapable de le soigner. Je ne pouvais pas supporter d’attendre sans rien faire, je me levai et je me mis à faire les quatre cents pas dans la pièce, dans l’espoir de trouver une solution. Mais au bout de dix ou vingt tours, je me rendis compte de mon impuissance face à la situation. Arthur n’avait toujours pas bougé d’un pouce depuis que j’étais arrivée. Je touchai alors son visage, il était glacé. -Je suis désolée, murmurai-je dans l’espoir qu’il m’entende, je sais que tu as essayé de me protéger. En disant cela, des larmes me vinrent aux yeux. Je n’essayais même pas de les retenir, j’avais beaucoup trop souffert aujourd’hui. D’abord le dernier souvenir de Darksky volait en éclat, et maintenant c’était au tour de mon seul soutient depuis que j’étais arrivée. Je repensai soudainement aux paroles du capitaine « refaire l’histoire pour l’être aimé ». Comme j’aurais voulu pouvoir la refaire, revenir au temps où nous habitions encore en France, au temps où je passais de merveilleux moments en compagnie de Darksky, au temps où je n’avais pas cette malédiction stupide sur le dos, au temps où j’avais encore mon frère… Je ne m’étais pas rendue compte à quel point me mettre en colère contre John m’avait épuisée et je m’endormis subitement sur le lit avec cette pensée en tête. -Oui, refaire…l’histoire… Je me retrouvai sur la falaise que j’avais tant aimée. Devant moi se tenait quelqu’un de dos qui regardait au loin. Lorsqu’il se retourna, je le reconnus immédiatement. Ces cheveux noirs ébène, ce regard si triste… -Darksky ! M’exclamai-je, est-ce vraiment toi ? Je voulus avancer mais je ne pouvais pas, mes jambes refusaient d’obéir. -Je ne pensais vraiment pas que nous devrions en arriver là Laura ; dit-il tristement. -Que veux-tu dire ? Demandai-je complètement désorientée. -Je n’ai pas d’autre choix Laura, si je veux te sauver, je n’ai d’autre choix que de te vaincre ! Son regard s’était subitement durci. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait, mais quand que je tentai de lui demander, c’était comme si aucun son ne sortait de ma bouche. Il activa son disque de duel et un monstre gigantesque, un phœnix pour être précise, apparu à ses côtés. Il était magnifique, les flammes bleutées de son corps lançaient des éclats éblouissants faisant de l’ombre au soleil en arrière-plan, son regard de braise enflammait le terrain et son corps tout entier scintillait comme un brasier ardent. Le phoenix déploya ses ailes majestueuses et poussa un cri strident déchirant les cieux, comme si un simple rugissement de cet oiseau pouvait commander le ciel. Je remarquai alors que je portai des vêtements que je n’avais pas l’habitude d’avoir sur moi : une cape noire, une jupe avec de drôles de motifs dessus et un disque de duel en forme d’ailes de dragon noir. Devant moi se tenait une hydre à trois têtes, exactement identique à mon Trishula mais elle me paraissait plus maléfique, plus sombre et ses têtes étaient couvertes de masques sur une partie de chacun de ses visages. Darksky ordonna à son phœnix de m’attaquer et je ne pus rien faire pour l’en empêcher. Au moment où elles allaient me carboniser, elles s’évanouirent subitement dans les airs et j’entendis une voix m’appeler. Elle venait de tous les côtés en même temps comme un écho dans une grotte. Je fis machinalement un pas en avant et toute la falaise s’écroula sous mon poids et je commençai à tomber. Mais au lieu de m’écraser contre les rochers en contrebas, je fus transportée dans un espace vide, il n’y avait que du blanc et une personne que je connaissais bien se tenait face à moi. -Arthur ?! Est-ce que c’est toi ? Ou sommes-nous ? Et que t’est-il arrivé ? Le questionnai-je immédiatement. -Je n’ai que très peu de temps ; répondit-il d’un air si sérieux que je n’avais d’autre choix que de m’exécuter, alors écoute moi bien attentivement : tu n’es plus en sécurité, des hommes sont à ta poursuite. J’ai tenté de les arrêter tout seul, mais je n’ai rien pu faire… -Tu n’aurais pas dû vouloir me protéger ainsi, je suis au courant pour la malédiction, je vous ai écouté dans la cabane… -Cela ne m’étonne qu’à moitié, tu es tellement espiègle, tu aurais bien fini par le découvrit un jour ou l’autre ; dit-il avec un léger sourire. -Mais…pourquoi vouloir ma protection de cette façon ? Je ne cause que des ennuis à tout le monde, je ne suis qu’un fardeau… -Tu as tort ! M’interrompit-il. Tu n’es pas un fardeau, tu es ma sœur, et même sans malédiction, je t’aurais protégée coute que coute. -Tu oublies que sans malédiction, tu n’aurais pas besoin de faire tout cela… -Pas faux…Mais tes agresseurs ne sont pas des duellistes ordinaires, ils possèdent une puissance telle qu’ils ne se contentent pas de réduire tes points de vie à zéro, mais ils emportent ton âme avec eux… -C’est donc ça qu’ils t’ont fait ? M’écriai-je interloquée. Mais je pensai que ce n’était qu’une légende ces histoires de duels des ombres ! -Toutes les légendes ne sont pas forcément fausses, dit-il en commençant à disparaitre de ma vue. -Attends ! J’ai besoin d’en savoir plus ! Reste encore avec moi, je t’en prie, j’ai besoin de toi à mes côtés ! -Je suis désolé, je n’ai pas été à la hauteur, mais je sais que Lui le sera ; murmura Arthur avec une pointe d’amusement dans le regard. Il disparut dans le décor juste après avoir prononcé ces mots et je me réveillai en sursaut. Je tremblais de tout mon corps, ce rêve était si réaliste…Je regardai le visage d’Arthur, il semblait s’être éclairé depuis que je lui avais parlé. Les paroles qu’il avait prononcées me revinrent en mémoire. Comment pouvait-il savoir pour Darksky ? En repensant à lui, je le revis, son regard impitoyable, son monstre imposant et moi impuissante face à eux. Est-ce que cela voulait dire que Darksky s’opposerait un jour à moi ? Je ne pouvais le croire ! A moins que ce ne soit moi qui m’oppose à lui…Mais dans ce cas, pourquoi mon frère m’avait-il dit qu’il me sauverait ? Tout cela n’avait aucun sens, comment savoir qui croire avec cette malédiction ? Mais en voyant Arthur ainsi allongé sur ce lit, faible et totalement sans défense, je finis par prendre ma décision. Si des hommes étaient à ma poursuite, je ne pouvais pas me permettre que mes parents subissent le même sort qu’Arthur, et pour cela, il n’y avait qu’une seule chose à faire. Je me relevai tant bien que mal et je sortis de la chambre en titubant. Je rassemblais dans mon sac quelques habits, mon disque de duel et mon deck, un peu de nourriture et d’eau et surtout le poème que je recollai. La déchirure se parcourait sur tout son long, mais cela n’avait aucune importance pour moi, il avait bien plus de valeur à mes yeux que n’importe quel objet sur cette terre, sa forme était secondaire. Je le rangeai dans une des poches de mon gilet pour l’avoir prêt de moi en permanence, pour que le souvenir de Darksky m’accompagne et me guide là où j’irai. Tant que j’étais à ma table de travail, j’en profitai pour écrire une dernière lettre à ma famille, que je ne reverrai peut-être jamais.
« "A ma famille. Je sais que ce qu'il vient d'arriver à Arthur est entièrement de ma faute et je n'ai rien pu faire pour l'en empêcher. Je suis aussi au courant pour la malédiction, et tout comme nos ancêtres et grand père, je vais partir moi aussi, partir loin de vous, loin de tous, pour que plus jamais quelque un ne souffre à cause de moi. Quand j'aurais trouvé des réponses a toutes mes questions, peut etre pourrai-je revenir. Mais pour l'heure, vivre avec vous m’est impossible, adieu. Votre fille, Laura » Après avoir signé la lettre, j’attendis jusqu’au soir le moment propice pour m’éclipser en douce. Quand je quittai ma chambre, le soleil déclinait déjà derrière l’horizon et jetait ses derniers rayons orangés sur mon lit. Je refermai la porte le plus doucement possible. En passant devant la chambre d’Arthur, je ne pus m’empêcher d’y jeter un coup d’œil. Il était toujours là, si paisible que si je n’avais pas su ce qu’il lui était arrivé, j’aurai pu croire qu’il dormait. -Au revoir Arthur, lançai-je en espérant qu’il m’entende. Je reviendrai bientôt ; promis-je. Je descendis les escaliers sur la pointe des pieds. J’allais atteindre la porte d’entrée sans encombre lorsque je croisai Arnold revenant du parc. Mince, je l’avais complètement oublié lui ! Il allait se demander ce que je faisais avec un sac aussi gros… -Bonsoir mademoiselle Laura, vous sortez à une heure si tardive ? Demanda-t-il perplexe. -O…oui, balbutiai-je, je vais chez une amie. -Oh, bien, mais si je peux me permettre, ne vous tracassez pas ainsi pour votre frère ; me conseilla-t-il en voyant mon expression angoissée. Il finira par se remettre. -Vous avez sûrement raison. Il s’écarta de mon chemin et me tint même la porte. Juste avant de la refermer derrière moi, il me lança une dernière parole. -Revenez nous vite Mademoiselle Laura ; dit-il avec une pointe de tristesse dans le regard. Le ton de sa voix était loin d’être neutre. Il n’était pas bête, percer ma ruse n’avait rien de compliqué. Il avait sûrement compris que je partais et que je ne comptais pas rentrer de sitôt. Je m’étais peut-être trompée à son sujet finalement, il était réellement dévoué à la famille. -Merci Arnold. Je traversai le parc à grande enjambées et j’arrivai enfin devant la grande grille. J’aurai aussi bien pu m’enfuir par la forêt, mais mes pas m’avaient guidée ici. Je lançai un ultime regard vers le château et le parc dans lesquels j’avais vécu. Ils étaient magnifiques à cette heure, baignés par la lueur du soleil couchant qui lançait sur les murs des reflets rougeoyants et dansant comme des flammes. Dans le parc, tout était si calme, les oiseaux se taisaient peu à peu et le vent caressait doucement la cime des arbres, faisant bruisser les feuilles à leur sommet. -C’est la dernière fois que je vois ce paysage ; pensai-je nostalgique. Je détournai le regard, incapable de l’observer plus longtemps sans risquer de changer d’avis. Je relevai la tête, pris mon courage à deux main et franchis la grille d’entrée, pour la dernière fois…
Je traversai la ville si on pouvait l’appeler comme ça le plus vite possible, sans me retourner et sans croiser personne. Ce n’était pas une nouveauté mais pour une fois, habiter dans une ville « fantôme » m’arrangeait bien. Je continuai ainsi tout droit, tournant le dos à Londres, pendant une ou deux heures, après quoi je fis une pause. Il devait être aux alentours de 20 heures à en juger par le peu d’étoiles que je voyais. Je sortis de mon sac un morceau de pain avec un peu d’eau, je ne pouvais pas me permettre de tout prendre en un seul repas, je ne savais même quelle distance se trouvait la prochaine ville, il fallait que je m’économise. J’étais assise sur une pierre à côté de la route, pas une voiture ne passait, elle semblait peu pratiquée et je ne savais même pas où elle menait. Juste en face de moi se dressait un petit bois où je décidai de passer la nuit. Je trouvai un coin entre deux rochers pour me protéger du vent qui s’était levé et je dépliai mon sac de couchage sur le sol. L’herbe en dessous de moi faisait office de matelas et préservait mon dos. « Cette première nuit aurait pu être bien pire » pensais-je. Je m’endormis assez vite après m’être installée. Le lendemain, je fus réveillée par les premiers rayons du jour qui caressaient doucement ma peau, traversant le mince feuillage des arbres. Je m’étirai longuement, tous mes membres étaient engourdis au possible. Le bois n’avait pas du tout le même aspect vu de nuit et à l’aube. Il était assez clair contrairement à ce que je pensais, les chemins entre les arbres étaient dégagés, il n’y avait pas une seule branche ou brindille par terre, à croire que je me trouvais sur un sentier aménagé. Il faisait bon, le soleil levant réchauffait mes muscles endormis, ce qui me permit de me remettre rapidement en route. Je repliai toutes mes affaires puis je me mis en marche. Tout en m’enfonçant dans la forêt, je repensais à ce que mes parents pouvaient ressentir en ce moment même. Ils avaient dû trouver le mot dans l’entrée à cette heure. Etaient-ils inquiets de ma disparition? Heureux de mon départ? Désespérés d’avoir perdu leur deuxième enfant ? Tout en avançant, j’entendais peu à peu la forêt se réveiller. Les premiers chants des oiseaux commençaient à se faire entendre, et elle devenait de plus en plus lumineuse. Je finis par déboucher sur un champ qui s’étendait à perte de vue, de quoi décourager ceux qui voudraient le traverser. Mais je ne pouvais pas faire demi-tour. J’atteignis enfin l’autre côté au bout de deux ou trois heures, et comme j’avais marché vite, mes jambes me faisaient souffrir. Je repris mon souffle en m’appuyant sur un petit muret en ruine qui se trouvait là. Heureusement, il ne faisait pas encore trop chaud, je pouvais continuer à avancer normalement sans être accablée par la chaleur. Je me remis debout malgré la douleur et je regardai encore les environs. Maintenant que j’étais de l’autre côté, le paysage avait un peu changé. J’avais retrouvé la route où il n’y avait toujours aucune voiture, une forêt la bordait sur plusieurs kilomètres. Je décidais de la longer dans l’espoir de voir une indication qui arriva plus vite que je ne le pensais. Je tombai sur un panneau annonçant : « Mington : 7 kilomètres » -Enfin une ville ; me réjouis-je, il était temps. J’avais subitement retrouvé mon énergie. Je devais pouvoir atteindre cette ville avant la nuit si je me dépêchais, ce que je fis. La ville était légèrement plus animée que Viridian, avec un bar, quelques magasins encore ouverts, un restaurant, un hôtel et des habitations. J’en profitais pour refaire mes provisions en prenant beaucoup de bouteilles d’eau, et surtout des paquets de biscuits pour pouvoir tenir la route, le pain n’était pas du tout suffisant. Je pris aussi un petit carnet comme mon grand-père pour écrire ce que je vivais à mon tour, enfin, si j’arrivais à survire parce que je ne savais absolument pas où aller. Je regardai l’hôtel et je sortis mes maigres économies. Je n’allais pas tenir longtemps avec simplement 200 livres, mais il ne semblait pas très luxueux, je pouvais peut-être me permettre d’y passer une nuit. Je fis un pas avant de changer d’avis. Qu’allaient dire les responsables de la réception en voyant débarquer une gamine de 11 ans seule avec un énorme sac sur le dos ? Je renonçais finalement à l’idée de dormir dans un lit chaud pour repartir sur les routes. Cette nuit-là, je la passais dans un champ, au milieu de grandes fleurs qui me cachait des lumières de la ville et surtout du vent. Cependant je ne réussis pas à trouver le sommeil. Je repensais à ce qu’avaient fait mes grands-parents en regardant le journal de grand père à la faible lumière d’une lampe torche. Pour l’instant, mon voyage ressemblait assez au leur. Ils dormaient là où ils pouvaient, marchaient toujours tout droit, toujours plus loin. Mais la grande différence était qu’ils avaient un but : trouver des réponses, et ils étaient ensemble pour se soutenir mutuellement, alors que moi, je n’avais personne sur qui compter. Mon seul soutient était le souvenir de Darksky et le désir de protéger ceux que j’aimais. S’il me voyait maintenant, moi qui lui parlais toujours de s’amuser, qu’aurait-il pensé de moi ? Qu’il ne pouvait pas me faire confiance ? Que tout ce que je lui avais dit n’était que mensonges ? Peut-être même qu’il ne m’aimerait plus, ce que j’aurai compris avec tout le mal que j’avais fait…Je continuais de relire le journal en long, en large et en travers, dans l’espoir de trouver une information qui aurait pu m’être utile mais plus je le relisais, plus je me trouvais différente d’eux, j’étais beaucoup moins forte, il avait tout de même traversé toutes l’Angleterre à pieds, et beaucoup moins courageuse, il avait franchi des monts escarpés, il était monté au sommet de col, et par-dessous tout, avait protégé celle qu’il aimait, ma grand-mère, Flore… Les jours et les semaines qui suivirent furent assez similaires, je marchai sans m’arrêter et sans me retourner, à travers les champs, les bois, les villes et les villages. Quand je trouvais une rivière ou une source loin de tout, j’en profitai pour me laver, je cueillais des fruits sauvages et des baies comme je n’avais plus d’argent pour m’acheter de la nourriture, je vivais au rythme de la nature en quelque sorte. Le paysage ne cessait de changer autour de moi. Je passais de champs de fleurs à hauts plateaux arides et de plateaux à montagnes imposantes. Mais je sentais bien au fond de moi que je ne pourrais pas continuer ainsi très longtemps. Je devais avoir d’énormes cernes à force de me lever à l’aurore, mes pieds étaient pleins d’ampoules qui me faisaient souffrir à chaque pas, et j’avais l’impression que mon sac pesait de plus en plus lourd. Mais je ne pouvais pas m’arrêter, il fallait que je parte le plus loin possible de toute civilisation. Cela me faisait penser que je n’avais toujours pas croisé les hommes mystérieux…Ils devaient penser que j’étais morte depuis le temps. Enfin, au bout de deux mois de marche continue, en sortant d’une forêt dans laquelle j’avais passé plus de trois jours à tourner, j’arrivai dans un endroit qui me paraissait assez à l’écart du monde pour pouvoir m’installer quelques temps et me reposer. C’était une grande prairie couverte d’herbe verte et de fleurs multicolores de toutes sortes. Le vent léger qui soufflait la inclinait légèrement leur tige et les berçait doucement, faisant parvenir vers moi une multitude de parfums que je ne connaissais pas. La prairie était délimitée par les arbres de la forêt, elle semblait vraiment coupée du reste du monde. Un peu plus loin, il y avait un enclos dans lequel se trouvait un magnifique cheval blanc avec un museau noir. Sa robe était impeccable, pas une seule trace de poussière, d’un blanc immaculé. Sa crinière volait au vent quand il courait et il était si rapide que l’on pouvait penser que ses sabots ne touchaient même pas le sol. Au fond se dressait une maison solitaire d’où sortait un peu de fumée. Des gens devaient habiter ici. Juste après avoir pensé cela, je vis quelqu’un arriver vers la magnifique bête. C’était une femme qui n’était plus toute jeune, mais qui avait réussi à conserver sa beauté. Ses cheveux blonds étaient tirés vers l’arrière avec une longue queue de cheval, son visage, du moins ce que j’en distinguais, avait des traits doux et son regard exprimait de la bonté envers l’animal. Elle me rappelait un peu ma mère, cette attention toute particulière qu’elle avait pour les autres. Cette pensée me fendit le cœur. Mais, même s’ils avaient bien voulu m’accueillir, je ne pouvais pas rester là où d’autres personnes se trouvaient, pas avec ma malédiction…Je tournais donc tristement les talons pour repartir dans l’ombre des arbres mais je ne pouvais détacher mon regard de ce paysage féérique et sûrement unique sur terre. -Qui sait si je retrouverais un jour quelque chose d’aussi beau ; soupirai-je. Mais au moment de faire un pas, je vis le monde basculer autour de moi. Je dus m’appuyer à un arbre pour pouvoir rester debout. Ma vision se brouillait, le paradis se transformait en tache floues de couleurs, mes jambes ne supportaient plus le poids de mon corps et j’eus le tournis. J’avais surestimé mes capacités de résistance, j’étais bien plus fatiguée que je ne le pensais. Soudain, toutes mes forces me quittèrent d’un seul coup et je m’écroulai sur le sol. Juste avant de perdre connaissance, je crus voir un homme corpulent courir vers moi, mais tout était si confus dans mon esprit que je n’en étais pas sûre. -Laura, mon enfant ! Cria-t-il d’un ton apeuré. Etait-ce mon imagination qui me jouait des tours ou bien avait-il vraiment prononcé mon nom ? Cependant, je n’eus pas de réponse car je sombrai peu après dans les ténèbres de l’inconscience…
