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| | LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie | |
| Auteur | Message |
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Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Ven 10 Jan - 19:18 | |
| Prologue : Conflit millénaire- Spoiler:
https://www.youtube.com/watch?v=XiGKLBcoesEDeux formes sombres s’affrontaient au milieu des ténèbres. Le ciel ne se résumait plus qu’à un amas de nuages noirs, uniquement illuminé par les éclairs mauves qui le déchiraient sans cesse. Le néant régnait en maitre. Il était même difficile de croire qu’un jour, la vie avait émergé ici. Seules les ruines d’un temple, auparavant grandiose, subsistaient, derniers témoins de l’âge d’or d’Izrath. Une lance d’argent apparut dans la main de l’un des combattants. Le grand dragon à l’armure d’ébène pointa son arme vers son opposant. Ses yeux luisirent d’un éclat pourpre dans l’obscurité tandis que sa protection commençait à se fissurer, incapable de contenir tout le pouvoir de la créature. Son adversaire, un homme — ou du moins, il en avait l’apparence — habillé d’une cape rubis au-dessus d’une tunique d’or, saisit son épée à deux mains, prêt à riposter. La tension était à son comble. Seuls le hurlement du vent et le fracas du tonnerre venaient briser le silence du chaos. Sans prononcer un mot, les deux entités se jetèrent l’une sur l’autre. Lorsque les lames entrèrent en contact, une vague d’énergie ébranla la planète toute entière. Les deux ennemis furent repoussés aussitôt. Toutefois, l’homme profita de cet instant pour préparer une nouvelle attaque. Dans sa main, une sphère lumineuse, une étoile naine, prit forme. Avant que la créature divine n’ait pu se remettre du choc, elle fut frappée de plein fouet par l’astre céleste. Furieux de s’être laissé prendre au dépourvu, le dragon riposta aussitôt. La pointe de sa lance s’ouvrit en deux et un rayon de lumière émeraude fusa vers son opposant. Ce dernier para de façon maladroite avec son bras, ce qui donna l’occasion au monstre mythologique d’enchainer et de lui asséner un violent coup de poing dans le ventre. L’homme se retrouva éjecté à plusieurs dizaines de mètres, mais parvint à se remettre sur ses jambes. Contre toute attente, un sourire illumina son visage couvert d’hématomes. Une once de frustration passa dans la pupille fendue du reptile face à cette réaction. Le dragon replia ses ailes et atterrit sur le sol de pierre stérile et dévasté par leur combat. — Qu’est-ce qui te fait rire comme ça, Gariatron ? déclara la créature d’une voix emplie de mépris. – Rien. Je pensais juste que… le destin est amusant, tu ne trouves pas, Armageddon ? Sceptique, Armageddon resta sur ses gardes. Et il eut raison. Surgissant des ombres, un torrent de flammes s’abattit sur lui. Il s’envola à nouveau pour échapper à son nouvel assaillant, mais une tornade le plaqua au sol. Le dragon lâcha son arme dans la confusion, qui fut aussitôt dévorée par les entrailles de la Terre. De la glace se forma autour de ses membres et, en moins d’une seconde, tous ses mouvements se retrouvèrent entravés. Aux côtés de l’homme, quatre autres l’avaient rejoint. Nul ne pouvait discerner leurs visages dans la pénombre. Toutefois, les auras qui les entouraient ne laissaient aucun doute sur leurs identités. — Il est temps. Mes frères et ma sœur, Armageddon va enfin tomber et son piédestal ! Archikó kýma ! Les cinq personnes lancèrent de façon totalement coordonnée une attaque destructrice. À elle seule, elle dissipa l’épaisse colonne de nuages qui enveloppait le Grand Sanctuaire et fit trembler la planète. Cependant, le maitre du destin resta impassible face à cet assaut désespéré. Après tout, il connaissait déjà l’issue de ce combat. Alors que le rayon de lumière noire n’était plus qu’à quelques centimètres de l’atteindre, l’armure d’Amageddon scintilla de mille feux. Elle se brisa, de même que la glace qui l’emprisonnait. Son corps se métamorphosa également. D’immense dragon d’ébène, il prit la forme d’un simple humain — ou plutôt humaine — habillée d’une longue robe bleue comme la nuit et fendue de rayures rouge sang. Un masque cachait son visage à Gariatron et ses pairs, et, pourtant, ils pouvaient deviner le sourire de satisfaction qui l’illuminait désormais. — Longinus Spear. Destiny… Merge. En un claquement de doigts, l’ultime attaque de lumière se dissipa, sous les yeux ébahis de Gariatron. Un instant plus tard, neuf piliers de marbre noir surgirent du sol, en un cercle centré sur les démons. Tous furent foudroyés, incapables de se débattre. Lentement, leurs forces les abandonnèrent tandis que leurs corps disparaissaient dans le néant. Néanmoins, avant que la conscience de l’homme ne le quitte, il distingua la silhouette d’une personne au loin. Puisant dans ses dernières ressources, il hurla de fureur. — Ezaakh ! rugit-il. Tu m’as trahi ! — Je suis désolé, seigneur Gariatron. Je ne fais que suivre mon propre intérêt. Tout comme vous. — Misérable ! Si je ne t’avais pas donné ces pouvoirs, n’oublie pas ce que tu serais aujourd’hui ! Tu me dois tout ! — Je ne dois rien à personne. Fou de rage, ce qu’il restait du corps de l’homme se disloqua pour faire place à un gigantesque serpent ailé. La créature écailleuse s’échappa du cercle pour se jeter vers le traitre, mais il était trop tard. Juste avant de tomber en poussière et de disparaitre à jamais de la surface d’Izrath, il prononça ces mots qui scellèrent le destin de l’humanité. — Je vous détruirai, humains, tous autant que vous êtes ! Je reviendrai, et, ce jour-là, vous vous souviendrez de la fureur de Gariatron, le démon originel des ténèbres ! Puis il disparut dans le néant ** Alice se réveilla en sursaut. Son cœur battait à tout rompre. Sa respiration était haletante. Malgré la fraicheur de la nuit du désert, elle suait à grosses gouttes et la jeune femme était parcourue de spasmes incontrôlables. Choquée, elle regarda ses mains, et lâcha un soupir de soulagement lorsqu’elle constata qu’elles étaient encore humaines. Elle avait simplement rêvé. Pourtant, il lui avait paru tellement réaliste. Elle avait l’impression de ressentir les blessures du dragon sur ses membres engourdis. L’esprit embrumé, l’agent d’Ether se releva puis lança un regard à son téléphone. Le temps pressait. Elle n’avait pas le loisir d’analyser l’origine de ses cauchemars. Selon la prophétie, il ne restait que quelques heures avant la catastrophe. Il fallait qu’elle empêche le second mouvement du Purple Requiem à tout prix. Elle l’avait promis à sa mère. Sans perdre une seconde, la jeune femme se leva, rangea ses affaires, et se prépara pour la plus longue journée de sa courte existence.
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| | | Heart
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Sam 11 Jan - 1:37 | |
| Chapitre 1 : Le rêve- Spoiler:
Accepter Hélios parmi nous ? Inconcevable. Ce malade nous avait enlevé, Marie et moi, pour nous forcer à travailler pour lui. Pire, par sa faute, Laura avait souffert et rejoint le leader de Purple Revolution, Shadow. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez Violet et les autres ? J’étais persuadé que l’esprit tordu du roi manigançait quelque chose. Il était impensable qu’il ait agi pour le bien de l’humanité depuis le début, comme il le laissait entendre. C’est pourquoi je ne baissai pas ma garde. Je le suivais partout où il allait dans l’attente qu’il commette une erreur et dévoile à tous sa nature de menteur et manipulateur. Mais rien. J’avais beau le surveiller, il n’effectuait que des actions banales et sans intérêt, voire même stupides parfois lorsqu’il essayait de se servir de nouvelles technologies. — Allons bon, tu es devenu un stalker maintenant ? ricana une voix féminine dans mon dos. — Je suis sur mes gardes, nuance, Marie, rétorquai-je sans quitter ma cible des yeux qui tentait d’allumer la télévision, en vain. — Tu es surtout ridicule à te cacher derrière les portes comme ça, s’amusa-t-elle avec un large sourire. — Un jour, il fera un faux pas. Ce jour-là, je serai là pour révéler son vrai visage ! — Mais il l’a déjà révélé. Et ce, il y a très longtemps. — Sérieusement ? Qu’est-ce qu’il a fait ? Tu l’as vu téléphoner à quelqu’un de louche ? Il a posé des pièges quelque part ? Il a voulu agresser Drago dans son sommeil ? — Il nous a sauvés ! Je marquai une pause pour regarder ma sœur comme si elle était folle, mais elle se contenta d’afficher un air mystérieux dont elle seule avait le secret. — Non, il a justement fait semblant, Marie, la repris-je. — Ah, vraiment ? Est-ce que tu te souviens avoir été maltraité par lui ? Je te rappelle qu’il t’a tout de même mis en équipe avec sa propre fille adoptive. — Oui, mais… — Michael. J’ai eu tout le temps d’analyser toutes ses actions pendant ces dernières années. Je peux affirmer sans nul doute possible qu’il est dans notre camp. À moins que tu ne me considères comme une traitresse ou que tu me penses assez stupide pour me faire manipuler comme une marionnette, et ce, malgré mon pouvoir ? Je serrai les dents, à court d’arguments. Ma sœur marqua une pause et passa à son tour le regard par la porte pour observer le roi. Une once de tristesse traversa ses yeux. — Hélios… Est-ce que sa mort vous tourmente toujours à ce point ? murmura-t-elle. — Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? De quelle mort tu parles ? m’étonnai-je. — Rien du tout. Mais bon, libre à toi de le stalker. Sauf que tu perds ton temps. Elle n’ajouta rien à cela et repartit vaquer à ses occupations, me laissant complètement désemparé. À qui devais-je faire confiance ? Les dires de Marie qui se trompait rarement quand il s’agissait d’analyser les gens, ou à mon instinct qui me criait de me méfier de lui comme de la peste ?
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Du haut des remparts d’un gigantesque palais, un immense désert se dressait devant moi. Le ciel menaçait de détruire les cultures. Un orage approchait. Au loin, une armée avançait lentement. Son étendard représentait un symbole sombre. Elle devait se composer de plusieurs milliers de soldats, accompagnés de Spirituals des ténèbres. À en juger par la distance qui nous séparait, j’estimais à deux jours le temps nécessaire pour nous rejoindre. Un bruit de pas à côté de moi attira mon attention. Je n’étais pas seul. Non loin de là, un homme, Hélios, ainsi que deux femmes, observaient la scène, inquiets. La première ressemblait trait pour trait au roi. Elle était habillée d’une robe blanche qui laissait ses épaules et ses bras nus, à la façon d’une prêtresse, tandis que ses longs cheveux blonds tombaient dans son dos et étaient attachés à leur extrémité par une sorte de tissu. L’autre était une belle femme brune, au visage fin et à la peau claire malgré le soleil brûlant du désert. Étrangement, elle semblait vouloir camoufler ses traits asiatiques et son apparence frêle derrière son habit de souveraine d’Égypte. Elle était également vêtue d’une large robe, mais recouverte d’une épaisse armure dorée. Sur sa tête était posé un diadème incrusté de joyaux. À son poignet, quelque chose que je pris d’abord pour un bracelet scintillait de mille feux. Cependant, la forme arrondie sur le dessus de ce bijou me surprit. Son regard ambré était serein, mais ses yeux dégagèrent néanmoins une légère inquiétude lorsqu’elle se tourna vers Hélios. — Eh bien, on dirait que notre dernier rempart vient de tomber, déclara la femme en armure sans émotion. — Et ce royaume est sur le point de s’effondrer à son tour, Séléna, lui répondit le roi d’une voix lasse et fatiguée. Le départ précipité de Solaris nous a mis dans de beaux draps… — Depuis quand es-tu aussi défaitiste, mon frère ? s’étonna l’autre. Normalement, c’est mon rôle de prédire des catastrophes. — Parce que tu vois une alternative peut-être, Luna ? rétorqua l’intéressé en fronçant les sourcils. — Aucune, s’amusa la dénommée Luna. — Je n’ai donc pas le choix. En prononçant ces mots, le pharaon fut entouré d’une aura sombre et une ombre gigantesque l’enveloppa. Mon cœur s’arrêta un instant. J’avais déjà entrevu cette entité lors de mes combats à ses côtés ! — Hélios, non ! Séléna tenta d’attraper le souverain, mais se fit projeter violemment à terre par une force invisible. La chose s’éleva peu à peu dans le ciel et deux pupilles cramoisies apparurent, puis une paire d’ailes sur un long corps noir recouvert de ténèbres. Le monstre rugit et ma vision se brouilla. Quand je rouvris les yeux, je ne me trouvais plus sur les remparts, mais dans ce qui s’apparentait à une salle du trône où Hélios était assis. Cependant, il semblait différent, beaucoup plus proche de l’homme que je connaissais à mon époque : l’air plus cruel, mais son regard n’était pas encore aveuglé par la haine comme lorsque je l’avais rencontré quatre ans plus tôt. Ce dernier tapait frénétiquement des doigts sur son siège, comme s’il attendait quelque chose avec impatience. Au même moment, un serviteur entra dans la pièce. — Alors, l’as-tu retrouvé ? grogna aussitôt le roi. — Non, seigneur Hélios, mais nous avons découvert ceci dans sa chambre. Il lui tendit un morceau de parchemin. Lorsque le pharaon lut les inscriptions, ses yeux s’agrandirent et je pus discerner à l’intérieur une peur sans pareille. — Rassemblez toutes les troupes du château, ne la laissez pas faire ça ! Je vais me joindre personnellement aux recherches, mais une chose est sûre : je la retrouverai. — Je t’avais pourtant averti, Hélios, lança Luna. Je t’avais dit qu’elle mettrait ses menaces à exécution et maintenant, elle est partie je ne sais où et tout ça, c’est parce que tu n’as pas voulu ravaler ta fierté ! Ne t’a-t-elle pas prévenu du futur qui t’attendait ? — N’essaie pas de me rendre plus coupable que je ne le suis. Si Séléna s’est enfuie, c’est parce qu’elle n’a plus confiance en ce royaume ni en moi… — Ouvre les yeux ! Ce pouvoir est en train de te consumer ! Elle le sait très bien. Elle a toujours tenté de te dissuader de l’utiliser pour te protéger, parce qu’elle en connaissait les conséquences mieux que quiconque. Est-ce que tu aurais oublié qu’elle vient… — Cette conversation ne nous mènera nulle part, je vais la ramener saine et sauve, tu verras ! s’écria-t-il en se levant d’un bond de son trône. — Et si elle ne veut pas ? Hélios se retourna un bref instant, mais ne répondit rien et sortit de la pièce sans demander son reste.
