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| | [Fic] L'ascension des démons | |
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Auteur | Message |
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Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 1:17 | |
| yo! Bon, la saison 1 étant terminée, voila la saison 2 de la fic. Je vais tenter de corriger tous les petits points qui semblaient foireux dans la 1ere partie de la fic, donc soyez durs dans vos critiques pour que je ne refasse pas les mêmes erreurs petite précision tout de même, à présent, nous aurons comme personnages principaux Laura et Darksky, et de temps en temps angéla. Quant à drago...vous verrez bien^^ sur ce, voila le prologue! - prologue:
La pluie martelait les murs de pierre de la vieille citadelle et le vent menaçait à chaque instant de la faire chavirer comme une vulgaire barque. L’eau s’engouffrait déjà par les nombreuses fissures que comportait le vieux bâtiment. Le tonnerre gronda soudain, et au même moment, un éclair pourpre illumina le ciel noir. Dans une petite pièce, quatre personnes étaient réunies autour d’une grande table de marbre nu, et nul ne disait un mot. Ils attendaient simplement la fin de la tempête mortelle. Après tout, ils ne faisaient que ça depuis des siècles attendre, ils pouvaient bien patienter encore un peu. Chacun portait une longue cape d’une couleur différente de celle de son voisin, cachant leur visage. Cependant, une paire d’yeux rouges sang brillaient d’un faible éclat derrière la capuche vermillon de celui se tenant au bout de la table. Il semblait observer ses camarades, les juger. Soudain, son poing s’abattit avec violence sur le marbre froid, créant une autre fissure. -C’est inadmissible ! Gronda-t-il furieusement. Jamais nous n’aurions dû laisser Gariatron partir. Cela fait maintenant près de cinq mille ans qu’il nous a promis de revenir, et où en sommes-nous à présent ? Toujours au même point ! Vous trouvez cela normal mes frères et sœur ? -Calme-toi Pyros tu veux bien ; répondit celui à la cape verte d’une voix dénuée de sentiment. Il n’a pas d’autre choix que de la tenir, sinon, il sait ce qu’il lui arrivera. -Tu es bien sûr de toi mon pauvre Typhos ; repris une voix féminine. En cinq mille ans, il est très facile de contourner un serment aussi poussiéreux que celui-là. -Tu n’as rien à dire Tellas ! Cria l’homme à la cape verte en se levant brutalement. Si Luminion nous a trahis, c’est justement à cause de ce genre de raisonnement ! -Et que veux-tu faire toi ? Le suivre à la trace ? Nous ne savons même pas où il se trouve en ce moment ! -Nous avons perdu les deux plus puissants d’entre nous, c’est regrettable en effet ; dit alors l’homme à la cape bleu qui ne s’était pas encore exprimé. -Et que comptes-tu faire à présent Syphos ? Demanda le rouge. -C’est très simple, il est temps pour nous d’enfin nous montrer au grand jour et de prendre notre revanche sur ces… « dieux » qui nous ont déshonorés ! Tous acquiescèrent d’un signe de tête, et, malgré la pénombre, un sourire semble se dessiner sur les lèvres de celui qui venait de proposer cela. Un autre éclair zébra le ciel, et des ombres monstrueuses se dessinèrent alors derrière les quatre personnes présentes, des ombres de démon… Au même moment, dans une autre partie du monde, en Egypte ancienne, près de la tombe du pharaon sans nom, un homme luttait contre la tempête de sable se tenant là. Il avançait en regardant toujours devant lui, sans jamais se retourner. Il était un point noir au milieu d’un océan de jaune, cela était dû au manteau qu’il portait pour se protéger du sable volant. Il s’arrêta soudainement au milieu de nulle part et se mit à contempler les environs en fronçant les sourcils. -Tu es sûr que c’est ici Gariatron ? Demanda-t-il dans le vide. -Bien entendu ; lui répondit une voix dans sa tête. Pour qui me prends-tu Shadow ? Bien, il est temps de le ressusciter. -Je ne vois pas en quoi cela t’aidera, tu es déjà bien plus fort que lui… L’homme soupira et sortit un petit objet en or en forme d’anneau et le posa à terre. L’anneau d’or se mit à briller soudainement d’une lumière intense, et un immense rayon lumineux fusa en direction du ciel, dissipant la tempête. Mais, l’obscurité des nuages fut bientôt remplacée par l’ombre d’un immense colosse noir. Il descendait lentement sur terre, sa deuxième tête de dragon crachant de grandes flammes dans le ciel. Lorsqu’il se posa, toute la terre autour de lui sembla perdre vie instantanément. -Quel misérable humain se croit assez fort pour invoquer le tout puissant Zorc l’obscur ? Dit-il d’une voix grave résonnant à des kilomètres à la ronde. -Moi, Shadow, le voile des ténèbres devant recouvrir ce monde ; dit l’homme en s’inclinant. -Je te suis reconnaissant humain, de m’avoir libéré. Voici ta récompense ! Le démon tourna sa tête de dragon vers le dénommé Shadow et lui lança un puissant jet de flammes. Alors, un rire grave retentit. Zorc stoppa immédiatement le déluge et constata avec surprise qu’une barrière venait de se former autour de l’homme. Il n’avait même pas bougé le petit doigt et continuait de sourire bêtement. -Comment est-ce possible ! Gronda Zorc. -Nous sommes partis sur de mauvaises bases je pense ; reprit l’homme au manteau noir. Je suis donc Shadow, celui qui t’a libéré et qui abrite actuellement l’esprit de ton maitre : Gariatron, le démon originel des ténèbres. -Mensonges ! Mon maitre a sombré depuis des millénaires, pourquoi viendrait-il partager le même corps qu’un minable de ton genre ? -Tu n’avais pas besoin de le rappeler ça…Marmonna Shadow pour lui-même…Bref, tu veux une preuve ? En voici une ! L’ombre derrière lui s’allongea et se détacha soudainement du sol. Un œil rouge apparut alors et fixa Zorc d’un air mauvais. Ce dernier recula brutalement et commença à rétrécir. Bientôt, il ne resta du grand démon que le corps frêle d’un être humain. Il possédait des cheveux blancs en bataille et l’anneau d’or était à présent autour de son cou. -Oh non, ne me dis pas que je suis à nouveau enfermé dans ce corps ridicule ! Se lamenta L’ex Démon. Il n’y a qu’une seule personne capable de faire ça….Gariatron ? -Bien, je crois que nous allons pouvoir nous entendre à présent, nous avons tant à faire…
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| | | Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 1:18 | |
| Chapitre 1 : L’amie retrouvée, nouvelles amitiés- Spoiler:
Un long couloir sans fin, un sentiment de malaise, de peur et d’angoisse, voilà ce que je ressentais. Je courais dans ce long couloir, comme si ma vie en dépendait, ce qui était peut-être le cas après tout. J’entendais derrière moi le pas lourd de quelqu’un. Il était lent, mais il se rapprochait indéniablement, je le sentais. Pourquoi ne me retournai-je pas pour lui faire face ? Je ne le savais pas moi-même, je me contentai de courir, toujours plus vite, dans ce long couloir sombre. Je vis alors une lumière, la sortie était toute proche, j’allais réussir à m’échapper ! Soudain, une vive douleur me transperça la jambe. Non, j’étais trop proche du but pour m’arrêter maintenant… Je me réveillai en sursaut dans mon lit. J’étais en sueur, comme si j’avais réellement couru toute la nuit. Mes jambes étaient lourdes, et j’étais encore plus fatigué que la veille. Ce rêve semblait si vrai…Je regardai alors ma jambe ; heureusement, elle n’avait rien. Pourtant, j’avais bel et bien ressenti cette douleur comme la mienne… -Darksky, le petit déjeuner est prêt, dépêche-toi ou tu seras en retard à l’école ! Cria ma sœur depuis le rez-de-chaussée. -J’arrive Marie, pars sans moi ! Répondis-je assez fort pour qu’elle m’entende depuis le premier étage. Je me levai, enfilais mon uniforme en vitesse sans prendre le temps de me coiffer et je descendis les marches deux par deux au risque de tomber. Beaucoup de choses s’étaient passées depuis la défaite de gariatron. Tout le groupe s’était séparé, mais avec la promesse de nous revoir très bientôt, dès prochaines vacances en vérité. Angéla, June et leurs amies étaient reparties de leur côté, Drago avait entrepris un grand voyage, tout comme Hélios. Quant à moi, j’avais ramené Laura et Marie la ville de notre enfance à tous les trois. Je me souviendrai toujours du regard de Laura lorsqu’elle est retournée sur la falaise pour la première fois depuis des années. Nous habitions tous dans notre ancienne maison, sous la tutelle de Grand-mère qui avait accepté de revenir. Il y avait également Arnold, le major d’homme de Laura qui s’occupait de tenir les comptes et toutes les formalités. Comment avait-il su que nous nous trouvions là ? C’était un grand mystère pour nous tous, même Laura l’ignorait, mais il nous était d’une grande aide. Reprendre l’école n’avait pas non plus été facile pour nous, mais il le fallait bien. Les débuts furent difficiles, lorsque tous les élèves vous dévisagent parce que vous avez arrêtez un démon fou, cela ne donne guère envie de continuer. Cependant, l’histoire avait fini par s’émietter et à présent, nous étions des étudiants comme les autres. J’arrivai dans la salle à manger, Laura était déjà levée et prenait son petit déjeuner. Elle n’avait pas vraiment changée, mis à part le fait qu’elle mettait à présent une barrette dans ses cheveux pour ne pas avoir l’air trop décoiffée à l’école. Lorsqu’elle me vit, elle m’adressa un grand sourire : -Regarde-toi Darksky, tu as encore oublié de te peigner ce matin ; dit-elle pour me taquiner. -Inutile, je me suis jamais coiffé le matin de toute façon ; répondis-je en prenant une tartine. -Oui…sauf que là c’est ridicule ; rétorqua Laura en me tendant un miroir toujours en riant. Elle avait raison. Je découvris avec stupeur ma tête ce matin. Mes cheveux étaient dressés en pic sur ma tête, comme chez un personnage de manga. Si j’allais en cours comme ça, plus personne ne m’adresserait jamais la parole ! Laura me jeta un peigne et j’arrangeai rapidement cela…Enfin, pas trop non plus, je devais garder un certain style tout de même. Une petite mèche de chaque côté, un peu relevé sur le devant, parfait. -Franchement Darksky, qu’est-ce que tu ferais sans moi ; soupira-t-elle. -Je m’en sortirai très bien, le l’ai bien fait pendant cinq ans ! Répliquai-je. -J’adorerais voir ça ; dit-elle malicieusement. -Mademoiselle Laura, je suis dans l’obligation de vous dire que vous allez être en retard en cours ; dit alors Arnold qui venait d’entrer. -C’est pas vrai ! S’affola-t-elle subitement. Tu finiras ton petit déjeuner plus tard, il faut partir ! -Attends, j’ai même pas… Elle ne me laissa pas terminer ma phrase, ni ma tartine et m’attrapa par le poignet, pour ensuite m’obliger à courir derrière elle. Je devais avoir l’air malin dans la rue avec mon bout de tartine dans la bouche et mon sac grand ouvert. Si quelque chose tombait, ça serait entièrement de sa faute, me disais-je. Nous arrivâmes juste à l’heure en classe, pile au moment où la sonnerie retentit. J’eus à peine le temps de rejoindre ma place seul tout au fond –parce que Laura avait retrouvé d’ancienne amies qui l’avait trainée avec elles, me laissant seul – et de dire saluer mon cher voisin, ou plutôt compagnon d’infortune, Youhei, que notre professeur de Français, Madame Piment, drôle de nom, je dois l’avouer, entra dans la classe. Lorsqu’elle arrivait, elle demandait toujours d’ouvrir en grand les fenêtres, même s’il faisait moins vingt dehors, mais cette fois-ci, elle ne le fit pas et resta debout. -Avant toute chose, j’aimerais vous annoncer que nous accueillons aujourd’hui une nouvelle élève dans notre classe, je vous prierai de lui faire bon accueil. Les murmures s’élevèrent d’un peu partout, jusqu’à ce que Madame Piment tape sur le bureau pour faire taire tout le monde. La porte de la salle de classe s’ouvrit alors et une fille entra. Elle était blonde, avec une longue que de cheval. Elle avait également des yeux bleus comme l’azur et de petites lèvres fines…Une petite minute, je la connaissais ! -Bonjour, je me présente, je suis Yuiko… -Saya ! Terminai-je d’une voix forte. -Tu connais cette fille ? Me demanda Youhei interdit. Tout le monde se retourna vers moi et je virai rapidement au rouge. Je n’avais jamais apprécié être le centre d’attention. -Tiens, Darksky, ça faisait longtemps dis-moi ; dit-elle enjouée, ce qui attira tous les regards sur nous deux. -Bien, je vois que vous vous connaissez déjà ; dit Madame Piment, une pointe d’exaspération dans la voix, dans ce cas, Saya, allez vous asseoir à côté de votre camarade. -Compris ! Saya se précipita vers moi. Elle semblait bien heureuse de me revoir. Je l’étais aussi bien évidemment, mais j’étais surtout surpris après ce qu’elle m’avait dit la dernière fois que nous nous étions vus. Tant de questions me trottaient dans la tête, mais je ne pouvais pas parler avant la fin du cours, sinon Piment m’aurait envoyé tout de suite chez le directeur… Je voyais cependant Laura qui regardait Saya de loin d’un œil mauvais. Je tentais de lui faire un signe pour lui dire que je lui expliquerai plus tard, mais elle ne cessait de nous regarder de son regard des mauvais jours. -Laura, si la poésie romantique ne vous intéresse pas, vous pouvez toujours sortir ! Dit soudainement Piment. -Non, je voulais juste…Tenta-t-elle pour se défendre. -Vous ne vouliez rien du tout, soit vous prenez des notes, soit vous prenez la porte. Aller raconter cela à monsieur Noel. -Quel jeu de mot pourri ; dit alors Saya. Laura se leva alors et sorti de la pièce, toujours en me regardant fixement. Elle faisait vraiment peur à voir quand elle était en colère…Il allait vraiment falloir que l’on parle après. Je me rendis compte que j’aurais beaucoup à faire durant la prochaine pause… Après m’être presque endormi sur mon cahier, Madame Piment quitta enfin la classe. Le lundi était vraiment la pire journée, commencer par deux heures de français alors qu’on sortait à peine du lit ne donnait envie que d’y retourner au plus vite. -Alors Darksky, quel bon vent t’amène par ici ? Me demanda subitement Saya. -Je pourrais te poser la même question je te signale, nous sommes dans ma ville natale… -A vraiment ? C’est ici que tu es né ? Je n’en savais rien, c’est charmant par ici ; dit-elle toujours avec un sourire. -Et donc, que fais-tu ici alors que tu devais traverser monts et vallées pour trouver ta citadelle ? -Figure toi que je l’ai trouvée ! Répondit-elle naturellement. -Sérieusement ? M’exclamai-je impressionné. -Oui, plus ou moins… marmonna Saya, je te raconterai ce soir, il y a trop d’oreilles indiscrètes… Sinon, tu peux me passer ton cahier ? J’avais la tête ailleurs durant ce cours. En effet, lorsque je jetai un coup d’œil sur ses notes, il n’y avait que des dessins de petite fée et de gros dragons, ce qui allait assez mal ensemble d’ailleurs. Ce qui me faisait penser, Laura n’était toujours pas revenue, elle devait s’être sacrément fait gronder, et elle allait m’en vouloir encore plus. Je frissonnai à cette idée. -Dis Darksky, la fille qui est sortie tout à l’heure, c’était ta petite amie ? -Qu…Qu’est-ce que tu vas chercher toi ; répondis-je en rougissant. Il est vrai que nous sommes très proches, mais, plus autant qu’avant… Saya me regarda bizarrement avant de sourire à nouveau. C’était la triste vérité, Laura était peut-être revenue parmi nous, mais nous n’avions jamais pu retrouver la même complicité que lorsque nous étions enfant. Je sentais comme une réserve à m’exprimer tout ce qu’elle ressentait désormais, alors que nous n’avions aucun secret l’un pour l’autre avant. Je mettais ça sur le dos de l’adolescence, mais je sentais bien qu’il y avait un autre élément en jeu… A l’heure de la pause de midi, Laura n’était toujours pas revenue. Je commençai sérieusement à m’inquiéter et je décidai de partir à sa recherche. Cependant, Saya me barra la route lorsque je voulus sortir. -Une minute Darksky, tu n’oublies pas quelque chose ? -Hum… laisse-moi réfléchir… non, vraiment, je ne vois pas. -Je suis nouvelle… -Et ? -Par conséquent, tu dois me faire visiter l’école ; dit-elle avec son sourire habituel. -Je suis obligé ? -Oui ! Elle me tira par le bras et m’entraina en dehors de la salle de classe sans que je ne puisse placer un seul mot. Je n’avais apparemment pas d’autre choix que d’accepter, Laura pouvait bien attendre un peu après tout si elle était encore dans le bureau du CPE. Je commençai donc la visite par la cours, puis par le bâtiment de direction, suivi de la cantine et des salles d’expériences pour les cours de physique. Cependant, je voyais bien que Saya n’écoutait pas un seul mot de ce que je lui disais. Je m’arrêtai donc brutalement, et elle me rentra dedans de plein fouet. -C’est bien ce que je pensais, tu n’écoutes rien n’est-ce pas ? Soupirai-je. -Si, si, j’ai tout retenu crois-moi, c’est simplement que, tout est si nouveau pour moi, c’est très différent de notre ancienne école, tu ne trouves pas ? -Oui, on peut le dire, ici, personne ne se bat pour sa survie. On ne fait qu’écouter des cours pour ensuite les recracher durant les contrôles… Ne me dis pas que la vie que tu menais là-bas te plaisait ? M’exclamai-je soudain. -Tu plaisantes j’espère ! Seul un parfait masochiste aimerait ça. Ici, tout le monde est si…normal, ça fait du bien de temps en temps je trouve. Normal… Un mot que je n’avais pas entendu depuis longtemps… Car, même si nous essayions au mieux d’oublier la catastrophe Gariatron, il nous était impossible de l’enterrer totalement. Elle revenait sans cesse pour Laura, après tout, cela avait occupé ton son temps ces trois dernières années. C’est pourquoi, j’essayais de lui faire vivre une vie « normale » comme le disait Saya, en allant à l’école, en fréquentant des élèves du lycée, sans se soucier du lendemain. -Au fait, je ne sais pas, mais, tu as pu retrouver ta sœur ? -Oui, elle doit être quelque part ici… -Contente de l’apprendre. Et qu’est-devenu Hélios ? -Tu n’es pas au courant ? Demandai-je surpris. Pourtant, cette nouvelle est passée en boucle dans tous les journaux télévisés. -Vraiment ? Désolée, je n’ai pas vraiment suivi les actualités ces derniers temps ; dit-elle en riant. -Franchement ; soupirai-je. Comment as-tu pu passer à côté de ça… Enfin, Hélios est parti en voyage autour du monde après avoir été libéré de Gariatron. -Libéré de qui ? -Gariatron, le démon originel des ténèbres, le mal incarné ! Tu ne sais vraiment rien du tout ? -Non. -Pas même un petit détail ? -Vraiment rien. Mais tu vas pouvoir me raconter tout ça hein ? -Je n’ai pas le choix on dirait…Hélios n’agissait pas de sa propre volonté, il partageait en fait l’esprit du démon originel Gariatron depuis plus de cinq mille ans. Son but était de détruire l’humanité pour se venger des dieux. Mais heureusement, Drago l’a vaincu avec l’aide d’Osiris et a pu libérer Hélios de son emprise. -Une bonne chose de faite ça ; déclara-t-elle. Et ce Drago, où est-il en ce moment ? -Je n’en ai aucune idée, tout ce que je sais c’est… Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase car je fus interrompu par un cri suraigu venant de la partie inférieure du parc. Quelqu’un semblait avoir de gros problèmes. Nous ne réfléchîmes pas une seconde et nous nous précipitâmes à l’endroit d’où venait ce cri. Une fois arrivés sur les lieux nous découvrîmes une jeune fille affalée par terre, avec autour d’elle des dizaines de feuilles éparpillées. Elle était assez petite, sûrement était-elle encore au collège. Ses cheveux bruns foncés tombaient élégamment sur ses frêles épaules, sans pour autant les dépasser. Elle ne semblait pas blessée, mais dans le doute, Saya demanda tout de même. -Je ne crois pas ; répondit la fille d’une petite voix. Elle regarda autour d’elle, et poussa un autre cri suraigu. -Oh non, mes prospectus ; se lamenta-t-elle en commençant à les rassembler. -Que s’est-il passé ? Demandai-je à mon tour. On t’a attaqué ? Tu t’es fait menacée par un bandit ? -Non, je me baladais tranquillement pour aller coller ces affiches, quand soudain, je me suis pris les pieds dans cette racine et je suis tombée ; répondit-elle honteuse. -Ce n’est que ça ; dit Saya soulagée. Laisse-nous t’aider dans ce cas. Elle se mit à genou pour ramasser et écarquilla les yeux lorsqu’elle vit de quoi il s’agissait. -Un club de duel de monstre ? Demanda-t-elle abasourdie. -Oui, c’est exact, j’ai toujours rêvé d’en faire partie…Cependant, le club a été fermé l’année dernière à cause des catastrophes engendrées par le démon… -Et tu voudrais faire en sorte qu’il soit de nouveau en activité ? Demandai-je en connaissant déjà la réponse. -Oui… Je n’ai jamais su me battre en duel, mais je pense que faire partie du club me permettra de m’améliorer… Donc je fais de mon mieux pour progresser dans mon coin en attendant. -Eh bien, tu peux déjà compter deux membres dans ton club ! Affirma Saya. -A…Attends, tu pourrais me demander mon avis avant au moins ! Rétorquai-je. -Pourquoi ? Tu ne veux pas ? -Si, simplement, je n’aime pas trop qu’on parle à ma place ; marmonnai-je. Notre dispute ridicule eut au moins pour vertu de faire rire la jeune fille, et nous également par la suite. -Au fait, nous ne nous sommes même pas présentés : je suis jean Michel Martin, mais appelle moi Darksky, et elle, c’est Yuiko Saya, va savoir pourquoi elle porte un nom japonais… -J’ai le droit non ? Répliqua-t-elle mécontente. -Vous êtes marrants tous les deux ; rigola la fille. Je m’appelle Nagisa Fukuhara. C’est étrange comme mélange, mais à ce qu’il parait mon prénom viendrait d’un manga que mon père appréciait beaucoup… Je suis en première année de lycée. Ravie de vous rencontrer. -Nous également ; répondit joyeusement Saya. Bien, maintenant allons coller ces affiches tu veux ? Nagisa acquiesça avec un sourire. Je n’eus pas mon mot à dire encore une fois, et je me retrouvai embarqué dans une drôle d’histoire… Ramasser tous les prospectus nous prit toute la pause déjeuner, résultat, au lieu de manger un repas chaud, nous étions à genoux dans l’herbe à trier des papiers… Au fond, cela ne me dérangeait pas vraiment, cette Nagisa était assez sympathique et Saya semblait bien s’entendre avec elle. Cependant, il fallait vraiment que j’aille m’excuser auprès de Laura à présent, sans quoi, elle ne m’adresserait plus la parole pendant une semaine, ce qu’elle avait déjà fait. C’est assez perturbant de se voir ignorer ainsi pendant sept jours par quelqu’un… Une fois toutes les affiches collées, nous prîmes congés de Nagisa pour retourner en cours. Mon estomac criait famine, mais je n’avais plus le temps de manger quoi que ce soit. Les cours passèrent assez vite l’après-midi comparé à d’habitude. Certainement grâce à la présence de Saya en tant que voisine qui commentait avec humour tout ce que disaient les profs. Mais, l’absence prolongée de Laura devenait de plus en plus inquiétante. Passer une journée entière dans le bureau du CPE n’était pas normal, il avait dû lui arriver quelque chose. A peine les cours terminés, je pris la direction de ce bureau, après avoir échangé mon numéro de portable avec Saya. Je déambulais dans les couloirs déserts de l’école. Aucun fou ne resterait après les cours pour faire des heures supplémentaires tout de même, si ? Et, même si Laura se trouvait encore ici, l’attendre à sa sortie n’était peut-être pas la meilleure chose à faire… Je pris ma décision, elle me rejoindrait à la maison et je m’excuserais une fois là-bas. Je rebroussais donc chemin tranquillement, sans me presser, lorsque je vis comme une ombre passer devant moi. Etait-ce mon imagination ? Le bruit strident qui retentit juste après démentit mon hypothèse, que j’aurais espéré être vraie. Ma curiosité prit le dessus sur ma peur, et je pris la même direction que l’ombre. Je montais les escaliers, qui d’ailleurs étaient réservés aux professeurs, jusqu’à arriver à une porte ouverte. L’accès à la terrasse, elle était pourtant interdite aux élèves… Je passais la porte, et je fus immédiatement ébloui par la lumière pourpre du soleil couchant. Une fois la première impression passée, je m’avançai un peu sur la terrasse, et je restais stupéfait devant ma découverte. D’ici, je pouvais voir presque toute la ville ! -Jolie vue n’est-ce pas ? Dit une voix à côté de moi. Je sursautai, manquant de passer par-dessus le mur, mais je me rattrapai juste à temps. Sortie de nulle part, une fille rousse se tenait à mes côtés, et contemplait le paysage. Je ne l’avais jamais vue, mais elle semblait avoir mon âge, et son uniforme indiquait qu’elle était élève de cette école. Mais quelque chose me dérangeait dans son regard gris comme une mer un jour de tempête. Il n’y avait aucune joie dedans, malgré le sourire léger qu’elle affichait. Elle tourna la tête vers moi, et ses yeux s’éclaircirent légèrement. -Tu es celui qu’on appelle Darksky n’est-ce pas ? Demanda-t-elle d’une voix douce. -Oui, c’est moi en effet, et toi, qui es-tu ? -Je m’appelle Hikari Miyako, cela fait longtemps que je voulais te rencontrer Darksky. -Vraiment ? Pourquoi donc ? Et comment me connais-tu ? -Si je te disais tout dès maintenant, ça ne serait pas amusant, hein ? -Oui, certainement ; répondis-je un peu perdu. -Bien, j’espère que nous nous reverrons bientôt. Le vent souffla et l’instant d’après, elle avait disparu. Avais-je rêvé ? Personne ne pouvait disparaitre aussi vite. Oui, il s’agissait certainement d’une hallucination. Cependant, un bout de papier sur le sol attira mon attention. C’était la carte d’étudiant de Miyako. Elle était en première année, en classe D. Bien, je n’aurais qu’à lui rendre le lendemain. Je fus saisi d’une angoisse soudaine. Quelle heure était-il ? Dix-huit heures, déjà ? Si je ne rentrai pas vite chez moi, Laura ne me le pardonnerait jamais. Je descendis les escaliers en courant, au risque de me casser une jambe, je traversai la cour d’une traite, au risque de passer pour un fou, et je filai à travers les rues au risque de me faire écraser, mais j’arrivai cependant à la maison en moins de dix minutes. -Arnold, est-ce que Laura et Marie sont déjà rentrées ? Lui demandai-je immédiatement après qu’il m’a ouvert la porte. -Oui, monsieur. Mais je dois vous avertir que mademoiselle Laura ne semble pas de très bonne humeur. Elle se trouve dans le salon. Je déglutis de travers et je me préparai mentalement aux reproches qu’elle allait m’adresser. Elle était assise sur un fauteuil et me tournait le dos, si bien que je ne pouvais voir son expression, mais je m’attendais au pire. -L… Laura ; risquai-je. Est-ce que tout va bien ? -Dis-moi Darksky ; commença-t-elle d’une voix mielleuse, qu’as-tu fait aujourd’hui durant mon absence ? Sept heures de cours, c’est incroyablement long tu ne trouves pas ? -Attends Laura, ne va pas t’imaginer des choses ; me défendis-je. Et toi d’abord, que t’est-t-il arrivé ? Tu n’es pas réapparue de la journée ! -Rien de palpitant, sauf si tu considères que faire des travaux d’intérêts généraux pendant une journée est intéressant ! Elle s’était soudainement levée en faisant tomber le fauteuil au passage. Elle était réellement en colère. Je remarquai alors que ses habits étaient vraiment sales, couverts de boue, de peinture et même un peu déchirés par endroits. -Regarde-moi ! J’ai du ratisser les feuilles du jardin, repeindre les tables griffonnées, et même recoller les morceaux de certaines qui n’avaient plus de pieds ! -C’est un peu de ta faute aussi, pourquoi tu me regardais comme pendant tout le cours ? Ne me dis pas que tu es jalouse de la première fille à qui je parle ? Elle s’empourpra soudainement. Je soupirai. C’était bien ce que je pensais. -Ecoute Laura, si je ne peux même plus parler à une seule fille, ça risque d’être problématique pour la suite de l’année. -Oui, mais tout de même ; ronchonna-t-elle, qui me dit que tu ne la dragues pas dans mon dos ? -Tu es vraiment paranoïaque Laura. Enfin, je ne vais pas m’attarder là-dessus avec toi, va plutôt te changer, Arnold recoudra ton uniforme après. -D… D’accord, je veux bien fermer les yeux cette fois-ci ; dit-elle en montant les escaliers, mais tâche de ne pas me décevoir. Je trouvai préférable de ne pas lui parler de l’idée du club de duel pour le moment, inutile de mettre de l’huile sur le feu. Bien, c’était une bonne chose déjà que Laura acceptât de me parler encore, cela suffisait à me satisfaire. Grand-mère débarqua alors dans le salon. Depuis que nous vivions ici, elle n’avait plus à s’occuper de rien, et je voyais bien qu’Arnold la soulageait d’un grand poids. Elle était bien plus détendue qu’auparavant, même si abandonner sa maison dans la forêt avait failli demander l’intervention des forces de police. Résultat, nous nous retrouvions maintenant avec tous ses vieux meubles dans le salon. -Dis-moi, Michou, tu aurais vu ta sœur par hasard ? Demanda grand-mère. -Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler ainsi. Darksky à la limite, mais pas Michou... Soupirai-je. Et pour te répondre, non, elle n’est pas dans sa chambre ? -Je le pensais aussi, mais je me suis trompée. Si seulement elle pouvait arrêter ses petites sorties après l’école… -Ne t’inquiète pas, je vais la chercher. Depuis notre retour ici, Marie avait pris l’habitude de revenir tard le soir. Personne ne savait ce qu’elle faisait, et ses petites escapades commençaient sérieusement à m’inquiéter. Je sortis de la maison pour commencer les recherches. Heureusement, cette ville n’était pas très grande, pour ne pas dire minuscule, on devait mettre à peine une demi-heure pour en faire le tour, en marchant à cloche pieds et en prenant le temps d’admirer la vue. Je cherchai tout d’abord du côté de l’école, il n’y avait plus personne. Je ne la vis pas non plus du côté du quartier des boutiques de vêtements, ni sur la falaise. Il n’y avait vraiment que moi pour chercher dans tous les endroits sauf le bon… Cela ne me laissait que le parc. Je me sentis bête tout à coup, j’aurais dû commencer par-là. Il avait bien changé en cinq ans, à présent, il y avait une aire entière consacrée au duel où tous les meilleurs joueurs de la ville se réunissaient. Sans grande surprise, je la vis dans les gradins, elle encourageait de toutes ses forces une duelliste masquée. Son adversaire m’était connu malheureusement : mon vieil ami Brutus. Il n’avait guère changé, et était à peine plus musclé. Il était dans une mauvaise situation, vraiment. -Maintenant, Yazi va t’attaquer directement ; scintillement des étoiles noires! Il fut à terre la seconde suivante. Sans surprise, cet idiot ne savait pas jouer de toute façon. Je profitai de l’agitation de la foule pour attraper Marie par le bras. -Maire, qu’est-ce que tu fais là ? Dis-je d’un air se voulant menaçant. -Tiens, tu es venue voir Saya la duelliste masquée toi aussi ? -Saya…la duelliste masquée ? Demandai-je interdit. Je jetais mon regard sur le terrain. Non, cette fille ne pouvait tout de même pas être… Sans réfléchir une seconde de plus, je me frayai un chemin à travers les spectateurs et je débarquai sur le terrain. -Et voilà un nouveau Challenger ! Hurla un homme dans un micro. -C… Comment ? Non, vous faîtes erreur, je ne suis pas… -Va-t-il briser la série de victoire de notre duelliste masquée pour le moment invaincue ? Nous verrons ça tout de suite ! La foule acclama Saya, tout en me huant. Je la regardai et je pouvais deviner un petit sourire moqueur derrière son masque. -Tu peux m’expliquer à quoi ça rime ? Lui demandai-je. -Tu comprendras plus tard, pour le moment, combats-moi ! Nous ne nous sommes jamais affrontés il me semble ; ajouta-t-elle. -La question n’est pas vraiment là… -Trêve de bavardage, je prends la main et j’invoque ce monstre ci en mode attaque : Jiaotu, Darkness of the Dragonstar, puis j’active son effet. En me défaussant de deux cartes de ma main, j’invoque Bian, Dragonstar of Earth et Polao, Dragonstar of Wind. Je synchronise mes trois monstres pour invoquer mon plus puissant monstre : Yazi, Winckness of Dragonstar ! Je pose une carte face cachée et c’est à toi Darksky. -Tu n’écoutes vraiment pas ; dis-je lassé. Bien, Je vais mettre un terme à ce duel rapidement. Je commence en activant ma falaise aile noire. Puis je continue avec Choix douloureux, je choisis cinq cartes de mon deck, puis tu en sélectionne une et je l’ajouterai à ma main, le reste ira au cimetière. -Très bien, prend donc ton Vayu en main, tu auras l’air malin ; ricana-t-elle. -Je savais que tu allais faire ça ; dis-je triomphant. Je continue avec l’effet de ma falaise : en retirant de mon cimetière Sirocco l’aube, Jet Stream le ciel bleu et Mistral le tourbillon, je peux invoquer de mon extra deck un monstre synchro, montre-toi Trishula, Dragon de la barrière de glace ! Lorsqu’il est invoqué, je peux bannir une carte sur le terrain, cimetière et main de mon adversaire… -Bien, mais sache que tu ne peux pas cibler mon monstre… -Aucune importance, je bannis donc de ton cimetière Jiaotu, ta carte face cachée et ta seule carte en main. -Bon, on dirait que je suis fichue, dit-elle en haussant les épaules. -Exactement ! J’invoque à présent Aile noire – Shura la flamme bleue, et comme je contrôle Shura, je peux invoquer Bora de ma main ! J’attaque Yazi avec Trishula ! L’impact créa une épaisse fumée blanche et, lorsqu’elle se dissipa, je constatai avec étonnement que son monstre était toujours là. Saya se mit à rire gentiment. -Lorsque Bian est utilisé pour une invocation synchro, ce monstre ne peut pas être détruit au combat ; m’expliqua-t-elle calmement. Bien, tu as fini ? -Oui ; dis-je, déçu de ne pas en avoir fini ce tour comme je l’avais prévu. -A mon tour donc… Et on dirait que la chance me sourit. J’active Cosmic Dragon Trail : en mélangeant trois monstres Dragonstar de mon cimetière dans mon deck, je pioche deux cartes… Je vais continuer avec ceci, trou noir, pour détruire tous tes monstres. Bien sur, grâce à Polao, Yazi est épargné. -Dis-moi Saya, d’où tiens-tu un deck pareil ? Lui demandai-je impressionné, mais en même temps un peu effrayé par sa puissance. -C’est un secret. Bien, où en étais-je ? Ah oui, j’allais invoquer Bixi, Dragonstar of Water puis activer l’effet de Yazi. En détruisant Bixi, je détruis ta falaise, et je gagne Taotie Evil of the Dragonstar. Bon, finissons-en tu veux ? Ses deux monstres m’attaquèrent directement et je mes points de vie furent réduits à zéro. Une fois de plus, je ne pouvais que constater la puissance du deck de Saya, je n’avais rien pu faire. Elle fut acclamée par la foule, et je compris pourquoi elle n’avait jamais perdu un duel. Son deck était réellement une forteresse impénétrable ! J’avais beau me creuser la tête, je ne voyais pas comment la vaincre. Le commentateur dit quelque chose dans le micro que je ne retins pas et la foule se dissipa petit à petit. Il ne resta bientôt plus que Saya, Marie et moi. -Ah, la raclée que tu t’es prise ! Me taquina ma sœur, ne manquant pas une si belle occasion. -Désolée Darksky, j’y suis peut-être allé un peu fort ; s’excusa Saya en enlevant son masque. -Non, c’était amusant ; répondis-je avec un sourire. Mais tu peux m’expliquer pourquoi tu portes ce masque ridicule ? -Il n’y pas ridicule du tout ! Protestèrent les deux filles en même temps. Elles se regardèrent dans les yeux avant d’éclater de rire. Elles allaient bien ensemble finalement, j’avais toujours vu Marie seule dans son coin à l’école, mais la voir bien s’entendre avec une fille de son âge me faisait chaud au cœur. -Mais, attendez une seconde ! S’exclama soudainement Marie en écarquillant les yeux. Tout le monde se connait ici ? -Ah oui, ton frère et moi sommes de vieux amis de l’époque d’Hélios ; déclara Saya en mettant mon bras sur mon épaule. -Vieux amis, tu parles, ça fait à peine un an qu’on se connait ; murmurai-je assez bas pour que personne n’entende. -Darksky, ta sœur est ma plus grande fan depuis que je suis arrivée ici ; repris Saya. -Oui, Saya est tout bonnement impressionnante ! Dit Marie avec admiration. Tu devrais prendre exemple sur elle, ton style de jeu est vraiment ennuyeux ! Super, maintenant même Marie me dénigrait… Sa réflexion fit à nouveau rire Saya, si bien que je ne pouvais pas lui en vouloir. Nous la laissâmes après une bonne demi-heure de discussion sur nos aventures sur l’île et à domino city. Cependant, Saya refusait toujours de révéler ce qu’elle avait découvert durant son périple. Nous rentrâmes pile à l’heure du dîner, tout était déjà en place. J’aurais pu savourer pleinement cette soirée, si Marie n’était pas allée tout raconter à Laura encore une fois. Lorsqu’elle l’entendit, elle se leva brusquement et alla s’enfermer dans sa chambre sans autre explication. -J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? M’interrogea Marie sans comprendre la situation. -Un peu, oui ; répliquai-je mécontent. Je vais aller lui expliquer… Cependant, lorsque je tapai à sa porte, je n’eus aucune réponse. Laura faisait la sourde, comme à chaque fois qu’elle était mécontente. Je me mis à parler à travers la porte, faute de mieux : -Ecoute Laura, je ne sais pas ce que tu crois, mais il n’y a absolument rien entre Saya et moi. C’est simplement que… je me suis beaucoup inquiété pour elle depuis son départ, et j’étais si heureux de la revoir aujourd’hui… Elle ne répondit toujours rien. Peut-être ne disais-je pas ce qu’elle voulait entendre. Mieux valait s’en arrêter là avant d’arriver au point de non-retour. Je la laissai dans sa chambre et je pris la direction de la mienne. Je passai le reste de la soirée à faire mes devoirs pour ne plus penser aux événements de la journée. Tout irait mieux le lendemain, pensais-je. Le soleil me réveilla… Une minute, le soleil ? Normalement, c’était Laura ou Marie qui me réveillait le matin… Je regardai avec angoisse l’heure : neuf heures. Je sortis d’un bond du lit. Pourquoi personne ne m’avait prévenu ! Une fois en bas, je faillis cogner Arnold qui passait le balai. Je le lui demandai où étaient les filles. -Elles sont parties de bonne heure ce matin et m’ont ordonné de ne pas vous réveiller monsieur. Elles avaient vraiment fait ça ? Non, à tous les coups, c’était une sorte de vengeance de Laura. Pourquoi refusait-elle de m’écouter ? Et pire que tout, pourquoi devait-elle entrainer Marie dans sa jalousie non justifiée ? Au moins, j’étais sûr qu’à l’école, elle serait obligée de m’écouter. C’est là que je me trompais lourdement. Mon arrivée après le cours de Maths provoqua un fou rire général, mais cela m’importait peu. Je voyais simplement sur le visage de Laura un petit sourire de satisfaction, mais qui me disait également que les surprises n’étaient pas finies. Je déglutis de travers en pensant à cela. -Eh bien alors, qu’est-ce qu’il t’est arrivé ce matin ? Me demanda Youhei toujours mort de rire. -Pas envie d’en parler ; répondis-je d’un ton sec. -Tu n’arrivais pas à sortir du lit de Laura ? Dit-il avec un sourire niait. -Ne dis pas n’importe quoi ; protestai-je en regardant Laura tristement. Ses blagues débiles ne m’atteignaient même plus à ce moment. En temps normal, j’aurais rougit jusqu’aux oreilles, mais cette-fois ci, je ne ressentis absolument rien, pas la moindre émotion, seulement de l’ennui pour la nullité de la blague. Lorsque le cours commença, je remarquai que la place de Saya était toujours vide. Séchait-elle les cours dès le deuxième jour ? La réponse arriva rapidement lorsque la porte de la salle de classe s’ouvrit. Tous les regards se tournèrent alors vers Saya qui venait d’arriver, à bout de souffle, avec quelques feuilles d’arbre dans ses cheveux en bataille. -Désolée, je me suis faite attaquée par un chat sauvage sur la route ; dit-elle en riant. Tous les élèves en profitèrent pour rire également, et surtout en profitèrent pour faire perdre quelques secondes de cours. C’était vraiment une excuse bidon, à coup sûr, elle était encore allée faire des duels dans le parc sans se rendre compte de l’heure qu’il était… -Alors, on attaque des chats avant l’école ? La taquinai-je. -Non, pas exactement, je suis juste tombée d’un arbre… -Et je peux savoir ce que tu faisais dans un arbre ? Pouffai-je. -Ce… Ce ne sont pas tes affaires ! Rétorqua-t-elle. Heureusement pour moi, Saya n’était pas du genre à se vexer pour un rien, et elle passa tout le cours à me parler de tout et de rien, sans se faire prendre, ce qui eut l’air d’exaspérer Laura à l’autre bout de la classe. L’heure de la pause de midi arriva enfin, j’avais l’impression d’être resté sur cette chaise une éternité. Ecouter Saya parler de guivres, ça passe bien une heure, mais après, on en viendrait presque à écouter le cours. Laura nous interrompit alors dans notre petite discussion, elle semblait hors d’elle. -Tu permets que je te l’emprunte deux minutes la nouvelle ? Dit-elle froidement. Je n’attendis pas la réponse et je me levai de ma chaise, ne manquant pas une si belle occasion de casser cette conversation monotone et je pris Laura par le bras pour la faire sortir de la classe au plus vite. Une fois dehors, je sentis venir le blâme, mais, avant que cela n’arrive, tout le monde dans le couloir se réunit subitement à un même endroit et des murmures s’élevèrent. -Tu as de la chance Darksky que ma curiosité soit la plus forte. Nous nous frayâmes un passage parmi la foule d’élèves et je vis au centre Fukuhara Nagisa, la fille que j’avais rencontrée la veille, figée devant le mur. Elle était à genou et semblait totalement anéantie, des larmes coulaient sur son visage enfantin. Je me précipitai à sa rencontre. -Nagisa, que sa passe-t-il ? Demandai-je inquiet. Pour toute réponse, elle me pointa une affiche sur le mur. Je restai interdit devant ce que je vis : c’était une de celles que nous avions ramassé la veille, et une grosse étiquette était collée en plein milieu, avec écrit en rouge : Refusé par le conseil des étudiants.
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| | | Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 1:18 | |
| chapitre 2: Encore une prophetie!- Spoiler:
La tension était à son comble. Chaque joueur n’avait plus que trois cartes en main, il suffisait qu’un seul fasse une paire et la partie serait terminée. C’était à mon tour, à présent, l’issue du jeu reposait sur mes épaules. Je voyais les regards angoissés de June, Ambre et Maya. Je retins ma respiration et je fermai les yeux avant de piocher ma carte. J’allais la retourner quand soudain, une craie volante atterrit au beau milieu de la table et éparpilla notre jeu tout autour de nous. -Angéla, je vous ai déjà dit mille fois de ne pas jouer aux cartes durant mes cours ! Hurla notre professeur fou de rage. -Une minute, pourquoi toujours moi ! Protestai-je. Vous pourriez punir June pour une fois vous ne pensez pas ? -Parce que je sais qu’elle ne fait que vous suivre dans vos bêtises, vous êtes l’élément perturbateur ! Il n’avait pas tort, mais pour une fois, je n’y étais vraiment pour rien, et c’était vraiment une idée de June. Cette dernière me regarda d’un air moqueur, comme pour dire « ça t’apprendra à balancer tes amies ». Une fois de plus, je fus donc sortie du cours d’allemand. Mais sortir n’était pas ce qui me dérangeait le plus, non, ce que je reprochais surtout, c’était de ne pas avoir eu un seul geste de reconnaissance pour avoir sauvé toute l’école. Les journées étaient même pires qu’avant si cela était possible. Réintégrer l’école ne fut pas chose simple. Il fallut déjà que mon père accepte d’avouer qu’il s’était fait un sang d’encre pour moi avant qu’il ne me prive de sortie pour un mois, et ensuite seulement, l’inscription à l’internat fut annulée. Le nouveau directeur de l’école accepta de me reprendre, traitant monsieur Chapy de « dangereux excentrique à qui on ne peut faire confiance », et c’est ainsi que je pus reprendre les cours normalement durant cette année. Les débuts furent difficiles, les bâtiments avaient sérieusement besoin de réparations, et bien sûr, tous les profs m’en tenaient pour responsable, alors que je les avais justement sauvés… Il y avait également le regard des autres élèves qui avait fini par être dur à supporter. Aucun ne vint me féliciter d’avoir retrouvé deux élèves disparues mystérieusement, mais les rumeurs allaient bon train sur moi, comme quoi je serais chef d’un gang, ou une extra-terrestre… Au bout d’un moment, j’avais fini par m’y habituer. Quitter Drago et Darksky ne fut pas simple non plus. Après tout, j’avais passé les meilleurs moments de ma vie avec eux, si on exceptait bien entendu ceux où j’avais failli mourir. Heureusement, Darksky et Laura n’étaient pas très durs à contacter, contrairement à Drago. Il s’était comme évaporé dans la nature, tout comme Hélios. Et il ne m’avait même pas laissé son numéro, franchement, à quoi pensait-il ! Mais bon, pour le moment, je me trouvais seules dans le couloir de l’école, à regarder à travers la vitre de la classe mes amies qui continuaient à jouer tranquillement. Je n’avais pas battu mon record en plus ce jour-là, qui était de me faire sortir deux minutes après être rentrée en classe. Le seul avantage de Beauchardassaut était qu’il nous donnait de bonnes notes. La cloche retentit une demi-heure plus tard. Il était enfin l’heure. Je rassemblai mes affaires et je rejoignis mes amies devant la porte. Elles avaient l’air d’avoir passé du bon temps sans moi, mais ce n’était pas le plus important. Aujourd’hui était le jour de recrutement des membres du club de duel de monstres et nous comptions bien nous y inscrire. J’avais attendu ce moment toute la semaine, à tel point que je n’en dormais presque plus, mais avec toutes ces heures d’entrainement, j’étais persuadée d’être prise. Nous nous dirigeâmes d’un pas décidé vers la salle du club. Etais-je la seule à avoir angoissé une semaine durant ? June, Maya et Ambre semblaient totalement détendues. Je reçus soudainement un message de la part de Laura : « est-ce qu’il t’est déjà arrivé d’être jalouse de quelqu’un ? ». Etrange comme forme de salutation, et poser la question ainsi l’était encore plus. Je lui répondis spontanément que oui, et sa réponse fut : « qu’as-tu fait ? ». Elle en avait de bonnes aujourd’hui, je n’avais pas vraiment la tête à ça… -Qu’est-ce que tu attends Angéla ? Me demanda June sur le point d’entrer dans la salle. -Laura me demande ce qu’elle doit faire si elle est jalouse ; répondis-je sincèrement. Qu’est-ce que je lui dis ? -Réponds-lui de faire tout le contraire de ce qu’elle fait habituellement ; lança Maya en rigolant. Bêtement, j’écrivis ce qu’elle me dictait avant de me rendre compte que ce conseil était stupide. -Arrête Maya, tu sais bien qu’Angéla est capable de l’envoyer sans réfléchir ; soupira Ambre. C’était donc bien une blague, et moi j’étais une fois encore tombée dans le panneau… Il allait vraiment falloir que j’arrête de croire tout ce que ces deux-là me disaient… J’allais envoyer un autre message à Laura pour lui dire de ne surtout pas faire une bêtise pareille, lorsqu’une voix se fit entendre dans le haut-parleur de l’école : -Il vous reste moins de deux minutes pour vous inscrire au club de duels de monstres, je répète, les inscriptions seront clôturées dans moins de deux minutes ! Maya ne me laissa pas le temps de m’excuser et me prit par le bras avant d’entrer en catastrophe dans la salle. Les recruteurs étaient déjà en train de ranger les documents lorsque June présenta sa candidature. Elle fut immédiatement acceptée, de même que Maya et Ambre. Enfin vint mon tour, j’allais prendre le formulaire que me tendais la personne mais cette dernière ne le lâcha pas. -J’aurais besoin de ce bout de papier s’il te plait… -Et pourquoi te permettrai-je de réaliser ton rêve alors que tu as brisé le mien ? Dit une voix masculine que je reconnus. Le garçon leva les yeux qui étaient cachés par sa casquette et mes craintes se confirmèrent : des cheveux bleus, un regard froid, et une coiffure ridicule comme les héros de shônen. Je répliquais sur le même ton glacé que lui : -Tiens, Aymeric, ça faisait longtemps. Quel mauvais vent t’amène par ici ? -Une minute, c’est à moi de poser les questions ! Je suis le président du club je te signale ! -Je suis contente pour toi, à ce qu’il parait, ce club possède d’excellents duellistes, c’est pourquoi j’avais envie de le rejoindre, mais maintenant que je sais que c’est faux, je n’en ai plus envie. -Comme si j’allais te laisser rejoindre le club après ce que tu as fait ! Aller, hors de ma vue ! Et tes amies aussi par la même occasion, tous dehors, les inscriptions sont terminées ! -Comme si nous allions rester une seconde de plus ici, June, Ambre, Maya on s’en va. Après quelques protestations, elles se résolurent à me suivre. Il était réellement devenu le président d’un club, lui ? J’avais vraiment du mal à le croire, président du club de duel de monstres qui plus est. Mon niveau était largement supérieur au sien et pourtant personne ne m’avait confié ce rôle, à croire que quelqu’un cherchait vraiment à me mettre en colère. -Je ne suis pas sûre de bien comprendre ; déclara alors June. Angéla, tu connais ce garçon ? -Malheureusement oui ; soupirai-je. Mais c’est un raté, rien de plus, il n’en vaut pas la peine. -Ce qu’Angéla oublie de dire c’est qu’il fut son premier amour mais qu’elle s’est faite larguée ; compléta Maya. -Tu n’étais pas obligée de rappeler cela ! Protestai-je. En plus c’est faux, c’est moi qui l’ai lâché… Mais n’en parlons plus, il ne le mérite pas. -Cela ne te ressemble pas Angéla ; reprit June. Etre aussi violente au sujet de quelqu’un n’est pas dans ta nature. Même Hélios avait le droit à plus de considération ; termina-t-elle pour me faire céder. -Je sais qu’elle n’aime pas en parler, donc je vais te raconter à sa place ; dit Ambre que je remerciai d’un signe de tête. En fait, Aymeric et elle sont des amis de longue date, nous jouions souvent ensemble lorsque nous étions petits. Et puis, ils se sont rapprochés jusqu’à sortir ensemble en troisième. -Et ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, fin ; ajouta Maya. -Absolument pas ! Répliquai-je en rougissant. Ce n’est pas une histoire passionnante, mais il en aimait une autre, voilà tout. Et depuis, nous ne nous parlons plus, fin. Si on pouvait clore ce sujet, ça m’arrangerait. June, en bonne diplomate, en resta là. C’était une de ses qualités, voir où se trouvait la limite. Heureusement, parce que certains détails ne valaient mieux pas être révélés. Cependant, la discussion n’était pas réellement terminée car nous n’avions à présent pas de club par ma faute. Je me sentais tout de même responsable, c’est pourquoi, je cherchais dans ma tête une nouvelle idée. -Angéla, tu nous écoutes ? Dit Ambre en me tirant de mes pensées. -Euh…Oui, que se passe-t-il ? -June propose d’ouvrir notre propre club de duel de monstres puisque nous ne pouvons pas le rejoindre, tu en dis quoi ? -Un deuxième club ? Répétai-je surprise par une telle proposition. Mais ça ne s’est jamais fait, et je ne sais même pas si une telle chose est autorisée… -Ecoutez-là, c’est celle qui se fait sortir de cours trois fois par jour qui nous dit ça ; railla Maya. -Quoiqu’il en soit, un club doit avoir au moins trois membres et un tuteur pour être reconnu comme officiel. Nous sommes déjà quatre, par conséquent, il suffit de trouver un professeur acceptant de nous prendre en charge et ils ne pourront pas refuser. -Ca m’a l’air bien foireux comme plan, mais ça peut marcher ; répondis-je peu convaincue. Toutes semblaient très emballées par cette idée, sauf moi. Je sentais déjà les embrouilles, et je n’en avais vraiment pas besoin en ce moment. Mais cela semblait leur fait tellement plaisir que je ne m’y opposai pas. Cependant, trouver un professeur acceptant de nous superviser après l’incident de Chapy allait être dur, voire quasiment impossible. Je ne voyais personnellement que deux options : Clavère et Beauchardassaut… Il y avait vraiment mieux comme superviseur… -Allons leur demander demain dans ce cas puisque nous avons cours avec eux deux ; suggéra Ambre. Sur ces belles paroles, nous nous séparâmes. La soirée fut banale, j’eux droit à mes reproches habituels sur ma tenue en cours après un appel du lycée dans la journée, et j’allai me coucher immédiatement.