Les jours qui suivirent cet accident furent comme un nuage de brume, épais et impénétrable. J’étais entre le rêve et la réalité, tantôt consciente, tantôt inconsciente, mes rêves étant hantés d’une forme noire et inquiétante planant au-dessus de moi, mes heures de lucidité de brouillard. Je ne voyais que des formes floues et des taches sombres lorsque j’ouvrais les yeux. Parfois, je distinguais une ombre bouger et s’approcher de moi, mais j’étais incapable de dire de qui il s’agissait et encore moins de la décrire. Je dû passer au moins une ou deux semaine ainsi au lit avant de retrouver mes forces et la vue. Je fus réveillée un matin par une douce brise soufflant sur ma joue. Je tournai la tête pour voir d’où cela provenait. Une fenêtre était entrouverte et les rideaux blancs brodés de fleurs ondulaient lentement au gré du vent qui passait à travers l’ouverture. Les rayons du soleil caressaient doucement mon visage et me réchauffaient. Je me trouvais sur un lit confortable et spacieux dans une maison assez modeste, quelques chaises, une table en bois, une vielle lampe. Ce qui me frappa fut la façon dont elle était décorée : des peintures et des tableaux de marins et de bateaux étaient accrochés sur chaque mur. Je me crus un instant chez moi avec une chambre remise à neuf, mais le paysage sauvage que je voyais par la fenêtre me rappela où je me trouvais et tout ce qui s’était passé avant de me retrouver là. Mes yeux étaient encore à moitiés clos lorsque quelqu’une femme arriva vers moi, un plateau à la main. Il s’agissait de la personne que j’avais vu nourrir le cheval dans la prairie. Elle avait dû me voir étalée par terre dans son parc sans connaissance et me prendre en pitié. Elle avait autour de cinquante ans, mais j’aurais pu croire de loin qu’elle n’en avait que trente tellement elle prenait soin d’elle. Lorsqu’elle me vit éveillée, son regard s’illumina d’une grande joie. -Tu es enfin réveillé Laura, quel soulagement, cela fait deux semaines entières que tu dors ainsi ! J’avais passé deux semaines inconsciente ?! Même si le temps n’avait aucune importance désormais, rester aussi longtemps dans le coma prouvait que ce voyage ne me faisait pas un grand bien...Mais une minute…comment cette femme connaissait-elle mon nom ? Je n’avais pourtant aucun papier d’identité sur moi et je ne l’avais jamais vue auparavant. En voyant mon air intrigué, elle reprit la parole. -Nous t’avons trouvée inconsciente dans le jardin, tu n’étais vraiment pas en forme lorsque mon mari t’a recueillie, mais je vois que tu t’es complètement remise ; dit-elle un grand sourire aux lèvres. Pourquoi cette femme était-elle si gentille avec moi ? Elle ne me connaissait même pas, à moins qu’elle ne s’inquiète pour moi comme le ferait n’importe quelle personne ayant un minimum de bonté. -Je m’appelle Silène… Silène ? Ce nom m’évoquait quelque chose...Je me souvins alors que j’avais déjà entendu ce nom de la bouche du capitaine. Je ne sais pas pourquoi, mais je me mis à l’observer attentivement tout en me remémorant ses paroles : « Je me souviens encore de son visage, doux comme un ange, toujours joyeuse et son regard…bleu comme la mer la plus calme… » Je ne l’aurais pas mieux décrite. Sa description correspondait parfaitement aux traits de la Silène qui se trouvait en face de moi. Mais il était fort peu probable qu’il s’agisse de la même personne, surtout qu’il l’avait quitté il y a plus de trente ans, elle avait dû changer depuis le temps. Mais alors que je me trouvais stupide d’assimiler de simple nom, un vieil homme barbu portant une casquette de marin, une pipe à la main entra dans la pièce et écarquilla les yeux en me voyant presque debout. -Laura ! Tu es vivante mon enfant, dieu soit loué ! S’exclama-t-il en se précipitant vers moi. -Capitaine ? Répondis-je sur le même ton d’étonnement, que faites-vous là ? -C’est plutôt à moi de te poser la question ma chère ; dit-il en riant de bon cœur. Comment as-tu bien pu te retrouver dans cette partie reculée de l’Angleterre, toi qui vis à Londres ? -C’est assez compliqué ; marmonnais-je peu sûre de vouloir lui dire la vérité. Certes, il avait été mon seul confident et m’avait révélé son passé douloureux alors que je le connaissais à peine, mais tout était différent depuis ce jour. Cela n’eut pas l’air de déranger le capitaine que je ne lui dise rien, il devait savoir ce que c’était d’avoir quelque chose d’impossible à révéler sur cœur. Il eut juste un moment d’hésitation, mais il reprit son air joyeux quelques secondes plus tard en regardant Silène. -On a tous nos petits secret ; dit-il d’un air malicieux. Au fait Laura, je ne t’ai pas encore présenté Silène, tu sais, je t’avais parlé d’elle la dernière fois que nous nous sommes vus. -Oui, je m’en souviens, mais je pensais que vous ne vous étiez pas revus depuis des lustres. -C’était le cas ; reprit-elle d’une voix douce. Mais toutes ces années loin de lui m’ont montré à quel point je tenais à lui… -Et il s’est passé la même chose pour moi, nous nous sommes mariés il y a un mois et j’ai abandonné mon poste de capitaine comme je te l’ai dit. Aujourd’hui, je suis à la retraite, et je vis ici, dans ce coin reculé avec Silène comme simple fermier. En disant cela, il couvrit Silène d’un regard bienveillant et celle-ci lui rendit. Ils semblaient si bien s’entendre, vivre éloignés l’un de l’autre avait dû être un déchirement pour eux, comme lorsque j’avais dû quitter Darksky…Les voir aussi heureux me redonnait espoir, et il m’en fallait… Ici je n’avais aucune raison de me sentir mal. La malédiction ne semblait être plus qu’un lointain souvenir, bien que je la sentais toujours ancrée au fond de moi. Peut-être que j’arriverai complètement à l’oublier en restant ici, pendant quelques temps du moins…
Les semaines passèrent, et chaque jour je reprenais peu à peu mes forces. Au début, je ne pouvais pas tenir debout plus de quelques secondes sans avoir besoin de m’appuyer sur un mur pour ne pas tomber, mais au fur et à mesure je finis par retrouver un équilibre parfait. Silène était très attentionnée envers moi, c’est elle qui m’aidait à faire toutes les choses du quotidien sans trop de difficulté. Elle était exactement telle que je me l’imaginais avant : la douceur incarnée. J’aspirais vraiment à lui ressembler le plus possible. Son calme naturel finit par déteindre sur moi, si bien que la colère de la malédiction n’avait plus aucune emprise, je me sentis pour la première fois depuis longtemps complètement apaisée. Quand je fus parfaitement remise, je décidai d’aider le capitaine- je l’appelai toujours comme ça tout simplement parce que je n’arrivais pas à fixer son nom et en plus cela avait l’air de lui faire plaisir que je lui donne son titre – aux champs pour récolter et semer des graines, nourrir les animaux, et de temps en temps je l’accompagnais en ville pour vendre ses produits. J’avais fini par m’habituer à son humour et il me faisait presque rire maintenant, bien que je le trouvai toujours aussi mauvais… Depuis que j’habitai chez eux, c’est-à-dire depuis près de trois mois, tous mes problèmes s’étaient comme envolés, je ne pensais plus ni à la malédiction, ni aux hommes qui s’étaient lancés à ma poursuite, que je n’avais pas croisés d’ailleurs. J’avais commencé une nouvelle vie ici, avec le capitaine et Silène comme ma nouvelle famille, loin de tous mes soucis et mes tracas. La seule chose qui me rattachait encore à mon passé était le souvenir de Darksky, un souvenir bien trop douloureux pour être balayé par le temps, planté comme une épine dans ma chair…Mais contrairement à mes autres maux, je ne voulais- je ne devais- pas l’oublier. C’est ce même souvenir qui m’avait permis d’avancer durant mon périple, c’est lui qui m’avait donné le courage de surmonter le départ de mon frère, et c’est aussi lui qui m’avait donné la force de rester en vie. L’oublier aurait été faire une croix sur tout ce que j’avais vécu jusqu’ici, faire une croix sur les raisons qui me poussaient encore à lutter contre la malédiction. Sans lui j’aurais sombré dans la folie depuis longtemps déjà.
Trois années s’écoulèrent ainsi comme un rêve. Mais un jour, alors que je récoltai la salade pour le diner du soir avec le capitaine et Silène comme je le faisais souvent, je ne sais pas ce qui me passa par la tête, mais je me décidai enfin à tout leur dire. -Capitaine, Silène, j’aurai quelque chose à vous révéler ; leur dis-je solennellement. Ils levèrent la tête tous les deux, surpris par tant de sérieux dans ma voix. -Il y a quelque chose qui ne va pas mon enfant ? Me demanda le capitaine inquiet. -Non, tout va bien capitaine, c’est juste que… Je n’arrivai pas à terminer ma phrase. Je n’étais plus si sûre d’avoir le courage de révéler une telle vérité. Je craignais leur réaction…Et s’ils ne voulaient plus de moi chez eux après avoir entendu ce que j’avais à leur dire ? -Allons Laura, tu peux tout nous dire tu sais, je vois bien que tu n’as pas l’air d’aller fort ; repris Silène compatissante. Je crus entendre mon frère à ce moment-là, sur le bateau…J’aurai du lui dire quand j’en avais l’occasion, il m’aurait aidé…Cette pensée me redonna du courage, je me dis que si je ne le leur disais pas maintenant, je ne pourrais peut-être jamais leur dire. -Non, en effet, vous avez raison, ça ne va pas fort… Devant leur air inquiet, je me repris tout de suite. -Non, non, ce n’est pas de votre faute ; les rassurai-je. Ça remonte à bien avant mon arrivée ici, depuis mon départ de France… Les mots me vinrent ensuite tous seuls, je leur racontais comment j’avais connu Darksky, comment nous avions été obligés de nous séparer. En me remémorant notre scène d’adieu, je ne pus retenir mes larmes. Tout semblait si proche et si lointain en même temps. Je leur montrai son cadeau d’adieu, le poème que je gardais constamment avec moi. La suite, le capitaine semblait revivre son dernier voyage en mer avec moi, quand je lui évoquais la phrase qu’il avait dite lorsque nous nous étions rencontrés, un large sourire illumina sa figure, comme s’il s’amusait encore de la « farce » qu’il avait mise en œuvre ce jour-là. Vint ensuite le duel sur le bateau qui s’était achevé par ma victoire écrasante et le coup de fil mystérieux. Plus j’avançais dans mon récit, et plus l’heure de la révélation approchait. Enfin, j’arrivai au moment que je redoutais le plus : l’évocation de la malédiction… -Mon frère avait juré de me protéger quel que soit les dangers, et c’est là… Je dus m’arrêter quelques instants pour essuyer quelques larmes qui me coulaient le long du visage. -Qu’il est parti… Je m’attendais à voir l’horreur sur leur visage mais ils semblaient plus compatissants que fâchés. Je terminai donc mon récit avec mon long périple et enfin mon arrivée chez eux…Après avoir fini, un long silence résonna à travers le parc. J’attendais leur réaction face à mon histoire. Je craignais qu’ils ne décident de me rejeter pour ce que j’avais fait, mais au lieu de ça ils me prirent tous les deux dans leurs bras à ma grande surprise. -Que d’aventures Laura…soupira le capitaine en relâchant son étreinte. Je ne prétends pas savoir ce que tu as vécu, mais sache une chose ; dit-il en me regardant dans les yeux, il faut en avoir du courage pour surmonter autant d’épreuves sans flancher. -Vous pensez vraiment ce que vous dîtes capitaine ? Pourtant, je ne me trouve pas si courageuse que ça, je n’ai fait que m’apitoyer sur mon sort depuis tout ce temps… -Bien sûr qu’il le pense et il a raison tu sais ; me dit Silène de sa voix d’ange, seul le courage et une volonté de fer ont pu te conduire jusqu’ici. Tu peux me croire, si j’avais eu la force d’esprit que tu as, jamais je ne l’aurai quitté pour si peu… Elle regarda son mari d’un regard si triste que j’eu de la peine pour elle. Elle avait été séparée de lui pendant plus de trente ans, alors que moi, cela faisait à peine trois ans que j’avais quitté Darksky. Quoi qu’elle dise, elle avait vraiment du courage. Mais si Silène disait vrai ? Si je m’apitoyai beaucoup trop sur mon sort ? Je ne m’étais jamais considérée comme très combattante, excepté durant mes duels, mais le reste du temps, j’avais l’impression d’être dépassée par les événements de la vie. -Tu vois Laura ; dit le capitaine en me tirant de mes pensées, bien que la vie ne soit pas toujours facile, si tu as le courage de surmonter les épreuves qui t’attendent, rien ne pourra t’arrêter, et c’est ce que tu as fait en entreprenant ce voyage. Tes parents seraient fiers de toi à l’heure qu’il est s’ils savaient ce que tu as fait. -Fiers ? Je ne suis pas convaincue que ce soit le mot qui convienne le mieux… -Ce que je voulais dire, c’est que tu ne dois pas renier ce que tu as fait, tu as tenté de protéger ta famille et je peux t’assurer qu’il n’y a rien de plus noble comme geste ; déclara le Capitaine. -Vous avez raison, une fois de plus, merci beaucoup… Au loin, le soleil couchant lançait de magnifiques rayons orangés à l’horizon, l’air se rafraichit à la tombée de la nuit qui approchait. Nous récoltâmes en vitesse les dernières pousses pour préparer le diner. Pour la première fois depuis une éternité, je me sentais entièrement libéré d’un fardeau qui pesait sur moi depuis bien trop longtemps.
Quelques jours plus tard, je rassemblais mes affaires dans mon sac à dos, Silène me donna de nouveaux habits de rechange, les miens étant en lambeaux, ainsi que de la nourriture pour tenir. J’étais prête sur le pas de la porte avec elle. Il faisait beau, le ciel était dégagé et le vent annonçait la saison des feuilles nouvelles -Tu es sûre de vouloir repartir Laura ? Me demanda Silène. Tu peux rester avec nous aussi longtemps que tu le souhaites tu sais. . -Je ne voudrais surtout pas être un poids pour vous, vous en avez déjà tellement fait pour moi. -Alors promets-moi d’être prudente sur les routes, souviens toi de l’état dans lequel nous t’avons retrouvé… -Cela n’arrivera plus, je ne suis plus la petite fille que j’étais grâce à vous. Je la regardai dans les yeux, je voyais bien qu’elle était triste de mon départ, mais je ne pouvais pas rester éternellement, je devais trouver ma propre voie, c’était pour cela que je voyageai. Elle m’embrassa comme l’aurait fait ma mère, avec toute la tendresse qu’une mère pourrait avoir pour son enfant. -Bien, il est temps de nous dire au revoir je pense. Passez le bonjour au capitaine de ma part… Alors que je parlais de lui, celui-ci arriva tout essoufflé comme s’il avait couru un marathon. Il avait dans la main un portefeuille qui m’avait l’air neuf. -Attends Laura ! Il marqua une pause pour reprendre son souffle. Avant que tu ne partes, je désirerai t’offrir ceci ; dit-il en me présentant l’objet qu’il avait en main. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est un cadeau de Silène et moi-même pour être restée avec nous pendant ces trois dernières années. -Vous n’auriez pas du…Je ne le mérite pas… -Bien sûr que si, tu auras été pour nous l’enfant que nous n’avons jamais eu ; me dit Silène, c’est une raison suffisante. Face à un tel argument, je ne pus qu’accepter leur offre, surtout que je les considérais moi aussi comme mes parents… -Merci beaucoup…Dis-je trop émue pour développer. Je reviendrai vous voir dès que mon périple sera terminé et que j’aurai trouvé les réponses à mes questions…. Le capitaine me serra à son tour dans ses bras et en profita pour me glisser quelques mots à l’oreille : -Laura, je t’avais dit il y a trois ans de croire en tes rêves et je te le redis aujourd’hui, n’abandonne pas ta quête, elle te fera grandir, j’en suis certain. Je mis mon sac sur mon dos, rangeai son cadeau dans ma poche et, me retournant une dernière fois pour leur adresser un signe, je repartis sur les route, confiante et bien décidée à achever ce que grand père avait commencé des années avant moi…
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 24 Avr - 14:58
Chapitre spécial Laura : La fin d’un périple…:
Le vent sifflait entre les branches des arbres et faisait tourbillonner les feuilles mortes au sol. Il s’était levé si brusquement que je dus chercher un abri de fortune au plus vite. Je me réfugiais sous un rocher creux en attendant que l’orage passe. La pluie tombait violement et inondait la forêt, la transformant en véritable marécage en quelque seconde. Des torrents de boue s’écoulaient devant moi, emportant tout sur son passage. Je regrattai alors de ne pas être restée chez le capitaine et Silène encore quelques temps. L’automne approchait, et cela se faisait ressentir dans le temps pluvieux de ces derniers jours. Cela faisait maintenant deux mois que j’avais repris mon voyage. Grace au cadeau du capitaine, j’avais pu les tenir sans difficulté. Mais mes ressources s’amenuisaient petit à petit. Bientôt, je n’aurai plus rien et je me retrouverai dans la même situation qu’avant. Cependant, je ne pouvais pas rentrer, pas encore, il me manquait encore tellement de réponses, et je sentais que ce périple ne s’achèverait pas tant que je n’aurais pas accompli ce pour quoi je l’avais entrepris. N’ayant rien à faire, je sortis de mon sac le carnet que j’avais acheté au début. Jusque-là, il était vierge, excepté la page de présentation, je n’avais jamais trouvé le courage de le remplir depuis. Je me dis que c’était le moment idéal pour passer le temps. Je résumais donc brièvement les premiers jours de marche, les moments difficiles que j’avais rencontrés. Je m’attardais longuement sur mon séjour chez mes sauveurs, expliquant comment ils m’avaient soignée et comment j’avais grandi à leur contact. Un éclair illumina le ciel et fut suivi très vite d’un coup de tonnerre fracassant. Je ne saurais dire pourquoi, mais cela me fit repenser à ma rencontre avec Darksky…Cela me rappelait vaguement quelques chose, mais quoi ? Je me rappelai tout d’un coup d’où venait ce souvenir, il remontait à bien avant mon périple, avant même ma rencontre avec celui que j’aimais…Les images de ce jour me revinrent toutes en mémoire comme une lance me transperçant le cœur. J’avais tenté de l’enfouir au plus profond de mon être, et de l’oublier à tout jamais…Mais même les trésors les mieux cachés finissent par remonter à la surface…