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Je me réveillai en sursaut. J’avais simplement rêvé. Pourtant, ce songe m’avait paru si réaliste, comme si j’avais été transporté directement dans les souvenirs du roi. Lorsque mes yeux se posèrent sur le réveil, je me levai d’un bond. Presque midi ! Même si le tournoi avait été suspendu à cause des dommages causés par Shadow et Hélios, Violet, devait faire une annonce importante dans la journée. L’avenir d’Ether se jouait peut-être en ce moment même et personne n’avait jugé bon de me réveiller ! En pestant, je m’habillai en vitesse puis descendis, le cœur battant à tout rompre. — Pitié. Faites que la fédération n’ait pas été démantelée sans que je le sache…
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| | | Heart
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Sam 11 Jan - 2:23 | |
| Chapitre 2 : L’offre de Shadow - Spoiler:
Je poussai un soupir de soulagement en arrivant dans le salon. Tout le monde était tranquillement installé devant la télévision, nullement inquiets. Angéla mangeait ses céréales dans un fauteuil beaucoup trop cher pour être sali. Drago regardait les informations d’un œil distrait. Marie discutait sans aucune crainte avec Hélios. Je restai un moment figé dans l’entrebâillement de la porte, interdit. — Tiens, mais qui voilà ? me lança ma sœur avec un ton sarcastique, on dirait que la belle au bois dormant a enfin décidé de se lever. — Mais… mais… vous n’êtes pas en train d’enquêter sur Shadow ? bégayai-je. Et la fédération, alors ? Des nouvelles ? — Non, puisque tu avais l’air de si bien dormir, on ne t’a pas réveillé et on a laissé Violet s’en charger, me répondit Angéla en baillant. — Tu n’avais pas non plus très envie d’y aller, je te signale, railla Drago. — On a le droit d’être un peu fatigué de temps en temps ! râla la blonde en gonflant les joues. — Je vois que les entrainements de Violet ne vous réussissent pas, les jeunes, intervint le roi, accoudé au canapé. Dans mon armée, vous seriez déjà levés depuis six heures du matin, pas vrai Darksky ? Je me retins de lui rétorquer quelque chose de cinglant et me contentai de l’ignorer pour le moment. J’avais mieux à faire que de me quereller avec lui dès le réveil, surtout dans un jour aussi décisif pour l’avenir du pays, et de la planète. Si la fédération perdait ses pouvoirs à cause de cet incident, cela allait certainement faire hausser de manière significative la criminalité dans le monde, autant à l’échelle des caïds de rues que des gouvernements. Depuis sa création, Ether avait acquis une telle réputation que sa chute signerait sans nul doute le plus grand tournant de l’histoire moderne. Après une heure à passer en boucle les mêmes images des ruines du stade de France, Violet apparut enfin en direct de la tour Ether. Son attitude froide et distante contrastait vraiment avec la personne plutôt douce et attentionnée qu’elle était au quotidien. Mais je la comprenais. Elle incarnait la stabilité et la sûreté mondiale. Elle se devait de se montrer inébranlable et glaciale en public. Après une longue série de questions sans intérêt, qu’elle esquiva toutes plus ou moins habilement, la plus puissante femme sur Terre entama le cœur de son discours : — C’est pourquoi, nous, à la fédération Ether, nous nous engageons à réparer tous les dommages causés lors de ce malheureux incident, et à payer les frais d’hospitalisation des victimes. Évidemment, nous sommes conscients de notre faute dans la sécurité de cet événement et au nom de toute mon équipe, nous nous en excusons sincèrement et nous vous promettons que cela ne se reproduira plus. Mais cela me permet de vous rappeler ceci, chers citoyens du globe : le monde vit sous la menace constante d’une catastrophe de l’envergure de celle ayant rasé Tokyo, il y a vingt-cinq ans. Nous avons fait notre possible pour contenir cette menace pendant toutes ces années, et nous continuerons à lutter pour la protection des populations pour que plus jamais un tel drame ne se rejoue. Toutefois, si un jour le monde devait sombrer dans le chaos, soyez certains d’une chose. Même s’il ne nous restait plus qu’un seul membre, même si les gouvernements n’existaient plus, même si tout espoir disparaissait, la fédération ne cesserait de vous protéger. Car telle est notre mission. Car telle est la promesse que nous vous avons faite. Car telle est ma raison de vivre. L’interview s’arrêta là et le présentateur du journal télévisé reprit la parole, mais aucun de nous ne l’écouta. Ses déclarations avaient été courtes et, pourtant, j’avais eu des frissons pendant tout le long. — Cette Violet se révèle fine oratrice, et excellente manipulatrice à ce que je vois, lança soudain Hélios, brisant le silence qui s’était installé. — Que voulez-vous dire ? s’étonna Drago. J’ai trouvé son discours irréprochable. — N’as-tu pas remarqué, mon garçon, qu’au lieu de prendre toute la responsabilité sur ses épaules, ou, pire, de rejeter la faute sur un autre pour tenter de se déculpabiliser, elle a rappelé l’importance de sa fédération pour le monde ? À présent, même si ses partenaires commerciaux la quittent, elle gardera le soutien d’une grande partie de la population. Mesquin, mais étonnamment efficace, croyez-en mon expérience. D’ailleurs, Éric Sawyer m’a expliqué qu’elle avait utilisé le même stratagème, il y a vingt-cinq, lors du Purple Requiem. L’histoire se répète. — Sans une personne présente ici, Violet n’aurait même pas eu besoin de présenter ses excuses je vous signale, crachai-je. Le roi se gratta la barbe d’un air ennuyé. — C’est vrai que je me suis peut-être laissé emporter. Mais ce Shadow… si vous saviez de quoi il est capable, vous comprendriez que j’ai limité grandement les dégâts. Cela lui valut un coup de poing d’Angéla à l’arrière du crâne. — Et pour moi, c’était aussi pour limiter les dégâts que vous avez capturé mes amis ? s’énerva la jeune fille. — Je peux très facilement t’expliquer, ma chère Angéla. En fait c’est très simple. Comme je l’ai dit à Drago, je… Alors qu’il s’apprêtait à répondre, la télévision émit un grésillement suspect et se ralluma toute seule. L’écran, d’abord gris comme les anciens téléviseurs, laissa apparaitre une silhouette dans la pénombre. Nous avions beau être incapables de distinguer son visage, son identité ne faisait aucun doute. — Salutations, protégés de Violet Leblanc. Ici le chef de Purple Revolution, déclara l’homme d’une voix mielleuse et déformée par la qualité médiocre du son. — Shadow. Qu’est-ce que vous nous voulez ? demanda aussitôt Drago, sur ses gardes. — Je vois que vous allez droit au but donc je ne vais pas passer par quatre chemins : abandonnez. — Et puis quoi, encore ? Vous allez nous proposer de nous joindre à vous tant qu’on y est ? railla Angéla. Sans façon, je passe mon chemin pour cette fois. — Je savais bien que je me heurterais à ce genre de réponse fermée, soupira notre ennemi. Mais dans ce cas, j’avais deux messages à transmettre. Le premier est pour toi, Hélios : la prochaine fois que nous nous rencontrerons, nous règlerons nos comptes. — C’est quand tu le désires, je suis toujours prêt pour une revanche, lui répondit le roi en haussant les épaules. — Je ne parle évidemment pas du tournoi, mais de ce qu’il s’est produit il y a trois ans, grogna le leader de Purple Revolution. — Dois-je te rappeler que, si tu avais bien voulu renoncer à ton pouvoir, nous n’en serions pas là, actuellement ? — Nous avons déjà eu cette discussion. Il est inutile de recommencer, le coupa-t-il sèchement. Mais, je ne suis pas venu ici pour me prendre la tête avec des gens butés. En vérité, j’ai un marché à vous proposer. — Un marché ? répéta Marie, sceptique. — Laissez-moi tranquille désormais et, non seulement, je dissous Purple Revolution, mais, en plus, je suis prêt à étouffer l’affaire Ether. Qu’en dites-vous ? Cela me parait honnête, non ? — Qu’est-ce que c’est que cette proposition foireuse encore ? Vous voulez vraiment qu’on gobe que vous avez le pouvoir de faire taire les médias d’un simple claquement de doigts ? ironisa Angéla. Comme en réponse au défi de la blonde, Shadow claqua effectivement des doigts. Un instant plus tard, tous nos téléphones se mirent à vibrer en même temps. Lorsque je consultais les notifications, je restai interdit devant ce que je vis. Toute l’actualité des trois derniers jours avait purement et simplement disparu, remplacée par des faits divers sans importance. Angéla lâcha son portable et tomba à la renverse lorsqu’elle découvrit cela, tandis que je crus distinguer un sourire sur le visage flouté de Shadow. — Voilà. J’espère que vous prendrez ce petit cadeau en considération et que vous réfléchirez sérieusement à ma proposition. À présent, à votre tour de m’aider, et de ne pas vous mêler davantage de ce qui ne vous regarde pas si vous ne voulez pas sombrer dans une histoire qui vous dépasse largement. — Attendez, Shadow, je n’ai pas… Je ne pus terminer. L’homme s’effaça de l’écran sans une parole de plus. Puis la télévision reprit son programme habituel, nous laissant tous dans l’incompréhension la plus totale.
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| | | Heart
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Sam 11 Jan - 14:43 | |
| Chapitre 3 : Le secret d’Hélios- Spoiler:
Nous réflexions ne nous menèrent nulle part. Même après le retour de Violet, Ryoko et Elwood, nous fûmes incapables de nous mettre d’accord. Au bout de plusieurs heures de débats sans queue ni tête, nous n’avions toujours pas pris une seule décision, si bien que la présidente abandonna et remonta dans son bureau pour s’entretenir avec des cadres de la fédération. Personnellement, quelque chose me dérangeait. J’avais l’impression d’avoir déjà entendu la voix de l’homme derrière ce masque, mais où ? J’avais beau me creuser la tête, impossible de donner de nom à Shadow. Pourtant, j’étais persuadé de connaitre cet homme, ou de l’avoir aperçu au moins une fois.
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Un autre rêve vint perturber mon sommeil, ce soir-là. Hélios croisait le fer avec une femme, perdu au milieu du chaos d’une bataille sanglante. Sa silhouette fine et élancée se démarquait des armoires à glace qu’elle combattait, armée d’une simple épée. Ses longs cheveux blonds dansaient dans son dos comme des serpents dorés tandis que, derrière son casque d’acier, je pouvais apercevoir deux yeux verts briller d’une lueur étrange. Ils n’étaient animés d’aucun désir de se battre dans son regard, aucun éclat, aucun espoir. Une vague d’énergie apparut soudain dans la paume du souverain. Elle frappa tous les envahisseurs dans un rayon de cent mètres, ne laissant que des tas de poussière et des cavaliers apeurés par la puissance de leur roi. Néanmoins, la femme à l’aura sombre résistait encore et toujours. Elle faisait face à Hélios sans faiblir, comme mue par une volonté supérieure. Surgissant de la marée de soldat, Séléna fonça vers la générale de l’armée ennemie, l’épée en avant. Le pharaon, à sa vue, ouvrit la bouche sans qu’aucun son ne s’en échappe, comme effrayé, tandis qu’un rictus malsain déforma le visage de l’ennemie. Un déluge obscur émergea du corps de la femme pour fuser droit vers l’alliée d’Hélios. À son tour, un voile de peur envahit son regard, mais elle ne flancha pas et continua sa chevauchée vers une mort certaine. Ma vision se brouilla à ce moment-là et, lorsque je rouvris les yeux, le désert et les monstres avaient disparu pour faire place à une sorte de pinacle. À l’extérieur, je ne pouvais rien voir d’autre que du ciel et des nuages à perte de vue, comme si l’endroit flottait dans les airs. Autour de moi, de nombreuses colonnes de marbre soutenaient une haute voute gothique. Au milieu se trouvait un immense trône, bien trop grand pour un être humain et, de chaque côté était disposée une statue : un dragon blanc au long corps de serpent et un noir aux yeux rouges comme le sang. — Eh bien, eh bien, on dirait qu’Éos n’est pas là aujourd’hui. On va enfin pouvoir se parler, Darksky, déclara une voix sortie de nulle part. Je cherchai la personne qui avait pu prononcer ces mots. Je sursautai lorsqu’une forme fantomatique apparut devant moi, celle d’une femme que je reconnus immédiatement. — Vous êtes… — Quelle impolie je fais, je ne me suis même pas présentée. Je m’appelle Luna. Luna d’Héliopolis. Et, si tu ne l’as pas encore deviné, j’étais la sœur d’Hélios dans le passé. — La… sœur d’Hélios ? répétai-je abasourdi. — Oui, mais ce n’est qu’un détail, me répondit-elle en haussant les épaules. Aujourd’hui je ne suis plus qu’une âme vagabondant librement dans Izrath au gré de ses envies. — Donc nous sommes ici… — Tu as compris ! J’ai profité de ton sommeil pour te faire venir au Grand Sanctuaire, car j’ai à te parler, Darksky. — Pourquoi moi ? Vous devriez plutôt vous adresser à Drago, il… — Je l’ai déjà fait, il y a bien longtemps, mais je crois qu’il a oublié donc je me tourne vers quelqu’un d’autre, m’interrompit Luna avec un large sourire. — Bon… Supposons, mais ça ne répond pas à ma question. — J’ai une faveur à te demander. Ou même deux, en fait, continua la sœur d’Hélios en croisant les bras sur sa poitrine. D’abord, j’aimerais que tu fasses confiance à Hélios, du moins, le temps qu’il est avec vous. — Co... Comment ? m’étranglai-je. Et pourquoi ça ? Vous ne savez pas ce qu’il m’a fait à moi et à Marie ! Le fantôme passa la main dans ses cheveux, gênée. — Il est vrai que mon frère est parfois… maladroit, dira-t-on. Mais dans l’état actuel des choses, vous devez vous faire confiance. Autrefois, il n’a pas cru les paroles de sa propre femme sur sa destinée, et la suite, tu la connais. — Qu’est-ce que cela peut me faire ? Pourquoi est-ce que je devrais régler les histoires de cœur de ce type ? L’œil de la forme translucide brilla d’un éclat malicieux. Elle posa son index sur ses lèvres et prit un air mystérieux. — Je pense que si je te le disais, tu t’évanouirais alors même que tu dors, rit-elle. Si ta sœur n’a pas jugé bon de te le révéler, ce n’est pas à moi de vous expliquer ce qui vous lie. — Et votre deuxième requête est aussi stupide que celle-là ? lui demandai-je, soudain énervé. — Oh, non, au contraire, elle devrait te faire plaisir ! Luna claqua des doigts et un feu ardent se mit à brûler à l’extérieur tandis qu’un cri strident, celui d’un rapace, résonna dans le ciel. Je paniquai, persuadé que les flammes allaient dévorer le temple, et moi avec. Néanmoins, alors qu’elles se rapprochaient de moi, elles se changèrent en une paire d’ailes cramoisies. Elles m’enveloppèrent dans une chaleur réconfortante et apaisante, comme si quelqu’un me prenait dans ses bras. Je n’avais pas ressenti cette sensation depuis des années et, remontant dans mes souvenirs, je me souvins de la dernière fois où quelqu’un m’avait bercé de la sorte. Je me revis dans ma maison, avec Marie et ma famille, dix ans plus tôt tandis que le décor disparaissait lentement devant moi pour se fondre dans les ténèbres. — Elle est toujours avec toi, lança l’ancienne souveraine dans un murmure. Lorsque je me réveillai dans mon lit, quelques larmes avaient coulé sur mes joues dans mon sommeil. Pourquoi avais-je repensé à mes parents tout à coup alors que cela faisait des années que j’avais vécu en acceptant leur disparition ? Les paroles de Luna me troublaient au plus haut point également. Pourquoi, elle et Marie, semblaient-elles penser qu’Hélios et moi étions si proches l’un de l’autre ? Cela n’avait aucun sens, je ne pouvais pas sentir ce type ! Je finis par me lever après dix minutes de réflexion ne menant nulle part — comme chaque matin, à présent, j’en avais l’impression — puis après une bonne douche, je descendis dans le salon prendre le petit déjeuner. Je focalisai immédiatement mon attention sur notre invité qui dormait à moitié sur ses tartines. Il n’y avait pas à dire, la ressemblance avec sa sœur était frappante. De plus, il paraissait totalement inoffensif si on omettait qu’il portait son armure et sa cape. Devais-je réellement lui faire confiance comme me le demandait Luna ? Soudain, Angéla, d’ordinaire somnambule au réveil, surgit en trombe dans la pièce, encore en pyjama, le portable allumé dans sa main, l’air survolté. — Alerte rouge, code rouge, feu rouge, tout ce que vous voulez de rouge ! Je crois qu’on a un problème ! Son intervention tira aussitôt Hélios de son sommeil et sa tartine tomba dans son lait. — Allons bon, que se passe-t-il de si bon matin ? Alors que je pensais qu’elle s’affolait d’une banalité sans importance, la blonde me mit son téléphone sous le nez. Au départ, je ne distinguai qu’un petit avion au-dessus du désert. Toutefois, en l’examinant attentivement, je pus remarquer que non seulement la queue de l’appareil formait des sortes d’ondulation, mais que les ailes étaient bien plus semblables à celles d’un dragon que d’une machine. De même que les phares, il ne s’agissait clairement pas de lumières artificielles, mais bien de deux yeux rouges dans l’obscurité. Je déglutis. L’identité de cette créature ne laissait planer aucun doute. Surtout pas après ce qu’il s’était passé la veille. — Érèbe, murmurai-je, abasourdi. Selon l’article de journal, un objet volant non identifié avait fait son apparition dans le ciel égyptien au cours de la nuit et décimé l’armée en quelques minutes à peine. — Je crois que Shadow nous a pris de court. Il nous a fait sa proposition simplement pour nous leurrer. J’aurais dû me méfier de lui, grommela le roi, contrarié. Fini de se reposer, un grand voyage nous attend ! — Une minute ! Vous ne pouvez pas décider que…, commençai-je avant de me faire interrompre par Angéla, qui semblait sur la même longueur d’onde. — Prépare tes valises, Darksky. On part régler son compte à ce type en Égypte !
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Sam 11 Jan - 16:35 | |
| [b]Chapitre 4 : Départ pour l’Égypte[/b]- Spoiler:
À l’aube, un raffut pas possible dans le château me tira de mon sommeil. J’avais l’impression que tout le monde s’était mis d’accord pour courir dans tous les sens pour une raison que j’ignorais. Était-ce une attaque-surprise de Shadow ? Ou bien Darksky avait-il provoqué Hélios en duel ? Encore à moitié endormi, je sortis de ma chambre. À peine eussé-je ouvert la porte que je tombai nez à nez avec Angéla qui me rentra dedans de plein fouet. Nous nous étalâmes donc tous les deux en plein milieu du couloir tandis qu’une valise dévala les escaliers dans un vacarme assourdissant. — Eh, fais attention, Drago ! se plaignit la jeune fille en se frottant la tête. — Parle pour toi ! Pourquoi tout ce raffut dès le matin ? Et qu’est-ce que tu fabriques avec cette valise ? Tu vas quelque part, ou quoi ? rétorquai-je en me remettant debout tant bien que mal. — Violet ne t’a pas prévenu ? On a trouvé Shadow et on va lui faire sa fête en Égypte ! — En… Égypte ? répétai-je interdit. — Oui, on t’expliquera plus tard, contente-toi de te préparer parce qu’on décolle dans moins d’une heure ! Sur ces mots, Angéla descendit les marches des escaliers trois par trois avant de disparaitre de mon champ de vision, me laissant totalement déboussolé. Néanmoins, je préférai ne pas la questionner davantage et retournai dans ma chambre. Puisque j’étais arrivé ici presque les mains vides, mes bagages furent assez vite pliés. Je profitai du temps libre pour tout de même prendre quelques renseignements sur la situation avant de plonger tête baissée vers l’inconnu. J’amenai donc ma valise à l’extérieur du manoir. Là, un jet privé de la fédération Ether se trouvait au beau milieu du parc. D’abord surpris qu’un avion ait pu se poser sur de l’herbe, je remarquai qu’il était équipé de réacteurs verticaux qui lui permettaient certainement d’atterrir à la façon d’un hélicoptère. Ce monde ne possédait peut-être pas de transporteur dimensionnel, mais restait en avance sur le nôtre sur bien des points.