Je me trouvai sur une lande sans fin, sous un ciel noir sans aucune étoile pour l’éclairer. Le vent soufflait fort et me décoiffait. J’étais totalement seule, même les arbres avaient déserté l’endroit. Soudain, un bruit sourd se fit entendre au loin. C’est alors qu’une immense ombre recouvrit la lande. Une sorte de forteresse volante apparut dans les airs, sombre comme la nuit, et tous ses canons étaient pointés sur moi. De plus, elle semblait entourée d’une multitude d’êtres ailés. Je voulais m’enfuir, mais autant courir à contresens sur un tapis roulant. Il y eut une explosion, je vis un boulet filer à pleine vitesse sur moi, et les ténèbres se refermèrent. Je me réveillai en sursaut dans mon lit, la respiration saccadée. Un cauchemar, ce n’était qu’un mauvais rêve, j’étais en vie… Mais il semblait si réel, et cette forteresse dans le ciel m’était familière également, bien que je ne l’aie jamais vue. Je décidai de tirer un trait sur ce rêve pour le moment, trouver un superviseur devait être ma seule obsession. Je retrouvai Maya, Ambre et June devant l’école comme chaque jour. Je les saluai chaleureusement, mais June, elle, ne répondit qu’avec un temps de retard et semblait préoccupée. -Alors, prêtes à monter notre propre club ? Déclara Ambre joyeusement. -Un peu oui, en plus ridiculiser Aymeric est la cerise sur le gâteau ! Répondit Maya. -Ne vous emballez pas trop vite les filles, rien n’est joué, pas vrai June ? -Hein ? Oui, tu as raison Angéla, ce n’est pas gagné… Décidément, quelque chose clochait vraiment avec elle aujourd’hui… Mais je ne pouvais pas la forcer à me le dire, si elle jugeait bon de le partager, elle le ferait. Avant même que nous soyons rentrées dans l’école, un professeur nous salua de loin. Il s’agissait de Monsieur Lareine, notre prof d’histoire de l’année précédente. Je ne l’avais pas revu depuis qu’il nous avait parlé de la prophétie d’ailleurs… -Angéla, je voulais justement vous voir, vous auriez cinq minutes par hasard ? -Euh, maintenant ? Mais les cours vont commencer et… -Ne me la faites pas Angéla, entre vous et moi, nous savons très bien qu’arriver à l’heure n’est pas ce qui vous caractérise le plus. -Si vous me permettez d’arriver en retard, c’est avec plaisir que je vous écouterai. Il m’emmena alors un peu à l’écart du reste du groupe et sortit un dossier de sa sacoche. Je crus qu’il allait encore me faire un compte rendu de mes mauvaises appréciations comme il le faisait souvent, d’autant plus qu’il fronçait les sourcils, mais son expression se radoucit très rapidement. -Tout d’abord, j’aimerais m’excuser pour vous avoir embarqué dans toute cette histoire l’année dernière ; déclara-t-il solennellement. -Euh… Pourquoi ça ? Je veux dire, vous n’avez rien fait… -Si, bien sur, si je n’avais pas parlé de cette prophétie, jamais tout cela ne serait arrivé, c’est entièrement de ma faute. C’est pourquoi, je voudrais me racheter. -Vous n’avez pas besoin, vraiment ; lui dis-je déboussolée qu’un prof s’excuse auprès de moi et non le contraire. -Par ma faute, deux étudiantes ont disparu, et vous les avez retrouvées, je suis le seul responsable. Mais vous souhaitez monter votre propre club de duel de monstres il me semble ? -Oui, comment savez-vous ça ? M’exclamai-je. -Les rumeurs se propagent vite. Enfin, il me semble également que vous cherchez un professeur pour vous superviser. Si tel est le cas, j’aimerai beaucoup être ce professeur. -V… Vraiment ? J’avais peur d’avoir mal entendu, mais il répéta une seconde fois la même phrase. Je ne savais pas quoi répondre. D’un côté, je ne pouvais qu’accepter une offre aussi inespérée. D’un autre, l’offre était si soudaine que j’avais peur qu’il change d’avis en cours de route. La première option fit pencher la balance et j’acceptai donc. -Très bien, dans ce cas, je vais de ce pas annoncer la création du club et je viendrai vous annoncer le résultat à la fin des cours. J’allai rejoindre mes amies pour leur annoncer la bonne nouvelle. Lorsqu’elles l’entendirent, elles lâchèrent en même temps un « c’est pas possible ! » très coordonné. Cela suffit à égayer cette journée monotone, malgré les heures de cours, les sorties dans le couloir et les craies volantes. A vrai dire, elle passa si vite que je m’en rendis à peine compte. Le soir, comme promis, Monsieur Lareine nous attendait devant la porte de la classe, une expression contrariée sur le visage. -J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle ; dit-il alors. La bonne est que le conseil a accepté la candidature du club. Et la mauvaise… est que le club ne sera reconnu qu’à une seule condition… -Laquelle ? Voulut savoir June angoissée. -Que le président de votre club batte le président du club de duel actuel pour prouver que vous avez assez d’expérience pour le diriger. En d’autres termes il faut qu’Angéla affronte Aymeric en duel… Mes amies me regardèrent, attendant ma réponse. Cela faisait maintenant deux ans que je ne lui avais pas parlé, et tout à coup, je me retrouvais à devoir l’affronter en duel. Heureusement, je connaissais bien son style de jeu, étant donné que je lui avais tout appris au sujet du duel. J’acceptai donc ce marché, au grand soulagement de mes amies et monsieur Lareine nous emmena dans le gymnase où l’autre club nous attendait déjà. Aymeric était là lui aussi, avec son air arrogant. Il était toujours aussi sûr de lui, il n’avait donc pas changé ? Lorsqu’il me vit, un sourire cruel s’afficha sur son visage.
-Alors comme ça, c’est vous qui voulez nous faire concurrence ? Si j’avais su, je ne me serais même pas dérangé ; dit-il d’un ton supérieur.
-Je n’ai guère envie de parler avec toi, alors finissons-en vite tu veux ? Répliquai-je en soupirant.
-Comme tu voudras, je me suis énormément amélioré depuis l’époque où nous jouions ensemble !
-Je l’espère sincèrement pour toi, sinon, c’est moi qui me serais déplacée pour rien.
-Oh, pourquoi être aussi dure avec moi ? Répliqua-t-il. Et puis, je m’en fiche, je pioche et j’invoque gobelindberg en mode attaque, et par son effet, j’invoque Kagetokage depuis ma main !
-Je rêve où tu joues toujours ton deck de démarrage V pour victoire ? M’exclamai-je en pouffant. En plus, tu ne sais toujours pas le jouer, tu n’as pas besoin de l’effet de Gobelindberg pour invoquer Kagetokage…
-Je… Je le savais ; reprit-il, pour qui me prends-tu ? Passons, je superpose Gobelindberg et Kagetokage de niveau quatre pour construire le réseau recouvrement : numéro 39 utopie ! Je pose une carte face cachée et je te laisse la main.
Son monstre fut acclamé par ses camarades du club. Ils étaient aveugles ou quoi ? Ce monstre est ridicule, minable, inutile et en plus, il est moche… Mais cela confirmait que son style n’avait nullement évolué depuis deux ans.
-Si c’est tout ce dont tu es capable, je vais t’achever dès mon premier tour. Je pioche et j’active le sanctuaire céleste. Voici ensuite terre, agent du mystère, et comme je contrôle le sanctuaire, j’ajoute maitre Hypérion à ma main. Ensuite, toujours avec le sanctuaire céleste, j’invoque spécialement Uranus, agent du destin depuis ma main et j’active son effet : j’envoie Vénus, agent de la création au cimetière et il prend le niveau de vénus, soit trois. Aller, finissons-en, je retire terre de mon cimetière pour invoquer Maitre Hypérion ! Et maintenant, son effet, je retire vénus du cimetière pour détruire Utopie !
-Pas si vite, j’active un piège : aura d’utopie, en détachant un matériel de mon monstre, il ne pourra pas être détruit par des effets de carte, bien essayé.
-Bon, ça sera pour le prochain tour je suppose ; grommelai-je. J’attaque utopie avec Hypérion…
-Et je l’annule. Alors, qui utilise toujours les mêmes cartes ? Jubila-t-il.
-C’est toi je te signale, Uranus vient tout juste de sortir…
-Aucune importance, je te finirai ce tour ci. J’active destructeur d’Utopie pour détruire Uranus et tu subis 2200 de point de dommages !
Angéla : 1800 – Aymeric : 4000
-Je n’ai pas fini, j’active ZW – porteur de tornade et ZW – Lame foudroyante que j’équipe à utopie. A présent, il gagne 2500 points d’attaque et ne peut pas être ciblé par des effets de cartes, de plus, tu ne pourras pas détruire mes équipements, utopie attaque Hypérion et termine ce duel !
-Tu es vraiment stupide, ou bien tu as une mémoire défaillante, lorsque je contrôle mon sanctuaire, je ne subis aucun dégât d’un combat impliquant un monstre de type Elfe.
-Je… Je termine mon tour ; dit-il d’une voix peu assurée.
-Aller, terminons ce duel, je commence à avoir faim moi ; soupirai-je. Je pioche et j’active Walhalla le sanctuaire du déchu pour invoquer spécialement Athéna depuis ma main. Voici ensuite les ailes de Socrate…
Le terrain se mit à trembler et le grand dragon bleu apparut sur le terrain. Aymeric recula rapidement et trébucha avant de tomber sur les fesses.
-Qu…Qu’est-ce que c’est que ça ? Bégaya-t-il effrayé par le regard glacé de Socrate.
-Simplement une carte que j’ai obtenue l’année dernière durant mon combat contre les forces de l’orichalque ; répondis-je naturellement. Mais ce n’est pas le plus important, je fusionne Athéna et les ailes de Socrate pour donner naissance au Dragon ailé d’Athéna, et quand celui-ci arrive sur le terrain, annule les effets de toutes les tiennes. Mais ce n’est pas tout, lorsqu’elle combat un monstre, il gagne une attaque égale à celle du monstre adversaire, soit 2500. De plus, j’active depuis ma main l’ange de Loyauté qui va faire gagner 2500 points d’attaque supplémentaire à mon monstre, pour un total de 7200 points d’attaque…
Angéla : 1800 – Aymeric : 0
Mon adversaire était au sol. Son regard était empli de terreur et de haine. Mais je m’en fichais, sa prétention l’avait une fois de plus perdu.
-Tu n’as pas évolué du tout ! Déclarai-je alors. Tu es toujours le duelliste médiocre que tu étais, tu fonces dans le tas sans réfléchir, tu te bases sur la puissance d’un seul monstre et une fois qu’il est détruit, tu n’as plus aucune ressource, tu ne seras jamais un grand duelliste ainsi !
Je rangeai mes cartes dans mon étui et je m’apprêtai déjà à sortir de la salle sans me retourner et sans attendre l’annonce du résultat, lorsque je fus prise de vertiges. Le monde autour de moi commença à tourner, ma vision se brouilla, j’entendis des bourdonnements dans mes oreilles et ma tête me fit souffrir. Je fermai les yeux et la douleur se calma immédiatement.
Lorsque je les rouvris, je ne me trouvais plus dans le gymnase mais de retour sur la lande infinie. La forteresse volait toujours au-dessus de moi, mais ses canons ne me visaient pas cette fois-ci.
-Angéla ? Dit une voix à côté de moi.
Je me retournai, et je vis June à ma gauche qui semblait tout aussi perdue que moi.
-Alors comme ça, toi aussi tu as fait ce rêve hier ?
-Oui…Attends, ne me dis pas que tu as vu la même chose que moi ?
-Si, une immense forteresse et des dragons voltigeant autour… Tu sais ce que cela signifie ?
-Absolument pas…
Soudain, un rugissement se fit entendre. Je frissonnai. On aurait dit le cri d’un monstre de film de science-fiction, le genre de créature généralement immense et qui n’hésite pas à dévorer les amis du héros…
Je n’avais pas totalement tort, celui qui avait poussé ce rugissement apparut juste après. C’était un grand dragon mauve aux ailes de lumière. Il passa devant nous à une vitesse folle avant de s’attaquer aux gardes ailés de la forteresse. Il n’était pas seul. Un autre dragon, bleu comme la mer, le suivait de près, tandis qu’un troisième portant une armure argenté assurait ses arrières. C’est alors qu’une femme descendit du ciel et s’approcha de nous. Elle avait à la main un sceptre rouge et un bouclier mauve. Son visage m’était vaguement familier, mais impossible de me rappeler l’endroit où je l’avais vue.
-Angéla, June ; commença-t-elle.
-Vous… Vous connaissez nos noms ? S’exclama June interdite.
-Aidez…Nous…
La vision se brouilla subitement et nous nous retrouvâmes à nouveau dans le gymnase. Personne ne semblait avoir remarqué quoi que ce soit. J’avais toujours mon disque de duel à la main et Socrate se trouvait toujours sur le terrain, à croire que tout cela n’était qu’un rêve. Mais, lorsque je regardai dans la direction de June, son expression déroutée me disait tout le contraire.
Chancelante, je me dirigeai vers la sortie sans un seul mot de plus pour mon adversaire, et je fus bientôt rejointe par June, Maya et Ambre.
-C’était incroyable ! Me dit Ambre en me tapant dans le dos. C’est avec cette même carte que tu nous as battu n’est-ce pas ?
-Je me sens humiliée ; protesta Maya, tu utilises la même carte pour nous vaincre nous et ce minable, à croire que tu le mets sur le même plan que nous !
-Désolée, mais je l’avais en main, autant l’utiliser n’est-ce pas ? Répondis-je évasivement.
Comme chaque jour, nous nous séparâmes au coin de la rue où chacune prenait une direction différente. Cependant, alors que j’étais sur le point de partir, June me retint par la manche.
-Alors ce n’était pas un rêve ; dit-elle en fronçant les sourcils.
-Je ne crois pas, mais je n’en sais pas plus que toi sur le coup.
-J’ai déjà vu cette forteresse ; avoua-t-elle alors. Dans la bibliothèque de mon père…
-V… Vraiment ? Bégayai-je surprise par cette révélation. Tu as de ces trucs chez toi June…
-Oui, mais tu devrais venir voir par toi-même ce dont il relève, tu as le temps de passer maintenant ?
-J’imagine que oui, mon père ne pourra pas me blâmer encore plus qu’il ne le fait habituellement.
Nous prîmes donc la direction de la colline sur laquelle June habitait. Très peu de mots furent échangés au cours du trajet, elle semblait totalement perdue dans ses pensées et très préoccupée par ce que nous avions vu. Je l’étais moi aussi bien sûr, mais je n’arrivai pas à capter le sens de cette vision. Nous devions les aider ? Mais qui devions nous aider ? Et les aider à faire quoi ?
Nous traversâmes la cours carrée et June sonna à la porte de chez elle. Son père, le professeur Wheeler, vint nous ouvrir. Il portait sa blouse blanche –enfin blanche, façon de parler – habituelle et semblait toujours aussi insouciant.
-Tiens Angéla, ça faisait longtemps ; dit-il joyeusement. Comment se passe vos activités de club ? Vous avez réussi ? June en a longuement parlé hier et…
-Papa, nous sommes désolées de ne pas pouvoir discuter école plus longtemps, mais aurais-tu toujours le livre que tu as montré à Angéla l’année dernière ?
Le professeur nous regarda étonné, avant de nous inviter à entrer. Je pris une chaise et il revint quelques instants après avec le vieil ouvrage poussiéreux contenant la prophétie d’Hélios. Je déglutis en le voyant. Il ne nous avait apporté que des ennuis comme l’avait dit monsieur Lareine. Est-ce que cette vision était un signe d’une nouvelle catastrophe ? Le seul moyen de le découvrir était de parcourir cet ouvrage.
June ne fut pas longue à retrouver sa page et elle me mit le livre sous le nez. Il y avait un dessin d’une forteresse volante, grise, et armée, exactement comme celle de la vision. A côté était écrit « citadelle originelle ». Au bas de la page était représentée la citadelle des dieux, reconnaissable à la glace l’entourant. Les deux édifices semblaient se faire face.
-Oh non, ne me dis pas qu’il s’agit encore de Gariatron ! Dis-je d’un ton plaintif.
-Non, pire que ça ! Répliqua June. Tu n’as jamais entendu parler de la légende des six démons originels je parie ?
-Non, jamais. Mais démon originel, tu parles de créatures comme Gariatron je me trompe ?
-Oui, mais mon père serait plus apte à t’en parler que moi je pense.
Le professeur s’éclaircit la voix et prit la parole.
-La légende des démons originels, oui, il me semble l’avoir étudié il y a longtemps, d’ailleurs, à cette époque je…
-Abrège, nous n’avons pas le temps ; râla June.
-Bien, selon la légende, avant les dieux, il aurait existé des créatures nommées « démons originels », Gariatron serait l’un d’eux d’ailleurs. Nous n’avons gardé la trace que de six démons, même si nous pensons qu’il y en avait bien plus. Ils s’appelaient Pyros, Syphos, Tellas, Typhos, Luminion et Gariatron. Leurs pouvoirs nous sont encore inconnus, même si nous avons pu voir que Gariatron maitrisait les ténèbres à sa guise. Ils sont également bien plus puissants que les dieux, et ils les auraient même affrontés, puis défaits dans une ultime bataille se tenant justement dans votre forteresse originelle. Cependant, les démons ont disparu de la surface de la terre du jour au lendemain, et les dieux ont pris leur succession dans les esprits des humains. Maintenant, si vous me demandez pourquoi Gariatron est revenu l’année dernière, je n’ai pas la réponse.
-Et y aurait-il une quelconque… prophétie à propos de ces démon ? Demandai-je en repensant à la demande d’aide de la jeune femme.
-C’est amusant que vous parliez de ça, car pas plus tard qu’hier, Alice, que vous avez rencontrée durant votre périple, m’a contacté pour me faire part d’une découverte surprenante au sujet de Gariatron, mais n’a pas donné plus de détails. Peut-être qu’elle pourrait vous éclairer plus que moi. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous aider davantage…
-Non, c’est déjà suffisant ; dis-je pour le réconforter. Nous étions simplement intriguées par cette légende, rien de plus.
Je saluai June et le professeur avant de rentrer chez moi. Le soir, seule dans ma chambre, devant un exercice de maths infaisable, je repensais à cette légende. Si tout ce que le professeur avait dit s’avérait exact, nous aurions bientôt des nouvelles des frères de sang de Gariatron si ce dernier avait décidé de se manifester maintenant. J’avais également un mauvais pressentiment à son sujet. Nous avions beau l’avoir battu et l’avoir vu s’évaporer dans les airs, quelque chose me disait que nous n’en avions pas fini avec lui. Mais étais-je capable de le vaincre une deuxième fois ? J’avais déjà failli y laisser ma peau durant notre duel, si Drago et Darksky ne m’avait pas sauvée, je ne serais certainement plus de ce monde.
Je sortis mon deck et je contemplai ma carte maitresse : les ailes de Socrate. Cette carte était apparue mystérieusement durant mon duel contre Maya et Ambre et ne m’avait jamais déçu, pas même aujourd’hui. Mais méritai-je vraiment de posséder une telle carte ? Sa puissance était effrayante, avec sa capacité de fusionner avec n’importe quelle carte de mon jeu. Mais cette puissance n’étais pas la mienne, à chaque fois que j’invoquais ce monstre, c’était comme si une autre personne jouait à ma place. Peut-être devrais-je essayer de la retirer de mon jeu, pour quelques temps du moins. Je ne savais vraiment plus quoi faire. Devais-je demander conseil à Laura ? Elle qui avait été victime de ses cartes pendant deux longues années, elle saurait certainement quoi faire.
Je pris mon portable pour lui envoyer un message, lorsque notre conversation de la veille m’apparut au milieu de l’écran, avec mon message stupide en dernière position. Je me sentis mal tout à coup. L’avait-elle réellement fait ? Si oui, je plaignais d’avance ce pauvre Darksky…
J’hésitai soudain à lui demander conseil. Et si elle m’en voulait de lui avoir donné un tuyau aussi idiot ? Elle était très bien capable de se venger de moi en me faisant subir la même chose, d’autant plus que son silence ne présageait rien de bon…
Je me résolus finalement à attendre une réponse de sa part avant de faire quoi que ce soit, et je me replongeai dans mon exercice de Maths. « Soit Un une suite telle que Un= ∑Uk/∏Uk pour k variant de 1 à n, calculer Un ». Cet exercice eut pour vertu que je me couche tôt pour une fois car je m’endormis dessus au bout de cinq minutes.
Le lendemain, la journée de cours fut pour des moins banale, comme toujours, mais le soir fut bien plus intéressant. C’était notre première journée en tant que Club officiel. Lareine nous avait trouvé une salle assez grande pour nous entrainer sans casser de matériel et avait même créé des prospectus pour les recrutements. Il était réellement investi dans ce club, cela faisait plaisir à voir.
-J’ai également planifié nos activités jusqu’au grand tournoi inter-école de décembre ; déclara-t-il.
-Un planning ? S’exclama Maya, nous ne sommes tout de même pas en cours !
-Et que pensais-tu faire en créant un club ? Répliqua Ambre. Faire de simples duels comme nous le faisons tout le temps ?
-Ambre a raison ; compléta June. Un club de duel est avant tout fait pour s’améliorer dans de meilleures conditions que si nous le faisions nous-même. Alors, quel est le programme professeur ?
-Un peu de patience, vous découvrirez tout en temps et en heure, mais aujourd’hui, j’avais prévu de commencer par les bases, c’est-à-dire les deck.
-Vous n’allez pas nous expliquer comment jouer au duel de monstres ; raillai-je. Nous savons bien qu’un deck doit être composé de quarante cartes, avoir un certain équilibre entre les monstres, les magies et les pièges et bien sûr, pouvoir faire face à toutes les situations.
-Ah, vous pensez tout connaitre sur vos deck ? Et qu’en est-il des deck de vos adversaires ? Dit Lareine d’un air malicieux.
-Comment voulez-vous connaitre les deck de nos adversaires ? Nous ne savons même pas qui nous allons affronter…
-Et voilà ce que je voulais entendre ! Dit-il en abattant son poing sur la table. Même si vous ne connaissez pas le deck de votre adversaire, il vous est très facile de discerner rapidement sa stratégie. Par exemple, s’il pose cinq cartes dès le début du duel, qu’est-ce que cela signifie Maya ?
-Bah, qu’il a une main infecte ; répondit-elle en haussant les épaules.
Sa réponse simpliste nous arracha un sourire à toutes les trois, et à Lareine également. Cependant, elle ne semblait pas se rendre compte de ce qu’elle venait de dire à en juger par son expression d’incompréhension.
-Oui, mais pas forcément ; expliqua calmement notre professeur. Il se peut qu’il n’ait rien à jouer, mais il se peut également, et dans la plupart des cas, qu’il s’agisse d’un deck contrôle, c’est-à-dire qui joue sur la durée du duel grâce à des pièges et des monstres embêtants pour l’adversaire. L’exemple que j’ai en tête serait le deck Aile noire de Crow Hogan. Dans ce cas-là, que faites-vous Ambre ?
-Euh…Je profite du fait qu’il n’ait aucun monstre pour attaquer ? Hasarda-t-elle.
-Oui, vous pourriez si vous n’avez rien de mieux à faire, mais détruire ses ressources avant qu’elles ne soient activées ne serait-il pas mieux ?
-J’imagine…
Lareine continua de nous parler des différents types de deck existant et les façons de les contrer avant qu’ils ne développent leur jeu. Même moi j’appris des choses durant ce cours. Si seulement nous pouvions en avoir plus souvent à la place des heures de français ou de Maths, je crois qu’aller à l’école serait un véritable plaisir.
Il termina la leçon sur la mise en pratique directe de ses conseils en regardant nos jeux et nous conseillant sur les meilleures cartes permettant de faire face à chaque situation.
L’heure allait se terminer lorsqu’il demanda à me voir avec June en privé juste après. Nous nous regardâmes en nous demandant ce qu’il nous voulait. Ambre et Maya rentrèrent chez elles avant nous et nous nous retrouvâmes seules avec Lareine qui ressortit le même dossier que la veille. Il le posa sur la table et des photos en tombèrent. Lorsque je vis les visages, mon cœur rata un battement.
-June, Angéla, si j’ai accepté de devenir votre superviseur dans ce club, c’est avant tout parce que je connais votre potentiel. Avec ces personnes, vous avez, l’année dernière empêché une catastrophe de se produire. Cependant, les ennuis ne sont pas terminés. C’est pourquoi, j’ai jugé bon de vous former le plus vite possible et de vous enseigner tout ce que je sais.
-Excusez-moi, mais qui êtes-vous au juste pour vous inquiéter autant de menace comme celles-là ? Lui demanda June.
-En tant que professeur d’histoire et Historien, je connais un certain nombre de choses qui ne sont pas révélées au grand public, et notamment la grande guerre des démons.
-Mais ce n’est qu’une légende ! Rétorquai-je.
-Je vous l’ai dit, tout n’est pas révélé ; dit-il d’un air grave. Et cette guerre a bel et bien eut lieu il y a plus de dix mille ans.
-Dix mille ans, mais cela signifie…
-Oui Angéla, à cette même époque, la civilisation Aslante était à son apogée. Comme quoi, même les jeux vidéo du professeur Layton sont instructifs ; dit-il en rigolant. Mais passons, ces derniers, avant de disparaitre en même temps que les démons, nous ont laissé une prophétie que voici : « Le vingt-cinquième jour de la vingt-cinquième année après la plus grande menace de l’histoire, le tonnerre gris prendra à nouveau son envol dans un ciel sans étoile. Les quatre grands, méditant leur vengeance depuis une éternité sortiront de l’ombre dans laquelle ils s’étaient réfugiés. Les ténèbres et la lumière se feront face à nouveau, et seul le médiateur pourra les arrêter dans leur combat. Le ciel, la terre, les gardiens et la galaxie s’uniront une nouvelle fois autour de l’être parfait pour mener leur ultime bataille….
Je déglutis. Selon la prophétie de Gariatron, Darksky, Laura, Hélios et moi étions ce ciel, cette terre, ces gardiens et cette galaxie. Cela signifiait-il que nous allions bientôt tous mourir ? Je frissonnai à cette idée. Et Drago ? Ou se trouvait-il maintenant ? Etait-il ce fameux médiateur ? Ou bien cet être parfait ? A moins qu’il soit totalement exclu de cette prophétie, ce que je ne pouvais croire. Cela faisait déjà presque vingt-cinq ans que Yugi et les autres avaient arrêté Zorc, il ne s’agissait certainement pas d’une coïncidence. Dans tous les cas, cela nous laissait jusqu’au vingt-cinq janvier prochain pour trouver une solution, soit un peu plus de trois mois. Voyant mon angoisse, Lareine reprit la parole :
-Rassurez-vous Angéla, une prophétie ne peut être fiable à cent pour cent. Lorsqu’elle se réalise totalement, c’est en général car les intéressés font tout pour. Vos chances de mourir sont donc très minces, regardez la dernière, la terre aurait dû être recouverte d’un voile de ténèbres pour l’éternité, et nous sommes toujours là !
-Une minute professeur ; nous interrompit June. Que viens-je faire dans cette histoire ? Cela ne semble concerner qu’Angéla, alors pourquoi m’avoir convoquée ?
-Vous êtes la fille du célèbre professeur Wheeler, et par conséquent, vous êtes impliquée dans toutes ces histoires par votre père, je ne pouvais pas vous écarter ; se contenta-t-il de répondre.
-Célèbre, si on veut ; grommela-t-elle.
Sur ces paroles rassurantes, Lareine nous congédia toutes les deux. Nous ne savions plus quoi dire après avoir entendu une prophétie pareille, et pour cause, elle disait que nous allions tous mourir dans trois mois ! June, sans prévenir, me serra dans ses bras.
-Sois forte Angéla ; me murmura-t-elle. C’est la deuxième fois en deux ans que tu dois supporter une telle charge sur tes épaules, mais je sais que tu en es capable
-J’aimerais en être aussi sûre que toi ; soupirai-je.
En réalité, je ne me sentais vraiment pas à la hauteur. La dernière fois, sauver Maya et Ambre m’avait donné une véritable raison de me battre jusqu’à la fin, je ne pouvais pas perdre. Mais cette fois-ci, je devais simplement affronter l’ennemi sans réelle motivation. C’était certes égoïste comme raisonnement, mais les faits étaient bien là. Il allait falloir que je travaille dur jusqu’au vingt-cinq janvier dans le club de duel si je voulais être prête à affronter à nouveau le démon en compagnie de Darksky. Hélios devait certainement connaitre la prophétie également et devait se préparer dans un coin reculé de la planète, tout comme Drago.
Bien, je ne pouvais pas me reposer, cela me donnait un nouvel objectif à atteindre dans ce club, autre que ridiculiser Aymeric : être parée à affronter mon destin !
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| | | Heart
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| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 1:18 | |
| Chapitre 3 : Pour le club de Duel !- Spoiler:
Refusé ? Mais pourquoi donc ? Pourquoi le conseil des étudiants s’opposait-il à la création de ce club ? Et qu’importe la raison, ils n’avaient tout simplement pas le droit de faire une telle chose ! Pauvre Nagisa, elle s’était donné tant de mal pour coller toutes ces affiches avec nous, je ne pouvais pas fermer les yeux à ce moment. Je m’excusai auprès de Laura et je fonçai au troisième étage. J’ouvris violemment la porte de la salle de réunion du conseil, et je me heurtai aux regards d’incompréhension des membres. Ils étaient en pleine réunion apparemment. Le président du conseil se leva de son siège et me regarda droit dans les yeux. Il était assez grand, blond. Il remonta ses lunettes sur son nez et s’adressa calmement à moi : -Je suis Olivier Lesage, président du conseil des étudiants ; déclara-t-il. Quelle est la raison de ce dérangement soudain ? -Vous… Vous avez détruit le rêve de mon amie ! Rétorquai-je violemment en frappant sur le mur. Les autres membres se levèrent d’un bond, prêts à riposter si je m’attaquais à eux, mais le président restait de marbre. -Oh, tu veux certainement parler du club de duel de monstres de cette fille ? Dit-il sans aucune émotion. -Vous n’avez nullement le droit de censurer un club uniquement parce qu’il ne vous plait pas ! -Tu as raison, nous n’en avons pas le droit. -Alors retirez immédiatement votre véto ! -Impossible. -Et pourquoi cela ? Rétorquai-je sur le point de perdre mon sang froid devant son impassibilité. -Connais-tu au moins la raison pour laquelle ce club a été fermé ? J’imagine que non… L’année dernière, il fut la première cible du démon, et tous ses membres furent blessés. Nous n’avons nullement envie de revivre un tel incident une deuxième fois. Tu sais de quoi je parle Jean-Michel, ou plutôt devrais-je dire, Darksky. Il avait prononcé mon nom avec un certain mépris dans sa voix. Je sentais déjà qu’il ne m’appréciait pas, pour une raison que je ne pouvais expliquer. Heureusement, ce sentiment était réciproque, ce président me mettait vraiment mal à l’aise. J’allais répliquer quelque chose de cinglant, lorsque quelqu’un frappa à la porte. Avant même que Lesage ait pu répondre, elle s’ouvrit et la silhouette d’une fille se découpa dans l’ouverture. -Objection président Lesage ; dit-elle alors d’une voix forte. Elle s’avança d’un pas et je reconnus le visage d’Hikari Miyako, rencontrée la veille. -A qui ai-je l’honneur ? Dit-il méfiant. -Je suis Hikari Miyako, en troisième année, de la classe D. J’ai vu que tu avais griffonné toutes les affiches du club de duel de monstres avec ton stylo rouge. C’est bien joli les graffitis, mais, si je me réfère à l’article vingt-cinq de votre règlement, n’importe qui peut créer n’importe quel sorte de club, du moment qu’il a au minimum trois membres fondateurs. Je peux bien comprendre que vous n’ayez pas envie que la catastrophe du démon se reproduise, cependant, qui a subit les pertes les plus lourdes en essayant de vous sauver la peau ? -Oui, peut-être que ces membres ont protégé d’autres élèves, mais… -Il n’y a pas de mais ! Rétorqua-t-elle violemment. Tu sais tout aussi bien que moi que même sans ce club, cette école aurait été attaquée, alors soit tu autorises la formation du club, soit j’irai en référer à plus haut ! Le président grommela, avant de faire signe aux autres membres qui se concertèrent. Après un bref délai, il reprit la parole. -Soit, je veux bien autoriser la création de ce club, mais à une condition : le club devra sortir vainqueur au tournoi inter-école de décembre, sans quoi, il sera immédiatement fermé. Prouvez-nous que cette fois-ci, vous serez capable de nous protéger ; nous menaça-t-il. -Je m’en assurerai personnellement ; répliqua Miyako sur le même ton de défi. Nous fûmes ensuite congédiés. J’étais à la foi soulagé, et en même temps légèrement inquiet par la condition imposé par le président. Si nous échouions, cela reviendrait à n’avoir rien fait, et le rêve de Nagisa serait à nouveau brisé. Je me tournai vers Miyako qui avait accepté cette condition. Elle regardait la salle du conseil avec mépris. Son attitude était en contradiction avec celle que j’avais rencontrée la veille. Cela me fit penser à sa carte d’étudiant : -Miyako ? J’ai trouvé ceci hier sur le toit. Je lui tendis son bien et ses yeux devinrent ronds de surprise. -Je… Je n’ai pas été sur le toit hier, ni jamais ; répondit-elle effrayée. -Mais, nous nous sommes parlés hier à cet endroit ! Rétorquai-je. -C… C’est vrai ; finit-elle par dire après un moment d’hésitation. Je suis désolée, j’avais totalement oublié. Elle tourna la tête dans la direction opposée. -Bien, tu as peut-être rétabli le club, mais maintenant, il ne tient qu’à vous de le faire survivre. Je te souhaite bonne chance, et comme promis, je viendrai vous aider. Elle partit sans un mot de plus, en me laissant seul au milieu du couloir. J’étais perdu dans mes pensées. Comment avait-elle pu oublier quelque chose qui s’était passé la veille ? Et pire encore, comment pouvait-elle changer d’attitude si soudainement d’un jour à l’autre ? J’avais le pressentiment que Miyako me cachait bien des choses. Je descendis lentement les escaliers pour retourner à notre étage, cherchant un moyen d’annoncer la nouvelle à Nagisa, lorsque cette dernière se présenta juste devant moi, suivie de Laura essayant de la retenir par le bras. -Je te dis que ce n’est pas la peine, il saura gérer cette situation tout seul ! Lui criai-t-elle. Elle s’arrêta net en me voyant et lâcha le bras de Nagisa qui tomba sur moi. En relevant la tête, elle devint rouge de honte : -Jean…Darksky ; bégaya-t-elle. Je… Je suis désolée, je ne voulais pas… -Il n’y a pas de problème ; répondis-je gentiment. Je levai la tête vers Laura, et étrangement, elle ne semblait pas en colère cette fois. N’était-elle jalouse que de Saya ? Il allait falloir que j’éclaircisse cela aussi. Une fois debout, j’annonçai la bonne nouvelle à Nagisa. Sa première réaction fut un grand sourire, avant de me sauter dans les bras, pour me faire tomber à nouveau. Je notai donc dans un coin de ma tête de faire attention à elle la prochaine fois que je la croiserai dans les escaliers. Je passai le cours suivant à raconter à Saya comment Miyako s’était emmêlée dans la discussion et comment elle en était arrivée à faire céder le président. Lorsque j’eus terminé, Youhei se retourna et prit part à la conversation : -Attendez, vous parlez d’Hikari Miyako, je me trompe ? -Oui, tu la connais ? -Et bien, qui n’a jamais entendu parler d’elle ; répondit-il à voix basse, comme s’il s’agissait d’un secret. Elle était la présidente du club de duel de monstres l’année dernière, une fille joyeuse, gaie, toujours souriante, enfin, la présidente idéale. Cependant, il paraitrait que durant la guerre, elle ait fait quelques mauvais choix, comme prendre la première ligne de défense ou envoyer des éclaireurs au mauvais moment. Beaucoup de ses membres ont été blessés, et on m’a dit qu’elle ne s’en serait jamais remise. Depuis, elle est toujours renfermée sur elle-même, ne parlant qu’à peu de monde, et les rares fois où elle parlerait, elle se contenterait de répondre par des phrases de deux ou trois mots… Il n’eut pas l’occasion d’en raconter plus car madame Piment le sortit de cours pour bavardage incessant. Durant tout le reste du cours, je n’écoutai pas ce que me racontait Saya, j’étais obnubilé par l’histoire de Youhei. La face souriante et la face sombre de Miyako, tellement différentes qu’on pourrait penser qu’elles sont deux personnes distinctes. Ses paroles me revinrent à l’esprit : « je n’ai pas été sur le toit hier ». Celle qui avait prononcé ces mots était froide, contrairement à la Miyako de la veille, souriante. Vraiment, il y avait quelque chose d’étrange avec elle. A la fin des cours, Laura vint vers moi, mais tourna immédiatement le dos lorsque Saya me proposa de venir avec elle au parc. Je déclinai cependant son offre, parler avec Laura était ma priorité pour le moment. Je la vis dans le couloir, et je la rattrapai. Elle marchait vite, et lorsque je m’adressai à elle, elle fit semblant de ne pas m’entendre. Je finis par lui barrer le chemin en me plaçant juste devant elle. Elle prit alors un air surpris et daigna me parler : -Tiens, tu n’es pas encore au parc avec ta nouvelle amie ? Vous semblez si proches pourtant ! -Mais tu vas m’écouter Laura ; la suppliai-je. Saya est juste une amie ! Pourquoi tu réagis comme ça en sa présence ? Nagisa ne te dérange pas pourtant. -Je… Elle semblait déstabilisée. Comme je le pensais, il n’y avait que Saya dont elle était jalouse. Pourquoi ? Je ne le savais pas, mais je comptais bien le découvrir. -Vous devriez vous rencontrer ; suggérai-je alors. Elle me regarda avec des yeux ronds. -Que… Que je lui parle ? Tu as perdu la tête mon pauvre Darksky, je… -Tu ne la connais même pas, comment peux-tu dire que tu ne l’aimes pas juste en la voyant ? -Le problème n’est pas là ! Rétorqua-t-elle. Depuis qu’elle est arrivée, c’est-à-dire hier, tu n’as d’yeux que pour elle, durant les cours, les pauses, et même après l’école. -Tu te trompes… -Vraiment ? Et avec qui as-tu fait un duel hier ? Depuis quand ne m’as-tu pas affrontée ? J’ai l’impression que tu me fuis depuis que nous sommes de retour ici, ai-je tort ? Tu veux que je me fasse de nouvelles amies, que je m’intègre mieux, tu penses qu’après toutes ces années de voyage en solitaire je ne suis plus capable de me débrouiller seule ? Vas-y, dis-le, je sais que tu en meures d’envie ! -Mais… où vas-tu chercher des choses pareilles ? Répondis-je effaré. -Je te connais Darksky, tu es ainsi, tu veux que les autres autour de toi s’épanouissent, quel qu’en soit le prix à payer. Je ne peux pas te blâmer pour ça, tu penses agir pour le mieux. Ce que je te reproche, c’est de ne pas faire assez attention aux sentiments de ceux qui t’entourent et de n’en faire qu’à ta tête ! Et si ceux que tu aides ne désirent pas être aidés et simplement rester tels qu’ils sont ? -Je ne te suis plus du tout Laura… De quels sentiments parles-tu ? -Voilà, c’est exactement ça, tu es incapable de comprendre ce que je ressens ; termina-t-elle tristement. Elle partit en me laissant seul au milieu du couloir, avec un immense poids sur le cœur. Comment en étions-nous arrivés là ? Je voulais simplement arranger les choses entre nous, et le résultat avait été catastrophique. Je sentais Laura s’éloigner de plus en plus de moi. Disait-elle la vérité ? Etais-je incapable de la comprendre ? Je n’y avais jamais réfléchi auparavant. Je pensais simplement lui donner un coup de pouce dans sa nouvelle école… Pourquoi tout devait être toujours aussi compliqué ! -Toujours aussi désespérant avec les filles ; dit alors Marie qui venait d’arriver. -Tu as vu la scène ? Lui demandai-je dépité. -Je crois que toute l’école l’a vue malheureusement. -Dis-moi, toi qui peux voir les vraies personnalités des gens, tu le penses aussi ? Que je suis incapable de comprendre ce que ressentent les autres ? -Je ne dirais pas ça ainsi, mais il est vrai que tu agis comme bon te semble. Ce n’est pas forcément un défaut, mais dans certaines situations, ce n’est pas une qualité non plus. -Tu ne m’aides pas tu sais… -Je suis désolée, mais je ne peux pas t’aider sur ce coup, tu vas devoir suivre ton propre chemin. Bien, on se retrouve à la maison ; dit-elle joyeusement avant de partir. Suivre mon propre chemin… Encore une phrase mystérieuse… Le soir, je ne vis pas Laura à table. Certainement s’était-elle enfermée dans sa chambre avant mon arrivée. La soirée fut peu animée sans elle et je gagnai rapidement la mienne. Il fallait que je me change un peu les idées, broyer du noir n’apportait rien de bon. C’est alors que je reçus un message sur mon portable. Qui pouvait bien m’en envoyer un à une heure pareille ? « Cher Darksky, je suis sûr que tu m’auras reconnu, je ne donnerai donc pas ma véritable identité. Je suis actuellement sur la falaise de ta ville. J’ai quelque chose d’important à te dire immédiatement. Viens seul. Signé : le justicier Masqué. » Encore une blague téléphonique pensais-je immédiatement. Cependant, le fait qu’il connaisse mon surnom me dérangeait. Je devais connaitre ce zigoto, mais je ne voyais pas de qui il pouvait s’agir. Aucun de mes amis n’était assez bête pour faire ce genre de blague. La curiosité prit le dessus et je décidai d’aller vérifier par moi-même. La nuit était fraiche. Il n’y avait que peu d’étoiles dans le ciel noir, et même la lune avait disparu. A cette heure, il n’y avait plus personne dans les rues de la ville. J’entendais uniquement le sifflement du vent dans les branches des arbres et le clapotis de la mer au loin. Lorsque j’arrivai enfin sur la falaise, le vent me cingla le visage. Le type m’ayant envoyé ce message avait intérêt à avoir une bonne excuse pour me déranger une nuit pareille. C’est alors que je vis une silhouette se découper parmi les ténèbres. En me rapprochant, je pus distinguer un homme portant une grande veste qui regardait au loin. Il me tournait le dos, je ne pus donc pas voir son visage, mais j’avais déjà un mauvais pressentiment. Je m’arrêtai à quelques pas de lui. Il ne se retourna pas mais prit la parole. -C’est ici que nous nous sommes rencontrés pour la première fois n’est-ce pas ? De quoi parlait-il encore ? Il se croyait dans un western avec son grand chapeau ou quoi ? -Ca fait déjà presque cinq ans, mais rien n’a changé ici ; dit-il d’un ton nostalgique. A l’époque, je t’ai fait quelque chose d’affreux… -Attendez une minute… Je connaissais cette voix grave et autoritaire. L’homme se retourna, et je pus voir son visage. Il avait autour de trente ans, n’était pas rasé et ses cheveux n’étaient pas coiffés. Son regard brillait dans la pénombre, comme dans un de ces films fantastiques… -Oh non, pas lui ; soupirai-je lassé. J’aurais dû me douter qu’un message aussi farfelu ne pouvait venir que de vous, Hélios. Un silence se fit après que j’ai prononcé son nom, et le vent souffla entre nous. -Attends, tu veux dire que tu n’avais pas deviné ? Dit-il apparemment déçu. -Et comment vouliez vous que je devine !? Rétorquai-je en écarquillant les yeux. « Le vengeur masqué », vous n’avez même pas de masque et vous n’avez jamais rien vengé ! Et d’abord, comment vous avez obtenu mon numéro, et depuis quand vous savez vous servir d’un portable ?! -Ne sous-estime pas les services de renseignements d’Héliopolis ; répondit-il en secouant la tête pour faire voler ses cheveux. -Mais cette ville n’existe même plus ! Et ça ne répond pas à mes questions ! -Oh, pourquoi te soucier de détails comme ceux-là alors que tu peux contempler un océan infini s’ouvrant à tes pieds ; dit-il d’un air mystérieux. -Ce que vous dîtes n’a absolument aucun sens…Soit, je rentre ; rétorquai-je en tournant les talons. -Attends, tu n’as même pas écouté ce que j’avais à dire ! S’écria-t-il en me retenant par la manche. -Vous êtes venus m’annoncer la fin de votre voyage et votre retour triomphal ? Hasardai-je. -Exact, comment l’as-tu su ? Demanda-t-il interdit. -Une intuition. Enfin, félicitations, et maintenant, bonne nuit, j’ai cours demain moi. Je tournai déjà les talons pour rentrer à la maison lorsqu’Hélios me retint fermement par le bras. Il s’adressa alors à moi plus sérieusement. -Attends, si je suis ici… c’est parce que je dois te prévenir… -Me prévenir ? Mais de quoi ? Demandai-je surpris par son ton inhabituel. Il me lâcha alors le bras et s’assit sur un rocher, juste au bord de la falaise et contempla l’océan d’un regard triste. -Shadow… est vivant ; déclara-t-il enfin après une longue pause. Je reculai d’un pas en entendant cela. Je ne savais pas comment réagir. D’un côté, il fallait que j’annonce la bonne nouvelle à Laura, mais d’un autre, mon instinct me disait que son retour n’était pas forcément une chose souhaitable. J’attendis qu’Hélios développe, mais il n’ajouta rien. Il se leva puis passa juste à côté de moi, sans me regarder. -Je resterai dans les parages encore quelque temps. Si tu as besoin de moi, appelle-moi ; dit-il solennellement. Puis il partit, me laissant seul sur la falaise, avec mes doutes. J’aurais voulus le rattraper et le forcer à s’expliquer. Comment savait-il cela ? Que venait-il réellement faire ici ? Pourquoi me prévenir moi et non quelqu’un d’autre ? Toutes ces questions m’embrouillaient l’esprit. Je restai encore un long moment assis là, à regarder dans le vague. Le ciel était vraiment sombre cette nuit. L’horizon semblait n’être qu’un voile de ténèbres sans fin. Si nous avions échoué contre Gariatron, le monde ressemblerait-il à ça ? Une vaste étendue noire dénuée de vie ? -Je savais que je te trouverai-là ; dit soudainement une voix dans mon dos. Je ne me retournai pas, je savais de qui il s’agissait. Peu de personnes connaissaient cet endroit. -Désolé de t’avoir inquiétée Marie. J’allais bientôt rentrer. -Tu dis ça, mais il est quatre heures du matin ; rétorqua-t-elle confuse. Quatre heures ? J’avais donc passé plus de temps que je ne le pensais. Cette révélation avait obnubilé toutes mes pensées et m’avait fait perdre la notion du temps apparemment. Sans surprise, ma sœur me demanda ce que je faisais ici à une heure pareille. J’hésitai à lui dire la vérité, il était inutile de l’inquiéter avec ça. Je racontai donc que je repensais aux moments que j’avais passés avec Laura à ce même endroit après notre dispute de la journée, ce qui n’était pas totalement faux. -Elle est vraiment remontée contre toi ; me répondit Marie. -Oui, je sais ; soupirai-je. Mais je ne sais pas du tout comment lui dire que Saya n’est qu’une amie… -Laisse-lui le temps ; dit-elle alors. Elle finira bien par s’en rendre compte d’elle–même. -J’espère que tu dis vrai. Mais je savais au fond de moi que les choses ne seraient pas si simples. Laura était bornée lorsqu’elle voulait quelque chose, et le temps n’arrangeait rien, il suffisait de voir le nombre d’années qu’elle avait passé à préparer sa vengeance contre moi. Le lendemain, je dus dormir toute la journée car je n’avais aucun souvenir de ma journée de cours. Après une nuit blanche comme celle-ci, il était normal que je sois fatigué après tout. Saya me réveilla à la fin des cours, et se moqua de la marque rouge que j’avais sur la joue. Evidemment, Laura était déjà partie lorsque j’émergeai totalement du monde des rêves. Je n’avais même pas pu lui dire ce qu’Hélios avait révélé… Mais, comment le prendrait-elle ? Je craignais sa réaction. Peut-être ne l’avait-elle pas pardonné de l’avoir abandonnée au dernier moment… -Eh oh, tu m’écoutes ? Protesta Saya en me donnant un coup sur la tête. -Désolé, je pensais à quelque chose qui m’est arrivé hier ; avouai-je. -Tu me raconteras ça une prochaine fois, pour le moment, nous devons nous rendre au club, c’est notre premier jour ! Ah oui, le club de duel de monstre m’était totalement sorti de la tête avec toutes ces histoires. Ça serait certainement une bonne occasion de me changer un peu les esprits et de me détendre. Nous montâmes donc au troisième étage où Nagisa nous attendait devant une salle de classe. -Bienvenue ; dit-elle avec entrain, vous être les premiers arrivés ! -Nous sommes les seuls membres du club ; répondit Saya, un peu gênée. -Pour le moment ; rétorqua Nagisa joyeusement. Nous entrâmes dans la salle de classe. Il n’y avait pas grand-chose, quelques tables, des chaises et un tableau, le strict minimum pour un club venant se de former. Nous devions jouer cartes sur table apparemment. Miyako entra juste après nous, et regarda la classe avec un certain mépris. -C’est donc ici notre nouvelle salle d’entrainement ? Je préférai largement l’ancienne ! -C’est tout ce que nous avons ; lui répondis-je calmement. Donc il faudra nous en contenter pour le moment. Elle posa alors son disque de duel sur une table et se précipita vers une fenêtre pour l’ouvrit. Une bouffée d’air pénétra dans la classe et souleva un épais nuage de poussière. Elle se dirigea ensuite vers l’interrupteur ; une lampe sur deux s’alluma, les autres claquèrent immédiatement. -Vous voulez vraiment jouer dans des conditions pareilles ? S’exclama-t¬-elle alors. -Il semblerait en effet qu’un ménage intensif s’impose d’abord ; dit Saya. -Oh, c’est la première fois qu’on se rencontre ? Dit Miyako en se radoucissant. Je