Je n’avais alors que sept ans, j’étais encore inconsciente de tous les dangers de ce monde, j’étais simplement heureuse de vivre. Je rentrais de l’école comme chaque jour. Le temps était menaçant, d’énormes nuages noirs recouvraient toute la ville, la plongeant dans une semi-obscurité. J’avais décidé de faire un détour par le nouveau terrain de duel qui venait d’ouvrir avant de rentrer. Après y être passé, je me rendis soudain compte que je ne savais pas du tout comment retourner chez moi. Le vent s’était levé, la pluie tombait fort, et le tonnerre grondait au loin. Il n’y avait plus personne dans le parc, tous les autres enfants étaient rentrés chez eux pour éviter l’averse. Je me retrouvais donc seule, au milieu du parc, trempée, frigorifiée et terrorisée. C’est alors qu’un éclair déchira le ciel, et le tonnerre lui répondit avec la même violence. J’appelai à l’aide, en vain. Les rues étaient désertes, et la ville semblait s’être transformée en ville fantôme. C’est à ce moment-là qu’il est apparu. Il semblait tout droit sorti des ténèbres qui planait autour de moi. Ses yeux rouges sang luisaient comme des braises dans l’obscurité. Ses dents étaient longues et acérées comme des couteaux. Son corps était long, couvert d’écailles noires comme la nuit, des signes étranges de la même couleur que ses yeux se dessinaient dessus et il se terminait par une longue queue à la manière des serpents. Deux ailes immenses m’entouraient, me protégeant de la pluie et du froid. Je pouvais sentir le souffle chaud de la créature sur ma tête. J’étais trop effrayée pour bouger. Ce monstre devait au moins mesurer cinq mètres, il aurait pu m’écraser d’un seul coup de griffe, mais au lieu de cela, il me regardait et semblait m’étudier. Enfin, au bout de quelques secondes, il se décida à faire un mouvement. Je me figeai en le voyant ouvrir ses ailes et pousser un cri, je pensais vraiment que ma dernière heure était arrivée. Cependant, alors que je m’attendais à être brulée vive, j’entendis une voix dans ma tête, grave, impressionnante et puissante : « Laura Garden, descendante du chevalier Fredéric Garden, gardienne du secret des démons originels… » Je retins mon souffle en entendant cela, cette chose connaissait plus d’élément sur moi que je n’en connaissais sur ma propre famille. « Serais-tu prête à porter sur tes épaule la charge que nous t’avons confiée à toi et à tes ancêtres ? » J’étais bien trop sous le choc pour refuser, et j’avais accepté naïvement, sans même savoir ce à quoi j’avais dit oui. Lorsqu’il me vit accepter sans broncher, j’avais crus lire de l’étonnement dans son regard de braise. « Tu es très courageuse, bien plus que ton père ne l’a été avant toi. Je vois un grand avenir qui t’attends, cependant, tu devras prendre garde à ceux qui te sont proches, ils ne sont pas toujours ceux que tu penses… » La créature poussa un autre cri dans la nuit, puis s’envola, emportant avec lui toute l’obscurité qui s’abattait sur la ville, faisant briller le soleil à nouveau. Lorsque je racontai cela à mes parents et à Arthur, ils me répondirent que j’avais dû faire un mauvais rêve, mais j’avais eu l’impression que mon père s’était crispé en entendant ce que la créature avait dit. Je comprenais désormais pourquoi : j’avais accepté sans broncher la malédiction ! Une première réponse venait de s’offrir à moi, mais il en restait encore tellement…
J’avais enfin fini de mettre mon carnet à jour et j’allais continuer lorsque je m’aperçus que la pluie avait cessé pour faire place à un ciel sans nuage. Je le rangeai donc, me promettant de continuer mon récit un peu chaque jour. Quelques jours après, j’arrivai enfin à une nouvelle ville. Elle semblait assez animée, avec de quoi refaire mes provisions et dormir au chaud. J’allais entrer dans le restaurant de la ville, lorsque la porte s’ouvrit pour laisser un homme s’enfuir, apparemment effrayé qui me percuta de plein fouet. -D…Désolé ; dit-il en se relavant rapidement. -Pourquoi vous enfuyez-vous ainsi ? -C…C’est à cause d’un homme là-dedans, il défie tous les clients du restaurant et leur prend leur deck s’ils perdent. Je ne veux pas subir le même sort qu’eux, vous devriez passez votre chemin aussi mademoiselle ; dit-il en reprenant sa course. Ce que cet homme avait dit m’avait plus donné envie de voir ce qu’il se passait plutôt que de m’enfuir. Je franchis donc la porte du restaurant, bien décidée à apprendre à la brute qui se trouvait à l’intérieur les bonnes manières dans un duel. Ce que je vis à l’intérieur me sidéra. Toutes les tables et les chaises étaient retournées, la vaisselle cassée et des dizaines d’hommes gisaient à terre sans connaissance. Au milieu de la salle, deux personnes s’affrontaient sous le regard effrayé des spectateurs. -Bien, il est temps d’en finir, Archdémon du monde mental, réduit ses points de vie à zéro ! L’homme s’écroula par terre, comme si l’attaque qu’il avait reçue l’avait réellement touché. L’autre s’approcha de lui d’un pas serein, et lui pris son deck sans que l’autre ne lui oppose de résistance. -Il n’y a rien d’intéressant la dedans, ce deck ne vaut rien, tout comme les autres ! S’exclama-t-il en le jetant par terre. Il leva alors la tête, et lorsqu’il me vit à l’entrée, son visage s’illumina, le mien par contre du devenir blême. -Enfin tu es venue, Laura… Cette mèche de cheveux cachant son œil droit, ce long manteau marron, ce regard mauvais… -C’est impossible ! Comment êtes-vous arrivé ici ? -Mon maitre m’a tout simplement conduit à toi. Mais trêve de bavardage, j’ai pour mission de t’empêcher de continuer ton périple et de te ramener à lui, ton voyage s’arrête ici ! -Essayez un peu pour voir ! Mécaniquement, je sortis mon disque de duel et mon deck avant de me souvenir de ce qu’il se passerait si je combattais ici, devant tous ces gens. Il fallait que je l’éloigne de la ville. Je sortis en courant du restaurant en espérant qu’il me suive. -Court, Laura, mais tu ne pourras pas lui échapper. Je slalomais à travers la ville entre les passants interloqués ou mécontents. Je me retournais de temps en temps pour voir où en était mon agresseur, mais il semblait ne pas m’avoir suivi, mais dans le doute, je continuai d’avancer. La sortie de la ville fut enfin en vue. Je pensais avoir réussi à éviter l’affrontement, lorsqu’il apparut devant moi, comme sorti de nulle part. Je m’arrêtai net, soulevant un épais nuage de poussière au passage. -Pouvons-nous reprendre là où nous en étions arrêtés la dernière fois ? Je n’ai toujours pas digéré ce que tu m’as infligé sur ce bateau ! Le duel semblait inévitable. Je sentais mon sang bouillir, comme lors du duel avec John. Tous mes membres tremblaient. -Aurais-tu peur de m’affronter ? Dit-il d’une voix provocatrice pour m’inciter à me battre. En vérité, oui, j’avais peur de l’affronter, mais pas pour les raisons qu’il pensait. J’avais peur de succomber une fois encore à la malédiction et de ne plus pouvoir lui échapper, cette fois-ci, je n’avais personne sur qui compter pour me sortir de là... « Je serai toujours là pour toi… » Etait-ce la voix d’Arthur portée par le vent ? Ou bien étais-je tout simplement en train de devenir folle…Quoi qu’il en soit, cela me redonna du courage, que ce soit lui ou pas qui ait prononcé cette phrase, elle était vraie, je n’étais pas seule tant que quelqu’un comptait sur moi. -Tu as enfin décidé de te battre, je commençais vraiment à m’ennuyer. -Oui, je vais me battre ! Mais pas pour moi, pour mon frère, il aurait voulu que je vous donne une bonne leçon ! -Ton frère dis-tu ? Ah oui, je m’en souviens, surtout de son regard lorsque je l’ai…vaincu -Vous...C’est vous qui lui avez fait ça ? M’exclamai-je. -Oui, le pauvre, je n’aurai pas aimé être à sa place : la détresse que j’ai pu lire dans ses yeux, sa détermination aussi, quel plaisir ça a été de voir tout ce qui comptait pour lui s’éteindre en même temps que sa pauvre vie ! Lorsqu’il prononça ces mots, la colère remonta en moi, une colère noire, bien pire que celle avec laquelle j’avais blessé John. Je ne pouvais plus rien contrôler et la malédiction prit le dessus. Mon corps fut entouré d’une lumière noire et j’entendis encore une voix dans ma tête : « Ne lutte plus Laura, grâce à elle, ton désir de vengeance sera enfin accompli » -Vous n’allez pas vous en tirez aussi facilement ! Je vais vous écraser et reprendre ce que vous m’avez pris de force s’il le faut ! -Parfait, murmura l’autre, tout comme mon maitre l’avait prévu, tu ne te contrôle plus…il nous faut ce pouvoir ! -Alors venez le chercher !
-Petite insolente ! L’issue de ce duel ne sera pas la même que la dernière fois ! Je commence en en activant ma carte Royaume psychique, désormais, chaque fois que j’invoquerai un monstre synchro, tu recevras 500 points de dommages, mais ce n’est pas tout, voilà mon monstre attaquant télékinésiste en mode attaque, et je vais enchainer avec mon téléporteur d’urgence pour invoquer depuis mon deck maitre à penser ! Je vais immédiatement activer son effet, en sacrifiant mon attaquant et 800 de mes points de vie, je peux invoquer un monstre psychique directement depuis mon deck ! -Je ne vois pas vraiment où vous voulez en venir, mais continuez si vous aimez perdre des points de vie… -attends la suite, tu vas être surprise, j’invoque mon octo paralyseur que je synchronise avec mon maitre à penser pour invoquer le monstre synchro androïde magique, tu perds donc 500 points ! Lorsque son attaque m’atteignit, je fus comme foudroyer par une centaine d’éclairs jaillissant sur moi. Il était beaucoup plus fort que lorsque je l’avais affronté sur le bateau. Son regard ne me disait rien qui vaille, il devait mijoter un mauvais coup. Je devais le vaincre au plus vite, sans quoi je risquais de succomber à ses attaques psychiques… -Je pose deux cartes faces cachées et je termine mon tour, et grâce à son effet, je regagne 600 points de vie… Sayer : 3800 – Laura : 3500 -Tout ce cinéma pour m’enlever 500 points de vie ? Vous auriez pu faire mieux ; dis-je encore un peu étourdie par le choc. -C’est aussi ce qu’a dit ton frère…avant que je ne l’achève ! -Eh bien si ce que vous dîtes est vrai, je vais m’assurer que vous ne recommencerez plus jamais ! Je pioche et j’invoque tengu réincarné en mode attaque, puis j’active l’effet de mon homme-oiseaux allié Genex depuis ma main pour l’invoquer spécialement en revoyant mon tengu, mais pas de panique, un deuxième va venir prendre sa place ! Je synchronise mon homme-oiseau avec mon tengu réincarné pour invoquer la machine de guerre : bombardier de choc des ténèbres ! Et au passage, un troisième tengu arrive sur le terrain. -Oui, c’est ça Laura, voila le monstre qui a causé ta perte auparavant… -Je sacrifie tengu pour activer l’effet de mon bombardier et vous infliger 800 points de dommages directs ! Sayer : 3000 – Laura : 3500 -Maintenant bombardier, détruit l’androide ! Attaque feu du ciel ! Sayer : 3600 – Laura : 3500 -Tu je t’avais dit que ce monstre causerait ta perte, j’active ma carte piège malédiction psychique : je t’explique, quand tu détruis un de mes monstres psychiques, le tien est détruit et tu encaisses des dégâts égaux au niveau de mon monstres multipliés par 300, ce qui nous fait 1500 au total ! Sayer : 3000 – Laura : 2000 Une fois de plus, son attaque me transperça, mais cette fois-ci, la douleur était bien pire. Quand elle cessa, je dus reprendre mon souffle plusieurs instants avant de pouvoir refaire face à mon adversaire. Un large sourire illuminait sa figure, comme si me voir souffrir lui faisait plaisir…Je me remis debout tant bien que mal pour continuer le combat. -Tu as encore de l’énergie ? Fort bien, mais ma prochaine attaque sera ma dernière, tu ne tiendras plus très longtemps. -Je…Je pose 2 cartes faces cachées et je termine mon tour… -Serais-tu à court d’argument Laura ?...Dois-je prendre ton silence pour un oui ?... La vérité, c’était que j’étais encore trop secouée pour pouvoir lui répondre quelque chose de pertinent, c’est pour cela que je préférais me taire… -Je vais t’achever en vitesse, ça vaudra mieux pour toi, je pioche et j’active ma deuxième carte face cachée : surcharge psychique, ainsi, en renvoyant depuis mon cimetière mon attaquant télékinésiste, mon octo paralyseur et mon androïde magique, je peux piocher 2 cartes supplémentaires…Bien, bien, j’invoque donc mon magicien psychique du silence, et lorsqu’il est invoqué, il retire depuis mon cimetière un monstre psychique, je retire donc maitre à penser. J’active ensuite ma carte magie : psychokinésie, en payant 1000 points de vie, je peux détruire ta carte face cachée ! Sayer : 2000 – Laura : 2000 -Ma force de miroir…non… -Maintenant magicien psychique, attaque là directement ! Sayer : 2000 – Laura : 100 Je criai au moment de recevoir l’attaque, celle d’un monstre était mille fois plus douloureuses que celle de ses autres cartes, j’avais vraiment l’impression qu’une épée s’enfonçait dans ma chair. Je m’écroulais par terre, incapable de me relever. Tout mon corps me faisait souffrir, tous mes sens étaient brouillés, et j’avais toujours l’impression que son épée était plantée en moi. -Cela aura été plus facile que je ne le pensais ; soupira-t-il. Tu es si faible, tu ne mérites même pas de posséder le pouvoir que tu as, seul Hélios serait capable de le maitriser à sa guise ! Il s’approcha calmement de moi, un sourire aux lèvres, comme si je ne représentais plus aucune menace…Il avait raison, j’étais faible, je n’avais pas réussi à venger mon frère, je n’avais même pas pu me protéger moi-même… Sayer se plaça juste devant moi et sortit de sa poche un étrange objet en forme de clé qui s’illumina lorsqu’il la pointa sur moi. Je sentis alors que quelque chose en moi se creusait, comme si une partie de moi-même était arrachée à mon corps. C’est alors que je me rendis compte de ce qu’il faisait : il absorbait mon énergie ! J’allais perdre mon pouvoir si je ne me relevais pas ! Mais pourquoi cela m’angoissait-il à ce point ? J’aurais dû au contraire être heureuse de m’en débarrasser…Quel était ce sentiment au fond de moi ? Du regret ? De la peur ? Quoi qu’il en soit, je savais qu’il ne fallait pas que je lui laisse… Je puisais dans les dernières ressources que j’avais encore en moi pour tenter de me relever, cependant, cette baguette les drainait en même temps que le pouvoir… -Inutile de résister Laura, cet objet antique qui m’a été confié par mon maitre lorsque je t’ai rencontré a été spécialement conçu pour absorber le surplus d’énergie qu’une personne possède pour la transmettre à quelqu’un d’autre ! Il ne faisait pas qu’absorber le surplus, il absorbait absolument toute mon énergie…Ce duel risquait bien d’être mon dernier… Ce n’était pas la première fois que je frôlais la mort, mais jamais je n’avais eu ce sentiment que ma vie ne tenait que dans la main d’un homme qui pouvait me faire revivre ou bien m’achever… « N’abandonne pas ! » Cria une voix dans ma tête. Darksky ? « N’oublie pas la promesse que nous avons faite, tu n’as pas le droit de trahir ainsi ta parole ! » Ces mots furent comme un coup de fouet qui me redonna soudainement de l’énergie. Je refermai mon poing sur la poussière qui trainait par terre. Comment avais-je pu me laisser sombrer ainsi dans le désespoir ! Je savais mieux que quiconque que ce n’était jamais une solution, je l’avais appris à mes dépends… Lorsque Sayer me vis bouger, il éclata de rire. -Tu prétends vraiment avoir encore assez d’énergie pour te remettre debout et continuer le combat ?! Soi tu es très courageuse ou bien inconsciente, personne ne peut résister à SON pouvoir ! Sa remarque, au lieu de me démoraliser, me donna encore plus de courage. Je sentais peu à peu les douleurs s’atténuer et je réussi à me remettre sur pieds, quand je vis que j’étais entouré d’une sorte de halo de lumière me séparant de l’emprise de la baguette de Sayer. Je pouvais voir la surprise sur son visage, non seulement de me voir debout, mais aussi de voir cette barrière protectrice surgit de nulle part. -Ce duel n’est pas fini ! Alors que je mis ma main sur le dessus de mon deck pour piocher une dernière carte, je crus en discerner une autre dans la lumière faire la même chose que moi, et en relevant la tête, je distinguai l’ombre de mon frère à mes côté. Il me sourit, je savais ce qu’il me restait à faire : gagner pour lui ! -Allons-y Arthur, donnons-lui une leçon qu’il n’est pas prêt d’oublier…murmurai-je Le fantôme hocha la tête en signe d’approbation. Je ne devais pas, je ne pouvais pas le décevoir, Sayer devait payer pour ce qu’il lui avait fait ! En tirant ma carte, je sentis sa main sur la mienne… La voilà ! La carte de mon frère ! Nous combattions côte à côte, rien ne pouvais plus nous arrêter désormais ! -Je vais commencer avec ma carte face cachée, appel de l’être hanté pour faire revenir sur le terrain le bombardier de choc des ténèbres ! -Pas mal, je dois l’avouer, tu es plus résistante que tu n’en as l’air, mais qu’importe, je te vaincrai au prochain tour et je pourrai terminer ce que tu as interrompu… -Sauf qu’il n’y aura pas de prochain tour ! J’active ma carte Dernier espoir ! Une vive lumière inonda le terrain, Sayer mis ses mains devant les yeux pour ne pas être aveuglé, mais moi cette lumière représentait tout autre chose. Arthur me l’avais donné juste après que je lui ai parlé de la malédiction pour la première fois «Dernier espoir, voilà une carte qui m’a toujours permis de surmonter toutes les difficultés, prends là, tu en auras besoin un jour ou l’autre avec ce qui t’attend… » -Ta carte va maintenant m’être utile… -Quel est cette carte ?! Rugit Sayer plus affolé qu’en colère. -Ca, vous ne le saurez jamais ! Mais ce que vous allez connaitre par contre c’est son effet : il me suffit de sacrifier mon bombardier de choc des ténèbres pour invoquer directement depuis mon extra deck un monstre bien plus fort ! -C’est impossible ! Une telle carte ne peut pas exister ! -Bien sûr que si, je suis en train de la jouer ! Et voici donc le monstre synchro Ultime : Dragon cosmique, seigneur de la galaxie ! Mon monstre apparu dans une lumière encore plus vive que celle qui régnait déjà et m’aveugla moi aussi. Quand elle se dissipa, je pus constater pour la première fois toute sa majesté. Son corps de serpent semblait constellé d’étoiles, blanc comme la plus pure des lumières. Ses ailes projetaient sur le sol des reflets argentés plus lumineux que le soleil. Ses têtes, au nombre de six étaient couvertes d’une armure d’or reflétant les rayons solaire sur tout le terrain, l’illuminant comme une étoile. C’était donc cela le pouvoir de mon frère, moi qui n’avait livré que peu de duels avec lui, je n’avais jamais pu voir ses monstres les plus puissants. Je regardai sa figure translucide et je pus y lire un bonheur infini. Ce monstre allait être le symbole de nos liens, plus puissants que la mort ! -Ce monstre…Il dégage une telle puissance…où l’as-tu trouvé -Voici mon espoir infini ! Un homme tel que vous ne peut rien face à lui, et encore moins face à sa faculté spéciale, il va nous priver chacun de notre main, mais en compensation, il va gagner 1000 point s’attaque pour chaque carte envoyée au cimetière, j’en ai 3 actuellement -Et moi 2… -Ce qui nous fait un total de 5000 points d’attaque supplémentaire ; c’est largement suffisant pour vous vaincre ! A l’attaque Dragon cosmique ! Destruction galactique ! L’onde de lumière balaya tout sur son passage en une fraction de seconde, j’entendis un grand cri puis plus rien…Lorsqu’elle se dissipa, une gigantesque trainée avait été gravée dans le sol et Sayer gisait à terre, inconscient. Je ne sais pas ce qui se passa à ce moment précis, mais la colère fut plus forte que moi, et j’ordonnai à mon dragon d’attaquer une nouvelle fois, malgré les protestations d’Arthur. Il fallait que je venge mon frère. Une deuxième onde lumineuse fila vers mon adversaire à terre, mais au moment de l’impact, elle fut dévié et alla détruire la route un peu plus loin heureusement déserte. -Qui… ! Un homme se tenait juste devant Sayer, le bras levé. C’était sûrement lui qui l’avait protégé. Il était habillé assez bizarrement, une cape rouge, une armure dorée, une couronne pleine de pierre précieuses, je me serais cru dans l’antiquité…Il me regarda avec un regard froid et en même temps il y avait dedans une flamme de volonté de se battre si intense que je croyais qu’il allait me brûler sur place. Il prit Sayer par le bras, puis disparut aussi vite qu’il était apparu, me laissant seule au milieu du champ de ruines que j’avais moi-même causé.