Le chauffeur de l’appareil était adossé à la carrosserie, contemplant la bâtisse avec admiration. Tout comme Violet, il devait avoir la quarantaine passée. C’était un grand homme au visage balafré sous l’œil gauche, au menton assez carré et à la carrure assez imposante. Ses cheveux étaient retenus au-dessus par un bandeau de couleur pourpre tandis qu’il arborait un uniforme de policier floqué du logo de la fédération, même si ses airs décontractés, et quelque peu crétins contrastaient avec son habit. Lorsque Violet sortit du manoir à son tour avec une énorme valise, elle s’arrêta net à la vue de cet agent de police, se figea, et fit simplement demi-tour sans prononcer un mot. — Eh, Violet, c’est pas sympa ça, tu pourrais me dire bonjour, au moins ! gémit le pilote d’une petite voix. La propriétaire du château lâcha un long soupir et se retourna, lasse. — Elwood t’a vraiment contacté pour nous conduire ? Dis-moi que c’est une blague Masamune. — Quoi ? J’ai passé mon brevet, je te signale ! protesta l’homme. Ok, ça doit bien faire dix ans et je n’ai jamais retouché à un avion, mais je l’ai quand même eu ! — Premièrement, il faut repasser régulièrement son brevet, ce n’est pas comme le permis voiture sombre crétin, et deuxièmement… Qu’est-ce que tu as mis dans le réservoir ? — De la TN… — Non, c’est bon, je ne veux pas savoir ! s’écria la présidente, les yeux ronds de peur tout en s’éloignant lentement à reculons de l’appareil. — Mais il n’y a aucun risque, c’est la dernière invention d’Édouard. Il l’a baptisée Explo… — Plus un mot ! Par pitié. Juste, tais-toi. Et surtout, pas de geste brusque, je t’en supplie ! — Mais Violet, je… La femme refusa d’écouter la fin de sa phrase et repartit aussi vite qu’elle était arrivée, me laissant seul avec le pilote. Cependant, celui-ci ne m’était pas inconnu grâce au récit de Ryoko et je pus éviter le malaise en entamant la conversation. — Vous êtes Masamune Nishijima, n’est-ce pas ? Le professeur Ryoko m’a beaucoup parlé de vous. — Oh, mais je vois que je suis une célébrité ici ! lança-t-il en riant aux éclats. Cela ne m’étonne pas, après tout, mon thé est réputé dans la fédération ! Sais-tu, jeune homme, que je suis devenu le fournisseur officiel de Violet en thé ? — Euh… Non, désolé. Par contre, je sais que vous étudiez ensemble à l’université. — Ah, ça, c’était le bon vieux temps, oui, me répondit-il avec un large sourire tout en fixant le château. Cette bonne vieille Violet n’a pas changé depuis ce temps. Cela fait plaisir de constater que certaines choses sont immuables malgré les années. Mais qui pensais en avoir fini avec l’affaire Sawyer, jamais je ne me serais imaginé que nous nous replongerions dans cette histoire de fou aussi rapidement. — Cette question pourrait paraitre indiscrète, commissaire Nishijima, mais vous vous battez également pour… pour ce qu’il s’est passé il y a vingt-cinq ans ? L’homme rit légèrement et posa sa main sur sa hanche d’un air amusé. — Je vois que Violet et Ryoko ne peuvent pas tenir leur langue. Cela ne m’étonne pas d’eux. Mais malheureusement, non, je ne suis ici ni pour la vengeance ni pour sauver le monde. Après tout, je n’ai ni l’étoffe d’un héros ni le charisme d’un vilain. — Alors pourquoi... — Si je suis ici aujourd’hui, c’est simplement pour prêter main-forte à une vieille amie, rien de plus. J’ai passé l’âge de jouer aux justiciers et aux savants fous. J’ai une famille à protéger désormais. — Dans ce cas, cette histoire de TNT… — Une petite blague entre Violet et moi, pouffa-t-il. Je suis certain qu’elle a très bien compris… Enfin, j’espère. Je poussai un soupir de soulagement. Pendant un instant, j’avais réellement cru que j’allais mourir, non pas en combattant, mais dans un simple accident d’avion piloté par un fou. — Quand même, penser que le plan d’Éric Sawyer se mettrait en route tant d’années après la mort de son oncle. — Ne vous inquiétez pas, commissaire. Nous allons lui régler son compte une bonne fois pour toutes et vous n’aurez plus à vous soucier de lui ! lui répondis-je avec une ardeur inconnue. L’homme se contenta de me sourire et retourna à bord de l’appareil pour vérifier les derniers réglages. Vers onze heures, tout le monde fut enfin paré au départ. Tout le monde, ou presque. Ryoko, Violet et Elwood ne semblaient pas décidés à partir immédiatement, ce qui étonna Darksky. — Vous ne venez pas, finalement ? leur demanda-t-il. — Dans un engin volant à la TNT et confier ma vie à Masamune ? Plutôt devoir démanteler Ether que de me risquer à ça ! s’exclama Violet. — Et puis, même si vous survivez, nous avons encore quelques problèmes concernant la fédération à régler ici. Nous vous rejoindrons dès que possible, continua Elwood. — Concernant Shadow, Ryoko et moi avons effectué quelques recherches dans notre base de données, enchaina la présidente d’un ton plus solennel. L’un de nos hommes, l’ancien directeur de la branche anglaise, est porté disparu depuis trois ans maintenant et nous avons perdu tout contact avec lui. Nous le soupçonnons fortement d’être celui qui se cache derrière le masque de notre ennemi, mais nous ne pouvons rien affirmer. — Porté disparu ? s’étonna Angéla. Et Scottland Yard, ils servent à quoi ? Une personne aussi importante ne peut pas se volatiliser juste comme ça ! — Je me souviens d’avoir suivi cette affaire de près à l’époque, lui répondit le professeur en se grattant la barbe. La maison de ce pauvre homme a été retrouvée incendiée et sa femme est malheureusement décédée dans l’incendie. Mais il n’y avait aucune trace du président et jamais il n’a tenté de recontacter qui que ce soit par la suite. — Une taupe dans nos rangs ? Voilà qui se révélerait fort embêtant. Peut-être devrais-je relancer l’enquête, suggéra Masamune d’un air contrarié. — Non. Les jeunes et toi, vous avez votre mission, rétorqua Violet. Nous nous occuperons de son cas en temps voulu, mais nous devons nous concentrer sur l’arrestation de Shadow et l’élimination d’Éric Sawyer, l’héritier actuel du Purple Requiem. Personne n’émit la moindre contestation et nous saluâmes celle qui avait bien accepté de nous accueillir dans sa demeure pendant plusieurs semaines. Au fond, quitter cet endroit me rendait triste. Je commençais sincèrement à m’y sentir comme dans un deuxième chez moi. Mais je me disais également pour me motiver que, si je ne partais pas maintenant, ce lieu qui m’avait apporté tant de réconfort risquait de disparaitre. Et mon monde avec, si je ne me dépêchais pas. Angéla faillit éclater en sanglots lorsque Violet la serra dans ses bras tandis que Ryoko échangea une poignée de main amicale, mais ferme, avec Hélios, signifiant certainement qu’il demandait au roi de ne pas le décevoir après cette courte alliance. Lorsque vint mon tour de remercier la propriétaire, celle-ci m’enlaça dans une étreinte chaleureuse et me murmura à l’oreille. — Adieu, Drago, j’ai été heureuse de te connaitre. N’en veux pas trop à Masamune une fois que vous serez dans l’autre monde… sanglota-t-elle. — Violet… C’est une blague n’est-ce pas ? Vous dîtes cela pour m’effrayer hein ? déglutis-je. — Si seulement les explosions du laboratoire avaient été une blague à l’époque… Je me crispai et mon cœur s’accéléra. C’était une bien mauvaise plaisanterie avant un décollage aussi important… Alors pourquoi les paroles de la présidente semblaient-elles si sincères ? Je lançai un regard de détresse à Ryoko, mais le professeur se contenta de détourner les yeux, d’un air gêné, ce qui ne fit qu’augmenter ma terreur à l’idée de monter dans cette bombe volante. Tout le monde embarqua à bord l’appareil et je m’apprêtai également à entrer dans mon futur cercueil lorsque Masamune dévisagea Hélios, intrigué. — Dites, on ne se serait pas déjà vu quelque part ? demanda Masamune d’une voix suspicieuse. Violet grimaça. Apparemment, elle avait oublié de lui faire part de notre alliance incongrue. — Il y a des chances, oui. Je suis Hél… — C’est le père d’Angéla, le coupai-je pour éviter le malentendu. — Comment ? s’exclamèrent les intéressés en chœur, tous les deux aussi dégoutés à cette idée l’un que l’autre. Je regrettai aussitôt ce mensonge. À peine nous étions-nous assis que les deux me lançaient des regards noirs. J’étais persuadé qu’ils n’auraient pas hésité à s’allier pour me faire la peau s’ils n’avaient pas été attachés à leur siège. Une fois que l’appareil eut décollé, les reproches commencèrent. — Mon père ? Lui ? s’écria Angéla. Je ne suis peut-être pas en bons termes avec mon père, mais ce n’est pas une raison pour m’en donner un autre ! Et encore moins lui ! — Tout à fait d’accord avec elle ! continua Hélios en tapant du poing sur son accoudoir. En plus, pourquoi forcément son père ? Tu n’aurais pas pu dire, je ne sais pas, que j’étais un cousin de Darksky ! — Oui, c’est bien ça, le cousin de Darksky ! Alors qu’il était encore resté relativement à l’écart de la conversation, Darksky écarquilla les yeux en entendant cela et vint s’emmêler aussitôt. — Quoi ? Mon cousin ? Hors de question ! Mon frère tant qu’on y est ? J’eus beau tenter de calmer le jeu, il n’y avait rien à faire. Alors qu’Angéla me menaçait de mort, Marie se tordait de rire dans son coin. Elle en pleurait tant elle essayait de ne pas éclater ouvertement de rire devant tout le monde. Cela allait m’apprendre à vouloir éviter les malentendus. Les reproches continuèrent ainsi deux bonnes heures avant qu’Angéla ne tombe dans un profond sommeil, rapidement suivie par Hélios et tout le reste des passagers. Nous atterrîmes quatre heures plus tard, sans qu’aucune explosion n’ait eu lieu à bord. Je sortis de l’appareil en bâillant. Je regrettai de ne pas avoir profité du voyage pour dormir un peu, car j’étais exténué par le trajet. Angéla, au contraire, débordait d’énergie et s’étira à côté de moi en inspirant longuement. Grâce à ce petit somme, elle avait l’air d’avoir oublié l’histoire avec Hélios, à mon grand soulagement. Lorsque Darksky sortit à son tour, il fronça les sourcils tout en regardant autour de lui, suspicieux. — Masamune… Qu’est-ce qu’on fabrique en plein milieu du désert ? demanda-t-il. Ne devions-nous pas aller au Caire ? — Je n’ai fait que suivre les indications du GPS, se défendit l’agent. Mais je suis d’accord que, d’après les photos, cet endroit n’a rien à voir avec notre destination. — Ah, la si belle technologie ! De mon temps, les éclaireurs n’auraient pas fait ce genre d’erreur ! lança Hélios d’un air fier. — De votre temps, je suis certaine que vous n’aviez jamais traversé la méditerranée, railla la blonde. Le roi grimaça, incapable de répondre à la remarque de la jeune fille. Je ne prêtai pas plus attention à leur dispute et je me concentrai sur l’étendue aride qui s’offrait à mes pieds. Effectivement, même si ce n’était pas mon monde, je connaissais grandes pyramides et je pouvais affirmer qu’elles ne se trouvaient pas ici. Je pouvais même le dire sans aucune exagération : nous étions perdus, au beau milieu du désert, sous un soleil de plomb, avec pour seule protection la carlingue de l’avion qui n’allait pas tarder à se transformer en four.
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| | | Heart
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Sam 11 Jan - 19:40 | |
| Chapitre 5 : Perdus dans le désert- Spoiler:
Du sable. Du sable à perte de vue. Pas la moindre trace de vie ou de civilisation à des kilomètres à la ronde. Simplement du sable, des dunes, et un Soleil implacable. Nous avions atterri depuis quelques minutes à peine, et, déjà, les esprits commençaient à s’échauffer. — Génial ! Perdu en plein désert du Sahara. Il ne manquait plus que ça, grogna Darksky, assis sur un rocher certainement brûlant, les bras croisés sur son torse. — Ce n’est pas en restant là que tu vas débloquer la situation, Michael. Et puis, je suis prête à parier qu’il y a un serpent sous ce caillou, ricana Marie. Le garçon se leva en sursaut, terrifié pendant que sa sœur éclatait de rire devant sa réaction. — Je sens que cette journée va être longue, soupirai-je. Violet avait raison, finalement, nous allons mourir ici. — Détends-toi, mon cher Drago, ça pourrait être bien pire. Tu pourrais être attaqué par une araignée de deux mètres de haut ! s’exclama Hélios. — Parce que ça vous est déjà arrivé ? raillai-je. — Et bien, figure-toi que oui ! me répondit-il fièrement. Je me souviens que je lui ai fait face sans trembler et que… — Plutôt qu’un long discours, vous allez certainement pouvoir nous le montrer avec celle qui est derrière vous, non ? lança alors Marie. Je me figeai lorsque je compris de quoi la sœur de Darksky parlait. Tout le monde recula prudemment vers l’avion, à l’exception du souverain qui mit un certain temps à réagir et se contenta de nous regarder, confus. — Eh bien quoi ? Vous n’appréciez pas… Le roi finit par se retourner lorsqu’un courant d’air chaud lui arriva sur le dessus du crâne. Sans grande surprise, il poussa un cri strident et se précipita derrière Darksky, utilisant le garçon comme bouclier. Face à nous, sortie du sable où elle se terrait pour attendre des proies, se tenait une énorme araignée beige. Elle mesurait au moins la taille de Masamune, marron et velue, aux longues pattes et à l’abdomen spécialement développé. Elle nous fixait de ses milliers d’yeux perfides. — Darksky, tu aimes les oiseaux, non ? Et les oiseaux mangent les araignées. Tu vas donc pouvoir nous débarrasser de ce truc ? lança Hélios d’une petite voix. — À… à vous l’honneur ! rétorqua Darksky en passant à son tour derrière le roi, le propulsant en avant face à l’arachnide. — A… allez-y Hélios, on croit en vous ! s’écria Angéla tout en remontant à bord de l’avion pour regarder à travers le hublot. Montrez-nous comment on se bat à Héliopolis ! — Je dis… Je dis pareil qu’elle ! continua Darksky en faisant de même tandis que son visage se crispait à l’idée qu’il ait pu dire une telle chose. Masamune quant à lui avait sorti un révolver et le pointait sur la créature, non sans trembler. Marie restait calme. La plus jeune du groupe observait la situation sans laisser paraitre le moindre signe de peur ou d’étonnement. Cette fille demeurait quand même un mystère pour moi, mais je n’avais pas le temps de me concentrer sur son cas. Le monstre grogna de plus belle et leva la patte avant de l’abattre sur le roi. Ce dernier mit les mains sur sa tête pour se protéger et Masamune s’apprêta à tirer, mais, soudain, alors qu’Hélios allait être balayé par l’attaque, je pus voir un léger sourire au coin de ses lèvres et ses yeux virèrent au rouge sang. — Non, je rigolais. Au même moment, une aura sombre l’entoura totalement et une vague d’énergie fusa vers l’araignée avant de la transpercer de part en part. La créature poussa un cri de souffrance, puis disparut dans un millier d’étoiles scintillantes, comme n’importe quel Spiritual vaincu. Cependant, l’onde de choc résiduelle se propagea dans le sol et un grondement sourd se fit entendre. Je déglutis et regardai mes compagnons avec un mauvais pressentiment. — Voilà, une bonne chose de faite, déclara Hélios, l’air satisfait de lui. Et maintenant… Notre ancien ennemi n’eut pas le temps de terminer sa phrase que la Terre sous nos pieds trembla. Avant même que nous n’ayons pu réaliser ce qu’il nous arrivait, les dunes sur lesquelles nous nous trouvions s’affaissèrent pour laisser place à un gouffre sans fond. Je poussai un cri de peur avant d’entamer cette chute mortelle dans les profondeurs du désert. Vraiment, j’aurais dû écouter les conseils de Violet et ne pas m’engager dans cette aventure ! — Reflect ! s’exclama Angéla en réagissant au quart de tour. Comme par magie, un écran de lumière apparut au fond de la faille et je m’écrasai dedans comme dans un matelas moelleux avant de rebondir dessus et de tomber lourdement sur le sol de pierre froide. Je jurai et me frottai le visage qui était couvert de sable, puis me relevai, le corps endolori, pour observer les lieux dans lesquels j’avais atterri. Il s’agissait d’un immense tunnel souterrain d’argile qui s’enfonçait loin. Très loin. Près de nous, je pouvais entendre un plic-ploc régulier, témoin de la présence d’eau, tandis qu’un courant d’air frais soufflait. Il faisait sombre ici. Je compris rapidement pourquoi en levant la tête. Nous nous trouvions bien à plus de dix mètres sous la surface, sous des tonnes et des tonnes de sable brûlant. Je me tournai vers mes compagnons de route. Tous semblaient aussi déroutés que moi, à l’exception d’Hélios. Le roi s’était relevé et regardait fixement dans le vague, la bouche à demi ouverte et les yeux écarquillés. — Je savais bien que j’avais déjà vu cette araignée, murmura-t-il. — Comment ? Vous connaissez cet endroit ? m’étonnai-je. — Nous sommes tout proches. — Proches de ? L’homme en armure, sans ajouter un mot, se mit à courir vers le bout du tunnel. En un clin d’œil, il avait disparu de notre champ de vision, happé par la pénombre. — Attendez ! Trop tard. Ma voix résonna dans les ténèbres, mais seuls des bruits de pas se perdant au loin me répondirent. Je lâchai un long soupir. Tout cela ne présageait rien de bon. Toutefois, nous ne pouvions pas rester simplement debout à végéter au fond d’un trou de dix mètres. Hélios semblait savoir où nous nous trouvions. Je n’eus pas besoin de faire part de mon avis aux autres, car Angéla claqua des doigts et une faible lueur, comme celle d’une torche, apparut dans la paume de sa main. Ainsi, nous laissâmes le jet derrière nous et commençâmes à avancer vers l’inconnu. Nous marchâmes d’interminables minutes dans le silence le plus total. Personne ne disait un mot et même Angéla s’était tue, pour une fois. Heureusement, la température était plus que supportable sous terre. Mais point négatif, aucune onde ne passait. Nous n’avions aucun moyen de joindre l’extérieur. Il nous fallait continuer si nous voulions percer le secret de ces mystérieuses ruines. https://www.youtube.com/watch?v=2s3uLEmw8fMFinalement, l’espace s’élargit autour de nous et nous arrivâmes dans une pièce beaucoup plus spacieuse, comme une grotte. De plus en plus étrange. Normalement, ce genre de construction naturelle ne pouvait pas se former dans le désert. D’autant plus qu’une sorte de rivière souterraine coulait ici et que de la mousse recouvrait les pierres grises qui composaient cet endroit. Là, Une porte colossale se dressait devant nous. Ou du moins ce qu’il en restait. J’ignorais s’il s’agissait de l’œuvre du temps ou d’Hélios, mais une chose était certaine : nous nous trouvions sans aucun doute dans l’un de ces tombeaux perdus d’Égypte antique. Angéla frissonna lorsqu’elle le réalisa. — Ne me dites pas… qu’on va tomber sur une momie ou quelque chose comme ça ? lança-t-elle, tremblante. — Comment ça « une momie » ? Je n’ai pas signé pour me faire manger vivant ! s’exclama Masamune, affolé. Vous n’avez même pas gouté au fameux thé Nishijima ! — Même s’il y en avait, Hélios est passé là avant nous, lui répondit Marie avec le plus grand des sérieux. Mais se pourrait-il que… La cadette fronça les sourcils un instant et fixa les ruines de la porte monumentale, perplexe. Elle effleura du doigt la pierre, comme si elle cherchait d’anciennes inscriptions. Quant à moi, la vue de cet endroit déclencha une réaction étrange dans mon corps. Il m’attirait, tel un moustique face à une lumière dans les ténèbres. Le sceptre Héqa se mit à luire faiblement autour de mon cou. J’avançai d’un pas et la lueur redoubla d’intensité. Je connaissais ce lieu. Sans tenir compte de mes coéquipiers qui continuaient à se chamailler, je franchis le portail. Ce que je vis me cloua sur place. J’avais l’impression d’être entré dans un rêve. La pièce dans laquelle je me trouvais était une immense cavité creusée à même la roche, haute de plusieurs dizaines de mètres. Les murs de pierre étaient entièrement recouverts d’une sorte de lichen vert fluorescent qui illuminait les environs comme en plein jour. À ma gauche, une source naturelle avait formé un petit bassin sur lequel reposaient nénuphars et lotus dans une parfaite harmonie de couleurs. Un peu partout étaient disposés des amphores, des vases et de nombreux bijoux anciens, mais aussi éclatants qu’au premier jour. Le sol était dissimulé sous un tapis de roses blanches qui s’ouvrait sur une longue allée menant à un modeste autel. Hélios se tenait là, immobile. Il fixait un somptueux sarcophage d’or et d’ébène que le temps n’avait réussi à altérer. Lentement, je gravis les marches pour rejoindre le roi, mais il ne bougea pas d’un pouce lorsque j’arrivai à ses côtés. Pour la première fois, je lus une immense tristesse dans les yeux rougeoyants du tyran maléfique alors qu’il contemplait cet artefact. — Séléna, murmura-t-il d’une voix faible. — Séléna ? répétai-je. Le souverain approcha sa main tremblante de la relique quand, tout à coup, un rayon de lumière noire illumina la salle. Je fus touché de plein fouet et m’écrasai au sol, étourdi. Hélios, quant à lui, avait esquivé aisément l’attaque et s’était mis en position défensive, prêt à riposter. https://www.youtube.com/watch?v=XH5bYuMtj6IC’est alors qu’une femme descendit vers nous depuis la voute. Elle baignait dans un éclat sombre et inquiétant. Au premier regard, je crus qu’il s’agissait de Violet, mais je me ravisai. La personne qui nous faisait face devait avoir vingt-cinq ans tout au plus. Elle possédait les mêmes traits de visage que la présidente de la fédération, mais ses cheveux, châtain cendré, formaient de légères ondulations, tandis que ses yeux étaient d’un vert émeraude profond. Tout comme elle, elle arborait le symbole d’éther sur sa veste bleu ciel et sa longue robe blanche flottait gracieusement tout autour d’elle. Elle ressemblait réellement un ange descendu des cieux. Un ange sombre. Avec légèreté, elle atterrit sur le pinacle de l’autel et nous dévisagea, méfiante. Le fracas de l’explosion attira les autres qui nous rejoignirent. Angéla lâcha un cri d’étonnement devant notre adversaire imprévue. — Violet ? s’exclama-t-elle. — Non. Ce n’est pas Violet, murmura Masamune, l’air consterné. C’est… — Qui que vous soyez, je vous somme de quitter ces lieux sur le champ ! Le pouvoir contenu ici est bien trop puissant pour que je le laisse entre des mains mal intentionnées comme les vôtres ! — Attends, tu ne me reconnais pas, je suis… — Silence ! Je t’ai très bien reconnu, Masamune Nishijima. Jamais je n’aurais cru que tu t’allierais un jour avec Hélios, celui qui est à l’origine des maux de ma mère ! — Hé… Hélios ? bégaya le pauvre homme, perdu. — Je suis désolée, servants des ténèbres, mais votre route s’arrête maintenant. Et c’est moi, Alice Leblanc, directrice de la branche archéologique d’Ether, qui vais mettre un terme à vos ambitions !