m’appelle Hikari Miyako, en troisième année, ravie de te rencontrer. -Je suis Yuiko Saya, de la même classe que lui ; dit-elle en me pointant du doigt. -Je ne suis pas « lui » comme tu le dis ! Puisqu’on en est aux présentations, appelez-moi Darksky ; dis-je à mon tour. Nous nous tournâmes tous vers Nagisa qui était la seule à ne pas s’être encore présentée. Elle rougit soudainement en voyant l’attention centrée sur elle. -Je… euh… Fukuhara Nagisa ; dit-elle totalement désorientée. -La présidente du club ne doit-elle pas faire un discours de bienvenue ? Hasarda Saya pour l’encourager. -Ah oui ! Alors… J’ai… J’ai décidé de reformer le club de duel de monstres afin que nous puissions nous amuser et… Non, je l’ai reformé pour… Pour… Elle chercha ses mots quelques instants. Nagisa n’avait vraiment pas confiance en elle. Je me disais qu’il fallait l’aider, mais Miyako fut plus rapide que moi. -Nous n’avons pas vraiment besoin de raison pour former un club après tout ; dit-elle en haussant les épaules. Ce qui compte pour l’instant est de le maintenir actif jusqu’à décembre. Je n’ai pas particulièrement envie de m’investir là-dedans pour être franche, mais je ne veux pas non plus donner satisfaction à ce président du conseil. Donc, la première chose à faire est de connaitre le style de jeu de chacun. C’était la première chose que j’avais faite l’année dernière il me semble, qu’en pensez-vous ? -Attends une minute ; rétorqua Saya, ce n’est pas parce que tu l’as fait que c’est ce que nous allons faire maintenant ! -Non… elle a raison ; intervint Nagisa. -Très bien, dans ce cas, je t’affronterai Miyako, c’est bien ce que tu avais prévu ? La tension était montée d’un cran tout à coup. Pourquoi Saya s’énervait-elle pour si peu ? En tout cas, cela ne semblait pas déplaire à Miyako qu’on lui tienne tête. Un petit sourire s’était dessiné sur sa figure devant ce défi impromptu. -Bien, j’accepte, mais sache que je ne me retiendrai pas. -J’espère bien que non, sinon le duel n’aurait aucun intérêt ! -Euh, les filles, vous prenez tout cela un peu trop au sérieux je pense… Mon intervention passa inaperçue. Saya et Miyako prirent du recul avant de se faire face. Je ne pouvais qu’observer, mal à l’aise. Nagisa, au contraire, semblait excitée à l’idée de voir ce duel. Je devais prévenir Miyako que le deck de Saya n’était pas à prendre à la légère…Mais, bien que ne connaissant pas son adversaire, elle ne semblait pas du tout effrayée. Toutes deux avait le même regard déterminé, brulant de passion. L’impatience se lisait dans leur regard. Elles avaient une confiance parfaite en leur capacité de duel, c’était impressionnant. -Je vais prendre la main tu le veux ? Commença Saya. J’invoque Suanni, Feu du Yang Zing en mode attaque puis je pose deux cartes face cachée et je termine mon tour. -Ce deck…Aucun doute ; murmura Miyako. Je m’attendais à un premier tout plus intéressant pour quelqu’un utilisant des monstres légendaires ! Mais peut-importe, j’ai promis de ne pas me retenir et je vais tenir cette promesse. J’invoque Satellaknight Unukakahlai, et par son effet, j’envoie Satellaknight Sham de mon deck au cimetière. Je continue en activant Starcrossed Satellaknights : en renvoyant mon monstre dans mon deck, je peux invoquer spécialement Satellaknight Véga ! Mais ne crois que c’est fini, l’effet de Véga s’active et je peux invoquer spécialement Satellaknight Altair depuis ma main, qui lui-même invoque Satellaknight Sham de mon cimetière. Et en prime, tu reçois 1000 points de dommages ! Saya : 3000 – Miyako : 4000 -C’est un bel enchainement, je dois l’admettre ; concéda Saya. Mais n’imagine pas un instant gagner ce duel ! -Nous verrons bien. Je recouvre mes trois monstres pour ouvrir le réseau recouvrement : Apparait Satellaknight Delthateros ! Je vais maintenant activer sa faculté, en détachant une unité, je peux détruire une de tes cartes, et je choisis ta carte face cachée de gauche ! -Bon, adieu Force me miroir, je n’en avais pas vraiment besoin après tout… -Deltatheros, détruit Suanni avec la pluie d’étoile filante ! -J’active Dragonstar incarnation avant que ton attaque ne me touche ! Saya : 2400 – Miyako : 4000 -A présent, comme Suanni nous a quitté, je peux invoquer depuis mon deck Chiwen, Lumière du Yang Zing, mais il ne sera pas seul, Bian, terre du Yang Zing peut également apparaitre grâce à mon incarnation. -Comme on pouvait s’en douter de la part du deck légendaire… Je pose deux cartes face cachées et je termine mon tour. -Tu as l’air d’en savoir long sur mon deck ; lança soudain Saya. Que sais-tu exactement ? -Ah, pas grand-chose en vérité, mais je te le dirais si tu arrives à me battre. -Très bien, je vais donc en finir ce tour même ! J’active monster reborn pour faire revenir Suanni, feu du yang zing parmi nous ! A présent, je synchronise mes trois monstres : apparait, Baxia, Eclat du yang zing ! Son effet va s’activer… -Une minute, j’active Satellnova Alpha : en envoyant delthateros au cimetière, j’annule l’effet de baxia et celui-ci va rejoindre le cimetière, je peux ensuite piocher une carte. -Bah, tu as perdu ton monstre et moi aussi, la belle affaire, et grâce à mon piège, je peux faire appel immédiatement à Taotie, Mal du yang zing ! -Tu n’es pas la seul à avoir un truc, lorsqu’il est envoyé au cimetière, mon monstre me permet d’en ressusciter un autre, revient parmi nous Satellaknight Sham et prends 1000 points de vie à mon adversaire ! Saya : 1400 – Miyako : 4000 -Je commence à en avoir marre de tes petits tours ! Protesta Saya, j’attaque ton monstre avec taotie ! A présent, je pose une carte face cachée et… Elle laissa sa phrase en suspend lorsqu’elle entendit son téléphone sonner. Lorsqu’elle regarda son message, ses yeux s’agrandirent d’un seul coup. -Je suis désolée, on finira ce duel une autre fois, c’est une urgence ! Avant même que l’un de nous n’ait pu protester, Saya était déjà sortie de la salle en courant comme si sa vie en dépendait. Nous nous regardâmes tous avec incompréhension, mais je lisais également un intérêt pour Saya dans les yeux de Miyako. Elle rangea son disque de duel en soupirant. -On dirait qu’elle ne veut pas savoir après tout, cela vaut peut-être mieux finalement. -Que veux-tu dire ? Lui demandai-je. Elle ne me répondit pas et sorti de la salle sans un mot, me laissant seul avec Nagisa qui se dandinait d’une jambe à l’autre, ne sachant pas quoi dire. Je rompis le silence. -Tout cela promet ! Affirmai-je d’une voix pleine d’entrain. Si tous les duels que nous faisons sont d’un niveau aussi élevés, le tournoi inter école ne posera aucune difficulté ! -J’espère bien ; répondit-elle timidement. Mais j’espère surtout que Saya et Miyako s’entendront. -Ne t’inquiète pas pour ça non plus, ce n’est qu’une question de temps… Je voulais en être aussi sûr que je le laissais paraitre, mais quelque chose au fond de moi me disait que cette relation s’annonçait compliquée. Elles étaient bien trop différentes l’une de l’autre. Miyako était froide alors que Saya n’aspirait qu’à se rapprocher de tout le monde. Il fallait que je réfléchisse plus posément à la question. Pour le moment, ma priorité était de parler à Laura, comme chaque jour en fait. Je dis au revoir à Nagisa et lui laissait le soin de fermer la salle et je pris la direction de la maison. Comme je m’y attendais, Marie était encore sortie, tandis que Laura s’était enfermée dans sa chambre pour travailler soi-disant. Cependant, je ne la vis pas de la soirée. Je terminai donc cette journée avec mes devoirs et deux ou trois échanges avec Arnold sur comment préparer un parfait au chocolat. La journée suivante aurait pu être tout à fait banale et sans intérêt- en excluant le fait que Saya faisait comme s’il ne s’était rien passé la veille- si je n’avais pas reçu un message d’Hélios en plein milieu du cours de madame Piment. Il était incroyable tout de même qu’un pharaon vieux de cinq mille ans ait appris à se servir d’un téléphone en moins d’un mois… « Vi1 à la falaise tt suite, G a te parlé ». Il connaissait le langage sms par-dessus tout, ça en devenait presque risible, on avait presque l’impression d’une caricature… -Alors, c’est intéressant ? Me demanda ma voisine en regardant par-dessus mon épaule. -Pas vraiment ; me contentai-je de répondre en éteignant l’écran. -Aller, tu peux bien me montrer ! Me supplia-t-elle. Malheureusement, elle avait dit cette phrase un peu trop fort, et toute la classe se retourna vers nous, y compris Madame piment. -Vous vous ennuyez tous les deux ? Dit Madame piment d’un ton sévère. Je lui aurais bien répondu que oui, mais c’était le meilleur moyen pour nous attirer des ennuis, je m’abstins donc de le faire et Saya répondit pour moi. De toute façon, elle ne nous demanda pas de dire quelque chose et nous sortit de la classe tous les deux, encore une fois, sous les rires de nos camarades. Au passage, je pus voir que Youhei s’était encore endormi sur sa table, il allait donc nous rejoindre très bientôt dans le couloir. Se faire sortir n’était pas une si mauvaise chose en soi. Cela ne nous empêchait que de prendre des notes, ce que ne nous faisions pas de toute façon. Au moins, nous pouvions parler librement à l’extérieur de la salle. -Alors, qui était-ce ? Me redemanda Saya toujours aussi curieuse. -Tu n’apprécierais pas si je te le disais ; répondis-je gêné en me souvenant de la haine qu’elle avait contre Hélios en désertant. Une idée folle me vint alors à l’esprit. -Saya, est-ce que tu pourrais me couvrir pendant que je vais faire un petit tour en ville ? -Bien sûr, mais pourquoi cela ? Me demanda-t-elle surprise par la question. -Je t’expliquerai plus tard, mais c’est important. -Tu as toi aussi tes petits secrets j’imagine ; soupira-t-elle. Je la remerciai rapidement et je m’éclipsai tout aussi discrètement que possible, en faisait mine de passer aux toilettes. Contrairement à ce que je pensais, sécher les cours était assez facile, il n’y avait personne à l’entrée pour surveiller et les grilles étaient grandes ouvertes. Je marchai tranquillement dans la rue pour ne pas éveiller les soupçons des passants, après tout, j’avais toujours mon uniforme sur moi. Les rues étaient cependant assez calmes en plein milieu d’un après-midi de semaine, même le parc était désert. J’aurais pourtant mis ma main à couper que nos brutes de service séchaient les cours pour martyriser les plus jeunes… La falaise fut rapidement en vue, et Hélios également. Il contemplait encore l’océan, le regard perdu dans cet infini de bleu. Mais, même sans se retourner, il sut que je me trouvai derrière lui et prit la parole. -Il y a 5000 ans, j’ai reçu les pouvoirs du démon, et par la même occasion, j’ai bien failli y laisser mon humanité ; dit-il plus pour lui que pour moi. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités d’après le proverbe. Je suis las de toutes ces responsabilités justement… C’est pourquoi, je te le confie mon cher Darksky. Il se retourna et me lança un pendentif en forme d’ailes d’ange puis retourna à ses contemplations. Je regardai le collier mais rien ne sortait de l’ordinaire. Hélios, comme lisant dans mes pensées, reprit la parole : -C’est un symbole bien entendu. J’ai offert ce même pendentif à Celestia il y a une éternité de cela. Celestia était la femme d’Hélios selon les dire de Luna, sa sœur. Je pouvais comprendre pourquoi il lui avait offert, mais je ne voyais pas pourquoi il me le confiait à moi. Que voulait-il que j’en fasse ? -Et quel est le rapport avec ces fameuses responsabilités ? Lui demandai-je en m’attendant au pire. -Aucun ! Déclara-t-il soudainement. C’était juste pour l’effet mélodramatique. Ce type était vraiment un drôle de numéro ; pensai-je. C’était la deuxième fois qu’il mettait des relations de cause à effet là où il n’y en avait pas… -Bien que ; dit-il alors plus sérieusement, en te confiant ce pendentif, je t’ai quand même donné les sentiments que j’avais pour Celestia, et à présent, c’est à toi de les transmettre. De les transmettre ? Il ne voulait quand même pas dire… offrir ce pendentif à Laura en guise de réconciliation ? Etait-il au courant de ce qu’il se passait entre nous ? Impossible, il venait à peine d’arriver en ville et ne connaissait personne à part moi. Mais hélios en avait toujours su plus qu’il ne le laissait paraitre, si bien que ça ne m’aurait même pas étonné qu’il sache… -Au fait ; dit-il soudainement en me tirant de mes rêves, saurais-tu où se trouve ce cher Drago ? -Absolument pas, je pensais que vous saviez… Il pencha la tête sur le côté et fronça les sourcils, l’air anxieux. -Ce n’est pas bon tout ça… Angéla serait la dernière à l’avoir vu, il y a quelques mois, mais depuis, plus rien, c’est comme s’il s’était évaporé…Peut être que les rumeurs… -Quelles rumeurs ? M’exclamai-je. Il lui est arrivé quelque chose ? -Non, non, absolument rien, oublie ce que je viens de dire tu veux ? Répondit Hélios avec un sourire forcé. Bien, je vais y aller, si tu as besoin de me contacter, tu sais comment faire ! Contre toute attente et avant que je n’aie pu réagir, il sauta de la falaise. Je me précipitai au bord du ravin, abasourdi par ce qu’il venait de faire, mais il avait disparu, et je n’avais entendu aucun bruit de plongeon. Franchement, ce type demeurais un mystère pour moi encore aujourd’hui… -Je n’ai pas rêvé, c’est bien Hélios que je viens de voir sauter de la falaise ? Me dit alors une voix familière dans mon dos. Je me retournai en sursaut. Saya était là, et semblait totalement perdue. -Attends, ce n’est pas ce que tu crois ; tentai-je d’expliquer. Hélios a changé… -Je m’en fiche bien de ça ; rétorqua-t-elle. -Ah...Ah oui ? Dis-je légèrement soulagé. -Bien sûr, qu’il soit vivant, mort, gentil, méchant, totalement cinglé, ça n’a aucune importance ! Ce qui est grave, c’est qu’il y a un type avec un manteau noir et un masque devant l’école qui menace de tout détruire si on ne lui amène pas les élus ! Les élus ? Mon sang se glaça dans mes veines. Il ne pouvait s’agir que de Shadow, et comme je le craignais, son retour n’était pas une bonne chose pour nous… Hélios avait eu raison de me prévenir, j’aurais dû prendre son avertissement plus au sérieux ! -Pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ! M’exclamai-je alors sous le coup de l’angoisse, il faut retourner immédiatement à l’école !
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| | | Heart
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| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 1:19 | |
| Chapitre 4 : Combattre un démon…Ou du moins un de ses sbires- Spoiler:
Les jours suivants, je me concentrai uniquement sur mon entrainement, à un tel point que j’en oubliais parfois de manger et dormir. Heureusement que June était là pour me rappeler à l’ordre entre les cours. Elle savait bien quel fardeau je portais sur mes épaules, et elle ne pouvait que regarder de loin ce combat que je menais seule. Je n’avais pas informé Maya ni Ambre, je voulais les tenir à l’écart de toutes ces histoires, elles avaient déjà bien assez souffert la première fois, il était hors de question que je leur fasse subir une telle chose une seconde fois. J’étais réellement seule cette fois-ci. En un sens, je préférai cela. Je n’avais pas à m’inquiéter sans arrêt de ma survie, et de celle de mes amies, mais cela m’effrayait également. Je ne savais absolument pas ce qui m’attendait au bout de ce chemin sombre. Lors de la guerre contre Gariatron, nous étions trois à partager la même douleur, nous pouvions nous soutenir mutuellement. Cette fois-ci, j’étais bel et bien seule face à mon destin, du moins, jusqu’au vingt-cinq janvier. Pour le moment, mes entrainements avec Lareine portaient leurs fruits. J’arrivai peu à peu à mémoriser tous les types de deck existants, toutes les cartes me permettant de me sortir de mauvaises situations. Mais encore, ce n’était que de la théorie pure, je connaissais tellement bien les deck de mes amies que je n’avais pas besoin de ces artifices pour mener un beau duel, sans vouloir me vanter. Une semaine passa ainsi, je m’entrainais chaque jour, je ne pensais qu’à mes stratégies, même mes devoirs y passaient. Mais c’était pour la bonne cause. Même mon père, d’habitude si distant, fut surpris de me voir travailler autant pour quelque chose, et finit par s’inquiéter de mon changement d’attitude. Mais, je ne pouvais pas lui avouer à lui non plus. Quelque chose me disait que tous ceux connaissant cette prophétie seraient en danger. C’est pourquoi, je ne pouvais m’empêcher d’envoyer des messages à June le soir pour m’assurer qu’elle allait bien, malgré qu’elle me répétât que je n’avais aucun souci à me faire. Un mercredi, alors que je me préparai à partir pour l’école, une limousine blanche s’arrêta pile devant notre maison. Par réflexe, je sortis mon deck, prête à me battre, avant de reconnaitre le chauffeur de la voiture. C’était un homme imposant portant un costume de major d’homme, ce qu’il était d’ailleurs. Il s’inclina en me voyant. -Bonjour Mademoiselle Angéla, cela faisait fort longtemps. -Bonjours Ellsworth ! Répondis-je avec entrain, heureuse de le revoir. Si vous voulez voir mon père, il est dans son bureau. -Je viendrai le saluer plus tard ; répondit-il amicalement. Mademoiselle Sherry m’a demandé de venir vous chercher, elle voudrait vous voir. -Eh bien, c’est que j’ai cours maintenant… Je fus moi-même surprise par la phrase que je venais de dire. Autrefois, jamais je n’aurais manqué une occasion de sécher les cours, mais à présent, le club de duel était presque lié à ma vie, je ne pouvais me permettre d’en rater un…Mais, je ne pouvais pas prendre le risque de les mettre au courant. -Ne vous inquiétez pas, nous avons déjà prévenu votre école. Et zut, j’allais devoir le suivre… J’acceptai à contrecœur de sécher les cours et je montais après lui. Nous roulâmes une petite demi-heure sur l’autoroute avant de sortir et prendre un chemin étroit perdu entre les arbres. Je retrouvai rapidement le visage familier de la campagne et du château qui m’avait accueillie durant ma fuite. Le revoir me faisait du bien malgré moi. Il me rappelait les bons moments que j’avais passés avec Darksky et Drago, aussi courts fussent-ils. Sherry se trouvait déjà sur le pavillon de sa résidence et m’adressa un grand sourire en me voyant sortir de la voiture. -Bienvenue Angéla, je suis contente de voir que tu te portes bien après tout ce qu’il s’est passé ces derniers temps. -Je suis assez résistante ; répondis-je en me forçant à paraitre naturelle. -Bien, si tu veux bien me suivre, j’ai quelque chose de très intéressant à te montrer. Elle monta les marches menant à son imposant château et poussa les lourdes portes qui s’ouvrirent en grinçant. Je pris sa suite immédiatement. L’intérieur n’avait pas changé d’un poil. Toutes les tapisseries, tous les tableaux demeuraient à la même place que lors de ma première visite. Et comme cette-fois-là, elle m’emmena à la bibliothèque. Nous prîmes place tous les trois autour d’une table au fond de la pièce et, après avoir bu un verre et parlé de banalités de la vie ordinaire, Sherry aborda un point plus grave. -Angéla, je sais que tu es sous pression en ce moment… -Ah…Ah oui ? Répondis-je sur un ton peu assuré, de peur qu’elle ne sache pour la prophétie. -Oui, tu as tes examens anticipés à la fin de l’année, et ce club de duel qui ne tient qu’à ta victoire en décembre… La pression redescendit. Heureusement, elle ne savait rien de la prophétie. Cela m’étonna un peu sur le coup, elle qui possédait autant de livres, elle aurait du en lire un qui l’évoquait, au moins une fois… -Cependant, continua-t-elle, je viens d’apprendre d’Hélios que notre vieil ennemi Shadow serait vivant… Mon cœur rata un bond dans ma poitrine, et je faillis tomber de ma chaise alors que je me balançai. Je me rattrapai juste à temps. -Sha…Shadow ? Répétai-je de peur d’avoir mal entendu. Mais, c’est…C’est impossible. Nous avons vu la citadelle s’effondrer, et il se trouvait à l’intérieur ! -C’est ce que tout le monde pensait aussi ; reprit calmement Sherry. Mais jamais Hélios ne nous contacterait s’il n’y avait pas une urgence. Dans un autre registre, aurais-tu revu Drago depuis le mois dernier ? -Euh, non. Pourquoi ? -Hélios est à sa recherche, il a quelque chose d’important à lui dire, mais à nous, il ne nous a rien dit. Je ne savais pas ce qui me préoccupait le plus : Le fait que Shadow fût de retour, ou bien Hélios qui semblait faire ses manigances dans son coin… Qu’il fût à la recherche de Drago était également très étrange, pourquoi ne pouvait-il pas nous le dire directement ? Nous avions combattu à ses côtés, nous avions tout aussi bien que lui le droit de savoir… -Mademoiselle Sherry, si je puis me permettre ; dit Ellsworth, je pense que c’est le bon moment. -Le moment de ? Demandai-je sans comprendre. Sherry se leva et commença à faire les cents pas dans la pièce, l’air embêtée. -Tu te doutes bien que si je t’ai demandé de venir en urgence, ce n’est pas simplement pour te parler de ton vieil ennemi ; dit-elle gravement. Elle s’arrêta devant une des nombreuses étagères de la bibliothèque et en sortit un énorme livre qui avait l’air très ancien. Sur sa couverture, une citadelle était gravée. Elle ressemblait étrangement à la citadelle des dieux, mais était en suspension dans les airs et était également bien plus sombre. -Et qu’est-ce que c’est ? -Ceci est le dernier exemplaire d’un livre très ancien où sont évoquées les « citadelles jumelles ». -Les…Citadelles Jumelles ? Dis-je sans comprendre de quoi elle parlait. -En effet ; reprit le major d’homme. Il y a de cela plus de dix mille ans, six démons régnaient sans partage sur le monde : Luminion, Pyros, Syphos, Tellas, Syphos et le dernier, Gariatron. A l’évocation de ce nom, je compris tout de suite où ils voulaient en venir. Ils connaissaient bel et bien la prophétie finalement. -Je sais que le professeur Wheeler t’a déjà parlé de tout ceci, je sais aussi que tu es au courant pour la prophétie, c’est moi qui ai demandé à Lareine de t’en parler. -Ca pour une surprise… J’étais réellement surprise, je ne savais même pas que le professeur, Lareine et Sherry se connaissaient… Mais en y réfléchissant bien, cela ne semblait pas illogiques, ils étaient tous les trois immergés dans toutes ces histoires du passé. Elle ouvrit alors la page sur une représentation de la forteresse : noire, armée de canon, volant dans le ciel, avec autour, des milliers de…D’oiseaux ? C’était bien la forteresse de mon rêve ! Je ne pouvais en croire mes yeux. Alors elle existait bel et bien… -Voici la citadelle originelle ; reprit Sherry. Il y a très longtemps, elle aurait servi de base aux démons pour mener la guerre contre les dieux. -Aujourd’hui, plus personne ne peut prouver son existence cependant ; l’interrompit Ellsworth. Mais d’après Hélios, elle serait la cible des démons originels… -Te connaissant, je suis sûre que tu refuseras, mais…Laisse-nous t’épauler et porter ton fardeau avec toi ; me demanda Sherry avec compassion. Je dus réfléchir un peu à sa proposition avant de donner ma réponse. Elle nous avait bien protégés d’Hélios une fois, elle pouvait le refaire. Mais c’était également pour ça que je ne pouvais pas accepter, elle avait déjà couru bien trop de risques par notre faute. Je ne pouvais pas lui infliger cela une deuxième fois. -En effet, je refuse ; répondis-je alors le plus poliment possible. -J’aurai au moins essayé ; soupira-t-elle. Mais n’oublie pas que si jamais tu as besoin de quelque chose, tu peux t’adresser à nous. J’allais la remercier et partir quand une explosion retentit au dehors. Ellsworth se précipita à la fenêtre et un épais nuage de fumée envahit la pièce. On n’y voyait plus à deux mètres, mais Sherry réussi tout de même à m’entrainer jusqu’à la porte et nous fit tous sortir. Une fois dans le couloir, elle n’attendit pas une seconde et fonça vers la porte d’entrée. Je pris sa suite et nous nous retrouvâmes devant le portique où quatre hommes en rouge nous attendaient, leurs visages étant cachés par des masques. Je crus tout d’abord qu’il s’agissait d’hommes de main d’Hélios s’étant perdu en chemin et arrivant après la tempête, mais un tatouage en forme de flammes sur leur main me fit dire le contraire. Lorsqu’ils nous virent, ils s’avancèrent comme un seul d’un pas, l’air menaçant. -Bonjour Messieurs ! Lança Sherry naturellement, que puis-je faire pour vous ? -La fille, livrez-là nous ; répondit l’homme le plus à droite d’une voix râpeuse. -Je suis désolée, mais nous n’avons aucune commande en ce moment, je vais donc devoir vous demander de partir. Un court silence s’installa, pendant lequel je crus qu’ils allaient vraiment le faire, mais celui qui avait pris la parole, et qui semblait être le chef, leva sa main vers le ciel et des flammes s’élevèrent des entrailles de la terre pour entourer le château. Je regardai ce spectacle, ébahie. J’avais beau avoir combattu un démon de l’enfer, ces flammes me donnaient un réel sentiment de malaise. Elles semblaient tout, sauf naturelles. Même celles des esprits de la terre me terrifiaient moins. Je chassais ces idées de ma tête, ce n’étais vraiment pas le moment d’avoir peur ! Non, c’était le moment idéal pour mettre en pratique mon entrainement avec Lareine. Je sortis mon disque de duel, ainsi que la carte de Socrate. Mon adversaire eut un sourire malicieux aux lèvres à ce moment-là. Il voulait que je sorte cette carte précisément ? Il n’allait pas être déçu ! Le chef s’avança au-devant de ses hommes et se mit lui aussi en position. A ce moment-là, Sherry me retint par l’épaule. -Attends Angéla, c’est toi qu’ils veulent. -Je le sais très bien, et bien qu’ils viennent me chercher, je suis prête ! Rétorquai-je. -Tu ne comprends pas, qui sait ce qu’il va se passer si tu perds ! -Non, au contraire, je le sais très bien ; répondis-je tristement. Mais…Je ne peux pas fuir éternellement. J’ai déjà fui une fois par le passé contre le démon, et j’y ai laissé plus que ma propre vie. Qu’aurait fait Drago dans cette situation ? Sherry ne répondit rien, et se plaça derrière moi, apparemment convaincue. Bien, il était à présent temps de lui montrer ce que je valais réellement à ce guignol à la cape ! Je ne devais pas perdre, je ne pouvais pas perdre, pas même une seule fois, si je voulais être prête à affronter mon destin… -Je prends la main, déclara notre ennemi. Je commence en invoquant Confrérie Du Poing De Feu – Dragon. Je continue avec Formation Feu – Tensu. A présent, je pourrais faire une invocation normale supplémentaire ce tour et tous mes monstres gagneront 100 points d’attaque. Mais ce n’est pas tout, comme j’ai activé une carte formation feu, l’effet de mon dragon s’active : je peux poser directement depuis mon deck Formation Feu – Tensen. Je profite de l’effet de Tensu pour invoquer normalement Confrérie Du Poing De Feu – Gorille et terminer mon tour là-dessus. Ce type était beaucoup trop calme. Il pensait que sa victoire était déjà assurée ? Quelle blague ! Je n’allais faire qu’une bouchée de lui grâce à l’entrainement de Lareine ! -Bien, c’est à moi donc. Je vais en premier lieu invoquer Terre, Agent du Mystère en mode attaque. Grace à son effet, je peux ajouter à ma main Vénus, Agent de la Création. Je bannis à présent terre, Agent du mystère pour invoquer Maître Hypérion ! Je continue avec Sacrifice Inutile pour envoyer Jupiter, Agent des Miracles au cimetière, et tiens, je vais le retirer par l’effet d’Hypérion, je peux détruire ton Dragon ! Maitre Hypérion, anéantis ce singe ! -Tu devrais être plus prudente, j’active la carte que j’ai posée au dernier tour : Formation Feu – Tensen ! Mon monstre va gagner 1000 points d’attaque jusqu’à la fin de ce tour. Je crois que mon singe ne va pas être le seul à disparaitre ; dit-il en souriant. -C’est ce que vous croyez ; répliquai-je. De ma main, j’active la carte magie Lance Interdite sur votre gorille : il n’est plus affecté par les effets de cartes et perd 800 points d’attaque en prime ! Homme en rouge : 2100 – Angéla : 4000. -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour. Vous parlez beaucoup mais vous êtes mauvais en fait… -Je me contenterai de te répondre avec ce monstre : Confrérie Du Poing De Feu – Ours. Et grâce à Tensu, j’invoque également Wolfbark Soldat Entraîneur. On va pouvoir s’amuser à présent : J’active l’effet de Wolfbark qui me permet de faire revenir mon Confrérie Du Poing De Feu – Dragon, avec ses effets annulés. Maintenant, j’active l’effet de mon Ours : en envoyant Formation Feu – Tensu au cimetière, je peux détruire ton Maître Hypérion ! -Bon, je dois avouer que je ne l’avais pas vu venir celle-là… -La suite n’en sera que plus passionnante. Je recouvre Wolfbark et confrérie du poing de feu dragon afin d’invoquer le monstre xyz : Confrérie Du Poing De Feu – Roi Tigre ! Lorsqu’il arrive sur le terrain, je peux poser directement depuis mon deck la Formation Feu – Tenki que j’active. J’ajoute à ma main un monstre bête guerrier, comme Confrérie Du Poing De Feu – Esprit. De plus, grâce à Tensen qui se trouve sur le terrain, tous mes monstres gagnent 300 points d’attaque, c’est la fin je crois, et dire qu’on m’avait dit de me méfier. Vous ne valez pas mieux que des joueurs de deck Gagaga ! -Alors là… C’était la barrière qu’il ne fallait pas franchir ; répondis-je d’un ton tranchant. J’active Rugissement Menaçant, votre tour s’arrête ici, tout comme ce duel ! -Oh, tu penses vraiment passer mes deux puissants monstres ? J’ai hâte de voir les véritables pouvoirs d’une élue dans ce cas. Mais sache que lorsque tu détruiras mon roi tigre, deux autres monstres prendront sa place, et seront prêt à te vaincre au prochain tour. Alors, vas-y, je t’attends. -Monsieur va être servi alors, je vais gagner sans même attaquer : j’active le Walhalla, Sanctuaire du Déchu pour invoquer immédiatement et sans sacrifice Athéna ! Mais je n’ai pas fini, non, voilà à présent Vénus, Agent de la Création, et comme c’est un elfe, Athéna va vous infliger 600 points de dommages ! Homme en rouge : 1500 – Angéla : 4000 -Ca ne sera pas suffisant pour me vaincre, tu as épuisé ton invocation normale, tu vas devoir m’attaquer à présent… -Comme je vous l’ai dit, je n’en ai pas besoin, car, en activant l’effet de Vénus, au prix de 1500 points de vie, je peux invoquer trois Sphère Mystique Lumineuse. Homme en rouge : 1500 – Angéla : 2500 -Mais alors… -Oui, vous prenez immédiatement 1800 points de dommage, c’est terminé ! L’homme fit une grimace lorsque ses points de vie tombèrent à zéro et les flammes autour du manoir disparurent aussitôt, ne laissant aucune trace de leur passage, comme si tout cela n’avait été qu’une illusion. L’homme fit un signe à ses compagnons qui disparurent aussitôt dans un éclair rouge. Il ne restait que lui. Sherry s’avança, menaçante. -Qui êtes-vous ? Et que voulez-vous à Angéla ? Demanda-t-elle froidement à l’homme. -Profitez bien de vos derniers instants de répit ; dit-il en ignorant la question, car les flammes originelles brûleront à nouveau sur terre, consumant toute vie sur leur passage. Mon nom est Floges. Souvenez-vous-en, nous nous reverrons bientôt. Il s’évapora dans les airs, comme les deux autres, et juste après, je tombais sur les genoux, épuisée. Je n’avais pas eu aussi peur depuis que nous avions vaincu Gariatron. Je sentais bien que j’aurais perdu bien plus qu’un simple duel si je n’avais pas fait attention. Ce Floges, quelque chose me disait qu’il ne m’avait pas montré toute l’étendue de sa puissance. Sherry et Ellsworth descendirent lentement les marches du château, encore troublés par ce qu’il venait de se passer. Ils regardèrent les alentours, mais il n’y avait plus rien de la bataille, pas même la plus petite feuille roussie ni la moindre étincelle. -Tout va bien Angéla ? Me demanda Sherry, inquiète de me voir à terre. -Oui, c’est juste…que tout ce stress m’a un peu épuisée, mais je devrais m’en sortir. -Quand même, ce Floges, qui est-il ? Grommela Ellsworth. -Je n’en sais rien ; répondis-je en cherchant également une réponse… Mais, il a bien parlé des flammes originelles ? -Oui, cependant… Sherry s’arrêta net, et pâlit soudainement. -Je viens d’y penser Angéla, mais Gariatron ne se faisait pas appelé le voile des ténèbres ou encore les ténèbres originelles ? -Si, pourquoi ? -C’est bien ce que je craignais ; dit Sherry d’une voix presque inaudible. Si Gariatron était les ténèbres originelles, il est fort probable que les flammes originelles fassent référence à ce Pyros étant donné qu’ils sont tous deux des démons. -Attendez une minute, vous voulez dire que je viens d’affronter l’avant-garde d’une autre créature des ténèbres ! -Créature du feu ; me rectifia Ellsworth. Si on en croit la légende, Pyros aurait créé des flammes si brûlantes que même les dieux ne pouvaient s’en approcher, des flammes nées directement de son cœur. -Ces types pourraient t’attaquer à tout moment Angéla, tu vois bien que tu as besoin de notre protection ; me répéta Sherry. Au plus profond de moi, je le savais aussi. Je ne pouvais pas faire face à cette menace seule. J’avais déjà eu du mal contre un seul de ces hommes, je n’imaginais même pas comment je ferais face à une dizaine. Ils n’étaient pas comme l’armée d’Hélios qui n’étaient que des personnes ordinaires. Ceux-là possédaient des pouvoirs leur venant directement de Pyros, nous l’avions bien vu. Mais, si Sherry devait me protéger, cela ne ferait que la mettre en danger à ma place, et ça, je le refusais ! Elle non plus ne pouvait rien face à la puissance d’un démon, quelle que soit sa force. Non, s’il y avait bien une seule personne capable de leur faire face, c’était Drago. Pourquoi avait-il fallu qu’il disparaisse justement à un moment aussi tendu ? Il allait falloir que je parle avec Laura de tous ces événements dès ce soir. Elle saurait certainement quoi faire dans une situation aussi critique. Et aussi, il fallait que je la prévienne de la menace qui pesait sur Darksky autant que sur moi. -Alors, quelle est ta réponse ? Me redemanda Sherry en me tirant de mes pensées. -Et bien, j’y ai réfléchi, je ne veux pas que vous me serviez de bouclier. Mais… si vous pouviez faire en sorte que Maya et Ambre restent en dehors de cette affaire, je vous en serai éternellement reconnaissante. -Je crois que nous ne te ferons pas changer d’avis ; soupira-t-elle. Bien, nous ferons donc ce que tu nous demandes. Je pris congé de Sherry juste après cela. Ellsworth me raccompagna jusqu’à chez moi et repartit aussitôt, après avoir pris un verre avec mon père. Il était à peine quatorze heures. J’avais encore le temps d’aller en cours pour l’après-midi, mais cette histoire de démon m’avait totalement démoralisée et je m’allongeai simplement sur mon lit et je me mis à regarder le plafond. Satanée prophétie ! Je ne pouvais donc pas être tranquille, au moins un an ? D’abord Hélios, maintenant des démons fous, qu’est-ce que ça sera ensuite ? Je jetai un coussin à l’autre bout de la pièce. Si j’avais voulu apprendre à jouer au duel de monstres avec Maya et Ambre, ce n’était pas pour me retrouver poursuivie en permanence. Cela m’y faisait penser, mais…pourquoi avais-je commencé à jouer au départ ? J’avais beau chercher dans mes souvenirs les plus anciens, je n’arrivai pas à remonter plus loin que l’époque où j’enseignais les bases du duel à Aymeric. C’était comme si le duel de monstres avait toujours fait partie de moi… Et tiens, comme je pensais justement à ce raté, fallait-il que je le protège lui aussi ? Après tout, il était lié à moi également par l’appartenance au club rival. Les démons risquaient de s’en prendre à lui aussi. Après y avoir réfléchi, j’en arrivai à la conclusion qu’il suffisait de l’ignorer, comme chaque jour. Si je faisais ça, il ne devrait rien lui arriver. Mais pourquoi m’inquiétai-je pour lui encore ? Cela faisait bien longtemps que je ne ressentais plus rien pour ce boulet… Et d’ailleurs, Drago avait été le seul garçon à avoir fait battre mon cœur depuis Aymeric, et voilà qu’il avait disparu. A croire que je n’étais vraiment pas faite pour ce genre de chose… Alors que je comparais Drago et Aymeric dans ma tête, je reçus un message sur mon portable, de la part de Laura. Je pensais qu’elle était en colère depuis la blague pourrie et j’ouvris donc le message en redoutant la critique, mais son contenu était pour le moins surprenant. « Il est là ». Il ? Mais qui donc ? Tout cela ressemblait à un appel à l’aide, mais camouflé… J’allais répondre, lorsqu’elle m’appela directement. -Tout va bien Laura ? Commençai-je par dire dans le téléphone en guise de salutation. J’ai reçu ton message, mais je ne suis pas bien sûr de comprendre de quoi tu veux parler… -S’il te plait Angéla, aide-moi ; dit-elle d’une voix terrifiée. -T’aider ? Mais à quoi ? Tu peux m’expliquer un peu plus en détail ? Lui dis-je calmement pour l’inciter à se calmer. -Je…Je ne suis pas sûre de comprendre moi-même, mais il est revenu. Il hante mes rêves, je ne peux plus supporter ça ! Je décelais une vraie détresse dans la voix de Laura. Quoi que ce fût, cette chose devait être vraiment terrifiante pour la mettre dans un pareil état. S’agissait-il de Gariatron ? Après ce que je venais d’apprendre, cela ne m’aurait même pas étonné… -Parle plus lentement s’il te plait, je ne te suis plus… Qui est revenu ? -Ouroboros…
Ouroboros, ce nom résonna dans mon esprit. Il était la carte maitresse de Laura lorsqu’elle se battait pour son père. D’après Darksky, il était l’incarnation de sa haine et son désespoir, c’est pourquoi il avait pris la forme de son ancien monstre fétiche, Trishula. Mais il était surtout un signe de mort et de dévastation. Darksky avait fini par le vaincre au terme d’un combat acharné et à le « guérir » de son infection par le mal. Je n’aurais jamais pensé qu’il puisse revenir un jour… -Tu es bien sûre que c’est lui ? Demandai-je en tentant de la calmer un peu. Ce ne sont peut-être que de simple cauchemars tu ne penses pas ? -Je…Je l’ai cru aussi au début…Mais maintenant…Je sais que non. C’est bien lui ! Je peux même entendre sa voix ! Angéla…que dois-je faire ?... Je sentais une véritable angoisse dans sa voix. Je devais faire quelque chose pour l’aider, mais ma maison n’était pas la porte à côté… -Et Darksky ? Tu lui as déjà parlé de tout cela ? Je pense qu’il est bien mieux placé que moi pour résoudre ce problème non ? Elle ne répondit pas. -Laura ? Demandai-je inquiète. Est-ce que tout va bien ? Tu es encore là ? -Darksky… Je doute qu’il puisse m’aider dans son état… -Il lui est arrivé quelque chose ? Dis-je paniquée. -Disons qu’en ce moment, il n’a pas le temps de penser à moi…Il est bien trop centré sur lui-même pour le remarquer de toute façon… Laura semblait décidément avoir beaucoup de problèmes en ce moment. Et moi qui me lamentais à cause d’un sombre destin, je me rendis compte que ce que pouvait vivre mes amis était parfois bien pire. Je me sentis lamentable tout à coup. Contrairement à Laura, je me refermai sur moi-même en cas de problème au lieu de demander de l’aide. J’avais rejeté tout le monde pour les protéger. Mais en vérité, je ne pensais une fois de plus qu’à moi ! Je ne voulais pas avoir à supporter le poids de cette responsabilité si j’échouai. Tout ce qui m’importait était ma propre conscience… Si Sherry m’avait proposé son aide aujourd’hui, c’est parce qu’elle savait les risques qu’elle encourait justement en faisant cela, pas parce qu’elle les ignorait. De même pour Ambre et Maya, si elles m’avaient sauvée contre Hélios l’année dernière, c’est parce qu’elles ne voulaient pas que moi, je sois blessé, peu importait leur propre sécurité. Et que leur donnais-je en retour ? Rien. Je les évitais tout simplement. Comment avais-je pu être aveugle à ce point ? Quelques larmes coulaient sur mes joues à présent. -Merci Laura… Murmurai-je dans le téléphone. -Merci pour quoi ? Demanda-t-elle surprise. -Pour m’avoir ouvert les yeux ; répondis-je en m’essuyant le visage. -Ah, mais, de rien ; dit-elle déconcertée. -Bien, personnellement, je ne peux rien faire directement pour résoudre ton problème, mais je connais quelqu’un qui devrait pouvoir nous éclairer un peu là-dessus. J’irai lui parler demain, cela te convient-il ? -Oui, merci beaucoup Angéla… Tu fais tant pour moi alors que je vous ai gâché la vie…tu es l’amie dont tout le monde rêverait… -Si seulement ce que tu disais pouvait être vrai, mais malheureusement, je crois que tu te trompes. Je ne suis pas ce genre de personne, je ne suis pas comme Drago…Je ne peux pas faire passer les autres avant moi, bien que j’essaie de m’en convaincre moi-même… -Je ne suis pas sûre de te comprendre Angéla. -Ce n’est rien, je suis désolée d’encombrer avec mes propres soucis alors que tu as déjà les tiens… -Mais non pas de tout, tu… -Je te rappelle très vite, à plus ! Terminai-je d’une voix se voulant enjouée. -Angéla, ce n’est pas… Je raccrochai avant qu’elle n’ait pu terminer sa phrase. Je savais ce qu’elle allait me dire, et je n’avais pas envie de l’entendre à ce moment-là. Je devais me concentrer sur le moyen pour aider Laura à présent. Je m’étais bien trop longtemps focalisée sur moi-même en rejetant toute l’aide qui m’était proposée. Je me jurai à cet instant que j’allais changer cela. Je repris mon téléphone et composai le numéro de la personne qui était la plus apte à m’aider. Après deux bips sonores, elle répondit d’une voix ensommeillée. -Vous êtes bien chez les Wheeler…Que puis-je faire pour vous ?... -Bonsoir professeur, c’est Angéla, désolée d’appeler si tard. -Ah Angéla ? Dit-il alors d’une voix tout de suite plus dynamique. Non, non, tu n’appelles pas trop tard, tu voudrais parler à June c’est cela ? Je te la passe… -A vrai dire, je voulais vous parler directement pour une fois. -A moi ? Dit-il surpris. -Oui, voilà… Je commençai à lui raconter l’histoire de Laura, ses cauchemars et ses angoisses, mais également ce qu’elle avait vécu ces dernières années : sa séparation avec Darksky, la perte de son frère, et son serment à son père qui avait abouti à la création du problème qui nous préoccupait actuellement. Le professeur ne m’interrompit pas dans mon monologue, et une fois celui-ci terminé, il continua de garder le silence quelques instants. -Je crois avoir lu quelque chose de similaire il y a longtemps ; répondit-il alors sérieusement. Mais de tête, je ne pourrais pas te le dire. Passe donc chez nous demain, la mémoire me sera certainement revenue. C’est ainsi que se termina notre conversation. Au moins, je pouvais tenir la promesse faite à Laura, mais maintenant, je devais aller m’excuser auprès de mes amies pour les avoir ignorées ces derniers jours. Il était seize heures trente. J’avais tout juste le temps de les attraper à la sortie de l’école. Sans plus attendre, j’enfilai mes chaussures et je fonçais au lycée le plus vite possible pour ne pas les rater. L’avantage d’être toujours en retard était que je connaissais maintenant tous les raccourcis pour me rendre là-bas. J’arrivai pile à l’heure, un exploit. Je n’eus même pas à attendre longtemps car je vis mes amies sortir juste après mon arrivée. Elles eurent l’air surprises en me voyant plantée là. -Angéla ? Qu’est-ce que tu fais là ? Me demanda Ambre. Et que faisais-tu aujourd’hui ? -Elle séchait les cours, je te l’avais bien dit ; railla Maya. -Eh bien figurez-vous que j’avais l’intention d’aller à l’école ce matin et…Je m’égare. Je respirai un bon coup et je me jetai à l’eau. -Ambre, Maya, je suis désolée ! Leur dis-je en m’inclinant. Vous devez me trouver bizarre en ce moment, je vous ai évitées le plus possible, et pourtant, je me faisais un sang d’encre pour vous… -Je ne suis pas sûre de comprendre ; me dit Ambre, de quoi t’excuses-tu exactement ? Tu as bien le droit de vivre ta vie de temps en temps de ton côté… -Ce que je veux dire… c’est que je fais toujours tout de mon côté, sans vous impliquer, parce que je ne veux pas que vous soyez blessées…et encore cette fois, je vous ai tenues à l’écart de la prophétie. Elles se regardèrent alors gênées lorsque je leur parlai de cette prophétie. -Eh bien, tu sais ; repris Ambre, il se pourrait que nous soyons au courant… -Hein ? Dis-je incrédule. -C’est June qui nous en a parlé ; compléta Maya en haussant les épaules. -On voulait te laisser un peu seule pour une fois, nous savions que tu nous verrais comme des fardeaux si nous nous emmêlions, donc on a préféré rester à l’écart aussi pour cette fois… c’est plutôt à nous de nous excuser ; me dit Ambre en se dandinant d’une jambe à l’autre. Je me sentis alors encore plus coupable que je ne l’étais déjà. En plus de cela, Ambre et Maya savaient ce que je ressentais… J’aurais bien voulu cacher ma honte loin de là, mais j’étais venue ici de mon plein gré, je devais maintenant faire face aux conséquences. -Mais, si vous saviez que je vous considérais comme ça, pourquoi êtes-vous toujours avec moi ? -Parce que nous sommes amies tout simplement. Et puis, nous le savons bien que nous sommes faibles par rapport à June ou à toi. On a bien essayé de jouer aux héroïnes durant la guerre, mais tu as encore dû venir nous sauver. On ne doit vraiment pas être faites pour ça, n’est-ce pas Maya ? -Ça me fait mal de l’admettre, mais c’est vrai, tu as un niveau bien supérieur au nôtre en duel de monstres…Mais nous te battons à plate couture dans plein d’autres domaines où tu es nulle hein ! C’est pourquoi, ne devons-nous pas nous soutenir entre boulets ? -Tu pouvais te passer de la dernière phrase je crois… Nous éclatâmes de rire toutes en même temps. Cela semblait une éternité que nous ne nous étions pas détendues ainsi. Tout le stress qui s’était accumulé ces derniers jours n’était plus qu’un lointain souvenir. Je pouvais enfin être moi-même à présent. Une fois que la crise fut passée, je me rendis compte que je n’avais pas vu June sortir et les cours étaient terminés depuis plus de trente minutes. -Elle a dit qu’elle voulait rentrer vite pour réviser. On a un contrôle de Maths Lundi prochain portant sur les suites. -Oh non, tout mais pas ça ! Me lamentai-je en me prenant la tête dans les mains. Je suis donc condamnée à passer d’un malheur à l’autre ? -Ne t’inquiète pas Angéla, tu es peut-être nulle en maths, mais je pourrais t’aider à réviser ce week end, moyennant finance bien entendu ; me dit Maya avec une tape sur l’épaule. -Je ne suis pas si nulle que ça, la preuve, je ne suis pas dernière…Et pourquoi je devrais te payer d’abord ?! -Pour nous avoir larguées ces derniers jours. Mais c’est sûr qu’au pays des aveugles, tu es la reine ; pouffa Ambre. J’avais beau avoir l’air mécontente, au fond de moi, ces petites piques me faisaient du bien. J’avais l’impression que toutes ces histoires de fin du monde n’étaient qu’un rêve, que ma vie telle que je l’ai toujours connue n’était jamais partie. Trois amies inséparables se taquinant sans arrêt mais s’entraidant dans le besoin, c’était ainsi que les gens nous voyaient autrefois. Ambre était l’élève modèle, Maya le garçon manquée, et moi le bouffon du groupe. Je devais tout faire pour que plus jamais nos relations ne soient entravées par un quelconque élément nuisible, pas même une prophétie de fin du monde ! -Eh oh, tu dors debout ou quoi ? Me dit Maya en me pinçant le bras. -Aie ! Ça fait mal tu sais ; râlai-je. -Je viens d’y penser, j’ai pris les devoirs pour toi aujourd’hui Angéla ; dit Ambre en me tendant une pile de papiers. Je me suis dit que tu les lirais peut-être… -Je te l’ai dit, tu t’encombres pour rien, je suis sûre que tu ne vas même pas regarder le contenu. -Vous avez une bien mauvaise opinion de moi toutes les deux… -On te connait par cœur surtout ; répliqua Ambre. Aller, rentrons ensemble à présent et on en profitera pour faire du shopping, on ne l’a pas fait depuis une éternité ! Nous marchâmes côte à côte dans les rues, regardant les boutiques, nous arrêtant parfois sans rien acheter, nous parlions de tout et de rien, des cours, des profs où même de chaussures, des sujets banals. A ce moment-là, nous n’étions qu’un groupe d’adolescents normaux parcourant les rues de Paris. Il n’y avait ni prophétie, ni fin du monde, ni démon, juste Ambre, Maya et moi, trois amies depuis la maternelle s’étant fait la promesse de passer une fin de journée normale.