Le vent soufflait sur la falaise et les vagues se fracassaient avec violence en contrebas. Je fis un pas en arrière et j’entendis quelques pierres dégringoler avant de finir leur course dans la mer en furie. Je n’avais nulle part où aller, ils avaient bien fini par me coincé, il allait falloir se battre. J’activais mon disque de duel. J’étais seule face à une dizaine d’hommes de main de Sayer…oui, je devrais pouvoir le faire pensais-je. Depuis que j’avais vaincu leur patron, ils me poursuivaient sans relâche depuis maintenant plus de deux semaines. Je n’avais pas un seul moment de repos, ils me traquaient comme une bête sauvage le jour et la nuit. Je n’avais pas arrêté de courir ces derniers jours, et il était grand temps que cela s’arrête ! -Bien messieurs, je suis désolée, mais ce petit jeu n’a que trop duré, et il est temps d’y mettre un terme ! Pour toute réponse, ils m’envoyèrent leurs monstres. Je ne m’étais pas attendue à ce qu’ils me répondent de toute façon…J’invoquai mon dragon cosmique qui les balaya d’un seul coup à l’aide de ses sept têtes. Ils étaient à terre, je devais m’enfuir maintenant. Je courus sans m’arrêter pendant une bonne heure, après quoi la fatigue me rattrapa. Je m’appuyais sur une pierre qui se trouvait là pour reprendre mon souffle. Tout allait de travers en ce moment. Je pensais qu’après avoir vaincu Sayer, tout rentrerait dans l’ordre, mais tout est allé de mal en pis. Je n’avais plus d’argent, j’étais condamnée à me nourrir avec les rares fruits et baies que je trouvais et qui me semblaient comestibles. Ces journées à jouer au chat et à la souris m’avaient complètement vidée de mes force, et pire que tout, l’image de l’homme étant venu sauver Sayer me hantait. Son regard avait vraiment quelque chose d’inhumain. Etait-ce celui qui avait ordonné que Sayer me prévienne ? Mais dans ce cas, pourquoi vouloir ma mort désormais ? Réfléchir autant me donnait un de ces maux de tête…Les éléments ne s’enchainaient pas logiquement et beaucoup trop vite. Un bruit de pas me parvint, ils s’étaient donc remis à ma poursuite. Je poussais un long soupir avant de m’enfoncer dans la forêt qui se dressait devant moi dans l’espoir que la végétation dense leur ferait perdre ma trace. Cependant, après cinq minutes à l’intérieur, c’est moi qui fus complètement désorientée. La végétation était bien plus dense que ce que je pensais. Pas un seul brin de lumière ne passait à travers l’épais taillis des arbres. Tout se ressemblait, j’avais l’impression de toujours retourner à mon point de départ, et à chaque fois que je pensais avoir trouvé une sortie, cela ne me ramenait qu’à une autre série d’arbres tous identiques. Mais le pire dans tout cela, c’était que j’avais beau continuer d’avancer et de me perdre, j’entendais toujours les pas de mes poursuivants derrière moi, à croire qu’ils avaient mis un mouchard pour me repérer…J’accélérai le pas progressivement et je retrouvai à courir. Je sentais mon cœur battre à l’intérieur de moi, j’avais l’impression qu’il allait exploser, mais je ne pouvais pas me reposer maintenant, sans quoi je risquais de passer un sale quart d’heure. Mais…pourquoi fuyais-je ? J’avais déjà vaincu ces hommes, pourquoi ne pas recommencer ? Mes jambes continuaient de courir machinalement alors que mon esprit, lui, désirait ardemment se battre. Etait-ce la malédiction qui tentait de prendre le dessus sur moi et mon esprit qui luttait contre elle en me forçant à m’enfuir ? Depuis qu’Arthur était apparu à mes côtés lors du duel, elle semblait s’être éloignée, mais apparemment elle n’avait pas totalement disparu. Mon frère, malgré son état avait tout de même réussi à tenir sa promesse de me tenir loin d’elle. Mais à présent, c’était à moi de lui rendre la pareille en le sauvant de l’emprise de Sayer et en récupérant son âme dérobée. Je m’arrêtai net. Même si j’agissais sous la malédiction, il fallait qu’ils paient pour ce qu’ils avaient fait à mon frère ! Je les vis arriver, ils étaient encore plus nombreux, à croire qu’en vaincre un en amenait deux…Ils m’encerclèrent, je n’avais nulle part où fuir, mais ce n’était pas mon intention. Je n’avais que trop fuit durant ce périple. Darksky n’aurait sûrement pas apprécié ce que j’allais dire, mais malheureusement c’est ce que je pensais désormais... -Jamais vous ne pourrez me battre, vous aurez beau vous y mettre à cent, à mille, mais quel que soit votre nombre, je vous anéantirai un par un comme vous avez anéanti mon frère ! Ils n’eurent aucune réaction face à ma provocation, cette fois-ci, j’aurais quand même espéré les énerver un peu, mais ils semblaient ne posséder aucun sentiment. Tant pis, après tout, vaincre des ennemis sans aucune émotion, qu’il s’agisse de peur ou de haine, est toujours plus simple. -Apparais, Dragon cosmique, seigneur de la galaxie ! Il surgit dans un éclair de lumière qui illumina la forêt toute entière. Il dominait largement mes adversaires, et dépassait même la cime des arbres. Ils reculèrent tous d’un pas pour ne pas se faire écraser comme des insectes. Son souffle puissant déracina les arbres dans un rayon de deux cents mètres et balaya les feuilles au sol dans un tourbillon de lumière, ne laissant une fois de plus qu’un immense cratère autour de moi. Ils avaient tous disparus, mais je savais qu’ils reviendraient bientôt, toujours plus nombreux. Une fois mon dragon rappelé, les ténèbres recouvrirent à nouveau la forêt. Cependant je vis devant moi un faible rayon de lumière filtrant à travers les arbres encore fumant. L’explosion avait réussi à percer un passage à travers la broussaille qui devait me permettre de sortir. Je me précipitai alors vers la source de lumière. J’étais enfin sortie de cette sombre forêt, et je dois dire que ce que je trouvais à l’extérieur n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais… Une prairie infinie s’étendait là, à mes pied, si grande que je n’en voyais pas la fin. L’herbe, verte comme l’émeraude le plus pur, ressemblait à un immense tapis recouvrant le sol. Le ciel s’était subitement dégagé, les rayons du soleil brillaient fort, mais pas assez pour être désagréable, la température était idéale. Dans cet océan de vert, un unique arbre se dressait fièrement, juste à côté d’un petit cours d’eau traversant la plaine. Emerveillée par ce spectacle féérique, je me mis à dévaler lentement la pente qui me séparait du ruisseau. Un vent léger me caressait le visage et faisait voler mes cheveux. Tout semblait si paisible, comme si l’homme n’avait jamais posé le pied sur cette terre magique. J’entendais des chants d’oiseau, magnifique, ressemblant à des sons de clochettes. Toute la colère qui s’était accumulée en moi durant ces derniers jours se dissipa d’un seul coup. -Est-ce cela que l’on appelle…le paradis ? Me demandai-je. Lorsque je trempai ma main dans l’eau transparente, je sentis mes forces revenir. Elle était si pure, si sauvage, telle que devrait l’être toute les rivières sur cette terre sans l’intervention de l’homme. Je pouvais même voir à travers quelques poissons intrigués par ma présence. Je me rendis alors compte que la forêt s’étendait à perte de vue autour de la prairie, pas étonnant que personne ne soit jamais parvenu à trouver cet endroit, n’importe qui serait devenu fou à force de tourner en rond. J’avais enfin trouvé un refuge où je pourrais vivre en paix, loin du monde, loin de Sayer et des hommes, loin de ceux que j’aimais… Cette pensée m’arracha quelques larmes. -Je ne peux pas…je risquerai de leur faire du mal ; pensai-je pour tenter de me raisonner. Je m’approchais de l’arbre. Son feuillage, aussi vert que l’herbe, se confondait avec celle-ci. Seul son tronc se démarquait du paysage. Les feuilles se balançaient légèrement au rythme de la brise. - Bel endroit, n’est-ce pas Laura ? Dit une voix dans mon dos. Je me retournais brusquement, m’attendant à voir Sayer surgir. Cependant, lorsque je vis son visage, je fus frappé de reconnaitre ses traits. -P…Papa ? M’exclamai-je aussi surprise qu’heureuse. -Laura ; dit-il en me prenant dans ses bras, je suis si heureux de te revoir enfin après toutes ces années. Il portait un long manteau noir, ses cheveux étaient en batailles et long, son apparence était très différente d’il y a quatre ans, mais son visage lui était le même. Je me mis à pleurer, mais pour la première fois depuis longtemps, ce n’était pas de tristesse, mais de joie. Notre étreinte se prolongea, j’avais peur de le voir disparaitre si je le relâchais. Je me sentais retombée en enfance, lorsqu’il me serrait ainsi pour me consoler. Je ne m’étais pas rendue compte à quel point être séparée ainsi de ma famille m’avait marqué. Lorsqu’il me regarda dans les yeux, je pus voir un bonheur infini dedans, l’amour d’un père pour son enfant perdu enfin retrouvé. -J’ai toujours su que tu y arriverais ma fille…murmura-t-il. -Mais arriver à quoi ? Et où sommes-nous ? -Mais arriver ici bien sûr. Cet endroit magnifique est le terme du voyage de tous les membres de notre famille depuis des générations. Où se trouve-t-il ? Nul ne le sait, par-delà les montagnes pour certains comme moi, par-delà les mers pour ton grand-père, par-delà une sombre forêt pour toi…Tous ceux ayant entrepris ce voyage et ayant survécu se sont retrouvés mystérieusement ici. C’est une sorte de paradis pour les membres de notre famille, un lieu de repos éternel pour ceux qui y sont restés. Je comprenais à présent pourquoi je me sentais si calme ici. La malédiction n’avait aucune emprise sur moi tant que j’étais là. Mais je me rendis compte que quelque chose manquait à ce tableau si parfait. -Papa… -Oui ? -Où sont Maman et Arthur ? Sont-ils restés à Viridian ? Son regard se voila lorsque je lui demandai cela. Je fus saisie de panique. Il avait dû leur arriver quelque chose pour qu’il me regarde ainsi. -Ta mère…n’est plus de ce monde, tout comme ton frère… Ces mots eurent l’effet d’un coup de poignard en plein cœur. Je ne pouvais accepter ce que je venais d’entendre. Ma mère et Arthur, mort ? Comment cela avait-il pu arriver ? Voyant mon expression, il reprit la parole. -Tout s’est passé si vite…Juste après ton départ, des hommes sont venus pour te chercher. Je leur ai barré la route, mais ils ont forcé le passage. Un homme du nom de Sayer m’a demandé où tu te trouvais, puis m’a défié…et j’ai perdu…Mais je refusais toujours de lui dire. C’est alors qu’il a ordonné à ses monstres d’attaquer notre maison. Je l’ai supplié d’arrêter, mais il ne voulait rien entendre et j’étais trop faible pour l’arrêter… Des larmes perlèrent de ses yeux et sa voix était empreinte d’une tristesse immense. Je voyais parfaitement la scène. Sayer ordonnant à son archdémon de tout détruire…J’aurais dû être désespérée en apprenant cette nouvelle, mais le seul sentiment qui vint à moi fut la haine envers Sayer, amplifiée par un désir incontrôlable de vengeance. Mon père du croire qu’il lui était adressé car il se défendit. -Comprends-moi Laura, je ne désirais que te protéger, tout ce qui suivit ne m’avait même pas effleuré l’esprit, tu dois me croire je t’en prie ! Il était totalement à côté de la plaque, je ne lui en voulais pas du tout, j’étais même fière de ce qu’il ait fait pour moi. Le seul fautif était Sayer. La rage emplit mon esprit comme un torrent, détruisant tout sur son passage. Je vis le regard effrayé de mon père. Tout était en train de brûler autour de moi. -L…Laura, que t’arrive-t-il ? Dit-il en bégayant. -Laisse-moi me charger de Sayer papa, je vais lui régler son compte…définitivement ! Les flammes redoublèrent d’intensité. En quelques secondes à peine, tout n’était plus que cendres, les feuilles de l’arbre crépitaient et se mourraient dans le feu, le ruisseau s’était transformé en véritable torrent débordant de son lit et luttant dans un combat perdu d’avance contre les flammes. Je me trouvais au milieu du désastre, mon père me regardait avec effroi. La colère était si forte qu’elle s’était matérialisée en feu destructeur. Etait-ce cela, mon véritable pouvoir ? Semer le chaos ? Dans le sinistre s’éleva une forme sombre. Tout ce que je pouvais distinguer était un œil rougeoyant et maléfique. -Tu as enfin décidé d’utiliser ton pouvoir à sa pleine puissance Laura ; dit-une voix dans ma tête. Ce n’était pas la première fois qu’elle résonnait ainsi. Je pus voir que le regard de mon père était vide, il devait aussi l’entendre. Un flash me traversa l’esprit. Pendant une seconde, je me retrouvais sur la falaise et j’y vis Darksky, dans les bras d’une fille autre que moi. Ainsi, lui aussi m’avait abandonné ? Cela ne fit que renforcer ma colère et mon désir de vengeance. Lorsque la vision se dissipa et que je me retrouvai à nouveau dans la lande en feu, je vis mon père s’approcher de moi, l’air décidé. -Laura, es-tu prête ? -Mais prête à quoi ? -A te venger de ce monde, à détruire tous sentiments de cette terre afin de construire un monde nouveau, où la malédiction ne pourra plus nous atteindre. Etait-ce vraiment ce que je voulais ? Tout détruire autour de moi ? Non, c’était ce que la malédiction voulait. Mais il était trop tard pour faire marche arrière, elle m’avait déjà consumé assez pour que je sache ce qu’il fallait faire. -Tout ce que tu voudras…tu es la seule personne à qui je peux encore faire confiance… Un léger sourire illumina sa figure. -Tu as fait le bon choix Laura. Que tous les peuples se préparent car le règne de Shadow…va bientôt commencer…
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 24 Avr - 14:58
Darksky, le combattant de l’ombre
Spoiler:
Marie, Laura, Papa, Maman, tous étaient partis brutalement et sans prévenir. Il ne restait plus que moi. J’étais seul. J’aurais certainement sombré dans la folie si Hélios ne m’avait pas donné un espoir de revoir ma sœur. Elle qui avait été lâchement kidnappée par cet homme : Shadow. A présent, je suivais un entrainement spécial dans une école reculée du pays, qui devait me permettre de devenir plus fort que je ne l’avais jamais été. Je le devais, je n’avais pas le choix si je voulais la sauver.
Je passais des journées difficiles, entre nos entrainements physiques épuisants et le peu d’heures de repos que nous avions. Tous les autres étaient bien plus forts que moi, plus robustes, plus âgés, et surtout plus agressifs. Je ne m’entendais avec aucun d’entre eux, j’étais toujours dans mon coin, à repenser au passé, à ces jours d’insouciance sur la falaise avec Laura.
Cela dura ainsi trois ans. Je ne voyais que très peu Hélios. Notre supérieur était un homme du nom de Sayer. Il voulait absolument que nous développions ce qu’il appelait le pouvoir télépathe, la faculté de rendre les monstres de duel réel. Dans quel but ? Je ne le savais pas. Le but même de ces entrainements était un mystère pour moi, je me contentai d’obéir, sans comprendre.
Enfin, le jour de mon quatorzième anniversaire arriva. Je ne m’attendais pas à recevoir un quelconque présent. Cependant, quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’on vint m’annoncer que j’étais convoqué dans les quartiers d’Hélios en personne !
Mon cœur se mit à battre. En général, lorsque quelqu’un y est convoqué, plus personne ne le revoit par la suite. Je craignais le pire, mais je m’y rendis.
Ses quartiers étaient tout à fait quelconques : une vaste sale carrée, avec un bureau, une étagère, deux chaises et un tapis. Il y avait également une grande fenêtre qui donnait sur le parc de l’école, un bureau de proviseur tout ce qu’il y a de plus normal.
Lorsque j’arrivai, Hélios regardait dehors et me tournait le dos. Cependant, lui n’avait pas l’habit de n’importe quel directeur. Il portait une armure dorée, surmontée d’une grande cape rouge. Sur sa tête était posée une couronne incrustée de joyaux qui scintillaient au soleil.
Le professeur annonça mon arrivée, puis se retira tout aussi vite, me laissant seul avec Hélios. J’attendis qu’il prenne la parole. Son silence n’augurait rien de bon, et mon cœur se mit à battre encore plus vite dans ma poitrine. Il semblait contrarié. Avais-je fait quelque chose de mal ? Si tel était le cas, qu’allais-je subir comme châtiment ?
Mais alors que je ruminais toutes ces questions dans ma tête, j’entendis frapper à la porte. Un autre professeur se présenta, et une jeune fille entra à sa suite :
-Voici Yuiko Saya maitre ; dit le professeur avant de s’éclipser.
Je regardai la nouvelle venue. C’était une jeune fille qui devait avoir mon âge. Elle avait les yeux bleus et de longs cheveux blonds ainsi que qu’une longue queue de cheval qui lui arrivaient presque aux hanches. Elle fronçait les sourcils, et dans son regard turquoise se reflétait comme une sorte de détermination. Elle devait certainement savoir pourquoi elle était là à en juger par son expression froide. Elle ne m’adressa même pas un regard et continuait de fixer Hélios, jusqu’à ce qu’il se retourne à son tour.
-Yuiko Saya et celui qui se fait appeler Darksky, vous devez certainement savoir pourquoi vous êtes ici tous les deux aujourd’hui ; déclara-t-il solennellement.
Elle hocha sèchement la tête, mais, devant mon expression interrogatrice, Hélios ouvrit un tiroir et sortit une vielle feuille de papier.
-J’ai l’impression que quelques explication s’imposent ; dit-il. Vous avez été choisis tous les deux pour vos excellentes aptitudes physiques et mentales. C’est pourquoi, j’ai décidé de vous confier une mission de la plus haute importance.
Hélios déroula son papier et je pus reconnaitre dessus une carte géographique. Cependant, les contours du pays ne me rappelaient rien de connu.
-Voici Mineos, une petite ile de l’archipel de Palaos, une ile déserte du pacifique. Selon certaines sources, il y aurait un trésor fabuleux enfoui là-bas, donnant force et espoir à ceux qui le trouve.
-Et vous voulez que nous allions le chercher ? Demanda Saya sans conviction.
-C’est exact. Il semblerait qu’autrefois, des colons y aient construit un temple avant de partir sans laisser de trace. Votre mission consiste donc à retrouver ce trésor avant les hommes de Shadow. S’il mettait la main dessus, nous serions dans une situation vraiment critique. Un avion vous y emmènera dès demain. Avez-vous bien compris ?
-Compris ; dit Saya comme si elle était à l’armée.
-Je…je crois, bafouillai-je.
Hélios nous congédia sans donner plus d’explications. Une fois dehors, je pus respirer à nouveau. Il ne voulait donc pas me sermonner, mais me féliciter. Cela me m’avait pas surpris sur le moment, mais tous mes professeurs et entraineurs n’arrêtaient pas de répéter que j’étais leur pire recrue pourtant…Je me retournai vers ma nouvelle compagne de route pour lui adresser quelques mots avant l’expédition.
-Faisons de notre mieux demain ; dis-je d’un ton enjoué.
-Tâche de ne pas me ralentir ; se contenta-t-elle de répondre avant de partir sans même un regard.
Elle était exactement comme tous les étudiants ici, froide, distante et se croyant supérieure à tout le monde. Je ne fus même pas déçu de sa réaction, je n’attendais pas vraiment un mot de réconfort après tout.