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Sam 11 Jan - 21:43 | |
| Chapitre 6 : L’éveil- Spoiler:
https://www.youtube.com/watch?v=_pv9kOEWIXY— Apparais, Naga ! À peine Alice eut-elle prononcé ces mots que, dans un éclair aveuglant, une sphère violette surgit au-dessus de nos têtes. Quelque chose semblait se mouvoir à l’intérieur. Le sol se trembla et tous mes compagnons de route se mirent sur leurs gardes, prêts à contrattaquer. Angéla activa ses pouvoirs, créant un écran d’énergie tout autour de nous. Des serres d’aigle remplacèrent les mains de Darksky. Masamune sortit son révolver et Hélios… ne bougea pas d’un pouce. Son regard était devenu vide. Il continuait à fixer le cercueil d’or malgré la menace qui pesait sur nous. Mon cœur s’accéléra et une goutte de sueur perla sur mon front. À chaque fois que je me disais que les choses ne pouvaient pas empirer, ce monde me prouvait le contraire, je commençais à en avoir vraiment assez de subir les événements sans être capable de riposter ! L’entité dans le noyau s’agitait et l’on pouvait maintenant discerner qu’il un dragon grâce à ce qui ressemblait à des ailes et à un corps serpentin. Soudain, la sphère vola en éclat, libérant la créature. Elle me terrifiait. Longue de plus de quinze mètres, blanche comme un linge, parcourue de veines violettes sur tout le corps. Ses griffes devaient au moins atteindre la taille d’un homme et ses ailes de chauve-souris lui donnaient une envergure quasiment égale à celle d’Érèbe. Mais le pire était sa tête : deux fines cornes partaient vers l’arrière avant de se courber vers l’avant de son crâne effilé et triangulaire. De sa bouche sortait une épaisse fumée grisâtre et sa respiration saccadée suffisait à me mettre mal à l’aise. Même Hélios se ressaisit devant cette créature des enfers, certainement conscient qu’il ne fallait pas la prendre à la légère. Cependant, alors que le monstre allait passer à l’attaque, la grotte se remit à trembler et la jeune femme écarquilla les yeux, interdite. Toute la structure fut ébranlée par cette secousse. Les amphores s’écrasèrent sur le sol, de la poussière tomba depuis la voute en même temps que des gravats et des rochers de petite taille. Nous nous retournâmes vers le roi, mais il n’avait pas bougé d’un pouce et n’était pas entouré de cette aura sombre qu’il arborait lorsqu’il activait ses pouvoirs. — Qu’avez-vous fait ! hurla l’inconnue. — Rien du tout ! Je vous le jure ! s’exclama Marie en se blottissant dans les bras de Darksky, effrayée. Sans croire une seconde la jeune fille, Alice ordonna à son Spiritual de cracher une rafale de flammes violettes dans notre direction. Angéla s’interposa et bloqua le rayon, non sans difficulté. Le dragon immaculé ne renonça pas et le flot redoubla d’intensité. — Les gars, un coup de main serait le bienvenu ! grimaça la blonde dont le bouclier se fissurait rapidement. Sans se faire prier davantage, Darksky s’élança à l’assaut du reptile géant, prêt à lui lacérer le cou. Néanmoins, son attaque se solda par un échec cuisant lorsque le monstre le repoussa d’un simple revers de queue, comme une vache repousse une mouche trop agaçante. Le garçon alla s’écraser sur le parterre de fleurs dans une pluie de pétales nacrés, étourdi par cette riposte. Lorsque l’écran lumineux d’Angéla céda et que la jeune fille fut à son tour projetée en arrière, je commençai à réellement m’inquiéter pour notre survie. Ce Spiritual possédait une puissance phénoménale. J’ignorais s’il atteignait le niveau d’Apophis, ou même d’Érèbe, mais il était de loin le plus puissant esprit que nous ayons eu à affronter jusque-là. Soudain, le dragon tourna son regard vers moi. Je me figeai. Darksky et Angéla avaient été mis au tapis en un claquement de doigts, et, apparemment, c’était à mon tour d’y passer. À l’exception que moi, je n’avais aucun pouvoir pour me protéger. Avec un rugissement furieux, Naga se jeta sur moi, prêt à me dévorer, me transpercer ou me brûler sur place, je m’en fichais. Je fermai les yeux dans l’espoir de pouvoir encaisser le coup sans y perdre un organe vital. Je l’attendis, mais celui-ci ne vint jamais. Je rouvris donc timidement mes paupières. Le dragon s’était arrêté à quelques centimètres de ma chair, tandis que sa propriétaire me regardait, abasourdie. Je ne compris pas immédiatement la raison de cet effarement jusqu’au moment où je remarquai que le sceptre Héqa que je portais autour du cou rayonnait d’une intense lumière. — Cet objet… C’est moi qui l’ai envoyé à ma mère, murmura Alice, blême. — Ou… oui, et c’est elle qui me l’a confié, bégayai-je. Je tremblais de tous mes membres, mais tentai néanmoins de paraitre confiant alors que des crocs aussi longs et aiguisés que ceux d’un tyrannosaure se trouvaient à moins d’un mètre de mon visage. — Elle te l’a… confié ? répéta-t-elle, sur ses gardes. Mais alors, tu dois être… — Je suis Drago, en effet. Et maintenant que cela est dit, est-ce que tu pourrais éloigner ton lézard de moi ? Je ne suis pas très à l’aise en sa présence. Le Spiritual, non sans grogner, retourna auprès de sa maitresse pendant qu’Angéla et Darksky se relevèrent, sonnés par les coups qu’ils avaient encaissés. — Que faites-vous ici ? finit par demander la fille de Violet, désormais plus calme, mais toujours sur la défensive. Ma mère m’a informée que vous étiez censés vous rendre au Caire. Comment avez-vous atterri dans les ruines d’Héliopolis ? — Les… Les ruines d’Héliopolis ? s’étrangla Darksky. — Alors c’était bien ça que j’avais senti tout à l’heure, murmura Marie. Nous sommes dans le tombeau de Séléna, n’est-ce pas Hélios ? À l’évocation de ce nom, le roi lâcha un long soupir avant de plonger à nouveau son regard vers le sarcophage doré. — C’est exact, dit-il d’une voix lasse. Nous sommes dans ce qu’il reste de ce qui fut autrefois mon royaume, et celui de ton père, Drago. — Le… Le royaume de mon père ? répétai-je, interdit. — Je suis étonné de voir que des archéologues aient réussi à retrouver la trace de la sépulture de Séléna, reprit-il sans me répondre. Je pensais l’avoir entourée d’un champ protecteur suffisamment puissant pour éloigner et berner les intrus. — C’est justement ce champ qui a trahi sa présence, enchaina Alice. Tout cela, grâce à Naga, mon Spiritual génétiquement modifié et conçu spécialement pour traquer l’énergie noire qui a englouti Tokyo, il y a vingt-cinq ans. Au même moment, le dragon pâle s’agita. Il grogna furieusement et leva la tête vers la voute tandis que le cristal sur sa poitrine se mit à luire d’une lueur sombre et inquiétante. Le visage d’Alice blêmit et elle recula d’un pas, affolée. — Non… C’est impossible ! s’exclama-t-elle d’une voix tremblante. Hélios… Hélios est ici, alors comment… — Un problème, Alice ? s’étonna Masamune. — Naga vient de détecter une puissante énergie au Caire semblable à celle qui a provoqué le Purple Requiem… — Sawyer, déclara Hélios, ayant soudain perdu toute sa nonchalance. Ce type… Je savais que j’aurais dû m’en méfier davantage ! Sans nous laisser le temps de dire quoi que ce soit, le pharaon invoqua Atoum. Le dragon d’or et de lumière déploya ses ailes et s’envola avec son invocateur en transperçant la voute comme si elle n’existait pas. Mon cœur s’accéléra. Je lançai un regard inquiet à Angéla et Darksky, qui me le rendirent. Alice nous somma de nous accrocher à son Spiritual et, tout comme Hélios, nous passâmes au travers de la pierre illusoire pour ressortir dans le désert, à quelques pas à peine de l’avion. Je ne cherchai même pas à comprendre le pourquoi du comment, d’autant plus que quelque chose de bien plus inquiétant attira mon attention. https://www.youtube.com/watch?v=BiEi4KGFDSYLe soleil chaud et brûlant avait disparu derrière une mer de nuages noirs, tourbillonnant autour d’un point au loin. Une violente bourrasque avait créé une véritable tempête de sable qui m’obligeait à me protéger le visage si je ne voulais pas mourir asphyxié. Il soufflait si fort que j’avais du mal à rester sur place. J’avais l’impression de pouvoir être emporté à tout moment comme une vulgaire brindille. Tout autour de nous, le hurlement du vent portait avec lui une sinistre mélodie, un sifflement aigu et strident, presque à un chant humain dissonant et dérangeant. Mais le plus effrayant était certainement cette colonne de lumière mauve qui perçait à travers les nuages d’orage et de laquelle s’échappaient des éclairs pourpres. Face à cela, le regard de Masamune se teinta d’un voile de terreur. Il recula, le corps parcouru de spasmes incontrôlables, livide, tandis qu’une expression d’effroi déforma son visage. — Non… Cette colonne de lumière… ce son… pas encore… Je ne veux pas vivre ça une seconde fois ! lâcha Masamune, pétrifié. Soudain, au milieu de ce chaos, la Terre fut foudroyée. Le sol trembla, le vent se déchaina et nous fûmes aveuglés par cet éclat mortel. Lorsque je recouvrai la vue, un mur de fumée grisâtre s’élevait haut dans le ciel et mon cœur s’arrêta devant ce qui venait d’apparaitre. Angéla se couvrit la bouche de ses mains tant elle était abasourdie et effrayée, Marie se blottit contre son frère qui la prit dans ses bras, tout aussi terrifié que la blonde. Masamune, comme vidé de ses forces, tomba à genoux, impuissant. Le dragon d’Alice rugit alors que son cristal scintillait de mille feux. Hélios, lui, regardait la scène, les dents serrées. Au loin, une créature immense avait surgi de nulle part et se mouvait lentement. La Terre tremblait à chacun de ses pas. Elle devait se trouver à une dizaine de kilomètres et, pourtant, je pouvais apercevoir ses traits aussi bien que ceux de Naga qui ne se tenait qu’à deux mètres de moi. Un corps félin, des ailes aviaires et incandescentes, et un visage quasiment humain. Un sphinx. Un sphinx titanesque, bien plus impressionnant qu’Apophis ou Érèbe, avait émergé du néant. Il était entièrement recouvert d’une armure sombre tandis qu’une aura de ténèbres s’échappait de lui. À chacun de ses pas, le sable s’embrasait, laissant une longue trainée de flammes violettes sur son passage. — Le Sphinx de Gizeh. Sawyer, tu as osé le réveiller ! cracha Hélios, sur le point d’exploser. — Ça a commencé, murmura Alice. Le second mouvement du Purple Requiem…
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Dim 12 Jan - 2:13 | |
| Chapitre 7 : Les ambitions de Shadow- Spoiler:
https://www.youtube.com/watch?v=bGtMrEhLJ0YJe vivais un cauchemar. Des flammes violettes dansaient dans le désert. Des éclairs jaillissaient des nuages noirs d’orage comme d’une fontaine. Un tourbillon sombre reliait ciel et Terre, comme un Bifröst obscur. Et ce sphinx colossal qui avançait lentement, semant chaos et destruction sur son passage. Était-ce cela, la vision de l’enfer ? Celui qu’avaient subi les habitants de Tokyo, vingt-cinq ans plus tôt ? Cette créature dépassait de loin toutes les menaces que l’humanité avait eu à affronter jusque-là. Je me tournai vers Hélios. Il possédait peut-être de grands pouvoirs. Toutefois, pouvait-il vraiment rivaliser avec une telle force de la nature ? Je n’aimais pas ça, mais j’allais devoir lui faire confiance. Sans son aide, nous étions condamnés. Et ce n’était pas Drago qui allait nous sortir de ce mauvais pas cette fois-ci, ni même Angéla et encore moins Masamune. Shadow se trouvait derrière cela, sans nul doute. Pourquoi Laura était-elle alliée à un homme pareil ? Cela ne faisait aucun sens. – Le Caire. Gizeh se dirige vers Le Caire, murmura le roi, la mine sombre. Il est lent, mais il y sera bien avant nous. S’il entre dans la ville, tout sera terminé pour votre monde. – Co... Comment ? s’étrangla Angéla. Vous êtes vraiment sérieux ? Et cette créature attendait sagement devant les pyramides depuis cinq-mille ans sans que personne ne la surveille ? — Peu importe le passé, l’interrompit le policier. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés en regardant de loin un second Purple Requiem se produire ! Masamune se précipitait déjà vers son avion, prêt à foncer vers la capitale. Cependant, avant qu’il n’ait pu atteindre l’appareil, le cristal incrusté dans la poitrine du dragon blanc se mit à rayonner une vive lumière qui nous enveloppa tous. Le monde autour de moi devint flou, jusqu’à se résumer à une énorme tache noire. Lorsque tout cessa, ma tête tournait et je perdis rapidement l’équilibre. Toutefois, je ne m’attendais pas à atterrir sur un sol pierreux et froid. Je rouvris les yeux. Nous ne nous trouvions plus en plein milieu du désert, mais devant les grandes pyramides de Gizeh, à quelques centaines de mètres à peine du sphinx titanesque. Et « titanesque » était faible pour décrire cette abomination. À présent que je l’apercevais de près, je pus contempler le colosse dans toute sa splendeur. Je ne m’étais pas trompé. Pour lui, nous n’étions que des insectes insignifiants du haut de ses cent-trente-neuf mètres. Chacun de ses pas fissurait le sol aride et soulevait des tornades de poussière, aussitôt avalées par les flammes qu’il répandait sur son passage. Si Godzilla avait eu à affronter ce monstre à la crinière enflammée, le dinosaure endormi ne serait certainement pas sorti vainqueur de cet affrontement. Soudain, des applaudissements retentirent au-dessus du fracas du chaos. Nous nous retournâmes en sursaut pour faire face au dégénéré à l’origine de ce chaos monumental : Shadow. https://www.youtube.com/watch?v=8zj0eWxRYU4L’homme au manteau de plumes paraissait amusé par la tournure des événements. Il nous regardait, l’œil pétillant, comme si tout cela n’était qu’un jeu pour lui. Sa bouche formait néanmoins un rictus qui ne me laissait présager rien de bon pour la suite. — Eh bien, eh bien, que vois-je ici ? Je pensais pourtant que mon petit présent aurait suffi à arrêter cette chère Violet, mais il semblerait que je l’ai sous-estimée. Je n’en attendais cependant pas moins de vous, surtout de toi, Hélios. Après tout, la ténacité, ça te connait, toi qui poursuis des gens pendant plusieurs années, déclara-t-il d’une voix bourrée de sarcasmes et de rancœur. — Shadow ! s’exclama Alice, affolée. Avez-vous conscience de ce que vous avez fait ? — Moi ? Rien du tout, répondit-il en haussant les épaules. Je n’ai fait que prouver ce que je savais déjà. Voyez-vous ce chaos ? Voyez-vous comme il a été facile à provoquer ? Voyez-vous qu’il a suffi qu’un seul homme trouve une relique ancienne afin d’obtenir un pouvoir capable de détruire la terre ? Voyez-vous cette abomination, création infecte née de la cupidité et de la folie humaine ? — Où voulez-vous en venir ? Que l’humanité mérite de disparaitre ? cracha Alice furieusement. Que le Purple Requiem n’était qu’un châtiment ? C’est donc cela, la philosophie de Purple Revolution ? À ces mots, notre ennemi fit semblant de s’offusquer. — Pour qui me prenez-vous ? Je ne suis pas un être cruel à ce point, contrairement à votre compagnon de route, Hélios. Je désire simplement libérer ce monde du mal qui le ronge ! — Arrêtez de raconter n’importe quoi et soyez clair ! m’exclamai-je, à bout de nerfs. — Ah, mon cher Darksky, Laura n’est pas la seule à avoir changé ces dernières années. Je t’ai connu plus joyeux, s’amusa l’homme. J’écarquillai les yeux, abasourdi. — Co... Comment ça « changé » ? Que voulez-vous dire ? bégayai-je. — Oublie ça. Mais puisque vous semblez tous aussi bouchés les uns que les autres, je vais devoir vous faire un exposé, soupira le chef révolutionnaire. Le monde dans lequel nous vivons, jamais il n’aurait dû ressembler à ce qu’il est aujourd’hui. Les guerres, les famines, et tout le reste, tout cela a été causé par l’orgueil humain, nul ne pourra jamais le modifier. Mais les fléaux de ce monde auraient dû s’arrêter là. Lorsque l’Atlantide a sombré à cause de l’avarice de ses habitants, lorsque le désespoir a envahi les terres d’Héliopolis, lorsque le Purple Requiem a rasé une partie de Tokyo, les humains étaient fautifs. Toutefois, jamais ils n’auraient été en mesure d’arriver à leur fin… si Izrath n’avait jamais existé ! Shadow se tourna vers Hélios, mais ce dernier ne réagit pas face à sa déclaration. — Le seul moyen de rétablir la paix doit se faire par la guerre puisque c’est la loi de ce monde ! En détruisant Izrath, les hommes seront face à leurs propres fautes et devront admettre leurs torts plutôt que de se cacher derrière des créatures dont les pouvoirs les dépassent largement ! Ce jour-là, l’humanité sera forcée de changer, ce jour-là, la raison reprendra le dessus sur la folie, ce jour-là, des gens comme Hélios ne pourront plus ravager des milliers de vies innocentes ! — Non ! Tout cela est faux, murmura Drago en serrant le poing. Je… Je sais ce que donne une société sans Spiritual, et elle n’est en rien meilleure que celle-ci ! — J’en suis conscient. — Co... Comment ? Alors pourquoi... — Mon cher Drago. Ne comprends-tu pas pourquoi j’ai poussé Sawyer à réveiller cette créature endormie ? Le chaos qu’elle engendrera sera tel que les esprits seront marqués à jamais au fer rouge. La catastrophe d’il y a vingt-cinq ans le prouve bien. L’humanité ayant survécu s’est assagie. C’est pourquoi Tokyo a pu renaitre. C’est dans ce but que je reproduirai ce fléau à l’échelle mondiale, et peut-être enfin les survivants ouvriront les yeux sur la douleur et la vacuité des conflits. Vous me direz : la fédération Ether l’a réalisé depuis longtemps et essaie de faire changer les mentalités. Entre nous, et je vous parle plus particulièrement à vous, commissaire Nishijima, avez-vous remarqué un quelconque changement à Tokyo ? La criminalité a-t-elle baissé ? Êtes-vous au chômage par manque de crime ? J’ai cru constater que, au contraire, vous êtes débordé, et ce, malgré les valeurs que vous prônez. — La question n’est pas là ! s’étrangla l’intéressé, abasourdi par de telles paroles. Des milliers de victimes innocentes vont devoir payer les erreurs d’une poignée. C’est cela, votre justice ? Vous faites souffrir les innocents pour punir les criminels ! — Une guerre a toujours ses pertes, elles sont inévitables. Mais si c’est le chemin que je dois emprunter pour enfin créer un monde parfait, alors oui, il n’y a aucune hésitation. La fin justifie les moyens comme on dit. — Non, c’est faux ! m’exclamai-je. Rien de bon ne peut naitre du chaos et de la désolation ! — Je peux comprendre tes sentiments, Darksky. Après tout, l’amour de Laura t’a sauvé alors que ton désespoir te détruisait. Cependant, l’espoir qu’elle t’a donné, existe-t-il réellement ? — Évidemment qu’il existe ! Vous ignorez tout de moi et de Laura. — Détrompe-toi, Michael. Au contraire. Mon sang se glaça dans mes veines. Au fond de moi, je savais que cet homme ne bluffait pas, qu’il connaissait vraiment ma vie, et celle de Laura comme s’il avait été présent avec nous. — Tu le connais mieux que n’importe qui, n’est-ce pas ? reprit-il d’une voix plus lente, doucereuse, enchanteresse, presque envoutante. Le sentiment de rejet, de solitude et de tristesse. Cet espoir brisé en mille morceaux que tu essaies de recoller, vainement, Laura aussi l’a ressenti et s’est joint à moi. Pourquoi ne ferais-tu pas la même chose ? La retrouver. N’est-ce pas là ce que tu veux au fond de toi ? Ensemble, vous pourriez bâtir ce nouveau monde où plus aucun de vos espoirs ne serait brisé, un monde ou… — Je refuse, répondis-je sans même hésiter. — Et puis-je savoir pourquoi ? Revoir Laura n’était pas ce que tu désirais le plus ? — Si. Je veux plus que tout ramener Laura à la raison…, mais pas comme ça. Il est hors de question de la suivre dans ses délires. En agissant de la sorte, je ne ferais que renforcer sa conviction et jamais je ne retrouverai mon amie. — Alors, tu es prêt à l’affronter lorsque le jour viendra, Darksky ? — Évidemment que non. Je ne le serai jamais, murmurai-je en serrant le poing devant mon impuissance. Cependant… Je refuse de me joindre à elle pour autant. Donc, oui, je lui ferai face ! Peut-être que je plierai, peut-être que je ne serai pas à la hauteur, peut-être que je serai balayé, mais jamais je ne l’encouragerai dans cette voie ! — Je vois. Tu le prends comme ça, Michael, résonna soudain une voix dans la plaine. Mon sang se glaça. Et ce ne fut pas la seule chose à refroidir à cet instant. Lentement, une épaisse brume blanche recouvrit le plateau et je sentis la température chuter drastiquement. Angéla se mit aussitôt à grelotter et Drago recula, les yeux ronds. Des cristaux de glace se formèrent alors à mes pieds et peu à peu, le sable se couvrit d’une fine couche de neige. Une silhouette se dessina au loin dans le brouillard glacé et grossissait à vue d’œil. Dans la pénombre grandissante, je pus entrevoir une longue cape azurée, puis l’éclat de deux iris de jade luisants dans la nuit de cet hiver prématuré. Sous les bottes de la jeune fille, la glace cristallisait en de magnifiques fleurs gelées à chacun de ses pas. La nouvelle arrivante s’arrêta à quelques mètres de Shadow et me dévisagea d’un regard si froid et dénué de vie. — Laura…
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Dim 12 Jan - 2:14 | |
| Chapitre 8 : Le véritable ennemi- Spoiler:
https://www.youtube.com/watch?v=j57FespZHMALaura se tenait devant moi. La colère flamboyait dans ses yeux d’émeraude. Contrairement au tournoi, elle avait revêtu une tunique atypique, entièrement bleutée, composée d’une longue veste fendue de lignes rouges et d’un pantalon serré. Deux plaques de glace couvraient ses épaules et ses avant-bras tandis qu’une majestueuse cape scintillante, presque transparente, volait dans son dos. — Tu ne comprends décidément rien à rien, mon pauvre, me lança-t-elle sèchement. Des délires ? Tu sais ce que j’ai vécu, et, pourtant, tu estimes que je suis en tort ? J’ai bien fait de tirer un trait sur toi si tel est ton raisonnement. — Parce que tu vas me faire croire que tu es d’accord avec lui ? rétorquai-je. Ridicule ! Jamais celle que j’ai connue n’aurait accepté un mot de ce que cet homme a dit ! — Effectivement. Je me fiche de changer les lois de ce monde ou je ne sais quelle folie. Je n’ai qu’un objectif et, pour cela, il n’y a qu’une seule voie que je peux emprunter. Mais je t’avais prévenu, Michael. Ta voie se trouve sur la mienne, il faut donc que je t’élimine. Adieu ! Le vent redoubla d’intensité. Un puissant blizzard se leva tout autour de Laura, nous obligeant à reculer davantage. Je refusais de perdre la face. Si notre dernier affrontement devait se jouer là, alors j’étais prêt. La tempête de neige forma de longs pics de glace à côté de mon ancienne amie, pics qu’elle envoya vers nous sans autre sommation. Mais, alors que je me jetai devant Marie pour la protéger de l’attaque et que je m’apprêtai à être transpercé de toute part, j’entendis un cliquetis de métal. Lorsque je me retournai, j’écarquillai les yeux. Hélios les avait arrêtés d’une seule main. Il baignait à nouveau dans la sinistre aura noire qu’il déployait lorsqu’il usait de ses pouvoirs. — M... Merci…, bafouillai-je, encore choqué par son geste. Cependant, il ne me répondit rien et se contenta de fixer Shadow et Laura. Tout à coup, une ombre furtive surgit des ténèbres et plongea vers Hélios. Éric Sawyer, tel un fantôme, venait de bondir devant son chef, la paume illuminée d’une lueur sombre et un sourire carnassier fendant son visage. — Saw… Sawyer ? bégaya le souverain, interdit. — Je suis désolé, maitre, mais il est temps pour vous de faire place à mon véritable leader ! https://www.youtube.com/watch?v=NxSVeuMTMfkL’homme posa sa main sur l’armure de notre ancien ennemi et un éclair mauve s’abattit sur eux. Une bourrasque violente me déstabilisa et repoussa aussitôt Sawyer, mais sur sa figure se lisait une satisfaction non dissimulée alors qu’Hélios se tordait de douleur. — D... Désolé Darksky, mais je ne peux pas le retenir plus longtemps, articula le roi, tremblant. Il se retourna et je pus voir une grimace déformer son visage alors qu’il essayait malgré tout de sourire à tout le groupe qui s’était réfugié derrière le monstre d’Alice. — J’aurais… J’aurais bien voulu… passer un peu plus de temps à m’amuser… avec vous… mais je crois qu’il est l’heure… de nous dire au revoir… L’aura sinistre gagna encore en intensité et s’étendit jusqu’à nos pieds, telle une rivière sombre et destructrice. — Attendez, que se passe-t-il ici ? s’affola Drago. Hélios, à quoi jouez-vous ! — Les enfants, j’étais sincère tout à l’heure, j’ai vraiment… apprécié le peu de temps ensemble… — Une minute, c’est quoi ce death Flag, là ? Expliquez-nous, bon sang ! s’écria Angéla en me rejoignant. — Je… je ne vais pas pouvoir le contenir plus longtemps. Fuyez avant qu’il ne soit trop tard ! — Mais… — Partez ! Soudain, la lueur noire l’enveloppa totalement. Avec un hurlement de douleur, Hélios tomba à genou. Il suffoquait et paraissait souffrir atrocement. Mais que pouvions-nous faire ? Nous ignorions quel mal le consumait. Seul le Spiritual d’Alice se mit à s’agiter, sentant que les choses allaient mal tourner. J’étais pétrifié. Je refusai de m’éloigner de Marie et de la perdre à nouveau. — Hélios… Vous le saviez… n’est-ce pas ? murmura ma sœur d’une voix brisée par l’émotion. — Je… je suis désolé pour tout le tort que je vous ai causé, Marie, Darksky, Angéla, Drago. Je regrette… vraiment, dit-il les larmes aux yeux. C’est alors que Luna, la femme apparue dans mes rêves, se matérialisa à mes côtés. Sur son visage se lisaient l’affolement et la terreur. Dans cette situation, je n’étais même pas étonné de sa soudaine irruption, bien trop abasourdi par ce qu’il se passait. — Que lui arrive-t-il, Luna ?! — Ça ne s’était pas produit depuis la grande guerre… Vous êtes tous en danger ! Ne restez pas là ! s’écria-t-elle d’une voix tremblante. Je n’eus pas le temps de prévenir les autres que l’aura du roi se changea en flammes ardentes qui firent aussitôt fondre la glace créée par Laura. Une puissante onde de choc nous repoussa. — Il se montre enfin, déclara Shadow en fronçant les sourcils. Hélios fut complètement absorbé de cette aura noire. Quand elle se dissipa, ce n’était plus le pharaon qui se tenait devant nous. Ses yeux se réduisaient désormais à deux fentes, et ses deux pupilles s’étaient allongées comme celles des serpents. Ses cheveux, quant à eux, avaient viré au blanc ivoire et poussé d’un bon mètre. La créature qui avait pris possession du corps d’Hélios se releva lentement et regarda avec satisfaction autour d’elle, balayant le terrain d’un regard vide de toute autre émotion que la haine la plus profonde. Puis il baissa les yeux vers son bras qui changea de forme afin de se couvrir une épaisse armure d’ombre semblable à une patte de dragon. — Je vois. La clé pour me libérer était donc mon émissaire, ainsi que cet homme pathétique aveuglé par le pouvoir, déclara l’entité d’une voix sifflante. — Hé… Hélios ? couina Angéla. D’un geste de la main, une vague d’énergie mauve vint percuter la jeune fille. Elle fut projetée en arrière avec une telle violence que Drago ne put la rattraper et tous deux s’écrasèrent sur la pyramide de Khéops, vingt mètres plus loin. — Je ne suis pas Hélios. Mon nom est Gariatron, démon originel des ténèbres. Il est temps pour moi de terminer ce que j’ai commencé il y a plus de cinq mille ans… et de détruire cette humanité si répugnante.