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| | | Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 1:19 | |
| Chapitre 5 : L’ombre des ténèbres
- Spoiler:
Nous arrivâmes devant le portail de l’école, encore essoufflés par notre course folle à travers la ville. Cependant, il n’y avait personne à la grille. Tout était calme. Où était donc passé Shadow ? Une pensée affreuse me traversa l’esprit. Et si jamais il s’était déjà introduit dans l’école et retenait prisonnier tous mes camarades ? Si tel était le cas, jamais je ne me le serais pardonné. C’était moi que Shadow voulait, les autres n’avaient rien à voir là-dedans. Non, je devais me calmer, il ne ferait jamais ça tant que Laura serait là elle aussi, il avait beau être maléfique, elle n’en restait pas moins sa fille… Je franchis la grille prudemment, Saya sur mes talons. Une fois au milieu de la grande cour, il n’y avait toujours aucun signe de notre ennemi. C’est alors que j’entendis un bruit de pas derrière moi. Je me retournai avec un sursaut et je fis face à mon pire cauchemar. Il était bel et bien là, notre ennemi ayant fait un pacte avec Gariatron, l’homme ayant tenté d’éradiquer tout sentiment sur terre, le père de ma meilleure amie, mieux connu sous le nom de Shadow. Il me faisait face, le visage serein. Il n’avait pas l’air de m’en vouloir, il ne semblait même pas venu là avec de mauvaises intentions, si on exceptait son étrange manteau noir qui lui faisait office de cape. Si je ne le connaissais pas, j’aurais certainement pensé qu’il s’agissait d’une personne normale allant à un bal costumé. Je restai cependant sur mes gardes, il était capable de tout… -Tiens, Darksky ; déclara-t-il joyeusement, je ne pensais pas que tu serais le premier sur qui je tomberai en arrivant ici, c’est une drôle de coïncidence tu ne trouves pas ? -Très drôle oui. Et moi je ne pensais pas vous revoir un jour ; répondis-je froidement. -Oh, tu me sembles quelque peu en colère contre moi. Je n’ai pourtant encore rien fait de mal ; déclara-t-il en penchant la tête sur le côté. -Pas « encore », cela signifie donc que vous allez faire quelque chose n’est-ce pas ? -Je ne sais pas ; dit-il en regardant en l’air, ça dépendra de lui. -De… « lui » ? Répétai-je sans comprendre. -Enfin, pour le moment, je suis libre de faire ce que je veux, donc est-ce que tu pourrais me dire où se trouve ma fille que je lui annonce la bonne nouvelle ? Il s’arrêta soudainement et se raidit. -Comment ça je n’ai pas le temps ? Bien sûr que si !... Qu’est-ce que tu me chantes là ? Et ta promesse alors ? Je savais que je n’aurais pas dû te faire confiance !... Si tu le dis… Il se tourna à nouveau vers moi. -Ne fais-pas attention à ce que je raconte, je débloque un peu je crois…mais j’ai une urgence, je repasserai plus tard. Dis tout de même à Laura que je suis venu ! Il repartit aussi vite qu’il était arrivé, et avant même que je n’aie pu comprendre ce qu’il se passait, il n’était plus là. Saya ne savait plus quoi dire non plus, mis à part une remarque assez inappropriée à la situation : -Le père de ta copine est schizophrène ? Dit-elle naivement. -Parle pour toi, je te signale que Shadow n’était pas là lorsque nous sommes arrivés ! Qu’est-ce qu’il t’a pris de dire une chose pareille ! Répliquai-je d’un ton tranchant. Je ne savais même pas pourquoi je m’énervai à ce moment, mais sa remarque me déplut. -Mais pourquoi… Je l’ai pourtant vu… Répondit-elle d’une petite voix. Il était devant l’école… Et… Je ne comprends pas… Elle recula, tremblante. Saya était pâle comme un linge, et au bord des larmes. Je me sentis tout à coup coupable d’avoir été aussi dur. Il fallait que je me rattrape, me disais-je, mais je ne voyais rien qui pouvait nous aider. Saya avait vu Shadow, mais il n’était arrivé que quelques instants après nous… C’est alors que je me rappelai soudainement de notre première expédition, sur l’ile déserte. Saya avait également eu une vision du futur et nous avait sortis d’un mauvais pas de cette manière. Etait-ce le même phénomène qui se reproduisait aujourd’hui ? -Dis-moi Saya…Repris-je d’un ton plus doux, s’agissait-il par hasard d’une autre de tes visions du futur ? Elle me regarda, interloquée. -Comment… Comment as-tu deviné ? -Et bien, ça fait quand même deux fois que tu me fais le coup, c’était une simple hypothèse en fait. -Mais ton hypothèse est bonne malheureusement… Ce fut à mon tour d’être interloqué. Je ne pensais vraiment pas avoir raison. Saya s’assit sur un banc et se prit la tête dans les bras. -C’est bien cela Darksky, je peux effectivement voir l’avenir ; dit-elle tristement. -Mais comment ? Je veux dire, depuis quand as-tu ce…don ? -« Je ne sais pas trop si on peut appeler ça un don. Aussi loin que je me souvienne, j’ai dû ‘acquérir vers dix ans. A cette époque, j’étais souvent seule, puisque comme je te l’ai dit, mes parents ne me reconnaissaient pas comme leur fille. Je m’enfermais de longues heures durant dans ma chambre, je contemplais le plafond, ne pensant à rien en particulier. Ma vie n’avait aucun sens maintenant que j’y repense, elle était totalement creuse. Chaque journée se ressemblait, et l’ennui était omniprésent. Je ne voyais pas au-delà du lendemain, et même le moment présent était souvent un tourbillon obscur dans mon esprit. C’est alors que j’ai commencé à voir des choses qui n’avaient pas lieu lorsque je fermais les yeux pour échapper à ce monde monotone. Au début, j’ai d’abord pensé que j’étais folle, ce que je suis peut-être après tout qui sait, cependant, ces événements se réalisaient toujours quelques instants après. Belle ironie du sort, tu ne trouves pas ? La fille incapable de s’insérer dans le présent se met à pouvoir voir le futur… Je me souviens qu’un jour, alors que j’étais en classe, j’ai fermé les yeux, et j’ai vu une des lampes du plafond tomber juste derrière la tête de l’un de mes camarades. Une seconde après, j’entendis un bruit de métal derrière moi. Mais je ne sais rien de plus sur ce pouvoir. Comment l’ai-je obtenu ? Pourquoi l’ai-je obtenu ? Quoi qu’il en soit, il semblait avoir disparu lorsqu’Hélios m’a recueillie, et tu l’as fait ressurgir durant notre expédition. » Un léger sourire fendit son visage, bien qu’elle gardât son regard triste. J’essayai encore de digérer son histoire qui semblait tout droit sortie d’un conte de fée. -Tu dis que c’est à partir du moment où Hélios t’a recueilli que tu as cessé d’avoir ces visions. N’était-il pas, toutes mesures gardées, comme le père que tu n’as jamais eu ? Elle leva les yeux vers moi, intriguée. -Ce n’est peut-être pas vraiment approprié. En m’exprimant mieux, tes visions ont commencé lorsque tu étais incapable de voir plus loin que l’instant présent. Mais lorsque tu l’as rencontré, l’horizon ne s’est-il pas dégagé pour toi ? N’était-il pas pour toi l’élément perturbateur qui faisait de tes jours quelque chose d’intéressant et unique ? N’était-il pas celui qui te permettait d’oublier toute ta solitude passée ? -Il se servait de moi, je le sais. Et puis, je ne me suis jamais sentie aussi seule que durant cette période, ta théorie ne peut être vraie. -Tu te sentais seule, certes, mais au fond de toi, ne savais-tu pas, même s’il est dur de l’admettre, que l’attention qu’Hélios a porté sur toi était un signe que tu n’étais pas seule au monde ? Qu’une personne au moins se préoccupait de toi et savait que tu existais ? -Tu pars dans des raisonnements métaphysiques trop compliqués pour moi ; dit-elle alors en retrouvant sa gaieté habituelle. Garde tout ça pour l’année prochaine, et qui sait, tu pourrais éventuellement obtenir de bonnes notes. -Mais J’AI de bonnes notes ; rétorquai-je, heureux d’entendre à nouveau ses taquineries. Elle se leva d’un bond. Elle avait retrouvé, en un instant, toute son énergie. Je ne savais pas si cela était dû à mes raisonnements ou bien au fait qu’elle ait pu parler de son passé à quelqu’un, mais à présent, toute la tristesse dans son regard s’était évaporée. -Bien, assez parlé de moi ! Déclara-t-elle. Il vaut mieux que nous retournions en cours, sinon j’en connais qui ne seront pas très contents. -Pourquoi toujours être aussi pressée ; soupirai-je en entamant le pas derrière elle qui marchait rapidement devant moi. Quoiqu’elle en dise, Saya n’était plus seule. Elle m’avait moi, et également le club de duel en formation désormais. Elle ne devait plus s’enfermer sur elle-même, je voulais la voir toujours ainsi, joyeuse et pleine d’énergie. C’était ainsi que je l’avais toujours connue, c’était la véritable Saya pour moi. Elle ne devait pas rejeter son pouvoir, ce dernier lui avait été donné pour apprendre à regarder vers avant, j’en étais persuadé. Par qui ? A ce moment-là, je n’avais pas de réponse à cette question, et je n’en cherchais pas. Je considérai simplement cela comme une chance qu’elle avait eu, une chance que j’aurais bien aimé obtenir également… Lorsque nous arrivâmes en cours, ceux-ci étaient terminés bien évidement. Nous avions certainement l’air intelligents lorsque nous restâmes devant la porte de la salle de classe vide. Nous éclatâmes de rire sans même savoir pourquoi. Nous avions remplacé le cours d’histoire par l’histoire de la vie de Saya… -Enfin je te trouve ! Dit une voix dans mon dos. Je me retournai et je me retrouvai nez à nez avec ma sœur. -Tu sais que ça fait presque un quart d’heure que je te cherche ; râla-t-elle. -Désolé, j’étais assez…occupé disons… -Enfin, tout cela ne me regarde pas ; dit-elle en haussant les épaules. J’ai croisé ta nouvelle amie dans un couloir, Hikari Miyako je crois, qui m’a dit qu’elle t’attendait sur le toit, avec Saya. Nous nous regardâmes sans comprendre, puis nous décidâmes d’aller à ce rendez-vous impromptu. Tout cela était très étrange, pourquoi Miyako voudrait voir Saya sur le toit alors que la veille même, elle était à deux doigt de la réduire en bouillie ? Le seul moyen de le savoir était de lui demander directement. Nous montâmes les escaliers menant à la terrasse. Il y avait toujours ces panneaux d’interdiction, mais je les ignorai et je poussai la lourde porte qui s’ouvrit en grinçant. Saya se précipita au bord du bâtiment et fut immédiatement émerveillée par la vue. Je me rappelai alors que c’était la première fois qu’elle venait ici. Je la comprenais, j’avais eu la même réaction qu’elle. -Je vous attendais. Comme sortie de nulle part, Miyako apparut à nos côtés. Elle semblait scintiller dans la lumière du soleil couchant. Ses longs cheveux roux, quant à eux, semblaient en feu, et son regard était comme fait d’or. Elle n’avait rien à voir avec la fille de notre club, prétentieuse et autoritaire, que nous connaissions. -Je suis contente que tu sois venue avec elle ; dit-elle en désignant Saya. Hier, j’étais sur le point de lui parler de l’origine de son deck mais elle est partie trop rapidement. -Alors tu ne bluffais pas ? Lui demanda Saya, méfiante. -Non, Miyako disait la vérité, elle connait l’origine de ce deck. -On peut savoir pourquoi tu parles de toi à la troisième personne soudainement ? Lui demandai-je surpris. -J’ai le droit, non ? Répondit-elle avec un sourire. Mais Saya, es-tu sûre de toi ? Ne préfères-tu pas le découvrir par toi-même ? -Je ne vois pas pourquoi je m’embêterais à chercher alors que la réponse est juste sous mon nez… -Tu peux voir les choses ainsi oui, mais si je te disais que ce que je vais te dire n’était qu’une partie de la vérité, la partie émergée de l’iceberg plus exactement, penses-tu que cela te serait bénéfique ? -Je suis perdue là… Tu sais d’où vient mon deck oui ou non ? -Miyako le sait, oui. -Mais tu ES Miyako ! -Je l’étais, à présent, je ne sais même plus ce que je suis… -Que veux-tu dire par là ? Demanda Saya, troublée. Miyako se contenta de fermer les yeux puis de sourire. Un flash de lumière nous aveugla momentanément. Lorsque nous ouvrîmes les yeux, nous étions seuls… Tout cela n’avait aucun sens. Qui était cette fille si elle n’était pas Miyako ? Sa sœur jumelle ? Impossible, elle avait dit qu’elle l’avait été…Plus je réfléchissais à la question, plus j’avais mal à la tête. Je me tournai vers Saya pour lui demander son avis. Elle semblait elle aussi perdue dans ses pensées. -Alors Darksky, tu penses toi aussi que je devrais en apprendre plus sur mon deck ? Dit-elle soudainement. -Si Miyako a les réponses, alors… -Ce n’est pas ce que je veux dire, elle vient de me dire de chercher par moi-même, pas de demander la réponse. Cependant, je n’ai aucune piste pour l’instant… -Et si tu commençais par essayer de te rappeler comment tu l’as obtenu ? Peut-être cela nous apporterait-il des réponses. -Justement, je n’en ai aucune idée. Je dois l’avoir depuis que j’ai commencé à jouer, mais je ne sais même plus qui me l’a donné… J’allais lui répondre d’aller voir Miyako, même si sa réponse ne serait pas complète, lorsque la porte de la terrasse s’ouvrit violemment, et cette dernière surgit, affolée. Elle semblait avoir couru pour arriver ici, elle était essoufflée. -Je peux savoir ce que vous faîtes ici ? Dit-elle d’un ton mi mécontent, mi inquiet. Je vous signale que la terrasse est interdite aux élèves, alors vous feriez mieux de redescendre vite fait avant que quelqu’un ne vous voit ! Je ne fus même pas étonné qu’elle ne se souvienne pas que ce fût précisément elle qui nous avait demandé de la rejoindre sur le toit… Après tout, elle ne se souvenait pas non plus de notre première rencontre ici… -Mais c’est toi qui… Je fis signe à Saya de se taire. -Ce n’est pas comme si cette terrasse était un endroit dangereux, je suis sûr que toi-même tu y viens assez souvent. Elle se raidit, j’avais visiblement visé juste, mais je ne voulais pas enfoncer davantage le clou pour aujourd’hui. Si Miyako cachait quelque chose, cela finirait bien par nous sauter aux yeux lorsque nous la connaitrons mieux. -Ce ne sont pas vos affaires, ça fait bien longtemps que je ne viens plus ici ; dit-elle tristement en regardant au loin. Mais s’il vous plait, partez, j’ai besoin d’être seule… Nous ne posâmes pas plus de questions et nous nous exécutâmes. Lorsque je passai près de Miyako, elle me chuchota : -Veille bien sur elle, le futur qui l’attend est plus qu’incertain. Qui sait de quoi sera fait demain ?... Je m’arrêtai net en entendant ses paroles. Comment en savait-elle autant sur Saya ? Je voulais lui poser la question, mais la lourde porte s’était déjà refermée derrière moi. Je me tournai alors vers Saya, l’air inquiet. Je ne voyais vraiment pas ce que Miyako insinuait… Saya était normale, que pouvait-il bien lui arriver maintenant que le mal était vaincu ? -Tout va bien ? S’inquiéta-t-elle. Tu as l’air bizarre, tu es malade ? -Non, non, tout va pour le mieux, mais je me posais la question pour toi, tu me semble un peu…pâle. -Vraiment ? Je me sens très bien pourtant… Tu dois être un peu fatigué Darksky, que dirais-tu de te détendre en allant au parc ? Me dit-elle joyeusement. Je ne répondis rien, je me contentai d’acquiescer et je la suivis. Miyako devait se tromper, Saya se comportait de la même façon que d’habitude. Je savais aussi qu’elle était assez forte pour se débrouiller seule, elle n’avait pas besoin de mon aide, elle était bien plus forte que moi de toute façon ? Comment Miyako voulait-elle que je la protège ? Et de quoi ? Rien ne faisait peur à Saya, je le savais, durant notre première expédition, elle enchainait les pièges sans jamais se plaindre, sans jamais ralentir… -Dis-moi Darksky ; dit-elle en me tirant de mes pensées, pourquoi m’as-tu empêché de parler tout à l’heure ? Je veux dire, si Miyako a des troubles de la mémoire, pourquoi ne pas le lui dire ? -Je ne pense pas que ce soit aussi simple que des troubles… Comme tu as pu le voir, Miyako est froide avec nous, même autoritaire, et pourtant, celle qui nous a donné rendez-vous était son exact opposé. -Tu penses qu’il s’agit de deux personnes différentes ? Des jumelles ? -C’est très peu probable ; répondis-je gravement. Miyako à l’air d’avoir un passé assez douloureux d’après ce que Youhei nous a dit. Si seulement il avait pu terminer son histoire, peut-être que nous pourrions éclaircir ce mystère… -Ce n’est pas comme si tu le voyais tous les jours, tu lui poseras la question demain, et je suis sûre que tout s’éclairera ! En attendant, je crois qu’un peu de ménage fera du bien ; soupira-t-elle. -Du…Ménage ? Demandai-je sans comprendre. Je levai la tête et je vis, sans grande surprise, Brutus maltraiter un plus jeune que lui. J’étais sur le point d’intervenir avec Saya, lorsque quelqu’un d’encore lus musclé et grand que lui nous devança et le pris par le col. -Dis donc, qu’est-ce que c’est que ces manières de martyriser les plus petits que soi ? Je vais t’apprendre ce que ça fait de… -Ce n’est pas justement ce que tu es en train de faire, de martyriser un plus petit que toi ? L’interrompit alors une fille brune, portant des lunettes et une natte, qui arriva après le garçon d’un pas lent. Le garçon recula vivement et lâcha Brutus qui s’étala par terre. -Oh non, je me suis encore laissé emporter ! Se lamenta le nouveau venu. Excuse-moi l’ami, j’espère que tu me pardonneras ; dit-elle en tendant une main à Brutus, qui s’enfuit pour toute réponse. -Tu sais, ce n’est pas comme ça que tu te feras accepter par les autres ; soupira la fille. -Je sais, mais c’est plus fort que moi, sans Dan et Miyako, impossible de me maitriser… répondit-il tristement. -Ils ne sont plus là à présent, donc il va bien falloir que tu t’y habitues. La fille remarqua alors notre présence. -Tu vois, tu as encore effrayé des gens avec tes manières de brute ! -Non, non, il n’y a aucun problème ; répondis-je hâtivement, nous allions nous même régler son compte à ce type lorsque ton ami est arrivé. -Tant mieux ; dit-elle soulagée. Mais nous ne nous sommes pas encore présentés, je m’appelle Julie Guardian, et le grand là-bas, c’est Denys Syracuse. -Je peux me présenter tout seul tu sais ; protesta-t-il. Mais j’ai l’impression de t’avoir déjà vu quelque part toi ; dit-il en me regardant. Attends, ne dit rien…Ca y est, j’y suis ! Tu es celui qu’on appelle Darksky, l’aigle noir ! J’ai raison hein ? -Oui ; répondis-je un peu déconcerté. Je ne savais pas que j’étais aussi connu… -Donc c’est vraiment lui ! Tu entends Julie, c’est Darksky ! Cria le dénommé Denys. -Oui, j’entends, pas besoin de me hurler dans les oreilles non plus… rétorqua-t-elle. -Tu pourrais te monter un peu plus enthousiaste tout de même, nous sommes en présence d’une véritable légende, celui qui a mis fin à la guerre contre le démon ! -Techniquement, j’ai perdu ce duel ; dis-je sans savoir quoi répondre. -Tu fais le modeste, tu as vraiment toutes les qualités ; dit Denys avec une tape amicale dans le dos, qui me coupa quand même la respiration quelques secondes. Et j’imagine que ton amie ici, c’est Laura Garden, la sinistre seconde de l’ombre ? -Non, pas vraiment ; répondit Saya. Mon nom est Yuiko Saya, je suis une vielle amie de Darksky, ravie de vous rencontrer. -L’amie d’une légende est une légende également ! Affirma le jeune homme. -Enfin, si vous voulez bien nous excuser, nous ne faisions que passer lorsque Denys a vu cette brute et il n’a pas pu s’empêcher de venir… -Je ne supporte pas les injustices ; grommela-t-il. Dan aurait été tout à fait d’accord avec moi… -Mais il n’est pas là. Aller, nous allons être en retard si on ne se dépêche pas. J’espère que nous nous reverrons bientôt. Ils nous saluèrent et disparurent rapidement de notre champ visuel. Alors comme ça j’étais une légende ? Je ne sais pas pourquoi, mais savoir ça me mettait mal à l’aise, je préférais largement rester dans l’ombre plutôt que d’occuper un premier rôle, premier rôle qui revenait à Drago soit dit en passant. -On trouve vraiment de tout dans ce ville ; dit Saya en rigolant. Bien, où en étions-nous ? A oui, tu devais te détendre un peu. Je te propose de venir voir ta sœur livrer un beau match, qu’en dis-tu ? -Marie…livre un duel ? Dis-je un peu surpris. -Oui, oui, elle ne te dit jamais rien ? -Jamais, en tout cas, pas en ce qui concerne les duels… Saya me prit alors par le bras et m’amena au terrain de duel où une foule s’était déjà rassemblée. Je vis ma sœur au milieu, livrant un duel. Elle semblait mal partie. Son terrain était vide et son adversaire avait déjà trois monstres sur le terrain. Cependant, elle n’avait pas du tout l’air inquiète. Elle piocha une carte et un sourire se dessina sur sa figure. -Je crois que c’est terminé. J’active ravin des dragons ! Grace à ce terrain, en me défaussant de Brandistok, je peux ajouter à ma main mon duc Dragunité que j’invoque immédiatement. Lorsque je fais ça, je peux l’équiper avec Phalanx Dragunité qui se trouve dans mon cimetière. Et pourquoi s’arrêter là, j’active l’effet de Phalanx et je l’invoque spécialement. Invocation synchro : Apparait, chevalier Dragunité – VAJRAYANA ! Par son effet, je peux l’équiper avec Arklys dragunité depuis mon cimetière. Ce n’est pas fini ! J’active l’effet de mon chevalier, en envoyant Arklys au cimetière, son attaque est doublée et l’effet d’Arklys s’active, je détruis donc ton Dragon blanc aux yeux bleus ! Il te reste 2000 points de vie, mon dragon a 3800 points d’attaque et tu n’as que ce ridicule dragon alexandrite, tu as donc perdu -Attends un peu, tu ne sais pas compter, il me restera encore 200 points de vie et au prochain tour… -J’oubliai, j’ai lance interdite en main… Le public acclama ma sœur, qui leur répondit en les saluant avec un sourire. Elle avait décidément énormément progressé avec le deck de notre père, elle le maniait même mieux que moi à présent. Je ne regrettais vraiment pas de lui avoir offert. Alors que son adversaire se retirait la tête basse, un nouvel individu fit son entrée. A son arrivée, l’air autour de nous se refroidit soudainement. Son visage était caché par une capuche noire, et portait le même manteau que Shadow, mais je pouvais tout de même distinguer de longs cheveux blancs comme la neige dans l’ombre. Je sus immédiatement que son arrivée était synonyme de problème. Je devais prévenir Marie. Je tournai la tête vers Saya, et je remarquais soudainement que les spectateurs étaient comme figés sur place. Plus un ne bougeait. C’était comme si le temps s’était arrêté pour eux. Cependant, Saya, Marie, le sinistre individu et moi-même pouvions nous mouvoir librement. C’est alors que l’individu leva la tête vers moi, et je crus entrevoir un sourire cruel derrière sa capuche. Il s’adressa à nous d’une voix grave : -Mon nom est Bakura, et mon maitre m’a demandé de vous éliminer… Bakura…J’avais déjà entendu ce nom quelque part, mais où ? Le garçon enleva alors sa capuche et je pus enfin distinguer son visage. Il avait bien de longs cheveux blancs dressés sur sa tête, mais le plus inquiétant était ses yeux. Il y avait comme une joie malsaine qui s’en dégageait, ce qui se reflétait dans son sourire cruel. La mémoire me revint subitement en l’examinant. Ce garçon avait combattu Yugi il y a plus de vingt ans ! Comment pouvait-il ne pas avoir vieilli d’un pouce ? Il avait exactement la même tête que sur les vieilles images du tournoi… -Ton maitre dis-tu ? Dit Marie d’une voix glaciale. Pourquoi quelque chose me dit que tu fais plus ça pour toi que pour moi ? -Tiens, mais si ça ne serait pas Marie, la fille pouvant lire le cœur des gens ? Répliqua-t-il d’un ton doucereux. J’avais entendu dire que certains pouvoirs humains étaient plus puissants que ceux des objets du millénium, mais je ne pensais pas que cette rumeur était vraie. A moins que… ton pouvoir ne te vienne d’une autre entité ? Marie Recula d’un pas. Même elle ne savait pas d’où provenait réellement son pouvoir. Quant à moi, je ne savais même plus qui était réellement nos parents… Mais je ne devais pas laisser ce type déstabiliser ma sœur. -Dis-donc toi ! Lui lançai-je pour détourner l’attention, qu’as-tu fais à tous ces gens ? -Rien de bien méchant petit oisillon, enfin, pour le moment… Je suis venu pour ta sœur, je te prierai de ne pas intervenir, ton tour viendra bientôt. -Tu es venu pour moi ? Tu ne sais pas à qui tu as affaire ; rétorqua-t-elle. Je ne sais pas qui tu es ou ce que tu es, mais sache que je n’ai pas peur de toi ! Ton cœur me dit que tu n’es pas sûr de me vaincre, je vais donc profiter de cette faiblesse et te renvoyer à ton « maitre » ! -Mon cœur n’est que mensonge, désespoir, tristesse et chaos, comment peux-tu percer la vérité à travers cela ? Enfin, tu n’es qu’une humaine, tu ne me poseras aucun problème… Le garçon sorti son disque de duel, qui n’avait pas changé depuis vingt ans, c’était un des premiers modèles. Il était vieux et rouillé, son deck devait donc suivre, enfin, je l’espérais… -Tu vas regretter tes paroles « bakura » ! Je prends la main. Bien, je vais commencer par activer sanctuaire du dragon pour envoyer au cimetière Brandistok Dragunité. Je vais à présent jouer mon Légionnaire dragunité et activer son effet pour l’équiper avec Brandistok. Je pose une carte face cachée et je laisse la main. -Tu n’as pas joué selon mes plans, mais je vais te forcer à le faire ; dit Bakura à voix basse. Je vais activer bourse des âmes, ainsi, je sacrifie ton monstre pour invoquer le mien : apparait Néo Diabound Kernel ! Un affreux monstre verdâtre sorti des entrailles de la terre. Il avait une tête démoniaque et une queue de serpent. J’avais déjà entendu parler de cette carte, unique, mais je ne l’avais jamais vue en vrai. D’après ce qu’on en disait, ce monstre était capable de s’accaparer la puissance de n’importe quel monstre, y compris celle des dieux…Je priai pour que cette légende fût fausse. -Comme j’ai activé bourse des âmes ce tour ci, je ne pourrais pas attaquer, je pose donc une carte face cachée et c’est donc à toi, essaie un peu de détruire mon monstre. -Avec grand plaisir, il est tellement laid que ça ne sera pas une grande perte ! J’invoque immédiatement duc Dragunité, et grâce à son effet, je peux l’équiper avec Brandistok depuis mon cimetière. Mais ce n’est pas fini, je retire maintenant du jeu pour invoquer ma plus puissante créature : Arsenal Dragunité, Leyvaten ! Son effet, s’active à présent et je l’équipe avec Brandistok depuis mon cimetière, ce qui signifie qu’il pourra désormais attaquer deux fois par tour ! Aller Leyvaten, détruis sa mocheté avec ton sabre tranchant ! -Ce n’est pas ce que je recherchai, mais je m’en contenterai pour le moment. L’effet de Néo Diabound s’active ! Je réduis premièrement l’attaque de ton monstre à 0 puis j’annule ses effets, qui deviennent à présent les siens ! -Impossible, Leyvaten… Bakura : 4000 – Marie : 2000. -Ton pouvoir est intéressant…mais Diabound en veut plus, alors invoque le, invoque ton monstre synchro ! -Je…je pose une carte face cachée et je termine mon tour…dit-elle désemparée. -C’est tout ? Eh bien, ça n’aura pas été si dur que ça finalement. Diabound, met un terme à ce duel ! -Je ne me laisserai pas faire, j’active appel de l’être hanté, ainsi je rappelle mon légionnaire du cimetière… Bakura : 4000 – Marie : 1200 -Tu ne fais que retarder l’inévitable, je pose une carte face cachée et je termine mon tour. Comme tu le vois, je pense que seul un monstre synchro pourra te sauver à présent. Pourquoi Bakura voulait-il absolument que Marie invoque un monstre synchro ? Si elle faisait ça, il risquait de perdre plus qu’autre chose, à moins que… Je tournai la tête vers le Diabound et je compris son plan, il fallait que j’avertisse Marie, mais elle était trop loin. -Je vais me gêner tiens ! Je pioche, et j’active ravin des dragons ! En me défaussant de Phalanx Dragunité, j’ajoute un autre duc à ma main. Je vais l’invoquer, et il va donc s’équiper avec Phalanx. Mais ce n’est pas fini, l’effet de Phalanx s’active, je peux l’invoquer spécialement ! Admire, Invocation synchro ! Apparait, Chevalier Dragunité, VAJRAYANA ! -Non, Marie ! Lui criai-je, trop tard. A cet instant précis, une chose étrange se produisit. A peine son chevalier avait-il touché le sol du terrain de duel qu’une épaisse brume nous enveloppa. Bakura jubila, et son rire faisait vraiment froid dans le dos. Je vis alors Diabound se rapprocher du dragon et il l’attrapa par le coup, sans que son maitre n’ait rien ordonné. Marie recula, terrifiée. Elle semblait s’affaiblir en même temps que son monstre, prisonnier des griffes du Diabound. Je devais faire quelque chose. Saya semblait d’accord avec moi, et nous nous élançâmes entre ma sœur et son adversaire. -Ça suffit ! Lui cria Saya. Laisse-la tranquille et viens te battre avec moi plutôt ! -Ça ne fait que commencer pourtant ; répliqua Bakura. Asseyez-vous et profitez du spectacle, ce n’est pas tous les jours que vous pourrez voir mon Diabound. -Et puis quoi encore ! Lançai-je. Tiens bon Marie. -T’es drôle toi ; dit-elle en grimaçant, je ne sais pas ce que c’est que ce truc, mais il est aussi dangereux que moche… Le diabound relâcha soudainement le monstre de Marie, qui s’écroula au sol en même temps qu’elle, tandis que ce dernier avait grandi de plus de deux mètres ! Je courus vers ma sœur. Elle était inconsciente. C’en était trop, une rage folle s’empara de moi, je sortis mon disque de duel lorsqu’une voix se fit entendre : -Ne touche pas à ma fille ! Mon jeu s’illumina et un éclair de lumière perça à travers la brume. Du ciel descendit Nout, la déesse m’ayant aidé durant mon duel contre le démon, et accessoirement, une personne très proche de mes parents… Ce fut au tour de Bakura de grimacer. -Tu te pointes trop tôt toi, je n’avais pas prévu de t’affronter tout de suite, mais ton heure viendra également… Il nous tourner le dos, et disparu dans la brume, qui se dissipa aussitôt après. Le temps repartit en même temps que la brume. Personne ne semblait avoir remarqué quoi que ce soit. Mais je n’avais pas le temps de me préoccuper de ça, Marie était toujours blessée, je devais la ramener le plus vite possible chez nous. Je la pris dans mes bras, et je pus alors remarquer que la carte de son monstre synchro était devenue totalement noire. Diabound avait-il…volé ses pouvoirs ? Cela n’avait aucune importance pour le moment… -Attends, tu veux que je t’aide à la porter ? proposa Saya tout aussi inquiète que moi à son sujet. -Merci, mais je peux me débrouiller seul, mais pourrais-tu aller chez moi et prévenir Arnold, notre Major d’homme, que Marie est mal en point ? -J’y vais de ce pas ! Mais…tu habites où au fait ? Je me souvins soudainement que Saya n’était encore jamais venue chez moi. Cela allait poser un problème si Arnold ne savait rien… -Ce n’est pas grave, mais dépêchons nous alors, nous n’avons pas beaucoup de temps… Saya passa devant moi. Nous courûmes à travers les rues de la ville. Je sentais le cœur de Marie battre faiblement dans sa poitrine. -Tiens bon ; lui murmurai-je. Nous arrivâmes chez moi tout essoufflés, sous les yeux ébahis d’Arnold. -Que lui est-il arrivé ? S’exclama-t-il. -On ne sait pas trop, elle s’est écroulée sans raison dans le parc ; mentis-je. Arnold la pris dans ses bras et l’emmena sans plus attendre dans sa chambre, avant d’appeler un médecin. Ces minutes d’attentes furent interminables, je faisais les quatre cents pas dans le salon, et Saya regardait par la fenêtre d’un air angoissé. Le médecin arriva enfin après un temps interminable. Cela me rappela le jour où Marie était réapparue mystérieusement dans le jardin de Sherry. J’avais cru que ce jour ne se terminerait jamais. -Dis Darksky ; dit alors Saya, toujours en regardant par la fenêtre, j’étais en train de réfléchir à quelque chose… -Quoi donc ? Demandai-je intrigué. -Tu as une sœur toi, tu n’as donc jamais été seul, contrairement à moi… Je me demandais simplement comment tu pouvais supporter qu’elle soit blessée, perdue ou, comme aujourd’hui, en grand danger ? Je veux dire, je crois que je deviendrai folle d’inquiétude si je savais que quelqu’un à qui je tiens énormément, était en danger… -Je ne le supporte pas justement ; avouai-je. -Vraiment ? S’étonna-t-elle. Pourtant, tu as toujours l’air si calme, si maitre de toi… -Ce n’est qu’une impression, pour te dire la vérité, je pense que si je m’affolais et perdais le contrôle de moi-même, tout n’irait que plus mal autour de moi. Les gens s’inquièteraient bien plus, et cela n’aiderait personne finalement… -Peut-être bien, mais tu n’en es pas moins très fort, je sais que jamais je ne pourrais me contrôler comme tu le fais, je ne sais même pas si je pourrais risquer ma vie pour ceux que j’aime... Laura a vraiment de la chance de t’avoir…Finit-elle à voix basse. -Je ne sais pas si elle serait d’accord avec toi ces derniers temps. Je la blesse sans même m’en rendre compte. Je fais vraiment tout de travers… Saya se leva brutalement et me fit sursauter. Elle s’approcha de moi, l’air menaçant. -Mais qu’est-ce que tu racontes encore ? Personne ne peut être parfait, il est normal que de temps en temps, tu fasses un faux pas, non ? -Je… -Laura n’a-t-elle jamais fait quelque chose qui t’a blessé sans s’en rendre compte ? Est-elle parfaite ? -Euh, Saya, pourquoi t’énerves-tu ? -Je ne m’énerve pas, je veux simplement que tu comprennes que tu as le droit de faire des erreurs comme tout le monde, et si Laura ne l’accepte pas… -Je vois qu’on parle de moi dans mon dos ? Dit alors une voix mécontente. Je me retournai, mon cœur battant à deux cent à l’heure. Laura était là, à l’entrée du salon, les bras croisés sur sa poitrine, son regard lançant des éclairs. -Saya je présume ? Dit-elle avec un air hautain. -C’est bien moi, et tu es Laura ? Rétorqua Saya sur le même ton. La tension monta d’un cran. Ce n’était pas bon du tout, je devais arrêter cette catastrophe imminente. -Je…Je n’ai pas fait les présentations, c’est vrai ; dis-je d’un ton se voulant enjoué. Elles m’ignorèrent royalement. -La jalousie est un vilain défaut ! Lança Saya sans prévenir. Un grand silence s’ensuivit. Laura rougit, je tombais de ma chaise, Saya sourit, et la pression retomba immédiatement. -Tu es vraiment soupe au lait toi ; lui dis-je. Quand tu commences à t’énerver, tu pourrais au moins aller jusqu’au bout ! -Oh, pourquoi je ferais ça ? Répondit-elle innocemment. -Je ne sais pas, peut-être parce que c’est normal, tu n’es pas d’accord Laura ? -Il a raison ; dit-elle tout aussi déconcertée que moi. -Comme je le dis toujours, « rien de tel qu’une blague pour détendre l’atmosphère » ! -Tu ne dis jamais ça ! Rétorquai-je. -Et bien, à partir de maintenant je vais le dire ! -Surtout pas ! De quoi tu auras l’air en sortant de telles banalités ?! Laura se mit à rire malgré elle devant notre conversation stupide. Nous la regardâmes tous les deux d’un air étonné. Elle tenta alors de se rattraper, en vain. -Hum, hum, je disais donc… -C’est trop tard pour avoir l’air sérieuse ; l’interrompit Saya. Pour le moment, concentrons-nous sur le rétablissement de Maire. -Elle a eu un accident ? S’étrangla Laura. Où ? Quand ? Comment ? -Au parc, un type bizarre l’a défiée en duel, et il a invoqué un monstre du nom de diabound qui… -Et tu n’aurais pas pu le dire tout de suite ? C’est bien plus important que le reste ! -Je sais, mais tu n’avais pas l’air très…encline à la discussion en arrivant, si tu vois ce que je veux dire… -Je…Je suis désolée ; dit-elle avec un air coupable. Je me suis encore laissé emporter par mes sentiments… -Ce n’est pas grave ; lui dit Saya en lui mettant la main sur l’épaule. Personne n’est parfait. On fait tous des erreurs, toi, moi, Darksky… Arnold apparut alors à l’entrée de la pièce. -J’ai la joie de vous annoncer que mademoiselle Marie est hors de danger à présent ; dit-il avec une révérence. Elle a cependant besoin de beaucoup de repos, je vous prierai donc de ne pas la déranger avant demain. Nous eûmes tous un soupir de soulagement en entendant ses paroles. Arnold se retira et nous laissa seuls. -Bonne nouvelle ! S’exclama Saya. Mais le mystère reste entier quant à ce que ce type lui a fait… Je sortis alors la carte de Marie que j’avais récupérée sur son disque de duel. Elle n’avait pas changé, elle était toujours noire, sans image, comme si elle avait été brulée. Je la montrai aux filles : -Il n’y a qu’une seule explication logique ; dit alors Saya, il a volé l’énergie de la carte ! -Parce que pour toi, c’est logique ? Répliquai-je. -C’est pourtant bien ce qui a du se passer ; dit alors Laura, c’est déjà arrivé dans le passé. Vous connaissez le nom de son adversaire ? -Il s’appelait Bakura, mais… Laura eut un sursaut et écarquilla les yeux de terreur. -Bakura…Non, c’est impossible…Et son monstre…S’appelait Diabound ? -Oui, mais je ne vois pas où tu veux en venir… -Moi je vois où elle veut en venir ; dit une voix d’homme. Nous nous retournâmes, et nous vîmes Hélios assis sur un rebord de l’une des fenêtres, l’air grave. -Diabound…est une des créatures de Zorc…
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| | | Heart
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| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 1:19 | |
| Chapitre 6 : Renaissance- Spoiler:
Le lendemain, après les cours, je rejoignis June chez elle pour parler avec son père. Lorsque j’arrivai chez elle, Mai était encore en train de tenter de cuisiner, d’où l’odeur de brûlé qui m’envahi les narines en entrant. June alla l’aider et me laissa seule dans le salon en attendant son père. Je me rendis compte que c’était la première fois que j’avais l’occasion de faire le tour du propriétaire. Sur les étagères, il y avait de nombreux livres consacrés aux mythes et légendes, mais également de nombreux albums photos. Je ne pus résister à la tentation et j’en sorti un au hasard. Toutes les photos dataient d’au moins trente ans. On pouvait y voir le professeur dans ses années de lycée avec tout un groupe d’amis, dont le roi du jeu. Sur d’autres, on pouvait voir Yugi aux côtés de légendes telles que Pegasus ou Kaiba. Le professeur n’avait pas tant changé que ça, il avait déjà la même coupe de cheveux à cette époque. -Oh, ça me rappelle des souvenirs tout ça ! Dit alors l’intéressé en se penchant par-dessus mon épaule pour regarder. Je sursautai et je lâchai l’album sous l’effet de surprise. -Prévenez avant de faire ça ! Protestai-je. J’ai failli avoir une attaque ! -Désolé, désolé ; s’excusa-t-il, confus. -En fait, c’est moi qui devrais m’excuser pour avoir fouillé dans vos affaires sans permission… -Ne t’en fais pas pour ça, tu es comme chez toi ici ! Répondit-il enthousiaste. Mais tu n’es pas venu pour regarder de vielles photos il me semble. -En effet, est-ce que vous vous seriez souvenu de quelque chose au sujet de ces monstres ? -J’ai fait mieux que ça, j’ai demandé à une collègue spécialiste en mythes anciens de venir t’en parler, elle s’appelle Alice. La jeune femme brune apparut alors dans le salon. Je ne pensais pas la revoir un jour, pas depuis qu’elle nous avait fait passer nos épreuves, mais elle faisait comme si jamais rien n’était arrivé et se comportait comme si elle me rencontrait pour la première fois. Le professeur fit les présentations, même si cela était inutile, et laissa la parole à Alice. -Le mythe des monstres colonies du mal remonte à il y a très longtemps, à une époque où les différents clans d’esprits de duel se faisaient la guerre. Parmi les plus puissants, il y avait les vers, les envahisseurs de ce monde, les vallées de brume, les cloches de feu, et enfin, les gardiens scellés, les barrières de glace. Alors que le monde était sur le point sombrer sous la menace du vers zéro, le sceau de Trishula, le dragon légendaire, fut brisé, et cela mit un terme à cette guerre. Cependant, le prix à payer était cher. Tous les dragons de la barrière de glace furent détruits en même temps que le vers zéro et son armée. Le monde aurait pu prospérer longtemps, mais les vers n’avaient pas dit leur dernier mot. En guise d’adieu, ils avaient laissé un virus qui s’est petit à petit répandu. Ainsi sont nés les « colonies du mal », ce sont les corps sans vie des monstres ayant péri durant la grande guerre, ils n’ont ni âme, ni cœur, ils sont simplement guidés par leur instinct de destruction. -Attends ; l’interrompis-je, tu es en train de me dire que ces monstres sont des sortes de…zombies ? Mais alors, comment peuvent-ils être vaincus ? Et quel est le rapport avec le deck de Laura ? -La réponse aux problèmes du présent se trouve le plus souvent dans le passé. Les colonies du mal ont bien fini par être vaincus, mettant un point final à la guerre. Cependant, il n’est dit nulle part qui a mis fin à la guerre, ni comment. Le seul indice que nous avons est le mot « renaissance ». -Plutôt vague comme indice…Et…tu sais ce que sont devenus ces monstres après leur destruction ? Ont-ils pu reposer en paix ? Ou bien ont-ils pu vivre à nouveau ? -Là non plus, nous n’avons aucun indice. -Je vois ; dis-je dépitée. Merci quand même pour ces informations. -Je suis désolée de ne pas pouvoir t’être plus utile, mais je continuerai les recherches de mon côté et je te préviendrai dès que je trouve un indice. Alice se retira. Le professeur la raccompagna et me demanda d’attendre son retour pour parler de « quelque chose d’important ». June arriva quelques instants après en toussant. -J’ai cru que nous n’y arriverions jamais ; gémit-elle. Je t’ai déjà dit de laisser Papa cuisiner ! -Il faut bien que j’essaie de temps en temps ; répliqua Mai. Mais laisse-moi faire à présent, je peux m’occuper du reste ! -J’ai peur du résultat, mais je te fais confiance… June m’invita à monter dans sa chambre en attendant son père. C’était également la première fois que j’y entrais. Elle n’avait rien de bien particulier. Quelques poster aux murs, un bureau encombré d’une multitude de papiers et de cartes, et une vue donnant sur toute la ville. June avait vraiment de la chance, elle pouvait vraiment voir toute la ville depuis sa chambre, elle n’avait même pas besoin de sortir pour connaitre toutes les rues… Je reportai mon regard sur les posters et un détail m’intrigua. Ils étaient tous vieux de plus de trente ans. En fait, ils dataient de la même époque que toutes les photos du professeur. -Dis-moi June, pourquoi tu n’as que des affiches pour de vieux tournois ? Demandai-je. -Ce sont tous les tournois auxquels ma mère a participé dans sa jeunesse : l’ile des duellistes, le grand tournoi de Batailleville, et j’en passe ! -Mai avait l’air d’être une duelliste très impressionnante d’après toi. -Et elle l’était ! Mais elle a toujours été si seule, elle pensait qu’on ne pouvait compter que sur soi-même avant de rencontrer mon père… -On parle vraiment de la même personne ? Mai me semble pourtant être une personne ouverte aux autres… -Oui ; dit June avec un léger sourire, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Vois-tu, je n’ai jamais connu mes grands-parents. Ils sont morts lorsque ma mère était encore une enfant et lui ont laissé une fortune colossale, et comme tu le sais, l’argent n’achète pas les amis. C’est dans cette solitude que ma mère a grandi, mais c’est également grâce à cela qu’elle a connu le duel de monstres et rencontré mon père sur l’ile des duellistes, il y a plus de trente ans. Je crois qu’il a changé sans vision des choses pendant un court instant, mais il était maladroit et l’a faite douter d’elle-même. Elle continua sa carrière tandis que mon père hantait son esprit. Elle s’est cependant retirée du circuit professionnel après l’avoir blessé alors qu’elle était possédée. Mais je ne peux qu’admirer sa force, elle a enduré toutes ces épreuves sans l’aide de personne. J’ai beau faire de mon mieux, je sais que jamais je ne lui arriverai à la cheville… -Mais pourtant tu es l’une des duellistes les plus talentueuses que je connaisse ! Tu me l’as déjà montré de nombreuses fois, en entrainant Ambre et Maya, durant le duel contre elles ou même contre moi ! Tu as gagné des tournois auxquels je n’aurais jamais imaginé pouvoir ne serait-ce que participer ! Tu es assez forte comme ça ! -Tu ne connais pas ma mère ! S’exclama-t-elle. Comparée à elle, je ne suis rien du tout ! Elle m’est supérieure en tout, courage, force, volonté, je n’ai aucune de ces qualités-là ! Je n’ai pas vécu seule, e n’ai pas enduré la souffrance de perdre mes parents, je ne peux donc pas l’égaler ! Je ne suis que l’ombre d’une duelliste de talent qui tente de se faire un nom pour que sa mère soit fière d’elle… Je me levai brutalement, choquée d’entendre ses paroles. -De quoi te plains-tu ? Est-ce vraiment une vie enviable, la solitude et la souffrance ? Est-ce ce dont tu rêves, de perdre tes parents et nous, tout ça simplement pour devenir meilleure ?! -Je…Je…Bafouilla-t-elle déconcertée. -Si tu n’as jamais connu la souffrance ou la solitude, n’est-ce pas parce que Mai ne VOULAIT pas que tu connaisses ces peines ?! Ne t’a-t-elle pas protégée dans ce but ?! Tu peux bien être moins talentueuse qu’elle, mais t’a-t-elle déjà demandé de devenir meilleure qu’elle ?! Penses-tu même qu’elle le veuille ? -Je…Je ne me suis jamais posé la question ; murmura-t-elle. J’ai toujours joué au duel de monstre afin de faire honneur à la réputation de me mère, pour qu’elle soit fière de moi... J’ai tenté…de ne penser qu’à la victoire comme elle le faisait, de ne pas me soucier de mes adversaires, d’être toujours froide et distante envers les autres…mais cela m’était impossible…C’est pourquoi, je m’étais persuadé que jamais je n’atteindrai son niveau… ; dit-elle les larmes aux yeux. -Tu ne peux pas copier le style de duel de quelqu’un d’autre, tu n’es ni Mai, ni le professeur, tu es toi, tu as ton propre style de duel, ta propre personnalité, tu n’es absolument pas l’ombre de quelqu’un ! C’est justement en trouvant ta propre voie que tu pourras égaler Mai, tu ne peux pas reproduire le parcours qu’elle a eu ! Tu ne penses pas qu’il est temps de voler de tes propres ailes ? -Mais, et si je n’y arrivais pas ? Si tu te trompais sur toute la ligne ? Comment mes parents pourraient-ils être fiers de moi ? -Je suis sûre qu’ils le sont déjà ; affirmai-je. Je sais comment réagis quelqu’un lorsque tu le déçois, c’est pourquoi, je peux t’assurer que tu es déjà parfaite à leurs yeux. C’était la vérité. Je savais pertinemment comment réagissait mon père lorsque je rentrai avec une mauvaise note ou un avertissement de comportement. J’avais toujours pensé qu’il me criait dessus parce qu’il ne m’aimait pas, mais je me rendis compte à ce moment-là que ce que je disais à June, je le disais également à moi-même. A chaque fois que je faisais cela, je décevais mon père qui pensait que j’étais capable de bien mieux. Au contraire de June qui tentait de toujours faire du mieux qu’elle pouvait pour plaire à ses parents, je les blessais sans même m’en rendre compte…Elle qui se préoccupait plus d’eux que d’elle-même, une fois de plus, je vivais centrée sur moi-même, sans faire attention à ceux qui m’entouraient. Ambre, Maya, mes parents, combien d’autres personnes avais-je blessé avec mon attitude égoïste ? -J’espère sincèrement que tu as raison ; dit June en fermant les yeux, un léger sourire aux lèvres. Je vais suivre ton conseil, mais j’ai comme l’impression que la vie que je t’ai décrite s’est arrêtée le jour où je vous ai rencontrées, sans même que je ne m’en aperçoive. C’est pourquoi, je dois te remercier, pas seulement pour tes conseils d’aujourd’hui, mais pour tout le temps que nous avons passés ensemble… -Je ne sais pas vraiment pourquoi tu me remercies, je n’ai rien fait de particulier. Ça serait plutôt à moi de te dire merci. Tu m’as fait comprendre une grande chose aujourd’hui. -Vraiment ? De rien dans ce cas…Dit-elle un peu gênée. Nous passâmes l’heure suivante à nous remémorer tous les bons moments que nous avions passés depuis notre rencontre, puis nous révisâmes ensemble le contrôle qui avait lieu la même semaine. Ce n’était pas grand-chose, mais si je pouvais décrocher une bonne note, j’aurais déjà fait un premier pas pour que mon père puisse enfin être fier de moi. Le professeur arriva un peu plus tard dans la soirée. Je souhaitais bonne soirée à June, en la remerciant encore, puis je redescendis dans le salon. Le professeur s’installa dans un fauteuil et prit un air sérieux qui ne lui ressemblait pas. -Angéla, cela fait un petit moment que je voulais te parler de ça, mais je n’ai jamais trouvé le temps. C’est au sujet de ma fille, June. -Que se passe-t-il ? -Comme tu le sais, avant de vous rencontrer, elle était le plus souvent seule, elle ne souriait que peu souvent et rares étaient les fois où elle riait. Je pense…que c’est de ma faute… -De votre faute ? -Oui, selon moi, elle désire me ressembler, à tel point qu’elle n’est préoccupée que par ça. Je ne pus rien lâcher de plus intelligent qu’un « quoi ? » d’un ton entre le fou rire et la pitié pour le professeur. Je le laissai cependant continuer un peu, je sentais que la suite allait me plaire. -Je sais que beaucoup de monde aimerait me ressembler, mais c’est impossible malheureusement. Mais je ne sais pas comment lui dire cela, il faut qu’elle vive sa propre vie. C’est très bien d’avoir un modèle, mais il y a un jour où il faut s’en séparer. -Et…Vous ne pensez as que Mai pourrait avoir un rôle à jouer là-dedans ? Dis-je en me retenant de rire. -Mai ? Non, aucune chance, qui voudrait lui ressembler ! Une chaussure vola à travers la pièce en direction du père de June, qui l’évita à la dernière seconde. -Dis-moi ça en face toi ! Dit Mai qui venait d’apparaitre derrière le professeur, l’air terrifiant. -Dire quoi ? Je ne parlais pas du tout de toi, qu’est-ce que tu vas chercher ? Répondit le professeur gêné. Pour toute réponse, il eut droit à une belle gifle qui lui laissa une marque rouge sur la joue. -Si c’est comme ça, tu te prépareras ton propre dîner ce soir ! Mai se retira ensuite. J’avais vraiment du mal à croire que la Mai décrite par June et la Mai que je connaissais étaient une seule et même personne. Le professeur reprit, une fois la douleur passée. -Je disais donc que June devait certainement chercher à me ressembler. Mais elle s’est ouverte aux autres en te rencontrant, j’aimerais beaucoup savoir ce que tu as fait pour qu’elle change ainsi. Je ne pus me retenir plus longtemps et je fus prise d’un fou rire inarrêtable. Je dus me retourner pour ne pas avoir l’air grossière. Une fois calmée, je lui répondis sincèrement ce que June m’avait avoué une heure plus tôt. Le professeur fit les yeux ronds et resta bouche bée avant de s’exclamer en se prenant la tête dans les bras : -Comment ? Elle ne t’a même pas parlé de moi ?! Et pourquoi ça ?! Ne suis-je pas assez bon duelliste ? -Non, tu es même le pire duelliste que je connaisse je pense ; dit soudainement June en descendant les escaliers. Cela finit d’achever le professeur qui s’effondra sur son siège. -Mis à part ça Angéla, j’ai cru comprendre que tu étais à la recherche d’un moyen de vaincre un mal par la renaissance ou un truc du genre ? -C’est exact, comment sais-tu cela ? Demandai-je, surprise. -On entend très bien depuis ma chambre. Mais ce n’est pas le plus important, est-ce que le nom de Sophia te dit quelque chose ? -Absolument pas. -Tu devrais chercher de ce côté-là je pense, cherche une carte du nom de Sophia, déesse de la renaissance, elle pourrait être la solution à ton problème…