Le lendemain, vers six heures du matin, nous nous trouvions sur la côte de cette île, seuls. Le soleil n’était pas encore levé, et nous voyions à peine où nous mettions les pieds, mais la vue que nous avions était splendide. Un vrai paradis comme on peut se l’imaginer, une mer bleue turquoise, du sable blanc et fin, et en contreplan, une forêt de palmiers. Au loin, nous entendions les premiers cris d’oiseaux exotiques. J’avais encore du mal à croire que je me trouvais en ce moment même à l’autre bout du monde, sur un ilot au milieu de nulle part.
Nous avions jusqu’au coucher du soleil pour trouver ce trésor. Hélios nous avait remis sa carte, il nous suffisait de rejoindre un endroit précis de l’île.
-En route, je ne veux surtout pas faire de mauvaises rencontre ; grommela ma nouvelle partenaire avant de s’enfoncer dans la forêt.
Notre marche dura longtemps, mais nous savions où nous étions, je n’étais donc pas inquiet. Saya, cependant semblait tendue. Elle sursautait à chaque bruissement, chaque coup de vent. Elle se cachait dans les taillis et regardait également de chaque côté avant de bifurquer, comme si nous étions espionnés. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi elle prenait autant de précautions. Nous étions définitivement seuls ici, personne n’aurait l’idée tordue de passer ses vacances au beau milieu du pacifique.
Comme cette mission commençait sérieusement à m’ennuyer- marcher ainsi n’était pas mon point fort- je décidai d’engager la conversation :
-Euh…Saya, c’est ça ? Demandai-je.
Elle me répondit d’un mouvement de tête sans rien dire.
-Je voulais savoir, depuis quand es-tu dans cette école ?
-Pourquoi veux-tu savoir une telle chose ? Répondit-elle froidement. Cela ne te regarde pas.
-Je voulais simplement te connaitre un peu plus puisque nous travaillons ensemble désormais. Il serait mieux que nous nous connaissions un minimum tu ne penses pas ?
-Je n’ai pas demandé à travailler avec toi, on m’y a forcé.
-Mais dans les faits, tu travailles bien avec moi, alors tu ne veux pas savoir qui est ton partenaire ?
-Pas vraiment…
-Je pourrais être un tueur en série, ça ne te dérangerais pas ?
-Tu n’en es pas un, alors je n’ai aucune raison de m’inquiéter.
Elle était décidément bornée et peu ouverte à la conversation. J’avais beau tenter de lui parler, je terminais toujours sur une impasse. Cette mission allait s’avérer d’un ennui inimaginable si je devais me contenter de la suivre sans rien dire, il y avait forcément une chose sur laquelle nous pouvions discuter, mais laquelle ?...
-Dis-moi Saya…
-Quoi encore ? Tu ne peux pas faire moins de bruit, quelqu’un va finir par nous repérer ; chuchota-t-elle.
-Mais ouvre un peu les yeux, il n’y a personne ici ! Dis-je assez fort pour le lui prouver.
Elle se jeta sur moi et me mit la main sur la bouche pour me faire taire et elle s’arrêta presque de respirer, comme si un simple souffle pouvait nous trahir. Nous attendîmes, mais personne ne vint. Elle relâcha alors sa pression et recommença à respirer.
-Tu es fou, tu veux vraiment nous tuer ? Dit-il d’un ton plein de reproches.
-Personne n’est venu ; répondis-je calmement. Il n’y a aucune raison de…
Je n’avais même pas fini ma phrase qu’une sorte de flèche me frôla l’oreille et se planta dans un arbre juste à côté de nous. Nous nous retournâmes précipitamment. Des hommes portant des masques et des capes noires étaient sortis de nulle part. Ils étaient forts, je ne les avais même pas entendus arriver…
L’un d’eux, celui portant un masque plus foncé que les autres, se détacha du groupe et s’avança vers nous.
-Vous travaillez pour Hélios n’est-ce pas ? Demanda-t-il agressivement.
-Et si je répondais que oui ? Dit Saya froidement.
-Alors je vous tuerai.
-Dans ce cas, non, nous ne travaillons pas pour lui…
-Mensonges, tuez-les ! Ordonna l’homme.
-Pourquoi demander si c’est pour ne pas vous satisfaire de nos réponses ; soupira Saya en sortant un couteau de poche.
Je vis une pluie de flèches aiguisées se diriger dans notre direction. Cependant, Saya ne semblait plus du tout effrayée. Au contraire, elle se précipitait à leur rencontre, et, avec une agilité hors du commun, elle les déviait une à une, avec une vitesse surprenante.
Alors qu’elle continuait de se battre avec sa main gauche uniquement, elle sortit de sa poche droite un petit objet rond qu’elle lança sur nos ennemis. Cela créa un épais nuage de poussière qui les aveugla quelques instants. J’entendais l’homme pester derrière ce rideau opaque et des flèches, tirées à l’aveuglette se figèrent un peu partout autour de moi.
-Dépêche-toi ! M’ordonna-t-elle en me prenant par le bras.
Nous courûmes ainsi pendant plusieurs minutes sans nous arrêter, toujours tout droit. Lorsque nous fûmes assez éloignés de ces hommes, Saya me lâcha et s’arrêta brutalement. Je n’arrivais pas encore à comprendre ce qu’il s’était passé. J’avais à peine prononcé quelques mots que nous étions encerclés d’hommes voulant notre mort sans raison. Et pire que tout, Saya semblait les connaitre. Son courage m’avait d’ailleurs impressionné, tout comme le sang-froid dont elle avait fait preuve en répondant à l’homme.
-Tu ne veux pas me parler, mais à eux, tu leur fais de grand discours ? Dis-je pour détendre un peu l’atmosphère.
-Tu ne sais vraiment pas à qui tu as à faire, n’est-ce pas ? Me demanda-t-elle sur un ton de reproches.
-Les hommes de Shadow ? Répondis-je naïvement.
-Des tueurs en série oui ! Shadow est totalement fou, si nous croisons une nouvelle fois ces hommes, il se pourrait qu’aucun de nous ne survive ! Me cria-t-elle.
-Calme-toi un peu Saya. Peux-tu me dire qui sont-ils exactement pour commencer ?
-Je ne comprends vraiment pas ce que tu fais ici ; soupira-t-elle. Shadow est l’ancien bras droit d’Hélios. Tu l’as certainement vu au moins une fois, il se faisait appeler Garden à l’époque. Mais il a décidé de se rebeller contre Hélios et tous ceux qui le suivent. Désormais, avec une poignée de réfractaires, ils nous traquent comme des bêtes sauvages…
Oui, à présent je voyais mieux qui était Shadow…Donc le bras droit d’Hélios avait enlevé ma sœur ? Et pour couronner le tout, je vivais au même endroit que lui depuis tout ce temps ! Mon sang bouillonna dans mes veines. Hélios m’avait-il menti ? Connaissait-il les intentions de Shadow…ou bien était-il à l’origine de mes problèmes ? Il me fallait des réponses !
-Tu es tout blanc Darksky, est-ce que ça va ? Me demanda Saya inquiète à mon sujet pour la première fois.
-Oui, tout va bien ; mentis-je. Finissons rapidement cette mission, et ensuite, j’irai personnellement rapporter le trésor à Hélios…
Elle m’observa, surprise de mon ton soudainement agressif, mais, lorsque je tournai le regard vers elle, Saya se releva et repris sa froideur habituelle.
Cette course effrénée nous avait au moins rapprochés de notre but. En quelques minutes à peine, nous fûmes arrivés à destination.
Il ne restait presque plus rien du temple. Nous avions devant nous un vaste champ de pierres disposées en cercles. Sur les bords, nous pouvions apercevoir des restes de colonne qui autrefois devaient être colossales. Partout, la mousse et le lierre avaient envahi les ruines.
Nous avançâmes parmi les décombres, et nous vîmes au milieu un petit escalier menant sous terre. Après nous être concertés silencieusement, nous descendîmes dans l’obscure salle souterraine.
Je ne voyais pas à un mètre, et je dus me prendre plusieurs fois de suite le mur avant que Saya n’allume une lampe torche qu’elle avait emmenée avec elle. Et, une fois que je pus voir autour de moi, je fus surpris par la pauvreté de la salle. Il n’y avait ni inscription, ni peinture. Les murs étaient nus, ce n’était que de la pierre telle qu’on peut la trouver dans les grottes. En face de nous, il y avait comme un petit autel sur lequel était posée une boite en or.
-Serait-ce…le trésor ? Demandai-je à ma partenaire.
-Non, c’est beaucoup trop simple…murmura-t-elle plus pour elle que pour moi.
A peine avait-elle dit cela que les murs se mirent à trembler. Je crus que toute la voute allait s’écrouler sur nos têtes, mais au lieu de quoi six ouvertures se créèrent dans la paroi de la salle. Juste après cela, des inscriptions se gravèrent à nos pieds. Saya se mit à les lire, bien qu’elles fussent écrites dans une langue incompréhensible formée de cercles et de carrés…
-« Quand un brille au-dessus, six brulent en dessous, quand trois contemplent le soleil, quatre abaissent le regard. Quand deux nagent à la surface, cinq plongent vers le fond… » On dirait bien que cette énigme doit nous permettre de faire le bon choix…
Cette énigme n’avait aucun sens ! C’était certes poétique, mais elle ne voulait rien dire.
-Tu es sûre que tu as bien traduit ? Demandai-je.
-Certaine…
Je levai les yeux vers les six portes. Au-dessus de chacune d’elle était inscrit un logo. Vingt-et-un points étaient disposés aléatoirement et séparés par des traits sur chaque logo. Pour moi, il n’y avait aucune différence entre tous…Saya réfléchissait à voix haute, me laissant profiter de sa réflexion.
-Vingt-et-un points, séparés par des traits, cinq traits pour être exacte, formant six cases distinctes…De plus, si on additionne les chiffres de l’énigme, cela nous donne vingt-et-un également…Il y a forcément un rapport entre les deux…murmurait-elle.
Pendant ce temps-là, par faute d’idée, je m’attelais à la contemplation du petit coffre en or. Il était fermé à clef, et il était impossible de l’ouvrir.
-Eureka ! S’écria Saya soudainement en me faisant sursauter.
Je me retournai d’un bond. Avait-elle réellement trouvé la solution à ce charabia ? Il fallait le croire, elle semblait si joyeuse et si sûre d’elle.
-La réponse était évidente, il suffisait de penser à un dé !
-Un dé ? Dis-je en attendant plus d’explication.
-Oui, ou plutôt à un patron de dé, tel qu’on en voit en cours de maths. Regarde attentivement la porte quatre Darksky ! M’ordonna-t-elle.
En effet, le logo qui se trouvait au-dessus était bien un patron de dé. Mais je ne voyais toujours pas où était le rapport…
-Assemble ce dé, lorsque la face 6 est en haut, celle du bas est la 1, pareil pour toutes les autres !
Je fus frappé par sa réflexion. Il n’était pas étonnant qu’Hélios l’ait choisie pour une telle mission, elle était brillante. La solution me parut totalement dérisoire en regardant les autres portes : soit le patron ne s’assemblait pas correctement, soit ce n’était même pas un patron de dé.
Un bruit de pas se fit alors soudainement entendre dans les escaliers. De nombreux hommes venaient par ici. Saya me fit signe de la suivre silencieusement en emportant la boite avec moi, et nous nous engouffrâmes dans le long tunnel derrière la porte quatre…
A vrai dire, il n’y avait rien d’intéressant derrière cette porte, simplement un long chemin sombre qui semblait sans fin. Saya referma discrètement derrière elle, laissant les hommes réfléchir à cette énigme. Cela devrait nous laisser un peu de répit.
Sans un mot, Saya prit la tête et entama la descente. Nous marchions, toujours tout droit, en nous enfonçant toujours plus profondément sous terre. Depuis combien de temps ? Je ne saurais le dire, toute notion de temps était effacée dans un tel endroit où chaque recoin se ressemblait.
Saya me barra soudainement la route, puis, lentement, elle ramassa une pierre qu’elle jeta devant nous. Lorsqu’elle toucha le sol, celui-ci se déroba dans un vacarme assourdissant. Je reculai de deux mètres d’un seul bond. Et dire que je n’étais pas passé loin de la mort.
-C’est un piège classique ; dit-elle d’un ton supérieur. Mais il y a toujours un moyen de les contourner, sinon, comment les hommes ayant caché le trésor seraient-ils sortis ?
Elle me désigna un sentier étroit qui passait au bord du gouffre béant. En le traversant, je n’étais toujours pas rassuré. Un faux mouvement et c’en était finit de moi. Je devais…ne pas regarder en bas…ce que je fis naturellement.
Horreur, je commençais déjà perdre l’équilibre ! Mais ma partenaire m’attrapa par le bras et me poussa pour que je traverse le précipice d’un seul pas. J’arrivai de l’autre coté sur le ventre, mais je devais à Saya la vie.
-Inutile de me remercier ; dit-elle avant que je n’aie eu le temps de dire un mot. Elle se retourna cependant : tu auras l’occasion de le faire plus tard ; dit-elle avec un clin d’œil.
Plus je restais aux côtés de Saya, plus sa personnalité s’obscurcissait pour moi. Alors que je la pensais totalement indifférente, elle me sauvait, et lorsque je la voyais prendre la situation à la légère, elle redevenait ensuite froide et distante. Mais cela faisait d’elle également quelqu’un de fascinant. Un certain mystère planait autour de cette fille que je ne connaissais que depuis un jour, mais que j’appréciais déjà, même contre mon gré.
Elle me sauva par la suite encore de nombreuses fois dans ce temple : elle esquiva une série de flèches aiguisées, une hache sortant du mur. Elle me protégea même du piège constitué d’une boule géante dans un couloir étroit. Mais, à chaque fois, après m’avoir sauvé, elle redevenait distante et ne m’adressait plus la parole.
Après avoir échappé à une dizaine de pièges tous plus tordus les uns que les autres, nous arrivâmes dans une autre pièce circulaire. A première vue, elle n’était pas piégée. Aucun rayon laser, aucun gaz asphyxiant, aucun serpent tombant du plafond. Nous restions cependant sur nos gardes, et nous avions raison. Alors que nous étions presque arrivés de l’autre côté, la porte de sortie se ferma brutalement. Nous nous retournâmes, l’entrée était condamnée elle aussi !
Nous retenions notre respiration en attente du piège. Cependant, rien ne vint. Je remarquai alors une sorte de table juste devant la sortie. En m’approchant, je pus voir des inscriptions dessus que Saya put déchiffrer :
-C’est une épreuve de force cette fois ; déclara-t-elle en regardant la porte condamnée.
-Attends, tu veux dire qu’on doit enfoncer ce truc ? Répliquai-je interloqué.
-Je ne pense pas qu’il s’agisse de ça, je crois qu’il faut prouver notre force pour pouvoir continuer, sans quoi, nous resterons piégés ici pour toujours.
Saya sortit alors son poignard de sa poche. Pourquoi ? Il n’y avait pourtant aucun enne…
Rectification, il y avait des ennemis désormais. Des sortes de spectres étaient apparues dans une épaisse brume sombre et ils semblaient peu amicaux. Ils n’étaient pas totalement humains, du moins, ils ne l’étaient plus. Ils étaient tous armés d’épée ou de fusil, ce qui rendait le combat assez inéquitable pour nous. Mais cela ne semblait pas gêner Saya qui les attaquait sans réfléchir, esquivant les balles et les coups de sabre puis plantant son couteau dans leur cœur, ce qui avait pour effet de les faire disparaitre. Dans un coin de ma tête, je notais qu’il ne fallait jamais l’énerver si je ne voulais pas être poignardé dans le dos…
-Darksky, arrête de rêvasser ! Me cria-t-elle en déviant une lame qui s’approchait dangereusement de moi.
Elle la saisit, « tua » son propriétaire, et me la lança sans autre explication. J’imaginais que désormais, c’était mon tour de me battre. Cependant….c’était bien la première fois que je maniais une épée ou même que j’en tenais une en main. Cela ne devait pas être si compliqué, si des spectres le pouvaient, alors moi aussi. Je m’élançais ainsi dans la bataille. Je ne m’en sortais pas trop mal, je décapitai deux spectres, déviai la lame d’un ennemi et je me protégeai même une balle. Mais, à chaque fois qu’un disparaissait, deux autres apparaissaient. Etait-ce vraiment ce genre d’épreuve que nous avions à passer ? Tuer des spectres ? Me demandai-je tout en continuant le combat. Il devait y avoir certainement un autre moyen de gagner.
Je me mis à observer le mouvement de ces créatures, tout en continuant à me battre. Ils sortaient tous des murs, quoi de plus normal pour des spectres. Mais une chose m’intriguait, qu’y avait-il derrière ces murs ? Des réserves de spectres ? Ils ne pouvaient pas provenir de nulle part tout de même. Je devais en avoir le cœur net. Je forçai alors le passage et je me précipitai contre un des murs. J’aperçus alors comme une fente entre deux pierres. C’est bien ce que je pensais, il devait y avoir un mécanisme pour actionner une sorte de porte ! Je le cherchai du regard rapidement en balayant la pièce, et je m’arrêtai sur l’autel devant la grande porte. Juste devant était posé un petit objet brillant et doré. Comment n’avais-je pas pu le remarquer plus tôt ? Peut-être était-il tombé lors de la bataille…Dans tous les cas, je courus jusqu’à lui et, avec une roulade pour éviter une lame, je le ramassai. C’était exactement ce que je pensais, une petite clé actionnant un mécanisme. Je retournai ensuite à la fente, toujours en esquivant les coups, et je mis ma découverte à l’intérieur de la fente.
Un bruit sourd se fit entendre au loin, comme un verrou se levant. Je n’eus pas le temps de savourer ma victoire. Un spectre se tenait juste derrière moi et brandissait sa lame sur moi. Je cherchai la mienne, paniqué. Je ne l’avais pas encore en main que mon adversaire abaissait déjà la sienne. Je m’apprêtai déjà à recevoir le coup quand je le vis s’évanouir tout simplement dans les airs, pour faire place à Saya. Elle lui avait planté son couteau dans le dos.
-Bien joué Darksky…Dit-elle à bout de souffle. J’ai cru que nous n’en finirions jamais.
En effet, l’activation du mécanisme avait fait disparaitre tous les spectres d’un seul coup, toutes leurs armes gisaient à terre sans propriétaire.
J’entendis derrière moi comme des pierres glissant sur le sol, ce qui était exactement ce qu’il se passait. Le mur venait de coulisser pour nous ouvrir la voie sur un nouveau couloir. Je me relevai difficilement. J’avais des courbatures à force de courir à travers toute la salle, sauter et donner des coups d’épée.
-Nous y sommes presque, encore un dernier effort et…
Saya trébucha alors qu’elle tentait d’avancer et elle s’écroula sur le sol.
-Que se passe-t-il Saya ? Demandai-je inquiet. Tu es blessée ?
-Non, je ne crois pas…
Elle écarquilla alors les yeux de stupeur. Elle possédait une énorme entaille au niveau de la cuisse d’où le sang coulait abondamment. Je me dépêchai d’aller la rejoindre, et, déchirant un bout de mon manteau, je commençai à bander la plaie.
-Tu n’as pas besoin de faire ça, laisse-moi derrière. Le trésor est plus important que moi.
-Hors de question ! Rétorquai-je. Je n’abandonnerai pas une amie, plus jamais…
-Une amie ? Tu me considères vraiment comme telle même si nous nous connaissons à peine et que mon attitude envers toi est plus que détestable ? Demanda-t-elle interloquée.
-Nous sommes partenaires pour cette mission, et par conséquent nous sommes amis, nous avons commencé cette mission ensemble, nous la finirons ensemble !
-Ta vision des choses est bien simpliste mon pauvre Darksky ; ricana Saya, mais son rire était sans méchanceté, elle était simplement amusée de mes paroles.