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Dim 12 Jan - 18:14 | |
| Chapitre 9 : Gariatron- Spoiler:
https://www.youtube.com/watch?v=NxSVeuMTMfkGariatron. Ce nom me donnait des frissons. Toujours, j’avais ressenti une seconde présence, tapie au fond d’Hélios, comme une entité enfouie dans les tréfonds de son âme, prête à resurgir à n’importe quel moment. Sarah était-elle partie pour cette raison ? Avait-elle compris ce qui se tramait dans l’ombre ? Avait-elle eu connaissance de l’existence de cette créature ? Avait-elle trouvé un moyen de combattre cette chose ? Je me sentais horriblement coupable. Marie et Luna m’avaient prévenu, et, pourtant, je n’avais rien voulu entendre, bien trop aveuglé par ma fierté et ma rancœur. Et, à présent, voilà où cela nous avait menés. Il fallait que je fasse quelque chose, mais quoi ? — Ga… Gariatron ? s’étrangla Alice, reculant d’un pas, livide. Alors c’est vous… C’est vous… qui êtes à l’origine des tourments de ma mère ! Le « démon » l’ignora et se tourna vers Sawyer, Shadow et Laura. Ils se dévisagèrent pendant plusieurs secondes sans dire un mot. Cependant, je vis que mon ancienne amie restait sur ses gardes, toujours entourée de cette épaisse brume de laquelle pouvaient surgir des pointes de glace à n’importe quel moment. — Shadow, Laura Garden, et Éric Sawyer, enfin nous nous rencontrons, déclara-t-il calmement. J'écarquillai les yeux à mon tour. Je me relevai d’un bond, laissant Marie totalement sans défense, mais je ne pouvais pas croire ce que je venais d’entendre. Comment Laura pouvait-elle connaitre cette créature ? Pire que tout, elle semblait être son alliée ! — Ainsi donc, te voici en chair et en os, Gariatron, lui répondit Sawyer sur le même ton. Tu sais te faire désirer. — Mais à présent, je suis là. Il est temps que tu tiennes ta promesse et je ferai de même. — Attendez, qu’est-ce que vous mijotez dans votre coin encore, les affreux ? Et où est passé Hélios ! s’exclama Angéla, de retour dans la course, salement amochée, mais toujours prête à se battre. Gariatron ne se retourna même pas et une seconde vague d’énergie sombre émana de son corps pour aller frapper la jeune fille. Elle réussit néanmoins à esquiver l’attaque à la dernière seconde en se jetant à terre par réflexe. Je profitai de cette ouverture pour attaquer la créature. Mais, alors que j’allais planter les serres d’Ethon dans sa chair, je me heurtais à un mur invisible, comme si l’air lui-même me repoussait. Je tentai de forcer le passage, sans succès. Une force colossale m’éjecta vers l’arrière comme une vulgaire brindille et je m’étalai dans le sable. — Naga, ne laisse pas cette chose agir ! s’exclama alors Alice. Le dragon blanc poussa un rugissement de rage et projeta une déferlante de flammes violacées droit vers celui qui avait pris possession du corps d’Hélios. Sans exprimer la moindre émotion, Gariatron leva l’index devant lui pour stopper net la rafale ardente. — C… comment ? bégaya-t-elle. — Voilà une des raisons pour lesquelles je hais les humains. Mais je n’ai pas de temps à perdre. L’entité claqua des doigts. Le sphinx titanesque s’arrêta, avant de tourner la tête dans notre direction. À ce moment-là, je crus voir comme un soupçon de peur dans les yeux de Laura à l’approche du colosse, comme si, dans sa folie, elle prenait conscience de ce qu’il se passait réellement. Mais cet instant de lucidité fut bref, car, aussitôt, les flammes de la colère et de la haine emplirent à nouveau son regard. — Bien, partons. Il nous reste beaucoup à faire avant l’avènement des démons. Drago tenta de le rattraper, mais un mur ardent se dressa entre lui et Gariatron. Nous nous retrouvâmes totalement séparés de nos ennemis, tandis que j’entendis ceux-ci s’éloigner lentement de nous sans que nous ne puissions rien faire pour contrer leurs actions. — Laura… Pourquoi ? murmurai-je, furieux contre moi-même d’avoir été incapable de la ramener à la raison une fois de plus. https://www.youtube.com/watch?v=aOajeHAZpQgAlors que nous pensions que la situation ne pouvait empirer, deux ombres immenses s’échappèrent du corps du démon, ombres qui prirent bientôt la forme de deux créatures bien trop connues à mon gout : celles d’un serpent géant recouvert d’une armure d’or et d’un grand dragon noir comme la nuit : Apophis et Érèbe. Marie recula instinctivement devant ces deux monstres divins qui nous faisaient face. Immédiatement, le reptile sans pattes cracha une salve de venin directement vers ma sœur. J’oubliai tout le reste et me remis debout d’un bond. Seule la protection de Marie importait désormais. Face au danger imminent, je refusais de faillir à ma tâche une seconde fois ! Laura pouvait bien croire ce qu’elle voulait, je savais que j’avais fait le bon choix et j’allais le prouver ici et maintenant. Je me saisis de l’artefact que je gardais autour du cou depuis que je l’avais remporté lors de ce tournoi et le brandis au-dessus de ma tête. Le pendentif antique rayonna dans les ténèbres. Aigle immense et sombre en surgit et prit son envol dans un tourbillon de plumes noires. Le rapace était recouvert de la tête aux pieds d’une armure d’or, tandis que ses griffes acérées étaient renforcées par des plaques métalliques aussi tranchantes que les plus aiguisées des épées. Évidemment, en comparaison avec le serpent divin, Ethon n’était qu’un vulgaire moineau, mais ses ailes étaient suffisamment amples pour me protéger entièrement lorsqu’il les replia sur Marie et moi. La terre trembla sous nos pieds lorsque la queue du reptile s’abattit sur le volatile. Ce dernier tint bon malgré la violence du coup. J’ignorai si mon Spiritual pouvait d’encaisser une seconde attaque de même calibre. C’est pourquoi je lui ordonnai de passer à l’offensive. Dans un cri strident, l’aigle de Zeus s’envola majestueusement dans le ciel, puis fondit en piqué sur le dieu maudit. Apophis tenta de dévorer le rapace, mais il esquiva avant de réattaquer et d’entailler à de nombreuses reprises la peau écailleuse du serpent. Mais alors que je pensais pouvoir m’échapper, la route me fut barrée par Darkness derrière moi. Je compris à ce moment-là que nous n'allions pas avoir d'autre choix que de combattre de toutes nos forces les deux créatures qui avaient détruit un stade à elles seules. — Michael, je…, commença Marie avant que je ne l’interrompe. Je plongeai mon regard dans celui de ma sœur, plus déterminé que jamais à ne pas reproduire les erreurs du passé. — Ne t’inquiète pas, Marie. Je te protégerai cette fois. Tout va bien se passer. Jamais plus je ne te laisserai faire face au danger seule. J’en fais le serment.
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Dim 12 Jan - 20:50 | |
| Chapitre 10 : Face aux divinités- Spoiler:
https://www.youtube.com/watch?v=CoRbgUZb0n4Angéla surgit de nulle part et s’interposa entre Érèbe et nous. Une barrière protectrice s’éleva dans les cieux pour nous séparer du dragon de pierre. Celui-ci s’acharna sur la défense de la jeune fille, qui se fissura sans se briser. Cependant, mon amie puisait dans ses réserves pour maintenir ses pouvoirs actifs. — Alice, Drago, Masamune, une petite aide ne serait pas de trop s’il vous plait, articula-t-elle à bout de souffle. Sans se faire prier davantage, la fille de Violet ordonna à son monstre de passer à l’attaque. Un torrent de feu mauve se déversa sur le Spiritual de Shadow. Pour la première fois, il recula. Naga enchaina immédiatement en réitérant son action vers Apophis qui, déjà bien amoché par Ethon, s’effondra sur le sol dans un épais nuage de poussière. — Ce n’est pas bon, grommela l’archéologue. Naga est fait pour détecter l’énergie sombre, pas la combattre. Si les choses continuent ainsi, il va finir par ne plus supporter une telle dose. Je levai la tête vers la créature blanche. Le cristal incrusté dans sa poitrine, derrière l’éclat aveuglant qu’il émettait, se fissurait lentement tandis qu’un liquide pourpre s’en écoulait. Alors que notre camp avait cessé ses attaques, Érèbe et Apophis se replacèrent, ensemble cette fois-ci, prêts à se jeter sur nous tandis que le sphinx colossal poursuivait son avancée, inexorablement. S’il parvenait jusqu’à nous, tout espoir serait annihilé. — Athéna ne nous protégera pas longtemps, grimaça Angéla, dont l’écran de lumière s’amenuisait à vue d’œil. Il nous faut un plan ou nous allons finir en bouillie et je n’y tiens pas particulièrement ! — Je… Je vais y aller, bégaya Drago, tremblant. — Quoi ! Toi ?! Y aller ? m’étranglai-je, parfaitement conscient des aptitudes au combat de mon camarade. — Je… Une expression résolue se dessina sur son visage. — Nous n’avons pas le choix. Nous devons essayer. Angéla, quand je te le dirai, désactive ta barrière, déclara-t-il en serrant le sceptre Héqa autour de son cou. — Je crois que je ne pourrai pas attendre malheureusement… Au même moment, un bruit de verre brisé résonna dans l’espèce. La protection venait de céder. Mais, avant d’avoir eu le temps de réaliser ce qu’il se passait, Drago fonça à l’extérieur et fut inondé d’une vive lumière qui nous aveugla et fit reculer les deux créatures. — Je t’ordonne de te montrer, au nom du pharaon. Moi, Drago d’Héliopolis, je t’invoque, Osiris ! Deux immenses ailes blanches se dessinèrent dans l’éclat lumineux. Quelque chose s’en extirpa et s’écrasa sur les deux titans. Ils furent repoussés plusieurs dizaines de mètres plus loin avant que la lumière ne disparaisse aussi vite qu’elle était apparue. Drago posa un genou à terre, à bout de souffle. Cependant, le voir agir ainsi de la sorte me redonna confiance en moi. Je décidai de me lancer à mon tour, dans un combat perdu d’avance. Je me détachai du groupe et me mis à fixer le sphinx qui ne se trouvait plus qu’à une centaine de mètres. — Je m’occupe de celui-là, m’exclamai-je. Masamune, je ne sais pas ce que vous avez vécu il y a vingt-cinq ans, et je ne compte pas le découvrir maintenant. Sans lui laisser le temps de répondre, je sifflai Ethon. L’aigle plongea sur moi et je sautai sur son dos. Si ce sphinx avait été réveillé, c’était en partie de ma faute, parce que j’avais rejeté Hélios alors qu’il nous avait rejoints. C’était donc à moi d’affronter mes propres erreurs. Après tout, c’était la promesse que j’avais faite à Sarah. Lorsque j’arrivai au-dessus du visage humanoïde de la créature, je déglutis. Apophis était une chose, mais ce colosse… Les quatorze mètres d’envergure de mon spiritual dépassaient à peine la largeur de son crâne. Quant à moi, je ne savais même pas s’il pouvait me voir tant j’étais ridiculement petit en comparaison. Ethon et moi plongeâmes en piqué sur le titan. Mais, lorsque les serres de l’aigle heurtèrent sa peau, seul un bruit de métal rebondissant sur de la pierre résonna dans l’espace. Je jurai. Pas une égratignure. Ce truc avait la tête dure. Cela ne me découragea pas et je me repositionnai un peu plus loin pour tenter autre chose. — Ethon, il va falloir sortir le grand jeu. Mávro tyfóna ! Dans un rugissement strident, le rapace sombre écarta les ailes, puis les referma brutalement devant lui. Nous fûmes propulsés vers l’arrière, mais cette onde de choc avait déclenché une véritable tornade où se mêlaient plumes métalliques, sable et poussière. Selon Laura, à pleine puissance, mon Spiritual avait la même puissance de feu qu’un avion militaire. Malgré cela, même en plein cœur du tourbillon, le sphinx ne ralentit pas. C’était comme s’il n’avait pas réalisé qu’il était pris dans mon attaque, car il continua inexorablement sa route vers Drago et les autres. Je rageai intérieurement. Je ne pouvais rien faire. Je venais de sortir mon dernier atout et, pourtant, les flammes de sa crinière brûlaient toujours d’un éclat aussi vif. Tout à coup, la bête mythique ouvrit la gueule et son simple cri de fureur fut suffisant pour dissiper le typhon. Ethon fut soufflé comme une feuille. Mais alors que je pensais que nous allions nous écraser dans le sable et terminer le combat de cette manière, notre chute fut arrêtée nette lorsqu’une sphère d’énergie dorée nous recouvrit et nous figea dans l’espace. Abasourdi, je regardai tout autour de moi l’origine de ce miracle. Angéla, plus déterminée que jamais, se précipitait vers nous. D’un bon, elle sauta jusqu’à notre hauteur et atterrit avec légèreté sur le dos de l’aigle pour prendre place à mes côtés. https://www.youtube.com/watch?v=JJOAdBjd3dM— An… Angéla ? Qu’est-ce que tu… — Darksky, Marie a un plan, alors fais ce que je vais te dire de faire sans poser de questions. Je fronçai les sourcils. S’il avait été conçu par la blonde elle-même, j’aurais eu quelques hésitations avant de me jeter dans la gueule du sphinx, mais, si Marie était derrière tout cela, je pouvais peut-être écouter. — Rapproche-toi de la tête de la grosse bête et, une fois que nous serons suffisamment proches, je veux que tu utilises ta tornade pour me projeter vers lui. — Co... Comment ? Mais c’est de la folie ! m’écriai-je. J’ai déjà essayé et même les serres d’Ethon n’ont pas pu pénétrer sa chair ! En plus, tes pouvoirs ne sont pas faits pour l’offensive ! Comme pour répondre à mes craintes, Angéla matérialisa un écran de lumière devant elle, écran qui se changea en un sceptre lumineux terminé par une pointe de lance. — Je vais viser ses yeux. Une fois que j’aurai planté mon arme dedans, je compte sur toi pour me rattraper. C’est notre seule option. Drago et Alice sont en train de contenir Apophis et Érèbe, mais ne pourront pas protéger Marie et Masamune indéfiniment. Je serrai les dents. Je n’aimais pas ce plan. Néanmoins, tout ce que j’avais tenté jusqu’ici s’était soldé par un échec. Je n’avais visiblement pas d’autre choix que de suivre cette idée suicidaire. À contrecœur, je donnai l’ordre à Ethon de reprendre son envol et de se placer à nouveau en face du visage humanoïde de la créature. Lorsque nous ne fûmes plus qu’à une cinquantaine de mètres de ses yeux, Angéla se leva et pointa son sceptre devant elle. — Maintenant ! m’ordonna-t-elle. L’aigle noir et or recréa une bourrasque d’un battement d’ailes. Mon amie sauta sans réfléchir dans le vide. La jeune fille fut emportée par mon attaque. Elle fusa vers la tête du sphinx tel un boulet de canon et planta profondément son arme dans l’œil de la bête. Le colosse, pour la première fois, s’arrêta et poussa un rugissement de douleur alors qu’un liquide doré s’écoulait de sa pupille transpercée. De son point de vue, cette lance n’était certainement qu’une punaise, mais une punaise à présent ancrée dans sa chair. À la vitesse de l’éclair, mon Spiritual plongea pour rattraper Angéla dans sa chute. Nous nous éloignâmes aussi vite que nous le pûmes de l’immense créature pour nous poser au sol, hors de portée de potentielles représailles. — Est-ce que… on a réussi ? balbutiai-je, encore sous le choc. — On a réussi à le ralentir pour l’instant, mais il est loin d’être KO, me répondit Angéla. Sérieusement Darksky, pourquoi est-ce que tu as voulu jouer les héros et foncer tête baissée vers ce gros machin ? Normalement, c’est mon rôle, ça ! — Peu importe. Pour le moment, il faut… Je fus interrompu par une violente explosion qui nous projeta à terre. Je roulai sur plusieurs mètres dans le sable brûlant avant de pouvoir m’arrêter. Lorsque je relevai la tête, ce que je vis me pétrifia d’effroi. Ethon, dans un mouvement de panique, nous avait soufflés au loin pour nous protéger et prendre sur lui une attaque dévastatrice de Gizeh. Le pauvre volatile s’était transformé en un tas de plumes brûlées disparaissant lentement dans une trainée d’étoiles scintillantes. Cependant, même s’il nous avait mis à l’abri, la gueule du sphinx s’était illuminée d’une lueur rougeoyante. — Dis… J’imagine que c’était ton dernier atout, Darksky ? me demanda la blonde d’une voix tremblante. Parce que je doute que je puisse arrêter une attaque digne de Godzilla… Ma réponse fut étouffée par une nouvelle explosion. La crinière enflammée du gardien des pyramides avait viré au noir profond et d’immenses flammes de la même couleur embrasaient le sable tout autour du monstre mythique. Comme si un astéroïde venait frapper la terre, une boule de feu incandescente s’échappa de la gueule de la créature et se rapprochait de nous à grande vitesse. Fuir était impossible sans Spiritual et nous relevait du miracle devant la force de cette attaque. Nous ne pouvions que regarder la mort droit dans les yeux en espérant qu’elle se montre clémente. — On dirait qu’une fois de plus, j’ai été trop prétentieuse, murmura la blonde, le visage fendu d’un sourire triste. Dans un dernier espoir, je me tournai vers Drago et les autres, mais j’étais complètement aveuglé par ce météore. — Si tu voyais ça, Sarah, tu te moquerais bien de moi, soupirai-je. Le Soleil miniature ne se trouvait plus qu’à quelques dizaines de mètres de nous. Je me plaçai entre lui et Angéla, les bras écartés, comme si cela allait changer quelque chose. Même si nous devions perdre ce combat, je refusais de donner à Laura la satisfaction de me voir abandonner. https://www.youtube.com/watch?v=SgBqSEyCZBEMais, alors que j’avais déjà accepté l’idée de mourir en héros, un torrent de feu azur passa avant mon champ de vision et arrêta net l’attaque. Dans le silence qui venait de se créer, des bruits de pas se firent entendre. Surgissant de nulle part, des centaines d’hommes apparurent autour de nous et nous encerclèrent, non pas pour nous prendre au piège, mais pour nous protéger. Tous portaient un costume blanc floqué de deux lettres d’or : Êta et R. C’est alors que les flammes bleutées se métamorphosèrent pour laisser place à un immense renard au pelage bleu glacé. Une voix grave résonna dans l’espace, voix que je reconnus immédiatement. — Tout va bien, les enfants, car la fondation Ether se charge de tout à présent. — Elwood ?