Sophia…Comment June pouvait-elle en savoir autant sur un mythe que même les plus grands archéologues n’avaient pu percer à ce jour ? Mais après tout, quelle importance, je tenais une piste, je devais l’explorer, je n’en trouverai sûrement pas d’autre. Je commençai les recherches dès le lendemain en commençant par la bibliothèque municipale, celle de l’école, internet, mais rien ne donnait de résultat concluant. J’appris simplement que Sophia était une carte ayant été éditée à un seul exemplaire, comme les dieux égyptiens, avant de disparaitre mystérieusement. Mais le plus étrange était que personne n’avait jamais fait mention de cette affaire, comme si quelqu’un avait voulu l’étouffer… Il me fallait plus d’indice, et la dernière personne capable de m’en fournir était Sherry. Je l’appelai et moins d’une demi-heure après, Ellsworth arriva en bas de chez moi dans sa grande limousine noire. Au moment où je m’apprêtai à monter dans la voiture, une voix familière m’interpella. -Dis-nous, tu n’oublies pas quelque chose ? Je me retournai. -Ambre, Maya, June, mais qu’est-ce que vous faites ici ? -June nous a dit que tu cherchais une carte rare, nous sommes venues t’aider ; affirma Ambre. -Ca nous rappellera le bon vieux temps ; rajouta Maya. Oh, mais tu nous cachais que tu avais une si belle voiture, je suis jalouse ! Râla-t-elle. -Je me nomme Ellsworth, je suis le major-d’homme de Mademoiselle Sherry, c’est un honneur de rencontrer les amies de Mademoiselle Angéla. -Enchantée moi aussi ; répondit-elle dépassée par la situation. Nous éclatâmes de rire avant de toutes monter. Heureusement, ce n’est pas la place qui manquait dans cette limousine. Même à cinq, il y avait encore assez de place pour deux, voire trois autres personnes. Mes amies s’émerveillaient devant le luxe du véhicule, auquel je n’avais jamais fait attention au passage, comme chaque fois que je montais là-dedans, c’était pour sauver ma peau… Nous arrivâmes au château de Sherry qui nous salua chaleureusement. Je fis les présentations et je lui expliquai ensuite la situation. -Je vois. Dans ce cas, toute la bibliothèque est à votre entière disposition. Je peux également vous aider si vous le voulez. Nous commençâmes les recherches. Heureusement pour nous, sa bibliothèque était bien mieux rangée que ma chambre. Tous les livres étaient classés par thème, puis par auteur. Tandis que Maya s’occupait de la partie mythes et légendes des peuples anciens, June des contes pour enfants, Ambre des archives de duels de monstres et Sherry de tout ce qui traitait de la renaissance, moi je regardais un peu tout ce qui me tombait sous la main, mais au bout d’une heure, on ne trouvait toujours rien. Je commençai à désespérer, pensant qu’il s’agissait d’une fausse piste, que cette carte n’avait jamais existé, lorsqu’Ambre nous appela. Illuminée d’une lueur d’espoir, je me précipitai pour voir sa découverte. Elle tenait entre les mains un livre relatant des faits s’étant passés moins de dix ans auparavant. On pouvait y voir un duelliste, dont le visage était flou, jouant une carte inconnue. -D’après ce livre ; dit-elle, ce duelliste aurait remporté une victoire écrasante grâce à cette carte. -Vous pensez qu’il pourrait s’agir de cette Sophia ? Demandai-je. -Très certainement, regarde ça. Maya me tendis un livre où était reproduite une vielle fresque sur laquelle une créature était représentée, illuminant le ciel à gauche, détruisant la terre à droite. L’illustration contenait également un titre : « renaissance » -D’après ce que j’ai pu lire, la légende dit que cette créature aurait détruit une partie de ce monde devenu corrompu, pour en reconstruire un plus beau. Les hommes n’auraient rien pu faire, excepté prendre la fuite ou être anéantis. -Tiens, tu ne trouves pas que cela se rapproche de l’histoire d’Alice ? Me demanda June. -Oui, Sophia aurait détruit le virus des vers, ayant contaminé presque toute la surface du globe… Sherry s’avança à son tour. -En y regardant de plus près, le monstre joué par cet homme, et cette fresque sont étrangement similaires, mais ce n’est sûrement pas une coïncidence. -Donc cet homme détiendrait la carte de Sophia en ce moment même? La questionnai-je. -Très certainement, je pense que… Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase car un tremblement se fit ressentir et toute la maison vacilla. -Quoi encore ? Hurla Sherry. -Nous avons un problème mademoiselle Sherry ; lui répondit Ellsworth depuis l’extérieur. Vous devriez venir voir par vous-même ! Sans en demander plus, elle se précipita dehors. Nous nous regardâmes toutes les quatre avant de partir également. Dehors, c’était le chaos. Le vent soufflait incroyablement fort, comme si une tempête approchait. Les feuilles des arbres ne résistaient pas et volaient dans tous les sens, de même que les accessoires de jardins, les pots de fleur, c’était à peine si la voiture ne s’envolait pas également. Le ciel était obscurcit par de sombres nuages d’orage. Devant nous se tenait un homme assez imposant, dont le visage était caché par une capuche, comme la dernière fois, mais cette fois-ci, sa robe se trouvait plus dans les verts émeraude. Il était apparemment seul, mais nous restions tout de même sur nos gardes, au cas où d’autres surgiraient de nulle part. -Vous êtes un autre disciple de Pyros ? Le questionna Sherry. On vous a déjà battu une fois, pourquoi recommencer ? L’homme se mit à rire gravement avant de prendre la parole. Sa voix était teinte d’une pointe d’ironie. -Pyros ? Vous rigolez j’espère, ne me comparez pas à ces minables ; dit-il. Je suis l’enseignement de Typhos, je me présente, Hurricane, pour vous desservir. Il enleva sa capuche et nous eûmes tous un mouvement de recul. Il s’agissait de l’homme possédant la carte de Sophia ! Mais, comment s’était-il donc retrouvé à la solde d’un démon ? -Je vous connais ; lançai-je alors. Vous avez gagné un tournoi n’est-ce pas ? -Oh, je n’irai pas jusque-là, mais disons que j’ai fait de belles performances dans ma jeunesse, oui. Mais trêve de bavardages inutiles, je suis venue récupérer une fille du nom d’Angéla. Alors, laquelle d’entre vous est-ce ? J’allais lui répondre une chose cinglante lorsque June s’avança et descendit les escaliers qui la séparaient de lui pour lui faire face à ma place. -Je serai ton adversaire. Je ne suis peut-être pas Angéla, mais elle a autre chose à faire que de t’affronter, comme chercher une carte du nom de Sophia. -June, mais qu’est-ce qui te prends ? Pensais-je à ce moment-là. L’homme se remit à rire avant de sortir une carte de sa poche. Sophia ! Elle était là, devant nos yeux, le remède pour guérir Laura de son traumatisme ! -Oh, tu parles de cette vieillerie ? Je suis prêt à te la donner si tu nous livres ton amie, cela me semble équitable non ? -J’ai une autre proposition pour toi Hurricane ; répliqua-t-elle. -Je vais t’affronter en duel. Si je gagne, tu nous donneras la carte avant de disparaitre. -Et qu’est-ce que j’y gagne moi là-dedans ? Grogna-t-il. -Si tu gagnes, nous te livrons Angéla sans discuter. -June ! Nous criâmes en cœur. Elle se retourna vers nous et nous fit un clin d’œil avant de reprendre son marchandage avec l’homme à la robe verte. Il eut un sourire satisfait aux lèvres en entendant la proposition. -Je vois que tu sais marchander toi ; répondit-il. Marché conclu. Mais je n’ai aucune chance de perdre face à une personne comme toi ! -Mais je ne me suis pas présentée ; l’interrompit-elle. Je me nomme June Wheeler, Fille du grand professeur Wheeler. L’homme tiqua lorsqu’elle prononça son nom. Il faut dire qu’ayant gagné de nombreux tournois pour se rapprocher de sa mère, elle était non seulement connue en tant que duelliste mais également en tant que fille du professeur. L’homme se ressaisit bien vite, mais June avait eu l’effet escompté, c’est-à-dire le déstabiliser pour semer le trouble dans son esprit avant le duel. -Quelle importance, en garde June Wheeler ! Le vent se mit à souffler plus vite, plus fort. Nous avions du mal à rester debout. Nous nous accrochâmes chacune à ce que nous pouvions afin de regarder ce duel. Mais le plus étrange était que les deux combattants ne semblaient pas être gênés comme si…ils étaient dans l’œil d’un cyclone… Je jetai un coup d’œil craintif par-dessus mon épaule, et je vis ce que je redoutais le plus. Après le mur de flammes, nous étions enfermés dans une tornade géante. Techniquement, je ne voyais pas le vent, mais je voyais toutes les feuilles tourbillonner en décrivant un immense cercle entourant la maison. Il y avait également énormément de poussière dans l’air, si bien que nous ne pouvions rien voir de l’extérieur de la tornade. Nous étions comme emprisonnés, et la clé de sortie était la victoire de ce duel, avec Sophia en prime. Quels pouvoirs avaient donc ces démons si leurs serviteurs étaient déjà aussi puissants que ça ? Je préférais ne même pas le savoir… -Ne t’inquiète pas ; me dit alors Ambre en voyant que je fronçais les sourcils. -Comment ? -June va gagner ce duel. Si elle n’était pas sûre, jamais elle ne t’aurait mise dans une situation aussi délicate. -Et puis, si jamais tu te faisais vraiment enlever, nous pourrions aller à ton secours, ainsi, nous serions quittes ; rajouta Maya avec une touche d’humour pour détendre l’atmosphère. -C’est une façon de voir les choses ; répondis-je en rigolant. Mais je préférerais que vous gardiez cette dette pour quelque chose de vraiment important… Nous nous focalisâmes ensuite à nouveau sur le duel de June. Il n’avait pas encore commencé, mais je sentais la tension monter entre les deux adversaires. -S’il te plait June, ne fait rien de téméraire ; la suppliai-je en moi-même.
-Eh bien June Wheeler, je vais prendre la main si cela ne te dérange pas. Je pioche et je vais poser un monstre en position de défense face cachée et terminer mon tour. -C’est tout ? Pour un serviteur du mal, vous êtes bien peureux ! Déclara June. -Serviteur ? Non, disciple serait mieux, répliqua Hurricane. J’agis selon ma propre volonté. -Si vous le dîtes, enfin, ce duel sera bientôt terminé…Je pioche et j’invoque médium Harpie. Grace à son effet, je défausse Dame Harpie pour invoquer depuis mon deck Dame Harpie 1. Je continue en activant Egotiste égalant pour invoquer une autre dame harpie depuis le deck ! Médium harpie, détruis son monstre face cachée ! -Le monstre que tu as détruit s’appelle Kamui, Espoir des gusto, et grâce à son effet, je peux invoquer depuis mon deck Gusto Gulldo. -Aucune importance, ma dame harpie va le réduire en bouillie aussi ! -C’est là que son effet s’active également. J’invoque depuis mon deck gusto Egul. -Dans ce cas, je vais recouvrir mes trois monstres pour invoquer le monstre xyz Dragon fantomatique, familier de harpie et me contenter de poser une carte face cachée et de terminer mon tour. -Tu es bien la fille de Mai Valentine, tu as su anticipé ta défaite. Enfin, tu ne fais que la retarder. Je pioche et j’active Téléporteur d’urgence pour invoquer depuis mon deck Pilica, descendant Gusto. Son effet s’active, je peux invoquer depuis mon cimetière Gusto Gulldo ! Invocation synchro : Daigusto Sphreeze ! En bonus, je peux même récupérer Pilica. Je vais maintenant passer gusto Egul en mode attaque et poser deux cartes face cachée, je t’en prie. Ce type jouait vraiment bizarrement. Non seulement il n’invoquait que des monstres faibles, mais en plus les laissait en mode attaque. Que cherchait-il à faire à part prendre des dégâts ? Je regardai June qui semblait cependant perplexe. Peut-être avait-elle réussi à percer sa stratégie, qui devait être redoutable pour un joueur de compétitions comme lui. Je l’espérai sincèrement, car il n’y avait pas que mon avenir qui se jouait à ce moment-là, mais également celui de Laura, dépendant de cette carte, Sophia. -Je vais faire preuve de prudence et utiliser l’effet de mon dragon pour vous attaquer directement ! Je termine ainsi mon tour, et mon dragon perd un matériel. June : 4000 – Hurricane : 2000 -Tu ne m’attaques pas ? Je suis déçu ; dit son adversaire avec un ton faussement embêté. Mais je vais t’y forcer moi ! Je pioche et j’active permutation de créature ! Je vais donc te donner mon petit oiseau, et toi, que m’offres-tu en échange ? Oh, mais tu n’as pas le choix, je prends donc ton dragon ! C’est terminé ! Dragon fantomatique, détruit Egul ! Hurricane : 2000 – June : 2200. -Ce n’est pas terminé, comme Egul a été détruit, il invoque depuis mon deck Caam, Sérénité Gusto. Tu es sans défense à présent, Daigusto, occupe-toi du reste ! -J’active Clique Hystérique ! En défaussant mon signe Hystérique, je peux rappeler depuis mon cimetière toutes mes dames harpies ! Apparaissez, dame harpie, dame harpie 1 et médium harpie ! -Tu ne fais que retarder l’inévitable ; soupire-t-il. Je vais donc détruire ta médium et ta dame harpie 1, avant de terminer mon tour. -Pas si vite, l’effet de mon signe hystérique s’active. J’ajoute à ma main trois cartes harpie : terrain de chasse des harpies, danseuse harpie et reine harpie ! Je vais en finir ce tour ci, affirma-t-elle. -Oh, je suis impatient de voir cela ; ricana l’autre. -Je commence en activant mon terrain de chasse des harpies. Puis j’invoque normalement danseuse harpie, et une de tes cartes pièges disparait ! (Tempête de poussière gusto.) -Pas de chance, ce n’était pas la bonne ! -Je n’ai pas fini ; rétorqua-t-elle l’œil brillant. J’active l’effet de ma danseuse, en la renvoyant en main, j’invoque normalement Reine harpie, et la deuxième saute également ! (tourbillon de gusto) -Pas trop mal, je l’avoue ; grommela Hurricane. Mais tu n’as pas encore passé mes défenses… -Je vous l’ai dit, ce duel est terminé ! Je recouvre mes deux dames harpies pour invoquer Childori éclair ! Son effet va me permettre de renvoyer Daigusto à l’extra deck ! J’active ensuite contrôle mental pour récupérer mon dragon fantomatique. Votre dernière ligne de défense est brisée, Caam ne vous sauvera pas. Reine Harpie, règle lui son compte ! June : 2200 – Hurricane : 1700. -Childori, mets un terme à tout ça ! Lorsque la poussière se dissipa autour de notre ennemi, une carte brillante vola jusqu’à nous et m’atterrit dans les mains. Je l’avais enfin, la solution aux troubles de Laura, la carte unique au monde, dont la puissance dépassait l’imagination. Hurricane leva la tête, visiblement troublé. -Sophia vous a donc choisis ? Dit-il ébahi. Je n’aurais jamais cru cela possible…Mais après tout, quelle importance, cette carte est inutile, je vous la laisse ! Mais je reviendrai bientôt, et croyez-moi, me vaincre ne sera pas aussi facile qu’aujourd’hui. Ceci n’était qu’une simple brise annonciatrice d’une tempête, une tempête monumentale comme l’humanité n’en a jamais connue ! Le vent souffla plus fort et il disparut dans un tourbillon de poussière. Au même moment, la tornade nous emprisonnant cessa aussitôt, en ne laissant aucune séquelle, comme une illusion, exactement comme pour les flammes de Floges. Nous félicitâmes June pour sa victoire écrasante mais ce fut la carte qui retint l’attention de tout le monde. Quant à moi, je faillis m’étrangler en lisant son effet. -Co…Comment voulez-vous sortir un truc pareil ! M’exclamai-je. -Un peu d’imagination voyons ! Répliqua Maya. On fait partie du club de duel de monstre oui ou non ? -Oui, enfin il y a des limites ; rajouta Ambre en se rangeant de mon côté. -Je pense pouvoir la sortir avec un peu de technique ; renchérit June. -Pour un effet pareil, il est normal d’avoir de telles conditions ; dit Ellsworth venant se greffer à la conversation. -Je ne peux pas vous aider, mais je pense que Lareine en serait capable ; termina Sherry. Suivant son conseil, nous partîmes avec en tête nos questions pour notre superviseur. Durant la soirée, je fis un point sur les événements du jour, particulièrement sur les ressemblances entre les deux attaques. L’un était disciple de Pyros, démon originel des flammes, et maitrisait le feu, quant à l’autre, il suivait Typhos, le démon originel des vents, et par conséquent, jouait avec ce dernier élément. Dans ce cas, dans très peu de temps devraient arriver d’autres « émissaires » si je suivais le schéma actuel des choses. Deux m’avaient déjà attaquée, il en restait donc trois en retirant Gariatron que nous avions déjà vaincu. Je repensai soudainement à Darksky. Est-ce que lui aussi avait été attaqué ? Il n’y avait aucune raison que seule moi l’aie été. Je lui envoyai un message pour lui demander, mais il me répondit que personne ne se réclamant d’un démon n’était venu se présenter à lui. Il me renvoya un autre texto quelques secondes plus tard « sauf si tu considères que se faire réveiller en pleine nuit par Hélios est une attaque… » Je souris en lisant cela et en repensant au personnage. Je le voyais très bien surgir de nulle part et allumer la lumière dans la chambre de Darksky, tranquillement en train de dormir, avant de lui sortir une banalité. Mais plus important, ces démons ne semblaient n’en avoir qu’après moi, et peut-être Drago, mais je n’avais aucun moyen de le contacter… Je ne voulais pas impliquer mes amies dans cette histoire, mais elles l’étaient malgré elles rien qu’en faisant partie du club de duel. J’allais donc devoir prendre sur moi cette fois-ci et les laisser se mettre en danger pour moi…Rien que d’y penser, cela me mettait mal à l’aise… Mais je ne devais pas me focaliser sur ces histoires pour le moment. J’avais promis d’aider Laura, et cela devait passer avant toute chose. Je ressortis la carte de Sophia. Plus je cherchais une solution, plus elle semblait m’échapper. Comment réunir autant de cartes différentes dans un seul deck, et surtout, comment rendre ce deck jouable ? Je pouvais mélanger des xyz et des synchros, mais rajouter des fusions et des rituels…Cette tâche me semblait vraiment impossible, mais je devais le faire, pour Laura. Je m’endormis en me torturant l’esprit avec ce monstre… Le lendemain, je réfléchis toute la journée à ce même problème, à tel point que Maya et Ambre pensèrent que j’avais dormi en cours toute la journée à cause des événements de la veille. Nous retrouvâmes Lareine le soir pour nos activités des clubs et nous abordâmes immédiatement la question sans passer par quatre chemins, en lui expliquant l’urgence de la situation. -Un monstre Synchro, Xyz, Rituel et Fusion vous dîtes ? Répéta-t-il pour lui-même. Cela devrait pouvoir se faire… -Vraiment ? Nous nous exclamâmes en chœur. -Tout à fait. Je pense que le plus dur serait de sortir le monstre rituel, donc il faut se focaliser sur ce dernier. En avez-vous un en tête par hasard ? -Saffira ; hasarda Ambre en pensant aux dernières cartes sorties. -Je ne pense pas ; la contredit June. Parce qu’une fois sortie, il sera difficile d’exploiter son effet au maximum. Pourquoi pas le renoncé ? -La carte fétiche de Pegasus ? Demandé-je. Mais il se l’est sûrement gardée pour lui… -Mon père possède un exemplaire de cette carte il me semble, ainsi que de sa fusion, le renoncé aux mille yeux, ce qui nous ferait déjà la moitié du travail, qu’en pensez-vous ? -Si ton père l’a effectivement, cela pourrait nous aider fortement. Donc vous vous basez sur le niveau un, ce qui signifie des synchros de niveau deux et des xyz de rang un. -Laissez-moi faire le reste ; affirmai-je, je sais ce dont nous avons besoin ! -Vraiment ? Ça serait bien la première fois ; railla Maya, que j’ignorai. -C’est une surprise, vous verrez cela demain… Je m’éclipsai sur ces bonnes paroles, laissant les autres dans l’incompréhension. Cependant, pour une fois, je savais vraiment ce qu’il me fallait, mais je ne voulais pas les impliquer dans mon projet, elles s’y seraient opposées, c’est pourquoi, je préférai ne leur faire part du projet qu’après l’avoir réalisé. Je tournai à l’angle du couloir, remontai les escaliers pour arriver au deuxième étage. Je fis encore quelques pas, et je m’arrêtai devant l’une des salles de l’étage. Je pris une grande respiration et je l’ouvris avec fracas. Les personnes à l’intérieur, en train de dormir, sursautèrent aussitôt. Je regardai alors la personne se tenant au fond de la pièce, avec son air supérieur et sa coupe de cheveux ridicule, qu’il pouvait m’insupporter…mais je n’étais pas là pour me battre avec lui, du moins pas physiquement. -Tiens, Angéla ; dit-il d’une voix mielleuse, quel bon vent t’amène ? -Je n’irai pas par quatre chemin Aymeric ; rétorquai-je froidement. Je suis venu te proposer un marché. -Je ne sais pas ce que tu manigances encore, quelque chose de stupide sûrement, mais la réponse est d’ores et déjà non. Tu peux t’en aller maintenant. -Même si je te propose de perdre volontairement face à toi ? Ma remarque capta son attention. Parfait, cet idiot avait mordu à l’hameçon, il ne restait plus qu’à remonter la ligne et le tour était joué. -J’ai besoin de certaines cartes, plus précisément un deck que tu jouais par le passé, tu vois ce dont je veux parler n’est-ce pas ? Il sortit un petit tas de cartes poussiéreuses d’un tiroir de son bureau et les posa sur la table. Je n’aurais jamais cru que cela s’avérerait aussi simple. Il fallait que j’en profite. -Peut-être…Et alors, pourquoi te donnerai-je ces vieilleries ? -Voilà la proposition : affronte-moi en duel ici et maintenant, si je gagne, tu me donnes ces vieilleries comme tu les appelles, mais si tu gagnes… -Continue… -Je suis prête à te laisser la victoire au tournoi inter club de décembre. -Oh, tu es prête à mettre en jeu ton propre club juste pour ces trucs ? C’est intéressant… Il s’avança de quelques pas et les autres s’écartèrent sur son passage. Mon cœur se mit à battre plus vite. Pourquoi ressentais-je une telle pression sur mes épaules ? J’avais battu ce type à chacun de nos duels par le passé, je n’avais pas peur de lui ! En vérité, au fond de moi, je savais pourquoi je ressentais cela. Je ne pouvais pas me permettre de perdre ce duel. Ce n’était pas que pour moi, mais pour le club de duel tout entier et pour Laura. Je devais mettre de côté toutes ma haine personnelle contre lui pour ne pas me laisser distraire. Une seule erreur pouvait être fatale maintenant que Socrate se reposait chez moi. Mais cela m’obligeait également à donner le meilleur de moi-même… -Prépare-toi à souffrir, Angéla, c’est la fin de ton club ridicule ! Un frisson me parcourut le dos. Sa voix…Elle n’était pas normale. D’habitude, il se serait contenté de m’insulter, mais sa phrase sonnait comme une prédiction. Avait-il progressé à tel point qu’il était sur de me vaincre ? Ce qu’il ne savait pas, c’était que moi aussi j’avais progressé, et il s’en rendrait très vite compte. -Tu parles beaucoup, mais tu ne fais rien ; répliquai-je. -Je ne…Perdrai pas à nouveau…face à toi ! En tout cas, pas avec cette carte… Il sortit une carte noire de son deck. A première vue, ce n’était qu’un monstre Xyz normal, mais en y regardant de plus près il y avait comme une aura sombre planant autour de la carte. Son nom : Numéro du Chaos 39 : Dystopie…C’était la première fois que je voyais ce monstre dans son jeu… -Un petit nouveau hein ? Il ne te sera d’aucune utilité tu sais… -Nous verrons cela, duel !
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| | | Heart
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| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 1:19 | |
| Chapitre 7 : Lumière du passé- Spoiler:
Zorc, rien qu’à l’évocation de ce nom, mon cœur s’accéléra. Il était le mal incarné, seigneur du royaume des ombres et par-dessus tout, invincible. Même le légendaire pharaon sans nom n’avait pu le vaincre définitivement et l’avait donc emprisonné en même temps que lui… Son retour ici, ou du moins, le retour de son serviteur ne présageait rien de bon. Le monde venait d’échapper à la menace du démon, était-ce pour sombrer à nouveau sous le jouc d’une autre entité maléfique ? Je me tournais vers Hélios, voulant des réponses. -Ce Diabound signifie-t-il réellement le retour de Zorc, Hélios ? -Je ne sais pas, mais même sans son maitre, cette créature reste incroyablement puissante et dangereuse…dit-il tristement, comme perdu dans ses souvenirs. -Est-ce que vous parlez de ceci ? Demandai-je en sortant de ma poche la carte de Marie et en lui montrant. Tout le monde se pencha pour l’examiner et Hélios soupira. -C’est bien cela, Diabound Kernel est une créature capable d’absorber les pouvoirs de ses ennemis vaincus, jusqu’à devenir quasiment invincible. Je vois qu’il a déjà absorbé l’énergie d’un monstre synchro, et par conséquent, vous devriez vous attendre à une surprise peu plaisante à votre prochaine rencontre… Il se leva brusquement et enjamba le rebord de la fenêtre pour sortir. -Je vous conseille d’être prêts, qui sait ce qui se trame dans la tête de cette créature ; dit-il en nous tournant le dos. Il disparut quelques instants après au coin de la rue, en nous laissant abasourdis. Plus personne n’osait dire un mot. Hélios en savait visiblement plus qu’il ne le laissait paraitre, mais pour une certaine raison, il semblait également craindre ce diabound, c’est pourquoi, je n’ai pas essayé de le retenir. Mais, penser qu’Hélios pouvait être terrifié par quelque chose me donnait des frissons à moi aussi, lui qui semblait ne jamais être troublé par quoi que ce soit, il fallait vraiment que notre ennemi fût incroyablement puissant pour le déstabiliser ainsi. -Eh bien ; hésita Saya, j’ai l’impression qu’on l’a échappé belle, mais il faudrait s’entrainer encore plus si nous voulons le vaincre ! Nous devrions prévenir tout le club de duel également, tu t’en charges Darksky ? -Un…Club de duel ? Demanda Laura, un peu perdue. Je me rendis soudainement compte que je n’avais jamais parlé à Laura de ce projet. Je tremblais déjà à sa réaction. Il fallait que je limite la casse, même si à ce stade, je ne sais pas s’il y avait encore quelque chose à sauver… -O…Oui, le club de duel, j’allais justement t’en parler, mais chaque jour tu disparaissais, alors, ça a été un peu dur, héhé… -Mouai, je ne suis pas totalement convaincue non plus ; rétorqua-t-elle. -Tu ne voudrais pas te joindre à nous par hasard ? Darksky m’a si souvent parlé de tes talents du duelliste, j’adorerais que tu sois des nôtres ! Alors, qu’en dis-tu ? Laura rougit légèrement lorsque Saya évoqua ses talents. -Tu…tu le penses vraiment ? Me demanda-t-elle d’une petite voix. -Oui, pourquoi est-ce que je dirai le contraire ? -Je…non, oublie ça, j’ai été stupide ; me dit-elle avec un léger sourire. Pour le club, je serais ravie d’en faire partie, ça me permettra de garder un œil sur toi Darksky. Je savais qu’elle disait ça pour plaisanter, mais je sentais également une pointe de sincérité. Quand comprendrait-elle que sa jalousie était totalement infondée ?... Saya nous quitta peu après et pour la première fois depuis longtemps, nous dinâmes tous ensembles. Marie s’était remise de son combat, même si elle était encore assez faible. Grand-mère était là comme chaque soir, et Arnold faisait le service. Retrouver cette ambiance égaya un peu cette journée difficile, imprégnée de la menace de Diabound. La soirée se termina tranquillement, comme de nombreuses autres soirée avant que Gariatron ne surgisse à nouveau dans nos vie. Je n’avais pas encore prévenu Laura que son père était en vie d’ailleurs. J’attendais le bon moment pour lui annoncer. Nous venions à peine de nous réconcilier, je ne voulais pas qu’une chose comme celle-là vienne tout gâcher. Le lendemain, tout semblait revenu à la normale, comme si tous les événements des jours précédents n’étaient qu’un rêve lointain. Je m’habillais tranquillement, je descendis dans la salle à manger où Marie et Laura prenaient déjà leur petit déjeuner et je partis en catastrophe avec Laura. Alors que nous courions pour arriver à l’heure, Laura se heurta à quelqu’un posté devant les grilles de l’école et tomba à la renverse. Je l’aidais à se relever et j’en profitais pour regarder qui pouvait bien se tenir là, à nous bloquer le passage. Je la reconnus immédiatement, même de dos, ces cheveux roux, presque rouges se reconnaissaient entre mille. -Miyako ? Qu’est-ce que tu fais là ? Tu vas être en retard si tu ne te dépêches pas. Elle se retourna alors et un frisson me parcourut l’échine. Elle n’avait pas l’air d’être dans son état normal. Son teint était extrêmement pâle, ses joues étaient creuse, et ses yeux fixaient un point au loin. Elle semblait également ne pas avoir dormi depuis plusieurs jours, ce qui était absurde en soi, puisque je la voyais tous les jours…Mais le plus étrange était que la veille même, elle paraissait être en pleine forme, un peu triste certes, mais en bonne santé, alors que là, elle semblait tout droit sortie d’un hôpital… Elle me remarqua au bout de quelques secondes et me parla d’une voix plus faible qu’à l’ordinaire et saccadée. -Oh, Darksky, tu dois te dire que j’ai une mine épouvantable non ?... Mais ne fait pas attention à moi, je suis juste légèrement fatiguée…Ça ira mieux dans la journée… -Mais est-ce que tu t’es regardée au moins ? Répliquai-je. Tu devrais rentrer chez toi et te soigner au plus vite, tu ne peux pas aller en cours dans cet état là ! -Ce n’est rien, je t’assure, tant que je peux me tenir debout, je continuerai à… A ce moment-là, elle s’effondra subitement. J’eus tout juste le temps de la rattraper avant qu’elle ne touche le sol et n’aggrave ainsi son état. Elle était brulante de fièvre. Sans hésiter, je l’amenai à l’infirmerie, et Laura tint à m’accompagner. Je la déposai délicatement sur l’un des lits comme l’infirmière n’était pas encore là à cette heure matinale et je décidai de rester à son chevet avec Laura en l’attendant. Nous ne disions rien. Même si elle ne la connaissait pas, Laura semblait inquiète pour la santé de Miyako. Si elle pouvait sembler froide à l’extérieur, elle se souciait plus que n’importe qui des autres. Une demi-heure passa, puis une heure, et Miyako ne réagissait toujours pas. Nous n’avions pas non plus de nouvelle de l’infirmière qui aurait dû arriver depuis longtemps désormais. Je ne savais vraiment plus quoi faire. Je ne pouvais pas rester ici toute la journée, mais je ne pouvais pas non plus laisser Miyako ainsi. Je me mis alors à réfléchir sur ce qui aurait pu l’affaiblir à ce point. La dernière fois que je l’avais vu, c’était sur le toit de l’école où elle m’avait donné rendez-vous avec Saya…Non, ce n’était pas elle d’ailleurs, mais une personne lui ressemblant étrangement, mais qui affirmait ne pas être Miyako. Le contraire aurait été impossible de toute façon, étant donné que cette dernière était arrivée juste après nous. Il avait donc dû se passer quelque chose de grave après notre départ, mais quoi ? J’avais beau me triturer les méninges, rien ne me venait à l’esprit et je me mis à faire les cents pas. -Calme toi un peu, t’énerver ne résoudra pas la situation, ce dont elle a besoin avant tout, c’est de calme ; déclara alors Laura. -Je sais, je sais, désolé, mais je ne supporte pas me sentir aussi inutile, il faut que je fasse quelque chose ! -Tu ne peux rien faire cette fois, à part espérer qu’elle s’en sorte ; répondit-elle tristement. Je ne sais pas de quel mal elle est atteinte, mais c’est certainement quelque chose qui nous dépasse largement… Cela m’énervait, mais Laura avait raison. Je résolus donc de m’asseoir et attendre. L’infirmière arriva en catastrophe à l’heure de la pause et se précipita sur Miyako en la voyant allongée. Elle nous demanda également de sortir, et nous n’eûmes pas d’autre choix que de nous exécuter. Mais je n’avais pas le cœur à retourner en classe pendant que Miyako était allongée là. Au moment où Laura pris le couloir menant à la classe, je lui demandai de prévenir de mon retard prolongé. -Ou est-ce que tu vas ? Tu ne peux rien faire de plus, il faut que tu te mettes ça dans le crâne. L’infirmière est là à présent, tout ira bien. -Je ne cherche pas à faire quoi que ce soit, je cherche simplement des réponses. Laura ne sembla pas comprendre de quoi je parlais, mais je ne lui laissai pas le temps d’en demander d’avantage et je disparus à l’étage supérieur. Si je voulais des réponses, il allait falloir que je commence par la source du problème. Je montais encore quelques marches avant de me retrouver devant la lourde porte, fermée en temps normale. Sans surprise, elle était ouverte. Cependant, je ne m’attendais vraiment pas à croiser des élèves sur le toit, à cette heure de la journée qui plus est ! Mais les faits étaient là, deux personnes se tenaient debout et discutaient entre eux. Je ne savais pas si je devais les interrompre ou non, mais ils cessèrent d’eux même à mon arrivée. Je reconnus immédiatement les visages. -Oh, Darksky-sama ! S’écria le garçon en se précipitant à ma rencontre, je ne pensais pas te revoir ici ! -Calme toi un peu Denys ; le réprimanda Julie, tu vas alerter toute l’école. -Denys, Julie, vous êtes élèves dans cette école ? Demandai-je surpris. -Nous l’étions ; répondit évasivement la jeune fille. Nous avons subitement eu envie de revenir, comme ça… -Qu’est-ce que tu racontes ? Tu n’as pas dit qu’on venait ici parce que quelqu’un y aurait aperçu le fantô… Elle lui donna un coup dans les côtes ce qui le stoppa net dans sa phrase. -Idiot ! Ne t’occupe pas de lui, il raconte n’importe quoi... -Mais, Julie, tu m’avais pourtant dit que… -Inutile d’en rajouter, nous sommes venus ici simplement par nostalgie, compris ? Rien d’autre ! Je m’apprêtais à leur demander ce qu’il se passait exactement lorsqu’un flash de lumière venu de nulle part nous aveugla, et lorsque nous rouvrîmes les yeux, une autre jeune fille se tenait à nos côté, baignée d’une lumière presque surnaturelle. Je fus à nouveau frappé par la teinte de ses cheveux, ils semblaient vraiment flamboyants au sens propre du terme… Mais elle était là, la réponse à mes questions, celle avec qui tout avait commencé… -Miya…Commençai-je avant d’être interrompu par l’intéressée. -Bienvenu, Julie, Denys ; dit-elle d’une voix douce, je vous attendais…
Les deux amis se figèrent instantanément en voyant apparaitre « Miyako » devant eux, Denys poussa même un cri de surprise et faillit tomber à la renverse. Il n’y avait que moi qui ne m’étonnai même plus de la voir ainsi apparaitre alors qu’elle devait être à l’infirmerie en ce moment même. Cela confirmait cependant qu’elles étaient bien deux personnes différentes, mais cela ne me suffisait pas, il me fallait d’autres réponses. Je m’avançai donc d’un pas, mais Miyako me stoppa d’un geste de la main. -Tout te sera expliqué en temps et en heure Darksky, la précipitation est ton pire ennemi, et ceci, je peux te l’assurer ; dit-elle avec un sourire triste aux lèvres. Denys reprit ses esprits et fit également un pas en avant, tout en étant peu assuré, comme s’il ne pouvait en croire ses yeux. -Miyako…est-ce que c’est bien toi ? Chuchota-t-il. Je ne pensais pas te revoir un jour… -Je ne suis plus Miyako ; déclara-t-elle alors évasivement. Cependant, vous seuls pouvez l’aider à présent, particulièrement toi Darksky. -L’aider ? Demanda Julie, méfiante. -Sa vie lui échappe peu à peu, et bientôt, elle ne sera plus que l’ombre d’elle-même, sans pouvoir cependant mourir complètement, une dernière chose la rattache encore à la vie… -Que veux-tu dire ? S’affola Denys. Miyako est malade ou quelque chose du genre ? Si oui, il faut l’emmener à l’hôpital ! -Malheureusement, les médecins peuvent soigner les blessures physiques, mais certaines blessures morales ne se referment jamais ; le coupa Julie tristement. La jeune fille étincelante ferma les yeux sans quitter son éternel sourire sans joie avant de s’évaporer simplement dans les rayons du soleil, nous laissant encore plus confus et déconcertés qu’avant. Denys et Julie étaient visiblement fortement troublés par la visite de celle qu’ils pensaient être Miyako. La jeune fille s’adressa alors à moi. -Bien, je ne sais pas pourquoi Miyako a mis sa vie entre tes mains mais si elle l’a fait, alors cela signifie que je peux te faire confiance. -Attends, tu as compris ce qu’elle a dit ? M’étonnai-je. -Malheureusement oui ; soupira-t-elle. Nous étions venu pour lui, et voilà qu’on se retrouve à nouveau embarqués dans cette affaire ; dit-elle alors à Denys. -Je te l’avais dit, il ne fallait pas abandonner aussi vite ! -Tu ne trouves pas cela facile de le dire après coup ? Tu ne t’y es pas opposé non plus je te signale…Quoi qu’il en soit Darksky, s’il te plait, aide Miyako. Le mal dont elle souffre, nous ne pouvons rien faire pour elle, mais il semblerait que toi, tu puisses y remédier. -De quoi souffre-t-elle exactement ? -De remords ; me répondit Julie. -De…remords ? Répétai-je sans comprendre. Est-ce que tu pourrais être un peu plus explicite ? -Ce n’est pas à nous de t’en parler, si Miyako met sa vie entre tes mains, alors c’est à elle de faire le premier pas. Elle ne voulut rien me dire de plus. Elle passa à côté de moi en entrainant Denys à sa suite avant de descendre les escaliers, me laissant dans l’incompréhension la plus totale. Je ne savais rien du passé de Miyako, c’était un fait. Dans ce cas, pourquoi était-ce à moi de la sauver ? Pourquoi ses deux amis ne pouvaient-il pas s’en charger eux-même ? J’aurais pu abandonner cette histoire à ce stade, cela m’aurait épargné un travail long et laborieux, mais malgré tout, Miyako nous avait aidés à former le club de duel, je lui devais au moins ça. Et puis, je m’en serais voulu longtemps si j’avais fermé les yeux sur une affaire concernant l’une de mes amies. Je devais commencer mes recherches en me renseignant sur elle. Youhei semblait en savoir un rayon sur les événements s’étant déroulés dans cette école durant l’attaque du démon, c’est pourquoi il fut la première personne que j’allai voir. Je le retrouvai dans la classe à l’heure du déjeuner. Il s’étonna d’abord de me voir arriver à une heure pareille puis remarqua mon air préoccupé. C’est à ce moment que je lui posai la question. -Encore Miyako ? Dit-il surpris. Je n’en sais pas vraiment plus que toi à vrai dire. Elle était présidente du club de duel et a dirigé la résistance durant la guerre. -Mais saurais-tu si…elle pourrait avoir fait quelque chose qu’elle regretterait aujourd’hui ? Youhei eut un hoquet de surprise et écarquilla les yeux, mais se reprit très vite. -Pas…pas du tout, je ne vois pas de quoi tu veux parler…Enfin, je dois y aller, dis aux profs que je ne serai peut-être pas là cet après-midi ! Avant que je n’aie pu lui en demander davantage, il avait déjà disparu. Voilà qui ne m’avançait pas du tout. Quel était son problème à celui-là encore ? Cependant, il n’était pas le seul à réagir de la sorte. En interrogeant d’autres élèves de troisième année, tous achevaient la conversation dès que je posais la question, si bien qu’à la fin de la pause, je n’en savais pas plus. Je retournai dans la classe dépité lorsque Saya se précipita sur moi. Je n’étais pas vraiment d’humeur à plaisanter. -Tu as l’air contrarié Darksky, c’est à cause de Miyako ? Finit-elle par me demander. -En grande partie ; répondis-je sincèrement. Mais tu ne peux pas m’aider sur ce coup. -Tu penses vraiment ? -A moins que tu ne saches ce qu’il s’est passé exactement l’année dernière avec Miyako, j’en doute fort. Elle n’en demanda pas plus et fila dehors. Qu’avait-elle derrière la tête encore ?... Laura arriva peu après et me donna quelques nouvelles de Miyako. Apparemment, l’infirmière faisait ce qu’elle pouvait pour la soigner mais il ne fallait pas compter la voir aujourd’hui en classe. Les cours passèrent, Saya ne revenait pas, et l’état de mon amie ne bougeait pas. Le soir, je présentai Laura à Nagisa pour le club de duel comme promis. Nous fîmes quelques matchs, mais je n’arrivais pas à me concentrer. La jeune fille de première année finit par me demander ce qui me tracassait. -Ce n’est rien, je n’arrive simplement pas à avoir une information. -C’est au sujet de quoi ? Je peux peut-être t’aider ! Saya arriva exactement à ce moment-là, totalement essoufflée. Nous nous retournâmes tous vers elle. Elle semblait totalement terrifiée. -Je sais Darksky, je sais ce qu’il s’est passé l’année dernière… Un grand silence s’installa dans la salle, tous nos regards étaient rivés sur elle, attendant qu’elle s’exprime. Saya finit par parler au bout de quelques secondes. -Je ne sais pas par où commencer ; hésita-t-elle. Peut-être par le commencement, cela vous permettrait de mieux comprendre. -C’est si compliqué que ça ? Lui demandai-je. -Assez. Je vous conseille de bien suivre, parce que même moi, je ne suis pas sûre de tout comprendre. Miyako était la présidente du club de duel comme vous le savez. Elle l’avait fondé lorsqu’elle était en deuxième année avec trois amis : Julie Guardian, Denys Syracuse et Yami Daniel. Je vous passe les détails pour arriver directement à ce qui nous intéresse, c’est-à-dire leur rôle durant la guerre. En tant que présidente du club de duel, Miyako s’est portée volontaire pour diriger la résistance, et c’est là que les choses ont dégénéré. Elle avait sous-estimé la puissance des armées du démon et ils se sont fait submerger et de nombreux élèves ont été blessés. Ça, ce sont les faits certains, mais après, les informations sont bien plus floues. -Dis toujours, toute information est bonne à prendre. -Donc il semblerait que Miyako ait été isolée des autres membres sur le toit de l’école. Elle était cernée, sa dernière heure aurait dû sonner, mais elle est toujours parmi nous. Tu sais pourquoi Darksky ? Parce que vous avez vaincu Gariatron à ce moment-là. -Tu…tu veux dire que j’aurais sauvé Miyako ? M’exclamai-je. -En quelque sorte. Mais il a du se passer quelque chose sur ce toit, car en revenant, elle n’était plus la même. Juste après, le club a été dissout et son meilleur ami, ce Yami, a disparu de la circulation. Je commençais à comprendre d’où pouvaient provenir ces remords dont Julie parlait. Non seulement son club n’était plus, mais en plus, elle avait voulu protéger tout le monde mais n’avait rien pu faire finalement. C’était elle qui avait entrainé les élèves à se révolter et tout ce qu’elle avait obtenu, c’était une cuisante défaite. Sans Drago, elle ne serait même plus de ce monde. Je connaissais ce sentiment d’impuissance, lorsque Marie avait été enlevée par Hélios et lorsque Laura était devenue incontrôlable. Je m’étais senti l’homme le plus inutile au monde, et sans Saya, Angéla et Drago, je serais certainement encore à me lamenter. Je me sentis soudainement bien plus proche de Miyako qu’auparavant. Si elle avait vécu la même chose que moi, je ne pouvais pas la laisser dans cet état. Je ne devais plus agir en tant que simple ami redevable, mais en tant que guide pour la sortir d’une situation face à laquelle elle ne pouvait rien faire seule. Mais une dernière chose m’échappait encore pour comprendre cette histoire. -Comment as-tu réussi à obtenir ces informations ? Lorsque j’ai interrogé les troisièmes années, personne ne voulait m’en parler. -J’ai simplement interrogé plus de personne que toi ; répondit-elle en haussant les épaules. -Mais il y a quelque chose qui cloche ; intervint Laura, l’air contrarié. -Ah oui ? Quoi donc ? Demanda Nagisa. -Cela n’explique en rien le problème de Miyako. Certes, elle s’en veut, certes elle ne peut accepter son passé, mais toi non plus Darksky tu ne pouvais pas, et pourtant, ta vie n’a pas été menacée pour autant… -Que veux-tu dire ? -C’est très simple Darksky, tu avais peut-être tout perdu, mais ton espoir, lui, ne s’était pas envolé, tu voulais que tout redevienne comme avant, de tout ton être. Mais j’ai comme l’impression que Miyako au contraire se laisse dépérir d’après ce que vous nous dîtes. Les paroles de Laura résonnèrent dans mon esprit et se recoupèrent avec celles de la fille de lumière. Vouloir mourir tout en redoutant de laisser quelque chose derrière soi, c’était un sentiment courant parmi les personnes que je connaissais. Ce quelque chose la rattachant encore à la vie, pouvait-il être le nouveau club de duel ? Ou bien était-ce quelque chose de plus complexe ? Quoiqu’il en fût, je tenais très certainement une piste me menant directement à la solution du problème. Je remerciais Saya de son aide puis je m’excusai auprès de Nagisa avant de filer à l’infirmerie. Avec un énorme soulagement, je vis Miyako éveillée sur son lit, regardant le soleil se coucher par la fenêtre. Elle était toujours incroyablement pâle, ses cheveux avaient perdu toute leur couleur de feu, mais elle semblait aller légèrement mieux. Ses joues n’étaient plus creuses comme le matin et ses cernes étaient moins visibles. Lorsqu’elle me vit, elle me regarda avec des yeux emplis d’une tristesse infinie. -Alors comme ça, tu sais à présent ? Dit-elle d’une voix lasse. J’hochais la tête en guise de réponse. Elle soupira puis sourit. -Je ne veux pas que tu sois impliqué dans cette histoire , laisse tomber avant que cela ne dégénère à nouveau, à moins que tu ne sois prêt à quitter aussi vite ta vie tranquille. -Une vie tranquille ? Moi ? Ces deux choses sont totalement incompatibles ! Elle rit légèrement. -Je le sais bien, je le sais bien…Mais avant tout, je dois te prévenir, une fois engagé sur ce chemin, tu ne pourras plus faire marche arrière. Mes amis l’ont compris eux. Et toi, te sens-tu à la hauteur ? -Je te rappelle que j’ai combattu le démon en face à face et je m’en suis sorti vivant, alors je peux supporter n’importe quoi à présent je pense. -J’ai bien fait de te choisir j’ai l’impression… -Alors dis-moi Miyako, que se passe-t-il exactement ? -Elle ne te l’a pas encore dit ? -« Elle » ? Demandai-je confus. -Hikari Miyako, la véritable Miyako, celle qui est morte le dernier jour de la guerre en même temps qu’un de ses amis les plus chers.