Oui, cette vision était peut être simpliste, mais c’était la vision du monde de Laura. C’était elle qui m’avait sorti de ma solitude après la mort de mes parents. Sans elle, j’aurais certainement sombré dans la folie, et Marie aurait dû se débrouiller seule pour survivre. Et, je ne savais pas pourquoi, mais l’attitude froide de Saya me rappelait la mienne, c’était certainement la raison pour laquelle je me comportais ainsi.
J’aidai Saya à se remettre debout. Elle fit une grimace en s’appuyant sur sa jambe blessée et tituba. Je la rattrapai avant qu’elle ne tombe.
-Je suis vraiment un fardeau, tu ne trouves pas ? Dit-elle tristement.
Je ne répondis rien, surpris par un changement d’attitude si soudain. Quelques minutes plus tôt, elle ne m’adressait même pas la parole, ou à peine, et voilà qu’à présent elle me parlait comme à un vieil ami.
-Reposons-nous un peu ici ; lui dis-je alors.
-Comment ? S’écria-t-elle stupéfaite. Hors de question, les hommes de Shadow pourraient arriver d’une minute à l’autre, je refuse…
Elle me repoussa et tenta de marcher seule, mais après un seul pas, elle s’écroula par terre.
-Tu vois bien que tu n’es pas en état de continuer.
-Je suppose que tu as raison ; soupira-t-elle.
Je m’assis alors à côté d’elle, et je commençai à lui parler de tout et de rien. Elle me demanda comment je pouvais rester toujours aussi joyeux, même dans les pires situations comme celle-ci. Je lui répondis simplement que c’était l’enseignement d’une personne que j’aimais énormément.
-Vraiment ? Tu ne peux pas savoir comme je t’envie d’avoir de si bons amis… dit-elle d’une voix tintée de mélancolie et de tristesse.
Je ne sus pas quoi répondre à cela. J’attendis qu’elle m’explique d’elle-même, mais elle ne revint pas sur ce sujet-là. Nous restâmes assis dans cette pièce si longtemps que j’en avais totalement perdu la notion du temps. Nous étions arrivés le matin sur cette île, mais maintenant, quelle heure était-il ? Midi ? Seize heures ? Ou bien peut-être déjà Vingt heures qui sait. Saya s’était endormie sur mon épaule, elle devait en avoir bien besoin après un tel combat. Sans même que je m’en rende compte, elle m’avait sauvé la vie, au péril de la sienne, alors que je la connaissais à peine.
La regarder dormir paisiblement laissait peine à croire qu’elle savait se battre férocement. Elle ressemblait à n’importe quelle lycéenne ordinaire, menant une vie tout à fait banale, sans rebondissement. Mais notre destinée à nous, qui nous nous entrainions avec Hélios, était tout autre. Nous pouvions dire adieu à ces jours d’insouciance caractérisant l’adolescence, chaque jour était un combat.
Je me mis à repenser à Laura, à nos duels sur la falaise. Cette vie me semblait totalement révolue désormais, et aucun retour en arrière ne me semblait possible, il suffisait de regarder l’endroit dans lequel je me trouvais : un vieux temple sur une ile déserte. J’étais sûr que cette vie d’aventure aurait plu à Laura. Contrairement à moi, elle était intrépide, et n’avait pas peur du danger. En ce moment même, elle devait être à l’école en train d’étudier, derrière un bureau, à écouter un cours de maths tranquillement. Mais pensait-elle encore à moi après toutes ces années ? Ou bien m’avait-elle oublié ?
Une chose était sûre, elle était plus que jamais présente dans mon esprit, et indirectement, c’était elle qui m’aidait à survivre. Sa carte, Trishula, m’avait sauvé de nombreuses fois déjà.
J’entendis soudain un bruit sourd venant de derrière la porte d’entrée. Les hommes de Shadow devaient être arrivés. Je tentai réveiller Saya :
-Q..Quoi ? S’exclama-t-elle en se réveillant en sursaut. Je ne dormais pas hein, j’étais juste en train de…
Je lui fis signe de se taire et d’écouter attentivement. Quand elle comprit ce que je voulais dire, elle hocha la tête et tenta de se lever. Elle fit une grimace, mais elle semblait pouvoir marcher désormais. Discrètement et en faisant le moins de bruit possible, nous franchîmes la porte nouvellement créée qui se referma derrière nous. Tant mieux, cela occuperait ces types quelques temps.
Nous marchâmes encore longtemps dans ce couloir sans fin, Saya devant parfois s’appuyer contre un mur pour reprendre son souffle. Sa blessure avait cessé de saigner, mais la douleur semblait toujours présente. Si nous avions eu à combattre à ce moment, je ne suis pas sûr que nous aurions tenu très longtemps.
Nous arrivâmes finalement dans une autre pièce, semblable encore une fois aux précédentes. Cependant, un élément du décor me frappa. Au centre de la pièce se dressaient fièrement deux immenses statues représentant deux dragons, l’un en or, l’autre en onyx certainement vu sa couleur noire comme la nuit. Autour d’elle, quatre piliers étaient dressés, chacun d’une couleur différente : un rouge, un bleu, un vert et un ambré. Je remarquai alors que chacune des statues avait une clé autour du cou.
-Voici donc la dernière épreuve avant le trésor : dit alors Saya. « Voyageur au cœur pur en quête de vérité, tes pas t’ont mené en ces lieux isolés. Voilà donc l’ultime énigme : deux clés se trouvent accrochées, mais une seule peut ouvrir cette porte de d’acier, l’autre déclenchera un piège mortel dont nul ne peut réchapper. » Plutôt simple tu ne trouves pas ?
-Oui, enfin, mieux vaut ne pas se tromper ; répondis-je angoissé à l’idée de pouvoir faire le mauvais choix.
-Ne t’inquiète pas, il y a toujours des indices dissimulés un peu partout pour résoudre ce genre d’énigme, il faut simplement les trouver.
Nous nous séparâmes et je commençai les recherches. Je regardai partout, sur les murs, au sol, au plafond, mais je ne vis rien ressemblant à un indice quelconque. Mon regard se tourna alors vers les statues. L’énigme parlait de porte d’acier. Or l’acier est de couleur presque noire, et il y avait justement une statue noire. Mais, l’énigme ne pouvait tout de même pas être aussi simple que ça…
Je me rapprochai d’elle pour mieux voir. Saya semblait avoir eu la même idée car elle vint dans ma direction.
-Je pense que ces statues cachent un indice ; déclara-t-elle, il n’y a rien d’autre qu’elles dans cette pièce.
-Et qu’est-ce que nous devons chercher exactement ?
-Je ne sais pas, tout ce qui parait bizarre.
-Tout me parait bizarre ici ; répondis-je ironiquement, bien que cette phrase soit vraie.
Ces statues n’avaient rien de particulier, mis à part le fait qu’elles étaient spécialement bien sculptées. On pouvait presque distinguer chaque écaille du reptile volant. Je remontai mon regard vers la tête de la statue noire. Il faisait réellement peur à voir, avec ses yeux de rubis qui semblait vous suivre du regard. J’eus des frissons rien qu’à cette pensée et je détournai rapidement le regard et je le reportai sur l’autre statue, celle en or. Sur celui-ci, pas question d’écaille, elles étaient remplacées par de fines plumes et son regard était bleu comme l’azur, ce qui était assez réconfortant.
-Celle-ci…Dit Saya d’une voix éteinte.
-Comment ?
Elle ne me répondit pas et passa devant moi sans même me regarder et s’empara de la clé autour du coup du dragon d’or. Mon cœur s’accéléra soudainement lorsque j’entendis la terre trembler juste après cela. Avait-elle pris la mauvaise clé ? Je suais à grosses gouttes tandis que la terre tremblait de plus en plus. Je sentais ma mort se rapprocher. Je me tournai vers Saya, elle n’avait aucune réaction, elle restait impassible, comme si elle était déconnectée de ce monde.
Cependant, il ne se passa rien d’extraordinaire et je pus enfin souffler avec quelques secondes interminables de peur.
-Comment as-tu su qu’il s’agissait de la bonne clé ? Demandai-je impressionné.
-Que s’est-il passé ? Demanda-t-elle soudain comme si elle sortait d’un rêve.
Elle écarquilla les yeux quand elle vit la clé qu’elle tenait entre les mains et se prit la tête dans les mains.
-Non, pas encore ; murmura-t-elle.
-Quelque chose ne va pas ? Lui demandai-je, bien que je connaisse déjà la réponse.
-Non…ce n’est rien d’important ; répondit-elle tristement en essayant de cacher sa peur derrière un sourire. Bien, allons ouvrir cette porte maintenant que nous le pouvons.
Nous nous approchâmes puis Saya introduisit la clé d’or dans la serrure. Celle-ci tourna toute seule à l’intérieur et la porte s’illumina d’une lumière éblouissante. Elle s’ouvrit lentement…très lentement, à ce rythme, nous ne pourrions pas entrer avant une heure.
-Merci d’avoir fait tout le travail à notre place ; dit une voix derrière nous.
Nous nous retournâmes en sursaut. Les hommes de Shadow, ils nous avaient rattrapés ! Mais comment ? Nous avions pourtant une avance certaine sur eux !
-Ce piège était le seul résistant encore à mes hommes ; déclara le chef. Mais à présent, le trésor est à nous.
-Et puis quoi encore, nous étions là les premiers ! S’écria Saya.
-Oui, c’est vrai, mais le nombre fait la force, vous n’êtes pas en position d’exiger quoi que ce soit ; ricana l’homme.
-Si, je peux toujours vous défier en duel ! Déclara Saya.
-Et pourquoi accepterai-je ?
-Parce qu’un vrai duelliste ne se défile jamais devant un défi, à moins que vous n’en soyez pas un…
-J’admire ton audace ; grogna-t-il. Soit, je vous propose un marché : si vous gagnez, nous partons, mais si nous gagnons, alors c’est vous qui partirez sans opposer de résistance…
-Marché conclus ! Répondit Saya avant même qu’il ait fini sa phrase. Mais ce duel est joué d’avance, vous ne pouvez rien face à moi…
Saya était vraiment sûre d’elle, c’était impressionnant. Je me rendis compte alors qu’elle devait effectivement être une excellente duelliste selon les dires d’Hélios, raison supplémentaire pour laquelle elle avait dû être choisie pour cette mission…
-Je prends la main ; dit l’homme. Voici mon monstre, comme je n’en contrôle aucun je peux l’invoquer spécialement : cellule colonie de chrome !
-qu’est-ce qu’il est moche…dit Saya à voix basse.
-Je le sacrifie à présent pour invoquer ma mante colonie de chrome, puis j’active son effet : en payant 1000 points de vie, je fais revenir sur le terrain ma cellule colonie de chrome. Je pose une carte face cachée et je termine mon tour.
Homme de Shadow : 3000 – Saya : 4000
-C’est pas terrible tout ça, je vais vous montrer comment on se bat…Je vais poser un monstre en position de défense face verso et vous laisser la main.
L’homme au masque noir éclata de rire, bientôt suivi de tous les autres. Il y avait de quoi, son terrain était bien rempli et Saya se contentait de poser un monstre. Mais elle semblait si sûre d’elle, était-ce du bluff ?
-Tu parles beaucoup, mais tu ne représentes aucun danger finalement ! A mon tour, je vais t’achever rapidement : j’invoque génome colonie de chrome, puis j’active mon piège : offrande suprême : en payant 500 points de vie, je peux faire une invocation supplémentaire.
Saya : 4000 – Homme : 3500.
-Je sacrifie donc mon génome colonie de chrome considéré comme deux sacrifices pour invoquer Longicorne colonie de chrome, et son effet s’active, je paie 1000 points de vie pour détruire ton monstre, tu as perdu !
Saya : 4000 – Homme : 2500.
-Tout cela est tellement prévisible ; soupira-t-elle. Le montre que vous venez de détruire est Polao, wind Dragonstar, et lorsqu’il est détruit, je peux invoquer depuis mon deck Suanni, fire Dragonstar en mode attaque…
-Et alors, je vais le détruire lui aussi, j’active une nouvelle fois offrande suprême pour invoquer Hurleur colonie de Chrome ! Tu ne pourras pas survivre à toutes ces attaques !
Saya : 4000 – Homme : 2000.
-Nous verrons bien ; dit Saya en haussant les épaules, ce qui exaspéra son adversaire encore plus qu’il ne l’était déjà.
-J’attaque ton Suanni avec Longicorne !
Saya : 2900 – Homme : 2000.
-J’active l’effet de mon dragon, j’invoque depuis mon deck Bian, Earth Dragonstar en mode défense.
-Hurleur colonie de Chrome va alors le détruire !
-Vous ne comprenez rien, mais tant pis, j’invoque depuis mon deck Taotie, Evil Dragonstar.
-Il sera détruit lui aussi ! Hurla l’homme hors de lui…
-Toujours inutile, voici à présent Jiaotu, Darkness Dragonstar.
-Je pose une carte face cachée et je termine mon tour…
Son adversaire semblait à la fois furieux et perplexe devant la stratégie de Saya. Certes, elle tenait bon face à ses attaques, mais elle se contentait d’invoquer des monstres faibles. Elle ne pouvait tout de même pas se contenter de ça dans son deck ?
Je me tournai vers elle et je croisai son regard déterminé qui me disait d’avoir confiance en elle. Je priai pour qu’elle sût ce qu’elle faisait.
-Bien, finissons ce duel ; dit-elle en baillant.
-J’adorerai voir ça…
-C’est vous qui l’aurez voulu. J’active ma carte magie : Dragonstar Comet Trail : il me suffit de renvoyer dans mon deck Suanni et Taotie pour piocher deux cartes. J’active ensuite l’effet de Jiaotu ! En défaussant Dragonstar Leyline et Dragonstar incarnation de ma main, j’invoque depuis mon deck ces deux monstres : Bixi, Water Dragonstar et Suanni Fire Dragonstar ! Dans la noirceur de la nuit, les étoiles se rassemblent et brillent dans le ciel pour donner naissance à une nouvelle lumière ! Rejoins-moi Gongfu, Dragonstar of Brillance ! Et lorsqu’il est invoqué, je peux renvoyer au deck autant de cartes sur le terrain que d’attribut de monstres utilisés pour son invocation, donc trois…je crois que vos trois monstres qui m’ont attaquée feront l’affaire…
-Pas si vite, j’active Vague d’infestation : en renvoyant mon longicorne à la main, je détruis ton monstre, bien essayé mais…
-C’est inutile, grâce à l’effet de Bixi, mon monstre n’est pas affecté par les cartes piège…De plus, par l’effet de Suanni, il gagne 500 points d’attaque…
-C’est une blague ! S’exclama l’homme.
-Si c’en était une, elle ne serait pas très drôle…Bon, je vais en finir. Je pose une carte face cachée et j’active l’autre effet de Gongfu : il me suffit de détruire la carte que je viens de poser pour rappeler Suanni de mon cimetière. A présent, Suanni, Détruis cette cellule et Gongfu attaque le directement : scintillement des étoiles !
L’attaque toucha l’homme et le projeta dix mètres plus loin, sur la statue, ce qui l’assomma. Saya me prit alors par le bras et profita de confusion qui régnait parmi nos ennemis pour se franchir la porte. Une fois de l’autre côté, nous pûmes enfin souffler et je m’écroulai au sol, épuisé.
-Quelle histoire ; soufflai-je.
-Ils ne sont pas prêts de mettre le pied ici sans la clé ! Dit joyeusement Saya en la tenant dans sa main.
Mais, alors que nous pensions être tranquilles, une lumière vive illumina soudainement la pièce. Une dizaine de torches venaient de s’allumer en même temps et formaient un chemin rectiligne jusqu’à un grand autel, encore un…
Nous nous regardâmes dans les yeux, puis nous prîmes la résolution de découvrir le secret de ce temple une bonne fois pour toute. Nous montâmes les marches en silence, le seul bruit que nous percevions était le crépitement des flammes. Sur le pinacle, était posé une autre clé, ainsi qu’un vieux parchemin. Saya le déplia prudemment et se mis à lire ce qui était écrit, encore dans une langue étrange au passage.
-« Félicitation voyageur, vous êtes sur le point d’acquérir un pouvoir dépassant l’entendement. Mais sachez qu’un grand pouvoir implique une grande responsabilité, c’est pourquoi, voici votre dernière épreuve : Toutes les clés n’ouvrent pas nécessairement une porte, la clé de cette énigme se trouve devant vos yeux, mais la voyez-vous ? »
-Encore du charabia pour moi ; soupirai-je. Je te laisse répondre à cette question…
Mais elle ne me répondit rien. Elle ne bougeait d’ailleurs plus du tout. Je tentai de la réveiller, mais tout était inutile, ses yeux demeuraient vides, son regard, sans expression, et tous ses membres étaient raides. Que se passait-il avec elle ? C’était la deuxième fois qu’elle me quittait aujourd’hui pour se perdre dans ses pensées…
Elle fit un pas en avant, et, sans explication, saisit la clé avant de la jeter au loin.
-Saya, mais qu’est-ce que tu fais ! M’exclamai-je interloqué.
Pour toute réponse, elle s’écroula et je la rattrapai avant que sa tête ne touche le sol. Je me rendis alors compte qu’elle était brulante. Sa blessure s’était-elle infectée ? Etait-elle malade ? Je ne savais plus quoi faire ni quoi penser, j’étais totalement dépassé par la situation. Heureusement, elle rouvrit les yeux rapidement.
-Darksky ? Demanda-t-elle timidement. Que vient-il de se passer ?
-C’est assez dur à expliquer, mais tu as lancé la clé se trouvant là à l’autre bout de la pièce…
Elle écarquilla les yeux en entendant cela et se releva d’un bond, non sans grimacer lorsqu’elle dut s’appuyer sur sa jambe blessée.
-Nous devons retourner au début ; déclara-t-elle.
-Mais pourquoi cela ?
-Nous avons besoin d’une boite pour résoudre cette énigme !
-Une boite comme celle-ci ? Demandai-je en sortant l’objet.
-Exactement ! S’exclama-t-elle. Darksky, tu es génial !
Elle me sauta dans les bras et je lâchai la boite sous l’effet de surprise, j’en perdis même l’équilibre. C’était la première fois de la journée qu’elle me témoignait réellement de la reconnaissance.
-Maintenant, emparons nous de ce pouvoir et nous pourrons quitter cette maudite ile !
Elle ramassa l’objet en or et s’approcha de l’autel avec. Celui-ci réagit à la présence de la boite et se mit à scintiller. Lorsqu’elle mit en contact les deux, la lumière devint aveuglante. Lorsqu’elle se fut dissipée, mon coffre s’était ouvert…
Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 24 Avr - 14:59
Darksky : Au-delà de l’amitié
Spoiler:
-Une carte ? Voilà donc tout ce que vous avez trouvé dans ce temple ? Nous demanda Hélios.
-C’est cela ; répondit Saya. Lorsque le coffre s’est ouvert, il ne contenait que cette carte.
-Intéressant ; marmonna-t-il en observant de plus prêt notre découverte. Je vais faire quelques recherches, en attendant, vous avez bien mérité quelques jours de repos.
Saya s’inclina devant Hélios et prit la direction de la porte, cependant, moi, je ne bougeai pas et je fixai Hélios d’un regard mauvais. Il s’en rendit assez vite compte.
-Quelque chose ne va pas Darksky ?
-Oui, Shadow…vous m’avez dit qu’il avait enlevé ma sœur…
-C’est exact, c’est pourquoi nous devons le vaincre, pour que tu puisses la retrouver.
-C’était votre bras droit n’est-ce pas ?
Ma phrase jeta un froid. Saya s’arrêta net et Hélios se raidit. J’avais apparemment touché un point sensible. Si Hélios me mentait, je le verrai tout de suite. Cependant, il reprit calmement la parole :
-Oui, il l’était. J’avais d’ailleurs toute confiance en lui, jusqu’à ce qu’il me trahisse.
-Mais vous saviez qu’il avait enlevé ma sœur, alors pourquoi n’avoir rien fait ! Criai-je en abattant mon poing sur la table.