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Lun 13 Jan - 1:47 | |
| Chapitre 11 : LADD- Spoiler:
https://www.youtube.com/watch?v=rmAdUQAe-FoJe roulais sur le côté pour esquiver de justesse l’attaque d’Apophis. Le venin du reptile s’écrasa au sol et y forma un large cratère fumant. Je n’eus pas le temps de me relever que je dus éviter les flammes d’Érèbe. Je me retrouvai dos à Alice, tous les deux acculés, sans moyen de nous échapper. Angéla nous avait laissé la protection de Marie et Masamune pendant qu’elle partait aider Darksky, mais, à ce moment, nous avions tout autant besoin d’aide qu’eux. D’autant plus qu’Alice avait été obligée de rappeler son Spiritual qui menaçait d’exploser à tout moment à cause de l’afflux trop important de Kvantiki qui circulait ici. Il ne nous restait aucune arme pour lutter efficacement. Et ce n’étaient pas les prototypes de revolver Anti-Kvantiki qui allaient se révéler efficaces contre des créatures insensibles même aux boulets de canon. J’essuyai une trace de sang sur ma joue d’un revers de la manche et profitai d’un bref instant de répit pour reprendre mon souffle. J’ignorais comment j’avais réussi à nous maintenir en vie aussi longtemps, mais le miracle ne pouvait continuer éternellement. Mon endurance atteignait sa limite et j’avais déjà joué ma carte maitresse en invoquant Osiris sur les conseils de Théa. Malheureusement, cela ne nous avait fait gagner que quelques ridicules secondes. Une nouvelle salve de venin fusa dans ma direction. Alice tenta de nous protéger en érigeant un mur de flammes violettes. Cependant, sa puissance, sans son Spiritual, s’en retrouvait limitée et sa défense fut balayée d’un coup de griffe d’Érèbe. — C’est inutile, me lamentai-je. Nous ne pouvons pas l’emporter ! — Tu baisses les bras, maintenant ? Tu n’as pas une promesse à tenir et un monde à sauver ? me rétorqua Théa tout en déviant une rafale de feu d’Érèbe d’un simple geste de la main. — Vouloir et pouvoir sont deux choses différentes ! Si Amon avait été à ma place… Si seulement il avait pu nous suivre… — Ce n’est pas avec des « si » que tu changeras l’histoire ! N’oublie pas qu’Asuna se trouve quelque part dans cette dimension, elle aussi. Si tu le laisses se faire détruire, elle y passera, tout comme toi ! Est-ce vraiment ce que tu désires ? Mon cœur manqua un battement. Cette idée m’était insupportable. Mon amie d’enfance, contrairement à moi, n’avait aucune raison de mourir dans ce conflit. Et surtout, jamais elle n’aurait abandonné face à l’adversité. Je me devais d’agir comme elle… pour la retrouver et la renvoyer saine et sauve dans notre monde, sauvé par la fédération Ether. Telle était ma priorité ! — Pitoyable, résonna soudain une voix dans ma tête. — Qui... Qui a dit ça ? murmurai-je, interdit. Apophis profita de mon moment d’inattention pour me prendre par surprise et m’asséner un puissant coup de queue qui m’envoya valser à l’autre bout de la plaine. Je retombai sur le dos, les poumons vidés de leur oxygène, la respiration coupée. — Je suis étonné que tu m’aies oublié alors que c’est toi-même qui m’as appelé à l’époque, Drago, ricana la voix. Mais j’imagine que je vais devoir te rafraîchir la mémoire. Plus de réponse. Étais-je en train de devenir fou à cause de mes blessures ? Je me tournai vers Théa, mais elle ne semblait avoir rien remarqué et continuait à me défendre en déviant les attaques de Darkness et Apophis. Ce n’était pas non plus Alice, ni Masamune ou Marie. Ceux-ci étaient bien trop occupés à survivre au milieu du chaos. Un souvenir remonta en moi comme une lame de fond sur la plage. En moins d’une seconde, mon esprit fut submergé par un déluge d’images, comme des spectres d’un passé lointain. Alors que les larmes noyaient mes yeux en repensant aux jours heureux passés avec mes amis du club d’astronomie, je me revis devant le corps inanimé d’Asuna, dix ans plus tôt et un nom particulier me revint en tête. Comme envahi d’une force nouvelle, je me remis debout pour faire face aux deux créatures de Shadow. La terre trembla et un bruit sourd résonna dans le ciel, comme si la foudre s’était abattue tout proche de nous. La pierre bicolore, qui, depuis mon dernier combat contre Hélios, était restée étrangement silencieuse, sortit de ma poche et lévita à ma hauteur, entourée d’une aura mi-sombre, mi-éclatante. https://www.youtube.com/watch?v=DCP7f3UtbPgD’une main tremblante, j’attrapai l’artefact irrégulier et le brandis au-dessus de moi tandis qu’un flot de paroles s’échappa de ma bouche sans que je puisse le contrôler. — Tu es l’incarnation de la perfection. Fils des sanctuaires ennemis, fais-nous l’honneur de te montrer dans toute ta splendeur et rétablis l’équilibre des forces dans ce combat ! Je fais appel à toi : Ladd ! Un éclair illumina le ciel. Une brèche s’ouvrit entre les nuages, de laquelle émergea un immense dragon, plus noir qu’une nuit sans Lune d’un côté et plus immaculé que la plus pure des lumières de l’autre. De ses ailes bicolores, une trainée d’étoiles scintillantes s’échappait, tandis que ses deux iris, jaunes comme le soleil foudroyaient les deux dieux. Théa se figea un instant et ses yeux s’arrondirent à la vue de ce monstre. — L... Ladd, tu dis ? bégaya ma sœur, abasourdie. Mais je croyais… Elle ne termina pas sa phrase, car Apophis déversa une salve de venin dans sa direction. Ladd s’interposa immédiatement et noya l’attaque dans une rafale de flammes obscures qui frappèrent le reptile de plein fouet. Sans laisser le temps aux deux créatures de riposter, mon Spiritual cracha une nouvelle pluie ardente, cette fois-ci d’un bleu incandescent. Nos deux ennemis, face au danger qui les menaçait, reculèrent en grognant et sifflant furieusement. Sans attendre d’ordre, l’entité de lumière et de ténèbres irradia une intense lueur dorée avant de faire disparaitre entièrement son côté sombre et de se jeter vers le sphinx. En comparaison, il n’avait la taille que d’un moucheron, et pourtant, telle une étoile scintillante dans la nuit, Ladd transperça de part en part le colosse. Tandis que le titan posait un genou à terre en soulevant un épais manteau de sable à plusieurs dizaines de mètres, mon dragon s’éleva dans le ciel et dissipa les nuages d’orage qui obstruaient le soleil, puis s’éteignit dans l’éclat de l’astre du jour. https://www.youtube.com/watch?v=xsYdLeeHiu0C’est alors que je remarquai que nous n’étions plus seuls dans la vallée. Des centaines d’agents de la fédération nous avaient rejoints, prêts à se battre. Au loin, je pouvais discerner l’ombre du Spiritual de Violet. Un hélicoptère de combat apparut au-dessus de nos têtes et la présidente sauta de l’appareil, accompagnée de trois autres personnes. Une femme aux yeux bien plus scintillants que la normale et enveloppée d’une étrange aura verdâtre tendit une main aidante à Masamune. — Sérieusement, où est passée ta TNT, espèce d’abruti ? Pour une fois qu’elle aurait pu servir ! — Dé… Désolé Flore. Je n’étais pas préparé…, s’excusa le commissaire, gêné. — Haha ! J’avais raison ! Il y a bien un complot à l’échelle mondiale ! Heureusement pour vous, pauvres fous, Édouard Delacour est ici afin de sauver vos âmes perdues ! Remerciez-moi, car je vais vous montrer ce qu’il advient de ceux qui défient un génie maléfique tel que MOI ! s’écria un homme vêtu d’une blouse blanche. Il avait l’air plutôt ahuri, mais était tout de même armé d’un sniper. — Le Purple Requiem. Je ne laisserai pas le second mouvement se jouer. Je l’arrêterai à son prélude même si je dois mettre ma propre vie en jeu, grogna le professeur Ryoko en tenant un étrange cube grisâtre dans sa main. Il n’y avait aucun doute. Je faisais face à l’équipe fondatrice d’Éther, l’équipe technologique et historique de l’école Rikoukei presque au grand complet, dirigée par Violet en personne. Cette dernière, avait troqué son habituel costume de femme d’affaires pour un long manteau sombre au-dessus un pantalon et d’une chemise aux couleurs de la fédération. Elle portait également des bottes de cuir et avait attaché ses cheveux en une queue de cheval haute qui lui donnait un air bien plus sévère et guerrier qu’à l’accoutumée. Immédiatement, la présidente fonça vers Alice. — Alice ! Est-ce que tu es folle ? Tu devais t’occuper d’Héliopolis, pas te jeter dans la gueule du loup ! hurla-t-elle, au bord de l’hystérie. — C’est moi qui ai hérité de Naga, c’était mon devoir de combattre maman ! se défendit la jeune fille, en baissant néanmoins les yeux. — Je m’en fiche ! Une fois que tout sera rentré dans l’ordre, tu seras privée de sortie jusqu’à nouvel ordre, tu m’as bien entendue ! — Quoi ? Mais… J’ai vingt-quatre ans, tu n’as pas le droit de… — Désolée de vous interrompre, mais on a un serpent géant et un dragon de pierre à affronter, lança Marie en désignant nos deux ennemis. Alors vos querelles familiales pourraient peut-être attendre… Non sans pester, Violet ordonna à son Spiritual de passer à l’attaque et le renard bleuté se jeta sur les monstres de Shadow et Hélios. Darksky, Angéla et Elwood nous rejoignirent au même moment. Fort heureusement, mes deux amis ne semblaient pas blessés trop gravement. — Bon, Drago, Angéla, Darksky, Marie, déclara Ryoko dans le plus grand des calmes. Il est temps pour vous de partir. Nous nous occupons du reste. — Partir ? m’étranglai-je. Comment ça ? Et vous, dans cette histoire, vous n’allez quand même pas… — Ne t’inquiète pas. La fédération a été créée dans ce but il y a longtemps. Nous sommes en mesure de contenir les trois affreux, me coupa Violet. Vous, vous devez retrouver Hélios et Shadow. J’ignore ce qu’il s’est passé exactement ici, mais vous en savez beaucoup plus que nous désormais. Nous couvrirons vos arrières et nous retarderons autant que possible le Purple Requiem. — Mais… Angéla fut interrompue dans sa phrase lorsque la lumière nous entoura tous les quatre. Le cube que tenait le professeur Ryoko dans sa main brillait du même éclat et s’était légèrement ouvert, me laissant entrevoir en son centre une pierre noire, de la Shungite. — Alors les calculs de Soichiro étaient bons depuis le début. Je n’ai jamais douté de mon élève, murmura le vieil homme, nostalgique. La lumière s’intensifia. J’eus la sensation d’être arraché à mon propre corps. Le monde se mit à tourbillonner autour de moi. Je ne sentais plus mes membres. J’avais l’impression d’être étiré comme du caoutchouc et voulus crier, mais aucun son ne sortit de ma bouche. Puis d’un seul coup, tout cessa, tout devint calme, tout se tut.
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Lun 13 Jan - 11:52 | |
| Chapitre 12 : La renaissance d’Ether- Spoiler:
Alors que l’avion piloté par Masamune disparaissait à l’horizon, Elwood repartit à l’intérieur afin de rassembler les troupes d’Ether. Le petit groupe allait rapidement avoir besoin de renforts et c’était en grande partie pour cela que j’avais décidé de rester quelques heures de plus en France. Et aussi parce que je n’étais vraiment pas sereine à l’idée de voler dans un coucou avec Masamune aux commandes. Mais il y avait quelque chose d’autre qui me tracassait. Ainsi, une fois que je fus seule avec mon mentor, je me tournai vers lui et croisai mes bras sur ma poitrine tout en le dévisageant d’un regard sévère. — Bien, professeur, est-ce que vous n’auriez pas quelques explications à me fournir par hasard ? déclarai-je solennellement. — Le CERN t’a tout transmis, j’imagine, ma chère Violet ? soupira le vieil homme avec un sourire. — Tout à fait, c’est arrivé hier par mail. C’est pourquoi je vous le demande, ici, loin de toute oreille indiscrète : pourquoi avez-vous repris les recherches, non seulement de Soichiro, mais également des frères Sawyer ? Ryoko s’assit alors sur le parvis du château. À ce moment-là, je pus constater tout le poids des âges sur son visage creusé par les rides. Il semblait réellement épuisé, non pas par le travail ou par les événements, mais simplement fatigué de vivre. Cela se lisait dans ses yeux d’argent sans expression. https://www.youtube.com/watch?v=HSiVHU7ISK4Le professeur sortit une cigarette de sa poche et l’alluma d’un geste lent. — Tu sais, ma chère Violet, les lois physiques de ce monde sont cruelles. As-tu des souvenirs des cours de relativité générale que je vous dispensais à Rikoukei ? déclara-t-il d’une voix monocorde. — Oui. Vous nous répétiez toujours que, quel que soit le progrès technologique, jamais nous ne pourrions atteindre d’autres galaxies, car nous sommes limités par la vitesse de la lumière, répondis-je en fronçant les sourcils, sceptique. — Et te souviens-tu du diagramme de Minkowski ? — Ce diagramme qui représente l’évolution du temps en fonction de l’espace ? Où voulez-vous en venir, professeur ? — À l’époque, je le trouvais absurde, car il mettait en évidence la possibilité de voyager dans le temps en admettant l’existence de lignes d’univers parallèles à la nôtre et en mouvement, deux autres au minimum. Évidemment, Izrath peut être vue comme l’une d’elles, mais, jusque-là, rien ne nous prouvait l’existence d’une troisième… du moins, jusqu’à maintenant. — Est-ce que… vous parleriez du monde évoqué par Romain Sawyer ? Celui dans lequel vivrait cet Amon ? — Exactement, ma chère Violet, me répondit gravement l’homme tout en soufflant une trainée de fumée grisâtre. Vois-tu, selon Minkowski, supposons qu’un univers Oméga 1, fixe, tel que le nôtre, émet une information vers un autre univers, oméga 2, Izrath par exemple. Cette information sera interceptée par un univers oméga 3, celui de cet Amon, plus vite que la vitesse de la lumière, et sera ainsi réémise tout aussi rapidement vers notre premier univers. Cependant, cette donnée envoyée reviendra vers l’univers fixe avant l’émission de cette même donnée. — Je ne suis pas certaine de comprendre le principe de ceci, professeur, cela fait longtemps que je n’ai pas plongé mon nez dans la physique quantique, le coupai-je, légèrement gênée. — Du point de vue des univers 2 et 3, l’information est émise vers le futur, jusque-là, il n’y a aucun problème. Mais le déplacement relatif de ces deux univers par rapport au nôtre, qui est fixe, engendrera une information hors du cône de lumière du diagramme, et donc, vers le passé. — Je vois. Alors c’est pour cela que toutes vos recherches depuis la révélation de Romain ont repris celles de Soichiro afin de lier Izrath à la terre, déclarai-je, toujours dubitative. Vous pensez qu’en vous rendant sur cette terre, vous trouverez un moyen de rejoindre le monde d’Amon pour ensuite repasser dans le nôtre, mais dans le passé ? Êtes-vous réellement conscients de e que cela implique, professeur ? — Je le sais, Violet. Je le sais, me répondit-il d’une voix déformée par le chagrin. Mais cela fait des années que j’y réfléchis. Dans le meilleur des cas, je sauverai Hakaze de la catastrophe et je la ramènerai dans le présent afin de ne pas créer de paradoxe. Dans le pire des cas… Je disparaitrai simplement de ce monde. — Est-ce que vous vous êtes entendu ? m’étranglai-je. Vous voulez sérieusement jouer votre vie sur un coup de poker ?! Se rendre sur Izrath est déjà un pari fou, mais vous comptez en plus traverser une autre dimension ? C’est de la folie pure et dure ! — Pourtant, Amon a réussi. — Pa… Pardon ? — C’est bien ce que Romain Sawyer t’a dit, n’est-ce pas ? Que cet Amon tentait de revenir dans notre dimension ? Alors pourquoi pas moi ? Je baissai les armes, vaincue. Après tout, il avait été mon mentor depuis mes quinze ans. J’étais à des années-lumière de son expérience et de son jugement en matière de sciences, et ce, même si nous avions travaillé ensemble. Et puis, qui étais-je pour l’empêcher de retrouver la femme qu’il aimait tant, moi qui n’avais cherché qu’à être réunie avec Soichiro pendant toutes ces années ? Le vieil homme émit un nouveau rire amusé devant ma mine sinistre et sortit de sa poche un petit cube blanc. Je m’étranglai à la vue de cette chose. — Mais… C’est… — Le prototype du transporteur dimensionnel de Soichiro, oui, me répondit-il, l’œil à nouveau brillant. Je l’ai cependant légèrement amélioré. En utilisant, non pas une source instable comme l’uranium en énergie, mais votre fameuse Shungite, j’ai été capable de rendre le processus bien plus performant. — Et c’est avec cela… que vous comptez atteindre Izrath ? — Effectivement. J’ignore ce que je vais trouver là-bas. Mais je serai à la recherche de ce que les anciens appelaient « les Time Gates ». — Les… Time Gates ? répétai-je, l’échine parcourue d’un frisson. — Selon ma théorie, il ne s’agit que d’un point de passage d’Izrath à l’un des deux autres univers, un point de passage permettant de voyager dans le temps. — Mais si ce que vous dites est vrai, alors… — Je sais ce que tu penses, mais ne t’inquiète pas, j’ai tout prévu, me dit-il d’une voix rassurante. Mes travaux sont voués à disparaitre avec moi si je réussis. Mais dans le cas où j’échouerais, je compte sur toi pour continuer mes recherches et revenir dans le passé pour m’arrêter. Un large sourire illumina le visage fatigué de Ryoko. Je ne pus m’empêcher de sourire bêtement. Tout cela était de la folie. Je le savais. Il le savait. Et pourtant, aucun d’entre nous ne voulait mettre un terme à ces recherches. Peut-être était-ce la curiosité scientifique qui reprenait le dessus. Peut-être