A ce moment, j’aurais dû, en temps normal, sauter au plafond, mais plus rien ne m’étonnait aujourd’hui. Je pouvais facilement accepter que Miyako ait un double d’elle-même, cela ne me semblait pas plus fou que de combattre un démon vieux de plusieurs millénaires après tout. -Elle m’a simplement dit quelque chose comme quoi tu ne serais bientôt plus que l’ombre de toi-même…Est-ce vrai ? Elle soupira à nouveau. -Je ne suis déjà plus que l’ombre de celle que j’étais auparavant, comment pourrais-je me fondre encore plus dans les ténèbres ? -Comment voudrais-tu que je le sache ? Je ne fais que rapporter ce qu’on me dit, rien de plus. Cependant, elle a aussi rajouté que quelque chose te raccrochais encore à la vie. -Peut-être bien ; répondit-elle évasivement. Il y a encore une chose que je dois faire ici et que je ne peux laisser derrière moi. -Et quelle est cette chose ? Demandai-je intrigué. Elle ignora ma question pour en poser une à son tour. -Darksky, m’accorderais-tu une faveur ? -Euh, oui, pourquoi cela ? -Aide-moi à aller sur le toit de l’école, je dois y faire quelque chose… Je hoquetai de surprise. -Dans ton état ? Tu ne peux pas attendre un peu ? Demain je serai ravi de t’accompagner mais maintenant… -Non, je dois y aller, j’ai fait trainer les choses bien trop longtemps à présent, il est temps que cela cesse. Je finis par céder à sa requête. Je l’aidai à se mettre debout. Au début, elle tremblait encore sur ses jambes, mais elle arriva tout de même à tenir en s’appuyant à mon épaule. Lentement, nous sortîmes de l’infirmerie. Je sentais que le moindre faux pas serait fatal pour Miyako, elle qui avait déjà du mal à respirer et qui semblait souffrir à chaque pas. Mais elle n’abandonnait pas, elle continuait courageusement à marcher dans la cour. Nous nous arrêtâmes plusieurs fois afin qu’elle reprenne son souffle, mais nous finîmes par arriver au bâtiment principal, et un autre défi se dressa devant nous : les escaliers. Je doutai fortement qu’elle ait pu les monter, même avec mon aide, c’est pourquoi, je lui proposai de la porter sur mon dos. Elle refusa en premier lieu, mais arrivée au premier étage, elle craqua. Durant notre ascension, elle me posa une question étrange : -Dis-moi Darksky, pourquoi fais-tu tout cela pour moi ? On se connait à peine après tout, et le peu que tu as vu de moi a dû t’être détestable. -Tu te trompes, sans toi, le club de duel n’aurait jamais pu voir le jour. Et d’ailleurs, pourquoi tenais-tu tant à le reconstruire ? -En tant qu’ancienne présidente, voir quelqu’un se donner autant de mal m’a rappelé de bons souvenirs je suppose. -Mais est-ce que tu ne cherchais pas quelque chose en faisant cela ? -Que veux-tu dire ? -Je sais que tu as énormément perdu après la guerre, dont ton club. C’est pourquoi, je me disais que peut-être, inconsciemment, tu voulais retrouver une chose que tu avais perdue, peut-être une époque ou un sentiment, je ne sais pas… -Je ne savais pas que tu étais psychologue ; dit-elle ironiquement. -Je ne le suis pas, je suis simplement passé par la même chose que toi… Elle attendait visiblement que je développe ma pensée, mais nous étions arrivés devant la lourde porte. Je la posai délicatement à terre. Elle semblait déjà aller mieux et pouvait se tenir debout sans mon aide à présent. J’enfonçai la poignée et la lumière rougeoyante du soir nous éblouit immédiatement. Nous nous avançâmes dans ce paysage de feu jusqu’au rebord du toit de l’école. Je ne pouvais m’empêcher de remarquer à nouveau la beauté de la ville vue de haut dans la lumière crépusculaire. Une brise légère soufflait également. Miyako regardait frénétiquement autour de nous, comme si nous étions encerclés. Je pouvais la comprendre après ce qu’il s’était passé ici d’après Saya… Son regard s’arrêta sur un point précis et s’en rapprocha. Je la suivis et je remarquai alors comme un vestige de fissure dans le sol. Elle observait l’endroit tristement, comme perdue dans ses souvenirs. Au bout d’un moment, je me décidai à lui demander. -Que s’est-il passé exactement ici Miyako ? -Tu m’obliges à me remémorer des souvenirs que j’essayais d’oublier, tu es méchant…répondit-elle avec un léger sourire avant de fermer les yeux. Mais, si je suis venue ici, ce n’est pas pour oublier, non, je suis ici pour m’excuser auprès de nombreuses personnes que j’ai blessées, que j’ai exposées au danger et que je n’ai su protéger… Je vis quelques larmes étincelantes couler sur son visage avant d’être emportées au loin. Je ne dis pas un mot. Elle ne semblait plus s’adresser à moi mais à des personnes invisibles issues de ses souvenirs. -J’ai vraiment été la pire des chefs durant la guerre…Je pensais vraiment pouvoir mener la résistance…Mon orgueil était si grand, je l’ai payé très cher au final. Non seulement je n’ai rien pu faire, mais ce sont mes amis qui ont été obligés de me protéger…Je devais les guider, être un modèle pour tous ceux ne pouvant rien faire, ils avaient confiance en moi, et qu’ai-je fait ? Rien ! Absolument rien ! J’ai été pathétique, inutile, totalement dépassée par la situation, incapable de réagir, incapable même de me protéger moi-même. C’est moi qui aurais dû mourir ce jour-là ! Je le méritais. -Non, Miyako, c’est moi qui aurais dû mourir ; dit alors une nouvelle voix sortie de nulle part. La jeune fille leva la tête, le visage à présent couvert de larmes, et aperçut une lumière devant elle, une lumière qui prit rapidement forme humaine. -Oui, cette partie de moi est morte, l’ancienne Miyako, la présidente du club de duel, joyeuse et attentionnée, toujours entourée de ses amis. Alors pourquoi viens-tu encore me hanter ? -Parce que, je suis toi Miyako, et tu es moi. Je ne peux pas mourir totalement tant que tu vivras, car je suis en toi. J’attends simplement que tu viennes me sortir d’un long sommeil. La fille de lumière tendit une main vers Miyako. Celle leva la sienne, tremblante et hésita une seconde. L’autre continuait de sourire, imperturbablement. Elle finit par la prendre en lui rendant son sourire. Au moment où elles se touchèrent, un éclat lumineux m’aveugla et lorsque je rouvris les yeux, j’étais seul, tout était sombre autour de moi. Il faisait nuit, et j’entendais comme des bruits de combat en contrebas. Soudainement, je vis Miyako arriver, poursuivie par une dizaine d’hommes de Shadow. Ils l’acculèrent jusqu’au rebord, mais elle ne se laissa pas faire et continua de se battre. Cependant, ils étaient bien plus forts qu’elle et ses monstres furent balayés en un rien de temps. Elle était à présent sans défense et ne pouvait plus s’échapper. Une terreur immense s’installa dans son regard. C’est à ce moment précis qu’un garçon de mon âge débarqua comme une furie en criant son nom. Grace à l’effet de surprise, il put faire tomber deux hommes par-dessus la balustrade. Mais au lieu de s’écraser, ils s’évaporèrent dans une sorte de fumée noirâtre, ne laissant aucune trace de leur passage. Les survivants reportèrent leur attention sur le nouveau venu et l’encerclèrent à son tour. Je vis Miyako qui tentait de se relever mais elle retomba aussitôt. -Vous ne toucherez pas un seul cheveu de Miyako ! S’écriait le garçon. Malheureusement, il ne faisait pas le poids non plus, et fut vaincu à son tour. Un cercle noir se forma à ses pieds et il hurla de douleur. Miyako, dans un effort désespéré, se remit sur pieds, mais le garçon lui fit signe de ne pas approcher. -Ne t’occupe pas de moi Miyako ; articula-t-il. La victoire est plus importante que ma propre survie, et toi seule peut nous l’apporter ! -Je refuse de faire une telle chose, gagner en sacrifiant ses amis n’apportera jamais rien de bon ! -Je te fais confiance Miyako, s’il te plait…met fin à tout cela… Une flamme nouvelle s’alluma dans les yeux de Miyako et elle apparut, la fille de lumière, comme un esprit flottant au-dessus de mon amie. Elle se jeta sur les hommes de Shadow et ils disparurent instantanément. Cependant, juste avant qu’ils ne sombrent dans la lumière, j’entrevis comme un éclat noir s’échapper de la main de l’un d’entre eux, éclat noir qui alla se planter directement dans le cœur de la fille de lumière. Elle poussa un cri de douleur et disparut dans les ombres. Juste après cela, Miyako s’évanouît. Je rouvrais les yeux en sursaut. J’étais encore sur le toit de l’école, mais il n’était plus question de combat mortel, simplement de coucher de soleil sur une ville tranquille. Je tournais la tête vers Miyako. Elle était à nouveau seule. Quelques larmes coulaient toujours sur ses joues, mais toute sa tristesse semblait s’être envolée. Je ne comprenais rien à ce qu’il venait de se passer, mais le résultat était que la jeune fille semblait aller beaucoup mieux à présent. Je m’approchai prudemment d’elle. Elle se releva en me voyant arriver. -Tout va bien Darksky, ne t’inquiète plus pour moi, je vais bien à présent…Dit-elle faiblement. J’ai enfin pu faire ce que j’aurais dû faire il y a longtemps… -Miyako, est-ce que je peux te poser une question ? Osai-je demander. -Oui ? -Regrettes-tu toujours le passé ? Elle me regarda d’un air surpris, avant de comprendre et de sourire légèrement. -Longtemps, j’ai maudit mes actions. Je pensais que tout cela était de ma faute, et effectivement, cela l’était. Je ne voyais les choses que d’un seul point de vue, celui de la chef lamentable que j’ai été durant la guerre…Cependant…j’ai réalisé que les choses auraient pu aller bien pu mal si je n’avais rien fait… -C’est aussi ce que je pense. -Qu’est-ce que tu en sais ? Tu n’étais même pas là ; répliqua-t-elle. -Non, mais comme toi, j’ai eu des remords pendant longtemps. Lorsque Laura est partie vivre en Angleterre, j’ai d’abord pensé que nous n’aurions jamais du nous rencontrer, que si nous ne nous étions jamais connus, jamais je n’aurais souffert ainsi après son départ. C’était la vérité, comme pour toi, et comme toi, j’ai réalisé que ma vie aurait été pire sans notre rencontre. Je n’aurais jamais connu toutes les joies de passer de temps avec elle sur la falaise, les joies du duel, les joies de la voir tout simplement. -Et qu’est-ce que tu essaies de me dire avec cette belle histoire ? -Simplement que je connais le fardeau que tu as supporté et que je suis heureux que tu aies pu accepter ton passé toi aussi. -Malheureusement, tu te trompes sur ce point-là mon cher. Il y a une dernière chose que je dois accomplir avant de pouvoir l’accepter entièrement… -Quoi donc ? -Ah, ça, tu n’as pas à le savoir aujourd’hui, mais un jour viendra où tu découvriras tout le poids de mon fardeau, car, en acceptant de m’aider, tu as également accepté de le partager avec moi. -Et je tiendrai ma promesse, quel qu’il soit ! Affirmai-je. -En attendant que ce jour vienne, j’aimerai te demander une autre faveur… -Laquelle ? -Je ne suis pas la seule à avoir un lourd passé à cause de la guerre. Au contraire, je suis peut-être celle avec le plus léger. C’est pourquoi, j’aimerai que tu aides ces personnes également, toutes ne sont pas aussi fortes que toi et pourraient sombrer à la moindre récidive… -Est-ce que tu penserais à… Elle hocha la tête pour toute réponse, et se dirigea vers la porte en boitant légèrement. Au moment où elle allait appuyer sur la poignée, cette dernière s’ouvrit brutalement et une mèche de cheveux blonds comme le soleil apparut. Miyako recula précipitamment pour éviter la porte, quant à moi, je fis un bond de deux mètres en voyant par l’entrebâillement les personnes qui se tenait sur le pas ; quatre filles que je n’aurais jamais cru revoir de sitôt. -Cela faisait longtemps Darksky, n’est-ce pas ?
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| | | Heart
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| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 1:20 | |
| Hikari Miyako: la voie des ténèbres- Spoiler:
Jamais je n'ai voulu une telle chose. D'ailleurs, jamais je n'aurais pu penser, pas même une seconde, que cela pourrait arriver. Et pourtant, tout ceci était la réalité. Une réalité trop dure à accepter? Peut-être bien après tout. Peut-être que je me voilais la face, peut être que j'essayais inconsciemment d'oublier tout cela, de faire une croix sur le passé et de repartir de zéro en rejoignant le club de duel. Et pourtant, ces souvenirs continuent de me hanter, jours après jours. J'y repense, sans arrêt. Chaque nuit, je vois leur visage déformé par la douleur et le désespoir. Je les vois m'appeler à l'aide, je les vois chuter les uns après les autres, puis je me vois moi, immobile, incapable de bouger, paralysée par la peur. Je ne peux qu'observer la scène. Mais, si j'étais intervenue dans ce conflit, cela aurait- Il réellement changé le cours des événements? Avec ma force actuelle, je n'aurais certainement été qu'un fardeau supplémentaire à protéger pour mes camarades qui se battaient déjà pour leur propre survie. C'est ce que tout le monde répétait pour tenter de me consoler, mais je savais au fond de moi que ce n'était pas la vérité. J'étais leur chef, la présidente du club, c'était à moi de les protéger! Mais je n'ai rien fait par peur d'engager un combat perdu d'avance! Cependant, il y a une chose dont je suis sûre: si j'étais intervenue plus tôt, j'aurais au moins pu le sauver lui... Nous étions quatre au départ, deux garçons et deux filles. Notre petit groupe se composait de Denys Syracuse, le plus musclé de la bande. Sous ses airs de brutes, il cachait en réalité un bon fond. Venait ensuite Julie Guardian. Nous la connaissions depuis son arrivée d'Amérique lorsqu'elle avait cinq ans. Elle était toujours très sombre, ne parlant que peu, mais c'est cela qui faisait son charme. Le troisième membre s’appelait Daniel Yami, surnommé dan par tous. Et enfin, il y avait moi, Hikari Miyako. On me considérait un peu comme la meneuse, bien que je n’aie jamais pensé un seul instant que nous pouvions avoir un chef. Nous nous connaissions depuis si longtemps que nous avions l'impression d'avoir toujours été ensemble. Chacun avait sa personnalité propre, ses idées, ses petits secrets, mais une chose nous réunissait tous: le duel de monstres. C'était notre passion commune. En primaire, puis au collège, nous ne pensions qu'à cela. Il ne se passait pas une journée sans que nous nous affrontions. Il y avait un parc dans notre ville ou nous allions trainer après les cours. C'était l'endroit idéal pour s’entrainer sans être dérangé. Tous les voyous l'avaient fui à cause d'une certaine duelliste incroyablement puissante qui faisait régner l'ordre. Nous ne l'avons jamais rencontrée bien entendue, ce n'était rien d'autre qu'une légende urbaine. Peu à peu, nous progressions, mais pas assez vite. Nous nous amusions bien, certes, mais je voyais beaucoup de nos camarades progresser bien plus vite que nous. Ce n'est qu'à notre seconde année de lycée que nous eûmes l'idée de former un club de duel. Ce fut la certainement la plus grosse erreur de notre vie...
chapitre 1: un départ prometteur
Nous étions dans la cour, en train de regarder un passionnant match de football, ou Dan jouait. Il y jouait depuis toujours et avait finalement réussi à entrer dans L'équipe du lycée. Nous étions tous très contents pour lui. Mais nous concernant, nous n'avions trouvé aucune activité à pratiquer durant cette année en seconde. Il y avait cependant l'embarras du choix: basket, tennis, natation, volley, badminton... Nous étions obligés de nous inscrire quelque part, c'était la tradition. Julie et Denys étaient partis se renseigner pendant que moi, j'encourageais dan. Il était attaquant. Il répétait sans cesse que la défense n'était faite que pour ceux aimant se cacher. J'étais assez d'accord avec lui, même si je ne voyais pas le monde d'une façon aussi radicale. Je recentrai mon attention sur le match. Il avait la balle et se rapprochait de plus en plus des cages. Il n'y avait aucun défenseur entre lui et le gardien. Il tira. L'autre arrêta son tir de justesse. Je ne pus réprimer un soupir de déception. A présent, l'équipe adverse se dirigeait droit vers son camp avec le ballon. Dan était le plus rapide, il aurait pu les arrêter sans problème, mais il ne se repliait pas. Il restait en première ligne. Si je ne le connaissais pas, j'aurais certainement dit qu'il était épuisé ou qu’il campait, mais je savais que cela faisait partie de sa stratégie de "non défense". Alors que toute l'équipe adverse se trouvait de l'autre côté du terrain, il restait seul au milieu avec quelques défenseurs. Il avait vu juste encore une fois. Son équipe réussi à reprendre la balle et à lui envoyer. Marquer après cela n'était qu'un jeu d'enfant. Ni le gardien ni les défenseurs ne le virent venir et il marqua. Je l'acclamai avec tous mes camarades. C'était déjà le deuxième but qu'il marquait aujourd'hui. Le sifflet retentit quelques minutes plus tard, achevant le match sur un score de 2 à 0. Je retrouvai Dan pour le féliciter juste après. -Joli match, je vois que tu es toujours aussi fort qu'avant; lui dis-je avec une tape amicale dans le dos. -C'était un travail d'équipe; répondit-il avec sa modestie habituelle. Denys et Julie nous rejoignirent également et nous allâmes tous prendre un déjeuner bien mérité. A table, je leur racontai les exploits de Dan, lui les niait, Julie ne disait rien et Denys parlait fort. Une journée tout à fait ordinaire en elle-même. Elle l'était jusqu'à ce que dan nous demande ou en étaient nos recherches. -Bonne nouvelle; lui répondit Denys d'une voix forte, figure toi que nous avons trouvé quelque chose qui devrait tous vous intéresser! Pas vrai Julie? -Évite de parler la bouche pleine, j'essaie de me reposer; se contenta-t-elle de dire en entamant son plat. -Pourquoi faut-il toujours que tu me rabaisses? ! Gémis Denys. Enfin, je disais donc, reprit-il une fois remis de ses émotions, j'ai vu une annonce, "formez votre club" dans le couloir! -Tu comptes réellement former ton propre club? Dit Dan surpris. Personne ne s’inscrirait en voyant ta tête... -Rigole tant que tu le veux, Rétorqua-t-il calmement, il était habitué aux plaisanteries de Dan. -En effet, si nous mettions une affiche avec la tête de Denys en gros plan, personne ne viendrait; reprit Julie froidement. -Ah, mais qu'est ce qui cloche avec ma tête! Se lamenta- t- Il en se prenant le visage dans les mains. -C'est pourquoi; continua Julie en l'ignorant royalement, nous avons eu une idée, ou plutôt j'ai eu une idée. Elle se tourna alors vers moi. Miyako, tu es populaire auprès des élèves et auprès des professeurs comme tu es la déléguée. -Attends, ne me dis pas que...Répliquai-je en sachant ce qu'elle allait dire… -Deviens présidente de notre club. Ils étaient si prévisibles... Malgré cela, je fis les yeux ronds en entendant sa demande. Je savais bien qu'il fallait quelqu'un pour présider le club et le représenter, mais je ne me voyais vraiment pas prendre la tête du groupe et ils le savaient. Je n'avais pas une âme de chef, contrairement à dan. Lui aurait fait un excellent président, mais il avait déjà son club. Mon regard se balada sur mes amis ici présents. Denys, comme Julie l'avait si bien dit, ne pourrait jamais présider un club, ses airs de brute discréditeraient le sérieux du club. Quant à elle... La connaissant, elle serait incapable de parler en public, ne serait-ce pour faire un discours de bienvenue... Ce qui ne nous laissait plus que moi. Je soupirai. -Je n'ai pas vraiment le choix j'imagine... Et quel genre de club voulez-vous monter? -Quelle question! Un club de duel! S’écria Denys en frappant la table de son poing. Je restai interdite, tout comme Dan. Nous ne pouvions qu’écarquiller les yeux bêtement. Devant notre incompréhension, Julie reprit la parole d'un ton las. -C'est la seule discipline dans laquelle nous ne nous débrouillons pas trop mal. De plus, si nous faisons nos preuves, plus personne ne pourra dire que nous perdons notre temps, vous me suivez? -Plus ou moins; répondit dan, sans avoir l'air de comprendre pour autant. Donc en résumé, vous trois allez créer un club de duel et Miyako serait la présidente, et serait en charge de recruter d'autres membres, c'est bien cela? -Ce n'est pourtant pas si compliqué; lui lançai-je en haussant les épaules. -Eh bien en fait, c'est plus compliqué que ça...Dit Denys en grimaçant. Le projet est une chose, mais nous ne sommes que trois, et le nombre de membres minimal est de quatre. Pour couronner le tout, nous n'avons qu'une semaine pour recruter ce quatrième membre, sans quoi, le club sera qualifié de "sans intérêt" puis fermé. -Encore ce conseil des étudiants? Soupirai-je. J'ai entendu dire que depuis l'arrivée de son nouveau président, Olivier Lesage, il y avait eu énormément de changements... -Cette règle existe depuis toujours; rétorqua Julie, elle n'était tout simplement pas appliquée. Mais les règles sont les règles, donc autant nous mettre au travail au plus vite. -J’ai hâte de voir votre club de duel, je vais vous aider à faire vos affiches, ça vous laissera le temps de recruter plus de monde ; proposa Dan. Nous nous mîmes d’accord sur les rôles de chacun dans cette affaire. Julie devait écrire les textes, Denys, lui, devait parler de ce projet à tous les élèves pour qu’il soit déjà connu, Dan s’occupait des affiches, quant à moi…Je n’avais pas de rôle particulier à part me préparer mentalement à être présidente du club. Nous nous séparâmes après les cours pour accomplir nos tâches respectives. Je restai encore un peu en classe pour veiller à ce que tout soit à sa place. Le rôle de déléguée était prenant mais non pas désagréable. Et puis, ça me donnait une certaine notoriété auprès des autres élèves. Une fois que je me fus assurée de ces détails, je rangeai mes affaires et je me préparai à rentrer chez moi. Je marchais lentement dans le couloir, je n’avais jamais aimé me presser, je préférai que chaque chose arrive lorsqu’elle devait arriver. C’était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je n’arrivais toujours pas à trouver ma voie dans la vie. Denys, Julie, Dan, tous savaient ce qu’ils allaient faire après le lycée, mais moi non. Ce n’est pas que je n’avais aucune ambition, mais plutôt que je n’arrivais pas à me projeter dans un futur aussi lointain. Pour moi, le moment présent était déjà bien assez riche en événements, il était inutile de chercher à contrôler une chose aussi incertaine qu’est l’avenir. Les gens autour de moi s’étonnaient lorsque je leur répondais que je ne savais pas ce que je voulais faire, mais je leur répondais toujours avec le sourire. Oui, cela me faire rire au fond de moi qu’autant de personne s’inquiètent pour si peu. Je trouverai le moment venu ma voie, je n’ai pas à forcer le passage de l’avenir, voilà ce que je voulais leur répondre, mais je savais bien qu’ils ne me comprendraient pas, alors je ne disais rien. Je m’arrêtai devant les escaliers et je remarquai pour la première fois que la porte menant à la terrasse de l’école était ouverte. Intriguée, je décidai d’aller jeter un coup d’œil. Je poussais la lourde porte pour me retrouver dehors. Il faisait encore frais en ce début d’année scolaire, mais le soleil couchant me réchauffait un peu. Je m’avançai plus au bord et c’est là que je découvris la magnifique vue. Je pouvais voir absolument toute la ville depuis ce promontoire. Devant moi s’étendait la mer, cette vaste étendue d’eau, scintillant d’un éclat rouge comme le sang sous les rayons de l’astre solaire. En tournant légèrement mon regard vers la gauche, je vis une haute falaise, s’élevant au-dessus de l’eau, comme un aigle prenant son envol. Vers la droite, je distinguais la forêt bordant la ville. Il s’étendait elle aussi à perte de vue, jamais je n’aurais pensé qu’elle pût être aussi grande. Plus au sud, le parc se démarquait des immeubles gris par sa végétation verdoyante. Je tentai d’y discerner Denys ou Julie, mais vu d’ici, tout le monde ressemblait à des fourmis. Après avoir admiré ce paysage magnifique quelques minutes, je me décidai à rentrer à la maison. C’est alors que je vis sur les grilles de sécurité un petit objet brillant. Une paire de clés, certainement celles de la terrasse, était accrochée là. Un mot était également joint. « Là où tout a commencé, la clé ouvrant la seule porte que l’homme n’a créé. H.Y » Cette phrase n’avait aucun sens…Mais dans le doute, je pris tout de même les clés avec moi, Julie saurait certainement déchiffrer un tel message. Il était dix-huit heures passé lorsque j’arrivai chez moi. Il n’y avait personne pour m’accueillir, mais j’étais habituée depuis le temps. Mon père est mort lorsque j’avais deux ans dans un accident d’avion, et depuis, ma mère m’élevait seule, mais elle ne s’en est jamais remise. Selon les médecins, le moindre choc la détruirait elle aussi. Je connaissais depuis ce jour-là la peine qu’elle devait supporter, c’est pourquoi, j’essayais d’alléger son fardeau le plus possible. Je lui remontai le moral lorsqu’elle pensait un peu trop à mon père, je préparais les repas depuis déjà trois ans, c’était même moi qui faisais les courses, je ne voulais pas qu’elle ait la moindre raison de s’inquiéter. Mais je voyais qu’elle se laissait glisser, lentement mais sûrement. Tout ce que je pouvais faire était de retarder l’heure où elle irait rejoindre mon père… Je posais mes affaires et je me dirigeai vers la cuisine pour cuisiner le diner. Ma mère arriva à dix-neuf heures du travail. -Bon retour maman ! Lui lançai-je depuis la cuisine. -Je suis rentrée Miyako ; répondit-elle d’une voix rauque. Elle entra dans la cuisine. Son visage était celui d’une personne épuisée, et pour cause, elle se surmenait plus que jamais depuis la mort de mon père pour oublier sa peine. -Miyako, encore en train de préparer le diner ? Tu n’as pas des devoirs à faire ? -Très peu, et puis, c’est en cuisinant tous les jours que je m’améliore. D’ailleurs, c’est prêt. Tu peux aller t’asseoir, je t’amène tout ça sur le champ. Je lui servis son plat puis je pris place en face d’elle avant de lui raconter ma journée, comme je le faisais tous les soirs. Je lui parlai donc du projet de club de duel, avec moi en tant que présidente du club. -C’est formidable Miyako. Ce n’est pas tout ce dont tu as toujours rêvé ? -Pas vraiment non…Je ne sais pas si je serai à la hauteur de cette responsabilité… -Mais qu’est-ce que tu nous dis là Miyako ? Tu as tout à fait la carrure d’un chef. Il suffit de voir le travail que tu accomplis ici, c’est tout bonnement fantastique. -Oui, mais il n’y a que toi ici, alors que je devrai parler devant une foule d’inconnus qui me jugeront sur ce que je dirai… -Une foule d’inconnu ou moi, il n’y a aucune différence Miyako. Tant que tu fais de ton mieux, tout ira bien, je peux te l’assurer ; dit-elle en me regardant dans les yeux. -Merci Maman. Elle m’embrassa puis je débarrassai la table avant de prendre la direction de ma chambre. Je regardai mes messages. Tout le monde avait tenté de me joindre apparemment, et bêtement, j’avais encore oublié de rallumer la sonnerie après les cours… Je me contentai de lire leur message. Il n’y avait rien de passionnant. Dan me disait qu’il allait manquer de papier, Julie quant à elle semblait avoir fini sa part du travail, et Denys…comme d’habitude, il avait fait fuir les autres… Tout le monde s’investissait tellement dans ce projet qui me semblait fou…Je me devais de faire quelque chose également. Je me mis à mon bureau et je tentai d’écrire quelque chose qui attirerait les gens… J’y passais plusieurs heures, ma corbeille était remplie de boulettes de papiers, et je n’avais toujours rien…Je finis par m’endormir toute habillée avec la lumière allumée. Evidemment, il va sans dire que le lendemain, j’étais épuisée. C’était peut-être le seul défaut du rôle de déléguée, ne pas pouvoir dormir en classe. Je dus donc tenir bon jusqu’à la pause déjeuner, où mes amis vinrent me rejoindre. -Tu as une mine patibulaire Miyako, je pense que tu as besoin de sommeil ; me dit Dan. -Toujours aussi fort pour constater l’évidence toi ; railla Julie. -Ce…Ce n’est peut-être pas évident pour tout le monde ! Tenta-t-il de se défendre. -Laissez un peu Miyako tranquille vous deux, intervint Denys, vous ne voyez pas qu’elle est fatiguée ? Deux regards foudroyants fusèrent vers lui et il recula, effrayé. Imaginer la suite de la discussion me fit rire, mais je le cachais, je voulais vraiment voir ce qu’il allait se passer. -Qu’est…Qu’est-ce que j’ai dit ? -Mais qui nous a collé un boulet pareil…Soupira Julie. Tu es vraiment irrécupérable tu le sais ? -Eh, excuse-moi de ne pas avoir suivi toute la conversation alors ! -Et voilà, c’est reparti…murmura Dan l’air lassé. Je me levai pour arrêter ça parce que je savais que si ça continuait, je ne pourrais jamais me retenir de rire plus longtemps. -Ca suffit vous trois, vous n’avez rien de mieux à faire que de vous chamailler ? D’ailleurs Julie, j’ai quelque chose pour toi. -Vraiment ? Je sortis de ma poche les clés trouvées la veille et je les lui montrai, ainsi que le message qui y était accroché. Elle l’examina quelques instants avant de prendre un air sûre d’elle. -Ça ne fait aucun doute, ce message est codé ! -Merci, mais je l’avais deviné toute seule ça tu sais… -O…oui, je le savais ; bégaya-t-elle. J’étais la seule du groupe contre qui Julie n’osait jamais monter la voix, et j’en profitais souvent pour la mettre mal à l’aise. C’était assez amusant de la voir perdre tous ses moyens alors qu’en temps normal, c’était elle qui déstabilisait les gens. -Je pensais que tu aurais su, mais il semblerait que non ; dis-je déçue. Je crois que ce papier est simplement bon pour la poubelle… -Attends, donne-le-moi ! M’arrêta-t-elle. Je voudrais l’étudier un peu, je sens que ce n’est pas aussi dénué d’intérêt que ça en a l’air. -Comme tu veux, mais je garde les clés. Et en parlant d’elles, j’ai un endroit sympathique pour déjeuner, vous voulez le voir ? Ils acquiescèrent tous et je pris la tête du groupe pour monter sur le toit. Les disputes continuaient encore un peu, mais s’atténuaient progressivement, comme souvent. J’ouvris la lourde porte avec la clé trouvée la veille et nous nous avançâmes dehors. Le soleil brillait haut dans le ciel à cette heure, mais le paysage n’en était que plus beau. Tous furent émerveillés comme je l’avais été la veille. Denys semblait être le plus intéressé. Il faisait le tour en poussant des exclamations de surprises. Julie, bien que ne montrant rarement ses émotions, semblait elle aussi surprise de la vue. -Tu es sûre qu’on a le droit d’être ici ? Me demanda Dan légèrement inquiet. -Je n’en ai aucune idée ! Déclarai-je. J’imagine que non, sinon cet endroit serait pris d’assaut, mais ce n’est pas plus mal ainsi non ? -Et c’est la déléguée qui me dit ça ? Répondit-il d’un air malicieux. -Oh, c’est bon toi, je te rappelle que je n’ai jamais demandé à le devenir ! Rétorquai-je. Dan prit un air amusé en repensant aux élections. Notre professeur avait demandé à tous les élèves qui voulait bien se présenter, mais personne n’avait osé se lancer. C’est alors que je m’étais étiré en levant les bras…et c’est ainsi que je fus désignée déléguée de classe… Au début, je voyais cela comme une contrainte, mais j’avais fini par m’y habituer jusqu’à apprécier ce rôle. -Miyako ! M’appela Denys depuis l’extrémité. Viens voir ça ! Je m’excusai auprès de Dan, lui promettant de reprendre cette dispute plus tard pour aller voir ce qu’il avait à me dire de si important. Je m’approchai et je vis de quoi il voulait parler. Au loin, en haute mer, se détachait de l’horizon une forme lumineuse volant vers le large. Ce n’était pas le soleil, mais il brillait au moins aussi fort que ce dernier, si bien que je ne pouvais le regarder droit dans les yeux. Mon cœur se mit subitement à battre plus vite à la vue de cette chose. Elle…elle ne m’était pas inconnue…La forme finit par disparaitre au loin et sa lumière s’estompa. -Tu sais ce que c’était ? Me demanda Julie devant mon air contrarié. -Je…je ne pense pas, j’ai simplement l’impression de l’avoir déjà vue quelque part, mais je dois me tromper… -C’était magnifique en tout cas, dommage que je n’aie pas apporté mon appareil photo ! Se lamenta Denys. -Tu auras certainement d’autres occasion de l’apporter ton appareil ; soupira Julie. -Ce n’est pas tout ça, mais je commence à avoir légèrement faim moi ; vint se greffer Dan. -Et pourquoi ne pas manger ici ? Proposai-je. On joue ça comme d’habitude, le perdant va chercher le déjeuner ? -Pour que je perde encore une fois ? Non merci ! S’exclama Denys. -Je passe mon tour aussi ; rajouta Julie. Je me tournai vers Dan qui était mon dernier espoir. Il soupira avant de céder. -On dirait que je n’ai pas le choix…Mais pimentons un peu les choses : le perdant devra en plus payer le dessert de tout le monde ! -Tu es vraiment maso ma parole…J’en connais un qui va avoir un portefeuille bien léger ce soir… Nous nous mîmes en position tandis que Denys faisait l’arbitre, l’air enthousiaste. Nous avions beau nous affronter presque tous les jours, les duels entre Dan et moi étaient ceux qui captivaient le plus. -Duel ! -Je prends la main ; dis-je. Je commence par invoquer Polux de la constellée, par son effet, je peux invoquer en complément Kaus de la constellée. J’active son effet, mes deux monstres gagnent un niveau supplémentaire ! Il est temps d’ouvrir le réseau recouvrement, apparait Pleiades de la constellée ! Je pose deux cartes face cachée et je te laisse la main mon cher. -C’est trop d’honneur Miyako. Je pioche…pas mal tout ça…J’active fusion marionnette de l’ombre pour… -Tu ne vas rien faire du tout, j’active mon piège : Sceau de la magie interdite ! En défaussant un typhon d’espace mystique, j’annule ta carte et tu ne pourras plus l’utiliser du duel ! -C’est de la triche ça, tu as présidé ton deck ! Mais ça ne m’empêchera pas de gagner, j’active ma fusion marionnette de l’ombre el afin de fusionner Ma bête et mon faucon marionnette de l’ombre ! Apparait, Winda ! Je peux donc invoquer mon faucon sur le terrain et piocher une carte… -Une seconde, j’active l’effet de Pleiades pour renvoyer ta bestiole à l’extra deck, encore raté… -Je vais poser une carte face cachée ainsi qu’un monstre en position de défense et terminer mon tour. -Déjà ? C’était rapide, mais au moins, on déjeunera plus tôt. Je j’active l’effet de Pleiades pour renvoyer en main ton monstre face cachée ! -J’active un piège, Jeu d’ombre sinistre pour envoyer au cimetière mon Dragon marionnette de l’ombre, et retourner tous mes monstres. Leurs effets s’activent, Squamate va détruire Pleiades, dragon ton piège et faucon va rappeler Ma bête ! -Tu m’énerves toi, ton deck est totalement fumé ! Me plaignis-je comme souvent lorsque je l’affrontais. -Tu as pré-sidé, tu ne peux rien dire ! Rétorqua-t-il. -Oui, et je vais gagner ce duel ! J’invoque Algiedi de la constellée, puis son effet me permet d’invoquer spécialement sombrero de la constellée que j’ai en main. Ce n’est pas fini, je retire de mon cimetière Pleiades pour récupérer Polux et l’invoquer normalement. Son effet me permet d’invoquer également un autre Kaus que j’ai en main. A ce moment précis, j’eus comme un vertige. Le monde se mit à tourner autour de moi et à devenir flou, et je me sentis tomber. J’essayai de reprendre mon équilibre mais en vain. Les images que je voyais finirent par devenir totalement noires. Je fermai les yeux, pensant qu’il ne s’agissait que d’une illusion d’optique, mais lorsque je les rouvris, j’étais totalement ailleurs. Je me trouvais dans une sorte de temple de lumière. Tout était en or et scintillait de mille feux sous le soleil implacable régnant sur cet endroit. Je levais la tête et je vis une forme lumineuse se détacher du métal précieux et s’avancer vers moi. Ce n’était pas un homme ni une femme, mais la chose avait forme humaine. Elle n’avait pas de visage à proprement parler, simplement deux yeux bleus se détachant sur un corps de lumière. -Ou…Ou suis-je ? Demandai-je inquiète. La chose s’arrêta devant moi et prit la parole d’une voix puissante, inspirant le respect et la peur: -Hikari Miyako, des temps sombres se préparent pour toute l’humanité. Le seigneur des ténèbres va bientôt refaire surface. Quatre jeunes personnes ont déjà été désignées pour protéger ce monde. Cependant, les ténèbres ne peuvent être vaincues que par la plus pure des lumières… -Que…Que voulez-vous dire ? Bégayai-je sans comprendre la situation. -Es-tu prête à accepter ton destin ? -Attendez ! Protestai-je. J’étais simplement en train de faire un duel avec mon ami et voilà que je me retrouve embarquée dans je ne sais quoi ! De quel destin parlez-vous d’abord? Et qui est ce seigneur des ténèbres ? Que se passe-t-il à la fin ? -Le destin d’être la clé permettant à ce monde de vivre en paix pour toujours, dans un monde où Gariatron ne serait plus… Je ne sais pas pourquoi, mais ce nom me fit frissonner. Je ne l’avais jamais entendu auparavant mais je savais au plus profond de moi qu’il s’agissait d’un être malfaisant…Je levai la tête vers mon mystérieux interlocuteur. Il semblait peu à peu prendre forme humaine, des traits se dessinaient sur son visage, sans pour autant être totalement nets. -Mais qui êtes-vous?...Finis-je par demander. -Mon nom est Luminion … -C’est bien gentil, mais tout cela ne me dit pas ce que vous êtes…Et puis, c’est quoi cette histoire de démon ? On n’est plus au moyen âge ! -Tu n’as pas besoin de tout savoir immédiatement ; répondit-il amusé. Cependant, je peux te raconter une petite histoire qui devrait t’éclairer : au départ, avant la création de l’univers tel que vous les connaissez, il n’y avait que deux forces, le bien et le mal, l’ombre et la lumière, s’affrontant dans une lutte sans fin. Ces deux éléments en tout point opposés finirent par épuiser leur énergie vitale et ont donc pris une forme leur permettant de se reposer. La lumière prit la forme des dieux, et les ténèbres, celle des démons. Cependant, même affaiblies, ces deux forces ont continué de s’affronter. La victoire des dieux fut écrasante, obligeant les démons à se terrer pour l’éternité… -Et j’imagine que ce Gariatron dont vous me parlez est un de ces démons ? En admettant que ce que vous me racontez est la vérité… -Tu doutes encore ? C’est normal, l’esprit humain a été formé pour se poser des questions contrairement aux dieux et aux démons. Gariatron est effectivement un démon originel, et son retour dans votre époque pourrait provoquer la fin de votre ère. C’est pourquoi, je te le redemande, es-tu prête à endosser la responsabilité de l’arrêter ? -Attendez un peu, vous débarquez comme ça dans ma vie et vous me demandez de m’engager ? Je n’ai même pas le droit à quelques minutes de réflexion ? Qu’est-ce qui me dit que ce n’est pas un piège votre truc ? -Tu es méfiante, c’est bien…Mais pour te prouver ce que je dis, je vais te laisser une partie de mon pouvoir. Il devrait te convaincre dans les jours à venir. Nous nous reverrons bientôt, Hikari Miyako. Avant que je n’aie pu protester, la créature de lumière leva la main vers moi et je fus aveuglée instantanément. Lorsque je rouvris les yeux, j’étais de retour sur le terrain de duel. Le temps semblait s’être figé durant mon absence car personne ne semblait n’avoir remarqué quoi que ce soit. Etait-ce un simple rêve ? Mon extra deck me sembla alors légèrement plus lourd qu’à l’ordinaire, et pour cause, lorsque je vérifiai, trois nouvelles cartes venaient de faire leur apparition, certainement grâce à ce Luminion…Tout cela n’avait aucun sens…J’étais une scientifique, ces événements irrationnels, comme l’apparition soudaine de cartes, n’avaient pas lieu d’être, et encore moins les rêves éveillés ! Et pourtant, je me retrouvais bien devant les faits accomplis… -Miyako ? Miyako, tu es toujours parmi nous ? Me criait Dan depuis l’autre bout du terrain. -Euh…Je…je crois que je vais te laisser cette manche, je ne me sens pas très bien… -Vraiment ? Tu veux qu’on t’emmène à l’infirmerie ? Me demanda Julie soudainement inquiète. -Non, non, c’est simplement la fatigue ; mentis-je. -C’est parce que tu n’as rien pris depuis ce matin aussi ! Ne bougez pas, je me dévoue pour aller acheter le déjeuner ! Déclara Denys. Il disparut instantanément en nous laissant tous les trois. Dan s’approcha à son tour. -Tu en fais trop Miyako. Si le club est de trop, laisse-nous nous occuper de la suite. -Tu rigoles ? Dans ce cas-là, autant que tu deviennes le président à ma place si je ne fais rien ! -Tu en fais déjà bien assez ; repris Julie. Et puis, il ne reste pas tant de choses à faire que ça. Demain, nous devrions pouvoir commencer à coller les affiches. -Vous avez fait vite ! M’exclamai-je. -A trois, c’est assez rapide ; continua-t-elle. Ce soir, tu peux dormir tranquille ! Je les remerciai chaleureusement puis Denys revint avec le déjeuner. Nous parlâmes de tout et de rien pendant une heure avant de devoir retourner en classe. La fin de journée fut assez tranquille et nous nous séparâmes après les cours. Sur le chemin du retour, je ne pus m’empêcher de repenser à la vision du temple de lumière. Instinctivement, je sortis les cartes mystérieuses. Elles étaient réellement scintillantes, bien plus que des cartes achetées dans des boosters, comme si la lumière émanait directement d’elles. C’était stupide comme pensée, comment une carte pourrait avoir sa propre lumière ? Je les rangeai dans ma poche en tentant de ne plus y penser. En rentrant, je préparai le diner comme tous les soirs, ma mère arriva encore très tard, puis je m’enfermai dans ma chambre pour travailler. Enfin, c’est ce que j’aurais dû faire, mais mon esprit était obnubilé par la vision et les cartes. Ne pouvant supporter de rester dans l’incertitude, je décidai de faire quelques recherches sur ce luminion. Bien entendu, je ne trouvai rien sur internet ni dans un quelconque livre de mythologie ou d’histoire. Je commençai à penser que je devenais vraiment folle… La fatigue prit une fois de plus le dessus sur moi, et je m’endormis malgré moi. Le lendemain, Samedi, je retrouvai tout le monde au parc à quinze heures. Comme à mon habitude, j’étais la dernière arrivée, sans pour autant être en retard au rendez-vous, point sur lequel mes amis aimaient rire. Nous passâmes tout l’après-midi à coller des affiches sur les murs de l’école et aux alentours. Elles étaient très belles, je reconnaissais bien là l’œuvre de Dan, il avait toujours eu un petit côté artiste. Au centre étaient représentés nos monstres favoris. Sur les bords, on voyait très clairement la main de Denys avec des effets de lumières presque aveuglant, tandis que Julie avait créé le slogan. Rien de particulièrement étonnant, mais assez bien choisi. Mes amis étaient si investis dans ce club, cela me faisait chaud au cœur de nous voir aussi soudés. Nous finîmes notre travail vers dix-sept heures puis nous allâmes prendre un verre dans le parc. Tout le monde se félicitait, et nous voyions déjà les membres affluer dès le lundi matin. Julie avait même réservé une salle à l’école qui nous servirait pour nos entrainements. Le club de duel aurait dû être un franc succès avec tout le travail fourni pour le créer. Cependant, ce n’était qu’une illusion. Personne ne se présenta. Mais nous ne perdîmes pas espoir et nous commençâmes à distribuer les tracts nous-mêmes aux élèves le mardi matin. Ce fut un nouvel échec et nous n’eûmes d’autre choix que d’attendre. Un jour, deux jours, peu à peu, nos espoirs s’envolaient. Dan essayait de nous remonter le moral, affirmant qu’il allait continuer à propager la nouvelle, mais nul n’y croyait. Arrivés au vendredi soir, date limite du recrutement, la tension était à son comble. C’était le dernier jour avant la dissolution du club. Tout le monde était assez énervé pour cette raison. -Bon sang, qu’est-ce qui cloche avec ce club ! Râla Denys en abattant son poing sur la table. Encore aujourd’hui, je viens de retrouver nos prospectus par terre et complètement déchirés ! Il y a plein d’élèves qui n’ont pas de club, pourquoi ne pas rejoindre le nôtre ! -Tout simplement parce qu’ils sont comme nous, incapables de se décider ; répondit Julie froidement. Nous aurions dû nous en douter, si le club n’existait pas encore, c’était pour une bonne raison… -Quand bien même, il doit forcément y avoir au moins un élève dans cette école jouant à ce jeu ! -Il y en a oui, mais rejoindre un club implique des responsabilités, et tous ne sont pas prêts à s’engager. Fais-toi une raison Denys, nous avons échoué cette fois-ci. Je ne sais même pas ce que nous faisons encore ici. -Je n’abandonnerai pas Julie ! Il nous reste encore une heure, c’est largement suffisant ! -Tous les élèves de cette école n’ayant pas de club sont déjà partis à l’heure qu’il est. S’il y avait un retardataire, il se serait manifesté juste après les cours, mais en aucun cas maintenant. -Tu vas voir, je vais t’en trouver moi des membres ! Il se leva brusquement et ouvrit la porte. C’est à ce moment-là que je décidai d’intervenir. -Tu ne peux forcer personne à rejoindre le club Denys ; lui dis-je calmement. Un club se doit d’avoir une cohésion, si l’un des membres se retrouve là sans savoir pourquoi, il ne tiendra jamais. -Alors tu comptes abandonner toi aussi Miyako ? -Non, je ne suis pas d’accord avec ta méthode, mais je n’ai jamais dit que je suivais Julie pour autant. Je resterai ici jusqu’à la dernière minute. Quand on commence quelque chose, il faut aller jusqu’au bout, ou alors ce n’est même pas la peine d’avoir essayé. Je disais cette phrase pour Julie, et cette dernière détourna le regard, gênée. -Tu sais Miyako, il y a aussi certaines fois où il faut savoir abandonner ; dit-elle tristement. Persister dans cette voie ne fera que nous donner plus de souffrance, autant laisser tomber lorsqu’il est encore temps. -Abandonne si tu veux, mais moi, je reste ! Affirmai-je, déterminée. Mes deux amis se regardèrent droit dans les yeux, puis Denys alla se rasseoir, résigné, et nous attendîmes encore, dans le plus grand silence. L’horloge sonna une fois, puis deux fois, et une troisième fois. C’est alors que nous entendîmes des bruits de pas dans le couloir. L’heure était enfin arrivée, le club de duel allait mourir avant même d’être né… On toqua à la porte, et un membre du conseil des étudiants apparut, l’air menaçant. -Et bien, on dirait que vous n’avez pas réussi à trouver le nombre de membres requis, je suis donc au regret de vous annoncer que… -Si vous voulez bien m’accorder une minute ! Dit soudainement une voix familière dans le couloir. Le membre du conseil s’écarta et Dan arriva dans la salle, le sourire aux lèvres. -Il n’est pas encore dix-huit heures il me semble, le club a donc encore une minute pour trouver un membre. -Co…Comment ? S’étonna-t-il. En une minute ? C’est ridicule voyons ! -Et pourtant, le club vient de trouver son quatrième membre ! -Vraiment ? Qui ça ? Nous nous exclamâmes en chœur. -Il est juste devant vous ! Denys recula vivement, en percutant la table, Julie lâcha le livre qu’elle tenait dans les mains et j’hoquetai de surprise. Juste après cela, dix-huit heures sonna. Plus personne n’osait dire un mot. Dan finit par briser le silence. -Euh…Oui, donc, je disais, moi, Yami Daniel, rejoins le club de duel de monstre en quittant le club de football. -Attends un peu ! Répliquai-je. Tu te rends compte de ce que tu fais ? Quitter le club de foot pour nous après tout le mal que tu t’es donné pour y rentrer ? -Oui, cela pose un problème ? -Un gros! Tu n’auras peut-être plus jamais l’opportunité d’y rentrer à nouveau ! -N’est-ce pas la même chose pour le club de duel ? S’il est fermé aujourd’hui, il n’y aura pas que moi qui n’aurais jamais l’occasion d’y rentrer. Le club de foot trouvera bien un remplaçant de toute façon. Il se tourna vers le membre du conseil qui sursauta. -Bi…Bien, ayant quatre membres, votre club peut continuer à exercer ses activités, désolé pour le dérangement… Il s’inclina avant de se retirer, en nous laissant tous les quatre. -Alors, vous n’êtes pas content de m’avoir parmi vous ? Dit-il joyeusement. C’est bien mieux qu’un membre random non ? Julie se leva, l’air menaçant, avant de lui asséner un bon coup de poing dans le ventre. Dan se plia en deux sous l’effet de la douleur. -Tu es vraiment un idiot, tu le sais ça ! Renoncer à tes rêves pour un stupide club, non mais tu te rends compte de ce que tu viens de faire ! -Julie a raison ! Continua Denys. Tu n’avais pas besoin d’en arriver là, nous nous serions débrouillés… -Ah…Vous avez une drôle façon d’être reconnaissants vous le savez ? Dit-il avec une esquisse de sourire. Vous pensiez vraiment que vous étiez les seuls à vouloir que ce club voit le jour ? -Non, bien sûr, mais pas au point que tu abandonnes ton rêve ! Répliquai-je. -Mais qui te dit que je l’ai abandonné ? -Que veux-tu dire ? -Ce club…était autant mon rêve que le vôtre…J’ai toujours voulu qu’un jour, nous puissions faire quelque chose, tous ensembles…Alors, lorsque vous avez évoqué pour la première fois le club, je me suis dit que ce jour arriverait peut-être plus vite que je ne le croyais…Si je me suis autant investi, ce n’est certainement pas pour voir tous nos efforts réduits à néant aussi facilement… -Et…le club de foot dans tout ça ? Lui demandai-je. -J’avais prévu de le quitter dès le premier jour de travail pour vous ; avoua-t-il. Alors, les laisser tomber maintenant ou dans trois mois, quelle importance ? Et, quand bien même je n’aurais eu aucun intérêt dans votre club, je l’aurais rejoint quand même. -Alors, soit tu es un abruti fini, soit je ne comprends pas tes motivations…Lui dit Julie, confuse. -Mais c’est très simple. Le rêve de mes trois meilleurs amis ne doit-il pas passer avant mon propre rêve ? -C’est bien ce que je disais, tu es un abruti fini… soupira-t-elle. Ce n’est pas la peine de jouer au chevalier blanc avec nous… Denys lui donna alors une grande tape amicale dans le dos. -Sacré Dan, tu nous étonneras toujours ! Dit-il en rigolant de bon cœur. -Arrêtez de me frapper comme ça, sinon, vous risquez de retrouver rapidement votre quatrième membre à l’hôpital… Nous rîmes tous un bon coup, et toute la tension retomba immédiatement. Finalement, nous n’aurions pas pu avoir de meilleur membre que Dan dans le club de duel. Même si cela me faisait de la peine qu’il ait dû renoncer à son club, j’étais heureuse de l’avoir parmi nous. -Alors, Présidente, que faisons-nous aujourd’hui ? Me demanda Dan. -Evite de m’appeler comme ça, c’est gênant…Quant à notre travail…déjà, un nom ne serait-il pas la première chose à trouver ? -Oui, bonne idée ! Que dîtes-vous de « Overlord » ? Proposa Denys. -Trop prétentieux ; le rabroua Julie. Team « Black Star » me semble plus approprié. -On a l’impression d’être une secte avec un nom pareil…Répondit Dan. Peut-être « Guardians », ou bien « Infinity »… -Et pourquoi pas « Yume-Nikki » ? Proposai-je alors. -Ce qui veut dire ? Me demanda Julie. -Littéralement, Le journal des rêves. Journal, pour évoquer les souvenirs que nous aurons en commun, et rêve, parce que ce club est né des rêves de chacun… -Ca en jette comme nom, j’approuve totalement ! Dit Denys. -Pourquoi pas, j’avoue que ça sonne pas trop mal ; ajouta Julie. -C’est un nom parfait, je suis sûr que beaucoup de monde nous enviera avec un nom pareil ! Termina Dan. -Alors c’est décidé, à partir d’aujourd’hui, nous somme la team Yume-Nikki ! Cependant, en prononçant une phrase aussi anodine, je n’aurais jamais imaginé que ce club serait le point de départ de notre plus grande aventure, une aventure remplie de grandes joie, mais également de souffrances immenses…