-Tu veux vraiment connaitre la vérité ? Soit, mais elle ne va pas te plaire : à l’époque, je recevais de mystérieuses lettres d’un dénommé Shadow, des lettres de menaces, mais je ne savais nullement de qui il s’agissait. Je ne l’ai découvert que lorsqu’il m’a trahi. Cette explication te convient-elle ?
Toute son histoire sonnait faux, mais personne ne pouvait inventer un tel mensonge sur le moment. Je décidai de lui accorder le bénéfice du doute pour le moment, faute de mieux. Je m’inclinai à mon tour et je rejoignis Saya à l’extérieur.
-Tu doutes vraiment de lui n’est-ce pas ? Me demanda-t-elle.
-Je ne sais plus quoi penser en vérité ; répondis-je troublé.
-Une bonne nuit de sommeil te fera du bien ; me dit-elle joyeusement en me tapotant l’épaule.
Elle commençait déjà à s’éloigner mais elle se retourna juste au coin du couloir :
-Au fait, merci pour la mission, je n’y serais pas arrivée sans toi. Il faudra se refaire ça une prochaine fois.
Puis, elle disparut dans une autre salle. Cette mission avait été bien étrange et riche en rebondissements, le plus extraordinaire étant peut-être le changement d’attitude de Saya. Moi qui pensais que tous les élèves de cette école étaient sans cœur, je venais justement de rencontrer quelqu’un sachant être reconnaissant, et même amical. Je n’avais pas perdu mon temps après tout durant cette journée. Mon instinct me disait que j’allais très bientôt entendre parler de Saya à nouveau.
Seul dans ma chambre le soir, je repensais à ce que nous avions vécu, et plus particulièrement à un point : les absences de Saya. A chaque fois que nous étions confrontés à un problème insoluble, elle était comme déconnectée de ce monde, puis, lorsqu’elle revenait parmi nous, la réponse lui semblait évidente. Elle devait posséder une sorte de don pour résoudre les énigmes…Son deck m’intriguait également au plus haut point. C’était la première fois que j’en voyais un pareil. Il bloquait toutes les attaques de son adversaire pour ensuite riposter avec force. Non seulement Saya était un génie pour résoudre les énigmes, mais en plus, était certainement une des meilleures duellistes que je connaissais. Je me demandai alors comment elle était en cours, plutôt agressive et distante comme au début de la mission, ou bien sociable et gaie comme à la fin ? Une chose était sûre, il planait sur elle des mystères la rendant fascinante. Il fallait que je la revoie à tout prix.
Cependant, les jours et les mois passèrent et je n’entendis plus parler d’elle. Saya avait comme disparu de la circulation, et il était hors de question d’aller dans une autre classe pour prendre de ses nouvelles, je me serais fait jeter dehors. Je commençai à me dire que je ne la reverrai plus lorsque je fus à nouveau convoqué dans le bureau d’Hélios. Mon cœur se mit à battre lorsque je franchis le seuil de la porte. Comme je l’espérai, Saya était convoquée elle aussi. Lorsqu’elle me vit, elle m’adressa un grand sourire accompagné d’un « bonjour » chaleureux. Je les lui rendis, content de voir qu’elle n’avait pas changé. Nous nous assîmes et nous écoutâmes Hélios :
-Bien, j’ai finis par déchiffrer cette maudite carte, et il semblerait qu’elle nous amène cette fois-ci dans une autre partie du monde, totalement différente.
-Et où ça ? Demanda Saya.
-Dans la ville de néo Domino city. Cette fois-ci, je vous donnerai une escorte, la ville est très bien gardée, surtout depuis l’incident des esprits de la terre immortels.
-Et que devrons nous faire une fois là-bas ? Demandai-je.
-Faire diversion le temps que d’autres s’occupent de tâches plus délicates.
Le jour même, nous fûmes débarqués en plein centre-ville. Il y avait beaucoup d’animation et de passage. Ici, personne ne semblait se soucier de quoi que ce soit. Au loin, je vis un grand pont reliant la ville à une petite ile. En tournant la tête, j’aperçus une immense tour de verre. Tout cela était si moderne que nous avions du mal à croire que nous étions toujours à la même époque.
Nous marchâmes dans les rues sans but, comme des touristes ordinaires. A vrai dire, nous ne savions pas quoi faire. Hélios nous demandait de distraire, il en avait de bonnes lui…
Nous passâmes devant diverses boutiques, cherchant des idées, mais rien ne nous vint à l’esprit. Saya s’arrêta soudain devant la vitrine de l’une d’entre elle. C’était un magasin de jouets, et elle contemplait tristement un vieil ours en peluche qui prenait la poussière à l’intérieur.
-Tu veux que je te l’achète ? Demandai-je sans savoir quoi dire.
- C…Ça ne va pas bien ! S’exclama-t-elle en rougissant. J’ai passé l’âge de jouer à ces trucs, et puis, nous n’avons pas le temps !
Oui, bien sûr, quelle question stupide. Je repartais déjà, pensant qu’elle me suivrait, cependant, elle s’était remise à le contempler. Son regard était si triste, je ne pus m’empêcher de reposer la question.
-Tu sais, tu as bien le droit de jouer un peu toi aussi…
-Je n’ai…jamais pu en avoir un…murmura-t-elle comme perdue dans ses souvenirs.
Je ne dis rien, mais sa phrase suffisait à me convaincre de l’acheter pour elle. Je rentrai dans le magasin et je demandai au vendeur le prix. Heureusement pour moi, il n’était pas trop cher. Je ressortis avec mon présent. Elle était toujours à la même place, en train de regarder la vitrine. Je lui tendis alors, et elle leva les yeux, effarée :
-Pourquoi as-tu fais ça pour moi ? Je te l’ai dit, je n’en veux pas…
-Tu l’as dit toi-même, tu n’en as jamais eu. Dis-toi que c’est un cadeau pour m’avoir sauvé la dernière fois.
Elle ne répondit rien mais prit tout de même la peluche qu’elle serra dans ses bras. Elle se mit alors à pleurer.
-Personne…ne m’avait jamais offert de cadeau comme celui-ci; sanglota-t-elle. Etait-ce trop demander, une simple peluche ! Lança-t-elle à une personne invisible.
-Saya…je ne sais pas ce que tu as vécu mais…
-Non, tu ne sais pas, personne ne peut savoir…dit-elle en esquissant un sourire. Dis-toi simplement que je rêverai presque d’avoir ta vie…
-Comment ça ? Demandai-je intrigué.
-Je t’expliquerai une autre fois…
Saya se remit en route, tout en continuant de serrer contre son cœur l’ours en peluche. Je lui avais raconté mon histoire, et pourtant, elle enviait ma situation, sa vie devait vraiment avoir été affreuse pour en venir à souhaiter perdre ses parents et ses proches.
Nous continuâmes à marcher dans cette foule pendant une heure. Aucun de nous ne prononçait un seul mot, mais je voyais qu’elle était de moins en moins distante de moi. Le matin, je sentais encore en elle une sorte de réticence à m’exprimer tous ses sentiments, mais depuis que nous étions passés devant cette boutique, tous ses doutes semblaient s’être évaporés. Je lisais en elle comme dans un livre ouvert.
Nous traversâmes le pont reliant les deux parties de la ville et nous nous arrêtâmes devant un tremplin de bois surmontant l’océan. Nous nous approchâmes, intrigués. Une plaque était posée là : « pont dédale, construit par un homme légendaire, que son rêve se perpétue pour l’éternité ».
J’avais déjà entendu cette histoire quelque part, mais impossible de me souvenir où. Saya au contraire, semblait troublée par cet endroit.
-Le pont dédale, il était censé relier le cœur des gens de satellite et de néo domino city. Si seulement il avait pu relier leur cœur à eux aussi…
-Dis-moi Saya, tu as l’air de penser souvent au passé aujourd’hui…
-Ce n’est rien, ça m’arrive tout le temps…
-Justement, se perdre dans ses souvenirs est dangereux, fais-moi confiance. Si tu t’enfermes dans ton passé, tu risques d’en rester prisonnière pour l’éternité.
-C’est simplement…que tu es un peu comme le frère que je n’ai jamais eu…
-Tu exagères, je ne…
-« Non, je suis très sérieuse »! Répliqua-t-elle. Saya inspira profondément et reprit la parole « Vois-tu, je suis fille unique. On pourrait penser que c’est une chance, que tu as toujours tout pour toi. Mais on se tromperait lourdement. Je devais avoir un frère jumeau, mais il est mort à la naissance, alors que moi, j’ai pu vivre. Cela a totalement traumatisé mes parents, ils se disputaient sans cesse après ma naissance m’a-t-on raconté et ont commencé à boire. J’étais celle qui leur avait enlevé leur fils. Ils ne se souciaient que très peu de moi par la suite. C’était à peine s’ils me préparaient des repas chauds. Je n’ai jamais reçu la moindre part d’affection de leur part, c’est pourquoi, lorsque j’eus douze ans, je m’enfuis de la maison et je fus recueillie par Hélios alors que j’étais à la rue, sans toit ni famille. C’était la première personne à m’avoir montré un peu d’affection et de compassion...
Elle fit une pause dans son récit et regarda la mer avec nostalgie. Le vent avait commencé à souffler se faisait danser sa queue de cheval à son rythme. Elle se tourna ensuite vers moi, et je me perdis dans le bleu de ses yeux exprimant une gratitude infinie :
-Et puis, tu es arrivé dans ma vie, et du jour au lendemain, tu l’as chamboulée.
-A ce point-là ? Pourtant, je n’ai pas fait grand-chose…répondis-je gêné.
-Tu m’as acceptée telle que j’étais, ce que personne n’avait fait auparavant, c’est pourquoi, je te serai éternellement reconnaissante ; dit-elle en fermant les yeux et en serrant son ours en peluche.
Le vent tomba soudainement, le bruit des moteurs au loin cessa, et tout autour de moi disparut. Il n’y avait plus que Saya et moi, ainsi qu’un océan infini s’étendant à perte de vue. Mon cœur accéléra dans ma poitrine. Elle me faisait une confiance aveugle, mais, le méritai-je vraiment ? Je ne pouvais pas lui dire, mais elle aussi m’avait sorti de ma solitude…Je me reposais autant sur elle qu’elle ne se reposait sur moi en réalité.
Nous restâmes longtemps devant ce pont, combien de temps exactement, je ne saurais le dire, mais le temps que j’aie passé là me parut ensuite comme un doux rêve. Nous étions si insouciants, comme deux enfants contemplant l’océan pour la première fois, comme ces jours sur la falaise avec Laura…Je ne savais pas pourquoi, mais Saya me rappelait Laura en quelque sorte. Peut-être pas dans l’attitude ni dans le physique, mais elle avait quelque chose en commun que j’appréciais chez elles et qui n’était présent chez personne d’autre. Leur seule présence suffisait à me réconforter, même dans les pires situations…
Mais, les meilleurs moments ont une fin, le plus souvent très brutale. Un homme portant un long manteau rouge accourait vers nous. Il semblait en colère, ou bien inquiet, il était difficile de discerner son expression derrière ses cheveux lui tombant sur les yeux. Il s’arrêta juste devant nous et s’inclina devant Saya, qui fronça les sourcils :
-Qu’y-a-il ? Demanda-t-elle froidement à l’homme.
-Vous êtes en retard, toute l’opération a déjà commencé sans vous ; répondit-il sur le même ton. En ce moment même, nos hommes sont en train d’encercler le laboratoire du professeur Fudo.
-Et que comptez-vous faire ensuite ?
-Le détruire bien évidemment. Une bombe a été posée dans les sous-sols, dans moins de vingt minutes, il n’y aura plus rien ici.
Le regard de Saya devint comme fou. Elle attrapa l’homme par le col – elle devait faire une tête de plus que lui – et l’amena à sa hauteur. Il suffit qu’elle le regarde droit dans les yeux de son regard transperçant pour que l’homme se mît à crier de terreur.
-La mort n’est jamais une solution ; gronda-t-elle avant de le jeter dans l’océan avec une force surhumaine.
Elle commençait à me faire peur à moi aussi pour être franc. Je ne l’avais encore jamais vue aussi en colère, pas même lorsqu’elle affrontait les hommes de Shadow.
-Je ne laisserai pas faire une chose pareille ! Déclara-t-elle en prenant la direction du laboratoire.
Je n’eus d’autre choix que de la suivre sans poser de question. Mais, je ne m’inquiétais pas vraiment pour ceux qu’elle allait écarter de son chemin, ils le méritaient sûrement, non, je m’inquiétais pour elle. Si Saya continuait ainsi, elle risquait de se blesser elle-même. La mission d’Hélios pouvait bien passer après cela, ma priorité était de contrôler mon amie.
Tous les hommes que nous rencontrions, qu’ils soient alliés ou ennemi, étaient balayé sans distinction, bien qu’elle ne balayait que nos alliés en vérité. Saya était inarrêtable, et lorsqu’un petit malin sortait un monstre de duel contre elle, elle répliquait avec les siens avec une violence inouïe. J’avais presque pitié pour eux lorsqu’ils croisaient son regard avant de s’évanouir. J’étais le seul à échapper à ses foudres…
Le laboratoire fut bientôt en vue, et Saya se mit à accélérer le pas, jusqu’à courir, et je la perdis rapidement. Elle était bien plus rapide qu’elle ne pouvait le laisser supposer, elle qui semblait si fragile…
Je vis alors un groupe de cinq personnes sortir en catastrophe du bâtiment. Je me cachais rapidement derrière un arbre et j’observais la scène. Une jeune femme était en pleurs dans les bras d’un homme robuste possédant une grande cicatrice sur la joue. Les trois autres personnes regardaient le laboratoire avec inquiétude. Que devais-je faire ? Aller les aider, et par conséquent, aller à l’encontre des ordres d’Hélios, ou bien tenter de raisonner Saya ?
Le cours des événements influença radicalement ma décision : un immense dragon blanc et scintillant s’éleva haut dans le ciel, portant une petite boite clignotante entre ses bras. Ce dragon était-il à Saya ? Non, je l’avais déjà vu dans un livre d’histoire…
Mais je n’avais pas le temps de penser plus longtemps. La bombe explosa et balaya tout sur son passage, malgré la distance. Des flammes montèrent depuis le laboratoire, tandis qu’il s’effondrait sur lui-même…
Je réalisais soudainement que Saya était toujours à l’intérieur ! Je me précipitai sans réfléchir dans les flammes ardentes. Si Sayer m’avait appris quelque chose, alors il était tant qu’il le montre :
-Apparait, Trishula, dragon de la barrière de glace !
Son arrivée jeta un froid tout autour de moi. Mais, il n’avait pas la puissance nécessaire pour éteindre cet incendie, il ne pouvait que me faire gagner du temps. Je devais faire vite.
Je courais dans les couloirs en l’appelant, je vérifiais derrière chaque porte, dans chaque recoin, mais elle n’était nulle part. Peut-être était-elle déjà partie. Oui, c’est sûrement ce qu’elle avait fait.
Je m’apprêtais déjà à tourner les talons lorsque j’entendis comme le bruit d’un combat dans la seule pièce que je n’avais pas vérifiée : la salle du réacteur principal.
Trishula brisa la porte en deux, et je découvris avec Stupeur Saya, livrant un duel contre un de nos hommes. Elle était au bord de la défaite, alors que son adversaire possédait encore tous ses points de vie. Mon entrée fracassante les interrompit net.
-Darksky ! S’exclama-t-elle affolée, mais qu’est-ce que tu fais ici ? !
-Je suis venu te chercher bien évidemment ! Répliquai-je.
-Ne nous interromps pas dans notre…Tenta de placer le troisième.
Mais, je ne le laissai pas terminer sa phrase. Trishula érigea un immense mur de glace entre lui et nous, l’empêchant ainsi de continuer le duel ou bien de nous parler.
-Franchement, tu aurais pu attendre la fin, j’allais le terminer ce tour…Râla-t-elle.
-Mais oui, bien sûr : dis-je en la prenant par la main.
Elle fut si surprise qu’elle n’opposa aucune résistance, et j’en profitai pour la faire sortir de cet endroit le plus vite possible. Trishula écartait les flammes sur notre passage, ce qui facilitait grandement la tâche. La sortie était déjà en vue, nous allions réussir, pensais-je. Cependant, Saya s’arrêta soudainement.
-Que se passe-t-il Saya ?
-Attention ! Cria-t-elle.
Elle me poussa et je tombai à la renverse. Avant que je ne m’en rende compte, un mur de flammes nous séparait. Saya était juste là, derrière ce mur, et pourtant si loin de moi.
-Eh bien, on dirait que nos aventures s’arrêtent ici ; dit-elle d’une voix chargée de tristesse.
-Ne dis pas n’importe quoi, je refuse de t’abandonner ici !
-Sincèrement, je regrette ; dit-elle dans un souffle.
Je tentais de la rejoindre, mais une poutre enflammée tomba juste devant moi, me coupant définitivement d’elle. J’ordonnais à trishula de la faire bouger le plus vite possible, mais je voyais déjà Saya se relever et regarder dans la direction opposée.
-Ne t’inquiète pas Saya, je vais te sortir de là !
-Il est trop tard Darksky, sauve-toi pendant qu’il est encore temps…
Non, je pouvais encore la faire sortir de là, peu importe si je devais y laisser ma vie, Saya était tout ce qu’il me restait à présent, la seule personne ayant réussi à me faire sourire depuis des années, je ne pouvais pas laisser tous ces souvenirs périr aussi bêtement ! Tout cela, c’était de la faute d’Hélios ! S’il ne nous avait pas confié cette mission stupide, jamais nous ne nous serions retrouvés dans une telle situation !
-C’est inutile Darksky, laisse-moi ici, après tout, pourquoi voudrais-tu sauver quelqu’un comme moi…
-Tu l’as dit toi-même, je suis comme le grand frère que tu n’as jamais eu, et quel genre de grand frère laisserait ses proches mourir !
Alors que je disais cela, j’entendis un craquement sourd. Trishula venait de finir de dégager les poutres et les flammes avaient disparu. Je me précipitai sur Saya, soulagé qu’elle soit en vie.
-Tu es vraiment têtu toi ; soupira-t-elle. Et moi qui voulait avoir une mort digne, voila que tu casses tout.
Je ne répondis rien, j’avais peur de la perdre si je disais quelque chose de déplacé à cet instant. Nous fûmes dehors juste après, sains et saufs. Je ne lâchais plus la main de Saya, malgré ses protestations. C’est alors que je vis une silhouette au milieu des flammes. Un homme était encore à l’intérieur.
-J’y vais ! Me dis Saya.
-Hors de question ; répliquai-je en la retenant. C’est moi qui vais y aller.
Je me précipitais vers la porte aussi vite que je le pus. Il y avait là un homme portant une blouse blanche, et ayant une marque jaune sur la joue qui tentait d’échapper au feu. Il avait également un disque de duel à la main. C’était certainement le propriétaire du dragon blanc qui s’était élevé dans le ciel avec la bombe…Ami ou ennemi, je ne pouvais pas le laisser ainsi. Trishula souffla un vent glacé sur les parois du laboratoire. L’homme releva la tête, et je lui fis signe de venir. Cependant, je fus écarté de force par une main puissante, et dix de nos hommes s’engouffrèrent à l’intérieur pour encercler cette personne.
-Qu’est-ce que cela signifie ! M’exclamai-je en me tournant vers le dirigeant de l’opération.
-Tu as trouvé le professeur Fudo qui était notre objectif principal.
-Et qu’allez-vous faire de lui ? Demanda Timidement Saya.
-Le seigneur Hélios en décidera le moment venu.
Ma compagne lui décocha un regard noir auquel il ne prit même pas la peine de répondre, et il emmena le professeur devant nos yeux. Lorsqu’il passa devant moi, il tourna la tête et m’adressa un simple « merci » avant d’être poussé en avant par un garde.
Une fois de retour, nous eûmes quartier libre pour le reste de la journée.
-Eh bien Darksky ; commença Saya. J’ai comme l’impression que je te dois la vie donc…
-Tu n’as pas besoin de me remercier, je payais la dette que j’avais envers toi depuis la dernière fois ; répondis-je gêné.