étaient-ce les remords qui remontaient. Peut-être était-ce simplement un espoir vain d’effacer nos larmes. Je l’ignorais. ** Dans l’après-midi, je retournai au quartier général afin de régler les derniers préparatifs. Étrangement, l’action de Shadow avait fonctionné et tous les médias semblaient s’être détournés du drame du stade. Cela m’arrangeait. Je pus ainsi mobiliser toutes les ressources nécessaires de la fédération pour me lancer dans cette ultime opération, celle pour laquelle j’avais créé ce groupe, vingt-cinq ans plus tôt. Alors que j’étais assise à mon bureau, les jambes croisées, les yeux rivés sur Paris depuis le pinacle de la tour Montparnasse, l’ascenseur s’arrêta à mon étage et les portes s’ouvrirent. Je fis pivoter mon siège pour faire face à mes invités qui n’étaient autres qu’Édouard, l’espion et agent tout terrain officiel d’Ether, ainsi que Flore, la directrice actuelle de notre branche japonaise. Tous deux n’avaient que très peu changé depuis l’assaut de la mairie. L’abruti en chef portait encore cette blouse ridicule et n’avait pas abandonné son air d’ahuri fini tandis que sa sœur paraissait toujours aussi drôle qu’un jour sans pain. — Je savais que tu avais besoin de notre aide, Violet Leblanc ! s’exclama aussitôt l’idiot du groupe tout en faisant de grands gestes dénués de sens avec ses bras. Je l’ai senti ce matin… que nous allions être amenés à nous revoir afin de terminer l’opération Bifröst commencée il y a vingt-cinq ans ! — Évidemment que tu le savais puisqu’elle t’a appelée hier, sombre crétin, grogna Flore, prête à exploser dès les premiers mots. Et je suis certaine que tu as oublié de prévenir Soichiro comme on te l’avait demandé ? — J’ai tenté d’entrer dans la forêt où il se terre, mais, malheureusement, les forces du bien qui protègent son sanctuaire ont repoussé le savant maléfique que je suis ! Pour la première fois, moi, Édouard Delacour, ai échoué dans une mission qui m’était confiée. J’en suis navré, chère présidente… — Attendez… Quoi ? Une forêt ? répétai-je, ayant eu peur d’avoir mal entendu. Il a fini ermite et professeur de yoga, vous allez me dire aussi ? — Quelles sont les nouvelles de l’avion à TNT ? A-t-il explosé en vol, comme prévu par mes calculs ? enchaina Flore, tout en ignorant totalement ma question. Comme ça, je pourrais toucher l’assurance vie de Masamune. — Aucun depuis quelques heures, mais… — Parfait ! Je vais devenir riche et pouvoir prendre des vacances ! s’exclama mon amie, des étoiles dans les yeux. — Eh, les frangins, c’est pas bientôt terminé ! m’énervai-je alors, plus que lassée par les âneries des deux jumeaux. Ma remarque fit son effet, car tous deux s’arrêtèrent net et me dévisagèrent, abasourdis. — Vio… Violet, je t’ai déjà dit que…, bégaya la directrice, rouge de honte à l’évocation de son lien de parenté qu’elle essayait tant bien que mal de camoufler. — Sache qu’Édouard n’a plus de famille, femme aux cheveux de paille ! Je m’appelle Édouard Delacour, le savant fou et solitaire qui détruira un jour ce monde corrompu. Je ne suis nullement apparenté à cette espionne népalaise ! — Tu vas voir qui va se retrouver au Népal dans trente secondes si tu oses me redire ça, Édouard ! Je soupirai et me bouchai les oreilles. Il n’y avait vraiment rien à tirer de ces deux-là. Heureusement qu’ils étaient compétents dans leurs domaines sinon je les aurais remplacés depuis longtemps. Elwood et Ryoko arrivèrent pile au bon moment pour me sortir de cet asile de fou qu’était en train de devenir mon bureau. Mon majordome m’annonça que l’hélicoptère était prêt à nous accueillir et que nos troupes, environ mille hommes, étaient déjà en route vers Le Caire afin de combattre Shadow. C’est ainsi que nous nous envolâmes pour la capitale égyptienne. Cependant, rien ne nous avait préparés à ce que nous trouvâmes sur place. En effet, alors que nous approchions de la ville, d’épais nuages noirs perturbèrent notre vol tandis qu’au loin, je pouvais distinguer trois formes immenses et sombres se mouvoir dans les ténèbres. Je déglutis et mon pouls s’accéléra drastiquement à mesure que nous nous rapprochions de la zone de chaos. Édouard cessa ses blagues stupides et dégaina le sniper Anti-Kvantiki que nous avions apporté, tandis que Flore activa ses pouvoirs et fut entourée d’une sinistre aura verdâtre radioactive. Elle préférait cacher cette faculté peu commune, mais la vue de son mari aux prises avec Apophis et Érèbe la mit hors d’elle. C’est ainsi que nous plongeâmes au cœur du conflit pour l’ultime combat d’Ether. Lorsque je remarquai que ma fille se trouvait également là alors que je lui avais confié une mission ailleurs afin de m’assurer de sa sécurité, mon sang ne fit qu’un tour dans mes veines et je ne pus m’empêcher de la sermonner. Mais au fond de moi, j’étais heureuse de voir que, pour l’instant, elle ne possédait aucune blessure grave. https://youtu.be/T3G-XTgnKIE?t=101Ryoko déclencha son cube de téléportation pour éloigner Drago et les autres du champ de bataille, utilisant l’énergie obscure comme marqueur pour les envoyer au plus près de l’ennemi à abattre. Quant à moi, bravant vents et tempêtes, flammes et ténèbres, je m’avançai au-devant de mes troupes pour faire face aux Spirituals divins, ainsi qu’à ce sphinx colossal. Je claquai des doigts. Mon manteau blanc s’embrasa d’un feu bleuté tandis que Kitshono se plaça à mes côtés, prêt à bondir. — Membres de la fédération Ether ! tonnai-je d’une voix forte qui résonna longuement dans le plateau de Gizeh, portée par l’écho des pyramides. Aujourd’hui est l’accomplissement de ce pour quoi nous avons lutté toutes ces années ! Aujourd’hui, nous allons nous mesurer à l’ennemi le plus puissant qu’il nous a été donné d’affronter ! Aujourd’hui, nous allons combattre pour la protection de la terre, de ses villes, de ses habitants ! Aujourd’hui, nous allons empêcher le Purple Requiem de jouer son second mouvement ! Aujourd’hui, le sort de l’humanité reposera sur nos épaules ! Aujourd’hui, nous allons venger ceux qui ont péri ! Pour ce que vous chérissez, pour ce que vous protéger, pour ce que vous espérez, pour ce que vous attendez, pour ce que vous défendez, pour tout ce qui vous pousse à vous battre pour survivre… chargez, soldats du futur ! Des cris guerriers s’élevèrent au milieu du chaos. Chevauchant mon Spiritual, je m’élançai à l’assaut d’Apophis, une épée de flammes à la main, la haine dans les yeux, la rage dans le ventre et l’espoir dans le cœur. Alice invoqua à nouveau Naga et se plaça à mes côtés. Elle me lança un regard si déterminé et si buté que je renonçai immédiatement à la dissuader de m’accompagner. Juste derrière moi vinrent se ranger Édouard, au volant d’une moto filant à travers la plaine, Flore, aux commandes de l’hélicoptère de combat, ainsi que Masamune qui fendait les airs à bords de l’avion à TNT. Ryoko, grâce au cube de téléportation, matérialisa une armure futuriste, expérimentale des laboratoires d’Éther, et se jeta également dans la bataille avec Elwood, à la tête d’une armée immense de Spirituals et d’hommes. Oui. Aujourd’hui, nous allions mettre un terme à cette catastrophe vieille de vingt-cinq ans… Non, une catastrophe vieille de plus de cinq-mille ans.
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| | | Heart
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| Sujet: Re: LADD: l'avènement des dieux, 2eme partie Mar 14 Jan - 4:55 | |
| Chapitre 13 : Angéla- Spoiler:
Lorsque je recouvrai la vue, nous avions quitté le désert et perdu tout contact visuel avec le sphinx et la fédération. Nous n’étions entourés que de pierres, de cailloux, de rochers. Au loin, tel un mirage, se dessinaient les traits d’une montagne à demi cachée par la brume. De temps à autre, dans ce paysage de gris perçaient une ou deux fougères. À de rares endroits, quelques brins d’herbe arrivaient à se frayer un chemin parmi ce sol particulièrement ingrat. Un unique sentier caillouteux s’offrait à nous et semblait mener tout droit au sommet. Un léger vent frais soufflait sur la lande et s’infiltrait à travers nos habits en lambeaux, mais je ne m’en plaignais pas. Au contraire, après être passé à côté de flammes ardentes, j’avais vraiment besoin de fraicheur. Je levais les yeux au ciel. Il était coloré d’un rose pâle annonciateur d’un lendemain dégagé et ensoleillé. La clarté du crépuscule me brûla la rétine après être resté si longtemps dans l’obscurité. Je mis plusieurs secondes à m’y accoutumer. Les ombres grandissantes de la fin de journée dansaient avec les derniers rayons du soleil couchant et rendaient ce paysage encore moins accueillant qu’il ne l’était déjà. Le temps semblait figé, ici. Aucune trace de vie aux alentours, et les plantes étaient desséchées, sûrement à cause du manque d’eau. Un détail m’interpela alors : il n’y avait aucun bruit. Je n’entendais ni le chant des oiseaux ni le doux son du criquet avant la tombée du jour, et encore moins les activités humaines si agaçantes. Même Théa et Ladd avaient purement et simplement disparu. Seul sifflement du vent parmi les pierres était audible. Ce silence assourdissant faisait presque peur. Je me retournai pour voir comment se portaient les autres et pus constater avec soulagement que tout le monde était arrivé sain et sauf. — Qu… Qu’est-ce qu’il vient de se passer là ? bégaya Angéla, les yeux ronds. — Je… Je ne suis pas sûr, mais je crois qu’il s’agissait d’un transporteur dimensionnel…, hasardai-je, en fouillant dans mes souvenirs du récit du professeur. — Vraiment ? Comment tu peux affirmer ça, grand génie ? railla la blonde. — Peu importe comment je le sais, mais la question la plus évidente, c’est : où sommes-nous ? Mon amie sortit son téléphone, mais soupira et le rangea aussitôt dans sa poche, l’air dépité. — Évidemment, il n’y a pas de réseau dans ce trou paumé… — Ce n’est pas le plus important, il faut que nous retrouvions Laura et ce Gariatron au plus vite ! s’exclama Darksky. Le garçon fut obligé de poser un genou à terre. La douleur déformait son visage. Le teint d’Angéla avait également perdu toutes ses couleurs tandis que des gouttes de sang perlaient de son bras qu’elle regarda avec étonnement, comme si elle venait de se rendre compte de sa blessure. — Avant tout ça, je pense qu’on devrait se reposer si on ne veut pas finir six pieds sous terre avant l’aube, rétorqua Marie en s’approchant de la jeune fille. Avec un bout de son pantalon, la sœur de Darksky créa un bandage de fortune pour la blonde avant de récupérer quelques morceaux de bois mort afin de fabriquer une attelle improvisée à son frère. — Interdiction de bouger avant au moins demain vous deux, c’est compris ? Darksky et Angéla étaient beaucoup trop fatigués pour répondre. Ils se contentèrent d’accepter leur sort, d’autant plus que la nuit était tombée brutalement. Nous allumâmes un feu avec les moyens du bord, mais nous n’avions emporté aucun vivre et, visiblement, rien n’était comestible ici. J’espérai sincèrement que Ryoko et les autres ne nous avaient pas téléportés au hasard sans quoi leur intervention n’aurait servi à rien d’autre que de retarder notre mort. Tout le monde s’endormit très rapidement après cela et je décidai de prendre le premier tour de garde. Avec Shadow et Gariatron en liberté, je préférais ne pas courir le risque de nous faire attaquer durant notre sommeil. https://www.youtube.com/watch?v=eL4mJHaxGLM&Ainsi, je m’éloignai légèrement du groupe et allai m’installer un peu plus loin, face à la plaine en contrebas et à la montagne au loin puis je lâchai un long soupir après m’être assis. Et dire que le matin, encore, nous nous trouvions dans l’avion et qu’à présent, nous voilà au beau milieu de nulle part, blessés et épuisés, avec un démon dans la nature. Cependant, l’apparition de ce Gariatron ou l’alliance avec Shadow n’était pas ce qui me préoccupait le plus à ce moment-là. Non. Mon esprit était focalisé sur le dragon que j’avais invoqué, Ladd. La situation était assez similaire à celle que j’avais vécu, dix ans auparavant. Les deux fois, il ne s’était manifesté qu’en cas d’ultime recours. Pourquoi ? Qui était-il et quels étaient ses objectifs en agissant ainsi ? Et pourquoi n’était-il pas intervenu lorsque Nico et Carly s’étaient fait enlever par les terroristes ? Pourquoi seule Asuna avait-elle été sauvée ? Ces questions me torturaient le cerveau. Dans un soupir las, je finis par lever la tête vers le ciel totalement dégagé, illuminé par des milliers d’étoiles scintillantes et montagne baignée de doux rayons lunaires. La nostalgie m’envahit. Depuis quand n’avais-je pas pu contempler l’infini de l’espace de la sorte ? Asuna avait-elle ce loisir, elle aussi, où qu’elle fût ? Cela faisait bientôt que nous étions partis, et Violet n’avait toujours trouvé aucune trace d’elle. Pas même le moindre indice, ni en France ni dans le reste du monde. Je serrai la pierre bicolore autour de mon cou. Je ne pouvais rien faire d’autre que de garder espoir. Elle était certainement vivante, quelque part dans une région reculée du globe, en train de mener sa propre enquête. Mais il n’y avait rien à faire. J’avais beau essayer de me convaincre de cette réalité, j’avais le pressentiment qu’il n’en était rien. Après tout, le récit de Ryoko avait répondu à l’une de mes questions : comment Amon connaissait-il l’existence de la fédération. Et, même si j’avais tenté de cacher mon émotion sur le moment, sa réponse avait insinué en moi un doute profond envers notre mentor. Peut-être me faisais-je des idées. Ou bien, était-ce simplement pour tester son invention qu’il avait communiqué avec les frères Sawyer…, mais, alors, pourquoi n’avaient-ils pas évoqué mes parents ? Quelque chose clochait dans cette histoire. Il me fallait résoudre la crise de Gariatron au plus vite afin de finaliser la construction d’un nouveau transporteur et rentrer dans mon monde pour m’assurer qu’il restait encore quelque chose à sauver. Alors que je m’étais perdu dans mes souvenirs, j’entendis derrière moi des bruits de pas dans le sol caillouteux. Angéla s’approcha discrètement de moi, tentant tant bien que mal de ne pas déranger les autres. — Et bien, Drago, tu ne dors pas ? me lança-t-elle d’une voix douce, une fois arrivée à ma hauteur. — Je pourrais te renvoyer la question, lui répondis-je avec un léger sourire. Surtout avec ta blessure, tu as besoin de repos… — Tu parles, c’est justement à cause d’elle que je suis debout ! rétorqua la jeune fille en gonflant les joues. Je dormais tranquillement et, quand je me suis retournée, je me suis allongée dessus et ça m’a réveillée ! Je ne pus m’empêcher de rire devant son attitude désinvolte et sa manière de raconter les choses qui dédramatisait une situation pourtant critique. Angéla s’assit à côté de moi et observa à son tour le ciel étoilé. Au même moment, une douce brise se mit à souffler, faisant onduler lentement ses longs cheveux de blé. Le silence revint pendant quelques instants avant qu’elle ne reprenne la parole, cette fois-ci d’une voix bien plus sérieuse et mélancolique. — Sérieusement, j’ai bien cru que j’allais y passer tout à l’heure…, soupira-t-elle. — Qui n’y a pas cru ? J’ignore si nous aurions tenu bien longtemps sans Violet et les autres. — Oui. Encore une fois, je n’ai pas réussi à me sauver seule on dirait… La jeune fille ramena ses genoux à son corps et enfouit sa tête entre ses bras. Je ne sus quoi répondre pour la réconforter. Ainsi, nous ne parlâmes pas pendant quelques minutes, restant à contempler cet océan de noir dans le calme le plus total. — Dis, Drago, déclara soudain mon amie dans un murmure. Pourquoi continues-tu à te battre ? Je penchai la tête sur le côté, surpris par cette question sortie de nulle part. — Et bien, je te l’ai dit quand on s’est rencontré. Je dois sauver mon… — Ce n’est pas ce que je veux dire, m’interrompit-elle. Pourquoi te sens-tu obligé de remplir la mission qu’on t’a confiée ? Tu ne crois pas que beaucoup d’autres, à ta place, auraient simplement profité de cette occasion pour fuir le conflit ? Surtout que tu n’appartiens pas à ce monde, finalement. — Alors là, même moi je l’ignore, m’amusai-je. Mais quand je perds toute motivation, je pense à ce qu’Asuna me dirait et ça me pousse à ne pas baisser les bras. Je me grattai la joue en rougissant, gêné de lui dévoiler cela. Mais, au lieu de se moquer de moi, Angéla se contenta de sourire tristement. — Je vois. Moi aussi, j’avais des amies qui me poussaient à me dépasser, reprit-elle, encore plus bas. Mais plus maintenant. La jeune fille enfouit davantage sa tête dans ses bras, comme si elle voulait disparaitre définitivement et sa voix se brisa d’un seul coup. — Je ne suis vraiment qu’une égoïste, Aymeric avait raison. Peu importe ce que je fais, jamais je ne le ferai pour quelqu’un d’autre que moi-même. Je suis incapable d’agir par pur altruisme comme toi, Drago. Angéla marqua un temps d’arrêt pendant lequel je ne savais pas si je devais intervenir ou non. Elle avait toujours été très mystérieuse depuis que je la connaissais, mais c’était la première fois qu’elle m’évoquait réellement son passé en y repensant. — J’aimerais tellement les retrouver et m’excuser pour tout ce qu’elles ont subi par ma faute, ce jour-là, où Hélios nous a attaquées.
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