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| | | Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 1:20 | |
| Hikari Miyako: Résistance- Spoiler:
La team Yume-Nikki fut un franc succès de mon point de vue. Même si nous n’étions toujours que quatre durant le reste de l’année, nous nous amusions comme jamais. Il n’y avait plus personne pour nous reprocher de jouer au duel de monstres, nous faisions même plus de choses qu’auparavant. Nous sortions plus facilement après les cours au lieu de rentrer chacun de son côté, nous variions nos sorties, en ne nous contentant plus simplement du parc de la ville, mais en visitant de nouveau lieux. Le départ soudain de Dan de l’équipe de football avait créé entre lui et les membres de son équipe un profond fossé, mais il s’en fichait. Tout ce qui lui importait était de passer du temps avec nous. J’étais très heureuse de le voir parmi nous, sans lui, le club aurait été bien moins amusant je pense. Quant à Julie et Denys, ils continuaient de se chamailler sur tout et n’importe quoi, mais cela animait les journées un peu trop mornes. Nous nous étions également donné des surnoms. Dan aimait se faire appeler Aniki, on avait fini par surnommer Denys le pingouin, à cause de son air toujours renfrogné, Julie, quant à elle, préférait ne pas participer à ce jeu « enfantin » selon elle. Nous passions le plus clair de notre temps de club sur le toit de l’école. Depuis que nous avions les clés, il nous était très facile d’aller et venir entre la salle du club et cet endroit. Les mois passèrent ainsi sans l’ombre d’un quelconque souci pour nous. La team Yume-Nikki exerçait ses activités dans l’insouciance la plus totale. Durant cette période, je n’eus aucune nouvelle vision du temple de lumière, et j’en conclus donc que j’avais vraiment halluciné ce jour-là, et que les cartes devaient être simplement des cadeaux de Dan, Julie ou Denys. Cependant, un événement bien particulier me rappela brusquement à la réalité… C’était un jour tout à fait ordinaire. Tout le monde était réuni dans la salle du club, comme chaque soir, à l’exception de Dan, qui finissait les cours plus tard ce jour-là. Ce dernier entra alors subitement, l’air effrayé, un journal à la main. -Vous ne connaissez pas la dernière ! S’écria-t-il affolé. -Quoi donc ? Tu es dernier de ta classe ? Demanda Julie. -Ce n’est pas le moment de plaisanter, l’heure est grave ! Il lui brandit le journal juste sous le nez, tellement près que la pauvre ne pouvait rien voir. Mais cependant, nous qui étions derrière, pûmes très bien distinguer le gros titre du journal. -Qu’est-ce que cela signifie ? L’interrogea Denys, un peu perdu. -Ce n’est pas assez clair ? Une école de la capitale, assiégée par de mystérieux terroristes utilisant des monstres de duel ! -Attends Dan, calme toi et explique nous tout depuis le début… -Me calmer ? Mais tu es complètement inconsciente Miyako ! Pas plus tard qu’hier, j’ai vu un type avec le même manteau que les hommes de la photo, et croyez-moi, un truc pareil, ça ne s’oublie ou ne se confond pas facilement ! -Admettons que tu dises vrai, quel est le rapport avec nous ? -Le rapport ? Je vais te le dire Julie : pourquoi assiéger une ville de la capitale uniquement ? C’est un message. Bientôt, ils viendront ici également et nous serons tous sous leur domination ! -Tu regardes trop de films mon pauvre… -Rigole tant que tu veux, mais ne venez pas râler quand cela arrivera ! -Et dans ce cas, que fais-tu encore ici ? Si tu as si peur, tu devrais déjà être loin non ? Riposta Julie. -SI je suivais le bon sens oui… -Mais Dan n’a aucun bon sens ; compléta Denys, c’est pourquoi, il est encore là. -Il est inutile de s’inquiéter pour quelque chose qui n’est jamais qu’une possibilité ; ajoutai-je. Si cela doit arriver, alors cela arrivera et il sera trop tard pour y penser, nous devrons alors vivre en acceptant cela. Dans le cas contraire…et bien, notre vie n’en sera pas affectée. -Tu vis trop dans l’instant présent Miyako ; protesta Dan. On verra bien si tu tiendras le même discours à ce moment-là ! -Je n’en doute pas une seconde. Je pense aujourd’hui, même s’il est trop tard pour le dire, que j’aurais dû écouter mon ami. J’avais toujours vécu selon ce principe, de ne pas se soucier du lendemain, « Carpe Diem » comme disaient les épicuriens, cela résumait assez bien ma vision du monde. J’étais incapable de prévoir au-delà de l’instant présent, et je pense que c’est cela qui a causé notre perte… Quelques semaines plus tard, le commencement du la coupe du monde de duel nous fit oublier l’avertissement de Dan. Nous nous focalisions uniquement là-dessus, dans l’espoir d’améliorer nos techniques. Même le principal acteur de l’alerte finit par oublier. Nous pûmes voir de magnifiques duels s’enchainer. Il y avait une nouvelle équipe, sortant de nulle part, qui enchainait les victoires. Si je me souviens bien, les duellistes s’appelaient Angéla, Drago et Darksky. Mais ils n’étaient pas les seuls à retenir notre attention. L’équipe d’Héliopolis se débrouillait incroyablement bien, de même que l’équipe Anglaise. Ces derniers étaient cependant assez effrayants. Premièrement, jamais nous ne vîmes le capitaine, se faisant appeler Shadow, toutes les victoires étaient remportée par les deux premiers duellistes, notamment une certaine Laura, une fille dont la simple vue me glaçait le sang…Son regard vert émeraude dénué d’émotion, son long manteau noir et son visage sans expression, sans oublier son style de jeu, tout chez elle me terrifiait, mais me fascinait également. Je voulais me rapprocher d’elle en un certain sens… Denys s’était pris d’admiration pour le combattant du nom de Darksky, tandis que Dan semblait trouver Angéla à son gout…Julie était fidèle à elle-même, ne s’intéressant que guère à toutes ces choses. Plus le tournoi avançait, et plus nous étions impatient de voir la suite. Et c’est ainsi que le duel final arriva…Il n’aurait pas dû l’être en vérité, mais dans les faits, il fut le dernier avant l’annulation du tournoi. Il opposait Hélios, capitaine de l’équipe d’Héliopolis, et le fameux Shadow. Les échanges de coups étaient magistraux. Les deux combattants enchainaient les invocations, les destructions et les attaques. C’est alors qu’ils apparurent, les dieux maudits : Apopis, le serpent Divin, et Drakon, le maitre des enfers, deux monstres aussi effrayants qu’ils étaient puissants. Au moment même où les deux créatures divines allaient s’affronter, je fus saisie de vertiges. Je fermai les yeux et je les rouvris à l’intérieur du temple de lumière. Je levai la tête vers le sommet, et il était là, Luminion. -Bienvenu Miyako, cela faisait fort longtemps… -Qu’est-ce que cela signifie ? Demandai-je alors, méfiante. -Comme tu as pu le voir, les dieux, l’incarnation de la lumière commencent à se réveiller de leur long sommeil. Mais ils ne sont pas les seuls, les ténèbres s’agitent également depuis leur prison éternelle… -Encore cette histoire à dormir debout ? Désolée, mais j’ai toujours du mal à y croire, même après autant de temps… -Et pourtant mon enfant, tu en as la preuve sous les yeux, que te faut-il de plus ? -Je ne veux simplement pas y croire…car si vous dîtes la vérité, alors…alors… Luminion ferma les yeux et sourit, compatissant. Il me comprenait apparemment, il voyait bien que si je refusais de voir la vérité, c’était parce que je la craignais. Une guerre entre démons et dieux, cela signifiait pour moi la fin de tous ces moments agréables dans le club de duel…Alors je fermais les yeux sur l’avenir, ne voyant que l’instant présent, encore et toujours, repoussant très loin de moi ces malheurs, sans pouvoir les éliminer définitivement… -Miyako ; dit-il solennellement, je vais te faire un autre présent, j’espère qu’il te permettra de surmonter les douleurs qui t’attendent… -Attendez, qu’est-ce que vous me racontez là ? Expliquez-vous ! Mais déjà, le temple de lumière se dissipait lentement devant moi. Je pus cependant entendre un dernier mot avant de disparaitre de cet endroit : « Espoir »…Puis je sombrai dans l’inconscience. Lorsque je me réveillai dans la salle de club, il faisait déjà nuit. J’étais allongée sur un des canapés, et tout mon corps me faisait mal, comme si j’avais couru un marathon. Je me redressai tant bien que mal, et je vis Julie à l’autre bout de la pièce. -Tiens, la belle au bois dormant se réveille enfin ? Dit-elle en levant le nez de son livre. -Que…que m’est-il arrivé ? Demandai-je d’une voix faible. -Tu t’es évanouie soudainement, alors nous t’avons allongée là. -Merci, je m’en doute, je ne suis pas somnambule je te signale…Et… -Si tu veux savoir où sont les garçons, ils sont partis acheter quelque chose à grignoter, ils pensaient que nous serions là pour un petit bout de temps encore. -Je vois…Je suis désolée de vous causer autant de soucis… -Ne t’inquiète pas pour ça, Denys est bien plus embêtant que toi. -Je ne sais pas comment je dois prendre cette comparaison… Les garçons revinrent quelques minutes plus tard et s’empressèrent de me demander ce qu’il m’était arrivé. Je dus leur mentir, prétendant que je manquais de sommeil ces derniers temps. Ils me crurent cependant sans poser de questions, mais tinrent quand même à me raccompagner chez moi, pour s’assurer que j’allais bien. Cette fois-ci, ma mère était déjà rentrée, et avait déjà préparé le repas. Plus tard dans la soirée, j’eus l’occasion de repenser à luminion et à son « cadeau ». J’avais beau regarder, je ne voyais pas ce qui avait changé chez moi ni autour de moi, tout semblait identique à d’habitude. Je ne le découvris que quelques jours plus tard, à mes dépends…
C’était encore une journée ordinaire à son commencement. Nous écoutions des cours, comme toujours, le soleil était brillant, le ciel clair, sans nuage, et un vent frais soufflait légèrement. Yume-Nikki était sur le toit, profitant de cette journée. -Une bonne journée de repos, voilà ce dont nous avions besoin ! S’exclama Denys en s’étirant. -C’est sûr, même si nous sommes censés avoir nos examens dans moins de deux semaines ; répliqua Dan. -Quel rabat joie, deux semaines, c’est largement suffisant ! Rétorquai-je. -Taisez-vous, et profitez simplement ; râla Julie en lisant un livre. Soudainement, une explosion retentit tout près et fit trembler la terre. Nous levâmes tous la tête comme un seul homme dans la direction d’où elle provenait, et nous vîmes une haute colonne de fumée s’élever dans les airs. -Qu…qu’est-ce que c’était que ça ? S’affola Denys. -Je ne sais pas, mais probablement rien de bon ; répondis-je, inquiète. Nous ferions mieux d’aller nous renseigner rapidement. Nous descendîmes en vitesse les escaliers pour nous retrouver devant le bureau du conseil des étudiants, où une foule s’était déjà rassemblée. -Calmez-vous, je vous en prie ! Criait le président du conseil, tentant de maintenir l’ordre. -Nous calmer ? Une explosion vient d’avoir lieu je te signale ! Protesta un élève. -C’est la guerre ! S’écria un autre. -Il faut nous enfuir ! Tout le monde approuva, et nos camarades prirent tous la direction de la sortie, en ignorant les ordres du président du conseil, leur intimant de rester là. -Que faisons-nous à présent ? Demanda Dan. -Quel idiot tu fais bon sang, on ne va pas rester les bras ballants, on va se battre évidemment ! -Oui…mais contre qui exactement ? Demandai-je. -Bonne question…l’autre là-bas dans la cour peut-être ? Suggéra Denys. Je me retournai et je vis parmi la masse d’élèves effrayés, un énorme monstre de duel. Cependant, je n’en avais jamais vu de tel auparavant. Son corps était long, comme celui d’un serpent, mais possédait quatre membres, à la façon d’un dragon, sans pour autant en être un. Il semblait même être réel car tout le monde s’écartait autour de lui, comme si son corps était matériel. Il balaya du regard la foule pétrifiée, avant de prendre la parole d’une voix grave et puissante. -Humains, mon nom est Gariatron, démon originel des ténèbres. Je frissonnai à l’évocation de ce nom. Alors Luminion ne me mentait pas, il existait vraiment un démon prêt à asservir le monde… -Je suis revenu afin d’accomplir ma vengeance sur vous ; continua-t-il. Préparez-vous, car dès que la terre aura fait une rotation, mes hommes s’abattront sur votre misérable ville, puis sur le monde entier. Ce que vous venez de voir ne représente qu’une infime partie de mon pouvoir infini. N’espérez pas pouvoir vous échapper, votre bâtiment est d’ores et déjà scellé. Cependant, si vous me livrez à l’aube l’enfant de la lumière, vos misérables vies seront peut-être épargnées. Vous avez à présent moins de douze heures pour faire votre choix : sacrifier l’un des vôtres, ou vous préparer à mourir dans une guerre sans fin. L’énorme monstre disparut instantanément après cela. Des murmures s’élevèrent rapidement, et la panique prit rapidement le dessus. C’était le chaos, chacun ne pensait qu’à sa propre survie en voyant que le portail de l’école était scellé. Certains se marchaient les uns sur les autres, d’autres se recroquevillaient dans leur coin, d’autres encore commençaient à chercher « l’enfant de lumière ». -Miyako, je crois que nous devrions faire quelque chose ; me dit Julie. Si cela continue ainsi, demain, il n’y aura plus personne… -Je le sais, mais que faire ? « Convaincs-les ! » Je cherchai autour de moi qui pouvait avoir prononcé cette phrase, mais il n’y avait que mes amis. « L’espoir est tout ce dont ils ont besoin ! » Cette voix...était-ce cela, le présent de Luminion ? N’ayant d’autre option, je décidai de lui faire confiance. Je m’avançai parmi la foule et je pris place sur un muret afin d’être légèrement surélevée, puis je pris la parole. -Ecoutez-moi tous ! Je ne sais pas comment, mais ma voix perça à travers le chaos ambiant et tous se retournèrent vers moi. Mon cœur se mit à battre plus vite. Je n’aimais pas parler devant un public, mais il le fallait à présent. Je pris une grande inspiration pour me détendre, puis je commençai : -Je m’appelle Hikari Miyako, de seconde année, présidente du club de duel de monstre. Puis-je savoir seulement ce que vous êtes en train de faire ! Regardez-vous, il suffit d’un simple avertissement et vous voilà prêts à tuer votre voisin ! Est-ce donc là un comportement de personne civilisée ? Le chaos ne nous mènera à rien si ce n’est l’autodestruction ! Certes, notre situation semble désespérée, nous ne pouvons pas nous enfuir ni même nous défendre, nous ne savons même pas qui sont nos ennemis, mais ne sommes-nous pas assez nombreux pour repousser n’importe qui ? L’union fait la force mes amis ! -Ohohoh, mais quel beau discours ; dit alors un grand garçon roux, l’air arrogant. Tu vas nous dire maintenant de nous laisser faire bien gentiment ? Bravo le génie, ça c’est de l’idée, pas vrai le Grec ? -Tais-toi un peu, l’heure n’est pas à la plaisanterie, rétorqua-t-il d’un calme impressionnant…Mais je suis d’accord avec mon camarade sur un point : nous ne savons pas quoi faire à l’heure qu’il est, personne ne sait quoi faire. Alors pourquoi écouterions-nous ton idée plutôt que les nôtres ? En quoi serait-elle meilleure ? -Je… -Tu n’as pas de réponse, bien évidemment… -Moi j’en ai une ! S’exclama Dan en montant sur le muret à côté de moi. Pourquoi son idée serait-elle meilleure que les vôtres ? Tout simplement parce que Miyako possède un plan de défense au moins, pas un simple instinct de survie ! -Ton raisonnement me semble bon. Mais il y a une faille. Qu’est-ce qui nous dit qu’elle sera capable de mettre en place son plan pour nous protéger, tous ? -Parce qu’il s’agit de Miyako tout simplement ; répondit Denys en montant à son tour. Miyako est la déléguée de la classe B, quand il y a une décision dure à prendre, c’est à elle que revient ce choix, elle est donc particulièrement bien placée pour prendre des initiatives ! -Objection ! Dit alors un autre garçon un peu plus loin. Dans ce cas, qui serait notre chef ? Parce qu’il faut bien un chef ? Et je doute que notre cher président du conseil soit en mesure de faire quoi que ce soit ! Tous les regards se tournèrent vers l’intéressé, qui ne put que grimacer devant une affirmation aussi véridique. -Qui ? Elle est devant vos yeux je vous signale, à moins que vous ne soyez aveugles ; dit Julie en restant à sa place. Miyako a eu l’initiative, c’est donc à elle de prendre en charge le commandement de l’opération. Sauf si tu penses pouvoir faire mieux, toi qui t’es tu jusqu’ici et qui ne parle que pour te plaindre. -Attends Julie, je peux très bien…tentai-je de protester. -Il n’y a pas de « mais » Miyako, d’entre nous tous ici réunis, je pense que tu es la plus apte à commander. Si quelqu’un s’y oppose, qu’il parle maintenant ! Personne ne dit un mot. A quoi jouait Julie ? Je n’avais aucunement l’intention de prendre la tête de ce mouvement en m’adressant à eux, je voulais simplement faire cesser le chaos, mais en aucun cas les commander, surtout que je n’avais aucun talent pour ça… -Puisque le peuple a parlé, ou plutôt, n’a rien dit, nous nous y plions ; reprit celui se faisant appeler « le grec ». -Je refuse de faire une telle chose, quelle injustice, pourquoi ne pourrais-je pas commander moi ! Protesta le garçon roux. -Parce qu’il fallait te proposer avant. Premier arrivé, premier servi. Cependant, je doute qu’une personne seule puisse gérer une telle situation. -Miyako n’est pas seule, nous sommes là pour l’épauler, la team Yume Nikki vous promet que nous sortirons tous vivants de ce calvaire ! Affirma Dan. -Les paroles m’importent peu, ce sont les actes qui sont comptent, tout le reste ne nous sortira pas de cette situation. Le grec et son camarade prirent du recul par rapport aux autres élèves et disparurent dans les bâtiments. Un silence de mort régnait à présent sur la cour. Tous les regards étaient dirigés vers moi, attendant que je dise quelque chose, mais j’étais aussi terrifiée qu’eux, je ne savais pas quoi faire non plus… « Les lignes de défense » Mais oui, la première chose à faire était… -Bien, commençons par attribuer des fonctions à chacun ; déclarai-je. J’aimerai que vous vous sépariez en petits groupes. Les premières choses à faire sont de regarder si nous avons de quoi manger, dormir et nous soigner en cas de blessure. Deuxièmement, il nous faudrait un groupe d’une vingtaine de personne cherchant des objets pouvant nous aider à nous défendre. Et enfin, nous aurions besoin d’éclaireurs repérant tous les endroits stratégiques de l’école, pour nous cacher ou attaquer. Ce sera tout pour le moment. Ensemble nous survivrons ! Un tonnerre d’applaudissement suivit mon discours et tout le monde fit comme je l’avais dit. Je descendis de mon estrade, encore surprise de moi-même. Je n’aurais jamais pensé qu’ils m’écouteraient ainsi. J’espérais simplement ne pas leur avoir donné de faux espoirs… Le président du conseil s’approcha de moi, mais fit demi-tour à mi-chemin. Il semblait ne pas vouloir s’impliquer dans cette histoire, et tant mieux, je préférai ne pas rencontrer d’obstacle dans cette quête déjà périlleuse. Mes amis mes félicitèrent chaudement, Dan en particulier, puis nous nous mîmes au travail également. Alors que j’allais chercher de quoi nous défendre, Denys m’attrapa par l’épaule. -Attends Miyako. -Oui ? -Je dois te le dire, mais durant l’intervention de l’autre affreux, j’ai ressenti comme une force nouvelle provenant de mon disque de duel… -Pour une fois, il ne dit pas n’importe quoi, je l’ai ressentie moi aussi ; rajouta Julie. -Vous ne pensez pas sérieusement… -A toi l’honneur Dan ; lui dis-je. Ce dernier prit son deck en tremblant, puis invoqua un de ses monstres qui se matérialisa devant nous. Cependant, à la différence de d’habitude, nous entendîmes le bruit de ses pas sur le sol, comme s’il avait une masse… Dan s’approcha timidement de son monstres jusqu’à le toucher. Il recula vivement, surpris par ce contact inattendu. -Il…il est réel ! S’écria-t-il. -C’est bien ce que je pensais ; marmonna Julie. Ce truc ne nous a pas simplement enfermés à l’intérieur de l’école, il a également modifié l’espace dans lequel nous nous trouvons pour permettre aux monstres de prendre vie… -Et…C’est bien ou non ? Demanda Denys, confus. -C’est un bien, comme un mal. D’un côté, nous avons de quoi nous défendre et nous savons à quoi nous attendre. D’un autre…nous ne faisons sans doute pas le poids face à des monstres programmés pour la destruction…C’est pourquoi, nous devrions également réunir les meilleurs duellistes de l’école, les cartes seront certainement nos meilleures armes. -Que se passe-t-il vraiment ici bon sang ? Murmurai-je pour moi-même. Le reste de la journée fut occupée à chercher tout ce qui nous serait utile. Nous trouvâmes de nombreuses couvertures dans la remise, des vivres à la cafétéria, de quoi tenir un bon mois. Dans les gymnases, les filets de tennis, les raquettes, les ballons de foot, tout était réquisitionné pour servir de moyen de défense. Un autre groupe revint de l’infirmerie avec tous les médicaments qui semblaient utilisables. Avec tout cela, nous avions de quoi résister pendant longtemps, mais nul ne savait combien de temps durerait cet emprisonnement… Nous entreposâmes tout cela à l’abri dans des salles du sous-sol, de façon à ce que personne d’extérieur ne puisse les trouver, tandis que la salle du club devint le quartier général de la résistance. A la fin de la journée, tout le monde était exténué. Les rares sachant cuisiner se mirent au travail afin de préparer plus de trois cents repas. J’étais dans ceux-là, ce qui incita d’autres à se joindre à nous. Nous décidâmes de passer la nuit dans le gymnase. Se répartir dans les classes aurait été trop dangereux, il nous fallait un endroit où nous pussions tous tenir. Nos installations étaient vraiment très rudimentaires. Tout le monde n’avait pas de couverture ni d’oreiller, mais heureusement, la nuit n’était pas trop fraiche. Il était presque vingt-trois heures lorsque nous finîmes tous les préparatifs. J’aurais dû aller dormir, comme tout le monde, mais je ne pouvais pas fermer l’œil, c’est pourquoi, je déambulais simplement dans les couloirs. Tout était si sombre de nuit, l’école n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle était. Toutes les lumières étaient éteintes, les salles de classe fermées, même les lampadaires de la cour n’émettaient plus de lumière, comme si le monde entier avait sombré dans les ténèbres. Mes pas me conduisirent devant l’escalier menant au toit de l’école. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais je ne pus résister à l’envie d’y monter. Dehors, pas une étoile ne brillait, même la lune avait disparu. Tout était calme, trop calme, je j’entendais ni le bruit des voitures, ni le brouhaha des fêtards du dimanche. Le vent était tombé. Aucune lumière ne me parvenait de la ville, d’habitude si lumineuse. C’était comme si tout le monde redoutait à présent la puissance du démon. Comment en étions nous arrivés là ? Dan nous avait pourtant prévenus que ce n’était qu’une question de temps, pourquoi ne l’avais-je pas pris au sérieux ? Pour la première fois, je regrettai d’avoir refusé de voir le futur. Je ressentais à présent le fardeau que je portais sur mes épaules. En m’engageant dans cette résistance, je m’étais également engagée à protéger tout le monde, et pas simplement à gagner la guerre. Mais en étais-je capable ? J’entendis des pas derrière moi. Je me retournai, sur mes gardes, mais je me détendis en reconnaissant Dan. -Salut Miyako, je savais bien que je te trouverai ici ; dit-il. Alors comme ça, toi non plus tu n’arrives pas à dormir ? -Non. Il s’installa à côté de moi et se mit à regarder au loin, en direction de l’océan, à présent inaccessible pour nous qui étions prisonniers de cette école. Plusieurs minutes passèrent sans un seul échange de mot. Chacun était perdu dans ses propres pensées. Je finis par briser ce silence pesant. -Je suis désolée Dan-Aniki, j’aurais dû t’écouter… -A propos de quoi ? Demanda-t-il surpris. -Lorsque tu nous as prévenus, je n’ai pas tenu compte de ton avertissement, alors que tu avais raison depuis le début. -N’étais pas toi justement qui disais de ne pas s’inquiéter ? Que si une telle chose devait se produire, il serait trop tard pour y penser et vivre dans le moment présent plutôt que de se complaindre en remords ? -C’est vrai, mais n’était-ce pas toi aussi que je ne tiendrai plus le même discours lorsque cela arriverait ? Répliquai-je. Il rigola. -A quoi est-ce que tu joues franchement ? Dit-il, amusé par la situation. Voilà que je suis d’accord avec toi, et tu me contredis avec mes propres arguments ! Cependant, tu avais raison et j’avais tort. Nous ne pouvons qu’accepter ce qu’il nous arrive à présent. A quoi bon se préparer contre une chose qui nous dépasse ? Même en sachant que cela arriverait, je n’ai rien pu faire pour l’en empêcher, si cela ne te donne pas raison, je me jette du haut de ce toit ! -Alors comme ça, tu penses que tous nos efforts auraient-été vains ? -Ce n’est pas moi qui le pense, c’est toi qui nous as toujours répété cela. Ce qui est fait est fait, nous ne pouvons plus changer le passé, mais nous pouvons encore écrire l’avenir. Tout n’est pas perdu. Les prochaines semaines seront certainement les plus sombres de notre vie, mais je suis certain que nous pouvons le faire. Après tout, nous avons une chef remarquable. Je rougis lorsqu’il dit cela. Je sentais dans sa voix qu’il était sincère, il ne le disait pas simplement pour me faire plaisir ou me remonter le moral. Non, il pensait réellement que je pouvais les guider. Il avait plus confiance en moi que moi-même… -Il se fait tard, et demain prévoie d’être mouvementé. Nous ferions mieux de prendre les quelques heures de sommeil qu’il nous reste encore. Il me tendit la main, et je la pris volontiers puis nous rentrâmes à l’intérieur. Je n’espérai à présent plus qu’une seule chose : ne pas décevoir tous ceux qui, comme Dan, croyaient en moi…Quelle prétention…
Nous nous tenions le lendemain aux aurores devant le bâtiment principal de l’école. Nous avions commencé cette résistance, nous le club de duel, nous devions donc en assumer les conséquences pour tout le monde. L’air était frais, un vent faible soufflait sur nous. La tension était palpable, mais nul de disait un mot. Nous attendions simplement. Je me demandais comment ils allaient venir cette fois-ci. Ce Gariatron allait-il encore se montrer en personne ou bien allait-il envoyer un de ses sbires ? Là était la question. Soudain, un coup de tonnerre retentit, et une image du démon apparut dans la cour. Je reculai d’un pas, impressionnée par sa taille gigantesque, mais je me repris rapidement, pour ne pas montrer de signe de faiblesse. -Humains, livrez-moi à présent la fille de lumière ou vous en subirez les conséquences ! -Rêve toujours l’affreux ! S’écria Dan. Même si on savait de qui il s’agissait, jamais nous ne livrerions l’un des nôtres ! -Vous aviez une chance de vous en sortir et vous l’avez laissée passer, la stupidité des mortels m’impressionnera toujours…Soit, préparez-vous dès à présent à mourir ! Le démon rugit avant de disparaitre. Mon cœur s’accéléra soudainement lorsque la terre se mit à trembler. Nous y étions, il n’était pas question de nous rendre sans nous battre ! J’armai mon disque de duel, et mes amis firent de même. L’instant d’après, une série d’éclairs frappa le sol de l’école et nous aveugla. Lorsque nous rouvrîmes les yeux, des hommes en noir se tenaient devant nous. Leurs visages étaient cachés par de sombres masques. Dan avait raison une fois de plus à leur sujet, mais il était trop tard pour y penser. Sans autre sommation, ils invoquèrent tous leur monstre et bientôt, la cour fut recouverte de ces bestioles. Nous ne nous attendions pas à ce qu’ils fussent si nombreux. -Qu’est-ce qu’on fait maintenant Miyako ? Me demanda Julie, inquiète. -Je propose de foncer dans le tas ! Répondit Denys. Apparaissez, Seigneur dragon océan, Néo Dédale et Posséidra, Dragon de l’Atlantide ! Ses deux monstres s’élevèrent par-dessus la masse informe d’ennemis qui nous entourait et en repoussa une bonne partie. Mais à chaque fois qu’un était détruit, deux le remplaçait. Il allait falloir les vaincre plus rapidement si nous voulions avoir une chance… -Prêtez-nous main forte, Winda, Nephilim ! -Je crois que nous n’avons pas le choix ; soupira Julie. S’il te plait, Junon… Les trois nouveaux venus s’attaquèrent à leur tour aux ennemis. Je vis les monstres ennemis disparaitre une nouvelle fois dans d’épais nuages de fumée, avant que d’autres prennent leur place. Nous n’étions toujours pas assez forts cependant. A quatre contre presque cent, nous ne faisons pas le poids…Je voyais déjà notre mort arriver, ainsi que celle de mes camarades… -C’est inutile ; dis-je désespérée. Nous ne pouvons pas gagner… -Que tu es défaitiste Miyako, le combat vient à peine de commencer ! Rétorqua Dan. Et puis, je n’ai pas dit mon dernier mot… -C’est-à-dire le génie ? Lui demanda Julie. -Admire, j’active la carte magie, Raigek… Avant qu’il ait pu finir sa phrase, un chien noir se jeta sur lui et le clou au sol, et il lâcha sa carte. Je réagis immédiatement. -Pleiades ! A son apparition, le chien noir se désintégra instantanément. Je me précipitai sur Dan pour l’aider. -Merci Miyako… -Mais de rien. -Ecoutez tous, je crois que j’ai une idée ! S’exclama Denys. -Toi ? Une idée ? On est vraiment dans un cas désespéré…Railla Julie. -Rigole tant que tu veux, mais je viens de remarquer quelque chose, si nous attaquons les duellistes directement, cela devrait être plus efficace non ? Nous nous regardâmes tous dans les yeux, étonnés qu’il ait pu sortir quelque chose d’aussi intelligent. Nous nous mîmes d’accord ensuite sur un nouveau plan d’attaque. Denys et Julie devaient ouvrir un passage avec leur monstre qui nous conduirait tout droit aux duellistes. Junon, Posséidra et Levia dédale prirent la tête en détruisant tout ce qui se trouvait devant eux, ce qui nous permis de progresser. Cependant, c’était un trajet à sens unique, car dès que nous passions, une horde de monstres nous empêchait immédiatement de faire marche arrière. Les duellistes étaient en vue. Je regardai Dan droit dans les yeux, qui me répondit par un regard confiant, puis nous emmargeâmes de la foule pour faire face aux duellistes. Ils eurent l’air surpris de nous voir devant eux. -Ahah, et bien messieurs, je crois que c’est la fin ! Déclara Dan entouré de Nephilim et Winda. -Pour vous peut-être ; rétorqua l’un des hommes. Il sortit alors le bras de sous sa coupe et nous aperçûmes une longue épée à sa main. Les autres firent de même avant de se tourner vers nous. -Oh, j’imagine que tu n’avais pas prévu ça Dan ? -En effet, mais ce ne sont que des épées, on peut les passer facilement avec nos monstres non ? Pour toute réponse, l’un des hommes se jeta sur Winda et la trancha en deux. Elle disparut dans une explosion puis l’homme se replaça, serein. -Rectification, je crois qu’on est mal…Ces types sont des ninjas ou quelque chose comme ça ? -Ce n’est pas le moment de plaisanter Dan ! Tout le monde compte sur nous, nous ne pouvons pas les décevoir ! -Bien, bien, dans ce cas… Il sortit de je ne sais où une épée comme celle que l’on utilisait en escrime, à la différence près que le bout était plus aiguisé qu’à la normale, puis se mit en garde. -On trouve de ces trucs dans cette école tu sais Miyako. Et maintenant, reste derrière moi tu veux bien ? Je n’ai pas fait trois ans d’escrime pour rien finalement ! Je n’eus même pas le temps de protester qu’il s’était déjà élancé sur les ennemis. Ces derniers ne semblèrent même pas surpris et ripostèrent. Mais Dan était agile. Il évita tous les coups de ses adversaires avant de leur rendre. Il désarma le premier, donna un coup dans le ventre au second avant de mettre l’épée sous la gorge au troisième. Il était vraiment impressionnant… Mais…A lui seul, il ne pouvait rien faire. Il était cerné par huit hommes, prêts à le tuer au moindre geste. Pourtant, il ne semblait pas inquiet. Il souriait, comme si tout cela n’était qu’un jeu pour lui. Etait-il inconscient à ce point ? Non, je ne pense pas, il agissait simplement comme il avait toujours agi. Il ne se souciait pas de ce qui pouvait lui arriver, tout ce qui lui importait était notre survie, alors il faisait face à la mort, le visage détendu, car si cela pouvait lui permettre de nous sauver…il était prêt à donner sa propre vie… -Dan ! -Miyako, cours, je vais les retenir pendant ce temps ! -Mais… -Vas-y ! Je ne pouvais même plus bouger, je ne savais pas comment réagir face à la situation, tenter de sauver Dan, ou bien m’assurer que tout le monde serait sauvé ? Mon temps de réaction fut fatal, car d’autres hommes me cernèrent à mon tour. C’était la fin, je pensais. Je tentai de me défendre avec Pleiades, mais ce dernier n’arriva même pas jusqu’à moi et fut détruit avant. Je voyais la fin, ma mort, arriver à grand pas… « Les cartes de lumière ! » Répéta alors la voix dans ma tête. Je lui fis une nouvelle fois confiance, faute d’option, et je sortis les deux présents de Luminion avant de les brandir devant moi. Les hommes reculèrent soudainement, comme si la simple vue de ces cartes les affaiblissait. Je n’en croyais pas mes yeux, tout autour de moi, les attaques diminuèrent en intensité, et je pus apercevoir Denys et Julie percer à leur tour pour nous rejoindre. Je tenais une issue, je ne devais pas la laisser passer ! -Messager des étoiles, descend sur terre afin de faire régner paix et Justice : apparait, Satellaknight Delteros ! Tout ce que nous vîmes de lui fut une lumière intense détruisant d’un seul coup tous les monstres ennemis. Les hommes en noir disparurent également à son arrivée, sans laisser de trace, excepté celles du combat… Epuisée, je m’effondrai sur le sol. Mes amis vinrent à mon chevet, inquiets, mais également impressionnés par mes performances. -Tu as été incroyable Miyako ! S’écria Denys en me donnant une grande tape dans le dos. Tu nous avais caché que tu avais de telles cartes dans ta manche ! -Est-ce que tout va bien Miyako ? Me demanda Julie, plus réaliste, en regardant mon visage. -Ce n’est rien ; occupez-vous plutôt de Dan… Nous tournâmes tous la tête dans sa direction. Il nous tournait le dos, son tee-shirt était en lambeau et ses cheveux en bataille. Il regardait au loin, l’épée à la main, tel un guerrier non satisfait de sa victoire. -Ils reviendront ; dit-il soudainement. Cependant, cette fois-ci, je serai prêt à les recevoir. Sans ajouter un mot, il entra dans le bâtiment principal et disparut dans les couloirs. Je comprenais ce qu’il ressentait. Sans mon intervention, il savait qu’à ce moment, il n’aurait plus été de ce monde, et cela, il ne pouvait se le pardonner. Comment le savais-je ? Parce que j’avais exactement le même sentiment que lui durant la bataille, au moment décisif. Cependant…j’avais fait une erreur, j’avais baissé les bras avant même d’avoir combattu, et cela, je ne pouvais l’accepter. Ils comptaient tous sur moi, que penseraient-ils en apprenant que leur chef n’avait même pas la volonté de se battre ? Il fallait que je devienne plus forte également, quel qu’en fût le prix à payer…
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| | | Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 1:20 | |
| hikari Miyako: désespoir- Spoiler:
Non, non, non ! Cela ne pouvait pas être vrai ! Je ne pouvais pas être la traitresse, je le savais ! Comment aurais-je pu les trahir alors que je ne faisais que les aider ? Tout cela était stupide, mais je savais au fond de moi que cet homme ne mentait pas… Je courais en plein cœur de la bataille, sans regarder où j’allais, sans même voir qui je percutais sur mon chemin, ami ou ennemi. J’étais simplement remplie d’une haine incommensurable contre moi-même. La fille de lumière ne pouvait être qu’une seule personne ! Plusieurs fois, je sentis des projectiles, flammes, griffes, me frôler, mais jamais me toucher. Je finis rapidement par arriver aux limites de la grande cour et je vis derrière moi une dizaine d’hommes et de monstres à mes trousses. Je me retournai pour leur faire face. Ils n’avaient pas intérêt à m’énerver plus que je ne l’étais déjà ! - Fichez moi la paix ! Criai-je. Delteros ! J’invoquai mon puissant monstre et les hommes reculèrent, soudain hésitant. Sans réfléchir une seconde de plus, je lui donnai l’ordre de les exterminer. Il leva son épée et un éclair jaillit qui frappa tous mes opposants d’un seul coup. Ils disparurent dans une épaisse brume noire ne laissant qu’un cratère fumant derrière eux. D’autres arrivèrent. Ils voulaient subir le même sort ? Très bien ! Ils n’étaient même pas encore arrivés devant moi que j’ordonnai à mon monstre d’attaquer. La surprise leur fut fatale et disparurent également sans laisser de trace. Ils pouvaient bien venir tous, je les attendais, et tous subiraient le même sort ! J’étais simplement guidée par mon instinct et ma rage, obscurcissant toute pensée censée. Luminion s’était bien joué de moi lui aussi avec son cadeau empoisonné, si j’avais su, je me serai livrée bien avant pour éviter tous ces ennuis à mes amis ! En pensant à cela, ma rage s’intensifia encore et je me lançai à mon tour dans la bataille, sans réfléchir aux conséquences. Je ramassais une épée trainant au sol et je me jetai sur un ennemi en lui transperçant le dos. Je ne savais même pas s’il s’agissait d’un monstre ou d’un homme et cela m’était bien égal. Je voulais simplement déverser toute cette frustration accumulée tout au long de la guerre. Trois hommes m’encerclèrent, un sourire carnassier aux lèvres. Ils pensaient donc que se mettre à trois contre un leur donnait l’avantage ? Quels idiots ! Ils se jetèrent comme un seul sur moi avec des poignards mais je les évitai avec une vitesse surhumaine et j’en embrochai un sur la lame de l’épée, je saisis le second à la gorge et le jetai sur le troisième. Je ne ressentais aucune compassion pour ces hommes. Ils n’étaient que de simples envahisseurs qu’il fallait repousser coute que coute. -Attends Miyako, je dois te parler, c’est important ! Me dit ma moitié alors que j’envoyai valser un monstre dans les airs. -Qu’est-ce que tu veux encore ? Nous n’avons plus rien à nous dire, tu nous as tous trahis ! -Ce n’est pas ce que tu crois Miyako, je te le jure ! -Alors explique-toi ! La sommai-je en me défaisant d’un monstre gluant. -Je suis désolée, je ne peux pas…c’est comme si Gariatron suivait à la trace toute particule de lumière, c’est certainement comme ça qu’il connaissait nos plans à chaque fois…Répondit-elle tristement. -C’est tout ce que tu as à dire pour ta défense ? Rétorquai-je. Tu n’aurais pas pu nous prévenir avant ?! -Je sais bien, mais il est trop tard pour se morfondre comme tu le dis souvent, à présent, nous devons mettre fin à cette guerre ! -Comme si ce n’était pas ce que nous essayons de faire depuis le début ! -Attention Miyako ! Durant mon monologue intérieur, un monstre s’était approché tout près de moi et s’apprêtait à m’asséner un coup fatal. Je voyais déjà ma fin arriver mais un rayon de lumière pure le frappa et il disparut. -Je suis désolée Miyako ; répéta ma moitié. Mais tu dois m’écouter maintenant. Il n’y a qu’un seul moyen de mettre fin à la guerre, cependant… -Parle, nous n’avons plus le temps, si tu sais quelque chose, dis-le maintenant ou tais-toi ! -La fille de lumière…c’est toi Miyako… Je m’arrêtai net dans mon mouvement. Alors depuis tout ce temps, j’avais les moyens de mettre fin à la guerre en me livrant simplement ? C’était…c’était si ridicule… Mes mains se mirent à trembler et je lâchai mon épée, incapable de la tenir plus longtemps. S’il le fallait vraiment, alors peut-être…peut-être que… -Miyako ! Qu’est-ce qu’il t’arrive bon sang aujourd’hui ! Hurla ma moitié en déviant quelques flammes. Ressaisis-toi ! Tu ne vas pas accepter simplement de mourir maintenant que je te l’ai dit ! Et ta promesse alors : tu les sortiras tous sains et saufs, cela compte aussi pour toi ! Ces mots me firent reprendre mes esprits et je revins à moi. Elle avait raison, je ne pouvais pas mourir ainsi…du moins, pas sans me battre. -Tu es prête Miyako ? Demandai-je à ma moitié. Elle acquiesça. Je me tournai vers mon monstre et je me précipitai à nouveau en plein cœur de la bataille, en m’assurant de capter le plus d’ennemis pour qu’ils se lancent à mes trousses. Si je devais mourir, autant le faire en guerrière. Après quelques passages, je me retournai pour voir les ennemis. Ils étaient soudain bien plus nombreux que je ne l’avais imaginé. Quelle idée stupide en y repensant… J’accélérai le pas et j’entrai dans le bâtiment principal. Ils me suivirent. Je devais les amener à un endroit précis, l’endroit où j’avais décidé de livrer mon ultime combat. Je montai les escaliers, essoufflée tout en cherchant la clé dans ma poche. -« Là où tout a commencé », et là où tout se terminera ; pensai-je. Je poussai la lourde porte et je la refermai aussitôt derrière moi, le temps de reprendre mon souffle. Les ennemis firent exploser la porte, ce qui me projeta au bord du vide. Je tentai de me remettre debout, mais avant que je n’aie pu faire le moindre mouvement, un énorme serpent se jeta sur Delteros et le mordis à la gorge. Je ressentis la douleur comme s’il s’agissait de la mienne. Mon monstre disparut, quant à moi, j’étais désormais trop faible pour continuer le combat. Pour la première fois, je ressentis la peur à l’état pure : la peur de la mort. -Désolée les amis…m’excusai-je en silence. Je… Une nouvelle explosion retentit depuis l’intérieur du bâtiment. Dan apparut, le regard rongé par l’inquiétude et, me voyant à terre, ne réfléchit pas une seconde de plus et se jeta sur mes assaillants. -Miyako ! Il en percuta deux qui s’écrasèrent au sol avant de disparaitre dans une fumée noire. Les survivants reportèrent leur attention sur lui et l’encerclèrent. Non, il allait faire tout rater ! Mais je ne pouvais pas lui dire que la seule façon de mettre fin à cette guerre était que je meure… Je tentai de me relever pour l’épauler mais j’étais bien trop faible et je m’effondrai aussitôt. Vous ne toucherez pas un seul cheveu de Miyako ! Apparaissez, Nephilim, Winda, Grysta et Shekhinaga ! La suite ne fut que pluie de griffes, crocs et épées, tout cela dans le chaos le plus complet. Je ne parvenais même pas à distinguer les combattants. Plusieurs fois, je fus menacée d’être touchée, mais à chaque fois, l’un des monstres de Dan me protégeaient. Cependant, mon ami s’épuisait à vue d’œil. A chaque fois qu’un coup était donné, il le ressentait, et avec quatre monstres, la douleur devait être multipliée… Je voulais lui crier d’arrêter, mais aucun son ne sortait de ma bouche. J’étais clouée au sol, impuissante à aider mon ami qui se battait pour ma survie sans se soucier de la sienne. Je ne pouvais rien faire, pas même mettre fin à mes souffrances, rien, à part regarder mon ami prendre les coups à ma place… Finalement, ce qui devait arriver arriva. Dan, épuisée, s’écroula et ses monstres furent balayés. Les ennemis sourirent et un cercle noir se forma à ses pieds. -Miyako, fais quelque chose bon sang ! Me cria ma moitié, son âme va être aspirée ! Son âme aspirée ? Penser à cette issue me donner assez de force pour me remettre debout dans un ultime effort, ignorant les blessures et la fatigue. Je fis un pas en avant, mais Dan me fit signe de ne pas m’approcher plus. -Ne t’occupe pas de moi Miyako ; articula-t-il. La victoire est plus importante que ma propre survie, et toi seule peut nous l’apporter ! -Je refuse de faire une telle chose, gagner en sacrifiant ses amis n’apportera jamais rien de bon ! -Je te fais confiance Miyako, s’il te plait…met fin à tout cela… Oh que oui, j’aillais mettre fin à cela, et plus vite qu’il ne le pensait. -Miyako, je compte sur toi ; dis-je à ma moitié. -Laisse-moi faire, si cela me permet de me faire pardonner… Je sentis une partie de mon âme s’échapper, comme si on m’arrachait le cœur. Ma la douleur ne dura qu’une seule seconde, car juste après, au-dessus de moi, ma moitié se tenait debout, flottant dans les airs, en armure de guerrière -Encore une fois désolée Miyako, je ne voulais pas en arriver là… Je ressentais de vrais remords dans sa voix mais je ne pus lui répondre car elle attaqua immédiatement les hommes avec un rayon de lumière dorée. Une haine se lisait dans leurs yeux avant qu’ils ne soient absorbés dans cette lumière. Cependant, l’un d’entre eux eut le temps de lancer un projectile noir qui toucha ma moitié au cœur. Nous criâmes de douleur comme une seule et tout devint noir. J’entendis néanmoins la voix de ma moitié dans ma tête une dernière fois : -Tu ne peux pas porter ce fardeau seule Miyako…Trouve…trouve quelqu’un qui saura t’épauler. Cette longue bataille s’achève, mais la guerre est loin d’être finie…Les étoiles descendront bientôt sur terre, ce n’est qu’une question de temps… Puis les ténèbres s’emparèrent de moi.