-Tu le prends comme ça ? Dit-elle vexée. Je comptais te faire voir quelque chose d’incroyable mais puisque tu ne veux pas…
-Amusant ? Comme toi sous la douche ?
Je reçu un énorme coup sur la tête. Bon, je l’avais un peu cherchée celle-là en même temps…Elle commençait déjà à me tourner le dos et à partir.
-Désolé, c’est sorti tout seul ; m’excusai-je en vitesse.
Elle ne répondit pas. Elle était vraiment en colère pour si peu ? Elle se retourna et me lança un regard à glacer le sang. Cependant, un grand sourire s’afficha rapidement sur son visage et elle se mit à rire. Je ne sais pas pourquoi, mais je ris avec elle, sans raison particulière.
-Si tu voyais ta tête mon pauvre ; dit-elle tout en s’empêchant de rire.
C’était étrange ce sentiment en moi. J’avais l’impression d’avoir toujours connu Saya, d’avoir toujours ainsi ri avec elle pour rien. Peut-être était-ce parce que je retrouvais les moments que j’avais passés avec Laura sur la falaise. Nous rigolions de la même façon, aussi innocemment que maintenant…Une fois son fou rire passé et après s’être calmée, Saya repris la parole :
-Non, je ne compte pas te montrer ça, quoique…dit-elle en me regardant bizarrement.
-Attends, je n’étais pas sérieux…dis-je en reculant un peu.
-Je sais bien ; répondit-elle avec un grand sourire. Bref, rejoins-moi dans ma chambre dans vingt minutes, elle se trouve au deuxième étage de ce bâtiment.
Elle partit comme la dernière fois. En y repensant, c’était la première fois que je m’aventurai dans une autre chambre que la mienne depuis que j’étais dans cette école, dans la chambre d’une fille qui plus est…Une minute, avait-on le droit au moins de faire ça ? Déjà qu’aller dans une chambre de garçon était mal perçu, alors dans la chambre d’une fille…Mieux valait ne pas y penser. Je me concentrai sur ce que voulais me montrer Saya à la place. Certainement quelque chose de très important et précieux si elle ne pouvait pas le déplacer pour me l’amener. Peut-être était-ce un trésor qu’elle avait trouvé dans une mission précédente, ou bien des cartes rares qu’elle voulait me donner pour me remercier…Oui, il s’agissait certainement de quelque chose comme ça !
Ma curiosité prit le dessus sur ma patience. Il fallait que j’en aie le cœur net immédiatement. Saya avait dit le deuxième étage de ce bâtiment…Je n’y étais jamais monté en fait, je ne savais absolument pas à quoi il ressemblait, et lorsque je sortis de la cage d’escalier, je fus ébloui.
Je me retrouvai au beau milieu d’une grande pièce circulaire, possédant une multitude de portes. Mais ce n’était pas le plus impressionnant. Toute la salle était faite en verre, même le plafond, et sous l’effet de la lumière, resplendissait jusqu’à en devenir aveuglante. Pour couronner le tout, il y avait un grand lustre de cristal diffusant les rayons dans toutes les directions. Ils devaient faire de sacrées économies avec un système d’éclairage pareil…
Une minute…Saya aurait pu me dire au moins dans quelle direction était sa chambre ! Bon, je ne devais pas paniquer, j’avais une chance sur dix de prendre le bon couloir…J’examinai tout ça de plus prêt. Au-dessus de chaque porte, il y avait un insigne représentant un monstre. Cela avait certainement un rapport avec les deck des élèves. Voyons, le deck de Saya m’était inconnu, mais ses monstres s’appelaient Dragonstar…par conséquent, sa chambre devait se trouver derrière l’insigne portant un dragon !
J’étais fier de ma trouvaille, cela m’évitait au moins de faire le tour des dix couloirs…Mais ma joie retomba bien vite lorsque je vis la longueur du couloir, ainsi que les branches qui en partaient…Allais-je devoir frapper à toutes les portes avant de trouver Saya ? Je m’approchais, et heureusement pour moi, le nom de chaque propriétaire était inscrit.
Je passais ainsi devant une centaine de porte, mais sans jamais voir le nom de Saya. J’arrivai devant la dernière, c’était forcément elle ! « Fujibayashi Kyou ». Non, toujours pas…
Mais il n’y avait donc aucune logique dans cet endroit ! M’écriai-je en frappant sur la porte, ce qui était une très mauvaise idée. Elle s’ouvrit quelques instants plus tard et une grande fille aux cheveux violets apparut. Elle ne semblait pas très amicale…
-J’espère que tu as une bonne raison pour me déranger en plein milieu de ma sieste ; dit-elle avec un regard assassin.
-euh…Je cherche…une fille du nom de Yuiko Saya, on m’a dit qu’elle était ici donc…
-Tu parles de cette fille détestable, blonde ?
-Oui, exactement, tu sais où est sa chambre ?
-Un peu oui, cette traitresse ! Elle a laissé tomber les dragons pour ces…guivres ! Si jamais elle ose se représenter ici, je jure que…
-Des guivres ? Dis-je étonné. Donc ce n’est pas dans ce couloir ?
-Non, c’est celui d’en face mais…
Je ne la laissai même pas terminer sa phrase et je me précipitais en dehors de cette maison de fou. Il n’y avait qu’une seule porte dans le couloir des guivres, et pourtant, il était incroyablement long…Je frappai ; pas de réponse, mais je vis qu’elle n’était pas fermée et j’entrai.
-Saya, tu es là ? Lançai-je en la cherchant.
Je me rendis alors comte de la taille de sa chambre. C’était tout bonnement un appartement à ce niveau ! Il y avait plusieurs pièces, et même un balcon. Tout était magnifiquement décoré, sobre mais élégant. Etait-ce les goûts de Saya ou bien était-ce comme ça à son arrivée ? Quoiqu’il en soit, j’étais un peu jaloux, elle était seule et pourtant avait le droit à sa propre suite privée…
Alors que je continuai à me balader, j’entendis un bruit provenant d’une autre pièce. Intrigué, j’allai voir de quoi il s’agissait et je me retrouvais devant une porte fermée. Que faire à présent ? J’allais toquer lorsqu’un cri me parvint de l’autre côté. C’était Saya, elle avait des ennuis !
Ni une ni deux, j’appuyai sur la poignée et je franchis la porte pour me retrouver nez à nez avec une Saya en sous-vêtements, une brosse à cheveux à la main. Je devins alors rouge comme une tomate, et elle aussi.
-Euh…Salut…Dis-je complètement déconcerté par la situation…
Elle poussa un autre cri avant de me jeter sa brosse à la figure et de me faire sortir avec un coup de pieds dans le ventre. Bon, je l’avais mérité celui là aussi…
Une fois ce petit incident réglé, elle me reçut convenablement dans son salon. J’avais vraiment l’impression d’être invité chez une sommité, même ses petits gâteaux étaient délicieux.
-Vraiment Saya, tu cuisines très bien ; dis-je impressionné.
-Tu sais, quand on a vécu seule comme moi, il a bien fallu que j’apprenne.
J’avais vécu seul également, et pourtant, je n’avais jamais su rien faire de tel. C’était soit Marie qui me préparait mes repas, soit des plats du supermarché. Saya pouvait bien dire ce qu’elle voulait, elle possédait un réel talent de cuisine…encore un à rajouter sur ma longue liste…
-Bon, voilà ce que je voulais te montrer.
Elle sortit un énorme livre de son étagère et vint s’asseoir à côté de moi, un peu trop près à mon goût d’ailleurs…Elle l’ouvrit sur une page déjà marquée et couverte d’inscriptions. Il y avait également une grande image représentant une forteresse volant dans le ciel. Elle était digne d’un film de science-fiction, avec ses nombreuses tourelles, sa citadelle principale et ses donjons.
-Et…Qu’est-ce que c’est ? Demandai-je un peu perdu.
-Un endroit nommé Citadelle originelle…Il semblerait qu’elle soit la plus ancienne construction connue, remontant à plusieurs millénaires, avant même les premières pyramides et temples aztèques.
Une technologie assez avancée pour faire flotter une ville toute entière à une époque si lointaine ? Impensable ! D’après les livres, la citadelle de Zone, Arc Cradle, restait un mystère pour des scientifiques modernes, alors penser que des hommes vivant il y a des milliers d’années aient pu le faire également dépassait l’imagination…
-Mais ce n’est pas la partie la plus intéressante, non, il semblerait que cette citadelle ait été en vérité un vaisseau armé ayant pour but de détruire un endroit appelé citadelle des dieux.
-Tu te fiches de moi Saya, si une telle histoire était arrivée, elle serait dans tous nos manuels actuellement…
-Sauf s’il s’agit d’une légende ; répondit-elle d’un ton mystérieux.
-Bien, si tu m’as juste fait venir ici pour me parler de quelque chose d’aussi douteux, je m’en vais ; répondis-je en faisant mine de partir.
-Attends, attends, ce n’est pas une légende !
-Tu viens pourtant de dire le contraire…
-Je sais mais…c’est un pressentiment, voilà tout…
-Je…
Une sonnerie m’interrompit avant que j’aie pu parler. C’était la voix d’Hélios, il donnait rendez-vous à tous les élèves dans le hall principal, et nous étions priés de nous y rendre au plus vite. Les réunions d’urgences étaient assez rares ici, de même que les réunions tout court, il devait vraiment se passer quelque chose d’important pour qu’il nous convoque tous en même temps sans nous avoir prévenu. Je regardai Saya, elle semblait tout aussi étonnée que moi.
Nous nous rendîmes en quatrième vitesse au lieu de rendez-vous, et nous constatâmes avec surprise que nous étions bons derniers, il ne restait que deux chaises libres, derrière un pilier…
Hélios fit son apparition quelques instant plus tard, son expression ne me disait rien de bon, il faisait sa tête des mauvais jours…
-Chers élèves, collègues et professeurs, c’est avec une grande joie que je vous annonce aujourd’hui que la phase finale de notre plan va bientôt se dérouler.
Son discours fut immédiatement suivi de divers murmures, personne ne savait apparemment de quoi il parlait, mais moi, j’avais ma petite idée…
-Il y a quelque temps, j’ai confié à plusieurs d’entre vous des missions consistant à récupérer des objets aux quatre coins du monde, et, grâce à l’aimable coopération du professeur Fudo, nous avons pu mettre en commun vos découvertes et un trésor bien plus inestimable que nous l’avions imaginé est désormais à notre portée ! En effet, nous avons à présent le pouvoir de faire soumettre à notre volonté n’importe qui, grâce à une seule et unique chose : un dieu ! Oui, vous m’avez bien entendu, l’emplacement caché de l’un des plus puissants dieux égyptiens, Apopis, vient d’être dévoilé ! C’est pourquoi, dès demain, nous mèneront une attaque frontale contre l’ennemi afin de nous emparer de ce bien ! Vous avez une journée pour régler vos dernières affaires en cours, car nul ne sait ce qui arrivera une fois dans son antre ! Merci de votre attention, je compte sur vous demain pour mener à bien cette mission capitale
La tension était subitement montée d’un cran dans toute la salle, on pouvait même entendre les battements des cœurs des élèves angoissés. L’assemblée fut dissoute aussitôt après. Personne ne semblait encore croire ce qu’Hélios venait de dire. J’avais moi-même du mal à digérer une telle nouvelle. Et dire que nous pensions que nos missions servaient uniquement à faire passer le temps, en réalité, elles étaient les rouages d’une mécanique bien plus complexe.
Je voulus parler à Saya de cela, mais elle avait disparue. Peut-être était-elle retournée dans sa chambre ? Je n’avais d’autre choix que d’aller vérifier moi-même.
La porte était grande ouverte lorsque j’arrivai. Je trouvai mon amie dans le salon, elle remplissait un petit sac à dos d’affaires diverses.
-Tu comptes aller quelque part ?
Elle sursauta en m’entendant.
-Ce n’est que toi ; souffla-t-elle rassurée. J’ai cru qu’il s’agissait d’un professeur…
-Je repose donc ma question, comptes-tu aller quelque part ? A moins que tu ne te prépares pour demain ?
Elle ne répondit pas à ma question une nouvelle fois, mais je vis son visage briller lorsque les rayons du soleil couchant l’éclairèrent. Une larme ? Saya pleurait-elle ?
-Darksky, fuyons cet endroit…
-Comment ? Demandai-je sans comprendre où elle voulait en venir.
-Fuyons cette école, Hélios, les missions suicide, ensemble. Allons au bout du monde, trouvons la citadelle originelle pour y vivre en paix éternellement…Dis, tu m’accompagnerais ?
-Mais, pourquoi ? Je veux dire, nous arrivons enfin au terme de ce pourquoi nous nous sommes battus ces dernières années, tu ne peux pas tout laisser tomber ainsi !
-Tu ne comprends donc rien ! S’écria-t-elle violemment. Apopis n’est que le commencement, qui sait à quoi hélios va s’attaquer ensuite !
-Que veux-tu dire ?
-Tu me prendrais pour une folle si je te le disais…Tu dois simplement savoir qu’Hélios n’est pas celui qu’il prétend être. Comment je le sais ? Ne me demande pas, je n’en ai aucune idée, c’est un simple pressentiment…
-Mais…Si tu t’enfuies, où iras-tu ? Cette quête est insensée, tu le sais aussi bien que moi !
-Peut-être bien, mais je dois en avoir le cœur net, trouver la citadelle originelle, c’est mon rêve depuis que je suis toute petite…
-Je vois…mais je ne peux pas t’accompagner, je dois encore sauver ma sœur…
-Je te comprends Darksky. Donc, disons-nous…
-Non !
Instinctivement, je la pris dans mes bras. Non, je ne voulais pas qu’elle parte, pas après tout ce que nous avions vécu ! Elle était comme une deuxième sœur pour moi à présent, je ne pouvais pas être séparé d’elle !
Elle prit alors mes mains dans les siennes et les serra fort. Nous restâmes ainsi plusieurs minutes, c’était tout ce que je pouvais faire à présent, retarder le moment fatal, mais je savais au fond de moi que je ne pourrai pas l’empêcher d’arriver.
-Tu as choisi ta voie Darksky, j’ai choisi la mienne, et il semblerait qu’elles ne se croisent plus à partir de maintenant…
-Saya…
-Va au bout de tes rêves Darksky, et j’irai au bout des miens, c’est une promesse ?
-Oui, je te le promets, Saya…dis-je en retenant des larmes.
-C’est ce que je voulais entendre, alors maintenant, souris s’il te plait.
Je m’efforçais de le faire, mais le résultat dû être atroce. Cependant, Saya, elle, m’adressait un magnifique sourire, comme elle le faisait avant. J’aurais tellement aimé être aussi fort qu’elle. La séparation m’avait toujours été insupportable. Si j’avais été comme Saya, peut-être aurais-je pu surmonter le départ de Laura et sauver Marie à temps…
Je relâchai mon étreinte et je la sentis m’échapper. Je ne fis rien pour la retenir, il était trop tard à présent. Après avoir rangé son livre, elle mit son sac sur ses épaules et se dirigea vers la sortie.
-Bien, cette fois-ci, c’est vraiment l’heure des adieux, qui sait si nous nous reverrons un jour ; dit-elle d’une voix chargée de regrets
-Non, c’est un au revoir, pas un adieu ! Lui lançai-je.
-Oui, tu as raison. Au revoir Darksky, et merci pour tout ce que tu as fait, j’ai vraiment passé les plus beaux jours de ma vie avec le grand frère que je n’ai jamais eu…
-C’est à moi de te remercier, tu m’as permis de ne pas devenir fou de solitude.
-Tu veux vraiment avoir le dernier mot n’est-ce pas ? Ricana-t-elle.
-Que veux-tu, je ne peux pas te laisser partir comme ça et ne rien dire.
-Tu as certainement raison…Bien, à la revoyure Darksky, je te souhaite sincèrement de retrouver ta sœur.
-Et toi, trouves la citadelle que tu convoites tant !
-Bien sûr, aller, Salut !
Elle m’adressa un grand signe de la main avant de franchir la porte. Son sourire fut la dernière chose que je vis d’elle. J’entendis alors ses pas résonner et s’éloigner dans le couloir, jusqu’à disparaitre totalement dans le silence du soir…J’étais à nouveau seul dans cet immense chambre, avec mes souvenirs pour seuls compagnons. Jamais je n’aurais imaginé un dénouement pareil, si je l’avais su, j’aurais refusé dès le début ces quêtes stupides ! Mais, si je l’avais fait, jamais je n’aurais rencontré Saya…
A présent, je devais tenir ma promesse, devenir plus fort pour sauver Marie de griffes de Shadow ! Je l’avais promis à Saya en guise d’adieu, et qui sait, peut-être qu’un jour, nous nous reverrons…
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 24 Avr - 14:59
Hélios partie 3...
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Dim 27 Avr - 12:37
ajout d'une musique triste pour le chapitre darksky, de quoi bien rajouter du drame, surtout pour les fan d'angel beats pour ceux qui auraient la flemme https://www.youtube.com/watch?v=NTetWdv4W2I
Hiroki
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 1 Mai - 1:21
Arrête, si j'écoute cette musique j'ai des larmes dans les yeux et je peux plus lire x'D
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 1 Mai - 11:25
change le contexte pour l'écouter en ne pensant pas à yui mais à laura, ça devrait passer mieux ... ou ça peut être pire aussi, question de gout^^ mais bon, le chapitre angela est un gros délire sur mon école, donc ça remonter un peu le moral après darksky^^
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Sam 3 Mai - 17:42
ajout de la première partie du chapitre spécial laura c'est le moment d'en apprendre plus sur le personnage le plus mystérieux et le plus aimé de la fic^^
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Mer 14 Mai - 16:45
suite du chapitre spécial laura en ligne également!
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Ven 16 Mai - 22:04
aller, partie 3 du chapitre laura pour me rattraper de ma défaite contre theartiste^^
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 29 Mai - 12:05
aller, dernière partie du chapitre laura enfin en ligne lui aussi (si vous vous ennuyez un jour férié, vous avez 40 pages pour son arc en entier^^)
Hiroki
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 29 Mai - 12:22
Oula, je vais me régaler !
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 29 Mai - 12:43
c'est vrai que je me suis un peu déchainé pour son arc, qui au départ ne devait pas être plus long que celui de darksky, voire celui d'angela... mais comme c'est un des persos favori de la fic, j'ai voulu lui faire une belle histoire après son départ^^ d'ailleurs, je compte bien poursuivre celui de darksky lorsqu'il se trouve dans l'armée d'hélios, ça pourrait etre intéressant^^
Hiroki
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 29 Mai - 13:59
Darksky et Laura sont les meilleurs en même temps , bien sur que ca prend du temps
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 29 Mai - 14:10
n'empêche, je continue de penser que le chapitre darksky est quelque peu foireux sur certain points, surtout sur celui du style quoi qu'on en dise^^ j'ai tendance à penser que le chapitre laura est la même chose, mais en bien mieux sur le plan de l'écriture, rien que sur les descriptions des lieux et des pensées qui sont bien plus élaborées mais faudra qu'on me dise ce que ces 2 la ont un jour, autant laura j'ai bien creusé sa personnalité, autant darksky, je le trouve assez plat...
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Sam 14 Juin - 0:39
tiens tiens, j'avais pas annoncé ça ici apparemment donc je le fais: dès la fin de la saison 1, le chapitre darksky continuera avec sa vie dans le camp d'entrainement d'hélios. Vous allez voir qu'elle n'était pas de tout repos, et un personnage important va faire irruption dans sa vie après laura...je vous laisse la découvrir et vous demander son rôle dans la vie de notre cher darksky
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Jeu 3 Juil - 17:45
aller, le chapitre darksky (la suite hein^^) est posté, en avant première en plus pour le duel!
Heart
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux Mer 16 Juil - 18:09
bon aller, on cloture les aventures de darksky avec ka dernière partie de son histoire en tant que serviteur d'hélios^^
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Sujet: Re: l'avènement des dieux: chapitres spéciaux