J’ouvrai les yeux timidement. Les ténèbres m’entouraient toujours. Tout mon corps était endolori. Etais-je morte ? Cela ne m’aurait même pas étonnée après un tel choc. Cependant, si j’étais bel et bien morte, pourquoi ressentais-je toujours la douleur ? Etais-je condamnée à souffrir éternellement pour mon incompétence ? Je l’aurais mérité après tout. Ce châtiment aurait même été une bénédiction pour moi, après toute la souffrance engendrée par ma faute. Tous mes amis du club, les camarades de résistance blessés au combat, tout cela par ma faute, parce que j’avais refusé de me rendre lorsque l’occasion se présentait à nous ! -Mi…Miyako…Dit soudainement une voix faible à côté de moi me faisant revenir à la réalité. Je la reconnu immédiatement, puis tout me revint en tête, la course poursuite jusqu’au toit, puis l’arrivée soudaine de Daniel pour finir sur…Je me réveillai totalement pour l’apercevoir, gisant dans une mare de sang. Ignorant la douleur, je me précipitai sur lui, affolée. Une énorme blessure lui entaillait le ventre, d’où le liquide rouge s’écoulait abondamment. Chaque respiration semblait être un supplice pour lui. -Dan ! -Tu en as mis du temps, tu le sais ça ? Murmura-t-il, avant de grimacer sous l’effet de la douleur. -Ne te force pas, je vais chercher des secours, tiens bon ! Je me levai, mais il me retint par le bras, puis me dit non de la tête. -C’est trop tard ; articula-t-il avec difficulté. Tu ne peux plus rien faire pour moi… -Ne dit pas n’importe quoi, tu vas t’en sortir ! Je…Je vous ai promis que je nous sortirai tous vivants d’ici ! -Il est temps de regarder la réalité en face Miyako, tu ne peux plus fuir les faits accomplis… -Je…Je ne peux pas… -D’autres hommes ne vont pas tarder…Echappe-toi tant que tu le peux encore…mon cas est déjà scellé, je ne serais qu’un fardeau supplémentaire pour tes épaules, au sens propre du terme… -Non, non et non ! Rétorquai-je. Si j’avais su…si j’avais su que tout cela allait arriver, je me serais livrée dès le premier jour ! -N’était-ce pas toi qui disait qu’il ne fallait pas regretter ? Te morfondre ne t’apportera rien de plus que de la tristesse, alors s’il te plait, tourne la page le plus vite possible… -J’avais tort sur toute la ligne et tu avais raison depuis le début…Je suis désolée de ne pas t’avoir écouté…Si je l’avais fait… -N’avons-nous pas déjà parlé de tout cela auparavant ? Nul ne peut changer le passé, mais tu peux modeler l’avenir… -C’est pourquoi je vais te sauver, coute que coute, il n’est pas trop tard ! Il ferma les yeux, puis sourit. Les larmes me vinrent. Je ne croyais même pas ce que je disais, et lui non plus. Sa blessure était trop importante pour guérir, les médicaments et les bandages n’y changeraient rien. Nous savions tous les deux pertinemment que c’était la fin, cependant, je refusais de l’accepter, contrairement à lui…Encore une fois, je refusais de voir la réalité se présentant devant mes yeux si évidente. Tout à coup, je ressentis comme une chaleur réconfortante dans mon dos, une vive lumière venait d’apparaitre, la lueur d’espoir dont nous avions tous besoin, l’astre du jour, le soleil envoyait ses premiers rayons pour la première fois depuis plus de trois semaines. Je n’en croyais pas mes yeux, jamais je n’aurais espéré pouvoir le contempler à nouveau. Je pensais mourir dans l’obscurité sans fin de la nuit créée par le démon. Sa lumière était si apaisante, comme si toutes les ténèbres autour de nous se dissipaient par sa simple présence. J’en avais oublié à quel point sa simple présence chassait tous les maux de l’humanité. Mais je sentais en moi qu’il s’agissait là de l’œuvre de Luminion, comme un cadeau de remerciements et d’excuses… -Dan…Regarde…Le soleil s’est levé… Il entrouvrit les yeux et esquissa un sourire. -Alors…Tout est fini ? Dit-il dans un murmure. -Je crois bien, oui. -La fin de la guerre…C’est un cauchemar qui se termine aujourd’hui. Je suis heureux…d’avoir pu revoir une dernière fois…Le soleil…Avant… -Dan… -Pour tout te dire, j’ai perdu tout espoir il y a longtemps…Ce n’est que grâce à toi, Julie et Denys que j’ai pu continuer à avancer… -Qu’est-ce que tu racontes ? Tu nous guidais tous ! -Non Miyako…Toi, Tu nous guidais tous. -Et pourtant, je n’ai pas pu tenir ma promesse… -Tu l’as tenue, je peux te l’assurer, mais cependant Miyako… -Oui ? -Peux-tu me promettre une dernière chose ? Je ne répondis pas, je ne pouvais pas répondre, ma gorge était nouée par l’émotion. -S’il te plait, continue à vivre ta vie. Tu es destinée à de grandes choses, alors, ne t’arrête pas en si bon chemin. Ne te tourne pas vers le passé, mais regarde vers l’avenir…Il sera certainement rempli de bien plus de joie que tu n’en as jamais connu… -Aniki… -Je t’encouragerai, ou que je sois, tu pourras toujours compter sur moi, et sur Yume Nikki. Nous guiderons tes pas, comme tu nous as guidés durant cette guerre. Nous sommes une famille après tout. -Je… -Allons Miyako, souris un peu, cela ne te ressemble pas de tirer une tête pareille ! Nos chemins se séparent peut-être ici, mais je suis sûr qu’un jour, nous nous reverrons… -C’est une promesse ? -Oui. Alors, je t’en prie, ne pleure pas. Il leva sa main pour essuyer une larme me coulant sur la joue, tout en continuant de sourire. -Où que tu sois…tu continueras à m’encourager…Tu ne m’abandonneras jamais… -Oui. Ne t’inquiète pas, tout ira bien à présent… Je ne répondis rien, tentant de retenir mes larmes, sans succès. Dan tourna la tête vers l’océan, comme il l’avait fait tant de fois auparavant. -Il y a encore…Tant de choses que je n’ai pas pu faire…Tant de choses que je n’ai pas vues, mais…Mais, mon chemin ne va pas plus loin… A son tour, il se mit à verser une larme. -Peux-tu le faire pour moi Miyako, réaliser les rêves que je laisse derrière moi ? -Tu peux compter sur moi… -Je suis…vraiment heureux…d’avoir pu partager tant de souvenirs avec vous toutes ces années. Aussi court fut mon passage dans Yume Nikki, j’ai pu apprécier chaque moment que nous avons passé ensemble, tous les quatre, je suis heureux que tu aies été notre chef, que tu nous aies guidés, afin de nous sortir de cet enfer…Pour tout cela, je dois te dire…merci, merci pour tout, Miyako…Ma vie…n’aura pas été vaine après tout, et c’est grâce…à toi…Acheva mon ami dans un souffle à peine audible. Je sentis soudainement la pression sur ma main se relâcher, puis son bras retomba sur le sol, inerte et glacé. -Dan…Dan ? Dan !
Tandis que le soleil éclairait le sourire désormais figé de mon ami, j’entendais des cris de joie, d’étonnement et des pleurs venant d’en bas. Je me relevai, chancelante, et je m’approchai du bord. Tous les ennemis avaient disparu instantanément aux premiers rayons de soleil et tous se réjouissaient de voir enfin la fin de cette guerre. J’aperçus le grec sourire pour la première fois en tournant la tête dans ma direction tandis que ses deux amis se félicitaient tout en se lançant des piques, mais ils étaient heureux également. Les Overlord jouaient aux durs, prétendant que sans eux, la guerre aurait continué. Le président du conseil sortit du bâtiment principal, les yeux exorbités, comme s’il ne pouvait croire que nous n’avions plus rien à craindre. Denys et Julie arrivèrent peu de temps après, et à leur vue, je m’effondrai sur le sol en gémissant. Ils tentèrent tant bien que mal de me consoler, mais il n’y avait rien à faire, le flot de larmes ne voulait pas s’arrêter, et je ne voulais pas qu’il s’arrête. -Pourquoi, pourquoi, pourquoi ! Répétai-je sans cesse à mes amis, incapables de comprendre ce qu’il s’était réellement passé. Il ne fallait pas qu’ils sachent, je voulais les préserver, je ne voulais pas qu’il leur arrive malheur à eux aussi. Ils me trainèrent tant bien que mal dans la cour où tous les élèves me firent une ovation générale, dirigée par l’homme au Sunbird. Ils ignoraient tous que pour moi, l’heure n’était pas aux réjouissances. Je ne pouvais pas sourire, je ne pouvais même pas leur répondre. La mort de Dan occupait toutes mes pensées. Les jours suivant la fin de la guerre furent assez agités pour tous les élèves, mais ne sont pour moi qu’un tourbillon d’images floues, noyées dans un chagrin sans fond. Il fallait reconstruire l’école, s’assurer que tout le monde était en bonne santé et surtout, retourner chez nous. Ma mère m’accueillit en pleurant de joie. J’appris que durant la guerre, elle avait fait tout son possible pour nous sortir de là, ce qui me remonta légèrement le moral. Je dus annoncer aux parents de Dan la triste nouvelle, mais étrangement, ils ne m’en voulurent pas, et étaient même fiers de son acte, bien que je perçus tout de même une immense tristesse en eux. Denys et Julie furent transférés du jour au lendemain, si bien que je n’aie jamais pu leur dire au revoir. J’aurais tant voulu partager ma peine avec eux, ils étaient les seuls à pouvoir me comprendre, mais c’était impossible à présent. J’étais plus seule que jamais. C’est ainsi que les derniers membres de Yume-Nikki disparurent, et le club de duel fut fermé. Je réussis à tenir avec le soutien des UWS au départ, mais, une fois ceux-ci diplômés, je me retrouvai à nouveau seule. Pour ne rien arranger, ma moitié, bien qu’ayant disparu de ma vie, continuait d’occuper mes pensées, et particulièrement ses derniers mots. Chaque jour, je redoutai de voir surgir une nouvelle menace, pire que celle du démon… De plus, de temps en temps, des images de personnes que je ne connaissais pas jaillissaient dans ma mémoire, comme si je les connaissais. Souvent, je retournai sur le toit durant les pauses, ou même durant les cours, lorsque je ne pouvais plus retenir ma peine, ou pour déverser toute ma frustration. Plusieurs fois, je voulus mettre fin à mes jours à ce même endroit, mais je ne pouvais m’empêcher de revoir le visage de Dan, me suppliant de rester en vie pour lui. Un jour, juste avant d’être diplômé, le grec me surprit pendant les heures de cours à trainer là-bas. -Oh, mais que vois-je, si ce n’est pas la grande Hikari Miyako qui sèche. C’est contre le règlement tu le sais ? J’avais ri légèrement à sa blague, ce qui avait eu l’air de lui faire plaisir. Il s’était installé à côté de moi avant de regarder au loin, pensif. Même après la guerre, il avait gardé son air sérieux et pensif. Il ne laissait paraitre aucune émotion. Soudainement, il me fit penser à Dan, lui aussi avait l’habitude de regarder la mer lorsqu’il réfléchissait. -Tu sais Miyako, tu ne dois pas te sentir responsable de tout ce qui est arrivé durant la guerre ; avait-il déclaré solennellement. Malgré quelques erreurs de parcours, tu as tenu bond et grâce à toi, nous sommes sortis sains et saufs. -Non, tu te trompes ; lui avais-je répondu tristement. -Oui, je sais bien que ton ami n’a pas eu cette chance. Cependant, retiens bien une chose : si tu n’avais rien fait, si tu avais laissé l’ennemi nous envahir, que ce serait-il passé ? -Je suis désolée…mais je ne peux pas m’empêcher de penser que si je n’avais rien fait, les choses seraient peut-être allées beaucoup mieux… -Que veux-tu dire ? -Ca serait trop compliqué à expliquer… -Soit. Mais garde tout de même cela en tête : tu n’as pas été une mauvaise chef. Peu de gens auraient eu le courage de faire ce que tu as fait. Tu peux en être fière. De la part de tout UWS, je suis venu te dire merci. -Je… -Tu n’es pas obligée de le comprendre aujourd’hui, mais viendra un jour où tu réaliseras que tout ce que tu as fait était formidable. Il avait tourné le dos puis, une fois arrivé à la porte, s’était retourné et avait lancé : -Ceci est un adieu Miyako. L’année prochaine, nous ne serons plus là pour le voir, mais j’aimerais que tu continues à guider tout le monde, je sais que tu peux le faire, je te fais confiance et je sais que tu ne me décevras pas, comme tu ne m’as pas déçu durant la guerre. Ce furent les derniers mots que j’entendis de lui avant qu’il ne parte, me laissant seule. L’année se termina ainsi. Les vacances d’été, pour la première fois, me furent insupportables. Je passais mon temps enfermée dans ma chambre, à me lamenter, lire ou bien perdue dans mes souvenirs. Il était également hors de question que je retouche à un disque de duel, les cartes m’avaient fait trop de mal durant la guerre. La nouvelle année arriva, ainsi que de nouveaux élèves. Au début, je restai soigneusement dans mon coin, évitant tout contact avec mes anciens camarades d’infortune. Rien que voir leur visage me rappelait de mauvais souvenirs. Cependant, un jour, alors que je déambulais dans les couloirs, une affiche attira mon attention. Je m’approchai et je vis avec stupeur que quelqu’un essayait de récréer le club de duel de monstre. Pire que tout, ce président stupide s’y opposait encore. Je ne sais pas ce qui m’a pris à ce moment, mais j’entrai dans une colère noire et je fonçai dans le bureau du président. Je m’arrêtai devant la porte et je pus l’entendre en conversation avec un autre garçon. -Connais-tu au moins la raison pour laquelle ce club a été fermé ? J’imagine que non… L’année dernière, il fut la première cible du démon, et tous ses membres furent blessés. Nous n’avons nullement envie de revivre un tel incident une deuxième fois. Tu sais de quoi je parle Jean-Michel, ou plutôt devrais-je dire, Darksky. J’ouvris la porte violement avant de rétorquer. -Objection Président ! -A qui ai-je l’honneur ? Dit-il méfiant. Je toisai le président avec un regard hostile. Je n’avais pas oublié ce qu’il avait provoqué durant la guerre. Mon regard se reporta sur le garçon. J’avais l’impression de l’avoir déjà vu…mais où ? Peut-importait après tout. -Je suis Hikari Miyako, en troisième année, de la classe D. J’ai vu que tu avais griffonné toutes les affiches du club de duel de monstres avec ton stylo rouge. C’est bien joli les graffitis, mais, si je me réfère à l’article vingt-cinq de votre règlement, n’importe qui peut créer n’importe quel sorte de club, du moment qu’il a au minimum trois membres fondateurs. Je peux bien comprendre que vous n’ayez pas envie que la catastrophe du démon se reproduise, cependant, qui a subit les pertes les plus lourdes en essayant de vous sauver la peau ? -Oui, peut-être que ces membres ont protégé d’autres élèves, mais… -Il n’y a pas de mais ! Rétorqua-t-elle violemment. Tu sais tout aussi bien que moi que même sans ce club, cette école aurait été attaquée, alors soit tu autorises la formation du club, soit j’irai en référer à plus haut ! Le président grommela, avant de faire signe aux autres membres qui se concertèrent. Après un bref délai, il reprit la parole. -Soit, je veux bien autoriser la création de ce club, mais à une condition : le club devra sortir vainqueur au tournoi inter-école de décembre, sans quoi, il sera immédiatement fermé. Prouvez-nous que cette fois-ci, vous serez capable de nous protéger ; nous menaça-t-il. -Je m’en assurerai personnellement ; répliquai-je en le défiant. Je sortis de la pièce, assez contente de moi-même, tout en continuant à mépriser ce type. Non seulement il semait le trouble durant la guerre avec des rumeurs mais en plus me faisait porter tout sur mes épaules, il était gonflé encore ! -Miyako ; dit alors le garçon avec moi. J’ai trouvé ceci hier sur le toit. Il me présenta ma carte et je retins un hoquet de surprise. -Je…je n’ai pas été sur le toit hier…ni jamais ; mentis-je mal à l’aise. -Mais pourtant, nous nous sommes parlés hier à cet endroit ! Je fouillais dans ma mémoire et je revis, inexplicablement ce garçon avec moi sur le toit…Non, ce n’était pas moi, c’était… -C… C’est vrai ; admis-je pour ne pas éveiller les soupçons. Je suis désolée, j’avais totalement oublié. Je tournai la tête vers les escaliers menant au toit, bien décidée à éclairer ce mystère. -Bien, tu as peut-être rétabli le club, mais maintenant, il ne tient qu’à vous de le faire survivre. Je te souhaite bonne chance, et comme promis, je viendrai vous aider. Je me défis de ce garçon pour me précipiter là où tout avait commencé sans me retourner. Mais bon sang, pourquoi leur avais-je proposé mon aide ? Pensai-je soudain. Je croyais m’être jurée de ne jamais retoucher à un deck et je ne trouvais rien de mieux à faire que de prendre en charge à nouveau un club de duel ! J’arrivai sur le toit, essoufflée après avoir couru dans les couloirs pour m’éloigner le plus vite possible de ce club. Tout était identique aux autres jours, tout, excepté une chose. Une fille scintillante était assise sur le rebord et me souriait. -Ca faisait longtemps Miyako ; déclara-t-elle joyeusement. -Alors c’était donc toi…j’aurais dû m’en douter…Que me veux-tu encore ? -Je veux simplement que nous fassions la paix Miyako… -Je ne peux pas ; rétorquai-je fermement. Tout cela est de ta faute ! Si tu n’avais pas été là, Dan serait…il serait… -Tu renies la vérité Miyako ; dit-elle visiblement déçue. Tant que tu ne seras pas en paix avec toi-même, tu ne pourras pas l’accepter… -Je n’ai pas besoin d’être en paix avec moi-même pour te rejeter ! Je tournai les talons. J’en avais assez entendu. Je ne voulais plus avoir affaire avec ma moitié, pas après qu’elle m’a caché qui j’étais réellement durant toute la guerre. -Tu fais une grossière erreur Miyako, cela finira par te détruire… -C’est une menace ? -Non, un avertissement ; répondit-elle calmement. Avant que j’aie pu lui en demander plus, elle disparut dans une pluie d’étoiles. Je ne tins d’abord pas compte de son avertissement et je reformai le club de duel avec Darksky, Nagisa et Saya. Tout semblait aller pour le mieux, je me disais que peut-être, les choses ne tourneraient pas à la catastrophe cette fois-ci. Et puis, tout ceci était assez amusant, de passer du rôle de présidente à simple membre. D’autant plus que Saya m’intriguait au plus haut point. Ses monstres étaient en tout point conforme avec ceux que ma moitié m’avait montrés durant la guerre…Qui était-elle vraiment pour posséder le même pouvoir que moi ? Cependant, ma moitié ne me laissa pas tranquille, elle ne cessait de me demander de la pardonner, mais je ne pouvais pas le faire en mon for intérieur. Il ne fallait pas que quelqu’un la découvre, c’est pourquoi, lorsque je vis Darksky sur le toit, je paniquai aussitôt et les envoyai ailleurs. -Tu sais Miyako, peut-être que tu devrais tout lui dire ? Me suggéra alors ma moitié juste après leur départ. -Que…quoi ? Leur dire quoi ? M’exclamai-je. -Tout ce qui s’est passé, la cause de ta mauvaise humeur perpétuelle, tout ça. -Plutôt mourir, j’emporterai cela dans ma tombe s’il le faut ! -Evite de souhaiter de telles choses, car les souhaits ont tendance à se réaliser dans de telles situations… Elle avait raison. Le soir même, je fus prise d’un mal de crâne abominable du à mon peu d’heure de sommeil surement. Depuis la nouvelle de la création du club, je n’arrivai plus à dormir, je craignais vraiment qu’il lui arrive la même chose qu’à l’ancien… Ma mère dormait déjà et je ne voulais pas la réveiller, mais je crus que ma tête allait exploser. Je ne pus en dormir de la nuit non plus, ce qui causa certainement mon malaise le lendemain. Sur le chemin, je m’étais arrêtée pour reprendre mon souffle lorsque Darksky et une de ses amies arrivèrent devant l’école. -Oh, Darksky, tu dois te dire que j’ai une mine épouvantable non ?…Dis-je avant qu’il ne demande. Mais ne fait pas attention à moi, je suis juste légèrement fatiguée…Ça ira mieux dans la journée… -Mais est-ce que tu t’es regardée au moins ? Répliqua-t-il. Tu devrais rentrer chez toi et te soigner au plus vite, tu ne peux pas aller en cours dans cet état-là ! -Ce n’est rien, je t’assure, tant que je peux me tenir debout, je continuerai à… Je ne pus dire un mot de plus et, à bout de force, je m’évanouis.
Hikari Miyako, Epilogue : Espoir- Spoiler:
Je me réveille à l’infirmerie, toujours aussi fatiguée mais mon mal de crâne passé. Tous ces souvenirs qui viennent de défiler dans mon esprit…Je me rappelle de chacune de mes actions durant la guerre comme si elle avait eu lieu hier. Pourquoi ? Je voulais tout oublier, faire une croix sur le passé, aller vers l’avant comme Dan me l’a dit, mais c’est impossible, je ne peux pas…Je ne suis pas assez forte pour faire table rase du passé et commencer une nouvelle vie comme si la guerre n’avait jamais existé. Je me mets à regarder au loin par la fenêtre. Tout est si calme à présent, personne ne se douterait que quelques mois plus tôt, de terribles combats se tenaient là… Peut-être…peut-être devrais-je écouter ce que me dit ma moitié finalement ? Me dis-je finalement. Partager mon fardeau avec quelqu’un d’autre, quelqu’un en qui je pourrais avoir une confiance totale et quelqu’un qui ne se soucierait pas de mourir ou prendre des risques, et pour cela, je ne vois qu’une seule personne : celui qui a combattu le démon et mis fin à la guerre : Darksky. Soudain, mon mal de tête reprend, mais pas aussi violemment que les jours précédents et je me vois, sur le toit, non, je vois ma moitié sur le toit parlant à Darksky et…Denys et Julie ? Je m’étrangle presque de joie en les revoyant, mais je me rends très vite compte qu’ils sont en train de découvrir mon plus lourd secret… Je veux m’enfuir le plus possible, tout en sachant que c’est stupide puisqu’ils ne sont même pas devant moi, mais je sais ce que ma moitié leur a dit, je sais également qu’ils ne sont pas prêts à renoncer, pas plus que Darksky… C’est pourquoi, je l’attends, impatiente de pouvoir enfin partager mon fardeau avec quelqu’un. En fin de journée, j’entends quelqu’un frapper à la porte, et il apparait. Je sais ce qu’il va me dire, mais je veux tester sa volonté une dernière fois, pour être certaine de ne pas faire erreur en le choisissant. -Alors comme ça, tu sais à présent ? Dis-je d’une voix lasse. Il hoche la tête en guise de réponse. Je soupire puis souris légèrement. -Je ne veux pas que tu sois impliqué dans cette histoire , laisse tomber avant que cela ne dégénère à nouveau, à moins que tu ne sois prêt à quitter aussi vite ta vie tranquille. -Une vie tranquille ? Moi ? Ces deux choses sont totalement incompatibles ! Je ris légèrement. Il est tellement…simple d’esprit et pourtant si courageux, j’aurais tant aimé avoir les mêmes qualités que lui au moment de diriger la résistance… -Je le sais bien, je le sais bien…Mais avant tout, je dois te prévenir, une fois engagé sur ce chemin, tu ne pourras plus faire marche arrière. Mes amis l’ont compris eux ; dis-je en repensant à leurs paroles sur le toit quelques heures plus tôt. Et toi, te sens-tu à la hauteur ? -Je te rappelle que j’ai combattu le démon en face à face et je m’en suis sorti vivant, alors je peux supporter n’importe quoi à présent je pense. -J’ai bien fait de te choisir j’ai l’impression… -Alors dis-moi Miyako, que se passe-t-il exactement ? -Elle ne te l’a pas encore dit ? -« Elle » ? Demande-t-il confus. -Hikari Miyako, la véritable Miyako, celle qui est morte le dernier jour de la guerre en même temps qu’un de ses amis les plus chers. Et également une partie de mon âme rendue vivante par Luminion, mais il n’a pas besoin de savoir ce détail… Il ne réagit presque pas, et se contente de pencher la tête, pensif. -Elle m’a simplement dit quelque chose comme quoi tu ne serais bientôt plus que l’ombre de toi-même…Est-ce vrai ? Je soupire à nouveau. -Je ne suis déjà plus que l’ombre de celle que j’étais auparavant, comment pourrais-je me fondre encore plus dans les ténèbres ? -Comment voudrais-tu que je le sache ? Je ne fais que rapporter ce qu’on me dit, rien de plus. Cependant, elle a aussi rajouté que quelque chose te raccrochais encore à la vie. -Peut-être bien ; je réponds évasivement en repensant à Dan. Il y a encore une chose que je dois faire ici et que je ne peux laisser derrière moi. -Et quelle est cette chose ? Demandai-je intrigué. Je lui réponds par une autre question, voulant éviter les sujets trop tendus sur lesquels je risque de perdre le contrôle. Il est temps de mettre fin à tout ça ; pensé-je. -Darksky, m’accorderais-tu une faveur ? -Euh, oui, pourquoi cela ? -Aide-moi à aller sur le toit de l’école, je dois y faire quelque chose… Il hoquète de surprise. -Dans ton état ? Tu ne peux pas attendre un peu ? Demain je serai ravi de t’accompagner mais maintenant… -Non, je dois y aller, j’ai fait trainer les choses bien trop longtemps à présent, il est temps que cela cesse. Résigné, il m’aide à me mettre debout. Mes jambes sont plus faibles que je ne le pensais, mais cela ne m’arrêtera pas. Il faut que je tienne bond ! Lentement, nous sortons de l’infirmerie. Je m’appuie sur son épaule et j’avance en boitant, ignorant la douleur, mais nous avançons cependant. Plusieurs fois, nous nous arrêtons pour que je puisse reprendre mon souffle, mais je refuse de perdre trop de temps. Une fois arrivée devant les escaliers, il propose de me porter. Je refuse mais devant son insistance, je finis par céder. Il est décidément le prince charmant prêt à aider la demoiselle en détresse dans toutes les situations… -Dis-moi Darksky, pourquoi fais-tu tout cela pour moi ? On se connait à peine après tout, et le peu que tu as vu de moi a dû t’être détestable. -Tu te trompes, sans toi, le club de duel n’aurait jamais pu voir le jour. Et d’ailleurs, pourquoi tenais-tu tant à le reconstruire ? -En tant qu’ancienne présidente, voir quelqu’un se donner autant de mal m’a rappelé de bons souvenirs je suppose. Est-ce vraiment ça ? Ne cherchai-je pas autre chose en reformant le club de duel ? Je ne le sais même pas moi-même en vérité… -Mais est-ce que tu ne cherchais pas quelque chose en faisant cela ? -Que veux-tu dire ? Dis-je soudain surprise. -Je sais que tu as énormément perdu après la guerre, dont ton club. C’est pourquoi, je me disais que peut-être, inconsciemment, tu voulais retrouver une chose que tu avais perdue, peut-être une époque ou un sentiment, je ne sais pas… -Je ne savais pas que tu étais psychologue ; dis-je ironiquement. -Je ne le suis pas, je suis simplement passé par la même chose que toi… Le même passé que moi ? Alors lui aussi aurait perdu quelqu’un à qui il tenait durant cette guerre ou bien à un moment de sa vie ? Il semble si fort, je n’arrive pas à y croire, mais je remarque cependant une lueur de tristesse dans ses yeux. Les gens cachent parfois de bien lourds secrets ; songé-je alors. Nous sommes arrivés devant cette porte devenue si familière. Il me pose à terre. Je me sens tout à coup revigorée, comme si le fait de me rapprocher de ma moitié me redonnait des forces. Le vent me fouette violemment le visage lorsqu’il appuie sur la poignée, me laissant entrevoir ce paysage à la fois chargé en souvenirs heureux et malheureux… Je regarde de chaque côté, cherchant ma moitié, mais je ne la vois nulle part. Mon regard se pose alors sur un endroit en particulier et je retiens ma respiration. Mon pouls s’accélère et tous mes membres se mettent à trembler. Prudente, je m’approche de la petite fissure dans le sol avant de tomber à genoux, incapable de supporter tous ces souvenirs jaillissant en moi. -Que s’est-il passé exactement ici Miyako ? -Tu m’obliges à me remémorer des souvenirs que j’essayais d’oublier, tu es méchant…je réponds avec un léger sourire avant de fermer les yeux. Mais, si je suis venue ici, ce n’est pas pour oublier, non, je suis ici pour m’excuser auprès de nombreuses personnes que j’ai blessées, que j’ai exposées au danger et que je n’ai su protéger… Quelques larmes coulent sur mes joues en repensant à tout cela. -J’ai vraiment été la pire des chefs durant la guerre…Je pensais vraiment pouvoir mener la résistance…Mon orgueil était si grand, je l’ai payé très cher au final. Non seulement je n’ai rien pu faire, mais ce sont mes amis qui ont été obligés de me protéger…Je devais les guider, être un modèle pour tous ceux ne pouvant rien faire, ils avaient confiance en moi, et qu’ai-je fait ? Rien ! Absolument rien ! J’ai été pathétique, inutile, totalement dépassée par la situation, incapable de réagir, incapable même de me protéger moi-même. C’est moi qui aurais dû mourir ce jour-là ! Je le méritais. -Non, Miyako, c’est moi qui aurais dû mourir ; dit alors une nouvelle voix sortie de nulle part. Ma moitié apparait à mes côtés, scintillante comme toujours, avec son éternel sourire que j’aie perdu depuis longtemps… -Oui, cette partie de moi est morte, l’ancienne Miyako, la présidente du club de duel, joyeuse et attentionnée, toujours entourée de ses amis. Alors pourquoi viens-tu encore me hanter ? -Parce que, je suis toi Miyako, et tu es moi. Je ne peux pas mourir totalement tant que tu vivras, car je suis en toi. J’attends simplement que tu viennes me sortir d’un long sommeil. Je réfléchis une seconde. Oui, si je veux enfin pouvoir accepter mon passé, je dois être en paix avec moi, et avec ma moitié. Sans cela, je continuerais à me lamenter éternellement, et je suis sûre que Dan n’aurait pas voulu cela. Elle me tend la main, je la saisis, encore tremblante. Lorsque nous nous touchons, je ressens une immense paix s’installer en moi, comme si tous ces mauvais souvenirs me laissaient enfin tranquille. Dans la lumière, ma moitié me sourit, et je lui rends ce sourire pour la première fois depuis la fin de la guerre. -Ne l’oublie jamais Miyako, tu n’es pas seule, tes amis seront toujours là si tu as besoin d’eux, de même que moi… Les paroles de Dan, puis du Grec me reviennent en mémoire et je comprends enfin ce qu’ils essayaient de me dire depuis si longtemps. -Je ne l’oublierai pas, promis… Elle disparait dans un éclat de lumière. Pendant un instant, je crois distinguer le visage de Dan dans la lumière mais l’illusion se brise instantanément et je retrouve à nouveau sur le toit, seule avec Darksky, mais apaisée à présent. Je me relève prudemment, toutes mes forces me sont revenues au simple contact de ma moitié. -Tout va bien Darksky, ne t’inquiète plus pour moi, je vais bien à présent…Dis-je faiblement. J’ai enfin pu faire ce que j’aurais dû faire il y a longtemps… -Miyako, est-ce que je peux te poser une question ? Ose-t-il demander. -Oui ? -Regrettes-tu toujours le passé ? Je le regarde d’un air surpris, avant de comprendre et de sourire légèrement. -Longtemps, j’ai maudit mes actions. Je pensais que tout cela était de ma faute, et effectivement, cela l’était. Je ne voyais les choses que d’un seul point de vue, celui de la chef lamentable que j’ai été durant la guerre…Cependant…j’ai réalisé que les choses auraient pu aller bien pu mal si je n’avais rien fait… -C’est aussi ce que je pense. -Qu’est-ce que tu en sais ? Tu n’étais même pas là ; répliqué-je. -Non, mais comme toi, j’ai eu des remords pendant longtemps. Lorsque Laura est partie vivre en Angleterre, j’ai d’abord pensé que nous n’aurions jamais dû nous rencontrer, que si nous ne nous étions jamais connus, jamais je n’aurais souffert ainsi après son départ. C’était la vérité, comme pour toi, et comme toi, j’ai réalisé que ma vie aurait été pire sans notre rencontre. Je n’aurais jamais connu toutes les joies de passer de temps avec elle sur la falaise, les joies du duel, les joies de la voir tout simplement. -Et qu’est-ce que tu essaies de me dire avec cette belle histoire ? -Simplement que je connais le fardeau que tu as supporté et que je suis heureux que tu aies pu accepter ton passé toi aussi. -Malheureusement, tu te trompes sur ce point-là mon cher. Il y a une dernière chose que je dois accomplir avant de pouvoir l’accepter entièrement… -Quoi donc ? -Ah, ça, tu n’as pas à le savoir aujourd’hui, mais un jour viendra où tu découvriras tout le poids de mon fardeau, car, en acceptant de m’aider, tu as également accepté de le partager avec moi. -Et je tiendrai ma promesse, quel qu’il soit ! Affirme-t-il. -En attendant que ce jour vienne, j’aimerai te demander une autre faveur… -Laquelle ? -Je ne suis pas la seule à avoir un lourd passé à cause de la guerre. Au contraire, je suis peut-être celle avec le plus léger. C’est pourquoi, j’aimerai que tu aides ces personnes également, toutes ne sont pas aussi fortes que toi et pourraient sombrer à la moindre récidive… -Est-ce que tu penserais à… Nagisa. Cette petite, j’ai fait mon enquête sur elle également, et je sais à présent que certaines personnes ont bien plus souffert que moi à cause du démon, que certaines ont perdu bien plus qu’un de leurs amis…Mais je fais confiance à Darksky pour résoudre ce problème, comme il m’a aidé à sortir des ténèbres, je sais qu’il pourra le faire avec n’importe qui. Avant de partir, je me retourne et regarde une dernière fois en direction de la mer de feu. « Ne t’inquiète pas Dan, je tiendrai ma promesse, je continuerai à vivre ma vie, pour toi, et pour Denys, Julie, le grec, les UWS et tous nos compagnons d’arme, à vous tous, je vous fais le serment que plus jamais le monde ne connaitra une telle catastrophe… »
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| | | mentali71
Messages : 3713 Points : 4384 Réputation : 5 Date d'inscription : 11/02/2014 Age : 33 Localisation : tu vois chalon sur saone ? gg tu m'as trouvé
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 9:07 | |
| bon sa promet dis donc et luminion il ne dit rien lui ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 11:11 | |
| Alors j'ai pas trop bien compris ce truc de saison. C'est la saison 2 de quelle Fic ? Et aussi c'est sur yugioh ou pas ? Sinon après comme pour Clem, une petite (petite) critique au niveau de la ponctuation. Je sais bien que vous adorez les interlignes mais ça espace vraiment trop le texte et ça casse un peu le rythme des fois. L'interligne serait plutôt quand tu change d'endroit (là tu mets 2 interligne). Et sinon, il y a un espace après les 3 point (ça => "..."). Sinon pour l'histoire l'effet mystérieux est très bien mis en place. Par contre tu t'es un peu foiré dans le chara-design de Zork. Il a un peu un langage ridicule alors que c'est un fucking démon of the doom. Il a une façon de s'exprimer pas très démoniaque à vrai dire. Le mec c'est un dieux/démon ou les deux, il est carrément supérieur à de pauvres humains. Alors au lieu de dire "minable", tu peux mettre "insecte" et pour "ridicule", "faible corps" ou "corps humain" en faisant de sorte que humain soit un terme péjoratif. Sinon pour le reste pas grand chose à redire, (il y en a toujours des choses à dire mais c'est des détails infimes que je n'ai surement pas remarqués). J'ai hâte de voir la suite . |
| | | Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 11:45 | |
| Pour l'interligne, si tu veux savoir, y en a même pas sur word, c'est le site qui fait sauter une ligne des qu'il y a un retour a la ligne donc ca se corrige pas bon si, ça peut se corriger, mais je sais pas comment faire vu que y'a aucune interligne sur le document original... C'est la saison 2 de "l'avenement des dieux", le trucs qui fait 250 pages de doc word XD sinon, y aura du ygo oui, mais pas autant que dans d'autres fic, les duels seront assez rare puisque je vais essayer d'en faire comme un anime de key Je prends note pour zorc, mais dans mes souvenirs, il était tout de même assez cynique avec le pharaon dans son jeu des ombres... Mentali: relis bien, luminion n'est pas present sur la scene |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 13:17 | |
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| | | Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 13:24 | |
| hum...oui, c'est assez ce qu'il est qui veut faire venir le royaume des ombres sur terre? Qui veut détruire l'humanité? Tout ça, c'est contraire à ce que tout le monde pense XD et tu vas pas me dire que yami-bakura n'est pas du genre effronté tout de même?^^ le truc des duels, c'est surtout que j'ai la flemme de réfléchir y'en aura qu'en cas d'extrême urgence, ou bien pour meubler avec un duel otk... un peu comme dans mes chapitres spéciaux où il y en a 1 toutes les 3 suites... en tout cas, pour bien suivre cette fic, vaut mieux avoir lu l'autre^^ |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 14:31 | |
| Ah merde... Faut vraiment tout se taper de l'autre Fic ? Bordel, je vais pas pouvoir me taper 150 page en quelque jours moi ! Aide moi !
Et sinon pour Zorc, le problème c'est qu'il ne connait pas la société vus qu'il n'est pas un humain mais un démon. Osef de la société alors. Donc il ne peut pas être cynique envers la société alors qu'il ne la connait même pas xD. En plus un démon il devrait plutôt être arrogant, prétentieux, égocentrique, vaniteux, etc... Mais pas vraiment cynique.
Et aussi, c'est qui Yami-bakura ? C'est shadow ? (parce que yami ça veut dire ombre donc voilà quoi, je me pose la question). |
| | | Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 14:39 | |
| non, yami bakura, c'est zorc sous la forme de bakura, l'esprit enfermé dans l'anneau du millénium pardi mais moi je disais cynique dans le sens provocateur plutôt, parce que durant le dernier duel des ombres avec le pharaon, on peut dire qu'il le provoque bien tout de même^^ Pas 150 pages...250 XD 267 pour être précis, mais +20 pages si on compte le tout dernier chapitre darksky tu peux cependant enlever au moins 80 pages de chapitres spéciaux, même si c'est déconseillé vu que c'est un des seuls trucs dont je suis fier dans la fic... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 16:07 | |
| Ah ouais... Y a pas moyen d'avoir un résumé de tout ça ? Après si tu y tient je pourrais aller lire quelques chapitre de temps en temps mais pour l'instant j'ai pas la force xD. |
| | | Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 16:22 | |
| oui, ça doit pouvoir se faire pour les chapitres les plus casse pieds, du genre les premiers jusqu'au 8, parce que résumer un simple duel, c'est assez simple: X gagne contre Y avec telle carte, mais après, comme y'a de moins en moins de duel, ça sera du résumé où on perdra tout le sens, puisque ce sont surtout les sentiments qui sont exprimés dans la suite^^ |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 16:28 | |
| Je vois. Bah est ce que tu pourrais juste faire une fiche qui résume les duel et certain passage assez long et ensuite tu me dis quel chapitre lire ? Comme ça ce serra plus rapide pour moi . |
| | | Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 16:35 | |
| pour les chapitres à lire, il y a les chapitres spéciaux, particulièrement les chapitres Darksky et Laura puisqu'ils seront la base de cette nouvelle saison et qu'il y a énormément de référence à ceux là. après, le 3 me semble indispensable, de même que le 4, le 7, 12, 13 et du 19 à la fin (les 3 plus beaux duels de la fic il paraitrait^^) sinon, je te résumerai le reste un peu plus tard ou si tu veux avoir un avis extérieur, demande à dai de le faire ce résumé |
| | | mentali71
Messages : 3713 Points : 4384 Réputation : 5 Date d'inscription : 11/02/2014 Age : 33 Localisation : tu vois chalon sur saone ? gg tu m'as trouvé
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 16:40 | |
| hh pettie question je pete l'arbre cristalline et il va chercher un bc or il ne peut pas |
| | | Heart
Messages : 4965 Points : 5210 Réputation : 5 Date d'inscription : 06/01/2014 Age : 26 Localisation : paris
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 16:42 | |
| hum...je vois pas trop où est la question désolé^^ |
| | | mentali71
Messages : 3713 Points : 4384 Réputation : 5 Date d'inscription : 11/02/2014 Age : 33 Localisation : tu vois chalon sur saone ? gg tu m'as trouvé
| Sujet: Re: [Fic] L'ascension des démons Dim 13 Juil - 16:44 | |
| il a arbre cristallin avec un compteur dessus moi j'active durant sa mainphase mon typhon il va chercher un bc or je lui dit qu'il peut pasv mais il retorque que si il a la priorité de sais pad quoi |
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